Peertube et seipa search, l'alternative réaliste à Youtube
Hier avec les copains et copines du cri de la girafe, on travaillait sur notre prochaine émission. Au fil des discussions, on a beaucoup parlé de la place que prennent les technologies dans nos quotidien. S’opposaient alors deux points de vue : d’un côté on entendait que ces techniques sont l’outil de contrôle des puissants et il faut s’en débarrasser, et de l’autre il se disait qu’il est possible de se réapproprier collectivement la technique pour choisir comment on l’utilise.
Évidemment, vous l’aurez compris, je suis partisan de la deuxième équipe, celle qui croit que la meilleure manière de lutter contre l’emprise des GAFAM (les géants du Web : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) passe par une mise en commun des savoirs, et par une réappropriation collective de ces techniques. Évidemment, c’est une question complexe. Mais le mouvement du logiciel libre, de l’éducation populaire, ou encore des réseaux d’AMAP permet ça : se structurer pour que celles et ceux qui explorent un sujet puissent en faire profiter les autres, en toute transparence, en donnant les moyens aux autres de s’approprier ces outils et techniques s’ils le souhaitent.
S’affranchir des GAFAM
Alors bien sûr, on peut faire tout ça sans utiliser ni ordinateur ni internet, en utilisant des fanzines, en s’échangeant localement les savoir-faire, en ayant des colporteurs de connaissances qui traversent le pays. Mais l’outil internet existe. Et mieux, il a été conçu dès ses débuts pour être un espace d’échange sans contrôle central. Alors bien sûr, les GAFAM mettent aujourd’hui bien à mal ce mécanisme. Heureusement, régulièrement des initiatives naissent pour redonner à l’internaute l’indépendance, et redonner le contrôle au collectif.
En France, on peut saluer le travail de la quadrature du net, qui agit politiquement et légalement au quotidien pour protéger les libertés individuelles, et par là même l’idée originale de ce réseau d’échanges de connaissance. Et puis bien sûr, il est impossible de ne pas s’arrêter sur l’énorme travail de Framasoft, qui agit de manière concrète pour proposer des outils de dégooglisation d’internet, ou plus généralement d’indépendance aux GAFAM, et à leur internet décérébrant.
Quels outils numériques pour la diffusion de connaissance
Parmi les outils usuels que l’on utilise pour se partager de la connaissance sur internet, il y a pendant longtemps eu IRC, dont les usages ressemblent à la manière dont on utilise aujourd’hui discord ou twitch, les forums, remplacés progressivement dans les usages par les groupes facebook.
Mais une très grande partie de l’apprentissage autonome passe par l’usage des vidéos. Youtube est évidemment aujourd’hui LA plateforme incontournable pour ces partages de connaissance, ce qui n’est pas satisfaisant pour plein de raisons, notamment parce qu’elle nous rend dépendant à l’infrastructure et aux serveurs de Google, mais aussi parce qu’elle alimente en revenus cette entreprise, notamment grâce à la publicité, en s’appuyant sur le suivi de nos activités individuelles sur la plateforme. Il s’agit donc de trouver d’autres alternatives.
Peertube et ses fédérations
Depuis 2018, Framasoft a soutenu puis aidé au développement puis déploiement de PeerTube, un logiciel libre de partage de vidéos. Ce développement a notamment été possible grâce au financement participatif, une manière concrète de se fédérer collectivement pour construire nos propres outils.
PeerTube est donc un logiciel qui permet de déployer rapidement sur son site internet un équivalent à YouTube. L’outil offre la possibilité de mettre en ligne des vidéos, de proposer aux internautes d’interagir sous forme de commentaires, de s’abonner, etc.
Dans cette première version, on a donc un outil local, sur son serveur, mais qui ne permet pas d’avoir une gigantesque base de données unique où aller chercher et diffuser de l’info. On appelle chacun de ces serveurs des instances.
La première proposition technique pour désenclaver les instances PeerTube s’appelle les fédérations. Chaque instance peut en effet choisir les autres instances qu’elle suit. Les vidéos des instances qu’elles suit seront alors visibles de manière transparente depuis la première instance, de même que toutes les interactions (commentaires, abonnements, j’aime, etc.).
Les instances et fédérations peuvent aussi se référencer sur le site principal de PeerTube. Cela permet aux internautes de chercher suivant des thématiquesles instances qui se sont référencées, pour ensuite pourquoi pas s’y inscrire, et en suivre les diffusions à la manière de ce qu’on ferait sur YouTube.
Sepia search
Mais comment découvrir de nouvelles instances qui regroupent du contenu qui nous intéresse, à part la recherche citée plus haut ?
En septembre 2020, Framasoft a officialisé la mise en ligne de sepia search, un outil qui permet de rechercher parmi toutes les vidéos contenues dans les instances indexées. Et là, ça ouvre la porte à beaucoup plus de possibilités.
Admettons que je m’intéresse au pain au levain. Je peux donc chercher avec le mot clé levain sur sepia search. Au moment où j’écris cet article, on trouve 19 résultats sur les 591 sites web PeerTube indexés.
Capture d’écran des résultats à la recherche « levain » sur Sepia Search
Un outil à faire grandir
Évidemment, face à la masse de contenus disponibles sur YouTube, on est encore très loin du compte. Il y a trois ans, quand PeerTube est apparu, on n’imaginait cependant pas la vitesse à laquelle il allait se déployer, devenant aujourd’hui un outil certes naissant, mais aux fonctionnalités et aux possibilités crédibles.
En sensibilisant les groupes militants, les gens qui s’intéressent au partage de connaissance, les acteurs de l’éducation populaire à utiliser cet outil — qui correspond d’ailleurs exactement à leurs valeurs — je suis convaincu que l’on peut faire de cet outil un espace d’émancipation et de partage de connaissances à la hauteur du défi auquel on doit faire face.
Et un jour peut-être pour le son ?
En tant que producteur et écouteur de contenu audio, je rêve que l’outil s’émancipe progressivement des fonctionnalités de YouTube, pour héberger un jour du contenu 100% audio !
Un moyen là aussi de proposer une solution indépendante, artisanale et décentralisée aux plateformes de podcast existantes.
Dans un article récent, je présentais quelques outils pour travailler avec le son avec les outils les plus simples que vous puissiez avoir : un smartphone, un ordinateur.
Tout ça c’est mignon, mais si on est confinés chez soi, on ne peut pas rejoindre physiquement ses interlocuteur·ices pour un entretien à plusieurs. Quels outils a‑t-on à notre disposition pour enregistrer une interview à distance ? Dans cet article, je vous propose quelques solutions, qui nécessitent plus ou moins de maîtrise technique, et qui s’appuient sur différents outils de communication.
Bien sûr, la qualité du son de ces enregistrements dépendra de votre micro, et de la manière dont vous vous installerez pour enregistrer. Je vous invite donc à lire l’article sur le son nomade pour trouver vos bonnes pratiques.
Enregistrer un appel téléphonique
Sur les téléphones intelligents, il existe des applications qui permettent d’enregistrer les conversations téléphoniques, telle Call Recorder. Cependant, cette solution n’est souvent pas retenue, pour différentes raisons.
Tout d’abord, le son des communications téléphoniques est d’une qualité bien moindre que celle des autres solutions présentées en dessous. Il s’agit de l’héritage d’un temps où les communications étaient moins bonnes, et où on choisissait de filtrer la voix en ne gardant que les fréquences medium pour économiser de la bande passante. D’autre part, de plus en plus de restrictions sont imposées par les fabricants des appareils, qui brident la version d’Android, afin que les applications ne puissent plus enregistrer ces communications. À vous donc d’essayer sur votre téléphone, vous découvrirez peut-être que tout marche encore pour vous. Ou pas.
Une solution alternative consiste à mettre le téléphone en haut parleur pendant la conversation, et à enregistrer le son avec un autre appareil, par exemple un second téléphone en mode dictaphone. Mais la qualité sonore des deux interlocuteurs sera très différente.
Utiliser une application dictaphone sur chacun des téléphones
Pour peu que les deux interlocuteurs soient un peu agiles avec leur téléphone, une solution simple à mettre en place consiste à s’appeler avec des smartphones, tout en utilisant sur chaque appareil une application dictaphone, comme celles citées dans l’article dédié à l’enregistrement nomade. Il ne reste plus alors qu’à assembler les fichiers son.
Utiliser le mode enregistrement d’une visio
Certaines plateformes de communication visio ou audio proposent l’enregistrement intégré. La qualité du son sur ces plateformes est souvent bien meilleure que celle des appels téléphoniques. Cependant, on peut noter que ces plateformes réalisent tout de même souvent un traitement sur le son : détection des silences, filtres anti-bruit, ou encore compression ou filtrages de fréquences. Il s’agit donc de choisir la plateforme dont la qualité de son et dont les capacités d’enregistrement correspondent à vos besoins et usages.
L’outil qui semble le plus robuste pour cela est skype, qui documente précisément comment enregistrer une conversation sur son site internet. C’est une des solutions couramment utilisées par les radios associatives pour mener leurs interviews à distance. Les expériences que j’ai pu réaliser montrent que le son est particulièrement compressé1Lise dirait que c’est un son à la NRJ.. L’enregistrement est disponible pendant 30 jours en téléchargement, au format mp3.
Prenez donc le temps de lire la documentation de vos outils de visio habituels, et d’essayer leurs possibilités. Cela pourrait convenir à vos besoins.
Utiliser les deux entrées d’un enregistreur
Si ces solutions ne vous conviennent pas, mais que vous avez à votre disposition un enregistreur muni de deux entrées, comme un Zoom H4n ou un Tascam DR-40, et que vous avez quelques câbles et un micro, vous pouvez connecter la sortie casque d’un ordinateur sur l’une des entrées de votre enregistreur, et utiliser un micro pour enregistrer votre voix. En réglant correctement votre enregistreur, et en utilisant un outil de visio de votre choix, vous obtiendrez ainsi un enregistrement comportant dans l’un des canal votre voix, et dans l’autre canal toutes les autres voix de vos correspondants. Et pour écouter la conversation en direct, branchez un casque sur l’enregistreur !
Utiliser une solution dédiée
Il existe des plateformes dédiées à l’enregistrement d’interviews à distance. Je pense en particulier à zencastr, qui propose en cette période de confinement un accès gratuit à sa plateforme pour les amateur·ices.
Une fois créé un compte, on peut créer des épisodes, et y inviter des participant·e·s. Lorsque qu’on lance la session d’enregistrement, l’outil enregistre séparément chaque participant·e, et à la fin de la session, autant de fichiers mp3 sont disponibles au téléchargement.
L’application zencastr avec un seul participant.
La qualité du son est ici différente de celle de Skype, avec moins de compression, mais avec un gate (détecteur de silence) qui est réglé un peu trop brutalement, et qui peut rendre difficile l’exploitation de l’enregistrement, suivant les usages.
Si cet outil ne vous convient pas exactement, il existe d’autres outils assez similaires comme Cleanfeed par exemple. Le compte gratuit de cette plateforme permet notamment d’enregistrer au format wave, mais sans avoir une piste par intervenant.
