Voxigame

Il y a plus de 10 ans, j’ai ima­gi­né une famille de casse-tête. Plus pré­ci­sé­ment, j’en ai rêvé une nuit, et dès mon réveil, j’ai cou­ché sur un papier les idées prin­ci­pales. J’ai ensuite par­lé de l’i­dée avec une poi­gnée de col­lègues, et c’est deve­nu une dis­cus­sion occa­sion­nelle, un petit jeu géo­mé­trique simple. Si nous n’en avons pas fait émer­ger une pro­blé­ma­tique de recherche amu­sante, j’a­vais tout de même fabri­qué un logi­ciel pour fabri­quer auto­ma­ti­que­ment des manuels de jeu.

Le temps a pas­sé, et à la faveur d’une dis­cus­sion noc­turne avec mon oncle Jean-Pierre, je me suis dit que c’é­tait l’oc­ca­sion de dépous­sié­rer le code source, et de pré­sen­ter ici le fonc­tion­ne­ment du jeu, que j’a­vais alors appe­lé Voxi­game.

Le jeu en quelques mots

En quelque mots, le prin­cipe du jeu consiste à pla­cer des briques à l’in­té­rieur d’une boîte, tout en réser­vant un che­min reliant deux fenêtres de pas­sage ména­gées sur les côtés de la boîte. Une fois la boîte refer­mée, aucune brique ne dois pou­voir se déplacer. 

dessin du matériel (boite, briques) utilisé pour le jeu voxigame

L’i­mage ci-des­sous pré­sente le manuel d’un exemple simple. La boîte est de la taille de 3 cubes en hau­teur, de 3 cubes en pro­fon­deur, et de 1 cube en lar­geur. On doit y pla­cer 4 briques fai­sant 2 cubes de lon­gueur, et gar­der un pas­sage entre les deux fenêtre de pas­sage des­si­nées en bor­deaux sur l’image.

La der­nière par­tie de l’i­mage tout à droite pré­sente les étapes de rem­plis­sage de la boîte.

Si l’i­dée vous amuse et que vous avez envie de réflé­chir à des cas un peu plus com­pli­qués, ren­dez-vous sur la page des motifs élé­men­taires, ou sur celle des quelques exemples plus sophis­ti­qués. Chaque manuel est struc­tu­ré avec des pages qui dévoilent de plus en plus la solu­tion, comme pré­sen­té ci-dessus.

Voi­ci la pre­mière page des dif­fé­rents exemples proposé :

Motifs élémentaires
exemples plus compliqués

Explications et code source

Si vous avez envie d’en apprendre plus sur ce jeu, vous pou­vez consul­ter les règles détaillées et expli­ca­tives, mais aus­si les traces des réflexions pour conce­voir des exemples intéressants.

Et si vous êtes encore plus curieux, vous pour­rez consul­ter le code source, que je viens de migrer en Qt5. Et oui, il y a 13 ans, j’a­vais écrit ça en Qt4, et j’ai dû faire de tout petits ajus­te­ments (notam­ment de la chaîne de com­pi­la­tion) pour que tout com­pile sur un envi­ron­ne­ment récent.

Et si Voxigame continuait sa route ?

Quand je me suis arrê­té d’ex­plo­rer Voxi­game il y a plus de 10 ans, j’a­vais très envie de deux choses.

D’un point de vue for­mel tout d’a­bord, de défi­nir l’en­semble des confi­gu­ra­tions (taille de la boîte et posi­tion des fenêtres) pour les­quelles on peut trou­ver une solu­tion stable. 

D’un point de vue pra­tique, j’au­rais beau­coup aimé dis­po­ser soit d’un pro­to­type maté­riel, en bois par exemple, soit d’un pro­to­type logi­ciel, pour essayer « pour de vrai » plein de configurations.

Alors, si ça vous branche, la balle est dans votre camp ! :)

Contenus audiovisuels pour penser la société

Depuis bien­tôt 15 ans je pra­tique la radio, à la fois au micro et comme audi­teur quo­ti­dien. Au fil du temps, j’ai mis en œuvre et appré­cié ses dif­fé­rentes formes : les émis­sions réa­li­sées en direct où la spon­ta­néi­té est plus ou moins maî­tri­sée mais où l’a­dré­na­line guide l’ac­tion, et les émis­sions pré­pa­rées dans un logi­ciel de mon­tage et ajus­tées à la mil­li­se­conde pour qu’elles res­semblent exac­te­ment à ce que l’on veut. Les émis­sions, pod­casts, docu­men­taires sonores sont par­fois pro­duites par des ama­teu­rices passionné·e·s, par­fois par des gens qui le font de manière sala­riée. On retrouve une grande diver­si­té de formes, de modes de dif­fu­sion, d’audiences.

Les conte­nus audio­vi­suels suivent aus­si les mêmes moda­li­tés de pro­duc­tion et dif­fu­sion : conte­nus ama­teur de grande qua­li­té ou pro­duits par des per­sonnes rému­né­rées pour cela, dif­fu­sion confi­den­tielle ou à grande écoute, formes d’une grande diver­si­té. L’une des pla­te­formes prin­ci­pales de dif­fu­sion à la demande des vidéos (comme pour­rait l’être par exemple les audio­blog d’arte radio pour les pod­casts) est incon­tes­ta­ble­ment You­Tube. Pour les émis­sions en direct, Twitch a émer­gé comme espace incon­tour­nable. Dans les deux cas, on constate que les pla­te­formes ont un pou­voir énorme sur l’o­rien­ta­tion des conte­nus, qu’ils contraignent notam­ment par leurs inten­tions com­mer­ciales de dif­fu­sion publi­ci­taire (le prin­ci­pal finan­ce­ment de You­tube). Il existe bien sûr des pla­te­formes alter­na­tives, comme le très décen­tra­li­sé peer­tube dont j’a­vais déjà par­lé il y a quelques années, ou encore les pla­te­formes de créa­teurs telle que Nebu­la aux États-Unis.

Je vous pro­pose aujourd’­hui de par­cou­rir quelques chaînes plus ou moins dif­fu­sées mais que je trouve toutes pas­sion­nantes pour réflé­chir à la poli­tique, la socio­lo­gie, l’his­toire ou encore la géographie.

Analyses politiques

Au delà des conte­nus qui suivent l’ac­tua­li­té au plus proche (Média­part, Blast, …), Il y a bien sûr les incon­tour­nables Bol­che­geek, et Osons Cau­ser qui pro­posent sou­vent un angle ori­gi­nal sur un sujet qui rai­sonne avec l’ac­tua­li­té, ou encore Defe­ka­tor, la chaîne qui « défèque sur les fakes » en pro­po­sant des réflexions et outils autour de la véri­fi­ca­tion des sources. Mais par­fois, il est inté­res­sant de suivre des pro­duc­teurs qui s’in­té­ressent aux réflexions poli­tiques de fond, pour venir éclai­rer cette actua­li­té sous un autre angle.

Capture d'écran d'une vidéo de Oui d'accord

Oui d’ac­cord pro­pose tous les un à deux mois une vidéo de fond sur un sujet à chaque fois pas­sion­nant, sour­cé de plein de réfé­rences en science poli­tique, socio­lo­gie, histoire.

On peut par exemple citer une vidéo sur les ori­gines colo­niales du fas­cisme, une petite his­toire des uni­ver­si­tés popu­laires, ou plus récem­ment un docu­men­taire sur la révo­lu­tion des Canuts de très grande qua­li­té. Le mon­tage donne une part belle aux sources visuelles, on plonge aus­si dans des réfé­rences poin­tues, tou­jours sour­cées et ana­ly­sées pour appuyer le propos.

Sor­tie d’u­sine pro­pose lui aus­si tous les deux mois envi­rons une vidéo de fond qui donne à voir avec un angle très enri­chis­sant cer­tains aspects de notre vie contem­po­raine : culture pop, poli­tique, indus­trie, rap­port au capitalisme…

Capture d'écran d'une vidéo de Sortie d'usine

Par­mi les vidéos récentes, on peut par exemple entendre avec « THIRD PLACE » : pour­quoi Star­bucks va CREVER com­ment le capi­ta­lisme avec ses chaînes comme Star­bucks ont peut-être pour un temps déci­mé les espaces de ren­contre tiers (ni foyer ni lieu de tra­vail). On pour­ra regar­der le funeste secret de l’in­dus­trie du dia­mant, qui raconte la manière de créer un mar­ché arti­fi­ciel, ou encore La méthode Mia­wa­ki et l’ef­fon­dre­ment, qui raconte la génèse de cette méthode de crois­sance végé­tale, com­ment ce qu’elle annonce est en fait plu­tôt contestable.

Histoire, géographie

La vul­ga­ri­sa­tion en sciences humaines est plu­tôt bien pré­sente sur les pla­te­formes de vidéo, notam­ment en his­toire, ou on trouve les bien ins­tal­lés Nota Bene, l’his­toire nous le dira. Mais il existe un véri­table four­mille­ment de pro­duc­tions alter­na­tives, dont voi­ci une petite sélec­tion très personnelle.

Les revues du monde pro­pose ain­si du conte­nu his­to­rique, régu­liè­re­ment avec une lec­ture d’a­na­lyse poli­tique et sociale qui vient avan­ta­geu­se­ment cham­bou­ler cer­taines des idées reçues que l’on peut avoir sur les périodes pas­sées, et ain­si éclai­rer dif­fé­rem­ment notre lec­ture du quotidien.

En archéo­lo­gie, on peut pen­ser bien sûr à Pas­sé Sau­vage, qui pro­pose des séries super chouettes, récem­ment sur l’his­toire des peu­ple­ment des conti­nents, ou encore sur le sui­vi de chan­tiers d’ar­chéo­lo­gie. On peut aus­si suivre avec grand inté­rêt Bone­less Archéo­lo­gie, son humour déca­pant et son élé­gance distinguée.

La vul­ga­ri­sa­tion en géo­gra­phie, je trouve que c’est moins pré­sent en for­mat audio­vi­suel. Il existe bien sûr plein de conte­nu sur la géo­gra­phie phy­sique, sur des formes très variées, comme l’a­ty­pique Télé­Crayon, au for­mat des­si­né et au conte­nu très fac­tuel, quan­ti­ta­tif. Quand on s’é­loigne de la géo­gra­phie phy­sique, on trouve sur les chaînes publiques des choses comme l’é­mis­sion Le des­sous des cartes d’Arte, mais moins de conte­nu indépendant.

Par­mi les chaînes de qua­li­té, je pense tout de suite à Archi­pel, qui pro­pose un point de vue très riche sur notre pla­nète et ses habitant·e·s. C’est une chaîne très récente, mais qui a démar­ré dès le début avec un conte­nu de qualité.

Capture d'écran de la chaîne Archipe

On y trouve par exemple une vidéo sur les grands ensembles avec la leçon d’ur­ba­nisme des bar­bap­pa, ou encore une série cartes en main pour pro­po­ser quelques élé­ments de réflexion à l’oc­ca­sion des élec­tions pré­si­den­tielles de 2022. 

On peut bien sûr regar­der avec grand inté­rêt les vidéos de la chaîne Lin­guis­ti­cae, qui pro­pose une vul­ga­ri­sa­tion riche et mul­tiple struc­tu­rée par la lin­guis­tique certes, mais qui per­met de consi­dé­rer les ter­ri­toires et les his­toires des peuples d’une manière pas­sion­nante. On parle aus­si beau­coup d’ac­tua­li­té poli­tique sur cette chaîne ou sur la chaîne secon­daire de l’au­teur prin­ci­pal, car la lin­guis­tique y a tou­jours sa place.

Si comme moi vous êtes un gour­mand de car­to­gra­phie et d’é­tran­ge­tés géo­gra­phiques, vous aurez plai­sir à décou­vrir les deux chaînes sui­vantes, dont le conte­nu est en langue anglaise, mais qui n’en­lève rien à la qua­li­té de leur contenu.

Capture d'écran d'une vidéo de MapMen

La chaîne de Jay Fore­man héberge notam­ment la fabu­leuse série Map­Men, qui devrait être pro­je­tée à tout étu­diant qui pense que la car­to­gra­phie ou l’an­glais est triste et morne. 

The Tim Tra­vel­ler par­court l’Eu­rope (mais pas que) pour pro­po­ser dans cha­cune de ses vidéos une étran­ge­té locale : ligne de métro jamais mise en fonc­tion­ne­ment, enclave espa­gnole en France, un hôtel tra­ver­sé par une fron­tière,

Capture d'écran d'une vidéo de The Tim Traveller

En guise de tran­si­tion avec la sec­tion sui­vante, je vous pro­pose d’al­ler regar­der les vidéos pas­sion­nantes d’His­toire Appli­quée, qui s’in­té­resse à la ques­tion de la recons­ti­tu­tion, notam­ment dans les films d’é­poque. L’au­teur est poin­tu, pas­sion­né, et sa pra­tique de la recons­ti­tu­tion et du cos­tume d’é­poque per­met d’ap­pré­cier au plus près les défis et ques­tions que l’on se pose quand on fabrique des cos­tumes qui seront por­tés par des comé­diens, tout en étant le plus juste possible.

Cinéma et culture de l’image

Les conte­nus consa­crés au ciné­ma ou à la culture audio­vi­suelle sont légion sur les pla­te­formes audio­vi­suelles. Par­mi les for­mats et thé­ma­tiques inté­res­santes, je pense bien sûr à Cal­mos ou Chro­nik Fic­tion, aux for­mats super pro­duits, au mon­tage de grande qua­li­té, au conte­nu ryth­mé et déca­pant, qui pro­pose de se pro­me­ner dans la pro­duc­tion ciné­ma­to­gra­phique avec un fil conduc­teur tou­jours sur­pre­nant. Je pense aus­si au Fos­soyeur de Films, dont l’ex­per­tise amène à regar­der les films qu’il raconte autre­ment, ou à Mis­ter­fox, une pépite pour qui s’in­té­resse à l’u­ni­vers des comé­diens de doublage.

Bien sûr, on trouve aus­si des conte­nus qui com­binent regard de ciné­phile et ana­lyses politiques.

L’une des chaînes les plus exi­geantes sur la qua­li­té de son pro­pos, c’est bien sûr Ciné­ma et poli­tique, avec des vidéos comme une petite his­toire de la théo­rie fémi­niste au ciné­ma, ou encore les films de com­plot : Hol­ly­wood après JFK, en pas­sant par une série consa­crée aux films sur le travail.

Je pense aus­si à Vidéo­drome, qui pro­pose d’ex­plo­rer la thé­ma­tique des sciences sociales sous le prisme du ciné­ma. On y trouve par exemple une série de vidéos trai­tant des docu­men­taires sur le tra­vail, ou plus récem­ment une vidéo qui replace le cur­seur des idées à l’emporte-pièce sur les voleurs, fic­tions et réa­li­tés.

En fai­sant un pas de côté, et pour peu que l’on s’in­té­resse à la manière dont se construisent et se décons­truisent les pro­duit de l’in­dus­trie audio­vi­suelle sur inter­net, on pour­ra dévo­rer pro­duit inter­net : faut-il être riche pour être you­tu­beur ?, exploi­ter ses concur­rents pour des vues, ou encore la des­cente aux enfers inévi­table de la Ace Fami­ly, pour décou­vrir tout un pan des inter­net qui est l’é­qui­valent aux jeunes géné­ra­tions de ce qu’é­tait TF1 il y a 30 ans.

Intersectionnalité

Il me semble essen­tiel d’a­voir une oreille ten­due vers les per­sonnes subis­sant les dis­cri­mi­na­tions vio­lentes qu’im­pose la socié­té patriar­cale, blanche, vali­diste et hété­ro­nor­mée dans laquelle nous naviguons.

His­toires cré­pues est une chaîne qui pro­pose de s’in­té­res­ser aux His­toires colo­niales, avec une petite his­toire colo­niale du Front Popu­laire, ou qui ins­tru­men­ta­lise la lutte contre l’an­ti­sé­mi­tisme. Le for­mat est par­fois une pro­duc­tion en pla­teau avec invi­tés sur le Média, par­fois un conte­nu pro­duit par l’auteur.

Aux inter­sec­tions entre la ques­tion trans et le vali­disme, j’aime beau­coup regar­der ce que pro­pose Alis­tair, un conte­nu riche et com­plexe, dont la dimen­sion de vul­ga­ri­sa­tion s’af­fine au fil des ans.

