Enseigner à distance

Voi­là main­te­nant bien­tôt une année que l’on a pris l’ha­bi­tude for­cée de se ren­con­trer vir­tuel­le­ment. C’est tou­jours quelque chose d’un peu dérou­tant, voire pesant, quand il s’a­git de moments que l’on aurait vou­lu vivre « en vrai ». Je me sou­viens de ce petits moments de gêne quand on se retrou­vait en famille ou pour des échanges avec les copains et les copines, parce que tout le monde n’a­vait pas la même aisance avec l’outil.

Évi­dem­ment, quand on enseigne, c’est pareil. On n’a pas for­cé­ment la pleine maî­trise des outils que l’on doit sol­li­ci­ter pour ani­mer un cours à dis­tance, ni la maî­trise des condi­tions maté­rielles néces­saires. Les étu­diants et étu­diantes non plus n’ont pas for­cé­ment l’en­vi­ron­ne­ment pro­pice, ni l’ai­sance tech­nique pour trou­ver leur che­min dans cette nou­velle manière de partager.

En une petite année, j’ai adap­té ma pra­tique, pui­sé dans dif­fé­rentes expé­riences pas­sées, adap­té, ima­gi­né les choses. C’est venu assez vite fina­le­ment, et je pense avoir suf­fi­sam­ment réflé­chi et expé­ri­men­té pour faire un pre­mier retour d’ex­pé­rience ici.

Ce qui alimente ma pratique

Depuis mon entrée à l’u­ni­ver­si­té, de nom­breuses acti­vi­tés asso­cia­tives, étu­diantes et pro­fes­sion­nelles m’ont ame­né à uti­li­ser les outils du numé­rique et d’in­ter­net. Bien sûr en tant que par­ti­ci­pant actif, avec les listes de dif­fu­sion, les espaces de dis­cus­sions tex­tuelles en direct (IRC, chats, dis­cord, etc.), avec les outils de rédac­tion col­la­bo­ra­tive (wikis, ether­pads, docu­ments par­ta­gés, etc) et les outils de des­sin col­la­bo­ra­tif, mais aus­si avec des espaces de vul­ga­ri­sa­tion, comme ce blog par exemple. C’est aus­si comme spec­ta­teur régu­lier de chaînes You­Tube de vul­ga­ri­sa­tion (mais pas que), et plus récem­ment des pra­tiques de vidéo en direct, notam­ment sur la pla­te­forme twitch que je me suis appro­prié des méca­nismes d’a­ni­ma­tion de vidéo.

De ces expé­riences émergent natu­rel­le­ment des réflexes, une culture (celle de la neti­quette par exemple), une faci­li­té à pen­ser un conte­nu multimédia.

Mais peut-être plus fon­da­men­ta­le­ment encore, plus de dix années de pra­tiques radio­pho­niques m’ont ame­né à pro­gres­si­ve­ment pen­ser mes ensei­gne­ments comme des émis­sions de radio, en uti­li­sant nombre de méca­nismes d’a­ni­ma­tion, de struc­tu­ra­tion, de construc­tion de séances. 

Pen­dant Uto­pie Sonore. Pho­to : Clém Ence.

La bas­cule en ensei­gne­ment à dis­tance m’a ame­né à réunir et conso­li­der toutes ces pra­tiques avec un seul objec­tif : rendre la moda­li­té d’en­sei­gne­ment à dis­tance la moins dou­lou­reuse pour mes étu­diants et étu­diantes, en leur pro­po­sant le for­mat le plus adap­té que je pou­vais à la situation.

Dans la suite de ce texte, je vous pro­pose quelques réflexions, déve­lop­pe­ments et idées de pra­tiques issues de cette conso­li­da­tion. C’est bien sûr inti­me­ment lié à ma pra­tique des outils numé­riques, et assu­ré­ment il existe plein d’autre manières de faire.

La relation aux étudiants et étudiantes

À l’ar­ri­vée dans nos vies quo­ti­diennes de la visio uni­ver­selle, nombre étaient les per­sonnes à souf­frir de la dimen­sion déshu­ma­ni­sante du dis­po­si­tif. Il est cer­tain que les pra­tiques de la vie réelle sont énor­mé­ment impré­gnées d’élé­ments de com­mu­ni­ca­tion non ver­bales qui faci­litent la com­pré­hen­sion, aident à construire des liens, à faci­li­ter les échanges.

Avec les ensei­gne­ments à dis­tance, il est indis­pen­sable de trou­ver des méca­nismes pour rem­pla­cer ces faci­li­ta­teurs de trans­mis­sion. L’un des enjeux de cette pro­blé­ma­tique consiste pour moi à créer les condi­tions pour que toutes les per­sonnes qui par­ti­cipent à un échange par visio aient conscience qu’elles sont toutes des humaines et des humains qui s’ap­pro­prient des outils et des mode de fonc­tion­ne­ment ensemble.

Les méca­nismes de nar­ra­tion, d’u­sage de l’i­mage, du son et des moda­li­tés par­ti­ci­pa­tives sont je crois des ingré­dients impor­tants de cette ré-huma­ni­sa­tion, et je pren­drai le temps de les déve­lop­per plus bas.