Choisir une solution générique
Si on maîtrise complètement le routage des sons entre logiciels dans son système d’exploitation, par exemple en utilisant pulseaudio sous GNU/Linux, on peut utiliser n’importe quel outil de communication audio (skype, meet, jitsi, etc.), et le combiner à un logiciel d’enregistrement (audacity, ardour, reaper, …) . Les vidéos ci-dessous raconte comment faire ça sous GNU/Linux et Windows 10 (je n’ai pas pu tester cette solution) :
Enregistrer n’importe quelle discussion audio sous GNU/Linux
Enregistrer n’importe quelle discussion audio sous Windows 10
On trouve aussi des outils clé en main pour faire cet enregistrement, mais ils sont majoritairement dédiés à l’enregistrement audio ET vidéo, comme par exemple OBS. Il faudra alors extraire l’audio de l’enregistrement vidéo, et on aura peu de maîtrise sur la qualité de l’audio enregistré.
Utiliser un plugin pour DAW
Les stations audionumériques (ou DAW en anglais) telles que Reaper, Ardour, Pro Tools ou encore Audacity peuvent souvent être équipées de plugins (ou VST) permettant une diffusion du son entre plusieurs ordinateurs. Il faut pour cela que les participant·e·s disposent de ce type de logiciel, et d’un moyen d’enregistrement.
Un peu plus technique, mais bien plus configurable, on peut aussi choisir d’installer puis de régler son propre serveur de conférences. TeamTalk est un de ces outils, assez simple à déployer, que l’on peut ensuite utiliser très simplement. On peut aussi citer des outils plus complexes mais extrêmement flexibles comme Asterisk ou darkice, qui sont souvent une des briques élémentaires des autres outils cités ici.
Se débrouiller autrement
Quand on n’a pas trouvé une solution satisfaisante avec les propositions listées ci-dessus, une solution bricolée est tout de même possible. Il s’agit d’utiliser sur un ordinateur supplémentaire un logiciel du type Audacity pour enregistrer la conversation.
En effet, on peut facilement réussir à enregistrer le son qui sort d’un logiciel de cette manière. Le défaut principal est que cette solution ne permet souvent pas d’enregistrer la voix de l’utilisateur·ice de l’ordinateur d’enregistrement. On utilise donc cette machine supplémentaire comme un enregistreur de la conversation, et on s’y connecte chacun·e avec son propre ordinateur ou téléphone. Pour 5 participant·e·s, on aura donc 6 connexions à la conversation… Mais ça marche !
J’ai beaucoup parlé sur ce blog des techniques d’enregistrement et des outils pour le montage et mixage du son. Cependant, on n’a pas toujours accès à du matériel dédié, ni la possibilité d’installer des logiciels sur une station de travail.
Dans cet article, je vous propose d’évoquer quelques outils faciles à utiliser pour faire les choses avec les moyens du bord.
Enregistrer sans matériel dédié
Quand on n’a pas d’enregistreur, de carte son externe ou de micro spécifique, on se croit parfois démuni. Or, vous avez fort probablement à votre disposition un ou deux appareils munis d’un micro (notamment en ces temps de visio) : un téléphone intelligent, un ordinateur.
Sur un smartphone, il suffit d’utiliser une application de type dictaphone, ou enregistreur audio (audio recorder). Il en existe de nombreuses libres et gratuites, chacune avec ses avantages et inconvénients. N’oubliez pas de bien repérer la position du micro, pour avoir une prise la plus propre possible. On trouve même des applications pour modifier sa voix.
Enregistrer sa voix avec un smartphone
Sur un ordinateur portable, le micro intégré est aussi un outil fonctionnel, même si en général, le micro est moins bon que celui d’un téléphone intelligent. À noter que la directivité des micros peut beaucoup varier d’un modèle à l’autre. Il semble que les micros des Macs soient très directifs : si vous n’êtes pas tout à fait en face, on vous entend à peine. À l’inverse, beaucoup de modèles de PC seraient plus omnidirectionnels. À confirmer.
Sur un ordinateur, on peut installer un logiciel dédié à l’enregistrement, comme par exemple Audacity, un logiciel assez simple, mais efficace. Mais en mode nomade, on peut être encore plus économe en préparation : le site internet Online Voice Recorder propose un outil d’enregistrement basique mais efficace, pour enregistrer un son :
Enregistrement avec Online Voice RecorderÉcoute et ajustements d’un son enregistré via Online Voice Recorder
Une fois l’enregistrement terminé, on peut écouter la prise, ajuster le début et la fin du son, puis le sauver sur son ordinateur.
Les conditions de la prise de son
Quel que soit l’outil que vous utilisez pour enregistrer, il faut bien sûr prêter une grande attention à l’espace dans lequel on est. Par exemple, l’environnement doit être calme si on veut enregistrer une voix seule. Suivant l’effet choisi, on fera aussi attention à l’acoustique de la pièce. Le son peut y être brillant ou mat, on peut entendre un certain écho, ou au contraire entendre un son feutré. L’équilibre entre ces deux premiers extrêmes doit être trouvé suivant ce que l’on souhaite.
Au fil du temps, j’ai par exemple utilisé un dressing ou un placard ouvert rempli de vêtements pour étouffer le maximum de réverbérations possibles, et avoir un son de voix la plus « neutre » possible (une voix off par exemple), un salon pour que l’auditeur entende que je suis dans un espace convivial, le son semblant plus naturel, une salle de bain ou un couloir aux murs carrelés et assez nus, pour un effet de réverbération, un jardin public pour entendre un petit bruit de fond, …
Poser sa voix est aussi important, trouver une ambiance, … Si cette question vous intéresse, vous trouverez certainement dans l’article réaliser de la fiction audio quelques idées pour alimenter vos réflexions.
Un autre aspect important est la distance et la position par rapport au micro. Évidemment, les micros embarqués dans les téléphones et les ordinateurs ne sont pas prévus pour un enregistrement soigneux, même s’ils permettent déjà de faire pas mal de choses. Il arrive aussi qu’un traitement soit réalisé sur votre enregistrment sans que vous ne puissiez le contrôler (suppression de certains sons, filtrage, etc.). La meilleure solution est donc de faire des tests, en faisant attention aux bruits de touché de l’appareil, aux plosives (que l’on n’a pas envie de traiter a posteriori), à la distance et à l’orientation du micro par rapport à notre bouche…
Faire du montage depuis n’importe où
Une fois que les enregistrements sont faits, on récupère des fichiers son, au format wav ou mp3. Sur la qualité des enregistrements, on peut lire l’introduction de cet article sur le bon usage d’un enregistreur, tout en gardant à l’esprit que la solution que vous aurez choisie (application, logiciel) ne vous permettra peut-être pas une telle finesse de réglages.
Pour assembler ces fichiers en un son finalisé, on utilise généralement un logiciel de montage, de mixage, et de mastering. On peut bien sûr choisir d’installer des logiciels complexes et dédiés, comme ceux évoqués dans cet article sur le montage son. Audacity, cité précédemment, est une solution très simple pour commencer, même si elle ne permet pas toute la palette des traitements existants.
Mais si on ne veut ou ne peut pas installer de logiciel, il existe tout de même des solutions. Sur ordinateur, je vous conseillerai l’utilisation d’AudioMass, une application en ligne utilisable directement et sans création de compte.
interface d’Audiomass, un logiciel en ligne de montage son
Depuis quelques mois je fais mon pain. J’avais raconté dans un précédent billet ce que j’avais compris du processus, et comment je faisais mon pain. Depuis, les choses ont un peu changé.
Mais surtout, j’ai repris le chemin de l’université, après plus de 6 mois en télétravail. Dans mon métier, on travaille de 8 à 14 heures par jour suivant les périodes.1Que fait un enseignant-chercheur : préparation des cours, cours, préparation des examens, correction de copies, tâches administratives d’enseignement, montage de dossiers pour obtenir des financements, gestion des projets financés, recrutement, accueil et réunion avec les collègues chercheurs recrutés, développement d’outils pour la recherche, explorations et expérimentations scientifiques, recherche proprement dite, rédaction d’articles, diffusion des activités de recherche auprès du grand public, animation de groupes de recherche, relecture d’articles, organisation d’événements, etc. Quand on travaille de chez soi, il est souvent possible de faire une pause pour pétrir son pain. Mais quand on est loin de chez soi de 7h30 à 20h30, comment fait-on pour continuer à faire son pain tout en gardant une hygiène de sommeil satisfaisante ?
J’ai trouvé une organisation qui marche très bien, et qui m’a même permis d’améliorer ma pratique. Cela nécessite d’avoir deux soirs à suivre où l’on peut passer un peu de temps chez soi, au lieu de rentrer pour juste dormir.
Faire son pain en deux soirs
Le premier soir, je sors mon levain du frigo, je lui donne un peu de farine, puis je le laisse une heure se réchauffer. Quand il est prêt, je prépare mon pâton, et je le pétris. Je le laisse monter toute la nuit dans un saladier recouvert d’un torchon humidifié. Cette première levée dure quelque chose comme 7 ou 8 heures.
Quand je me lève le matin, je mets le saladier au frigo, et je pars pour ma journée.
Le deuxième soir, je sors mon pâton du frigo, et je le laisse revenir à chaleur ambiante pendant une heure environ. Là je façonne, puis je cuis.
Dans mes derniers essais, je suis revenu à une température de 260 degrés, car je trouvais qu’à 270° le cœur du pain n’était pas toujours bien cuit. Je cuis donc un peu plus longtemps, quelque chose comme 30 minutes pour un pain de 400 grammes (quantité à la louche, car je ne pèse rien).
La pousse longue durée comme je pratique ici (soit quasiment 24 heures en tout) amène le pâton à former de grandes alvéoles, qui quand le pain cuit produisent un réseau assez irrégulier, mais une mie très très souple. Je peux sans difficulté garder mon pain 5 à 6 jours, ce qui m’amène à faire un peu plus d’une fournée par semaine, un rythme qui me convient bien, d’autant que les opérations à mener les deux soirs sont très simples, et demandent peu de temps.
Cet été, j’ai fait une pause dans le développement de Pictoparle, l’outil de communication alternative et augmentée que je développe depuis le début de l’année 2020. Le site internet présente son fonctionnement actuel, et l’avancée de son développement.
Pendant l’été, j’ai identifié des limitations dans cette première version, et la semaine qui vient de s’écouler a été l’occasion de commencer à fabriquer un deuxième exemplaire de Pictoparle, car le premier est maintenant dans les mains d’une utilisatrice et de ses accompagnant·e·s. J’ai aussi pu échanger avec de nombreuses personnes, afin de faire une synthèse des besoins. Je suis maintenant prêt à reprendre le développement de Pictoparle. Peut-être pas à la même fréquence que pendant la première partie de l’année, mais régulièrement, j’apporterai des améliorations. Pictoparle deviendra de plus en plus adapté aux besoins.
Dans la suite de ce billet, je fais l’état des lieux des besoins d’amélioration identifiés.
Améliorations des interactions
Pendant l’été, nous avons utilisé Pictoparle dans plein de situations différentes. Nous avons repéré quelques difficultés d’usage. Pictoparle doit donc être modifié, ce qui a déjà en partie été initié :
il arrive que la paume de la main déclenche involontairement le son associé à un pictogramme de bas de tablette quand la main explore le haut. Le double tap devra être amélioré pour éviter ces désagréments.
il arrive que le double tap marche mal. Il faudra régler le délai entre deux taps. Il s’agit plus d’ajustements qu’autre chose.
quand il y a beaucoup de lumière alentours, la détection du QRcode se passe mal, et parfois même Pictoparle ne détecte pas le fait que la planche ait été posée. J’ai identifié quelques raisons de ce dysfonctionnement, et commencé à modifier en conséquence la forme des planches. Les prochaines semaines seront l’occasion de vérifier que cette correction suffit.
