Souris et claviers sans fil

J’u­ti­lise depuis quelques années des sou­ris et cla­viers sans fil. C’est un peu con en terme de consom­ma­tion élec­trique, j’en ai conscience, car ça néces­site de rechar­ger une fois de temps en temps une bat­te­rie AA. Mais c’est plus pra­tique lors­qu’on bouge sou­vent son maté­riel infor­ma­tique de place.

Sur mon por­table, je branche habi­tuel­le­ment une sou­ris. Et quand j’ins­talle l’or­di­na­teur sur un écran sup­plé­men­taire, notam­ment pour faire du mon­tage, j’u­ti­lise en plus un cla­vier, afin de m’é­loi­gner un peu des écrans, mais aus­si pour évi­ter d’a­voir le pavé tac­tile sous les mains.

Depuis quelques temps, le dongle (ce petit connec­teur USB sans fil) de mon cla­vier s’est mis à tom­ber régu­liè­re­ment en panne. Impos­sible de l’u­ti­li­ser. J’a­vais donc com­men­cé à faire le deuil de ce cla­vier, puis j’ai décou­vert le logi­ciel ltu­ni­fy, ou Logi­tech Uni­fying for Linux. Comme son nom l’in­dique, l’ou­til ne fonc­tionne qu’a­vec le maté­riel Logi­tech. Mais il fait for­mi­da­ble­ment bien son travail.

J’ai ain­si décou­vert que l’on pou­vait asso­cier et dis­so­cier les appa­reils connec­tés à un dongle très faci­le­ment, et même asso­cier plu­sieurs péri­phé­riques sur un seul dongle. En une petite ligne de com­mande, j’ai ain­si pu ajou­ter le cla­vier au dongle de la sou­ris. Et voi­là !

Prière de toucher

Le Musée des Beaux-Arts de Lyon pro­pose depuis avril et jus­qu’en sep­tembre 2019 une expo­si­tion tem­po­raire dédiée à l’ex­plo­ra­tion des œuvres par les autres sens que la vue.

Si la com­mu­ni­ca­tion faite autour de cette expo­si­tion n’est pas uni­que­ment des­ti­née aux non voyant·e·s, un cer­tain nombre de pro­po­si­tions de média­tions sont à des­ti­na­tion de ce public. Pro­fi­tant des vacances sco­laires et uni­ver­si­taires, je suis allé y faire un tour, curieux de décou­vrir l’ap­proche péda­go­gique et muséo­lo­gique déve­lop­pée par l’exposition.

Tout d’a­bord, il faut avouer que le bâti­ment qui accueille le musée, une ancienne abbaye, est un splen­dide écrin pour les œuvres qu’il abrite. Le par­cours à tra­vers les cou­loirs jus­qu’au lieu de l’ex­po­si­tion n’est pas simple, même si le gar­dien, un chic type, pro­pose l’u­ti­li­sa­tion d’un ascen­seur pour faci­li­ter l’ac­cès au patio depuis la place des Terreaux.

L’ex­po­si­tion en elle-même prend place dans une enfi­lade de trois pièces, pré­cé­dées d’une entrée où des per­son­nels du musée pro­posent aux visi­teurs de s’é­qui­per d’un masque cache-yeux, afin de décou­vrir l’ex­po­si­tion à l’aveugle.

La pre­mière salle est pro­po­sée comme une mise en doigts, avec un ensemble de maté­riaux à explo­rer, afin de se pré­pa­rer au tou­cher des œuvres elles-même. L’en­semble, bien que réduit, est assez ludique, et petits et grands semblent se prendre au jeu. Dans cet espace, trois pre­mières repro­duc­tions de sculp­tures, dont deux cachées par des rideaux, per­mettent de s’exer­cer au tou­cher. Comme la qua­si-tota­li­té des œuvres pro­po­sées, il s’a­git de figures humaines qui sont pro­po­sées au visi­teur. Dès le début, on constate com­bien le dra­pé sculp­té est un défi à la compréhension.

Explo­ra­tion tac­tile dans la der­nière salle.

La deuxième salle est com­po­sée de trois tableaux, per­met­tant de s’ap­pro­prier les grandes étapes de la concep­tion d’une œuvre volu­mique : mode­lage, mou­lage, fonte… Un dis­po­si­tif audio et vidéo vient com­plé­ter l’ex­plo­ra­tion de cette pièce.

Enfin, le der­nier espace pro­pose de décou­vrir une dizaine d’œuvres de dif­fé­rentes époques, et de dif­fé­rentes tech­niques, dont la repro­duc­tion uti­lise sou­vent la tech­nique de la résine aug­men­tée de poudre de marbre, par­fois le bois. Au mur, repro­duc­tion de textes évo­quant la per­cep­tion fan­tôme de la cou­leur chez une per­sonne en situa­tion de défi­cience visuelle. Deux films com­plètent cette installation.

Afin d’ac­cé­der plus aisé­ment aux œuvres, des struc­tures conçues comme des pla­te­formes per­mettent de se mettre à la hau­teur des dif­fé­rents élé­ments. Mais là, pas de para­pet, rien qui per­mette une com­plète auto­no­mie pour un public défi­cient visuel. 

Nous n’a­vons pas choi­si d’u­ti­li­ser l’au­dio­guide pro­po­sé à l’en­trée du musée (pour 1€), ni d’at­tendre la visite com­men­tée à 16h ce jour-là. C’est en auto­no­mie que nous avons explo­ré l’ex­po­si­tion, dont les car­tels sont dou­blés de braille. Dans l’en­semble, j’ai trou­vé l’ex­po­si­tion rai­son­na­ble­ment inté­res­sante. Elle per­met d’a­voir accès à quelques exemples de sculp­tures à tra­vers les âges. Cepen­dant, très peu d’élé­ments de média­tion sont pro­po­sés, pour faci­li­ter l’ap­pro­pria­tion tac­tile des œuvres.