Mais plus encore, je suis convain­cu que la dis­tance impo­sée par les écrans ne peut qu’a­me­ner à des méca­nismes d’hu­mi­li­té, à l’op­po­sé des pra­tiques que l’on ren­contre par­fois dans les amphis où un cours magis­tral est dérou­lé depuis une posi­tion de sachant abso­lu. Alors bien sûr, le sujet que l’on porte en cours est un sujet que nous maî­tri­sons, et il s’a­git de trans­mettre aux étu­diants et étu­diantes notre exper­tise. Mais il ne faut pas cacher tout ces petits détails d’ap­proxi­ma­tions liés aux outils (après tout, un ensei­gnant grogne quand une craie se casse au tableau noir, l’a­na­lo­gie est de ne pas dis­si­mu­ler un petit bug). Au delà de ça, il faut aus­si accep­ter l’i­dée que les par­ti­ci­pants et par­ti­ci­pantes aient accès, en même temps que la séance se déroule, à des moteurs de recherche qui leur per­mettent d’ex­plo­rer les connais­sances humaines sur le sujet que l’on déve­loppe. Consi­dé­rer cela me semble indis­pen­sable. L’in­té­grer dans sa pra­tique péda­go­gique est une piste inté­res­sante, qui pousse natu­rel­le­ment à l’a­ni­ma­tion de séances avec moda­li­tés par­ti­ci­pa­tives (j’en repar­le­rai plus bas). 

Fina­le­ment, on se retrouve dans la situa­tion de celui ou celle qui apprend à apprendre. Plu­tôt que de déver­ser un savoir dans un flux uni­di­rec­tion­nel, nous sommes pous­sés à trans­mettre notre manière d’ex­plo­rer un sujet nou­veau. C’est alors l’oc­ca­sion de par­ta­ger une des exper­tises que nous avons en tant que cher­cheurs et cher­cheuses, celles d’être des experts de la construc­tion de syn­thèses, de la vision d’en­semble de l’existant.

Voir et faire voir

La confi­gu­ra­tion de tra­vail qui me semble indis­pen­sable à l’a­ni­ma­tion d’une séance réus­sie intègre (au moins) deux écrans. 

Le pre­mier sera l’é­cran par­ta­gé, celui que l’on montre aux per­sonnes qui assistent à la séance. Il ne contient rien qui puisse déran­ger la vue, pas de barre de menu, pas d’i­cônes. C’est un tableau vierge, sur lequel on va venir pré­sen­ter des documents.

Le second écran sera nos cou­lisses. Il contient à la fois le logi­ciel de visio et nos notes de cours per­son­nelles. Il est indis­pen­sable d’a­voir régu­liè­re­ment son regard qui glisse vers la fenêtre du logi­ciel de visio, car les par­ti­ci­pantes et par­ti­ci­pants peuvent uti­li­ser le chat pour inter­ve­nir à l’é­crit, ou uti­li­ser les méca­nismes de main levée pour deman­der la parole s’ils n’osent pas le faire direc­te­ment. Je décri­rais plus tard les tech­niques que j’u­ti­lise pour sol­li­ci­ter ces retours, et ain­si avoir une séance vivante. 

Les notes de cours ne sont pas obli­ga­toires si on a bien en tête son dérou­lé, mais il m’ar­rive aus­si d’a­ni­mer des séances avec d’autres inter­ve­nants et inter­ve­nantes, et il est alors indis­pen­sable d’a­voir un dérou­lé de séance rédi­gé pour réus­sir à gar­der une bonne syn­chro­ni­sa­tion (cela néces­site plus d’at­ten­tion que quand on est dans la même salle).

cap­ture d’é­cran d’une séance de TP consa­crée à la géo­mé­trie algo­rith­mique. Écran du haut : l’in­ter­face de blen­der avec un script python en cours de rédac­tion. Écran du bas : la fenêtre de Teams, l’ou­til de visio que l’U­CA nous demande d’utiliser.

Sur l’é­cran que je par­tage avec les par­ti­ci­pantes et par­ti­ci­pants, il y a tou­jours ou presque quelque chose d’af­fi­ché. Soit j’u­ti­lise un sup­port de cours pré­pa­ré à l’a­vance, soit j’u­ti­lise un logi­ciel de des­sin (j’aime bien mypaint et son image vir­tuel­le­ment infi­nie), avec une tablette gra­phique pour noter les points prin­ci­paux, exac­te­ment comme je le ferai au tableau dans une salle, soit j’u­ti­lise un édi­teur de texte pour prendre des notes struc­tu­rées. Je navigue d’ailleurs très sou­vent entre un sup­port pré­pa­ré à l’a­vance et un docu­ment que je construis devant leurs yeux, et que je leur enver­rai à la fin de la séance.

Bien sûr, je rap­pelle aux étu­diants qu’ils se doivent de prendre des notes, car les docu­ments écrits que je par­tage avec eux ne sont pas com­plet, on dit des choses qui ne sont pas écrites. Cepen­dant, je n’ai pas envie qu’ils perdent de temps à faire des cap­tures d’é­cran de ce que je pro­jette, donc j’es­saye de par­ta­ger avec eux tout ce qui est pas­sé par l’é­cran, ou j’u­ti­lise le copier/coller dans le chat de la visio, par exemple pour les liens des sites projetés.