La nouvelle forme des planches qui permet un cadre blanc autour du QRcode.
Améliorations de la présentation des planches
En discutant avec des accompagnant·e·s qui découvraient le prototype, nous avons fait le constat qu’il pouvait manquer sur la planche des informations permettant de s’approprier facilement le dispositif. En particulier, j’ajouterai prochainement :
Pour chaque pictogramme, un sous-titre écrit sur la planche qui indique ce que décrit le pictogramme, à destination des accompagnant·e·s. On pourra par exemple l’imprimer dans une couleur pâle pour qu’elle ne soit pas thermogonflée.
Pour chaque planche, une inscription qui nomme la planche, pour les accompagnant·e·s.
On pourra aussi imaginer une version en relief de cette identification de planche.
Création de nouvelles planches
Après les trois premières planches qui sont maintenant utilisées (repas, activités de loisir et fun), nous sommes en train de concevoir avec une ergothérapeute et une éducatrice spécialisée deux nouvelles planches, l’une destinée aux jeux de société, et l’autre destinée à l’activité de cuisine.
De nouveaux pictogrammes sont dessinés, et ces deux planches viendront prochainement rejoindre les trois premières.
Amélioration des plans de fabrication de la boîte
J’ai profité de la réouverture du Débrouillo’Lab, le fablab des Petits Débrouillards installé récemment à la Goguette pour aller découper une nouvelle boîte, et ainsi fabriquer un deuxième prototype.
La découpeuse laser du Débrouillo’Lab
Pendant la fabrication, et en échangeant avec Jennifer et Samuel, j’ai identifié de nombreuses améliorations possibles :
Il faut mesurer avec une grande précision les planches, sinon l’assemblage se passe difficilement. Par exemple, j’avais trouvé des planches medium A4 à un peu plus d’un euro la planche, avec une épaisseur annoncée de 2 millimètres. Dans les faits, elle mesurent 2,3 millimètres, et j’aurais dû ajuster cette épaisseur dans la fabrique de Pictoparle.
Il faut bien choisir le kerf. Dans la construction que nous avons faite, nous avions réglé un kerf de 3/10 de millimètres, mais c’était trop large. On pourrait indiquer sur la page qu’un kerf trop fin est préférable à un kerf trop large, puisqu’après l’assemblage, on colle.
L’assemblage n’est pas facile car il manque des inscriptions. Une idée consisterait à graver sur les pièces une numérotation des pièces et de leur lieu de fixation.
On pourrait placer les pièces dans l’ordre d’assemblage sur la planche.
Certains crénelages sont peut-être orientés dans le mauvais sens, et leur assemblage est complexe.
Il pourrait être pertinent d’arrondir les coins des crénelages, pour que l’assemblage se fasse plus facilement.
On pourrait imaginer déplacer les crénelages d’assemblage pour en faire aussi des détrompeurs d’orientation des pièces.
On pourrait aussi ajouter une gravure pour localiser l’endroit où coller le QRcode et le papier thermogonflé, pour en faciliter l’assemblage.
De manière générale, il faudra aussi revoir le contenu des pdf qui permettent d’imprimer QRcode et feuille thermogonflée, pour que le numéro de la planche reste écrit à côté du QRcode, et que le pdf contienne les paramètres (nom de la planche, type de tablette, mise à l’échelle, etc.). Cela permettra de vérifier que les documents sont les bons avant l’impression.
Correction de bugs dans la fabrique
À l’occasion de la découpe pour le nouveau prototype, conçu autour d’une tablette de modèle différent, nous avons constaté quelques bugs dans la fabrique :
La génération de certains crénelages rate complètement quand la planche devient très fine. Les deux parties ne s’assemblent plus.
Quand on a voulu fabriquer la planche, le choix du modèle de tablette n’a pas été pris en compte, et on a découpé deux fois une planche pour le mauvais modèle de tablette. Les fichiers générés pourrait porter le nom du modèle de tablette, en plus du nom de la planche.
Faciliter la contribution
En discutant avec Jérémy, une personne intéressée à la partie logicielle du projet, j’ai remarqué que la manière d’ajouter un nouveau modèle de tablette à l’application n’était pas facile. Je prévois donc dans les temps prochains :
D’utiliser les mêmes fichiers xml côté fabrique et côté application Android, et de réduire au maximum les endroits où il faut ajouter des informations.
De rédiger un document qui explique comment mesurer une tablette existante pour pouvoir l’ajouter facilement à celles proposées par la fabrique de Pictoparle.
Le fichier zip généré par la fabrique devrait aussi contenir les informations de fabrication, et notamment le type de tablette. Cela permettrait de régler automatiquement les résolutions dans l’application sans devoir passer par le menu de configuration. Cela permettrait aussi de sauver l’édition d’une planche pour la reprendre plus tard, en gardant aussi les réglages de fabrication.
Ajout d’un lecteur multimédia
La première utilisatrice de Pictoparle est une très grande consommatrice d’histoires audio. Les différents endroits où elle est accueillie lui proposent des activités, mais il serait intéressant que Pictoparle permette aussi d’écouter des histoires.
L’idée serait cette année d’étendre Pictoparle pour qu’en plus des planches de communication, il y ait des planches d’activité. On pourrait par exemple avoir une planche contenant quelques pictogrammes : petite histoire, moyenne histoire, longue histoire pour lancer une histoire, puis un pictogramme pause. Le déclenchement d’un pictogramme histoire lancerait une nouvelle histoire, après avoir dit son nom et sa durée grâce à la synthèse vocale, en choisissant la prochaine dans la liste correspondante. Le pictogramme pause permettrait d’arrêter la lecture, ou de la reprendre (en indiquant le nom de l’histoire, et la durée restante).
Depuis quelques mois, j’utilise Twitter, pour suivre l’actualité sur les sujets qui m’intéressent. C’est comme ça que j’ai vu passer plusieurs des livres qui sont devenues mes lectures estivales.
MAD MAPS, l’atlas qui va changer votre vision du monde, de Nicolas Lambert et Christine Zanin
Je lis souvent avec intérêt les posts de Nicolas Lambert, le cartographe encarté. Avec sa collègue Christine Zanin, ils viennent de sortir chez Armand Colin un super atlas intitulé Mad Maps.
Détail de la couverture de Mad Maps, de Nicolas Lambert et Christine Zanin
C’est un condensé de représentations du monde comme on aime les voir, intelligentes et percutantes. J’ai adoré le parcourir, notamment certaines doubles-pages très bien conçues, à la représentation proposée super pertinente. Je pense par exemple à cette carte qui propose d’observer le ratio cadre/ouvriers dans chaque ville de France, d’une efficacité redoutable.
Très bon outil pour partager sa passion pour les cartes avec un entourage qui s’intéresse à la politique, à l’écologie, ou plus globalement qui est curieux du monde qui l’entoure.
L’éditeur en fait des caisses avec cette vidéo à la musique trépidante, mais le bouquin est génial
Pour la recherche urbaine, ouvrage collectif
La revue Urbanités proposais en juillet de découvrir l’ouvrage collectif Pour la recherche urbaine. Très théorique, plutôt animé par des chercheurs et chercheuses il interroge la pratique de la recherche autour de la ville. À travers cette série d’articles, on parcourt les dimensions sociales, écologiques, politiques, matérielles de la ville.
Détail de la couverture de Pour la recherche urbaine, ouvrage collectif
L’article « Big city, smart data ? » questionne par exemple les pratiques de pratiques scientifiques et techniques répandues dans les disciplines scientifiques où je pratique ma recherche, notamment sur la mobilité et sur la e‑santé.
Je n’ai pas eu le temps de lire tous les articles, mais j’y reviendrai avec plaisir et intérêt. Les textes sont denses, et il faut prendre le temps de les apprécier.
L’architecture de la voie, Histoire et théories, d’Éric Alonzo
C’est sur Facebook que j’ai découvert récemment le travail d’Éric Alonzo. Par chance, la librairie les Volcans avait dans ses rayons un exemplaire de l’architecture de la voie, ouvrage de l’auteur qui m’attirait le plus.
Détail de la couverture de L’architecture de la voie, Histoire et théories, d’Éric Alonzo
Le contenu est à la hauteur de mes attentes, car il retrace l’histoire des écrits et pratiques de la conception de voies de circulation, urbaines et extra-urbaines, depuis l’antiquité jusqu’à la fin du XXe siècle. Richement illustré de reproduction extraites des livres qui sont cités, on se promène parmi les pratiques et les convictions des observateurs et des bâtisseurs de voies de circulation. Des cartes, des plans, des schémas, des vues en coupes, transversales ou longitudinales, des gravures, des photos… On y retrouve illustrées les pratiques de près de 20 siècles de tracé et de fabrication des voies. D’architecture de la voie, finalement.
Très accessible, fourni en références et citations, il rappelle dans une certaine mesure, en plus vulgarisé et moins technique, le manuel Éléments de topographie, qui s’intéressait lui à décrire uniquement la pratique du début du XXe siècle. Tout simplement passionnant.
Contrôle, comment s’inventa l’art de la manipulation sonore, de Juliette Volcler
J’aime beaucoup le travail de Juliette Volcler, que je lisais dans Syntone, que j’avais rencontré à Utopie Sonore, recroisé à Longueur d’ondes (en 2018 peut-être ?), que j’avais découvert derrière feu perce-oreilles, l’annuaire de podcasts furieusement bien fourni…
Détail de la couverture de Contrôle, comment s’inventa l’art de la manipulation sonore, de Juliette Volcler
Et depuis quelques mois, je tombais régulièrement sur des posts facebook de lecteurs de son bouquin Contrôle, comment s’inventa l’art de la manipulation sonore. Une lecture stimulante en cet été d’une année 2020 pour le moins étrange.
Le fil conducteur du livre, c’est Harold Burris-Meyer, qui semble avoir été de toutes les expérimentations du contrôle par le son. Contrôle de l’émotion des spectateurs de théâtre, contrôle de l’activité salariée dans les usines, ou encore outil au service de la guerre. Riche en anecdotes, en références, le livre de Juliette Volcler se promène à travers le XXe siècle, en dévoilant l’importance prédominante du sonore dans les pratiques des industries du contrôle des masses.
Je vais m’arranger, comment le validisme impacte la vie des personnes handicapées, de Marina Carlos, illustré par Freaks
Marina Carlos fait partie du collectif les Dévalideuses, et gravite dans l’une des twittosphères que je suis avec passion. C’est avec grand intérêt que j’ai vu ses annonces puis le lancement du livre « Je vais m’arranger : comment le validisme impacte la vie des personnes handicapées », dont elle est l’autrice, et pour lequel elle s’est associée avec Freaks pour les illustrations.
Détail de la couverture de Je vais m’arranger, comment le validisme impacte la vie des personnes handicapées, de Marina Carlos, illustré par Freaks.
Le livre peut être vu comme une brochure étendue de 80 pages, qui se propose de déconstruire les mécanismes du validisme, qui pèse sur le quotidien des personnes en situation de handicap, parfois même sans que ces principales concernées ne s’en rendent compte.
Les pages sont aérées et fluides, les idées sont développées de manière simple et limpide, et les illustrations étayent encore un peu plus ce confort de parcours.
Voilà un livre à mettre entre toutes les mains, pour que la voix des Dévalideuses, du CLHEE, du CLE Autistes et de tous les mouvements portés par les personnes concernées arrive aux oreilles de toutes et de tous.