Ayant pu décou­vrir au fil des années plu­sieurs autres musées dans les­quels un fort tra­vail de média­tion avait été pro­po­sé autour du tac­tile — la tapis­se­rie de l’a­po­ca­lypse au châ­teau d’An­gers ou le Vic­to­ria and Albert Museum par exemple — je trouve inté­res­sante l’ex­po­si­tion tem­po­raire du musée des beaux-arts, car il ne s’a­git pas d’une pro­po­si­tion uni­que­ment des­ti­née aux per­sonnes en situa­tion de défi­cience visuelle : elle cherche à tou­cher (sic) tous les publics. Cepen­dant, il faut recon­naître que l’ex­po­si­tion semble un peu réduite. On aime­rait voir quelque chose de plus déve­lop­pé, qui tisse avec le reste de l’ex­po­si­tion per­ma­nente du musée une conni­vence de par­cours, afin de per­mettre une explo­ra­tion plus com­plète des œuvres, en contexte, le long de la pro­po­si­tion clas­sique du musée.

Porte ton genre !

Il y a quelques années, je par­ti­ci­pais à l’é­mis­sion la Cam­pu­sienne. Cette année, après quelques mois de silence, l’é­mis­sion a repris l’an­tenne. On y parle de plein de choses, c’est un peu un maga­zine radio­pho­nique. Les ani­ma­trices l’an­noncent : c’est l’é­mis­sion qui fémi­niste les oreilles ! Ce que j’ai­mais par­ti­cu­liè­re­ment, quand je par­ti­ci­pais à cette émis­sion, c’est que je m’au­to­ri­sais à dire à haute voix mon « je » fémi­nin.

Pour moi, le fait de devoir assu­mer constam­ment son sexe social, son genre, cette viri­li­té impo­sée par le fait d’être un gar­çon, est pesant. Car si par­fois je me sens en accord avec ce sexe que la bio­lo­gie m’a impo­sé, sou­vent ça n’est pas le cas, et alors le fait que l’on m’y ren­voie est vécu comme une agres­sion. Car par­fois, je sais que je suis une fille, au sens où la socié­té l’entend. 

Il y a tou­jours ces moments où le groupe se divise en deux, d’un côté pour mener des acti­vi­tés « de gar­çons », de l’autre des acti­vi­tés « de filles ». Et si tu ne choi­sis pas la bonne équipe, on a tôt fait de te le faire remar­quer. Soit pour te dire que tu n’es pas à ta place, soit pour te dire que « vrai­ment c’est bien que tu t’in­té­resses à ça, c’est rare pour un garçon ». 

J’ai la chance d’a­voir quelques cercles d’ami·e·s où l’on peut s’ex­pri­mer, vivre, pas­ser une soi­rée sans qu’une seule fois on nous ren­voie à cette éti­quette impo­sée. Par­fois je me dis qu’une solu­tion serait de vivre dans un monde où son sexe serait aus­si peu caté­go­ri­sant que la cou­leur de ses yeux.

Mais il est cer­tain que cette posi­tion est uto­pique : les femmes qui réflé­chissent, dis­cutent, se battent au quo­ti­dien pour que leur exis­tence ne soit pas igno­rée, celles qui portent les actions mili­tantes fémi­nistes, celles-ci défendent l’i­dée d’a­te­liers et de ren­contres en non mixi­té. Pour que la parole se libère, pour une fois une seule ne pas vivre la pres­sion sociale de la pré­sence masculine.

Les codes de la séduc­tion contem­po­raine sont aus­si par­ti­cu­liè­re­ment tein­tés de ces rôles gen­rés, com­bien de fois j’en­tends des militant·e·s anti­sexistes ou fémi­nistes racon­ter leurs crushs, très sou­vent gui­dés par des réflexes et des méca­nismes où l’homme doit assu­rer son rôle d’homme, la femme son rôle de femme. Il fau­drait donc que chacun·e soit auto­ri­sé à navi­guer entre ces dif­fé­rents rôles, sans s’y retrou­ver enfermé·e.

La semaine der­nière, j’ai lu Boys, boys, boys, un roman auto­bio­gra­phique de Joy Sor­man. L’au­trice écrit « Je ne veux ni l’égalité, ni la guerre des sexes, je veux un seul sexe…» Pour elle, c’est un sexe virile que tout le monde doit adop­ter. Alors elle y raconte son envie de chan­ger de sexe, de deve­nir un gar­çon. Pas bio­lo­gi­que­ment, hein, mais socia­le­ment. On suit donc cette jeune femme qui en a marre d’être can­ton­née à des soi­rées entre copines, où les dis­cus­sions sont celles de l’in­té­rieur, où jamais l’on ne parle de poli­tique, ou de trucs super tech­niques. Alors elle décide de fré­quen­ter une bande de gar­çons, et de vivre comme un gar­çon. À fumer, boire, faire n’im­porte quoi jus­qu’à pas d’heure. Elle y parle alors du regard de la socié­té sur qui elle est, de ses ren­contres amou­reuses, de ses soi­rées, des dis­cus­sions à bâtons rom­pus. Puis de la ques­tion du couple, de com­ment peut exis­ter une rela­tion amou­reuse durable dans un sché­ma où l’on refuse le sexe social. De la manière de ne pas être un couple en public, pour pré­ser­ver la socia­bi­li­sa­tion de chacun·e. Puis des déboires de la vie, de l’er­rance amoureuse.