J’u­ti­lise aus­si faci­le­ment un moteur de recherche, wiki­pé­dia, etc. pour connec­ter ce dont je parle au reste des sup­ports qu’ils pour­ront retrou­ver ensuite. Et j’u­ti­lise sou­vent des outils col­la­bo­ra­tifs, j’en par­le­rai plus bas.

Se faire entendre

Que ce soit sur les chaînes You­tube, dans les émis­sions de radio, ou même dans une salle d’am­phi, je trouve que l’élé­ment fon­da­men­tal pour suivre un expo­sé, c’est de bien entendre l’o­ra­teur. C’est sans doute une défor­ma­tion liée à une pra­tique radio­pho­nique régu­lière, mais je prends un grand soin à pro­po­ser une cap­ta­tion sonore la plus propre pos­sible à mes étu­diants et étu­diantes. J’u­ti­lise donc un micro dyna­mique des­ti­né à la voix, sou­vent uti­li­sé sur scène (en l’oc­cur­rence un AKG D5, moins cher mais assez équi­valent à l’in­con­tour­nable Shure SM58), et une carte son externe pour régler au mieux la prise de son et le retour casque.

Car oui, pour évi­ter tout écho désa­gréable, il est indis­pen­sable de por­ter un casque quand on fait de la visio. Si on ne le fait pas, le logi­ciel de visio doit uti­li­ser des algo­rithmes de fil­trage pour que le son reste audible, et ça entraîne de grosses baisses de qualité…

un micro, une carte son

J’ins­talle mon micro sur un pied, équi­pé d’une bon­nette, et il pointe vers ma bouche sans être exac­te­ment dans l’a­li­gne­ment pour évi­ter tous les pro­blèmes de satu­ra­tion des plo­sives.

L’in­té­rêt prin­ci­pal des petites cartes son comme celle que j’u­ti­lise, c’est qu’en plus d’en­tendre dans le casque les sons qui viennent de l’or­di­na­teur, on peut doser la pro­por­tion de son en pro­ve­nance directe du micro. Comme à la radio, je dose les retours afin de m’en­tendre à peu près au même niveau que quand les étu­diants et étu­diantes parlent. Ça me per­met de pla­cer ma voix, de m’a­per­ce­voir si je ne parle pas assez fort, ou encore de modu­ler conjoin­te­ment la proxi­mi­té du micro et l’in­ten­si­té de ma voix pour chan­ger d’in­ten­tion. C’est aus­si un moyen très prag­ma­tique de réduire l’im­pres­sion de par­ler dans le vide.

Pas­ser régu­liè­re­ment d’une voix posée et proche du micro à une voix plus puis­sante et éloi­gnée du micro per­met de cas­ser la mono­to­nie, d’as­so­cier une inten­tion aux dif­fé­rents moments de la séance… Comme à la radio, les étu­diants et étu­diantes nous entendent sou­vent sans nous voir (s’ils regardent un docu­ment que l’on par­tage). Il est donc essen­tiel de mar­quer les into­na­tions, de jouer son per­son­nage, de pla­cer un sou­rire dans sa voix, pour faci­li­ter l’écoute.

Animer une séance

On retrouve dans les live Face­book, You­tube ou Twitch, dans l’a­ni­ma­tion d’une émis­sion de radio et l’a­ni­ma­tion d’un cours des pra­tiques com­munes, notam­ment dans les inter­ac­tions avec les par­ti­ci­pants et par­ti­ci­pantes, et dans les méca­nismes de pré­ser­va­tion de l’at­ten­tion. Ce sont ces méca­nismes, au ser­vice des étu­diants et des étu­diantes, qui me semblent aujourd’­hui les plus inté­res­sants à déployer pour leur per­mettre tout l’é­pa­nouis­se­ment pos­sible dans cette situa­tion confinée.

Tout d’a­bord, je fais mon pos­sible pour démar­rer la visio au moins 5 minutes avant le début du cours, tout comme j’ouvre ma salle un peu en avance, et laisse le temps aux jeunes de s’ins­tal­ler. Dans ces moments-là, je ne laisse pas le silence s’ins­tal­ler, je com­mence des dis­cus­sions infor­melles avec les pre­miers et pre­mières arri­vées, en leur offrant la pos­si­bi­li­té de dis­cu­ter notam­ment de leurs condi­tions d’é­tudes, mais aus­si en par­ta­geant les infor­ma­tions uni­ver­si­taires qui auraient pu leur échap­per. Je laisse dou­ce­ment tout le monde arri­ver, puis quand la majo­ri­té est là, je com­mence la séance, en rap­pe­lant le sujet du cours, les points abor­dés les séances pas­sées, en repla­çant la séance dans une conti­nui­té. Je prends le temps d’une pré­sen­ta­tion du dérou­lé de la séance, pour­quoi pas d’un rap­pel des moda­li­tés d’é­va­lua­tion et des séances impor­tantes à venir. Je n’hé­site pas à les inter­ro­ger sur les condi­tions du dérou­lé du cours, pour ajus­ter éven­tuel­le­ment les choses.