Tobie Lolness, de Timothée de Fombelle
En passant à la librairie de Clermont pour récupérer l’exemplaire de Mad Maps que j’avais commandé grâce au site chez mon libraire, on a choisi avec ma fille un roman de vacances, sur les conseils de la libraire.
Le premier volume de Tobie Lolness de Thimothée de Fombelle s’intitule la vie suspendue. On y suit l’histoire d’un jeune garçon de un millimètre et demi qui vit avec ses semblables sur l’écorce d’un arbre, où la granularité de l’écorce sculpte les paysages, où on élève les larves de charançon pour se nourrir, et où le terrible Jo Mitch élève les adultes pour creuser d’énormes tunnels à travers l’écorce de l’arbre.
Tobie Lolness, de Timothée de Fombelle
Avec les personnages, on se questionne sur la survie de l’arbre, sur le rôle de l’industrie, on découvre les questions de classe, de géographie des cimes et des basses branches, de l’importance du soleil, de l’amitié, de l’amour.
L’écriture est moderne, les personnages et l’univers délicatement racontés, on dévore le livre, où l’intrigue est palpitante, et la structure narrative dynamique à ne plus vouloir lâcher le livre.
Il y a plus de 13 ans, quand je tenais un blog sur la cuisine végétarienne, j’avais fait mon premier pain, à la levure de boulanger. Pendant le confinement, j’avais bien sûr tenté de démarrer mon levain, pour participer comme tout le monde au grand jeu du pain au levain. Mais j’ai complètement échoué.
À la sortie du confinement, j’ai passé du temps avec une amie apprentie boulangère, qui m’a appris plein de choses. On a demandé à une boulangerie du coin un peu de son levain, qu’ils nous ont donné avec gentillesse, et j’ai ainsi pu commencer à pratiquer. J’avais aussi énormément envie de lire sur la question. Cet article de blog est donc une prise de notes pour que je me souvienne comment je fais, mais aussi pour donner quelques liens sur des documents qui expliquent super bien la chimie du pain. Si le sujet vous intéresse, je vous invite d’ailleurs à lire le traité de boulangerie au levain, de Thomas Teffri-Chambelland, que j’ai eu la chance de parcourir, et que je trouve très très intéressant. Il est certainement un peu trop technique pour commencer, mais peut être une bonne référence à consulter quand on a envie de tout comprendre, jusqu’au moindre détail.
Vous trouverez à la fin de cet article quelques références de documents disponibles en libre accès sur internet, et qui permettent de comprendre un max de choses.
Dans la suite de cet article, je raconte comment je fais. On m’a appris comme ça, et comme il y a autant de manières de faire que de personnes, vous ne faites sans doute pas pareil. N’hésitez pas à indiquer en commentaire de cet article là où votre pratique diffère de celle que j’ai apprise.
Le levain
Pendant le confinement, j’ai tenté de démarrer mon propre levain, mais j’ai échoué. La première fois parce que j’avais pris de la farine trop blanche — car les résidus de son présents dans les farines complètes aident au démarrage d’un levain — puis certainement par manque d’attention.
Grâce à ma boulangère préférée, j’ai découvert qu’on pouvait aller demander du levain dans une boulangerie, à condition de repérer celles qui en utilisent, et qui sont d’accord pour partager. C’est comme ça que j’ai accueilli un levain dans mon frigo.
Un levain de blé, récemment sorti du frigo et nourri à l’eau et à la farine de blé.
Comme vous le verrez en parcourant les documents pointés dans la dernière section de cet article, il existe plein de levains différents, et plein de manière de l’entretenir. Il y a les règles de l’art, et puis les facilités que l’on s’accorde, quand on maîtrise la chose, ou par ignorance.
Pour ma part, j’entretiens mon levain comme on me l’a appris : conservation au frigo pour une pousse lente, je lui donne une fois tous les 2 ou 3 jours à manger de la farine, et j’équilibre la texture avec de l’eau. La texture va déterminer en partie le goût du pain : une levure liquide favorise la production d’acide lactique, qui donne un pain au un goût moins acide que ce qu’on obtient avec un levain ferme, qui favorise l’acide acétique.
Parfois, le levain consomme très vite sa farine, et vire un peu à une odeur vinaigrée. Alors je me dépêche de faire du pain, et je n’en garde qu’un peu, à qui je donne un max de farine et eau.
Car oui, quand on fait du pain, il faut penser à ne prendre qu’une partie du levain, pour continuer à le garder. Généralement, j’en prends la moitié (soit 100 à 200 grammes), et je nourris la moitié restante puis la remet au frigo. Parfois j’en jette un peu, si la quantité est trop grande pour ma production de pain.
Le pétrissage
Prendre du gros sel
Faire fondre le sel dans l’eau
Choisir ses farines
Préparer son levain
La préparation du pétrissage, eau, sel, farines, levain.
On commence donc par préparer ses ingrédients. J’utilise du gros sel, que je dissous dans de l’eau claire, en mélangeant pendant une à deux minutes. Au début, je chauffais un peu l’eau pour faciliter la dilution, et la gardait tiède dans la suite. Mais au final, ça accélère artificiellement la fermentation, et ça ne sert pas à grand chose pour la fonte du sel.
Je choisis ensuite mes farines, avec de la farine de blé de T65 à T1501Tiens d’ailleurs, j’ai découvert qu’en France, on utilisait une technique assez scientifique pour évaluer le type des farines, en la brûlant, et en mesurant la quantité de matière minérale restante. Chaque pays pratique une échelle différente, et on trouve des tableaux d’équivalence pratiques quand on passe une frontière., et de la farine de seigle, pour donner un peu de caractère au pain.
Il s’agit ensuite de mélanger les ingrédients, puis de pétrir soigneusement pour obtenir une pâte homogène, avec de bonnes propriétés élastiques, et une bonne tenue.
Placer dans un saladier un peu du levain.
La quantité d’eau en proportion de la farine est une question importante. On m’a dit qu’en boulangerie bio, on hydratait à hauteur de 70% à 100%, c’est-à-dire que pour 100 grammes de farine, on mettait entre 70 et 100 grammes d’eau. En dessous, le levain manque d’eau pour son processus de fermentation, et la levée n’est pas satisfaisante.
Plus la pâte est hydratée, plus le façonnage sera délicat. Quand cette quantité est vraiment élevée, on peut utiliser un moule, par exemple un moule à cake. Cependant, plus le pain est hydraté, plus le volume des pains augmente, car on favorise l’activité microbienne. Le pain sera donc beaucoup plus alvéolé.
La levée
On laisse ensuite la pâte lever. Suivant la température et l’humidité ambiante, la température et quantité d’eau utilisée, cette levée prend de 3 heures à 5 heures. Il faut à la fois laisser le temps au levain de faire son travail, mais ne pas attendre trop, sinon tout retombe. Il existe des techniques avec sondes thermomètre pour évaluer le bon moment où arrêter la levée. On peut aussi faire comme moi, à l’intuition, autour de 4 heures de levée.
Fin du pétrissage.
après 1h15
après 2 heures
après 2h45
après 3h30
Le façonnage et le lamage
Dans les pratiques documentées, on voit que les gens pratiques une double levée, en réalisant un boulage après quelques heures de levée, puis de nouveau une levée d’une heure. Le boulage consiste à séparer la pâte en petites boules, qui serviront ensuite à fabriquer le pain. Dans cette pratique, on laisse le temps au levain de poursuivre son travail, pour que le réseau d’amidon se reconstitue après cette manipulation.
Car il faut le dire, la structure du pain, alvéolée, uniforme, à la fois souple et structurée, on la doit précisément au réseau. Et plus on manipule la pâte, plus on déchire la structure du réseau, et moins la tenue sera bonne.
On m’a appris une technique où il n’y a pas de seconde levée. Il s’agit de manipuler le plus rapidement possible la pâte, en commençant par la couper le plus délicatement possible, avec une lame fine, et en essayant de ne pas déchirer la pâte.
Eau et farine, pour éviter que ça ne colle.
On sépare en deux boules
On façonne en deux boules.
Le façonnage du pain
On manipule ensuite chaque boule délicatement, en réalisant le moins de gestes possibles. Pour que la pâte ne colle pas, on peut soit utiliser de l’eau sur nos mains, soit de la farine. J’utilise généralement de l’eau pour décoller la pâte du saladier, puis de la farine pour façonner2C’est d’ailleurs cette farine que l’on retrouvera sur le pain après la cuisson. Car oui, la farine ne grille pas quand le pain cuit, elle reste blanche. C’est une manière d’avoir un pain à l’apparence contrastée, puisque normalement la partie lamée n’a pas eu de farine, et est donc plus foncée que la partie plat..
Le principe consiste à donner de la force à la pâte. On commence par l’aplatir grossièrement avec le plat de la main sur la table, puis on replie une ou plusieurs fois la pâte, en l’allongeant un peu au fur et à mesure. La dernière soudure, appelée la clé, se place sous la boule. On utilise ensuite l’adhérence à la table — que l’on dose éventuellement à l’aide d’un peu de farine — pour fermer la clé en quelques mouvements de glissement sur la table, les mains soutenant la boule pour conserver la tenue générale.
On place alors le pain sur la plaque de cuisson, au préalable farinée. Les dernières fois, j’avais oublié cette étape, et le pain colle alors à la planche, c’est une vraie galère. Sur la photo qui suit, j’y suis allé un peu fort en farine, comme pour compenser les cuissons précédentes. On y va mollo quand même ! J’ai remarqué que si on ne met pas de farine, la forme de la boule est plus écrasée à la base, sans trop d’arrondi, plus sous la forme d’une demie lentille.
après le lamage
On se prépare à enfourner.
Au dernier moment, quand le four est chaud — voir la section suivante pour le détail de la cuisson — on lame le pain. L’idée est de donner quelques incisions sous forme de lignes bien profondes, avec une lame très coupante. J’ai pour ma part utilisé de bons couteaux, ou un rasoir, mais je ne maîtrise pas encore bien ce geste, et sur la photo vous verrez que les entailles ne sont pas assez profondes : elles commencent même à se refermer.
L’objectif du lamage est d’ouvrir des cheminées, par lesquelles les gaz produits par la fermentation pendant la cuisson pourront sortir. Sans cela, le pain risque d’exploser, en se déchirant à des endroits non maîtrisés du pain. C’est moche, je le sais parce que j’ai déjà essayé. Et ça change un peu l’apparence de la croûte et de la mie, de ce que j’ai expérimenté.
L’enfournage et la cuisson
On règle le four assez chaud, de mon expérience entre 240 et 250 degrés, dans un mode qui évite aux aliments de sécher — par exemple chaleur tournante — mais qui soit en même temps irradiant en dessous, et possiblement au dessus aussi — par exemple avec le grill activé. L’idéal étant d’activer les deux, voire d’utiliser la fonction pain du four, si elle existe.
en mode cuisson à 240 degrés.
Le four a atteint la température souhaitée, et notre pain est lamé. On peut maintenant enfourner. L’idée est d’ouvrir le moins longtemps possible la porte du four. On ouvre, on place la plaque, et on ferme.
Pour garder l’humidité dans le four, et former une bonne croûte dorée, on peut rouvrir le four juste après, en jetant dans le fond du four un demi verre d’eau. Ça produit immédiatement de la vapeur, et si on est assez rapides, on a fermé la porte, et la vapeur reste un moment dans le four.
On peut aussi laisser au fond du four un récipient rempli d’eau, pour assurer un bon niveau d’humidité ambiant.