On y trouve des vidéos très pra­tiques comme com­ment aider une per­sonne en fau­teuil dans la rue pour faire avan­cer concrè­te­ment l’an­ti­va­li­disme, ou encore choi­sir son fau­teuil rou­lant : trans­fert vs actif, qui peut aider à com­prendre bien des choses quand on a besoin d’un fau­teuil, mais aus­si un plus poli­tique pour­quoi l’é­tat devrail-il payer nos tran­si­tion ou 5 idées reçues sur l’AAH.

Je regrette aus­si la dis­pa­ri­tion de Niri­na, que j’a­vais décou­vert sur Twit­ter, et qui racon­tait ses décou­vertes et ana­lyses de jeune femme issue de l’im­mi­gra­tion et qui se frayait un che­min à Science Po, avec le choc de la culture de classes asso­ciée à sa trajectoire.

Regards sur la ville

J’au­rais pu clas­ser les conte­nus consa­crés à la ville avec ceux consa­crés à la géo­gra­phie, mais il s’a­git ici de vidéastes qui traitent de la ville à l’é­chelle des humains. Je pense en pre­mier lieu à deux chaînes consa­crées à l’architecture.

Le nou­veau pro­gramme est une chaîne qui parle d’ar­chi­tec­ture et d’ar­chi­tectes, qui replonge dans l’his­toire des grandes réa­li­sa­tions. On s’y inté­resse du point de vue artis­tique et tech­nique, de manière poin­tue et enthousiaste.

Les auteurs nous pro­posent des images ori­gi­nales, J’ai par exemple beau­coup aimé la vidéo consa­crée aux pis­cines tour­ne­sol, celle consa­crée au parc de la Vil­lette que je connais­sais mal, ou encore ce por­trait d’un immeuble-pont à Alger.

Je pense aus­si à Archi­tek­ton, qui traite la ques­tion de l’ar­chi­tec­ture un conte­nu plus poli­tique, avec un mon­tage dyna­mique et emprun­tant à de nom­breuses réfé­rences audio­vi­suelles pour illus­trer le propos.

On peut par exemple en apprendre plus au sujet du Crys­tal Palace de Londres, qui prend la forme d’un temple au capi­ta­lisme, ou celle consa­crée à la ques­tion de décons­truire l’ar­chi­tec­ture.

Enfin, d’une manière un peu dif­fé­rente, Altis play pro­pose de regar­der et com­prendre la ville depuis la selle d’un vélo. Acces­si­bi­li­té, mobi­li­tés, inter­ac­tions entre usa­gers, infra­struc­tures, tout est pas­sé au crible, d’a­bord à Paris, mais aus­si dans d’autres villes.

Altis play est par exemple reve­nu sur les cir­cons­tances de l’ac­ci­dent qui a eu lieu à la Rochelle, et qui a secoué la com­mu­nau­té des usa­gers du vélo. On regarde avec lui les infra­struc­tures, ses imper­fec­tions, et la manière de pos­si­ble­ment amé­lio­rer les choses. Il pro­pose aus­si de réflé­chir à des dis­po­si­tifs comme les sens inter­dits sauf vélo qui peuvent être consi­dé­rés comme dan­ge­reux, ou encore explore la ques­tion de la place pour toutes les mobi­li­tés dans la ville. 

Conclusion

Il y a bien sûr pleeeein d’autres conte­nus inté­res­sants, que l’on découvre sou­vent au hasard des clics, des dis­cus­sions ou des lec­tures. Je suis tou­jours curieux d’en décou­vrir plus, alors si vous avez des sug­ges­tions de vision­nages, ça m’intéresse !

Alors, c’est comment la dispo ?

Je l’a­vais annon­cé sur les pages de ce blog, sep­tembre a été l’oc­ca­sion de béné­fi­cier d’une dis­po­ni­bi­li­té, avec l’es­poir d’a­mé­lio­rer mon quo­ti­dien. Un peu plus de six mois se sont écou­lés depuis cette date, et je peux déjà en tirer quelques conclusions.

Y’a eu du changement

Je ne prends pas assez de temps pour ali­men­ter ce blog, aus­si les der­niers mots sur ce blog datent d’août. À l’é­poque, je me pré­pa­rais donc à quit­ter l’u­ni­ver­si­té pour rejoindre l’é­quipe recherche et déve­lop­pe­ment (R&D) d’une entre­prise, à hau­teur de quatre jours par semaine.

Les pre­miers mois ont été très chouettes, j’ai eu la chance d’être super bien accueilli par Thier­ry Châ­teau et les autres per­sonnes de l’é­quipe R&D. Les mis­sions que je por­tais étaient amu­santes, pas tant éloi­gnées de mes acti­vi­tés uni­ver­si­taires passées.

Mal­heu­reu­se­ment, la direc­tion de l’en­tre­prise Logi­road a pro­gres­si­ve­ment fait com­prendre à l’é­quipe R&D qu’elle avait chan­gé ses objec­tifs, et qu’elle allait net­te­ment réduire sa recherche pour se foca­li­ser sur une com­mer­cia­li­sa­tion à court terme. Cou­rant décembre, j’ai donc déci­dé de démis­sion­ner, en espé­rant par­ti­ci­per à un mou­ve­ment qui per­met­trait à une par­tie de l’é­quipe R&D d’être main­te­nue dans ses activités.

Extrait du document définissant les règles Th-Bat associés aux ponts thermiques

J’a­vais entre temps eu la chance de rece­voir la pro­po­si­tion de rejoindre BBS Sla­ma afin de par­ti­ci­per au déve­lop­pe­ment de logi­ciels de cal­cul ther­miques pour le bâti­ment. De la géo­mé­trie, de la modé­li­sa­tion séman­tique, du cal­cul scien­ti­fique, et du déve­lop­pe­ment logi­ciel. Bref, des choses que j’aime bien !

C’est ain­si que j’ai rejoins l’en­tre­prise début 2024, cette fois-ci en déci­dant de réduire encore mon temps de tra­vail, pour pas­ser à trois jours par semaine. En effet, la MDPH assure enfin une prise en charge finan­cière par­tielle du temps que je passe auprès de ma fille comme proche aidant.

Réduction de la charge mentale

Mal­gré les per­tur­ba­tions liées à la fin du pre­mier contrat, et bien que je passe encore du temps à accom­pa­gner les étu­diants en thèse, mon enga­ge­ment à l’ac­ti­vi­té sala­riée a radi­ca­le­ment changé.

Quand mon quo­ti­dien était celui d’un maître de confé­rences, je tra­vaillais tous les jours de la semaine, plu­sieurs soirs par semaine, sou­vent les week-ends. Je rece­vais près d’une cen­taine d’emails par jour, dont au moins une tren­taine qui néces­si­taient une réac­tion immé­diate. Je pas­sais mon temps à cou­rir après les urgences, par­fois per­ti­nentes, sou­vent absurdes car liées aux manques de res­sources de l’u­ni­ver­si­té, et au fonc­tion­ne­ment en mode pro­jet. Et puis l’en­sei­gne­ment, si j’es­père l’a­voir tou­jours pra­ti­qué avec enga­ge­ment et sérieux, je n’ai jamais aimé ça.

un calendrier avec pas trop de travail

Depuis sep­tembre, quand je ferme la ses­sion de mon ordi­na­teur pro­fes­sion­nel, à la fin de la jour­née de tra­vail, je n’ai plus l’o­bli­ga­tion morale de véri­fier toutes les heures qu’il n’y a pas d’ur­gence. Je n’ai pas à cor­ri­ger des copies, à pré­pa­rer des cours, à me faire un sprint noc­turne de mon­tage de dos­sier ou de rédac­tion d’ar­ticle. Ce luxe incroyable est pro­ba­ble­ment lié au type de métier que je pra­tique main­te­nant, mais aus­si parce que j’ai déci­dé de m’en­ga­ger dans une dés­in­toxi­ca­tion au tra­vail salarié.

Foca­li­ser mon atten­tion sur les besoins de ma fille, dont les besoins crois­sants néces­sitent de prendre en charge énor­mé­ment de logis­tique, de coor­di­na­tion, d’at­ten­tions de chaque ins­tant, c’est déjà énor­mé­ment de pres­sion, et je pense que c’é­tait le bon moment de relâ­cher la ten­sion professionnelle.

Développer du logiciel propriétaire

Depuis sep­tembre, je déve­loppe donc des logi­ciels pro­prié­taires, c’est-à-dire dont le code source n’au­ra pas pour voca­tion à être dif­fu­sé lar­ge­ment. C’est quelque chose que je n’a­vais jamais fait en plus de 20 ans de déve­lop­pe­ment logi­ciel, car je n’a­vais pro­duit jus­qu’à pré­sent que du logi­ciel libre (dont une par­tie est par exemple dis­po­nible sur github).

interface de programmation delphi

Ce qui change, c’est bien sûr la cer­ti­tude d’a­voir des uti­li­sa­teu­rices. De l’ex­té­rieur, on pour­rait pen­ser que cela néces­site d’être plus soi­gneux dans la concep­tion et la fini­tion de ces logi­ciels. Mais plus j’ob­serve et je réflé­chis à ce que cela implique, moins je suis convain­cu de cela. 

Car quand on déve­loppe du logi­ciel libre, on ne sait pas qui va uti­li­ser le code source ni le logi­ciel. Dans la pra­tique du logi­ciel libre, je redouble en géné­ral d’at­ten­tion à rendre ma pro­duc­tion la plus facile à prendre en main. Au niveau du logi­ciel lui-même bien sûr, mais aus­si en prê­tant une grande atten­tion au code source, à son archi­tec­ture, à sa docu­men­ta­tion. C’est peut-être aus­si une défor­ma­tion de mon par­cours d’é­tu­diant puis d’en­sei­gnant en infor­ma­tique à l’université.

Cette atten­tion, je suis convain­cu que l’ur­gence de pro­duire du logi­ciel com­mer­cial et fer­mé ne l’im­pose pas, et que sui­vant la culture per­son­nelle de chaque déve­lop­peu­reuse, cette der­nière peut faci­le­ment pro­duire du code source tou­fu, com­plexe, et des logi­ciels aux inter­faces de niche pas for­cé­ment flexibles.

J’es­père donc pou­voir au fil des années appor­ter aux entre­prises qui m’ac­cueille­ront ce que je pense être une des réelles forces de la pra­tique du logi­ciel libre : l’at­ten­tion à faci­li­ter l’in­té­gra­tion de nou­velles per­sonnes dans une équipe de déve­lop­pe­ment en conce­vant le code source dans ce sens. Je suis convain­cu que c’est un inves­tis­se­ment indis­pen­sable pour tendre vers un logi­ciel de meilleure qualité.

Être proche aidant

une étagère avec des rayonnages dédiés aux médicaments, aux lectures, aux doudous

En conti­nui­té de ce qui se pas­sait depuis le prin­temps 2023, je suis donc proche aidant à mi-temps, au rythme de la garde alter­née, auprès de ma fille main­te­nant âgée de 19 ans.

Comme je l’in­di­quais plus haut, cela néces­site une atten­tion de chaque ins­tant à la logis­tique, pour que les inter­ven­tions des pro­fes­sion­nels qui nous accom­pagnent s’en­chaînent au mieux, sui­vant les aléas des condi­tions de san­té, assu­rer l’ap­pro­vi­sion­ne­ment en maté­riels médi­caux, para­mé­di­caux, nutri­tion­nels, de bien-être, etc. Cela néces­site de mettre en place une machine bien rodée pour faire fonc­tion­ner le quo­ti­dien, mais aus­si de pou­voir bou­le­ver­ser à chaque ins­tant tout cela pour gérer les urgences. 

Par­fois ce sont de gros bou­le­ver­se­ments, avec une hos­pi­ta­li­sa­tion d’ur­gence pen­dant plu­sieurs jours, par­fois c’est plus court, avec une ou deux jour­nées où ma fille se retrouve ali­tée puis en conva­les­cence. Il faut alors pou­voir conti­nuer d’as­su­rer les besoins vitaux, et assu­rer aus­si les plai­sirs qui font que la vie est douce. 

La logis­tique est d’au­tant plus impor­tante en pré­vi­sion de ces pos­sibles situa­tions que je suis seul à faire fonc­tion­ner le foyer au quo­ti­dien. Il faut donc avoir du stock, gérer les appro­vi­sion­ne­ments, orga­ni­ser les espaces pour ne pas se retrou­ver en dif­fi­cul­té phy­sique ou psychologique.

En plus de cela, il faut apprendre à gérer les nou­veaux dis­po­si­tifs qui faci­litent la san­té, conti­nuer d’a­dap­ter les équi­pe­ments aux nou­veaux besoins, tout en conti­nuant à pen­ser des espaces de plai­sir et d’ac­ti­vi­tés épanouissantes.

Ce que je trouve le plus com­pli­qué, c’est le grand écart entre l’in­jonc­tion à conti­nuer à s’im­pli­quer dans les acti­vi­tés de la cité, et l’éner­gie et le temps néces­saire à assu­rer les besoins de la per­sonne que l’on accom­pagne. Au milieu de ça, le besoin de ména­ger son corps et son esprit pour qu’il tienne sur la durée se fait sen­tir, mais tout n’est pas conci­liable… Et il arrive sou­vent que l’on res­sente à la fois sen­ti­ment de grande soli­tude et un mal-être gran­dis­sant de ne pas pou­voir souf­fler, ne serait-ce qu’une journée.

Bon, mais il y aurait énor­mé­ment à écrire sur cette ques­tion, et je pense de plus en plus à lan­cer la sai­son 3 du pod­cast Quand même pas, Papa !

Faire du logiciel libre

Ce qui peut être éton­nant, c’est que j’ai mal­gré tout du temps libre. Tout ces moments où je suis aux côtés de ma fille mais qu’elle écoute des his­toires (sa grande pas­sion), et même si je dois res­ter vigi­lant et à chaque ins­tant pou­voir inter­rompre mes acti­vi­tés, je dis­pose régu­liè­re­ment d’une poi­gnée d’heures pour lire, ou mais aus­si fabri­quer des trucs.

J’ai donc enta­mé depuis sep­tembre le déve­lop­pe­ment d’un outil logi­ciel, pour l’ins­tant confi­den­tiel, mais qui devrait s’an­non­cer pour la ren­trée 2024 : un agen­da cultu­rel qui sera ali­men­té le plus auto­ma­ti­que­ment pos­sible depuis les res­sources exis­tantes. Je ne suis pas seul sur le pro­jet, et c’est chouette d’a­voir des copaines pour conce­voir un tel pro­jet. Allez hop, une image pour mon­trer à quoi ça res­semble en ce moment :

capture d'écran de l'agenda culturel clermontois bientôt public
cap­ture d’é­cran de l’a­gen­da cultu­rel cler­mon­tois bien­tôt public

Faire de la radio

L’une de mes sou­papes de sécu­ri­té, celle qui fait que j’ar­rive à conti­nuer à vivre mal­gré le brun qui com­mence à gron­der par­tout dans le monde, c’est la radio des tas.

Une fois par mois, avec les copaines tas, on prend le che­min des stu­dios de Radio Cam­pus pour une émis­sion en direct, qui fait du bien au moral. Même si on ne cause pas que de trucs rigo­los, on parle de ce qui nous anime, nous indigne, nous garde en vie.

Activité associative

Dif­fi­cile de ne pas s’im­pli­quer dans l’as­so­cia­tion Vaincre les Mala­dies Lyso­so­males, tel­le­ment les mis­sions de l’as­so­cia­tion résonnent avec notre quotidien.

Après avoir par­ti­ci­pé au conseil d’ad­mi­nis­tra­tion pen­dant quelques années, j’ai fina­le­ment pro­po­sé d’en être le tré­so­rier, et on a lan­cé quelques com­mis­sions pour conti­nuer à ani­mer l’association.

Cette année plus que les pré­cé­dentes, les enjeux sont impor­tants, car si nous n’ar­ri­vons pas à aug­men­ter les sources de finan­ce­ment, nous devrons réduire la voi­lure, et sans doute ne pas main­te­nir les acti­vi­tés qui font le sens de l’as­so­cia­tion : ren­contre annuelle des adhérent·e·s, finan­ce­ment d’ac­ti­vi­tés de recherche ciblées sur les mala­dies lysosomales…

Conclusion

En conclu­sion, je peux dire que si depuis sep­tembre je ne m’en­nuie pas, le niveau de stress a net­te­ment dimi­nué, et j’ar­rive à trou­ver un équi­libre bien­ve­nu dans mon quo­ti­dien, afin de vivre les enga­ge­ments que j’ai racon­té ici, mais aus­si tous les autres péri­pé­ties de la vie. Affaire à suivre !

En route vers d’autres aventures !