D’un côté je me retrouve dans l’en­vie de quit­ter mon sexe social, mais en paral­lèle, je ne me retrouve pas dans ce qu’elle pro­jette sur le rôle social des gar­çons et dans celui des filles. Car ce que l’on retient de ce bou­quin, c’est que la vie des gar­çons, c’est cool, c’est le mou­ve­ment, c’est l’ac­tion, c’est virile et puis­sant, quant la vie des filles est chiante, tour­née vers l’in­té­rieur, gagne-petit, futile. C’est bien sûr un roman, et comme dit l’au­trice : « Boys est un récit un peu auto­fic­tion­nel et qui n’est pas dénué de mau­vaise foi » (Libé­ra­tion, 8 mars 2010). Mais on n’en­tend pas com­bien la vio­lence virile peut faire des vic­times. Le posi­tion­ne­ment de l’au­trice sur le fémi­nisme ain­si est un peu com­pli­qué, en retrait d’un mou­ve­ment mili­tant qui défend celles qui sont les vic­times de ce méca­nisme de viri­li­té dominante.

Ce que je regrette aus­si, c’est qu’on n’en­tende pas non plus la vio­lence que peut entraî­ner ce méca­nisme de viri­li­té domi­nante sur cer­tains gar­çons. Ce ne sont pas des femmes, ils n’ont pas le mou­ve­ment fémi­niste pour les sou­te­nir. Ce ne sont pas for­cé­ment des homo­sexuels, ils n’ont pas for­cé­ment envie d’al­ler se réfu­gier dans le mou­ve­ment gay. Ils ont cette pos­si­bi­li­té de se glis­ser dans le groupe des gar­çons domi­nants, d’ailleurs par­fois ils se retrouvent dans cette posi­tion où ils pro­duisent chez d’autres de la souf­france. Alors ils ne peuvent pas rejoindre de mou­ve­ment mili­tant, sauf en étant sym­pa­thi­sant. Ils ne peuvent pas non plus dire « je vou­drais d’une socié­té sans sexisme », parce qu’ils béné­fi­cient au quo­ti­dien des faci­li­tés liées à leur sta­tut de gar­çon, et qu’on leur dit qu’en défen­dant cette idée ils nient la vio­lence faite au femmes. 

Boys, boys, boys a été publié en 2005. J’ai envie de croire que les choses ont évo­lué depuis cette période. Que les mou­ve­ments fémi­nistes ont com­men­cé à se restruc­tu­rer dans des actions et réflexions plus fines, plus effi­caces, réus­sis­sant à influen­cer la sphère publique de manière positive.

Écoutes du moment

Il y a quelques jours, je par­ta­geais ici mes lec­tures sur l’é­coute, les revues du son. Par­mi les choses que j’aime lire sur ces pages, ce sont notam­ment les sug­ges­tions d’é­coutes, les cri­tiques d’au­di­teurs sur les pod­casts du moment. J’a­vais donc envie de par­ta­ger ici quelques-unes de mes écoutes du moment.

Laitue Nocturne

Visuel de Lai­tue Nocturne

C’est l’é­mis­sion de créa­tion sonore de Radio Lar­zac. Lai­tue Noc­turne, une fois toutes les deux semaines, la nuit en FM, puis en pod­cast sur le site de la radio.

Chaque émis­sion durent envi­ron 30 minutes, on y retrouve pèle-mêle des cap­ta­tions, de la musique concrète, de la musique popu­laire, de la lec­ture de textes, des assem­blages et col­lages sonores. L’é­mis­sion est pleine de rythmes, de petits bruits, de décou­vertes. Les voix, celle d’É­mi­lie, et celle des lec­teurs et lec­trices qu’elle sol­li­citent nous amènent dans un uni­vers à la fois poé­tique, gratte-poil, drôle… Tou­jours percutant !

La causerie musicale

Le visuel de la cau­se­rie musicale.

La cau­se­rie musi­cale, c’est le pod­cast d’Ar­naud, un DJ Cler­mon­tois, une fois toutes les deux semaines ou une fois par mois. On y entend sa voix, qui raconte une pas­sion, un métier, une curio­si­té pour la musique, pour les gens qui la font, ceux et celles qui l’écoutent.

Le pre­mier épi­sode raconte com­ment on explore la ville et le ter­ri­toire quand on est un DJ, com­ment le son guide dans la ville, et com­ment la pra­tique de la ville influe le son.

Le grain des choses

Page d’ac­cueil du grain des choses

La revue sonore le grain des choses, dont on avait enten­du par­ler à Lon­gueur d’ondes 2018. L’é­quipe y racon­tait son envie de prendre le temps pour bien faire, de pro­po­ser non pas une pla­te­forme de pod­casts, mais d’é­di­ter régu­liè­re­ment une revue d’é­cri­ture sonore.

Le pre­mier numé­ro, publié en 2019, pro­pose des docu­men­taires, des cartes pos­tales, de for­mats variés : de 59 secondes à 55 minutes. Des chan­sons aussi. 

Je n’ai pas encore tout écou­té, mais j’ai par­ti­cu­liè­re­ment aimé ici, à tra­vers les mon­tagnes on voit l’ho­ri­zon, qui raconte la Drôme, ses habitant·e·s, la soli­da­ri­té, la soli­tude… Des voix qui marquent, des his­toires qui parlent.

Actualités MIE

Alors que le recours en appel contre l’ex­pul­sion du 5 étoiles n’a pas por­té ses fruits, on sait main­te­nant que le pré­fet deman­de­ra l’ex­pul­sion du squat début mai. Une déci­sion à la fois dif­fi­cile à vivre pour les mineurs iso­lés étran­gers (MIE), car ils vont se retrou­ver sans solu­tion pour l’hé­ber­ge­ment d’ur­gence, mais sur­tout une déci­sion qui rap­pelle com­bien l’é­tat n’as­sume pas ce qui devrait être de sa res­pon­sa­bi­li­té : l’ac­cueil de ces jeunes, dans la digni­té et le res­pect du droit international.