Pen­dant la séance, de manière géné­rale, j’es­saye d’a­voir au moins toutes les 2 à 5 minutes un retour des étu­diants et étu­diantes, en leur deman­dant de répondre à l’é­crit ou à l’o­ral. Chaque groupe, chaque for­ma­tion a son mode opé­ra­toire. Les plus à l’aise, sou­vent en petits groupes, vont allu­mer leur micro (par­fois leur camé­ra, et c’est cool) pour poser une ques­tion ou répondre à une des miennes. Par­fois, ils répon­drons à l’é­crit, voire avec un like sur la réponse d’un camarade. 

Pour pous­ser à la par­ti­ci­pa­tion, je dose entre ques­tions ouvertes et ques­tions fer­mées, sui­vant leur degré de réac­ti­vi­té. Si j’ai envie d’a­voir des réponses plus col­lé­giales, j’u­ti­lise les méca­nismes de son­dages ins­tan­ta­nés que pro­posent les pla­te­formes de visio.

Et puis je fais très atten­tion à rebon­dir sur cha­cune de leurs inter­ven­tions, par exemple en notant leurs idées sur le tableau vir­tuel que j’a­li­mente, en met­tant en évi­dence la diver­si­té de leurs réponses, en pré­ci­sant si néces­saire. Quand une réponse écrite me semble inté­res­sante, je demande à l’au­teur s’il est d’ac­cord pour la déve­lop­per pour ses cama­rades à l’oral.

Sauf excep­tion, en aucun cas je ne pousse à la par­ti­ci­pa­tion. Je pro­pose des modes d’in­te­rac­tion, en essayant de ne pas pré­su­mer des pos­si­bi­li­tés tech­niques et maté­rielles des étudiants.

J’es­saye aus­si de chan­ger régu­liè­re­ment au fil de la séance la forme que prend l’in­ter­ven­tion : dis­cus­sion col­lec­tive, dis­cours plus pro­fes­so­ral, construc­tion d’un rai­son­ne­ment par le des­sin, explo­ra­tion d’une pro­blé­ma­tique sur un moteur de recherche spé­cia­li­sé, etc. Et quand je sens que c’est trop long, je pro­pose une pause de quelques minutes. Je suis convain­cu que ces méca­nismes sont indis­pen­sables pour que l’ex­pé­rience ne soit pas trop désa­gréable. Les silences que je laisse à l’an­tenne sont donc maî­tri­sés, annon­cés. Le reste du temps, je fais atten­tion à ce que l’es­paces sonore soit bien ali­men­té, sans pour autant être un flux mono­tone et régu­lier. Il s’a­git de pen­ser au rythme, comme dans une émission.

Enfin, la toute fin de la séance est le moment d’une syn­thèse de ce qui a été explo­ré dans la séance, pour la repla­cer dans la conti­nui­té des séances du cours. Si l’or­ga­ni­sa­tion me le per­met, j’es­saye aus­si de res­ter quelques minutes de plus après la fin du cours pour échan­ger de manière plus infor­melle avec les étu­diants et étu­diantes, afin de flui­di­fier ces échanges qui sinon pour­raient être trop formels.

Travaux en groupe, outils collaboratifs

Quand la matière et la moda­li­té d’en­sei­gne­ment le per­mettent, je pro­pose régu­liè­re­ment aux étu­diants et étu­diantes de tra­vailler en groupe. Soit pen­dant toute la séance si c’est un TP, soit pen­dant de petites plages de 10 ou 15 minutes. Je com­mence qua­si­ment tou­jours la séance par une visio col­lec­tive, puis les par­ti­ci­pants et par­ti­ci­pantes sont répar­tis en groupe. Chaque groupe rejoint un canal de dis­cus­sion sépa­ré, et y lance une visio. Ils peuvent alors par­ta­ger leur écran, dis­cu­ter, tra­vailler à un docu­ment com­mun. Quand ces acti­vi­tés en groupe sont lan­cées, je cir­cule alors vir­tuel­le­ment de groupe en groupe pour aller échan­ger direc­te­ment avec eux. Ce sont des moments très convi­viaux, où ils se sentent plus libres de poser les ques­tions, ou ils expé­ri­mentent, échangent…

Évi­dem­ment, dans ces moments-là les outils col­la­bo­ra­tifs deviennent indis­pen­sables : fra­ma­pad et son ether­pad, hed­ge­doc, l’ins­tance OnlyOf­fice de notre uni­ver­si­té pour rédi­ger, mais aus­si exca­li­draw pour des­si­ner, ou plus spé­ci­fi­que­ment slack, github, … Ce ne sont que quelques exemples mais qui me paraissent indis­pen­sables à un tra­vail en groupe à dis­tance, en plus de l’in­con­tour­nable par­tage d’é­cran. Si je sens les par­ti­ci­pantes et par­ti­ci­pants peu agiles tech­ni­que­ment, je com­mence par une démons­tra­tion des outils en par­ta­geant mon écran, mais sou­vent ils sont autonomes.