Il y a deux ans, je don­nais un aper­çu des acti­vi­tés qu’as­surent un ensei­gnant-cher­cheur, en racon­tant com­ment ces mis­sions avaient évo­lué avec le temps, éloi­gnant de plus en plus ce quo­ti­dien de ce que j’ai envie de vivre. Alors bien sûr, la dimen­sion recherche est pas­sion­nante, mais tout le reste devient trop coûteux.

J’ai donc choi­si de prendre une année de dis­po­ni­bi­li­té pour me consa­crer un peu plus aux besoins gran­dis­sants de ma fille et pour faire une pause de cet envi­ron­ne­ment que je trouve de plus en plus toxique. J’en déve­loppe ci-des­sous les motivations.

Les besoins d’une personne non autonome

Comme je le raconte depuis bien­tôt deux ans dans le pod­cast quand même pas, papa !, la mala­die de ma fille pro­gresse beau­coup ces der­niers temps, et sans accom­pa­gne­ment de chaque ins­tant, elle ne pour­rait pas assu­rer sa sur­vie. Je suis heu­reux d’être là pour elle, et de lui appor­ter, en plus du vital, les élé­ments qui font le bon­heur de la vie. Ce prin­temps, la struc­ture qui l’ac­cueillait dans la jour­née est arri­vée au bout de ses capa­ci­tés d’a­dap­ta­tion, et a mis fin à cet accueil.

La moi­tié du temps ma fille est donc à la mai­son (l’autre moi­tié du temps, elle est chez sa maman), et même si on s’or­ga­nise pour obte­nir les aides dont elle peut béné­fi­cier, j’ai envie et besoin d’être là pour elle.

Les aspects pra­tiques du métier d’en­sei­gnant-cher­cheur sont donc dif­fi­ci­le­ment com­pa­tibles avec ces besoins grandissants : 

  • Les ensei­gne­ments se passent à l’u­ni­ver­si­té, et sont répar­tis au fil de la semaine et au fil des mois de manière frag­men­tée. Impos­sible d’a­voir un emploi du temps com­pa­tible avec les enga­ge­ments à la mai­son auprès de ma fille.
  • Les dif­fé­rentes urgences admi­nis­tra­tives qu’on nous impose, la pré­pa­ra­tion des cours, la cor­rec­tion des copies, tout cela implique de tra­vailler régu­liè­re­ment le soir et les week-ends, entraî­nant une grande fatigue phy­sique, et là aus­si se col­li­sion­nant aux enga­ge­ments de proche aidant.

Il me fal­lait donc trou­ver une solu­tion pour un enga­ge­ment pro­fes­sion­nel plus flexible et moins volu­mi­neux. Un temps par­tiel, avec des mis­sions plus simples à assu­mer en paral­lèle de la proche aidance.

Avalanche de tâches administratives

Je l’a­vais déjà abor­dé dans le pré­cé­dent article, mais les tâches admi­nis­tra­tives s’ac­cu­mulent chaque année un peu plus sur les épaules des per­son­nels ensei­gnants-cher­cheurs de l’u­ni­ver­si­té, au point qu’elles finissent par deve­nir une grande par­tie du quotidien. 

Pour don­ner un simple exemple, sur l’un des pro­jets de recherche dans lequel je me suis un tout petit peu impli­qué, on doit rem­plir chaque mois, à la demande du finan­ceur, un tableau qui indique jour par jour les tâches que l’on a menées, qu’elles fassent par­tie du pro­jet, ou que ce soient d’autres tâches, avec une phrase expli­ca­tive pour chaque entrée cor­res­pon­dant au pro­jet. Le tout sur un site inter­net pas du tout ergo­no­mique, où il faut cli­quer à la main pour don­ner chaque jour la répar­ti­tion du temps de travail.

Et ça pour­rait paraître anec­do­tique si ça n’é­tait pas comme cela pour cha­cune des actions que l’on mène à l’u­ni­ver­si­té : pour chaque mis­sion de recherche ou d’en­sei­gne­ment, de res­pon­sa­bi­li­tés, d’a­ni­ma­tion scien­ti­fique, de vul­ga­ri­sa­tion, on se retrouve à devoir pro­duire des rap­ports, rem­plir des for­mu­laires, vali­der une pro­cé­dure, faire un appel d’offre ou obte­nir 3 devis. C’est d’un fas­ti­dieux qui embourbe com­plè­te­ment toutes les acti­vi­tés, au point que mener sa propre acti­vi­té de recherche devient un luxe qu’il faut payer en vam­pi­ri­sant du temps personnel.

Politique d’affectation des enseignements

Il y a deux ans, je racon­tais com­ment j’a­vais trou­vé un inté­rêt aux mis­sions d’en­sei­gne­ment en inter­ve­nant dans des for­ma­tions assez diverses, et qui à chaque fois étaient d’un bien plus grand inté­rêt que l’af­fec­ta­tion prin­ci­pale pour laquelle j’a­vais été recru­té : ensei­gner l’in­for­ma­tique pour les étudiant·e·s en IUT Ges­tion des Entre­prises et Administrations.

Cepen­dant, à l’oc­ca­sion d’un chan­ge­ment de direc­tion à l’IUT et avec l’ar­ri­vée de règles de plus en plus pré­cises impo­sées par l’u­ni­ver­si­té, on m’a deman­dé de ne plus m’en­ga­ger autre part qu’en GEA, sauf en heures supplémentaires. 

N’ayant pas le luxe de pou­voir me per­mettre d’heures sup­plé­men­taires, j’ai donc été contraint de cher­cher des rem­pla­çants ou de fer­mer les cours que j’a­ni­mais dans les autres for­ma­tions, et d’as­su­mer des heures d’en­sei­gne­ment en GEA sur des sujets loin de mes thé­ma­tiques d’ex­per­tise. C’est ain­si que je me suis trou­vé à ensei­gner les mathé­ma­tiques à des jeunes gens com­plè­te­ment dés­in­té­res­sés des sciences, à pas­ser des heures à expli­quer com­ment addi­tion­ner deux frac­tions, ou résoudre une équa­tion du pre­mier degré.

Je me suis donc retrou­vé englué dans cette « for­ma­tion », dont le rôle est plu­tôt d’as­su­rer la salle d’at­tente entre le lycée et des emplois peu qua­li­fiés du ter­tiaire, à accom­pa­gner des étudiant·e·s pour la majeure par­tie peu intéressé·e·s à leurs études, et sou­vent en grande dif­fi­cul­té sco­laire. Un contexte où j’ai pei­né deux ans à trou­ver l’é­pa­nouis­se­ment dont j’au­rais eu besoin pour y main­te­nir un enga­ge­ment durable. 

Envies de changement

Ces dif­fé­rents élé­ments com­bi­nés m’ont pous­sé à envi­sa­ger une voie hors de l’u­ni­ver­si­té. Nous, fonc­tion­naires, avons la chance de pou­voir sol­li­ci­ter une mise en dis­po­ni­bi­li­té, per­met­tant de quit­ter tem­po­rai­re­ment la fonc­tion publique pour y reve­nir après un court temps au même poste.

C’est donc ce que j’ai choi­si de faire, en assu­rant en même temps que je trou­vais un nou­vel employeur, pour y mener une acti­vi­té plus proche de mes envies actuelles. C’est ain­si que je rejoins pour un an Logi­road, en tant que cher­cheur senior, où je pour­rai exploi­ter au mieux l’ex­per­tise que j’ai construite au fil de mon début de car­rière pro­fes­sion­nelle : ges­tion de pro­jets, recherche et déve­lop­pe­ment en géo­mé­trie, en géo­ma­tique, en intel­li­gence arti­fi­cielle, avec une dimen­sion open source et open data. J’en­vi­sage aus­si d’y explo­rer la pro­blé­ma­tique de l’ac­ces­si­bi­li­té, en adé­qua­tion avec les offres com­mer­ciales de l’en­tre­prise, tout en y ajou­tant le regard et les connais­sances acquises ces der­nières années.

Je suis heu­reux de com­men­cer une nou­velle aven­ture, qui je l’es­père évi­te­ra que je m’é­par­pille en autant de mis­sions inutiles qu’à l’université.

Et puis à y réflé­chir, les étudiant·e·s qui arrivent cette année à l’u­ni­ver­si­té ont l’âge de ma fille, et je me dis que le hasard fait bien les choses, car j’au­rais je pense trou­vé dif­fi­cile d’en­sei­gner à ces jeunes gens la jour­née, tout en m’oc­cu­pant le reste du temps de cette jeune adulte qui se bat pour vivre avec cette maladie…

Podcasts

J’en­re­gis­trais hier le der­nier épi­sode de la deuxième sai­son du pod­cast Quand même pas, Papa !, que vous pou­vez retrou­ver sur toutes les pla­te­formes de pod­cast habi­tuelles, mais aus­si sur le site du cri de la girafe, ou à l’an­tenne de Radio Cam­pus Cler­mont.

Dans cet article, je reviens sur la manière dont je réa­lise ce pod­cast, et je par­tage avec vous quelques pod­casts qui m’ont mar­qué cette année.

Comment j’enregistre quand même pas, Papa !

Ce pod­cast, c’est un moyen pour moi de réflé­chir à ce que nous tra­ver­sons avec ma fille, cette mala­die qui s’ins­talle tou­jours un peu plus et bou­le­verse nos vies.

D’un point de vue pra­tique, je pré­pare les épi­sodes en pre­nant régu­liè­re­ment des notes sur les sujets que j’ai envie de trai­ter. Je prend des notes sous forme de phrases très simples, avec les grandes idées, que je struc­ture en listes à puce par exemple, voire garde en forme télé­gra­phique. L’i­dée est d’a­voir la trame et les idées prin­ci­pales sous les yeux au moment d’en­re­gis­trer, puis ensuite de lais­ser la spon­ta­néi­té de la parole non écrite.

Une fois toutes les une ou deux semaines, je m’ins­talle donc dans mon salon pour une ses­sion d’en­re­gis­tre­ment, de mon­tage et mixage. L’é­qui­pe­ment est iden­tique à celui que j’u­ti­lise pour ensei­gner à dis­tance : une carte son, un micro, un pré pré-ampli, et un casque.

Je réa­lise le mon­tage en même temps que l’en­re­gis­tre­ment, avec le logi­ciel ardour, un équi­valent libre de rea­per. Ma ses­sion est prête, avec l’ha­billage (les petites ambiances sonores) du pod­cast, et une piste avec les réglages habi­tuels que j’u­ti­lise sur ma voix (com­pres­sion, éga­li­sa­tion). Je lance l’en­re­gis­tre­ment, puis suit le fil de l’é­pi­sode. Je fais régu­liè­re­ment des pauses dans l’en­re­gis­tre­ment, pour reprendre une tour­nure de phrase qui ne me convient pas, pour ajus­ter une idée, tout en fai­sant tou­jours atten­tion à gar­der la même inten­tion dans la voix, la même proxi­mi­té au micro. Je n’ai pas envie que ça s’en­tende trop à l’écoute. 

Je ne cor­rige rien de la dic­tion, des petits bruits para­sites, et j’ai choi­si un micro clas­sique, dans une pièce non trai­tée, afin d’a­voir un son le plus natu­rel pos­sible, et pour ne pas avoir à tra­vailler trop sur cet aspect en réa­li­sant le podcast.

Chaque épi­sode fait envi­ron 10 minutes, et j’en­re­gistre en 10 à 20 prises, en pre­nant à chaque fois soin d’a­jou­ter une petite vir­gule sonore au moment de chan­ger de thème. Avec le temps, j’ai gagné en effi­ca­ci­té, et si l’é­pi­sode est prêt dans ma tête et dans mes notes (je le pré­pare sou­vent la veille pour y pen­ser avant d’en­re­gis­trer), il me suf­fit d’une heure pour bou­cler un épi­sode et le mettre en ligne.

Découvertes récentes

Racon­ter com­ment on fabrique de la bala­do­dif­fu­sion c’est cool, mais en écou­ter c’est très chouette aussi. 

Si vous n’a­vez pas eu l’oc­ca­sion d’é­cou­ter la radio des tas, je vous invite à réécou­ter les 9 épi­sodes de cette année sur le site inter­net de l’é­mis­sion, ou à écou­ter plus spé­ci­fi­que­ment la série de chro­niques à la source, réa­li­sées par Jor­di et Cécile pour cette émission.

Et puis j’ai aus­si récem­ment décou­vert d’autres pod­casts que trouve très bien faits, et que je vous pro­pose de décou­vrir ci-dessous.

Ça fait boom

Capture d'écran d'un logiciel de montage montrant plein de sons assemblés pour fabriquer une unique composition

Si vous avez envie d’é­cou­ter une émis­sion où la forme est aus­si soi­gnée que le fond, si vous avez envie d’ac­com­pa­gner Noé­mi dans ses ques­tion­ne­ments, ses ren­contres, ses coups de gueule et ses belles idées, je vous invite très fort à aller écou­ter ça fait boom, l’é­mis­sion qu’elle anime sur Radio Galère à Mar­seille, et qu’elle pro­pose en réécoute sur le site du cri de la girafe. 

C’est beau, c’est sen­sible, des fois c’est dur, par­fois c’est drôle, tou­jours c’est beau.

Apothicast

Apo­thi­cast est un pod­cast consa­cré à l’his­toire de la san­té et des sciences sociales, et est réa­li­sé par Bas­tien Delattre, un phar­ma­cien pas­sion­né d’his­toire de la san­té. J’a­vais ado­ré le pre­mier épi­sode consa­cré à l’his­toire de la cocaïne, et de son usage notam­ment médical. 

Chaque épi­sode explore un sujet, avec un invi­té expert de la ques­tion. Les échanges sont riches, pré­cis, on retrouve dans les pro­blé­ma­tiques évo­quées à la fois les facettes scien­ti­fiques et de san­té publique, mais aus­si la dimen­sion socié­tale des sujets abordés.

Le site inter­net du pod­cast est aus­si riche de nom­breuses réfé­rences et liens qui invitent à pour­suivre l’ex­plo­ra­tion des sujets abordés.

Deux connards dans un bibliobus

Deux connards dans un biblio­bus, c’est un pod­cast à la forme déten­due, deux gars qui causent dans un micro sans se prendre la tête, et qui abordent des ques­tions pas­sion­nantes liées à leur acti­vi­té pro­fes­sion­nelle, dans le monde de la bibliothèque.

Même si ini­tia­le­ment, on entend que le pod­cast est conçu par et pour des biblio­thé­caires, j’y trouve plein d’in­té­rêts, plein de sujets qui ali­mentent mes réflexions et font écho à des pro­blé­ma­tiques qui sont plus générales.

Je m’y retrouve d’a­bord parce que je suis un rat de biblio­thèque. L’un des pre­miers articles sur ce blog par­lait de retard dans les biblio­thèques. C’é­tait en 2005, ça ne nous rajeu­nit pas…

Mais aus­si parce qu’ils abordent des ques­tions impor­tantes sur ce que devrait être un ser­vice public ouvert à toutes et à tous. On accom­pagne les deux pro­ta­go­nistes dans une dis­cus­sion sur la ques­tion de la neu­tra­li­té, sur l’i­dée que les média­thèques soient des lieux à voca­tion inclu­sive, ou encore sur les biais cultu­rels et sociaux des per­son­nels, en pro­po­sant à chaque fois des réfé­rences uni­ver­si­taires, des tra­vaux de biblio­thé­caires, des outils de réflexion et mise en pratique.

Et enfin, avec leur posi­tion tur­bo-gau­chiste (comme dirait l’a­mi Thier­ry) au cœurs d’ins­ti­tu­tions par­fois très conser­va­trices et contraintes par les injonc­tions libé­rales et les res­tric­tions bud­gé­taires, ils racontent quelque chose qui res­semble à ce que je vis au sein de l’université.

Fronde(s) !

Fronde(s)! En blanc sur noir, illustration stylisée d'un cocktail molotov

Fronde(s) !, c’est un pod­cast réa­li­sé par Geof­frey Dorne, dont on retrouve les dif­fé­rentes pro­duc­tions sur le site hckr.fr.

Dans ce pod­cast, sous-titré « le pod­cast qui explore le desi­gn des luttes contem­po­raines », l’au­teur pro­pose à dans chaque court épi­sode un tour d’ho­ri­zon des pra­tiques et tech­niques uti­li­sées à tra­vers le monde pour orga­ni­ser ou agir dans les luttes : apprendre à pro­té­ger ses com­mu­ni­ca­tions, com­ment créer une radio pirate, se pro­té­ger des camé­ras et de leurs algo­ritmes, ou encore stra­té­gies d’an­ti­ci­pa­tion pour les mani­fes­tants courageux.