Les pains cuisent, ils montent et prennent une belle teinte.
La durée de la cuisson dépend d’énormément de paramètres. Sans outil ni expérience, on se fie à la couleur de la croûte, qui doit commencer à dorer. De mon expérience, les petits bâtards mettent de 15 à 18 minutes à cuire, quand une boule mettra plutôt de 16 à 20 minutes.
Afin de garder une bonne humidité et une bonne température, on n’ouvre le four sous aucun prétexte, encore moins pendant les 10 premières minutes.
Et quand le pain est cuit, on le sort. Une étape que j’avais oubliée au début, qui s’appelle le ressuage, consiste à aérer le dessous du pain pour qu’il perde son humidité en refroidissant. On peut mettre les pains à l’envers, ou les placer sur une grille. Et surtout, on retient sa gourmandise, et on ne coupe le pain que quand il a refroidi, sous peine de lui faire perdre une bonne partie de son humidité.
Deux pains qui manquent un peu de cuisson, et dont le lamage est vraiment améliorable, on voit que le réseau avait commencé à se reconstruire, refermant l’ouverture.
Apprécier le pain
Que cherche-t-on dans un bon pain ? Pour l’aspect santé et nutrition, on privilégiera des farines complètes, et des céréales bio, pourquoi pas autre que du blé.
Pour le goût, on travaille sur le type de fermentation, pour garder un peu d’acidité mais pas trop, on choisira des farines avec un caractère, comme le seigle ou le petit épeautre par exemple. Quand on ne sale pas l’eau au moment du pétrissage, ça se sent pas mal, il faut y penser. On pourra aussi utiliser un peu d’huile d’olive, des herbes, des graines ou des fruits pour parfumer le pain. Ils sont introduits dans la pâte au moment du pétrissage, mais peuvent changer la chimie de la levée, pas tout le temps simple à gérer.
Une mie un peu aérée, une croûte fine. Le pain manque un peu de cuisson, son goût manque de caractère. Le pain est très souple, un peu élastique, et il a commencé à sécher au bout de 3 jours.
La texture de la mie et de la croûte est aussi un aspect que l’on cherche à maîtriser. On cherche une mie alvéolée, plus ou moins dense suivant les goûts, souple, plus ou moins élastique. On préfère la croûte fine, ou épaisse, molle, craquante ou croustillante. Tout cela se règle à chacune des étapes de la préparation du pain.
Par exemple, plus le four sera chaud pendant la cuisson, plus la croûte sera fine. Le côté croustillant ou craquant de la croûte dépend de la température du four, de l’humidité, mais aussi de la qualité de la fermentation et de la construction du réseau. C’est quelque chose que je trouve encore dur à comprendre. Je suis loin d’en maîtriser les aspects les plus simples.
La conservation du pain est aussi une problématique difficile à maîtriser. Les farines complètes et la mie dense semble sécher moins vite, mais c’est une impression, que je n’arrive pas à ajuster.
Et quand il devient sec ?
Et quand le pain devient trop sec, qu’en fait-on ? Il y a le traditionnel grille-pain par exemple. Mais pourquoi pratique-t-on ce mode de préparation ? On aime y retrouver le croustillant à l’extérieur, et le moelleux à l’intérieur.
Retrouver un pain moelleux est en effet possible, et simple à réaliser, quand on a compris une partie de la chimie du pain. En effet, une partie du durcissement du pain réside dans l’apparition de ponts hydrogène, qui figent la structure du pain. Une chauffe pendant quelques minutes à moins de 40 degrés permet de casser ces ponts sans griller le pain. Les pratiques suggèrent souvent de mouiller le pain avant de l’enfourner pour lui redonner sa souplesse. Si les détails vous intéressent, je vous invite à poursuivre la lecture de cet article en consultant le lien donné ci-dessous, qui pointe vers le site je pense donc je cuis.
Bonne dégustation !
Améliorations…
Depuis ce billet, j’ai de nouveau échangé avec mon amie apprentie boulangère, et j’ai ajusté mon processus. J’ai augmenté la durée de levée à 5 heures — j’arrêtais trop tôt la pousse — ce qui a grandement faciliter le façonnage et le lamage. J’ai fariné mes pains avant de lamer en forme de croix pour améliorer l’esthétique, et j’ai cuit à 270°C. Le résultat est vraiment meilleur, notamment au niveau du croustillant de la croûte, et de la structure du réseau.
Une nouvelle fournée, mieux réussie grâce à des ajustements dans la préparation.
J’espère continuer encore et encore à affiner ma pratique, à la fois en expérimentant, et en lisant sur le pain…
Comprendre le pain
Parmi les sites internet très fournis sur la question du pain, de la pratique à la théorie, on trouve le site Pâtisserie 21 — pour une pâtisserie et boulangerie artisanale au XXIème siècle — avec une page dédiée à la technologie boulangère, très bien documentée.
Le site je pense donc je cuis consacre un article à la question du pain qui durcit et un autre à l’amidon, avec des explications simples et compréhensibles des mécanismes chimiques à l’œuvre dans la fabrication du pain et des pâtes en général.
Sur la question du levain, on trouve un document pdf de 10 pages édité par la Fédération régional des agriculteurs biologiques Midi-Pyrénées intitulé quelques techniques pour bien réussir son levain, qui est à la fois pointu et fonctionnel. Pour ma part, je reproduis ce qu’on m’a appris, et si ça marche mal (le levain devient trop acide par exemple), je parcours ce document pour comprendre le pourquoi du comment, et pour réparer mes erreurs.
Sur la fabrication du pain en général, on trouve plusieurs documents très complets au format pdf3Le pdf est le format que je trouve le plus facile à archiver et à réutiliser, j’ai donc majoritairement collecté ce type de ressources. Ils sont souvent écrits par des passionnés, parfois édités dans des revues spécialisées, parfois conçus pour être mis à disposition sur internet. Je pense notamment à l’article levains et panification du supplément technique des Nouvelles de la Boulangerie Pâtisserie de mars 1996, qui traite notamment de l’histoire du levain, puis de son élaboration avec plusieurs techniques, tableaux chiffrés à l’appui, puis qui détaille beaucoup de techniques de préparation et cuisson du pain, le tout à destination de professionnels. Je pense aussi au document de téléformation bon pain bon levain, un reportage complet (photo à l’appui) sur la création d’un levain, puis de sa panification et de sa cuisson. Il est proposé par l’asbl Pense à 2 Mains, une plate-forme d’éducation permanente. Je pense aussi aux publications du site faire soi-même son pain, animé par un passionné, qui contient plein de liens et de références vers d’autres documents, avec notamment un document de 32 pages très complet et bien documenté, intitulé la fabrication du pain.
Quand on commence à pratiquer, on a envie de varier les farines, les cuissons, les temps de levage, etc. On peut alors regarder du côté du livret de recettes de pains au levain proposé par les Ambassadeurs du pain qui donne quelques outils indispensables à la compréhension du levain, puis qui donne nombre de recettes, avec ingrédients, type de pousse, de levain, et au procédé de fabrication efficacement décrit pour qui maîtrise la panification.
PS : retrouvez cet article ainsi que d’autres contenus sur mon nouveau blog dédié à la boulange : https://boulange.jmtrivial.info/.
Treizième sprint de l’application Pictoparle, un outil de communication alternative et augmentée destiné aux personnes en situation de déficience visuelle rencontrant des difficultés dans la communication orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est passé lors des sprints précédents, car je parlerai ici uniquement des avancées de la dernière semaine.
Ce sprint a été l’occasion d’assembler une version définitive du deuxième prototype physique avec medium et papier thermogonflé. Cela a permis d’identifier puis d’améliorer plusieurs détails dans les interactions. La vidéo ci-dessous présente le fonctionnement complet du prototype :
Démonstration du fonctionnement de Pictoparle, dans une version quasiment prête à la diffusion.
Pendant ce sprint, j’ai vérifié que la technique de collage que j’avais prévu d’utiliser assurait la tenue attendue. Ce type de colle permanente en ruban est d’une tenue qui semble à toute épreuve.
Une planche prête à être assemblée.
Utilisation d’une colle en rouleau pour réaliser l’assemblage.
Étapes d’assemblage d’une planche en medium avec la feuille thermogonflée.
Pendant ce sprint, j’ai également travaillé sur la taille des QRCodes. Dans les versions précédentes, leur largeur était de 3 centimètres, ce qui imposait d’avoir en haut des planches une extension rectangle.
Un QRcode imprimé, deux QRcodes dessinés à la main.
En diminuant la taille du QRcode, on gagne d’une part en compacité de la planche en retirant cette extension, mais on améliore aussi la détection des planches. Avant cet ajustement, on devait garder statique la planche avec un angle d’environ 30 degrés pour que la détection se fasse. Avec cette nouvelle disposition, l’angle est beaucoup plus naturel (de l’ordre de 10 degrés). Les QRcodes dessinés à la main sont bien sûr moins bien reconnus, il me suffira de les réimprimer pour confirmer leur fonctionnement.
La fabrique de pictoparle a bien sûr été mise à jour pour prendre en compte cette modification, et les fichiers qu’elle génère correspondent à cette nouvelle disposition.
Mise en relief des pictogrammes par gommettes.
Pendant ce sprint, j’ai également réalisé une planche au contenu « fun », composé de courts extraits de dialogues de livres audios, pour expérimenter un usage ludique, complémentaire de la fonction initiale de communication alternative et augmentée. L’objectif est de faciliter l’appropriation de l’outil par le jeu. Pour cette planche, j’ai aussi expérimenté l’utilisation de gommettes, une mise en relief alternative au thermogonflage, et tout aussi fonctionnelle.
Plusieurs aspects ont également été améliorés dans la fabrique de pictoparle, comme identifié lors du sprint précédent. On peut citer l’ajustement de la taille des planches pour un assemblage sans frottement, et la modification de la forme des fenêtres destinées à laisser le son passer des hauts-parleurs, pour éviter une fragilité identifiée précédemment. Des facilités ont été apportées sur la génération du QRcode, sur les messages d’erreur en cas de mauvais glisser/déposer.
L’application Pictoparle a également été améliorée sur de nombreux aspects, à la fois dans la finesse des interactions (détection de la planche, détection des double taps), mais également sur son ergonomie de fonctionnement, en prenant en compte des utilisations atypiques.
La gestion des planches avec contenus partiels (par exemple du son mais pas d’image) a été consolidée, notamment pour permettre la conception de la planche « fun » précédemment citée.
Et la suite ?
Avec ce sprint, je pense être arrivé à une première version diffusable. La période estivale sera l’occasion d’une petite pause dans le développement de Pictoparle, où nous aurons l’occasion de tester l’outil en situation réelle. J’identifierai probablement des améliorations à apporter, mais je pense que ça sera à la marge.
Rendez-vous donc en septembre, pour faire le point sur l’utilisation de cette première version complètement fonctionnelle !
Douzième sprint de l’application Pictoparle, un outil de communication alternative et augmentée destiné aux personnes en situation de déficience visuelle rencontrant des difficultés dans la communication orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est passé lors des sprints précédents, car je parlerai ici uniquement des avancées de la dernière semaine.
Cette semaine, j’ai travaillé à deux aspects complémentaires : assemblage d’un prototype de boîtier en medium, et amélioration de l’application.
Boîtier en medium
La semaine passée, j’avais finalisé la commande de découpe chez Sculpteo, et j’ai reçu cette semaine par la poste les différents éléments découpés, prêts à l’assemblage. L’ensemble était très bien protégé pour un envoi par la poste.