Les retours en séance plé­nière per­mettent aux groupes de par­ta­ger leurs explo­ra­tions, de mettre en com­mun, etc.

Interagir hors des séances

Je trouve aus­si inté­res­sant de pro­fi­ter des outils de mes­sa­ge­rie, des ENT ou des cour­riels pour pro­lon­ger les échanges en envoyant après la séance des com­plé­ments d’in­for­ma­tion, des liens qui auraient pu man­quer, et bien sûr en les invi­tant à me contac­ter pour toute demande, pour tout échange supplémentaire.

Cette conti­nui­té me semble indis­pen­sable, mais je veille à évi­ter de leur impo­ser un enga­ge­ment, en pro­po­sant sans juger celles et ceux qui ne répondent pas, et en pro­po­sant un volume d’ac­ti­vi­tés raisonnable.

Est-ce que ça marche ?

J’ai expé­ri­men­té ces dif­fé­rentes idées à plus ou moins grande échelle sui­vant les for­ma­tions, l’âge des étu­diants et étu­diantes, le nombre de par­ti­ci­pants aux séances. J’ai ain­si expé­ri­men­té des groupes de 10 à 120 per­sonnes, dans des for­ma­tions variées, comme l’IUT, des mas­ters, une école d’in­gé­nieur, un ate­lier du SUC, … Par­fois ça marche hyper bien, sou­vent j’ai l’im­pres­sion que c’est cor­rect. Par­fois j’ai l’im­pres­sion que c’est un peu raté, et je réflé­chis à ajus­ter les choses pour les séances sui­vantes. C’est une expé­ri­men­ta­tion conti­nuelle, mais fina­le­ment comme tou­jours en enseignement !

Être ensei­gnant, c’est tou­jours s’a­dap­ter aux besoins des étu­diants et étu­diantes, s’a­dap­ter et aux cir­cons­tances, aux nou­veau­tés, à la socié­té qui évo­lue, à l’é­vo­lu­tion de notre propre regard sur notre dis­ci­pline… Ensei­gner avec les outils numé­riques, c’est pour moi une conti­nui­té dans cette adap­ta­tion, un défi qui nous est lan­cé, et que je trouve riche d’apprentissages.

Je suis convain­cu que cet envi­ron­ne­ment est en train de chan­ger ma manière d’en­sei­gner, dans un sens qui me plaît, en pla­çant encore plus l’é­tu­diant et l’é­tu­diante au centre de la démarche. Le jour où l’on repren­dra dura­ble­ment le che­min de l’u­ni­ver­si­té, je suis convain­cu que j’au­rai du mal à me pas­ser des méca­nismes et tech­niques que j’au­rai exploré.

12 thoughts on “Enseigner à distance”

  1. Bon­jour Jean-Marie, ton expé­rience radio­pho­nique et l’é­qui­pe­ment tech­nique que tu as sélec­tipn­né te per­mettent effec­ti­ve­ment d’être un super émet­teur d’en­sei­gne­ment à dis­tance. Mais quid, côté récep­teur, des étu­diants qui n’ont qu’un petit ordi­na­teur por­table, pas de micro per­for­mant, ni de poste de tra­vail ergo­no­mique ? Peuvent-ils vrai­ment gar­der une bonne capa­ci­té d’é­coute et d’attention ?

  2. En géné­ral, je ne demande pas aux étu­diants d’al­lu­mer leur camé­ra, et si quel­qu’un n’a pas de micro (ça arrive), je ne consi­dère pas ça comme un han­di­cap. Ils écrivent au cla­vier à la place, et on s’en arrange.
    Je suis très flexible sur les moda­li­tés de ren­du des tra­vaux pra­tiques, en adap­tant la forme au public : en école d’in­gé­nieur en infor­ma­tique, je sais qu’ils seront équi­pés et qu’ils maî­tri­se­ront l’ou­til. En IUT ges­tion des entre­prises et admi­nis­tra­tion, je les invite à écrire sur une feuille, à la prendre en pho­to et à me l’en­voyer par email, ou par l’ou­til pro­po­sé par l’université.
    J’es­saye de ne jamais consi­dé­rer une condi­tion maté­rielle comme un filtre d’ac­cès au conte­nu, j’es­saye de tou­jours ver­ba­li­ser ce que je par­tage à l’é­cran, pour que celles et ceux qui ont un petit écran puissent com­prendre ce qui se passe.
    Je pense que dans le cas des for­ma­tions hors infor­ma­tique, un smart­phone et un casque audio suf­fit à suivre un cours. Bien sûr, si les jeunes ont accès à un ordi­na­teur, ils seront plus confortables.