La réa­li­sa­tion sonore extrê­me­ment soi­gnée de ce pod­cast n’en­lève rien à la clar­té du pro­pos et à la qua­li­té de l’a­na­lyse des dif­fé­rentes pra­tiques, qui reprennent en les appro­fon­dis­sant par­fois les idées déve­lop­pées dans l’ou­vrage « Hacker, pro­tes­ter : guide pra­tique des outils de lutte citoyenne » , du même auteur.

Le tra­vail de vul­ga­ri­sa­tion et de syn­thèse est très soi­gné, ce qui rend acces­sible les dif­fé­rentes pro­po­si­tions, et donne même très envie de s’y essayer. Et peut-être de par­ta­ger avec l’au­teur d’autres ques­tion­ne­ments, et d’autres bonnes idées.

Calculer ses itinéraires cyclistes

L’ar­ri­vée d’un vélo neuf a bou­le­ver­sé mes pra­tiques de mobi­li­té. Sa fia­bi­li­té et son effi­ca­ci­té sont à la hau­teur d’un usage quo­ti­dien, même dans une ville à fort déni­ve­lé comme Cler­mont-Fer­rand. Les sor­ties hors de la ville deviennent un vrai plai­sir. Mais il faut pour cela dis­po­ser d’un bon outil pour choi­sir ses iti­né­raires, car la qua­li­té de l’in­fra­struc­ture pour les cyclistes est plu­tôt incon­sis­tante autour de chez moi.

Nouvelles pratiques de mobilité

Il y a quelques mois, j’ai déci­dé de chan­ger mes habi­tudes de dépla­ce­ments quo­ti­diens, en rem­pla­çant les trans­ports en com­mun par le vélo pour les dépla­ce­ments qui sortent de la ville du quart d’heure à pied.

Si je n’ai jamais uti­li­sé la voi­ture pour les dépla­ce­ments urbains, j’a­vais gar­dé par prin­cipe com­mu­niste l’u­ti­li­sa­tion des trans­ports en com­muns. Mais il faut avouer que le réseau cler­mon­tois atteint un niveau d’i­nef­fi­ca­ci­té qui a fini par me faire pri­vi­lé­gier sou­vent la marche, et main­te­nant le vélo en complément.

Je n’a­vais jamais ache­té de vélo neuf, mais plu­tôt bri­co­lé des vieux biclous grâce au gui­don dans la tête. Cepen­dant, après de nom­breuses galères tech­niques, j’ai fini par me convaincre d’a­che­ter un vélo neuf. J’ai ain­si fait confiance à Tem­po pour choi­sir la nou­velle bicy­clette de ma vie. En iden­ti­fiant les pra­tiques envi­sa­gées, nous avons confir­mé l’in­tui­tion de l’a­mi Thier­ry Toth, et j’ai ain­si opté pour un gra­vel de chez Marin.

Vélo type gravel (VTT sans amortisseurs), cadre marron, porte bagage arrière, guidon et antivol.

Quel plai­sir gigan­tesque d’a­voir de vrais freins puis­sants, des pièces solides, un dérailleur qui fonc­tionne super flui­de­ment, et une cas­sette avec 12 (!) pignons, qui assure à la fois de pou­voir avan­cer sans peine entre 6km/h pour les giga mon­tées, jus­qu’à 45km/h voire 50km/h pour les belles descentes. 

Profil d'un itinéraire avec une courte monté à 7-9%, classée rouge sur le tracé

La super mon­tée (7 à 9% de pente) entre mon domi­cile et le cam­pus uni­ver­si­taire n’est même plus du tout impres­sion­nante, le tra­jet se fai­sant plus rapi­de­ment qu’en trans­port en com­mun ou en voi­ture (aux heures de forte cir­cu­la­tion), même avec ce dénivelé.

Un assez gros carton tenu par des tendeurs sur le bagage arrière du vélo.

Avec un porte-bagages, quelques ten­deurs et un caisse en bois au besoin pour com­plé­ter tout ça, on peut même trans­por­ter pas mal de choses.

J’a­vais déjà rejoint VéloCité63 pour par­ti­ci­per à la veille sur l’ac­ces­si­bi­li­té pié­tonne et fau­teuil rou­lant à Cler­mont-Fer­rand (ce sont des usages qui sont dans leurs sta­tuts). Avec cette inten­si­fi­ca­tion de ma pra­tique cycliste, je suis content de pou­voir échan­ger avec les autres per­sonnes adhé­rentes sur ces ques­tions de mobi­li­té, pour mieux com­prendre les infra­struc­tures exis­tantes, mais aus­si par­ti­ci­per à les faire évoluer.

Sorties Occasionnelles de Flânerie Touristique (SOFT)

En plus des dépla­ce­ments urbains et uti­li­taires, j’ai aus­si com­men­cé à faire quelques sor­ties, pour renouer avec une pra­tique que j’a­vais oublié depuis près de 20 ans. Si je n’ai jamais pu rejoindre la Dôme Urban Ride (DUR), cette sor­tie men­suelle noc­turne pro­po­sée par des cyclistes cler­mon­tois, je me suis construit mon petit pro­gramme, avec les Sor­ties Occa­sion­nelles de Flâ­ne­rie Tou­ris­tique (SOFT). Un peu moins agres­sif comme inti­tu­lé, et qui pour­rait res­sem­bler aux sug­ges­tions de sor­ties pro­po­sées par Cler­mont sans voi­ture.

La SOFT#3 a ain­si été l’oc­ca­sion d’as­sis­ter à une soi­rée orga­ni­sée par l’é­mis­sion de radio Inna Dif­ferent Style au Bloom bar, dans l’an­cienne ber­ge­rie du châ­teau de Cha­ze­ron.

Si j’é­tais mon­té depuis Cler­mont-Fer­rand jus­qu’au châ­teau de Cha­ze­ron à vélo, les plus de 500 mètres de déni­ve­lé posi­tif m’au­raient pris bien plus de temps que ce que mon emploi du temps me per­met­tait. J’ai donc pris le car TER SNCF jus­qu’à Vol­vic (on peut embar­quer son vélo sous réserve de place dis­po­nible), puis pour­sui­vi pen­dant une grosse demie-heure sui­vant un iti­né­raire assez plat et très agréable, au milieu d’un pay­sage que je ne connais­sais pas. Une très belle pro­me­nade pour retrou­ver les ami·e·s et pas­ser la soi­rée à pro­fi­ter du cadre. J’ai ensuite repris la route vers Cler­mont-Fer­rand (en des­cente c’est plus simple) sans encombre, grâce à de bonnes lumières.

Calculateur d’itinéraire et application de guidage

Si la plu­part des bases de don­nées géo­gra­phiques (IGN, Via­Mi­che­lin, Google Maps, etc) et les appli­ca­tions de rou­tage grand public sont très bien adap­tées au dépla­ce­ment auto­mo­bile, on ne peut pas dire la même chose quand il s’a­git de se dépla­cer à vélo.

Car d’une part, les infra­struc­tures sont en moyenne peu adap­tées à cette pra­tique, avec de nom­breuses voies très dan­ge­reuses, incon­for­tables, voire impra­ti­cables. Mais aus­si parce que les bases de don­nées citées plus haut ne contiennent pas les infor­ma­tions liées à l’in­fra­struc­ture cycliste (pré­sence de pistes cyclables, sec­tions car­ros­sables ou non, etc). Et enfin parce que la plu­part des outils de cal­cul d’i­ti­né­raire n’in­tègrent pas les besoins élé­men­taires du dépla­ce­ment cyclable, comme la consi­dé­ra­tion du déni­ve­lé par exemple, en plus de l’é­qui­pe­ment de la voirie.

Heu­reu­se­ment, OpenS­treet­Map a été depuis plu­sieurs années un espace numé­rique de contri­bu­tion des usa­gers cyclistes, en fai­sant pro­ba­ble­ment la base de don­nées la plus pré­cise et à jour sur la ques­tion. Et comme cette base de don­nées géo­gra­phique arrive avec de nom­breux outils, on retrouve avec plai­sir des solu­tions dédiés aux cyclistes, comme le super outil de cal­cul d’i­ti­né­raires brou­ter-web, dont cer­taines ins­tances sont très com­plètes pour le vélo.

L'itinéraire reliant la place de Jaude au haut du puy de Dôme, vu depuis l'interface de brouter montre le tracé ainsi que le profil de l'itinéraire, toujours en montée (intense).

L’ou­til est très pra­tique, on peut régler plein de para­mètres pour ajus­ter l’i­ti­né­raire à son véhi­cule, ses capa­ci­tés et ses envies, il pro­pose une visua­li­sa­tion très com­plète et pra­tique d’u­ti­li­sa­tion, et a l’é­norme avan­tage d’être com­plè­te­ment adap­té aux usages cyclistes.

Cepen­dant, quand on part en iti­né­rance, on peut vou­loir uti­li­ser une solu­tion débran­chée, ne néces­si­tant pas d’a­voir un accès à internet.

OsmAnd

La pre­mière appli­ca­tion à ins­tal­ler pour béné­fi­cier de toutes les infor­ma­tions d’in­fra­struc­ture conte­nues dans OpenS­treet­Map, c’est bien sûr OsmAnd. Cette appli­ca­tion per­met de télé­char­ger les don­nées dépar­te­ment par dépar­te­ment (mais aus­si sur des plus grands ter­ri­toires), et embarque un cal­cu­la­teur d’i­ti­né­raire qui fonc­tionne très bien. Alors bien sûr, il ne connaît pas l’é­tat du tra­fic, mais il fait bien le job, même quand on se déplace en voiture.

L’ap­pli­ca­tion est super confi­gu­rable, avec appa­rence de la carte, du tra­cé, acti­va­tion d’un gui­dage sonore, dif­fé­rents pro­fils d’i­ti­né­raires, pos­si­bi­li­té d’en­re­gis­trer des coor­don­nées favo­rites, ou encore d’en­re­gis­trer sa trace GPS.

La ver­sion ins­tal­lée depuis Google Store est ver­rouillée sur cer­taines fonc­tion­na­li­tés, et il faut payer pour les déblo­quer. Cepen­dant, si on choi­si d’ins­tal­ler l’ap­pli­ca­tion par F‑Droid, on dis­pose d’une ver­sion com­plè­te­ment déver­rouillée. À privilégier. 

Les algo­rithmes de rou­tage embar­qués dans OsmAnd sont plu­tôt cor­rects, cepen­dant si on a pris goût à la qua­li­té du rou­tage de brou­ter-web, on peut avoir envie d’en dis­po­ser éga­le­ment en iti­né­rance. Pour cela, il faut com­plé­ter l’ins­tal­la­tion par une deuxième appli­ca­tion, BRou­ter Offline Navi­ga­tion.

BRouter Offline Navigation

BRou­ter Offline Navi­ga­tion est une appli­ca­tion qui n’a pas d’in­ter­face de consul­ta­tion, mais sera inter­ro­gée par osmand pour four­nir des iti­né­raires. On ins­talle donc l’ap­pli­ca­tion, puis on télé­charge les don­nées sur l’emprise qui nous inté­resse (oui, ça fait deux fois les don­nées sur son télé­phone, une fois dans osmand, et une fois dans brou­ter, mais c’est le prix à payer pour un cal­cul de qualité). 

Une application indiquant "select a routing profile", puis une liste de valeurs possibles: rail, river, safety, shortest, trekking, ...

Enfin, on relance l’ap­pli­ca­tion pour choi­sir le pro­fil de cal­cul qui sera uti­li­sé par osmand (et les appli­ca­tions tierces uti­li­sant BRou­ter). Si on veut retrou­ver les iti­né­raires de brou­ter-web inti­tu­lés « Cyclo­tou­risme » (avec ou sans variante), à ce moment-là il faut choi­sir « trek­king », ou une de ses variantes.

Je n’ai pas essayé, mais je pense que l’on peut expor­ter un pro­fil ajus­té sur brou­ter-web et le ran­ger dans le bon dos­sier de l’ap­pli­ca­tion pour qu’il devienne sélec­tion­nable dans cette liste.

OsmAnd et BRouter Offline Navigation

Dans OsmAnd, il faut ensuite créer un nou­veau pro­fil dédié. L’in­ter­face pro­pose de par­tir d’un pro­fil exis­tant. J’ai choi­si de décli­ner le pro­fil vélo d’Os­mAnd, et dans ses para­mètres de gui­dage, j’ai ajus­té le type de navi­ga­tion en sélec­tion­nant un type hors ligne et externe (en bas de la liste), où appa­raît alors BRouter.

C’est une petite gym­nas­tique pour réus­sir à confi­gu­rer ça, mais ça vaut vrai­ment le coup, car les iti­né­raires sont super soi­gnés avec cet algorithme.

Lectures de l’étagère que dalle

J’ai per­du l’ha­bi­tude de par­ta­ger ici les lec­tures du moment, qui pour­tant n’ont jamais ces­sé, comme le montre ce petit bout de ma biblio­thèque qui grandit.

Cette année, j’ai cepen­dant régu­liè­re­ment par­lé de livres dans l’é­mis­sion la radio des tas, avec la chro­nique l’é­ta­gère que dalle. Alors, pas que des livres, mais tou­jours des choses à lire.

Fin de sai­son oblige, je fais le tour des livres dont on a parlé.

Où sont les « gens du voyages », inventaire critique des aires d’accueil

Couverture du livre Où sont les  « gens du voyages », inventaire critique des aires d'accueil

Pour la pre­mière chro­nique j’ai par­lé d’un livre qui m’a mar­qué cette année : où sont les « gens du voyage », inven­taire cri­tique des aires d’accueil, de William Acker. L’auteur y raconte la vio­lence d’état et la vio­lence sys­té­mique que vivent les Voya­geurs et Voya­geuses, que l’administration appelle « gens du voyage » alors qu’iels n’ont pas accès à 94% du ter­ri­toire. Ce livre m’a per­mis de com­prendre qu’il me res­tait des angles morts dans ma per­cep­tion de l’intersectionnalité.

Une chro­nique à retrou­ver dans la pre­mière émis­sion de la radio des tas.

La privatisation numérique, déstabilisation et réinvention du service public

Dans cette nou­velle chro­nique de l’étagère que dalle, j’ai sui­vi le fil de La pri­va­ti­sa­tion numé­rique, désta­bi­li­sa­tion et réin­ven­tion du ser­vice public, de Gilles Jean­not et Simon Cot­tin-Marx, publié en 2022 aux édi­tions Rai­sons d’agir. Les auteurs y décor­tiquent les méca­nismes qui font cette pri­va­ti­sa­tion, laquelle dépasse lar­ge­ment la vente ou de la mise en concur­rence des entre­prises publiques. Bla­bla­car, Google Maps, Doc­to­lib, Stop­Co­vid, voi­ci quelques exemples qui illus­trent ces méca­nismes. Mais cer­tains acteurs, fonc­tion­naires ou asso­cia­tions, tentent de pro­po­ser des alter­na­tives. On pense ici aux Com­muns entre l’IGN et OpenS­treet­Map, ou encore à Fra­ma­soft, ou la Qua­dra­ture du Net.

Couverture du livre La privatisation numérique, déstabilisation et réinvention du service public

Une chro­nique à retrou­ver dans la deuxième émis­sion de la radio des tas.

Collectif Cabrioles

Pour la troi­sième émis­sion, j’ai choi­si de ne pas par­ler d’un livre, mais du col­lec­tif Cabrioles, qui per­met de pen­ser l’autodéfense sani­taire, à un moment où l’état et une grande majo­ri­té des par­tis poli­tiques et mou­ve­ments sociaux ferment les yeux sur une sous-classe virale.

Une chro­nique à retrou­ver dans la troi­sième émis­sion de la radio des tas.

Opération vasectomie

Couverture du livre "Opération vasectomie"

Dans l’étagère que dalle, Jean-Marie a par­cou­ru Opé­ra­tion Vasec­to­mie d’Élodie Ser­na (édi­tions Liber­ta­lia, 2021), dans lequel on découvre les dif­fé­rentes appro­pria­tions de cette tech­nique de sté­ri­li­sa­tion, à la fois uti­li­sée par des gou­ver­ne­ments eugé­nistes, mais éga­le­ment reven­di­qué comme un outil d’émancipation par les cou­rants anar­chistes des années 30.

Une chro­nique à retrou­ver dans la qua­trième émis­sion de la radio des tas.