À Cler­mont-Fer­rand, l’aide sociale à l’en­fance est com­plè­te­ment dépas­sée, le dépar­te­ment ne se don­nant pas les moyens humains d’as­su­rer un ser­vice public décent : des jeunes qui font la queue dès 5 heures du matin pour espé­rer être par­mi les 20 per­sonnes à être reçues dans la jour­née, à qui on ne donne même pas de tickets de trans­port pour rejoindre les éta­blis­se­ments où ils ont été sco­la­ri­sés, aucun moyen pour les four­ni­tures, des jeunes qui doivent jouer de la débrouille pour man­ger à leur faim… Mais on a trou­vé la solu­tion qui va régler tous les pro­blèmes : délé­guer l’é­va­lua­tion de la mino­ri­té des mineurs iso­lés étran­gers à une asso­cia­tion, comme c’est déjà pra­ti­qué par exemple à Tou­louse avec le DDAEOMI

Et pen­dant que chaque dépar­te­ment peine à mettre en place des solu­tions d’ac­cueil cor­rectes, l’é­tat décide de dur­cir la traque, en met­tant en place un fichier natio­nal de sui­vi de ces jeunes, le conseil consti­tu­tion­nel valide l’u­ti­li­sa­tion des tests osseux pour sta­tuer sur la mino­ri­té, et on pré­pare une nou­velle loi pour dur­cir encore le non accueil de ces jeunes…

En lisant la pro­po­si­tion de loi pro­po­sé le 20 février 2019, on y apprend en vrac que :

  • l’é­tat pour­rait reprendre en charge l’é­va­lua­tion de la mino­ri­té des MIE.
  • le juge sera ain­si contraint de refu­ser l’admission à l’aide sociale à l’enfance à un deman­deur qui refuse la réa­li­sa­tion des exa­mens radio­lo­giques osseux pour la rai­son évi­dente qu’en réa­li­té, il n’est pas un mineur non accompagné.
  • dans le cadre de l’évaluation de la situa­tion des MIE, les docu­ments pré­sen­tés comme des actes d’état civil faits en pays d’étranger ne feront plus foi et ne per­met­tront plus d’établir de façon cer­taine l’état civil de celui qui le produit.

Depuis presque un an que SAJE accom­pagne les mineurs iso­lés étran­gers, force est de consta­ter que le quo­ti­dien de ces jeunes devient inte­nable : délais de prise en charge avant éva­lua­tion qui peuvent durer plu­sieurs semaines à cer­tains moments de l’an­née, héber­ge­ment dans des « hôtels » mar­chands de som­meil dont cer­tains ont des accords spé­ci­fiques avec le dépar­te­ment pour béné­fi­cier de tarifs outran­ciers, rejet qua­si sys­té­ma­tique des demande de recon­nais­sance de la mino­ri­té après plu­sieurs mois d’at­tente, avo­cats et juges pour enfants qui ne sont pas en nombre suf­fi­sants pour que les dos­siers de recon­nais­sance de mino­ri­té avancent à bonne vitesse, inca­pa­ci­té à pro­po­ser aux jeunes une sco­la­ri­té cor­res­pon­dant à leurs savoir-faire et leurs envies… 

La machine à broyer était déjà bien opé­ra­tion­nelle, mais la suite semble encore moins humaine…

Revues du son

En ce début d’an­née 2019, on appre­nait avec tris­tesse que la revue de l’é­coute – Syn­tone était mise en hiber­na­tion par le col­lec­tif qui la por­tait. Pen­dant au moins douze mois, comme on peut le lire sur le site de la revue. Aaaah ! Dur ! 

On peut bien sûr relire les anciens numé­ros, par­cou­rir les articles, et suivre les évé­ne­ments orga­ni­sés par Syn­tone. Mais il y a aus­si d’autres revues qui s’in­té­ressent au son. Bien sûr, pas sous le même angle, pas avec les mêmes autrices et auteurs, mais avec une démarche à décou­vrir. En voi­ci quelques-uns.

Les revues d’analyse

L’un des élé­ments que j’aime lire dans Syn­tone, ce sont les articles d’a­na­lyse, qui per­mettent de prendre du recul sur les pra­tiques d’é­coute et de créa­tion. C’est la diver­si­té des angles (his­to­rique, socio­lo­gique, d’a­na­lyse musi­cale par exemple) que je trouve motivante.

Audimat

Cou­ver­ture du dixième numé­ro d’Audimat.

La revue Audi­mat est d’a­près son site inter­net une revue de cri­tique musi­cale. Elle est publiée deux fois par an sous forme d’un petit car­net papier, et regroupe à chaque fois cinq ou six articles de fond, entre socio­lo­gie, musique, his­toire, écoute, ou encore tech­nique du son.

Très mar­quée par la culture musique élec­tro­nique, elle navigue dans des sujets variés, et s’in­té­resse notam­ment à l’his­toire des pra­tiques musi­cales du XXe siècle. Je n’ai eu l’oc­ca­sion de ne lire qu’un numé­ro pour l’ins­tant, mais j’ai par­ti­cu­liè­re­ment appré­cié y trou­ver des articles soi­gnés, bien docu­men­tés, et qui ouvrent à la curiosité.

La revue Audi­mat est dis­tri­buée dans dif­fé­rents points de vente, sur la bou­tique en ligne ou en abon­ne­ment.

Pilule

Page d’ac­cueil du maga­zine Pilule.

Le maga­zine Pilule est d’a­près son site inter­net le maga­zine du sonore. C’est un maga­zine en ligne, tri­mes­triel, por­té par un col­lec­tif dijon­nais regrou­pant « des jour­na­listes, des musi­ciens, des gra­phistes qui sont tous des pas­sion­nés de sons, adorent en par­ler et sur­tout en débattre. »

Chaque numé­ro aborde un thème (le vin­tage, la radio), et à chaque fois, de nom­breux articles viennent pro­po­ser un angle de lec­ture sur le thème. Explo­rant à la fois la culture popu­laire, les pra­tiques du son, et l’his­toire de la créa­tion musi­cale, la revue est dense, bien docu­men­tée, sou­vent aug­men­tée de conte­nus son ou vidéo, et per­met d’al­ler à la ren­contre de nombreux·ses pro­duc­teurs et pro­duc­trices de son. La maquette du site est très soi­gnée, les pho­tos illus­trant chaque article sont puissantes.