    Ce n’est pas l’i­déal, mais je suis convain­cu que la bien­veillance et les choix tech­niques des ensei­gnants sont pour beau­coup dans les condi­tions d’é­tude des étudiants…

  3. Mer­ci pour cette réflexion appro­fon­die sur l’ou­til inter­net et son utilisation.

  4. Hel­lo JM, per­son­nel­le­ment, j’ai aus­si ins­tal­lé un poste de « confort » pour les ensei­gne­ments dis­tan­ciels. En terme de micro, j’ai choi­si un snow blue ball pour la cap­ta­tion d’am­biance car je n’ar­rive pas à être sta­tique et que je ne vou­lais pas cou­per les bruits d’am­biance, les bruits de vie d’une cer­taine manière. J’ai eu un peu de réti­cence à asep­ti­ser le son au point d’ac­cé­der à un sta­tut de dif­fu­sion de haute qua­li­té pour ne pas faire de cer­tains des spec­ta­teurs en lieu et place de par­ti­ci­pants. J’ai donc choi­si de lais­ser un peu de bruit d’am­biance. Ceci étant la qua­li­té du micro est suf­fi­sante pour consi­dé­rer que la dif­fu­sion peut se faire dans d’ex­cel­lente condition.
    Concer­nant la tablette gra­phique, j’ai long­temps hési­té et j’ai fini par prendre une huion kam­vas gt-191. Elle est com­pa­tible linux, c’est impor­tant pour mon orga­ni­sa­tion, et sur­tout c’est un écran à la base donc tu écris sur l’é­cran. Ca per­met d’a­voir un deuxième écran jus­te­ment alors que je n’en n’ai qu’un à l’o­ri­gine. Je trouve que c’est un bon com­pro­mis et abor­dable en prix. Pour l’es­pace, j’ai mon­té la tablette sur un sup­port à roue afin de pou­voir l’a­van­cer et la recu­ler sur le bureau comme, quand je ne l’u­ti­lise pas je la retire de mon champ d’ac­tion et je la récu­père en 2 s en cas de besoin. Côté soft, j’ai beau­coup uti­li­sé kri­ta (je sais c’est pas sa fonc­tion au départ ! :) mais la ges­tion des effets de pres­sion sont par­faits pour la tablette que j’ai choi­si. J’ai éga­le­ment tes­té mypaint et ça a l’air d’aller.
    Je rajoute que pour se pas­ser des GAFA, OBS Stu­dio est un must pour la cap­ta­tion et shot­cut pour le mon­tage est com­pré­hen­sible même pour des non ini­tiés. Ca per­met de rapi­de­ment faire des coupes, des reprises, des incrus­ta­tions sans se prendre la tête.
    Point capi­tal : faire inter­ve­nir les étu­diants et c’est le plus dur. Je leur donne tou­jours les droits de par­tage d’é­cran et je les incite à prendre la parole quand bon leur semble. Ils gèrent eux même le bon moment et n’ont pas ten­dance à m’in­ter­rompre. Du coup, l’é­change est fluide. Envi­ron 40 % sont en chat texte donc effec­ti­ve­ment il faut un 2e écran pour faire de la veille.
    Point blo­quant : toute action dis­tan­ciel liée à une nota­tion est une catas­trophe. Hor­mis les chat ouverts entre eux pour dis­cu­ter – ce qui ne gène pas for­cé­ment si l’on a pré­vu que cela allait se pro­duire – il y a pas mal d’é­tu­diants qui ne sont pas dans de bonnes condi­tions d’é­tudes et qui du coup prennent le sujet, décon­nectent de la pla­te­forme et reviennent à la fin pour rendre. Tu perds donc tout contact et il n’y a pas moyen de le récu­pé­rer. J’ai essayé, ça n’a pas mar­ché. Donc pas de nota­tion pour moi si on veut gar­der de l’interactif.
    Comme toi, j’u­ti­lise peu la camé­ra, plus le par­tage d’é­cran et sur­tout la voix. Je pense que l’é­change ora­li­sé en dia­logue sur leur écran à eux qui est par­ta­gé est un must pour les ras­su­rer car on se concentre sur eux, leur situa­tion. Comme toi, j’ouvre en avance les cours, et je suis là pour dis­cu­ter. J’es­saye de com­men­cer tou­jours en pre­nant de leurs nou­velles et en don­nant des infor­ma­tions. Pour ce qui est des consignes, j’é­cris tout ! :)
    Il ne faut pas non plus se faire d’u­ti­li­ser, qui dit outil numé­rique dit enre­gis­tre­ment. Certain.e.s étudiant.e.s sont équipé.e.s pour faire de bons enre­gis­tre­ments. D’autres ne le sont pas du tout et si ceux qui le font – on passe sur le pro­blème de pro­prié­té intel­lec­tuelle évi­dem­ment – ne les mettent pas néces­sai­re­ment à dis­po­si­tion. Dès lors, per­son­nel­le­ment j’en­re­gistre et met à dis­po­si­tion. Pour le moment, je plaide cou­pable j’ai uti­li­sé You­Tube car il me donne séquence par séquence dans une vidéo le nombre de vues donc cela peut aider pour voir là où les étu­diants sont le plus reve­nus voir. J’ai aus­si expé­ri­men­té la pho­to d’une feuille papier, c’est par­fait en tout point pour ceux qui sont réticents.
    Enfin, je pense que l’on devrait désor­mais ensei­gner aux étu­diants à être à dis­tance car c’est éga­le­ment un moyen de les fami­lia­ri­ser avec leur ordi­na­teur quand ils en ont. En DUT GEA, trop de per­sonnes ont des mac et ne se savent pas du tout s’en ser­vir. Faire une ses­sion à dis­tance, per­mets de régler tous ces détails. Si rien ne rem­place le pré­sen­tiel, je crois qu’une pré­sence audio et qu’un échange bien­veillant per­met de leur dire qu’on est tous ensemble dans la situa­tion. De temps en temps, je leur explique le synop­sis du cours donc ils savent ce que j’ai vou­lu faire et pour­quoi je le fais de telle ou telle manière. C’est quelque chose que je vais gar­der en pré­sen­tiel. Je gar­de­rai du dis­tan­ciel pour accom­pa­gner le pré­sen­tiel à l’avenir.