De gré et de force, comment l’état expulse les pauvres

Alors que la loi anti-squat conti­nue son pro­ces­sus d’acceptation par­le­men­taire, l’étagère que dalle pré­sente « De gré et de force, com­ment l’état expulse les pauvres » de Camille Fran­çois, une enquête à lire pour com­prendre la vio­lence ins­ti­tu­tion­nelle à laquelle doivent faire face les classes précarisées.

Couverture dlu livre "De gré et de force, comment l’état expulse les pauvres"

Une chro­nique à retrou­ver dans la sixième émis­sion de la radio des tas.

La surveillance algorithmique

Dans sa chro­nique L’État gère que dalle, j’ai choi­si de par­ler d’une ques­tion d’ac­tua­li­té : com­ment la loi sur les JO et para­lym­piques de 2024 étend un peu plus l’usage de la sur­veillance algo­rith­mique et les pers­pec­tives qu’ouvre son article 7. On peut lire ce billet de la qua­dra­ture du net, qui fait le point sur la question.

Une chro­nique à retrou­ver dans la hui­tième émis­sion de la radio des tas.

Q comme Qomplot, comme les fantasmes de complot défendent le système

Dans la der­nière émis­sion de la sai­son, je suis reve­nu sur le livre « Q comme Qom­plot — com­ment les fan­tasmes de com­plot défendent le sys­tème », de Wu Ming 1, tra­duit de l’italien et publié en France chez Lux en 2022. Le livre com­mence par une enquête sur QAnon, entre Europe et États-Unis, revient sur les cou­rants conspi­ra­tion­nistes, et per­met de com­prendre plein de choses, notam­ment sur la manière dont on peut réagir, puisque le debunk ne fonc­tionne pas.

Pen­dant la chro­nique, j’ai aus­si par­lé de « Les Dis­si­dents — une année dans la bulle conspi­ra­tion­niste » d’Anthony Man­suy, sor­ti en 2022 aux édi­tions Robert Laf­font, et enfin de « Le mythe de l’entrepreneur — défaire l’imaginaire de la Sili­con Val­ley », d’Anthony Gal­luz­zo, publié à la Décou­verte en 2023.

Une chro­nique à retrou­ver dans la neu­vième émis­sion (en public !) de la radio des tas.

En fin d’é­mis­sion, j’ai aus­si par­lé de de « Hacker Pro­tes­ter : guide pra­tique des outils de lutte citoyenne » de Geof­frey Dorne, qui donne plein d’idées pour s’organiser. Et si on pré­fère la forme pod­cast, on peut décou­vrir quelques-uns des thèmes explo­rés dans le livre dans son pod­cast d’ailleurs Fronde(s) !

Vaincre les maladies lysosomales

Hey, les copains, les copines, lec­teurs et lec­trices de ce blog, venez adhé­rer à l’as­so­cia­tion Vaincre les Mala­dies Lyso­so­males !

Vous connais­sez les défis aux­quels ma fille doit faire face. Celles et ceux qui l’en­tourent l’ac­com­pagnent au mieux, mais par­fois on se sent seul, c’est dur.

L’as­so­cia­tion Vaincre les Mala­dies Lyso­so­males aide à ne pas se sen­tir seul face à cette mala­die rare. Savoir que vous adhé­rez à l’as­so­cia­tion, que vous sou­te­nez ses actions, ça me ferait du bien, ça don­ne­rait de la force aux actions qu’elle porte, ça don­ne­rait de l’éner­gie à toutes les per­sonnes qui vivent avec l’une de ces mala­dies lysosomales.

Pour com­prendre ce que l’on vit, vous pou­vez écou­ter le pod­cast Quand même pas, Papa !, dont la deuxième sai­son vient de commencer !

Vous pou­vez aus­si consul­ter le site d’in­for­ma­tion et de vul­ga­ri­sa­tion sur la mala­die de Bat­ten, dont est por­teuse ma fille : cln.jmfavreau.info.

L’adhé­sion est seule­ment à 20 euros, et vous pou­vez aus­si sou­te­nir l’as­so­cia­tion en fai­sant un don, par­tiel­le­ment déduc­tible si vous payez des impôts. Ren­dez-vous sur la page d’adhé­sion du site de l’as­so­cia­tion.

Adapter un pèse-personne pour la position assise

Ma fille ne pou­vant plus tenir la posi­tion debout, le sui­vi de son poids néces­site un pèse-per­sonne adap­té. Une chaise pèse-per­sonne, ça coûte vrai­ment cher, même en loca­tion. Alors pour­quoi ne pas adap­ter une balance domes­tique pour le même résultat ?

Voi­là com­ment j’ai pro­cé­dé. Puis­qu’à chaque étape on peut faire d’autres choix que ceux pré­sen­tés, j’ai détaillé la concep­tion pour par­ta­ger ce que j’ai iden­ti­fié d’im­por­tant, et pour mon­trer com­ment je suis arri­vé à une solu­tion fonctionnelle.

À noter, avant de com­men­cer, que je n’ai pas conçu ce dis­po­si­tif pour qu’il soit mani­pu­lable (repose-pied rétrac­table, lec­ture de la mesure) par la per­sonne concer­née, car elle n’est pas auto­nome pour cela.

Choix du pèse-personne

J’a­vais ini­tia­le­ment choi­si une balance (Sal­ter 9275 BK3R) capable d’en­cais­ser mon poids et celui de ma fille, avec l’i­dée de nous peser tous les deux. Mais la por­ter à chaque fois pour la pesée m’a fina­le­ment paru bien ris­qué. On doit pou­voir se faci­li­ter la vie.

Le pèse-per­sonne que j’ai choi­si a plu­sieurs avan­tage, pour la trans­for­ma­tion que l’on va réaliser :

  • il dis­pose d’un pla­teau assez large, per­met­tant de faci­le­ment y adap­ter un cadre de support,
  • ses pieds sont rela­ti­ve­ment éloi­gnés, ce qui lui assure une bonne stabilité,
  • son affi­chage grande taille n’est pas gênant pour une lec­ture sous la chaise,
  • son prix rai­son­nable (de l’ordre de 30 euros sui­vant les revendeurs).
Pèse-per­sonne Sal­ter 9275 BK3R, juste à côté des pieds d’une chaise

Création du cadre adapté

La pre­mière étape consiste à créer un cadre qui s’a­dapte au pèse-per­sonne, et qui puisse sup­por­ter la chaise. Voi­ci quelques élé­ments que j’ai consi­dé­ré quand je l’ai imaginé :

  • S’as­su­rer que le cadre ne touche pas le sol.
  • S’as­su­rer que le cadre soit blo­qué sur la balance, qu’il ne puisse glis­ser ni avant-arrière, ni gauche-droite. 
  • S’as­su­rer que les pieds de la chaise ne soient pas trop en dévers par rap­port à la balance.
  • S’as­su­rer que l’on puisse faci­le­ment poser la chaise sur le cadre, mais qu’elle ne glisse ni ne bascule.
  • S’as­su­rer que le centre de masse de la per­sonne assise soit bien au centre de la balance, voire légè­re­ment un peu en arrière.

Quelques astuces clas­siques quand on fabrique quelque chose avec du bois :

  • Évi­ter de mesu­rer, pri­vi­lé­gier le report de lon­gueur. C’est ain­si que j’ai assem­blé le cadre autour de la balance, en pla­çant un petit écar­teur (une fine lame de scie) pour m’as­su­rer que le cadre n’é­tait pas trop res­ser­ré autour du cadre
  • Uti­li­ser si pos­sible du bois de récu­pé­ra­tion. J’ai ici uti­li­sé des chutes d’un cadre de lit et som­mier qui s’é­tait cas­sé. Les tra­verses très larges et les lattes fines mais rigides font très bien le job.
  • Quand on visse dans le sens du bois, il faut choi­sir des vis plus longues. Évi­dem­ment, dans l’autre sens, s’as­su­rer que les vis ne dépassent pas les deux planches, tout en pre­nant assez la seconde.
  • Faire des pré-trous sur la planche du des­sus quand on réa­lise un assem­blage, pour être sûr que l’as­sem­blage soit solide (pas d’é­cart entre les deux planches), et pour évi­ter de fendre les planches
  • Deux vis suf­fisent à assu­rer l’or­tho­go­na­li­té de l’as­sem­blage. Ortho­go­na­li­té que l’on assure par l’as­sem­blage autour de la balance plu­tôt que par mesure.

J’ai donc choi­si d’a­voir deux tra­verses de sou­tien pour les pieds de chaise orien­tés dans le sens devant-der­rière. Elles sont assem­blées grâce à deux tra­verses fines per­pen­di­cu­laires, qui encadrent soi­gneu­se­ment la balance pour évi­ter le glis­se­ment devant-der­rière. Puis on ajoute deux cales en des­sous pour évi­ter le glis­se­ment gauche-droite.

J’ai ensuite ajou­té une planche de butée sur toute la par­tie arrière, afin de faci­li­ter le posi­tion­ne­ment de la chaise dans le sens avant-arrière, puis deux cales col­lées à la super­glue pour que les pieds avant soient contraints dans la direc­tion gauche-droite.

Création d’un repose-pieds rétractable

Après le pre­mier essai, il était clair qu’il fal­lait ajou­ter un repose-pied, car en uti­li­sant le pèse-per­sonne, on risque trop faci­le­ment de tou­cher le sol. J’ai donc ima­gi­né un repose-pieds rétrac­table, en pro­fi­tant de planches de la même taille que celles déjà utilisé.

Le prin­cipe d’u­sage est de s’as­seoir avec le repose-pieds rétrac­té, puis le tirer pour l’u­sa­ger ensuite. 

Là encore, il faut pen­ser une butée en avant, et une en arrière du repose-pieds tiroir. J’ai choi­si d’a­voir une butée sur le mon­tant avant infé­rieur pour l’a­vant du tiroir, et une butée sur le mon­tant avant supé­rieur (ajou­té afin d’as­su­rer la tenue du tiroir). J’ai d’ailleurs ajou­té un mor­ceau de car­ton plié en deux sous les deux vis laté­rales au moment de fixer ce mon­tant au cadre, afin d’a­voir un léger jeu néces­saire pour cou­lis­ser l’en­semble. Ici aus­si, je n’ai rien mesu­ré, mais assem­blé direc­te­ment au milieu du cadre déjà assem­blé, en uti­li­sant une fine lame pour assu­rer un léger écart gauche-droite. Il est éga­le­ment impor­tant de s’as­su­rer que les deux butées ain­si ajou­tées ne touchent ni le sol (pour celle de devant), ni la balance (pour celle de derrière).

À l’u­sage, ce repose-pieds fonc­tionne par­fai­te­ment. Le dévers n’est pas trop impor­tant, on n’ob­serve pas de risque de bas­cule vers l’avant.

Astuce pour faciliter la lecture

Der­nier point, mais pas des moindres, le logi­ciel de la balance est conçu pour allu­mer l’é­cran dès que l’on s’ins­talle sur la balance. Une fois la mesure réa­li­sée, il affiche le poids pen­dant quelques secondes avant d’é­teindre l’é­cran. Ce der­nier ne se ral­lume qu’à condi­tion que l’on se retire de la balance puis qu’on s’y repositionne.

Je n’a­vais pas iden­ti­fié ce pro­blème au début, et il s’est avé­ré assez contrai­gnant, car quand on aide la per­sonne à s’ins­tal­ler, on ne peut pas regar­der l’é­cran en même temps, et une fois que tout est réglé, l’é­cran est déjà éteint.

J’ai d’a­bord ima­gi­né dépor­ter les 3 piles AAA dans un boî­tier accom­pa­gné d’un inter­rup­teur pour per­mettre d’al­lu­mer la balance à dis­tance. Mal­heu­reu­se­ment, quand on ral­lume la balance avec un poids déjà posi­tion­né des­sus, il ne ral­lume pas l’écran.

J’ai fina­le­ment trou­vé une autre solu­tion, pour contour­ner ce pro­blème : le pèse-per­sonne dis­pose sous la balance d’un bou­ton per­met­tant par pres­sions suc­ces­sives de chan­ger l’u­ni­té d’af­fi­chage (kg, livre, stone). Or, quand on active ce bou­ton pen­dant que l’é­cran est éteint, à la pre­mière pres­sion la balance allume l’é­cran sans chan­ger l’unité. 

La seule dif­fi­cul­té était alors de don­ner accès à ce bou­ton situé sous la balance, alors que la garde n’est que de quelques mil­li­mètres. J’ai com­men­cé par modi­fier le bou­ton en l’a­gré­men­tant d’un cha­peau fait d’un disque de punaise métal­lique, puis j’ai détour­né une cuillère en la redres­sant, afin de faire un levier facile à mani­pu­ler pour pres­ser sur le bouton.

On peut noter que cette astuce per­met éga­le­ment de mesu­rer le poids du com­bi­né chaise + cadre à vide (dans mon cas 8,9kg), afin de le sous­traire à chaque pesée réa­li­sée avec le dispositif.

Saucisse Records #04

Début décembre, Sau­cisse Records, le fameux col­lec­tif élec­tro­nique d’ex­pé­ri­men­ta­tion sonore à géo­mé­trie variable et topo­lo­gie convexe s’est réuni pour une ces­sion de 24 heures dans les murs du pôle 22 bis, sur l’in­vi­ta­tion de Radio Cam­pus Cler­mont.

La ses­sion a été dif­fu­sée sur Radio Cam­pus Cler­mont, mais aus­si Radio­cra­tie et Radio­su­peyres. J’ai pro­fi­té d’un peu de temps pour mettre en ligne sur un site tout neuf l’ar­chive de cette ses­sion, ain­si que de la ses­sion pré­cé­dente, dont j’a­vais déjà par­lé ici. Les supers visuels sur le site ont été réa­li­sés par Nawk.

Nous pren­drons bien sûr le temps d’a­li­men­ter le site dans les temps pro­chains, avec les archives des ses­sions 1 et 2, mais aus­si avec les pro­chaines sessions.

Capture d'écran du site Saucisse Records: saucisse-records.radiocratie.com/
Ren­dez-vous sur saucisse-records.radiocratie.com pour retrou­ver tout ça !

La radio des tas

Après plu­sieurs années sans émis­sion sur Radio Cam­pus Cler­mont, je reprend le che­min des ondes avec la bande la plus cool du monde pour une nou­velle émis­sion : la radio des tas.

Nous sommes cinq : Auré­lie, Cécile, Lise, Thier­ry et moi-même. La ligne édi­to­riale de cette émis­sion n’est pas très simple à défi­nir, peut-être Thier­ry dirait que c’est une émis­sion de gau­chistes. En tout cas, on parle de trucs qui nous inté­ressent, nous font réagir, des choses qu’on a envie de partager. 

On a écrit cette petite pré­sen­ta­tion, qui donne le ton :

C’est clai­re­ment une envie de sor­tir du cadre, et de tout reprendre à zéro qui a fait naître la Radio des tas. On prend l’antenne de Radio Cam­pus tous les deuxièmes mar­dis du mois de 21h à 22h. L’idée est de sor­tir du pla­card à covid pour révé­ler qu’en fait, on est sociaux, on peut réflé­chir, ana­ly­ser et par­ta­ger nos réflexions. On va ten­ter de par­ti­ci­per à y voir plus clair, ne pas se noyer dans la conspi, l’anxiété, la dép. Se faire du bien en étant vivant, en réflé­chis­sant, en rigo­lant aussi.

l’é­quipe de la radio des tas

Quelques chro­niques s’ins­tallent sur plu­sieurs épi­sodes, comme la chro­nique sur la chourse pro­po­sée par Thier­ry, la chro­nique à la source où Jor­di raconte au micro de Cécile la génèse et l’his­toire des mythes du néo-libé­ra­lisme, ou encore l’é­ta­gère que dalle, où je par­tage une lec­ture qui m’a marqué.

L’étagère que dalle

Dans la pre­mière émis­sion, j’a­vais très envie de par­ler du livre où sont les « gens du voyage », inven­taire cri­tique des aires d’accueil, de William Acker. L’auteur y raconte la vio­lence d’état et vio­lence sys­té­mique que vivent les Voya­geurs et Voya­geuses, que l’administration appelle « gens du voyage ». Les aires d’accueil, seuls lieux de halte auto­ri­sées, ne sont pré­sentes que dans 6% des com­munes de France, inter­di­sant de fait aux Voya­geurs et Voya­geuses 94% du territoire.