Éléments protégés par papier bulle
Pièces retenues par du scotch « de peintre »
Sortie d’une planche
Détail de l’assemblage du boîtier
Détail de l’assemblage du boîtier
La tablette dans le boîtier fermé d’une planche
Réception puis premier assemblage du boîtier découpé dans du medium
Le patron de découpe avait été ajusté au plus près, pour que l’assemblage puisse se faire juste en force. Mais certaines petites pièces tenaient difficilement, et je voulais m’assurer que le boîtier ne se démonte pas. Je me suis donc attelé à l’assemblage par collage de l’ensemble des éléments, l’occasion de faire un beau timelaps (je commence à me prendre au jeu du youtube game) :
Assemblage avec superglue des éléments du boîtier de Pictoparle.
J’ai ainsi pu observer quelques menus détails qu’il me faudra ajuster sur le patron de découpe :
Diminuer de quelques dixièmes de millimètres la hauteur de la planche, pour que l’assemblage se passe bien. En effet, j’ai dû poncer un peu les planches pour qu’elles passent sans forcer dans le boîtier.
Ajuster les fenêtres des hauts-parleurs, dont le cadre supérieur est trop fin. En effet, j’en ai cassé un pendant l’assemblage, car il faut forcer un peu pour que les parties s’emboîtent, et je n’avais pas fait attention à la solidité de ces parties fines.
Excepté ça, je suis très très content du rendu final, qui sera je crois pleinement fonctionnel. Il ne me reste plus qu’à tester avec de vraies planches thermogonflées, ça sera pour la semaine prochaine.
Amélioration de l’application
J’ai pris le temps d’améliorer Pictoparle sur plusieurs points, en suivant les observations que j’avais pu faire lors de sa découverte par plusieurs utilisatrices. La vidéo ci-dessous présente l’utilisation de Pictoparle avec toutes ces améliorations :
Utilisation de Pictoparle avec le boîtier en medium, et les améliorations récentes de l’application.
En résumé, voici les améliorations apportées avec cette version :
Amélioration de la détection des QRcodes, en réduisant le temps entre deux tentatives de reconnaissance.
Modification de la première page, plus graphique, et sans texte inutile.
Amélioration de l’interface utilisateur, et notamment de la navigation entre les différentes pages de l’application. L’ensemble est (je l’espère) maintenant plus intuitif.
Ajout de pré-réglages de tailles d’écrans dans les préférences pour simplifier la configuration de l’application.
Ajout d’une planche oui/non, conçue pour une résolution plus petite, permettant une démonstration fonctionnelle sur smartphone.
première page de Pictoparle sur un smartphone
planche conçue pour les petits écrans
Uilisation de Pictoparle sur un smartphone à l’écran d’environ 10 cm de large.
écran d’accueil
choix de la planche
édition de la liste des planches
page des préférences
choix du modèle de tablette ou téléphone
Interface de Pictoparle améliorée pour en faciliter la navigation.
Prochains sprints
Les prochains sprints seront l’occasion de tester de manière plus intensive Pictoparle, et de l’améliorer pour que son utilisation devienne toujours plus confortable. Parmi les améliorations attendues, je pense par exemple à l’amélioration de la détection du QRcode, et au réglage du double tap. Je l’ai évoqué plus haut, il sera également nécessaire d’ajuster un peu le patron du boîtier pour éviter de devoir poncer les pièces à la réception.
Onzième sprint de l’application Pictoparle, un outil de communication alternative et augmentée destiné aux personnes en situation de déficience visuelle rencontrant des difficultés dans la communication orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est passé lors des sprints précédents, car je parlerai ici uniquement des avancées de la dernière semaine.
Utiliser ses propres voix
La principale contribution visible de ce sprint concerne la possibilité d’utiliser des enregistrements personnalisées plutôt que la synthèse vocale d’Android. Cela a impliqué de modifier à la fois la fabrique de pictoparle et l’application pictoparle. La vidéo ci-dessous en présente le fonctionnement :
Démonstration de l’intégration de sons enregistrés dans l’application Pictoparle.
La fabrique de Pictoparle permet donc d’associer à chaque pictogramme un son enregistré au préalable, que l’on peut charger par bouton dédié, ou par glisser/déposer. Le fichier zip transmis à la tablette contient donc maintenant des fichiers au format mp3 en plus des fichiers image.
Amélioration de la stabilité de l’application
Plusieurs corrections d’instabilité de l’application ont été apportées. En particulier, deux bugs qui faisaient planter l’application sont maintenant corrigés, l’un au démarrage de l’application, l’autre lors de la suppression d’une planche personnalisée.
Préparation de futures expérimentations
Les échanges avec Sculpteo ont permis d’ajuster le modèle pour la découpe laser, et je devrais avoir entre les mains prochainement les pièces d’un boîtier près à l’assemblage.
Nous avons travaillé autour des besoins d’une utilisatrice, en concevant une seconde planche personnalisée, et en travaillant sur des enregistrements et nettoyages de voix pour une écoute fluide.
Dixième sprint de l’application Pictoparle, un outil de communication alternative et augmentée destiné aux personnes en situation de déficience visuelle rencontrant des difficultés dans la communication orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est passé lors des sprints précédents, car je parlerai ici uniquement des avancées de la dernière semaine.
Cette semaine, il s’agissait de réaliser les derniers ajustements avant d’envoyer le patron pour le découpage laser. J’ai donc travaillé sur plusieurs éléments. Pas de vidéo, mais plein de petits travaux répartis un peu partout sur le projet.
Amélioration de l’assemblage
L’assemblage des planches et de la boîte a été améliorée lors du précédent sprint, mais me semblait encore difficile à prendre en main. J’ai donc ajouté une épaisseur supplémentaire de chaque côté de la planche, pour faciliter le guidage.
Le connecteur en trois couches pour faciliter l’assemblage entre la planche et le boîtier.
Ajout de fenêtres latérales
Afin de laisser un accès aux boutons de la tablette, ainsi qu’à la prise casque et la prise usb, j’ai ajouté des fenêtres latérales au boîtier. C’est ce qui m’a pris le plus de temps, car je voulais rendre les choses les plus flexibles possibles, dans l’idée de pouvoir prendre en charge rapidement d’autres tablettes.
Au premier plan, la fenêtre permettant d’utiliser les boutons de la tablette, et la prise usb. Au second plan, la fenêtre permettant de connecter par une prise jack un casque ou une petite enceinte.
Uniformisation de l’orientation de découpe
Jusqu’à présent, le sens de découpe des pièces pour fabriquer le boîtier et la planche était un peu incohérent. Parfois les pièces étaient découpées face extérieure vers le haut, parfois l’inverse. J’ai donc pris le temps de tout réorienter pour une découpe côté faces intérieures, afin d’avoir un rendu le plus propre possible des arêtes.
J’ai utilisé blender pour vérifier cette bonne orientation, en colorant en bleu la partie supérieure du matériau avant sa découpe. Le rendu ci-dessous confirme que tout est bon maintenant.
La surface supérieure de la planche a été colorée en bleue avant découpage puis assemblage, pour vérifier la cohérence de l’orientation
Protection du papier thermogonflé
Dans le cas d’une utilisation intense, notamment pendant les repas, je cherchais un moyen de protéger les parties en papier thermogonflé. J’ai donc essayé un vernis transparent mat en bombe. Une fois sec, j’ai testé avec succès l’imperméabilité des planches. On pourra donc les laver facilement.
Tests d’imperméabilité après vernissage
Expérimentations de collage
J’ai également fait quelques essais de collage du papier thermogonflé sur le cadre de planche. Le résultat obtenu avec un colle repositionnable en bombe n’est pas très satisfaisant, et je suis revenu comme souvent à la colle « souris » que j’utilise depuis quelques temps pour mes assemblages précis.
Précise, facile à positionner, et très solide, ça semble être la technique la plus adaptée, même avec cette feuille imprimée au sprint précédent avec un problème d’échelle.
Assemblage collé du papier thermogonflé et du carton-bois
Commande d’un découpage
Les patrons de découpage pour machine outil prêtes, j’ai donc commandé une découpe sur le site scuplteo. Basés dans la région parisienne, ils proposent des services très simple d’utilisation de fabrication, notamment pour découpe laser. En attendant que mon fablab de proximité rouvre, c’était la solution la plus simple pour obtenir un premier modèle en medium près à tester.
Interface de vérification de la découpe sur le site du prestataire
J’ai aussi commandé des planches A4 de medium en 2 millimètres d’épaisseur, pour préparer la suite des fabrications.
Quelques planches de medium pour les prochains découpages
Prochains développements
Les prochaines semaines seront l’occasion de tester la première version en medium, probablement avec plusieurs planches, pour tester la manipulation de l’ensemble… À suivre !
Cette année, j’ai eu la chance de voir plusieurs projets de recherche être retenus par l’organisme financeur où nous l’avions proposé. En particulier, l’ANR PRCE ACTIVmap a commencé en mars 2020, pour quatre années de travail collectif autour de la représentation de l’espace pour les déficients visuels. Une manière de consolider l’activité menée depuis quelques temps au sein de Compas.
Quand on est nombreux à travailler sur une période longue, avec un calendrier prévisionnel établit, il est important de pouvoir se souvenir de ces engagements que l’on a pris. Il est indispensable de visualiser les échéances, les réunions d’avancement, les moments clés programmés.
J’avais repéré Timeline de Jason Reisman comme un outil intéressant pour générer des frises chronologiques en svg à partir d’une description structurée en json.
Il manquait cependant des fonctionnalités que j’ai ajoutées dans un fork que l’on retrouve sur mon github. On peut donc maintenant indiquer des dates incertaines, décrire les dates sous une forme Jun 11, 2020 + 5 months, mais surtout la génération de fichiers au format ical. En couplant cet outil avec l’instance Seafile de mon université, on a donc un moyen d’alimenter automatiquement les calendrier des participant·e·s à partir d’un fichier json simple à éditer.
Neuvième sprint de l’application Pictoparle, un outil de communication alternative et augmentée destiné aux personnes en situation de déficience visuelle rencontrant des difficultés dans la communication orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est passé lors des sprints précédents, car je parlerai ici uniquement des avancées de la dernière semaine.
Cette semaine a été l’occasion de faire manipuler Pictoparle à une utilisatrice, ainsi qu’à deux professionnelles qui accompagnent le projet : une ergothérapeute et une orthophoniste. C’était aussi la première impression thermogonflée d’une planche générée par la fabrique de Pictoparle, et conçue spécialement pour une activité bien identifiée : le repas.
Planche thermogonflée intégrée au prototype de Pictoparle.
De ces échanges et expérimentations, plusieurs points d’amélioration ont été identifiés, qui ont été en partie implémentées cette semaine. En voici une liste sans ordre, mais qui donne une idée des problématiques et implémentations réalisées :
Les fichiers générés par la fabrique sont maintenant nommés à la fois par le nom de l’activité, mais aussi par l’identifiant unique qui lui est associé, afin de pouvoir distinguer les différentes versions de fichiers que l’on peut choisir de générer pendant un processus de conception.
Modification de la forme du mécanisme d’assemblage, pour assurer une insertion sur une plus longue section, comme illustré dans l’image en haut de cette page.