  5. Hi Fabien. Mer­ci pour ton retour ! :-) Il est com­plé­men­taire du mien, et je trouve vrai­ment impor­tant d’a­voir une diver­si­té dans les témoi­gnages, sur ces res­sen­tis et accom­pa­gne­ments. Clai­re­ment, les cours à dis­tance sont plus simples avec des étu­diants de mas­ter en infor­ma­tique qu’a­vec des étu­diants GEA.

    Par­mi les outils que je n’ai pas cité, il y a aus­si jack, qui me per­met de maî­tri­ser très pré­ci­sé­ment le son que j’en­voie et que je récu­père du logi­ciel visio. Je pense que je docu­men­te­rai bien­tôt ça un peu mieux que ce que j’ai écrit sur twit­ter. En tout cas, j’ar­rive à faire des enre­gis­tre­ments d’é­tu­diants à dis­tance pour du mon­tage d’au­dio­des­crip­tion, ça marche impec.

    De mon côté, je n’ai pas encore uti­li­sé l’en­re­gis­tre­ment vidéo, je reste sur de l’é­crit, et comme toi je double toute consigne orale d’une consigne écrite. Pour l’é­va­lua­tion, je trouve que les pro­jets avec ren­du sont ce qui marche mieux, en tout cas mieux que les exer­cices ponc­tuels. Mais bien sûr, ça dépend des promos.

    Pour le par­tage de vidéos, il y a bien sûr peer­tube, mais aus­si un ser­vice de l’U­CA. Je n’ai encore expé­ri­men­té aucun des deux.

  6. Salut JM, super inté­res­sant que l’on par­tage nos expé­riences. De mon côté, je n’é­tais pas satis­fait de mes inter­ac­tions avec les étu­diants au pre­mier confi­ne­ment où j’ai tout fait en visio.… J’ai donc chan­gé mon approche à 100%. Je fais des vidéos de cours que je mets à dis­po­si­tions sur l’ENT.
    – Pour les cours en amphi, j’ai réécrit entiè­re­ment mon cours avec plein de cou­leurs (tu sais que c’est une par­tie impor­tante de mon approche péda­go­gique) à la main sur papier… Ensuite, j’ai scan­né et l’ai inté­gré ligne par ligne dans des dia­po­ra­mas. Du coup, j’ai 400 slides pour un cours d’une tren­taine de pages écrites en gros, qui dure entre 1h20 et 1h50… Cela me per­met de faire défi­ler chaque point, un par un, avec un petit cadre sur la page qui encadre le der­nier point que je viens de faire appa­raître. Ce cadre ajoute de la lisi­bi­li­té quand la page com­mence à être char­gée. Ce sup­port est très long à pré­pa­rer mais il a une écri­ture manus­crite, qui me semble plus lisible. Ensuite j’en­re­gistre la vidéo avec Xsplit broad­cas­ter, ce qui me per­met d’af­fi­cher toutes les fenêtres que je souhaite
    => une image web­cam (qua­si­ment tout le temps) de ma tronche en haut à droite
    => des ani­ma­tions géo­ge­bra quand le sujet s’y prête
    => des vidéos gla­nées sur le web autour du sujet…
    => les slides du dia­po­ra­ma de cours (que je par­tage aus­si sur l’ENT)…
    A noter, que je n’ai pas inves­ti dans un micro et que le son de la web­cam était déplo­rable : j’u­ti­lise une appli qui me per­met de me ser­vir du micro de mon télé­phone : WO MIC https://wolicheng.com/womic/ C’est cer­tai­ne­ment moins bien qu’un vrai micro mais c’est une alter­na­tive inter­mé­diaire… (Wo mic et xsplit broad­cas­ter sont des trucs qui viennent de Loïc)
    Ensuite la vidéo est mise à dis­po­si­tion sur l’ENT…
    – pour les TD, je fais une vidéo de cor­rec­tion à la tablette gra­phique, donc comme au tableau, avec un encart web­cam… La tablette, c’est une wacom one, à 400€ qui me donne entière satis­fac­tion. Je n’é­tais pas habi­tué aux tablettes et comme j’aime beau­coup des­si­ner, j’ai pris une tablette avec un écran… je vois sous ma main ce que j’é­cris et pour moi, c’est beau­coup plus confortable.
    En paral­lèle de ce maté­riel vidéo à dis­po­si­tion sur l’ENT, ils ont les pdf de tout cela : cours, sujet de TD et cor­rec­tion typo­gra­phiées et cor­rec­tion manus­crite issue de la tablette. Et on ter­mine avec une ses­sion en visio qui est entiè­re­ment consa­crée aux questions…
    Je trouve que c’est bien pour que tous les étu­diants puissent bos­ser quand ils ont le temps. La vidéo enre­gis­trée, ça per­met aux étu­diants de reve­nir des­sus quand ils veulent. Incon­vé­nient : ça limite les inter­ac­tions directes… et tout le monde ne vient pas sur les ses­sions de ques­tions ce que je trouve dom­mage… Enfin voi­là, c’est énor­mé­ment de tra­vail, mais je crois que mes étu­diants béné­fi­cient d’un maté­riel de qua­li­té pour bos­ser. Pour eux, je crois même que c’est mieux que les cours en amphi, dont on connaît tous les limites. Mais je suis beau­coup moins poin­tu sur l’as­pect « inter­ac­tions sociales » dont nos étu­diants manquent cruellement.