Radio Graphy

Radio Gra­phy est publié par le Groupe de Recherches et d’Études sur la Radio (GRER), une asso­cia­tion scien­ti­fique pour la pro­mo­tion de l’étude du média radio.

On peut y suivre une actua­li­té orien­tée autour des approches inno­vantes de la radio, plu­tôt ins­ti­tu­tion­nelles ou por­tées par les grands acteurs du domaine. On y retrouve des pro­blé­ma­tiques liées aux pra­tiques du jour­na­lisme, à la créa­tion radio­pho­nique, au rôle et à la place de la radio dans la cité, aux nou­velles pra­tiques d’é­coute et de diffusion.

Les revues d’écoute

La pro­duc­tion quo­ti­dienne de son, qu’elle soit réa­li­sée dans les radios publiques, asso­cia­tives, par des col­lec­tifs, sur des pla­te­formes de pod­cast ou même sur you­tube est tout sim­ple­ment gigan­tesque. Dif­fi­cile de s’y retrou­ver, de décou­vrir de nou­velles choses sans y consa­crer tout son temps. On avait autre­fois le génial perce-oreilles, ou l’on retrou­vait une sélec­tion poin­tue de conte­nus très variés, comme une oreille ten­due sur le monde. La revue de l’é­coute pro­po­sait aus­si dans ses pages des chro­niques d’écoute. 

Il existe heu­reu­se­ment beau­coup d’es­paces numé­riques pro­po­sant de par­ta­ger une sélec­tion de conte­nus à écou­ter. On en trouve un peu pour toutes les oreilles, à cha­cun d’y faire son che­min. Voi­ci quelques réfé­rences où aller buti­ner du contenu.

Revues de podcasts

2018 a été l’an­née où on s’est fait l’é­cho d’une renais­sance du pod­cast en langue fran­çaise. En plus des pla­te­formes de dif­fu­sion de ces conte­nus à série, on a vu appa­raître plu­sieurs sites pro­po­sant une sélec­tion plus ou moins régu­lière de pod­casts à écouter : 

  • Radio tips, un web­ma­ga­zine sur les pod­casts. Il est prin­ci­pa­le­ment ani­mé par une personne.
  • Radio­vore,  un espace de recom­man­da­tions de pod­casts, de créa­tions sonores, et plus géné­ra­le­ment, de conte­nus audio par­lé. Il est prin­ci­pa­le­ment ani­mé par une personne.
  • les mois­so­nores, por­té par un col­lec­tif de 5 per­sonnes, qui pro­posent chaque mois une sélec­tion de podcasts.
  • pop­cast, un groupe face­book de gens pas­sion­nés de l’é­coute radio­pho­nique, qui échangent leurs pro­duc­tions, ou leurs découvertes.

L’écoutoir

Logo de l’écoutoir

L’é­cou­toir est un peu à part dans cet uni­vers de la sélec­tion à écou­ter. Il se pré­sente comme un cabi­net de curio­si­tés, sonores musi­cales et radio­pho­niques. Les formes rete­nues et pro­po­sées à l’é­coute sont plus poin­tues, plus proches de la créa­tion radio­pho­nique ou musicale. 

On aime y retrou­ver un conte­nu plein de poé­sie, de délicatesse.

Et puis tout le reste…

Plein d’autres acteurs pro­posent aus­si sur leurs sites inter­net ce que leur oreille entend quand elle écoute les ondes. De manière très nom­bri­liste, je peux par exemple citer ce qu’é­coutent les gira­phones, ou les Lar­rys de Léthar­giques Sub­stances Dis­pa­rates.

Les techniques du son

Ce que j’ai­mais retrou­ver dans Syn­tone, c’é­tait aus­si quelques articles plus tech­niques au sujet de l’en­re­gis­tre­ment, du mon­tage, des aspects tech­niques de la réa­li­sa­tion sonore.

Les dossiers d’audiofanzine

Sur cette ques­tion, j’aime bien lire les dos­siers de l’au­dio­fan­zine. Ils sont plu­tôt très tech­niques, à des­ti­na­tion des gens aver­tis et inté­res­sés à la question. 

Rédi­gés par des béné­voles pas­sion­nés de la ques­tion, ces dos­siers sont de niveau très inégaux, mais ils per­mettent tout de même de gar­der un bout du cer­veau bran­ché sur la prise de son, la com­po­si­tion, ou ces ques­tions associées.

L’actualité sur LinuxMAO

Si l’on uti­lise GNU/Linux pour pro­duire du son, il est tou­jours inté­res­sant de gar­der un œil sur l’ac­tua­li­té linux de la Musique Assis­tée par Ordi­na­teur (MAO), en lisant chaque mois l’é­di­to­rial du site Linux­MAO.

On y découvre la sor­tie de nou­veaux logi­ciels, les nou­veau­tés en terme de solu­tions tech­niques, et on garde un œil sur les pra­tiques des bidouilleurs·ses de sons.

Léthargiques Substances Disparates

Il y a un paquet de temps, avec Théo on avait bidouillé une pièce live, avec un micro, un contrô­leur, un syn­thé. Ça s’ap­pe­lait la pré­si­den­tielle n’au­ra pas lieu. Cette forme-là, j’a­vais très envie de conti­nuer à l’ex­plo­rer. Quelque chose d’hy­bride entre la com­po­si­tion d’une pièce élec­troa­cous­tique et d’une émis­sion de radio clas­sique en studio.