Ajout d’un paramètre permettant de régler le ratio d’impression, afin de corriger le problème des imprimantes qui n’impriment pas réellement à l’échelle demandée. La conséquence est très visible sur la photo ci-dessus présentant la planche thermogonflée intégrée au prototype, où le document a été nettement réduit. C’est un problème bien connu des enseignants, qui doivent régulièrement jongler avec leurs réglages d’impression. On propose dans l’interface un premier document à imprimer, avec différentes mises à l’échelle, afin de trouver celle correspondant aux capacités de l’imprimante.
Ajout d’un paramètre pour ajouter un vide de confort autour de chaque pictogramme, s’il n’a pas été prévu dans l’image.
Prise en charge des images au ratio différent de celui présenté, avec une mise à l’échelle respectant le ratio initial.
Révision complète des documents générés pour l’impression et le thermogonflage, afin d’en faciliter la découpe et l’assemblage. En particulier, ajout de pointillés de guidage du découpage, et propositions de découpe permettant d’éviter aux deux feuilles (thermogonflée, et pictogramme) de se superposer au niveau des pictogrammes.
Ajout de plusieurs illustrations sur la page de fabrique de la boîte, afin de rendre plus compréhensible les différents paramètres à choisir.
Finalisation de la génération de patrons pour la fabrication de la boîte, et correction de nombreuses erreurs grâce à un assemblage virtuel dans blender.
Début d’implémentation de la découpe d’ouvertures dans les côtés de la boîte, afin de dégager les différents boutons, connectiques et hauts-parleurs. Démonstration avec les deux ouvertures prévues pour les hauts-parleurs de la tablette Lenovo, visible sur l’assemblage virtuel.
Nouvelle présentation des deux pages à imprimer pour a fabrication d’une planche.
Illustration du vide de confort proposée sur la fabrique de Pictoparle.
Illustration de quelques améliorations de la fabrique de Pictoparle.
La vidéo ci-dessous présente l’assemblage virtuel du boîtier et d’une planche dans blender, afin de vérifier la bonne conception de chacune des parties.
Assemblage virtuel des éléments du boîtier en accéléré, pour vérifier leur bon découpage.
D’autres améliorations moins visibles et corrections de bugs ont été apportées à la fabrique de Pictoparle, qui s’améliore chaque semaine un peu plus.
Prochains développements
Il reste encore une bonne partie de la découpe des ouvertures à implémenter, et l’assemblage boîtier/planche est encore facilement améliorable. Une fois ces derniers points réalisés, il s’agira de l’envoyer à la fabrication, peut-être chez Sculpteo, avant que mon fablab de proximité ne reprenne son activité.
Huitième sprint de l’application Pictoparle, un outil de communication alternative et augmentée destiné aux personnes en situation de déficience visuelle rencontrant des difficultés dans la communication orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est passé lors des sprints précédents, car je parlerai ici uniquement des avancées de la dernière semaine.
Cette semaine, j’ai principalement travaillé à l’amélioration de la fabrique de Pictoparle. La vidéo ci-dessous présente son fonctionnement complet, permettant de générer les patrons de fabrication de la boîte et des planches :
La fabrique de Pictoparle, présentation des pages qui génèrent les patrons de fabrication de la boîte et des planches
La nouveauté majeure de cette version est donc la génération des fichiers de fabrication des parties solides de Pictoparle : la boîte, et le support rigide de chaque planche. Ces patrons de découpe sont proposés en deux formats : le pdf pour un découpage manuel, et le dxf pour le pilotage d’une machine-outil comme une découpeuse laser.
Il manque encore quelques détails dans le patron de fabrication de la boîte, et il me restera à valider ces plans par la fabrication d’une boîte complète en suivant ces patrons, mais l’essentiel est implémenté.
J’ai également profité de ce sprint pour implémenter le glisser/déposer des images des pictogrammes, pour faciliter la conception des planches :
Conception d’une planche par glisser déposer
On remarquera que les descriptions associées à chaque pictogramme (qui sont lues par la synthèse vocale de l’application) sont déduites automatiquement du nom du fichier glissé. On peut donc préparer très facilement une planche, sans devoir réaliser de double saisie.
Prochains développements
Les prochains développements concerneront la finalisation de l’export des patrons de découpe, en y intégrant notamment les ouvertures latérales facilitant l’accès aux boutons de la tablette, et dégageant les hauts-parleurs.
Une première impression thermogonflée de planche permettra également de faire tester complètement le prototype à une utilisatrice.
Septième sprint de l’application Pictoparle, un outil de communication alternative et augmentée destiné aux personnes en situation de déficience visuelle rencontrant des difficultés dans la communication orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est passé lors des sprints précédents, car je parlerai ici uniquement des avancées de la dernière semaine.
Cette semaine a été assez active. J’ai travaillé sur le site internet pour le rendre plus lisible, j’ai ajouté l’export pdf des planches pour l’impression sur la fabrique de Pictoparle, et j’ai finalisé un premier prototype physique, que nous avons pu tester.
Site internet
J’ai refondu le site internet de Pictoparle pour bien distinguer les pages expliquant comment on peut utiliser Pictoparle des pages qui décrivent le développement et le fonctionnement interne de l’outil.
Capture d’écran de la première page de PictoParle présentant les trois étapes de l’usage : fabriquer son dispositif, concevoir ses planches, utiliser PictoParle
En séparant ces deux parties, j’espère rendre plus compréhensible ce projet à deux niveaux de lecture différents.
Planches prêtes à l’impression
J’ai ajouté à la fabrique de pictoparle l’export en pdf des deux pages qui permettront à tout utilisateur ou utilisatrice d’imprimer ses propres planches. Chaque pdf ainsi exporté est composé de deux pages : la première page avec les pictogrammes pour thermogonflage, la seconde qui sera placée au verso, en impression simple, et qui comporte le QRcode pour la détection automatique des planches.
Techniquement, j’ai utilisé deux librairies très bien pensées : jsPDF pour la fabrication du pdf, et bwip-js pour la génération du QRcode.
J’en ai profité pour améliorer un peu l’interface et l’utilisabilité de la fabrique sur quelques petits détails.
Prototype physique
En début de semaine, j’ai revu l’assemblage des planches et du boîtier, car la première solution envisagée rendait les planches trop volumineuses.
Assemblage simplifié de la planche sur le boîtier
La nouvelle jonction imaginée me semblait intéressante, aussi je suis passé à sa fabrication en carton-bois, en suivant les conseils de Clément, un ancien étudiant en architecture qui a dû en faire, des maquettes.
L’assemblage s’est presque bien passé, et j’ai pu faire tester le dispositif à une utilisatrice. La prochaine étape sera d’imprimer des planches thermogonflées complètes, ce que je n’avais pas eu le temps de faire.
Fabrication puis premières utilisations du boîtier et de la planche PictoParle.
À l’usage, la reconnaissance de la planche n’est pas encore assez robuste, mais j’utilise encore les QRcodes dessinés à la main, je suis impatient d’utiliser une version imprimée. L’assemblage entre planche et boîtier est perfectible, d’une part avec une meillure précision d’assemblage, mais également avec un rehaussement des parties latérales, et peut-être j’ajout d’une barre de maintient, telle que le présentait la maquette numérique.
Je suis également impatient d’essayer la découpe laser de medium, pour obtenir un rendu plus solide, et plus agréable… Mais il faudra pour cela implémenter un générateur de DXF pour la découpe !
J’avais un peu peur de la consommation de la caméra pour la détection de planches, mais d’après mes tests, on est à environ 45 mAh pour 10 minutes d’utilisation de l’application, ce qui laisse présager une autonomie de plus d’une dizaine d’heures.
Prochains développements
Les prochains développements s’orienteront probablement sur le générateur de DXF pour la découpe laser, et sur des tests utilisateur pour valider les approches explorées.
Sixième sprint de l’application Pictoparle, un outil de communication alternative et augmentée destiné aux personnes en situation de déficience visuelle rencontrant des difficultés dans la communication orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est passé lors des sprints précédents, car je parlerai ici uniquement des avancées de la dernière semaine.
Ce week-end, je me suis essentiellement consacré au développement d’un outil permettant de fabriquer ses propres planches pour Pictoparle. En voici une démonstration.
Démonstration de la fabrique de Pictoparle
Comme présenté dans cette vidéo, on peut choisir parmi différentes mises en page, ou encore charger une planche déjà fabriquée par le passé. On peut ensuite associer à chaque pictogramme une image, et un texte.
Après avoir choisi un nom à cette planche, on peut alors la sauver. Un fichier au format zip est alors généré. Après avoir transféré ce fichier sur la tablette (en la connectant par usb à l’ordinateur), on utilise alors le gestionnaire de planches de Pictoparle pour charger cette nouvelle planche.
Dans la démonstration vidéo, on peut voir d’autres mises en page que les mises en page précédemment présentées.
Pendant ce sprint, j’ai utilisé JSZip et bootstrap pour la conception de la fabrique de pictoparle, et j’ai également corrigé quelques bugs dans l’application Android.
Essayer la fabrique de Pictoparle
La fabrique à Pictoparle est disponible en ligne, n’hésitez pas à l’essayer, et à me faire part des dysfonctionnements, comportements problématiques, ou améliorations possibles.
Futurs développements
La fabrique de pictoparle en est à sa toute première version. Dans les prochains sprints, je compte notamment ajouter la génération des documents permettant la fabrication de la planche physique.
Depuis deux mois, je travaille à distance. Original, me direz-vous. Les activités culturelles et sociales étant très réduites, et puisque j’ai plusieurs projets en cours nécessitant de coder (pictoparle, svg-to-stl, flatten.js, unkm.fr, Timeline), j’ai repris un mode de vie proche de celui de mes années lycée et premières années universitaires : un marathon hebdomadaire de geekeries en tout genre. L’occasion de sortir des sentiers que j’avais trop battus, et de découvrir de nouveaux outils, librairies, technologies… Voici un petit tour d’horizon non exhaustif, qui semblera banal à certain·e·s geeks, mais que j’ai pris plaisir à découvrir.
Avertissement : certain·e·s logiciels ou bibliothèques listées ci-dessous ne sont pas libres au sens de la GPL, car distribué·e·s sous licences équivalent BSD. Je m’excuse d’avance pour toutes les personnes qui pourraient être choquées par ces pratiques légères… (fin du message destiné à Fred)
Rédaction
J’ai déjà écrit il y a peu pour parler de MDwiki, mais j’avais envie de parler aussi un peu de mkdocs, que j’utilise maintenant massivement pour fabriquer les sites internet de mes différents projets, professionnels ou personnels (merci Vincent Mazenod). Facile à prendre en main, il s’appuie sur une hiérarchie de documents au format markdown, dispose d’un maximum d’extension et de thème, dont le très chouette Material, notamment en action sur le site de pictoparle. Pour regarder sous le capot, vous pouvez aller faire un tour sur le dépôt qui contient le code source de ce site internet.
Android
Avec Pictoparle justement, j’ai exploré à fond les bonnes pratiques d’Android, ainsi que quelques bibliothèques bien pratiques. Je pense notamment à zxing, conseillé par Laurent Provot, pour lire les QRcodes. Super simple à intégrer et à utiliser, c’est le pied.
J’ai aussi pu découvrir le mécanisme de la communication entre processus conseillée par les concepteurs d’Android, et très bien documentée dans cet article de Janishar Ali. Le principe général est d’avoir une boucle, qui permet aux processus d’échanger des instructions exécutables, ou Runnable. Les ThreadHandler s’occupent de récupérer les instructions destinées à leur processus, en écoutant ce qui circule sur la boucle.