Dans la deuxième émis­sion, j’ai sui­vi le fil de La pri­va­ti­sa­tion numé­rique, désta­bi­li­sa­tion et réin­ven­tion du ser­vice public, de Gilles Jean­not et Simon Cot­tin-Marx, publié en 2022 aux édi­tions Rai­sons d’agir. Les auteurs y décor­tiquent les méca­nismes qui font cette pri­va­ti­sa­tion, laquelle dépasse lar­ge­ment la vente ou de la mise en concur­rence des entre­prises publiques. Bla­bla­car, Google Maps, Doc­to­lib, Stop­Co­vid, voi­ci quelques exemples qui illus­trent ces méca­nismes. Mais cer­tains acteurs, fonc­tion­naires ou asso­cia­tions, tentent de pro­po­ser des alter­na­tives. On pense ici aux Com­muns entre l’IGN et OpenS­treet­Map, ou encore à Fra­ma­soft, ou la Qua­dra­ture du Net.

Technique

Pour la pre­mière fois, j’ai annon­cé offi­ciel­le­ment par­ti­ci­per à réa­li­ser la tech­nique de l’é­mis­sion, ce qui jus­qu’à pré­sent m’ef­frayait au plus haut point. Mais après deux émis­sions, ça com­mence déjà à aller mieux.

Et comme une émis­sion de radio ne vient jamais seule, on a ins­tal­lé un petit word­press des familles, et on l’a enri­chie de fonc­tion­na­li­tés pod­cast grâce à l’ex­ten­sion Serious­ly Simple Pod­cas­ting, pour laquelle j’ai déve­lop­pé un petite exten­sion sup­plé­men­taire bien pra­tique, SSP set­po­si­tion, qui per­met d’a­jou­ter à un épi­sode des liens marque-page pour aller direc­te­ment écou­ter une chro­nique. Vous retrou­ve­rez tout ça sur le site de l’é­mis­sion, à l’a­dresse laradiodestas.org. Mer­ci à Thier­ry Toth pour les visuels !

L’é­mis­sion est d’ailleurs dis­po­nible sur la plu­part des pla­te­formes de pod­cast, n’hé­si­tez donc pas à vous y abonner !

Une ville, ça devrait être fait pour y vivre

J’ai régu­liè­re­ment une dis­cus­sion avec les per­sonnes défen­dant l’ha­bi­ter à la cam­pagne, qui sont convain­cues que la ville n’est pas une solu­tion sou­te­nable et com­pa­tible avec une pen­sée éco­lo­giste. Mais ce qui res­sort tou­jours de ces dis­cus­sions, c’est que ce point de vue s’ar­que­boute sur un sta­tut-quo. Puisque les usages col­lec­tifs actuels et de la ville sont incom­pa­tibles avec une vie décrois­sante, la seule solu­tion est de réin­ves­tir les zones rurales.

On com­prend l’ar­gu­ment, mais pour plein de rai­sons, je le trouve limité. 

Sortir de l’opposition dogmatique à la ville comme solution à vivre

Tout d’a­bord, ce sont ces mêmes rur­bains qui viennent avec leurs bagnoles den­si­fier le tra­fic des grandes villes. Ils ignorent ain­si la plu­part du temps dans leur rai­son­ne­ment la quan­ti­té de kilo­mètres de routes néces­saires à ce que leur solu­tion impose. Et même quand ils sont d’ac­cord pour se sépa­rer de leurs solu­tions indi­vi­duelles de mobi­li­té, ils ne confrontent pas leur vision à la den­si­té du réseau de voies de trans­port néces­saire à ce fonctionnement.

un espace rural rem­pli de champs, au loin la ville (image géné­rée par Stable Dif­fu­sion)

Ils conti­nuent de confron­ter la vision dys­to­pique d’une méga­lo­pole avec la douce vision buco­lique d’un pai­sible arrière-pays, oubliant au pas­sage que tant que l’hu­main s’é­tale, il empêche les autres espèces vivantes de s’é­pa­nouir. Car bien peu de ter­ri­toires sont aujourd’­hui de réels espaces de liber­té pour les espèces non asser­vies à l’hu­main. 1Sur une ques­tion connexe, je conseille la lec­ture de Bio­masse – une his­toire de richesse et de puis­sance, de Benoît Davi­ron, publié aux édi­tions Quæ en 2020. 

Je suis convain­cu qu’il est néces­saire de repen­ser la ville et l’u­sage que nous fai­sons de nos dépla­ce­ments, pour pré­ser­ver au maxi­mum de l’empreinte humaine les ter­ri­toires néces­saires à l’é­pa­nouis­se­ment d’une bio­di­ver­si­té non pro­duc­tive pour l’hu­main. Et pour cela, il faut redon­ner à la ville les moyens d’être un espace à vivre.

Mettre fin à l’arrogance automobile

Quand on regarde l’es­pace urbain de manière objec­tive, par exemple avec le super outil The arro­gance of space, on constate qu’une quan­ti­té très impor­tante de la sur­face des villes est consa­crée aux véhi­cules moto­ri­sés individuels.

Sur une photo vue du ciel, un carrefour urbain, où de petits carrés colorés indiquent l'espace occupé par le bâti (jaune), l'espace piéton (bleu), et l'espace automobile (rouge). On constate que le piéton a bien peu de place pour circuler.
Un car­re­four typique de Cler­mont-Fer­rand, où la bagnole est reine. Une image pro­po­sée par Mathieu Chas­si­net sur twit­ter, grâce à l’ou­til the arro­gance of space.

L’au­to­mo­bile omni­pré­sente, c’est un vrai fléau pour la ville et pour les humains qui y vivent. Sur ce sujet, je vous invite à écou­ter le pod­cast Bagnole City, réa­li­sé par Auré­lie du cri de la girafe.

La dépen­dance col­lec­tive que nous avons aux dépla­ce­ments quo­ti­diens impo­se­ra cer­tai­ne­ment pen­dant encore un long moment que la ville soit tra­ver­sée par des moyens de loco­mo­tion. Plu­sieurs pistes existent, évi­dem­ment, pour en dimi­nuer l’empreinte spa­tiale et éco­lo­gique. On pense bien sûr aux trans­ports en com­muns, à la bicy­clette, à la marche. Mais il faut pour ça que la ville se trans­forme. C’est un vaste virage dans l’u­sage des espaces, et pour l’ins­tant cela semble dif­fi­cile à imprimer.

Le végétal dans la ville

Mais pour que la ville soit réel­le­ment un espace à vivre, il faut qu’elle évo­lue aus­si sur d’autres points. Et si les espaces dédiés aux voi­tures se réduisent petit à petit, on peut ima­gi­ner plein de choses. Pen­dant long­temps, la ville et ses fau­bourgs étaient culti­vés : arbres frui­tiers, jar­dins indi­vi­duels, cultures pro­fes­sion­nelles, espaces communaux. 

La ville d’au­jourd’­hui est bien peu verte (il a fal­lut faire place à la bagnole), et ces arbres vont bien mal, comme le raconte David Happe dans son der­nier livre Au che­vet des arbres, récon­ci­lier la ville et le végé­tal (le mot et le reste, 2022). En rédui­sant l’es­pace des­ti­né aux bagnoles, on ima­gine pou­voir aus­si redon­ner de la place au végétal.

Quels moyens avons-nous d’ob­ser­ver ces évo­lu­tions ? OpenS­treet­Map est un bon outil de veille col­lec­tive sur les espaces publics et la pré­sence de végé­taux. En choi­sis­sant un ren­du appro­prié, on peut consul­ter cette base de don­nées géo­gra­phique en fil­trant les objets pour ne rete­nir que les arbres.

Les arbres réfé­ren­cés dans OpenS­treet­Map autour du centre de Clermont-Ferrand

On voit qu’il manque encore beau­coup d’in­for­ma­tions, comme l’es­sence des arbres des rues, places et jar­dins publics. Mais OpenS­treet­Map est une base de don­nées évo­lu­tive et contri­bu­tive, alors on peut orga­ni­ser des car­to­par­ties arbo­ri­coles pour amé­lio­rer ces des­crip­tions, voire pour­quoi pas dans une démarche de science par­ti­ci­pa­tive en faire un obser­va­toire du vivant et de l’é­tat de san­té des arbres.

Au delà d’ob­ser­ver, que peut-on faire ? Peut-on inflé­chir les poli­tiques de béton­ni­sa­tion locales ?

On passe à l’action !

Sans être une solu­tion révo­lu­tion­naire, de petits gestes sont ima­gi­nables. Il y a quelques années, on voyait les bacs à légumes des incroyables comes­tibles pous­ser à Cler­mont-Fer­rand. On regarde aus­si les expé­ri­men­ta­tions de végé­ta­li­sa­tion qui suivent la démarche légale du per­mis de végé­ta­li­ser mis en place par Cler­mont Auvergne Métro­pole, comme dans plein d’autres grandes villes. La plu­part de ces ini­tia­tives sont orne­men­tales, mais sont peut-être les graines d’une muta­tion, où enfin on arrê­te­ra de désher­ber à tout prix.

J’ai aus­si décou­vert récem­ment l’exis­tence à Paris, aux États-Unis et un peu par­tout de la guer­rilla des gref­feurs. Il s’a­git ici de gref­fer des frui­tiers sur les arbres de la ville, pour leur faire pro­duire des fruits.

https://www.wedemain.fr/ralentir/la-guerilla-des-greffeurs-veut-rendre-les-villes-comestibles/

Et si on lan­çait l’i­ni­tia­tive autour de nous ?

La fin de la muraille

Il y a quelques années, je pos­tais sur ce blog des pho­tos d’un bâti­ment aban­don­né, l’hôpi­tal sana­to­rium Sabou­rin. Après une réha­bi­li­ta­tion, ce bâti­ment emblé­ma­tique accueille aujourd’­hui l’é­cole d’ar­chi de Cler­mont. C’est pro­ba­ble­ment le fait qu’il ait été clas­sé qui l’a pré­ser­vé de la démolition.

À l’autre bout de Cler­mont, au sud, un bâti­ment n’a pas eu cette chance. Il a pour­tant accueilli de pas mal de nou­veaux arri­vants en Auvergne. C’est un bâti­ment qui a mar­qué la vie de nom­breuses per­sonnes. Radio Cam­pus y avait tour­né une balade sonore, la biblio­thèque des glyphs ; l’AM­TA y avait tour­né un car­net sonore, plein de la mémoire des habi­tants et habi­tantes ; La Mon­tagne a régu­liè­re­ment envoyé ses jour­na­listes racon­ter la vie de la muraille, en immer­sion avec les der­niers habi­tants de la Muraille de Chine à Cler­mont-Fer­rand.

Et aujourd’­hui, après la démo­li­tion de la pre­mière tour du site, c’est le début du déman­tè­le­ment du bâti­ment prin­ci­pal. Voi­ci donc quelques pho­tos de ce jour qui montrent le début du chantier.

Une pelle méca­nique et des gra­vats en bas de la Muraille de Chine.
Un monte-charge ins­tal­lé sur le flanc du bâtiment.
Une benne de col­lecte de déchets au milieu des gravats.
Benne pour les déchets, gra­vats et monte-charge au pied du bâtiment.
La Muraille de Chine, où régu­liè­re­ment on a com­men­cé à per­cer des trous dans le pre­mier étage.

Depuis le parc, vue en contre-plon­gée sur le bâti­ment qui a déjà per­du toutes ses boiseries.

Mise à jour : depuis quelques jours, on peut aus­si écou­ter Murs-Mûrs, la bande du pro­jet de labo théâ­tral lan­cé par la com­pa­gnie La Trans­ver­sale sur le quar­tier Saint Jacques de Cler­mont-Fer­rand en 2019. 

Synthétiseurs expérimentaux

À l’ap­proche de la pro­chaine édi­tion du bœuf élec­tro­nique Sau­cisse Records, j’ai com­men­cé à repé­rer quelques outils de syn­thèse qui per­mettent d’ex­plo­rer la pro­duc­tion de matière sonore d’une manière inté­res­sante et ludique. Mon cri­tère était que cela fonc­tionne avec GNU/Linux, éven­tuel­le­ment en web, de pré­fé­rence capable de fonc­tion­ner avec jack, de sorte à pou­voir récu­pé­rer dans ardour le son géné­ré, et ain­si pou­voir l’en­ri­chir à la volée de trai­te­ments sup­plé­men­taires.

Je suis bien sûr atti­ré par la syn­thèse modu­laire, qu’elle soit vir­tuelle ou maté­rielle, mais la courbe d’ap­pren­tis­sage semble impor­tante, et j’a­vais envie en pre­mier lieu de trou­ver des dis­po­si­tifs plus simples à prendre en main.

Pink Trombone

L’an­née der­nière, j’a­vais pas mal joué avec Pink Trom­bone, l’ou­til de syn­thèse de son pho­na­toire. L’in­ter­face pré­sente une coupe de la bouche et du nez de côté, et pro­pose de jouer avec la forme de la bouche, la posi­tion de la langue, et les dif­fé­rents autres para­mètres qui pilotent la pro­duc­tion de son par la voix, via le clic. Bien sûr, c’est un syn­thé­ti­seur plu­tôt simple et naïf, mais il per­met de faire déjà pas mal de chose.

Comme c’est un syn­thé­ti­seur, on peut aus­si le pous­ser au delà de ses limites, et réus­sir à pro­duire du son pas pré­vu par le simu­la­teur, c’est rigolo :

Pink Trom­bone en action, d’a­bord cal­me­ment, puis de manière un peu énervée.

PixelSynth

Cette année, l’un des pre­miers outils avec lequel j’ai com­men­cé à joué, c’et Pixel­Synth. Le prin­cipe pour­rait un peu faire pen­ser à raw­do­den­dron, cet outil de syn­thèse que l’a­vais fabri­qué il y a quelques temps pour conver­tir une image en son, et réciproquement.

Pixel­Synth a lui l’a­van­tage de pro­po­ser une inter­face inter­ac­tive, où l’on voit pen­dant la géné­ra­tion du son la lec­ture de l’i­mage scan­née de gauche à droite. L’i­mage est inter­pré­tée en niveau de gris, les points les plus lumi­neux déclen­chant un son dont la hau­teur dépend de la posi­tion du pixel dans l’axe vertical.

L’in­ter­face épu­rée de Pixel­Synth, où une image en noir et blanc repré­sen­tant un ciel nua­geux et noc­turne est grif­fée de trois traits. La ligne rose ver­ti­cale est inter­rom­pue à l’en­droit où l’i­mage est très lumineuse.

L’in­ter­face per­met de chan­ger d’i­mage, d’en char­ger une per­son­nelle, et d’a­jou­ter des traits blancs conti­nus en forme libre, pour ali­men­ter le son géné­ré d’une série de notes en pro­gres­sion contenue.

Ce mode de géné­ra­tion de son est clai­re­ment ins­pi­ré du syn­thé­ti­seur his­to­rique ANS, conçu entre 1937 et 1957 par l’in­gé­nieur russe Evge­ny Murzin.

Virtual ANS

On trouve d’ailleurs d’autres pro­jets qui se réclament expli­ci­te­ment de l’hé­ri­tage de l’ANS, avec Vir­tual ANS, qui dans sa ver­sion 3 fonc­tionne par­fai­te­ment sous GNU/Linux.

L’in­ter­face est assez ludique, elle per­met de des­si­ner des formes qui ser­vi­ront ensuite à jouer des sons avec la même méca­nique de dépla­ce­ment de la barre de lec­ture, et de hau­teur de note sui­vant la posi­tion ver­ti­cale. Ne nom­breuses pos­si­bi­li­tés de des­sin sont offertes, on peut super­po­ser des calques, et les para­mètres per­mettent de régler le com­por­te­ment glo­bal de la lecture. 

Une démo de Vir­tual ANS

On se prend très vite au jeu, les pos­si­bi­li­tés étant mul­tiples, com­bi­nant les plai­sirs du des­sin à celui de la syn­thèse de son. Les dégra­dés per­mettent de pro­duire les nappes, et les mar­queurs de temps pré­cis invitent à explo­rer les pos­si­bi­li­tés ryth­miques de l’ou­til. Très amusant !

Frontières

Fron­tières est une reprise libre non offi­cielle d’un syn­thé­ti­seur conçu par Chris Carl­son, Bor­der­lands. Elle fonc­tionne sous GNU/Linux, sur une approche com­plè­te­ment dif­fé­rente d’ANS.

Ici, on posi­tionne dans l’es­pace des échan­tillons de sons (samples), puis on place des nuages sur l’es­pace, qui régu­liè­re­ment pro­duisent un évé­ne­ment. Chaque par­ti­cule, posi­tion­née dans l’es­pace, pro­duit un petit extrait de son en le pui­sant dans les échan­tillons posi­tion­nés sur l’es­pace plan.