Et voi­là, depuis un mois on s’est lan­cés, avec deux copains de radio, dans l’a­ven­ture de Léthar­giques Sub­stances Dis­pa­rates. À chaque émis­sion, un nou­veau thème, ligne direc­trice de nos com­po­si­tions, col­lages sonores, et actes…

On tra­vaille à par­tir d’un conduc­teur gra­phique, où cha­cun des Lar­ry de l’é­mis­sion a sa piste de prise de micro, et sa piste de sons à lan­cer et à bidouiller. Une trame, que l’on com­pose à l’a­vance, et que l’on inter­pré­te­ra pen­dant le direct.

Sur une table, un rou­leau de papier de plus d’un mètre est éta­lé. Autour, des crayons, des ciseaux, du maté­riel de son, un cookie esseu­lé dans une assiette, des post-it, … Sur le papier, une frise sépa­rée en actes, et plu­sieurs pistes qui portent des indi­ca­tions notée dans des cadres rec­tangles, par­fois colorés.

Bien sûr, grâce aux pod­casts de Radio Cam­pus, on peut réécou­ter les deux pre­mières émis­sions. L01, où on a décou­vert le format :

S01, où on a com­men­cé à faire pro­gres­ser la forme dans la direc­tion de ce qui nous motive :

L’é­mis­sion a lieu tous les pre­miers lun­dis du mois de 22h à 23h, sur les ondes de Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand. Après ligneux en jan­vier et strych­nine en février, pré­pa­rez vos oreilles à une explo­sion de sons pour le thème sur­prise du mois de mars, on va encore affi­ner notre pratique. 

Americanah, de Chimamanda Ngozi Adichie

Dif­fi­cile de pas­ser à côté d’Ame­ri­ca­nah. J’ai l’im­pres­sion que tout le monde l’a lu. J’ai décou­vert ce livre après avoir lu Pous­sière rouge, de Jackie Kay, et Là où les chiens aboient par la queue, d’Es­telle-Sarah Bulle.

Ame­ri­ca­nah, ça raconte la tra­jec­toire de vie d’une Nigé­riane, immi­grée aux États-Unis d’A­mé­rique, et qui fina­le­ment décide de reve­nir au Nige­ria. L’é­cri­ture est agréable, la nar­ra­tion cap­ti­vante. On découvre au fil du livre plein de ques­tion­ne­ments inté­res­sants, sur la dif­fé­rence entre être afro-amé­ri­cain ou être récem­ment immi­gré, sur la place de la femme, sur l’afroféminisme.

Dans ce livre, l’au­trice par­tage éga­le­ment avec ses lec­teurs et lec­trices son iti­né­raire de femme issue d’une classe aisée dans son pays d’o­ri­gine, qui se retrouve confron­tée à la pré­ca­ri­té de la condi­tion de migrant : dif­fi­cul­té à trou­ver un emploi, à assu­mer ses obli­ga­tions finan­cières, vio­lence de la socié­té, presque vio­lence de classe. C’est quelque chose que l’on connaît en théo­rie, quand on y réflé­chit un peu, mais que j’ai trou­vé bien retrans­crit dans Americanah.

Une webradio avec Manuel Faouen

Au fil des années, le blog que vous lisez a évo­lué avec mes centres d’in­té­rêt. Aujourd’­hui, si on y lit beau­coup de choses infor­ma­tiques, on y retrouve aus­si pas mal de conte­nu autour de la radio, et autour de la défi­cience visuelle.

Logique alors que je vous parle d’un type vrai­ment chouette que j’ai ren­con­tré grâce aux inter­nets. Manuel Faouen vit en France, c’est un pro­fes­sion­nel de l’in­for­ma­tique. Il a mon­té une webra­dio asso­cia­tive, où il dif­fuse notam­ment un paquet de choses inté­res­santes, dont quelques pod­casts sur le bri­co­lage, des­ti­nés aux non voyants. Car oui, si Manuel est un sur-actif, il réa­lise tout ses pro­jets en dépas­sant les contraintes liées à sa défi­cience visuelle.

Au fil du temps, on a ain­si pu échan­ger ensemble autour du bri­co­lage informatique/électronique. Et puis récem­ment, je lui ai don­né un petit coup de main pour illus­trer le qua­trième article d’une série qu’il rédige au sujet de la créa­tion d’une webradio. 

sché­ma du mon­tage son pour un webra­dio, incluant une console, un ordi­na­teur et 4 micros

On retrouve donc les articles pour mettre en place une webra­dio :

Ne ratez pas cette série d’ar­ticles et tous les autres sujets abor­dés sur le site de Manuel Faouen.

Là où les chiens aboient par la queue, d’Estelle-Sarah Bulle

Lan­cé dans une série de lec­tures qui explorent les tra­jets d’humain·e·s entre conti­nents, et pro­fi­tant des acqui­si­tions récentes de ma média­thèque de quar­tier, j’ai lu en décembre là où les chiens aboient par la queue, d’Es­telle-Sarah Bulle.

J’a­vais lu juste avant Pous­sière rouge, de Jackie Kay, et j’y ai trou­vé autant de simi­la­ri­tés que de dif­fé­rences. Une nar­ra­trice, noire de peau, qui raconte son rap­port à l’Eu­rope, sa terre d’ac­cueil, et qui regarde aus­si vers la terre de ses ori­gines proches. Une forme à la fron­tière entre auto­bio­gra­phie et roman, quelque chose qui inter­roge aus­si beau­coup les gens qui font du son.

Dans là où les chiens aboient par la queue, l’au­trice part à la ren­contre de l’his­toire de ses deux tantes et de son père, retra­çant par ces conver­sa­tions une tra­jec­toire depuis la Gua­de­loupe jus­qu’à Paris. Des années 60 dans cette ancienne colo­nie, du racisme, de la débrouille, des pay­sages, de la saveur des quo­ti­diens. Des émeutes de mai 1967 à Pointe-à-Pitre et dans toutes l’île en géné­ral. De la condi­tion des femmes dans cette culture créole, de l’at­ti­rance pour les pro­duits du capi­ta­lisme métropolitain.