  7. Mer­ci beau­coup Yan pour ce par­tage, je trouve ça super inté­res­sant de voir la diver­si­té des pra­tiques, ça per­met de réflé­chir aux siennes, et de les faire évo­luer sui­vant le pro­fil des étu­diants et le type de cours !

  8. Beau témoi­gnage ini­tial, géné­reux, riche et moti­vant ! Mer­ci, JM. Les divers par­tages d’expérience en com­men­taires ajoutent une belle plus-value. Le mien illus­tre­ra plu­tôt la rubrique de Teams pour les nuls.
    Mon pro­fil uti­li­sa­trice se carac­té­rise par une pra­tique ponc­tuelle (une fois par semaine) pour un ate­lier de 2 heures en coa­ni­ma­tion. Une dizaine de séances plus tard, force est de consta­ter que réflexes et confiance en soi (et en Teams) sont encore « en construc­tion ». J’ai dépas­sé le mode sur­vie mais mon salut est assu­ré par une dépen­dance avé­rée aux com­pé­tences du coa­ni­ma­teur expert que je ne nom­me­rai pas.

    Etre en mode dis­tan­ciel ne génère pas d’effort par­ti­cu­lier pour ce qui est de la dimen­sion péda­go­gique (depuis la pré­pa­ra­tion du conduc­teur jus­qu’aux rouages d’une coa­ni­ma­tion dyna­mique en pas­sant par le soin de ne lais­ser aucun étu­diant iso­lé ou silen­cieux. La dif­fé­rence appor­tée se trouve peut-être dans le sui­vi par mail envoyé au groupe deux jours plus tard en vue de créer un pont et de pro­je­ter le groupe vers la séance sui­vante avec au pas­sage quelques pistes de tra­vail, des docu­ments ou des outils. Ce rituel expli­que­rait-il la fidé­li­té remar­quable du groupe au fil des séances ?

    En revanche, côté tech­nique, me fait encore défaut l’agileté dans :
    – l’alternance visio grand groupe et envoi des étu­diants en TP par groupe com­po­sé spon­ta­né­ment sur des canaux créés ins­tan­ta­né­ment en parallèle ;
    – La prise de contact avec un groupe pour s’assurer que tout va bien tan­dis que les autres travaillent ;
    – le lan­ce­ment d’une dis­cus­sion en apar­té avec un étu­diant tan­dis que les échanges se pour­suivent en grand groupe ou en groupes écla­tés (à l’écran, je ne dis­tingue pas d’indicateur sus­cep­tible de me ras­su­rer quant à la confi­den­tia­li­té de l’échange.)
    – le lan­ce­ment d’un docu­ment audio ou video en visio ;
    – La ges­tion rapide des docu­ments et tra­vaux réa­li­sés en petit groupe pour une mutua­li­sa­tion lors du retour en visio ;
    – Le recours au tableau blanc.

    Maté­riel uti­li­sé et étourderies :
    Ordi­na­teur (donc 1 seul écran) + Micro Logi­tech (très éco­no­mique) + écou­teurs de mon i‑phone.
    Résul­tat pour les par­ti­ci­pants et pour moi satis­fai­sant sauf lorsqu’en début de connexion, un pro­blème de son sur­vient parce que j’ai oublié que mes écou­teurs étaient bran­chés et que je m’at­tends à ce qu’il vienne du haut-par­leur de mon ordinateur…
    Ou encore lorsque m’échappe le réflexe Micro éteint – Micro ouvert, et que je passe en mode mime ou pire lorsque je chan­tonne ou mono­logue « à découvert ».

    On l’au­ra com­pris, il me reste une belle marge de pro­gres­sion… et le bon espoir de déve­lop­per des yeux de camé­léon, bou­geant indé­pen­dam­ment l’un de l’autre afin de sai­sir ins­tan­ta­né­ment dif­fé­rents élé­ments à l’écran. Au temps pour moi.

  9. Mer­ci pour ce témoi­gnage Domi­nique, qui vient com­plé­ter d’un point de vue encore dif­fé­rent les échanges au dessus.
    Une belle manière d’é­crire aus­si ensemble ici que notre co-ani­ma­tion a trou­vé mal­gré la forme numé­rique impo­sée un bel équi­libre, à la fois fonc­tion­nel, plai­sant et dynamique ! :-)

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