On peut alors pilo­ter plein de choses : tra­jec­toires et formes des nuages, enve­loppe, aléa­toire, super­po­si­tion des grains, ajouts de déclencheurs…

Un exemple d’u­ti­li­sa­tion de Frontières

On peut sépa­rer cha­cun des nuages sur une sor­tie jack dif­fé­rente, et ensuite uti­li­ser ardour par exemple pour y ajou­ter des effets sup­plé­men­taires… Toute une aventure :)

Communications scientifiques et techniques

Cela fai­sait plu­sieurs années que je n’a­vais pas eu l’oc­ca­sion de m’é­loi­gner de Cler­mont-Fer­rand pour par­ti­ci­per à des ren­contres scien­ti­fiques. Ces der­nières années n’é­taient pas pro­pices aux ren­contres, et beau­coup de choses se pas­saient en visio.

Cette année, je suis allé pré­sen­ter avec les gens de mon équipe Com­pas plu­sieurs tra­vaux en cours ou récem­ment réa­li­sés, d’une part à la ren­contre annuelle des contri­bu­teurs et contri­bu­trices à OpenS­treet­Map France (SOTM-fr), et d’autre part à la confé­rence annuelle de l’Asso­cia­tion of Geo­gra­phic Infor­ma­tion Labo­ra­to­ries in Europe (AGILE).

La pre­mière inter­ven­tion que j’ai pro­po­sé à SOTM don­nait à voir un état des lieux des don­nées ouvertes dis­po­nibles pour décrire l’ac­ces­si­bi­li­té. Après avoir fait le tour des bases de don­nées publiques en cours de construc­tion (géo­stan­dard acces­si­bi­li­té CNIG, accès libre), j’ai pré­sen­té ce qu’O­penS­treet­Map contient sur cette pro­blé­ma­tique, et racon­té com­ment nous pour­rions tra­vailler pour amé­lio­rer ces données :

Open­Da­ta pour l’accessibilité

Un peu plus tôt, j’é­tais invi­té par Jean-Louis Zim­mer­mann à par­ti­ci­per à sa pré­sen­ta­tion, inti­tu­lée « Com­prendre l’ac­ces­si­bi­li­té et la car­to­gra­phier ». Nous y avons racon­té com­ment une base de don­nées géo­gra­phique peut être un outil de recen­se­ment des dis­po­si­tifs d’ac­ces­si­bi­li­tés exis­tants (ou non), com­ment la séman­tique d’O­penS­treet­Map peut ser­vir de sup­port et être encore éten­due pour modé­li­ser ces infrastructures :

Com­prendre l’ac­ces­si­bi­li­té et la cartographier

Avec Jéré­my Kals­ron et Samuel Brai­keh, nous avons éga­le­ment pré­sen­té les avan­cées du pro­jet ANR ACTIV­map, qui per­met de pro­duire des cartes inter­ac­tives et en relief à par­tir des don­nées d’O­penS­treet­Map. En assem­blant le tra­vail des dif­fé­rents cher­cheurs impli­qués dans le pro­jet, nous pro­po­sons de géné­rer des repré­sen­ta­tions tac­tiles et sonores de car­re­fours, pour en faci­li­ter la com­pré­hen­sion par une lec­ture en autonomie :

Pro­duc­tion de cartes inter­ac­tives pour défi­cients visuels à par­tir d’OpenStreetMap

Cette chaîne de trai­te­ment part d’une pre­mière brique, l’i­den­ti­fi­ca­tion à par­tir des don­nées du péri­mètre et de la struc­ture d’un car­re­four. J’ai ain­si pro­po­sé cette année une méthode ori­gi­nale pour répondre à cette ques­tion, et c’est ce que j’ai pré­sen­té à AGILE 2022. La pré­sen­ta­tion n’a pas été fil­mée, mais vous pou­vez retrou­ver mon article ain­si que le code source asso­cié en libre accès :

Pre­mière page de l’ar­ticle « What are inter­sec­tions for pedes­trian users ? »

Cet été, nous pour­sui­vons au LIMOS ces tra­vaux qui visent à rendre com­pré­hen­sible et lisible les espaces publics urbains à toutes et tous. Affaire à suivre !

Étude de l’accessibilité de la place royale

En tra­ver­sant régu­liè­re­ment la ville avec ma fille qui uti­lise un fau­teuil rou­lant, j’ai com­men­cé à affi­ner ma com­pré­hen­sion de l’ac­ces­si­bi­li­té de l’es­pace urbain. La modé­li­sa­tion de ces infra­struc­tures est d’ailleurs deve­nu l’un de mes sujets d’é­tude.

Afin d’illus­trer ce que je per­çois de ces espaces, j’ai pro­po­sé sur twit­ter un fil consa­cré à l’é­tude de l’une des places du pla­teau cen­tral à Cler­mont-Fer­rand, que je tra­verse très régu­liè­re­ment. Elle se situe dans ans ce quar­tier com­mer­çant, tou­ris­tique et rési­den­tiel qu’est l’hy­per-centre de Cler­mont-Fer­rand, aus­si appe­lé pla­teau central.

 vue 3D aérienne d’un carrefour urbain. Au sol, un rond de peinture blanche de plus de 2 mètres de diamètre matérialise le giratoire. Des arbres, des voitures, et des bâtiments entourent de près le carrefour.
Vue 3D de la place royale (image http://3d.craig.fr/viewer/)

Place impor­tante, elle connecte la place Sugny vers Jaude, la place de la Vic­toire, la rue Mas­sillon vers les petites rues du vieux centre, la rue ter­rasse et la rue Saint-Genès, très commerçantes.

chacune des rues est identifiée sur une vue aérienne
image @CRAIG 2019

On iden­ti­fie deux pas­sages pié­tons maté­ria­li­sés, un pour fran­chir la place Sugny, l’autre pour tra­ver­ser la rue Mas­sillon. Le pas­sage pié­ton per­met­tant de tra­ver­ser la rue Saint-Genès se situe quelques dizaines de mètres en amont. Un des ter­ri­toires pri­vi­lé­gier des inci­vi­li­tés automobiles…

Illus­tra­tion de l’in­ci­vi­li­té auto­mo­bile (#GCUM)

En terme d’accessibilité, la place Sugny est très en pente. L’un des trot­toirs com­mence par un esca­lier ou par un trot­toir étroit entre un mur et des voi­tures. L’autre trot­toir impose de fran­chir l’un des spots de par­king sau­vage #GCUM les plus pri­sés du centre-ville.

deux photos rehaussés de traits jaunes pointillés représentant les parcours possibles sur les trottoirs, et d’une zone jaune pour le stationnement GCUM.
Les trot­toirs de la place Sugny sont peu accessibles

Le pas­sage pié­ton per­met­tant de tra­ver­ser la place Sugny est d’ailleurs sou­vent impos­sible à uti­li­ser, les #GCUM ayant pris l’habitude de le consi­dé­rer comme une zone de sta­tion­ne­ment. Mais même sans sta­tion­ne­ment, le dévers impor­tant rend très dif­fi­cile son accès.

Illus­tra­tion d’un sta­tion­ne­ment #CGUM
dévers représenté par un angle
Le dévers impor­tant de la tra­ver­sée pié­tonne place Sugny

Dans ce virage, les #GCUM masquent sou­vent les pié­tons, qui lorsqu’ils s’engagent mal­gré tout sur la chaus­sée prennent sou­vent le risque de se faire écra­ser, car ici aus­si, ça roule vite et mal­adroi­te­ment, pour négo­cier la grande pente en mon­tée, et pour négo­cier la sor­tie de cette place encombrée.

On voit donc que la place Sugny et la rue ter­rasse sont peu acces­sibles, de même que le trot­toir cou­vert par les arcades de la rue Saint-Genès. Ces voies de cir­cu­la­tion pié­tonnes sont qua­si­ment décon­nec­tées des autres rues au niveau de la place royale. Et je n’ai même pas par­lé de l’encombrement de la rue ter­rasse, infran­chis­sable en fau­teuil quand la nuit tombe et que les ter­rasses sont de sortie.

par un schéma, on décrit les impossibilités de cheminer évoquées dans le post
Sché­mas de la non acces­si­bi­li­té des che­mi­ne­ments à l’ouest de la place

Pre­nons un peu de recul, main­te­nant qu’on a vu la non acces­si­bi­li­té à l’ouest pour regar­der ce qui se passe au nord et à l’est.

vu d’ensemble du carrefour avec photos illustrant les différentes traversées
Zones de che­mi­ne­ments pié­tons autour de la place royale

Le deuxième pas­sage pié­ton de la place, qui tra­verse la rue Mas­sillon est fonc­tion­nel, même si les sta­tion­ne­ments intem­pes­tifs sur les empla­ce­ments mar­qués en jaune (sta­tion­ne­ment inter­dit) rendent la co-visi­bi­li­té assez difficile.

Illus­tra­tion par un tweet de la co-visibilité
une voiture stationnée sur un emplacement interdit empêche la co-visibilité des piétons et automobilistes
Mau­vaise co-visi­bi­li­té du pas­sage pié­ton tra­ver­sant la rue Massillon

Conti­nuons avec la der­nière tra­ver­sée, celle de l’entrée de la place de la Vic­toire. Le trot­toir de gauche est tout sim­ple­ment infran­chis­sable. Une alter­na­tive consis­te­rait à emprun­ter la chaus­sée jusqu’au début de la place Sugny, mais on a déjà dit que c’était un espace de choix des #GCUM.

Accès impos­sible.

photo d’un trottoir infranchissable
Un trot­toir infranchissable

On peut aus­si ima­gi­ner pour­suivre le long du trot­toir pour trou­ver plus loin un moyen de fran­chis­se­ment. Effec­ti­ve­ment, un peu plus loin, on trouve un fran­chis­se­ment à niveau. Mais on tombe alors dans le royaume des ter­rasses, qui encombrent les espaces de cir­cu­la­tion publiques, ren­dant impos­sible le franchissement.

Peut-être un jour ces ter­rasses per­met­tront le pas­sage des usa­gers pié­tons de la place
 les terrasses rendent impossible la traversée sur la place de la Victoire.
Le pas­sage à niveau encom­bré de terrasses

À noter qu’une fois enga­gés sur la place de la vic­toire depuis le trot­toir de droite, on est très vite contraints de rejoindre la chaus­sée pavée, laquelle est bor­dée d’un côté par les ter­rasses, de l’autre par une marche de plus de 10 cm pour rejoindre le milieu de la place. Si une voi­ture arrive, t’es foutu.

une rue piétonne bordée d'un haut trottoir et de terrasses
Rue pié­tonne, véri­table canyon urbain pour les usa­gers en fau­teuil roulant

En conclu­sion, voi­ci donc une place qua­si­ment infran­chis­sable, peu importe d’où l’on vienne.

un plan récapitulatif de tous les trajets impossibles aux abords de cette place.

Des­crip­tion : un plan réca­pi­tu­la­tif de tous les tra­jets impos­sibles aux abords de cette place.

Alors bien sûr, j’ai sim­pli­fié. Je n’ai pas par­lé des revê­te­ments des trot­toirs sou­vent très mau­vais, des dalles man­quantes, des nom­breux dévers inutiles, des auto­mo­biles qui foncent dans les aires pié­tonnes où il n’y a pas de trot­toir refuge. Les abords de cette place sont par­ti­cu­liè­re­ment impratiquables.

À bien­tôt pour une nou­velle chro­nique de la non acces­si­bi­li­té ordinaire !

Suivre l’actualité d’une maladie rare

Ma fille est tou­chée par une mala­die géné­tique rare, qui entraîne beau­coup de consé­quences sur sa san­té et sur le quo­ti­dien, comme j’en ai notam­ment par­lé dans le pod­cast Quand même pas, Papa !.

On peut par­fois se sen­tir dému­ni mal­gré l’ac­com­pa­gne­ment des pro­fes­sion­nels qui entourent notre proche malade, et être un peu per­dus quand il s’a­git de com­prendre la mala­die, et de suivre l’a­van­cée des prises en charge médi­cales et des avan­cées de la recherche.

Dans cet article, je raconte com­ment je pro­cède pour me tenir infor­mé de ces actua­li­tés, afin d’y pui­ser des idées d’ac­com­pa­gne­ment et d’a­mé­na­ge­ments pour ma fille, mais aus­si pour prendre du recul par rap­port au quo­ti­dien, en regar­dant ce que les scien­ti­fiques et méde­cins apprennent régu­liè­re­ment sur la maladie.

Identifier les sources d’information utiles

Faire une veille sur les avan­cées d’une mala­die, ça n’est jamais simple. D’une part parce que l’in­for­ma­tion est épar­pillée à plein d’en­droits, mais aus­si parce que ces sources sont sou­vent très tech­niques, scien­ti­fiques, poin­tues. Plu­tôt que de cher­cher à tout lire, il est pré­fé­rable d’iden­ti­fier quelques sources qui font un tra­vail de syn­thèse et de sélec­tion de l’in­for­ma­tion.

On peut par exemple repé­rer et suivre les publi­ca­tions des asso­cia­tions natio­nales qui regroupent des per­sonnes direc­te­ment ou indi­rec­te­ment concer­nées par la mala­die. Dans le cas de la mala­die de ma fille, il y a l’as­so­cia­tion fran­çaise Vaincre les Mala­dies Lyso­so­males, l’as­so­cia­tion anglaise BDFA, ou encore l’as­so­cia­tion amé­ri­caine BDSRA. Par­fois ces asso­cia­tions sont regrou­pées en fédé­ra­tion inter­na­tio­nale, qui peut être plus ou moins active. Pour la mala­die de ma fille, on repère la Bat­ten Disease Inter­na­tio­nale Alliance, mais qui n’est pas très active.

Cer­taines équipes de recherches ou centres cli­niques spé­cia­li­sés pro­posent des sites inter­net regrou­pant une infor­ma­tion fiable et com­plète sur la mala­die. Dans mon cas, je peux par exemple consul­ter le site NCL res­source, ani­mé par une cher­cheuse (Sara Mole) spé­cia­li­sée sur la ques­tion, ou encore NCL-Net, ali­men­té par deux cher­cheurs et pra­ti­ciens hos­pi­ta­liers (Alfried Kohl­schüt­ter et Ange­la Schulz).

Avec ces quelques sources, on peut suivre effi­ca­ce­ment l’ac­tua­li­té de la mala­die. Mais si on veut aller plus loin, on peut aus­si regar­der régu­liè­re­ment ce que publient les labo­ra­toires qui tra­vaillent sur ces mala­dies, comme Ami­cus The­ra­peu­tics dans le cas de la mala­die de Batten.

Pour le sui­vi et la prise en charge quo­ti­dienne, on peut trou­ver de l’aide et des idées auprès des asso­cia­tions de proches aidants, ou encore en sui­vant les publi­ca­tions d’é­quipes spé­cia­li­sées dans la veille sur ces ques­tions, comme par exemple le centre de docu­men­ta­tion de l’É­quipe Relais Han­di­cap Rares d’Au­vergne Rhône-Alpes.

Il existe aus­si des par­ti­cu­liers qui font un tra­vail de veille et de syn­thèse, et qui publient sur inter­net ce tra­vail, comme par exemple le site que j’a­nime sur la mala­die de ma fille : https://cln.jmfavreau.info/.

S’organiser pour ne pas passer trop de temps

Une fois qu’on a iden­ti­fié les sources pos­sibles d’in­for­ma­tion, il faut s’or­ga­ni­ser pour les suivre. Beau­coup de ces sources sont en anglais, ce qui est un frein à la com­pré­hen­sion. Il existe heu­reu­se­ment aujourd’­hui de très bons outils qui pro­posent une tra­duc­tion auto­ma­tique per­met­tant d’ac­cé­der à une ver­sion fran­çaise (un peu mal­adroite, mais fonc­tion­nelle) de ces docu­ments. Je pense par exemple à l’im­pres­sion­nant outil en ligne dee­pl : https://www.deepl.com/.

On peut ensuite iden­ti­fier les listes de dif­fu­sion dis­po­nibles, et s’y abon­ner. On reçoit ensuite régu­liè­re­ment un email, géné­ra­le­ment sous forme de news­let­ter, qui fait la syn­thèse de l’ac­tua­li­té de la mala­die. C’est ce que pro­posent par exemple BDFA, BDSRA, ou le centre de docu­men­ta­tion de l’é­quipe relais han­di­cap rare, des struc­tures citées plus haut. Une bonne pra­tique consiste alors ran­ger ces mes­sages dans un dos­sier dédié de sa boîte mail, soit en les dépla­çant à la main à la récep­tion, soit en créant des filtres pour que ces mes­sages se rangent auto­ma­ti­que­ment. On peut alors les consul­ter une fois par semaine ou par mois par exemple.