On se laisse entraî­ner, à décou­vrir ces vies, toutes les trois si dif­fé­rentes et si mêlées à la fois. Antoine est le per­son­nage qui attire le plus l’at­ten­tion du lec­teur. La tante de la nar­ra­trice, dont le pré­nom évoque le riche équi­libre du per­son­nage, fémi­nin certes, mais qui empreinte aus­si par­fois au champ du masculin…

L’ar­ri­vée en métro­pole est pro­gres­si­ve­ment évo­qué au fil du roman, l’au­trice raconte pour cha­cun de ses per­son­nages les espoirs, les décon­ve­nues, la réalité. 

Roman de la ren­trée lit­té­raire 2018, là où les chiens aboient par la queue a reçu un très bel accueil dans la presse, a été pri­mé plu­sieurs fois. On s’en fout un peu quand on le lit, mais c’est bien de le savoir aussi.

L’audiodescription au cinéma avec Audio Everywhere

L’au­dio­des­crip­tion « consiste à rendre acces­sible à un public défi­cient visuel le conte­nu d’une œuvre gra­phique (vidéo, image, etc.) en la com­plé­tant par une bande son qui vien­dra décrire le conte­nu gra­phique. » C’est ce qu’on pro­duit pour le court-métrage ou l’i­mage fixe depuis quelques années main­te­nant avec le col­lec­tif ADVOX.

La loi han­di­cap de 2005 a été un véri­table déclen­cheur, et les dif­fé­rents dif­fu­seurs se sont pro­gres­si­ve­ment retrou­vés dans l’o­bli­ga­tion de rendre acces­sible leurs conte­nus. Ain­si, de plus en plus de ciné­mas équipent leurs salles pour que l’on puisse suivre les films en audiodescription.

Alors bien sûr, il ne s’a­git pas de dif­fu­ser pour tout le public pré­sent dans la salle le com­plé­ment de des­crip­tion, mais plu­tôt de com­plé­ter la bande son du film à l’aide d’é­cou­teurs indi­vi­duels, dans lequel on joue l’au­dio­des­crip­tion, syn­chro­ni­sée sur la bande son collective.

Avec cette explo­sion de la demande, mais pas uni­ci­té de la solu­tion tech­nique. Dans la plu­part des salles, jus­qu’à pré­sent, j’a­vais ren­con­tré un sys­tème consti­tué d’un émet­teur UHF et de petits boî­tiers dans lequel on branche un casque audio. On peut citer par exemple les sys­tèmes Fidé­lio ou Captiview.

Et puis cette semaine, en allant voir un film cette semaine, j’ai décou­vert un ciné­ma qui s’é­quipe de la tech­no­lo­gie Audio Eve­ryw­here. On ins­talle une appli­ca­tion gra­tuite sur son télé­phone intel­li­gent, on active le wifi, et c’est notre télé­phone qui joue alors le rôle du boî­tier en dif­fu­sant le son de l’au­dio­des­crip­tion dans notre casque. En tant qu’u­ti­li­sa­teur, il nous suf­fit juste de choi­sir la chaîne « audio­des­crip­tion » pro­po­sée par l’application.

D’a­près les gérants de ce mul­ti­plexe, c’est la solu­tion la plus évo­lu­tive et la plus inté­res­sante, et ils équipent petit à petit toutes leurs salles. Équi­per une salle avec ce sys­tème revient à 5000 euros, ce qui est près de 4 fois moins cher que d’é­qui­per une salle avec un émet­teur et une flotte de 20 boî­tiers pré­cé­dem­ment cités. Ça fait moins de maté­riel à mettre à jour.

Mais de mon côté, si je com­prends l’in­té­rêt pour les salles, j’y vois quelques incon­vé­nients. Tout d’a­bord, l’ap­pli­ca­tion n’est pas très intui­tive, pas tra­duite en fran­çais. Ça ne me dérange pas, mais ça peut frei­ner des uti­li­sa­teurs. Ensuite, dans le ciné­ma où nous étions, le wifi ser­vant à l’au­dio­des­crip­tion néces­si­tait un mot de passe, que j’ai dû aller cher­cher auprès du per­son­nel, et que tous ne connais­saient pas. Ensuite, le sys­tème n’é­tait pas opé­ra­tion­nel, et ils ont dû aller le redé­mar­rer. Coup de chance que je m’y sois pris en avance. Si le sys­tème tombe en panne silen­cieu­se­ment, c’est un peu ennuyeux. Der­nier point, mais pas des moindres, si comme dans ce ciné­ma le réseau wifi est déjà satu­ré avec les dif­fé­rents ordi­na­teurs et caisses connec­tées, il fau­dra que le ciné­ma fasse atten­tion à bien dimen­sion­ner son réseau au fil du temps.

De manière géné­rale, en n’as­su­rant pas un sys­tème com­plè­te­ment fonc­tion­nel au visi­teur, mais en ren­dant la solu­tion dépen­dante à la fois du sys­tème four­ni, et du télé­phone du spec­ta­teur, le ciné­ma se désen­gage en par­tie de la fia­bi­li­té de l’en­semble. Si ça ne marche pas, c’est peut-être parce que votre télé­phone a une appli­ca­tion incom­pa­tible, parce que votre connexion wifi marche mal, ou parce que vous n’a­vez plus de bat­te­rie. Alors, c’est de votre faute, à vous, spectateur.