J’ai aussi découvert le mécanisme des fragments, permettant de générer automatiquement un graphe de navigation dans les différentes vues de l’application. J’ai aussi mieux compris comment fonctionne le multitouch sous Android, très orienté détection de gestes, et que j’ai un peu contourné pour permettre à mon outil d’ignorer les doigts supplémentaires à la surface des pictogrammes.
Géométrie et géomatique
Les opérations booléennes entre formes géométriques (union, intersection, différence) sont souvent peu stables, notamment quand elles travaillent avec des nombres à virgules flottantes. C’est encore plus vrai quand il s’agit de gérer des superpositions de bords d’objets… En javascript, j’ai découvert la librairie martinez, implémentation d’un article de 2018, qui marche relativement bien, en prenant en compte plein de cas limites, et qui est très rapide. D’abord utilisée dans svg-to-stl, je l’ai aussi réutilisée dans unkm.fr pour rechercher efficacement les intersections entre routes.
J’ai aussi découvert RBush et fastbush, deux outils de détection rapide d’intersection entre rectangles, que j’ai utilisé dans svg-to-stl et dans unkm.fr.
J’ai aussi redécouvert la simplicité d’utilisation de leaflet, qui permet très rapidement de dessiner des choses sur une carte. C’est d’ailleurs un outil que j’utilise avec les copains du projet Compas. On aura bientôt des choses à montrer, j’espère !
Mapshaper permettant de fabriquer des geojson, on peut vouloir les modifier, comme ce que j’ai fait avec les départements, grâce au super outil jq. On écrit des règles de filtrage, de parcours, de sélection, comme à l’époque des vénérables XPath et XSLT, le tout en ligne de commande. En une ligne, on extrait d’un gros fichier la géométrie de chaque département :
Il faut aussi que je confesse ici avoir mis un doigt dans VSCodium (encore une fois grâce à Vincent Mazenod). Cet éditeur de code développé par Microsoft est super bien pensé, il se fait transparent, s’adaptant fluidement aux usages, avec pas mal de fonctionnalités discrètes mais efficaces. Distribué sous licence libre (enfin MIT), il est disponible sur la plupart des systèmes d’exploitation, notamment dans une version allégée des parties de tracking et de télémétrie maintenues par Microsoft.
Multimédia
Dans la famille des outils multimédias, j’ai d’abord découvert avec grand plaisir que kdenlive était devenu un éditeur de vidéo très stable. Mon souvenir datait de 10 ans en arrière, et c’était plutôt un souvenir sombre. Je l’ai cependant utilisé pour une toute petite transition, mais il a fait le job très bien. J’ai aussi fait un peu de modélisation 3D avec blender, en profitant des bonnes pratiques que Blender Guru présente sur sa chaîne youtube, que je suis avec grand plaisir. Même si j’ai utilisé une version 2.7x, les vidéos de ces derniers mois autour de blender 2.8x donnent très très envie de s’y frotter.
En parlant de nouvelles versions de logiciels, je ne peux pas m’empêcher de signaler qu’inkscape vient d’être publiée en version 1.0. La vidéo de démonstration montre une évolution dans la continuité des versions précédentes, avec des concepts simples, mais efficaces :
Présentaiton d’inkscape 1.0
Et pour finir, je profite de ce billet pour partager la découverte il y a quelques mois de spleeter, l’outil conçu par Deezer pour séparer la voix des musiques depuis un fichier son. Idéal pour se préparer un karaoke ! Le résultat est souvent bluffant, et il semble utiliser massivement l’apprentissage profond. À essayer !
Cinquième sprint de l’application Pictoparle, un outil de communication alternative et augmentée destiné aux personnes en situation de déficience visuelle rencontrant des difficultés dans la communication orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est passé lors des sprints précédents, car je parlerai ici uniquement des avancées de la dernière semaine.
Assemblage des planches
J’ai tout d’abord formalisé sous forme d’une maquette numérique une proposition d’assemblage des planches, qui prend en compte le fait que la détection des planches est assurée par la webcam et les QRcodes. Il est ainsi nécessaire que le geste soit le plus constant possible à chaque manipulation, afin de faciliter la détection.
Concept d’assemblage des planches.
Dans cette proposition, l’utilisateur est invité à poser le bas de la planche sur la tablette, puis à la faire glisser jusqu’aux butées prévues à cet effet, avant de faire pivoter la planche sur la tablette. J’ai imaginé un bord de tablette évasé, de sorte à faciliter le positionnement de la tablette au début (les deux « pattes » étant plus écartées que le bord de la tablette), puis qui s’écarte vers le bas de la tablette. Une fois positionné, la planche est stabilisée grâce aux pattes, et aux bords surélevés de la boîte en haut et en bas.
Sur la vue 3D, je n’ai pas vraiment travaillé l’épaisseur de la planche (les pictogrammes semblent un peu trop en creux), ni l’espace de confort entre les pictogrammes et le bord des cadres. D’ailleurs, la taille des pictogrammes est un peu approximative, c’est plus une vue d’artiste qu’un prototype réaliste.
Cette maquette numérique a été un outil de discussion avec les professionnelles qui m’accompagnent dans la conception de cette solution.
Gestion des planches personnalisées
Lorsque j’ai commencé Pictoparle, on m’a très vite demandé si les planches pourraient être personnalisables. C’était bien sûr mon intention dès le début, mais les premiers prototypes n’en étaient pas capables.
C’est maintenant chose faite, avec la possibilité d’importer des planches dans un format dédié, pour lequel je fabriquerai prochainement un outil d’assistance à la conception :
Gestion des planches dans Pictoparle
Dans cet extrait, on découvre que six pictogrammes constituent le défaut de Pictoparle, qui peut ensuite être enrichi facilement de nouvelles planches. Toutes les planches, qu’elles soient fixes ou personnelles, peuvent être désactivées à volonté. Le format lu par Pictoparle est une archive zip contenant un fichier xml de description de la planche, et les images (actuellement au format png) de chacun des pictogrammes. Lorsque les sons personnalisés seront pris en charge par l’application, ils seront également intégrés aux fichiers.
Petites améliorations logicielles
De manière générale, en intégrant cette nouvelle fonctionnalité, j’en ai profité pour améliorer la stabilité, la performance, et l’ergonomie de l’application. Au fil des sprints, j’essaye de rendre le code source du logiciel le plus facile à prendre en main. Sur ce type de projet, où l’on travaille par intermittence à son amélioration, il est essentiel d’avoir un code source bien structuré et relativement bien documenté, sans code mort. Tout n’est pas parfait, loin de là, mais j’en suis tout de même assez content.
Réflexions sur les alternatives à Pictoparle
En échangeant avec un membre d’ISAAC francophone, je me demandais ce qui faisait la spécificité de Pictoparle parmi les solutions existantes de communication améliorée et augmentée. J’ai donc ajouté au site internet une description de ses spécificités.
Quatrième sprint de l’application Pictoparle, un outil de communication alternative et augmentée destiné aux personnes en situation de déficience visuelle rencontrant des difficultés dans la communication orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est passé lors du sprint précédent, car je parlerai ici uniquement des avancées de la dernière semaine.
La vidéo ci-dessous permet d’apprécier une grande partie des améliorations de cette nouvelle version :
Démonstration du quatrième prototype
Tout d’abord, on peut y voir les premiers prototypes de planches physiques. Elles sont pour l’instant en carton souple, et les pictogrammes y sont dessinés au feutre noir. Pas encore de mise en relief des dessins, ni des espaces inter-pictogrammes. Le support n’est pas non plus assez rigide pour un usage fluide. Une petite extension carrée en haut de la planche permet de porter au verso le QRcode d’identification de la planche.
Car c’est l’une des avancées que j’attendais depuis longtemps : la détection automatique des planches à leur approche au dessus de la tablette, grâce à cette identification graphique. Il y aura bien sûr pas mal d’optimisations pour arriver à une utilisation fluide, mais les bases sont là car la détection fonctionne même avec des QRCodes dessinés à la main. En suivant les suggestions de Laurent Provot, j’ai utilisé la librairie zxing.
Grâce aux discussions avec les professionnelles du CRDV impliquées dans la conception de l’outil, cette nouvelle version permet de configurer des planches contenant plusieurs panneaux de pictogrammes distribués en grille. Chaque groupe peut avoir sa taille de pictogrammes. On peut par exemple reproduire sur chaque planche un panneau fixe, avec les pictogrammes récurrents. C’est ce qui a été expérimenté sur le prototype de cette semaine.
Parmi les améliorations non visibles, mais qui sont essentielles au fonctionnement de Pictoparle, on peut citer l’utilisation d’une tâche (thread) séparée pour gérer la caméra.
Améliorations futures
Les prochaines améliorations concerneront probablement l’intégration de sons enregistrés pour améliorer les retours audio, la consolidation de la détection automatique des planches, l’amélioration du prototype physique qui entourera la tablette, ou encore la possibilité de changer de planches sans devoir recompiler l’application.
Troisième sprint de l’application Pictoparle, un outil de communication alternative et augmentée destiné aux personnes en situation de déficience visuelle rencontrant des difficultés dans la communication orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est passé lors du sprint précédent, car je parlerai ici uniquement des avancées de la dernière semaine.
Tout d’abord, Pictoparle se dote d’un site internet, accessible à l’adresse pictoparle.jmfavreau.info. On y retrouve une explication détaillée des objectifs de l’outil, de son mode de fonctionnement, et on peut suivre dans le détail le développement, grâce à des liens vers les billets de ce blog.
Du côté de l’application, les avancées visibles de cette semaine concernent principalement l’interface, et la possibilité de modifier dans les préférences certains réglages, pour adapter l’outil à son utilisateur ou utilisatrice. On commence par une vidéo de démonstration :
Démonstration du troisième prototype
L’ajout qui a pris le plus de temps, mais qui facilitera grandement le développement par la suite, est l’utilisation d’une interface telle que préconisée, avec une barre supérieure, un bouton de navigation en haut à gauche, et un menu glissant sur le côté.
Menu latéral ouvert.
Une fois cela réalisé, j’ai ajouté une page de préférences permettant à l’utilisateur d’ajuster le comportement de l’application : verbosité des notifications sonores, réglages du double tap, réglage de la détection de planche, ajustement de l’affichage pour économiser de l’énergie, et pour ajuster la taille réelle des pictogrammes.
Les panneaux de préférences de l’application
Le panneau latéral permet aussi l’affichage de la planche de pictogrammes. Dans ce cas, un bouton caché dans l’une des marges centrales permet de fermer cet aperçu. J’ai ajouté cette fonctionnalité en pensant aux tablettes qui pourraient ne pas avoir de caméra, ou ne pas avoir autorisé l’utilisation de la caméra par l’application.
À ce propos, j’ai aussi ajouté un message de demande d’autorisation d’accès à la caméra intégrée, pour faciliter l’installation de l’application.
Demande d’autorisation d’accès à la caméra, nécessaire à la détection de planche.
J’ai également ajouté une entrée dans le menu permettant de quitter l’application, ce qui jusqu’à présent nécessitait d’utiliser une astuce avec le bouton physique on/off de la tablette.
Améliorations futures
Une liste des développements envisagés sur l’application est disponible sur le dépôt github du projet, en langue anglaise. En particulier, en plus des améliorations déjà évoquées précédemment, je prévois la mise à disposition d’une application en ligne qui permettra de fabriquer ses propres planches, et de les ajouter simplement dans l’application tablette.