On peut aus­si repé­rer les pages face­book de ces dif­fé­rentes asso­cia­tions, et s’y abon­ner (en confi­gu­rant l’a­bon­ne­ment pour que les publi­ca­tions soient mon­trées en priorité).

Enfin, cer­tains sites inté­res­sants n’ont pas ces méca­nismes de noti­fi­ca­tion, et j’es­saye d’al­ler les consul­ter de temps en temps.

Il existe aus­si des outils comme les alertes des moteurs de recherche qui per­mettent d’a­voir régu­liè­re­ment une syn­thèse des pages inter­net récem­ment publiées sur un sujet, mais ça com­mence à faire beau­coup de trafic.

Faire la synthèse

Une fois qu’on s’est orga­ni­sés pour recueillir toutes ces infor­ma­tions, on peut s’or­ga­ni­ser pour en faire la syn­thèse. Pour ma part, c’est ce que je fais par exemple sur le site que j’a­li­mente sur la mala­die de Bat­ten, ou sur la page face­book dédiée. Mais ça peut aus­si être dans un docu­ment sur son ordi­na­teur, ou sur un cahier. Cela me per­met d’a­voir un endroit où retrou­ver toutes les infor­ma­tions qui m’ont sem­blé impor­tantes, et d’a­voir un moyen de les par­ta­ger à l’oc­ca­sion avec les per­sonnes qui s’in­té­ressent à la même maladie.

Je trouve aus­si impor­tant de par­ta­ger ces recherches avec d’autres per­sonnes. Dans mon cas, je par­tage cette veille scien­ti­fique avec ma sœur Éme­line Favreau, que je remer­cie ici pour son accom­pa­gne­ment depuis tou­jours. je trouve que les groupes pri­vés face­book sont aus­si de bons moyens pour par­ta­ger ces infor­ma­tions avec d’autres parents. Sur la mala­die qui foca­lise mon atten­tion, je suis ins­crit à plu­sieurs groupes en langue fran­çaise et anglaise, et nous y échan­geons à un rythme variable de plein de ques­tions liées à la mala­die. Un bon endroit pour par­ler de l’ac­tua­li­té, mais aus­si des choses concrètes de la vie ! Il faut tout de même ne pas oublier que les infor­ma­tions qui sont échan­gées dans ces groupes ne peuvent être consi­dé­rées comme des véri­tés, il est impor­tant à chaque fois de repé­rer les sources à l’o­ri­gine de ces infor­ma­tions, en fai­sant confiance aux infor­ma­tions issues d’ac­teurs de confiance (équipes de recherche, équipes médi­cales, etc).

Aller encore plus loin

Quand on est curieux, que l’on a du temps, et qu’on a l’ha­bi­tude de lire beau­coup d’ar­ticles scien­ti­fiques, on peut aus­si choi­sir de faire une veille scien­ti­fique com­plète sur la maladie. 

On s’in­té­resse alors aux pro­jets de recherche spé­cia­li­sés sur la ques­tion, dans mon cas comme le pro­jet BAT­cure qui était por­té par Sara Mole. Ou encore en iden­ti­fiant les confé­rences dédiées à cette mala­die, où les cher­cheurs viennent pré­sen­ter leurs avan­cées. Dans mon cas, il s’a­git de la confé­rence NCL, qui a lieu une fois tous les 18 mois.

On peut aus­si uti­li­ser les moteurs de recherche dédiés aux publi­ca­tions scien­ti­fiques, comme google scho­lar, et acti­ver des noti­fi­ca­tions sur les articles qui traitent de la maladie. 

Mais faire une telle veille demande énor­mé­ment de temps, et d’ex­per­tise, ce que tout le monde ne peut pas déployer. Heu­reu­se­ment, c’est le tra­vail assu­ré par les asso­cia­tions dont je par­lais en début d’ar­ticle. On peut donc leur faire confiance pour suivre toutes ces actua­li­tés et les par­ta­ger avec nous !

Vaccins, essais cliniques : ce que j’en comprends

Il y a quelques temps, je racon­tais sur ce blog ma par­ti­ci­pa­tion en tant que repré­sen­tant de proches de per­sonnes atteintes de la mala­die CLN à une réunion orga­ni­sée à l’A­gence Euro­péenne du médi­ca­ment, afin de par­ti­ci­per à l’é­va­lua­tion d’une demande faite par un labo­ra­toire, qui envi­sa­geait des essais cli­niques en vue d’une com­mer­cia­li­sa­tion d’un médi­ca­ment pour une variante de cette maladie.

Depuis que la mala­die de ma fille est connue, je m’in­té­resse à la recherche médi­cale, et à la manière dont les pro­duits phar­ma­ceu­tiques sont éva­lués, puis com­mer­cia­li­sés. J’ai résu­mé ces idées dans une page dédiée sur le site que je main­tiens au sujet de la mala­die de ma fille. J’ai aus­si pro­gres­si­ve­ment conso­li­dé mes connais­sances en bio­lo­gie cel­lu­laire, pour com­prendre les méca­nismes en jeu dans sa mala­die, ce que j’ai aus­si ten­té de vul­ga­ri­ser dans une page dédiée.

Je pro­pose donc dans cet article de for­mu­ler de manière posée et vul­ga­ri­sée com­ment fonc­tionne un essai cli­nique, et ce que les vac­cins sont par­mi les trai­te­ments médi­caux. En effet, les dif­fé­rentes dis­cus­sions que j’ai pu avoir ces der­niers mois me font pen­ser que beau­coup de per­sonnes n’ont pas eu l’oc­ca­sion d’a­voir accès à un résu­mé clair de ce qu’est un vac­cin, ou un essai clinique.

Les essais cliniques

Les essais cli­niques sont la der­nière phase dans la recherche médi­cale, quand on conçoit une solu­tion thé­ra­peu­tique. Elle arrive après les essais pré-cli­niques, les­quels sont géné­ra­le­ment réa­li­sés sur des tis­sus vivants plus ou moins com­plexes : tis­sus bio­lo­giques in vitro, espèces uni­cel­lu­laires, modèles ani­maux plus ou moins gros. 

Les essais cli­niques sont très enca­drés par les dif­fé­rentes agences des médi­ca­ments (aux États-Unis d’A­mé­rique, en Europe, etc), qui valident ou non les demandes des firmes, en se basant sur les résul­tats des étapes pré­cé­dentes pour vali­der ou non cha­cune des phases.

Ain­si, dans le cas du déve­lop­pe­ment d’une solu­tion thé­ra­peu­tique, on observe tou­jours les mêmes phases, que l’on peut repré­sen­ter par ce sché­ma. Évi­dem­ment, les durées sont ici don­nées à titre indi­ca­tif, et cor­res­pondent aux pra­tiques dans le cas géné­ral, hors pandémie.

Les dif­fé­rentes étapes dans le déve­lop­pe­ment d’une solu­tion thérapeutique

Sur cette frise chro­no­lo­gique, on retrouve les étapes suivantes :

  • La recherche pré-cli­nique : pen­dant cette étape, on part d’une idée ori­gi­nale, et on explore scien­ti­fi­que­ment tous les aspects de cette piste, depuis sa réa­li­sa­tion jus­qu’aux pos­sibles consé­quences non désirées. 
  • La pro­duc­tion et l’au­to­ri­sa­tion : une fois qu’une approche semble per­ti­nente, on se pré­pare aux essais cli­niques. Il faut pour cela pro­duire le trai­te­ment en assez grande quan­ti­té, et en paral­lèle obte­nir l’au­to­ri­sa­tion des auto­ri­tés natio­nales pour pra­ti­quer ces tests cliniques.
  • Pre­miers essais cli­niques, phase I et IIa : pen­dant cette pre­mière étape, on uti­lise un pro­to­cole très pré­cis pour tes­ter le trai­te­ment sur quelques patients. Dans cette étape, on étu­die la dose opti­male, et les pos­sibles effets secon­daires non désirés.
  • Essais cli­niques, phase IIb et III : pen­dant cette deuxième étape, on uti­lise un pro­to­cole plus large pour tes­ter le trai­te­ment sur un nombre plus impor­tant de patients. Dans cette étape, on com­pare l’ef­fi­ca­ci­té du trai­te­ment, par rap­port à d’autres solu­tions, ou à un placebo. 
  • Démarches pour l’ob­ten­tion d’une licence de com­mer­cia­li­sa­tion : cette étape est spé­ci­fique à chaque pays ou union de pays, et prend géné­ra­le­ment une année.

Ain­si, quand on entend que les dif­fé­rents vac­cins contre le COVID sont en phase III, et donc n’ont pas encore été tes­tés, il s’a­git là d’une mau­vaise inter­pré­ta­tion de ces dif­fé­rentes étapes : la phase I et II, ser­vant à éva­luer les effets secon­daires et à ajus­ter les dosages a déjà eu lieu. La phase III quant à elle sert à éva­luer l’ef­fi­ca­ci­té du vac­cin, et c’est cette phase qui n’é­tait pas encore fina­li­sée au moment de l’u­ti­li­sa­tion mas­sive du vac­cin sur la popu­la­tion mondiale.

Enfin, les vac­cins contre le covid sont les thé­ra­pies ayant été le plus sui­vies sur ses effets secon­daires, notam­ment par l’am­pleur de son uti­li­sa­tion. Toute per­sonne inté­res­sée peut consul­ter le point men­suel pro­po­sé par l’ANSM, très détaillé, qui observe en tant qu’ac­teur public les consé­quences de l’u­ti­li­sa­tion de ces vac­cins. Aucun autre essai cli­nique ni thé­ra­pie n’a fait l’ob­jet d’au­tant d’é­tudes, de contre-éva­lua­tions, et d’ob­ser­va­tion de résul­tats à grande échelle. Pour­tant, tous les autres médi­ca­ments sont aus­si pas­sés par les mêmes étapes (recherche pré-cli­nique, pro­duc­tion et auto­ri­sa­tion, essais cli­niques phases I et II, phase III, puis obten­tion d’une licence de com­mer­cia­li­sa­tion), excep­tion faite de l’homéo­pa­thie qui en géné­ral n’ar­rive pas à mon­trer son effi­ca­ci­té en phase III.

Les vaccins

Le prin­cipe d’un vac­cin, peu importe sa tech­no­lo­gie, vise à conso­li­der le sys­tème immu­ni­taire pour le pré­pa­rer à se défendre face à un virus. Pour rap­pel, le sys­tème immu­ni­taire est capable d’i­den­ti­fier une cel­lule étran­gère grâce à des mar­queurs chi­miques. Il fabrique alors des anti­corps pour lut­ter contre les cel­lules étran­gères. Cette connais­sance des cel­lules étran­gères pas­sées est assu­rée notam­ment par les glo­bules blancs et les lym­pho­cytes T, qui peuvent relan­cer la pro­duc­tion d’an­ti­corps si une cel­lule étran­gère déjà connue est de nou­veau identifiée.

Le prin­cipe des vac­cins consiste donc à pré­sen­ter au sys­tème immu­ni­taire une cel­lule inof­fen­sive mais à la signa­ture chi­mique sem­blable à un virus que l’on veut com­battre, pour que le sys­tème immu­ni­taire apprenne à la recon­naître, et qu’il soit plus tard en mesure de se défendre quand il ren­con­tre­ra le virus correspondant.

Si beau­coup de vac­cins néces­sitent un ou plu­sieurs rap­pels, c’est parce que le niveau de défense immu­ni­taire atteint grâce à une dose de vac­cin décline au fil du temps, et ne per­met pas ensuite au sys­tème immu­ni­taire d’être assez réac­tif pour réagir face au virus. 

Chaque virus étant dif­fé­rent (vitesse de muta­tion, vitesse de pro­pa­ga­tion, dan­ge­ro­si­té, etc), et les vac­cins n’é­tant jamais effi­caces à 100%, on observe donc des recom­man­da­tions dif­fé­rentes sui­vant les virus. 

Les vac­cins à ARN mes­sa­gers qui sont au cœur de la cam­pagne de vac­ci­na­tion contre le COVID fonc­tionnent non pas en intro­dui­sant en entier une cel­lule étran­gère inof­fen­sive, mais en per­met­tant à nos cel­lules de pro­duire tem­po­rai­re­ment les mar­queurs chi­miques imi­tant la pré­sence de ces cel­lules indé­si­rables. Le sys­tème immu­ni­taire réagit alors de la même manière qu’a­vec un vac­cin clas­sique, en appre­nant à recon­naître ces mar­queurs. Après quelques temps, on observe un arrêt de la pro­duc­tion de ces mar­queurs, cor­res­pon­dant à la des­truc­tion de l’ARN mes­sa­ger intro­duit (ces pro­téines n’ayant qu’une durée de vie limi­tée). Pour lire plus en détail sur cette ques­tion, on peut par exemple lire cet article inti­tu­lé « Com­ment fonc­tionnent les vac­cins à ARN (et à ADN) ? ».

Pratique des mathématiques en situation de handicap visuel

Le braille fait par­tie des outils bien connus pour écrire et lire avec les doigts. C’est un outil essen­tiel de l’ac­cès à la culture et à l’é­du­ca­tion pour les per­sonnes en situa­tion de han­di­cap visuel. 

Mais com­ment écrire les mathé­ma­tiques, qui sou­vent uti­lisent des figures, et des équa­tions com­plexes. Et d’ailleurs, com­ment ça marche vrai­ment, le braille ? Et quel est le rap­port avec le LaTeX, ce lan­gage d’é­cri­ture de docu­ments scientifiques ?

C’est ce que nous avons pro­po­sé de racon­ter avec Auré­lie Basile, du Ser­vice Uni­ver­si­té Han­di­cap de mon uni­ver­si­té. À retrou­ver sur Cultu­re­Math.

cap­ture d’é­cran de l’ar­ticle « Pra­tique des mathé­ma­tiques en situa­tion de défi­cience visuelle », sur le site CultureMath

Marchons et donnons pour Vaincre les Maladies Lysosomales

Cela fait main­te­nant plu­sieurs années que je suis membre de l’as­so­cia­tion Vaincre les Mala­dies Lyso­so­males (VML), et même membre du conseil d’ad­mi­nis­tra­tion depuis deux ans. Car la mala­die dont est por­teuse ma fille, et que je raconte dans le pod­cast Quand même pas, Papa !, fait par­tie des mala­dies lyso­so­males : la mala­die de Bat­ten ou CLN3.

L’ac­ti­vi­té de l’as­so­cia­tion VML est essen­tielle pour plein de rai­sons : elle per­met aux per­sonnes concer­nées (por­teuses de mala­dies lyso­so­males, proches) de trou­ver de l’in­for­ma­tion, du sou­tien, des moments de répit, elle struc­ture et met en rela­tion les dif­fé­rents acteurs au niveau natio­nal et inter­na­tio­nal autour de ces mala­dies, elle réa­lise une veille sur l’ac­tua­li­té de recherche, et même finance la recherche sur des sujets qui par­fois ne sont pas sou­te­nus par les autres financeurs.

Chaque année, le pre­mier dimanche d’oc­tobre, les membres de l’as­so­cia­tion orga­nisent un peu par­tout en France et ailleurs la balade du lyso­some. Cette année, nous y par­ti­ci­pons aus­si en orga­ni­sant une marche inti­tu­lée « Ensemble pour VML à Cler­mont-Fer­rand ». C’est le 3 octobre, et on se retrouve à 15h au parc du Bois-Beau­mont (plus d’in­fos sur la carte des­si­née, ou en me contac­tant direc­te­ment) pour par­cou­rir le che­min vert, le long de l’artière.

Cli­quez sur la carte pour retrou­ver le tra­jet et les détails d’organisation.

Pour les per­sonnes qui vivent au quo­ti­dien avec la mala­die, ce moment est impor­tant car il per­met de se sen­tir entou­rées, de sen­tir que l’en­tou­rage et même un peu plus ont conscience de cette mala­die, et sont soli­daires, pour vaincre les mala­dies lysosomales.

Nous vous invi­tons donc à nous rejoindre pour cette marche, à Cler­mont-Fer­rand à nos côtés, en rejoi­gnant une balade autre part en France, ou même en pro­po­sant la vôtre !

Et puis que vous par­ti­ci­piez ou non à la balade du lyso­some le 3 octobre, je vous demande de par­ti­ci­per (même pour quelques euros) à la cagnotte que j’ai ini­tiée avec ma fille en sou­tien à Vaincre les Mala­dies Lyso­so­males à l’oc­ca­sion de cet événément.