Mais en même temps, si le sys­tème se démo­cra­tise, et c’est l’en­vie de l’en­tre­prise à l’o­ri­gine du pro­duit, on pour­rait ima­gi­ner uti­li­ser cette appli­ca­tion à peu près par­tout, au res­tau­rant pour avoir de l’in­for­ma­tion sur un menu, dans un stade de sport pour avoir les com­men­taires en direct, lors d’une célé­bra­tion pour avoir une tra­duc­tion en direct… Par­tout où un sys­tème de strea­ming de son à l’u­sage du visi­teur est utile…

Le sonoscope, outil à décrire sa pratique créative

Avec Théo, en ren­trant de Bruxelles, où nous étions aux 35 ans de Radio Panik avec les copains copines d’Uto­pie Sonore, on dis­cu­tait du défi que l’on se lance sou­vent, et qui consiste à se lan­cer dans une créa­tion col­lec­tive avec des per­sonnes que l’on apprend à décou­vrir pen­dant ce pro­ces­sus créatif.

Ça nous arrive au sein du cri de la girafe, mais aus­si à Radio Cam­pus, aux Uto­pies Sonores, etc.

Chacun·e des participant·e·s vient avec des envies dif­fé­rentes, sur la forme, sur la manière de pro­cé­der, sur le type de pro­pos que l’on veut por­ter. Par­fois, ces envies sont proches de ses pra­tiques. Par­fois, un·e participant·e a envie de sor­tir de sa zone de confort. C’est variable. Mais au moment de se lan­cer dans la créa­tion col­lec­tive, ces envies sont rare­ment expri­mées : on va par­ler de plein de choses, évo­quer des idées de conte­nu, des inten­tions, des exemples de créa­tions pas­sées. Mais on n’a­bor­de­ra pas sou­vent la manière dont on va créer ensemble.

Alors, en atten­dant que les gilets jaunes laissent pas­ser aux voi­tures leur bar­rage fil­trant à la fron­tière fran­co-belge, on a com­men­cé à ima­gi­ner un truc, le sono­scope. Ça se pré­sente comme une série d’é­chelles, où on se posi­tionne, décri­vant ain­si notre pra­tique actuelle, ou celle que l’on appelle de nos vœux. Puis on peut ensuite par­ta­ger cette repré­sen­ta­tion syn­thé­tique à ses copains et copines.

Par exemple, voi­là à quoi res­semble mon pro­ces­sus créa­tif en son en 2018.

Bon, je ne sais pas encore com­ment l’ou­til va évo­luer, si on pour­ra super­po­ser deux sono­scopes pour consta­ter leur simi­li­tude ou leur dif­fé­rence, si on va ajou­ter des échelles, si on va faire évo­luer la forme, mais j’ai rapi­de­ment écrit un bout de code pour maté­ria­li­ser cette idée grif­fon­née sur un carnet… 

Le sono­scope, vous en pen­sez quoi ? On a besoin de votre avis !

Poussière rouge, de Jackie Kay

J’aime beau­coup lire ce qu’é­crit le col­lec­tif Cases Rebelles, dont le site inter­net porte le sous-titre Pan­Afro­Ré­vo­lu­tion­naires. On y lit de l’a­fro­fé­mi­nisme, de l’au­to­dé­fense, de la culture des luttes, des points de vue sur les poli­tiques migra­toires cri­mi­nelles, et plein d’autres choses pas­sion­nantes. On peut les suivre sur Face­book, sur le super site inter­net, et le col­lec­tif Cases Rebelles a même un pod­cast !

Récem­ment, ils pro­po­saient la lec­ture de Pous­sière Rouge, de Jackie Kay. À la média­thèque de Jaude, le livre n’é­tait pas emprun­té, alors j’en ai profité. 

Ce livre est vrai­ment chouette, il raconte le par­cours de l’au­trice, poète, nou­vel­liste et roman­cière, à la recherche de ses parents bio­lo­giques. Éle­vée en Écosse par un couple de com­mu­nistes plein d’hu­mour et de pétillant, Jackie inter­roge son his­toire per­son­nelle, elle qui n’a pas la même cou­leur de peau que ses parents. Au fil de son récit, on découvre ses inter­ro­ga­tions sur l’hé­ri­tage bio­lo­gique et social, sa redé­cou­verte du racisme, sa place en tant que femme dans cette his­toire, le poids des croyances, des reli­gions, des his­toires de famille.

On se pro­mène à Lagos, à Aber­deen, dans des coins recu­lés, à Glas­gow aussi.

Du bon usage d’un enregistreur

Les logi­ciels pour le mon­tage, c’est bien, mais il faut com­men­cer par enre­gis­trer les choses avant d’en faire une pièce sonore. Cela fait presque trois ans que j’u­ti­lise un enre­gis­treur Tas­cam DR-40. Au fil du temps, j’ai appris à m’en ser­vir, j’ai ajus­té cer­taines choses, et je pro­fite du temps hiver­nal pour en faire une petite syn­thèse ici.

Format de fichier et pré-amplification

J’en­re­gistre tou­jours en wav, avec une pré­ci­sion de 24 bits.

J’ai choi­si d’é­li­mi­ner le mp3, pour plu­sieurs rai­sons. Tout d’a­bord, parce qu’a­vec les grosses cartes mémoire que l’on a aujourd’­hui, on dis­pose de nom­breuses heures d’en­re­gis­tre­ment, avec un for­mat à moins d’un giga­oc­tet à l’heure. Inutile donc de choi­sir un for­mat de com­pres­sion avec perte. L’autre pro­blème du mp3 sur les Tas­cam, c’est que l’u­ti­li­sa­tion du cir­cuit de com­pres­sion pro­duit un bruit numé­rique dans les fichiers, ce qui les rend inutilisables.

Ensuite, j’ai choi­si d’u­ti­li­ser du 24 bits et non du 16 bits afin d’a­voir une bonne pré­ci­sion quand le son est faible. Ain­si, je sol­li­cite le moins pos­sible le pré-ampli de l’en­re­gis­treur, géné­ra­le­ment entre ‑18 et ‑8 dB, sans avoir de pro­blème au moment de la normalisation.

D’autre part, j’en­re­gistre avec un échan­tillon­nage de 44.1 kHz si je fais du son pour la radio, et en 48 kHz si je fais du son pour l’i­mage, car ce sont les stan­dards pra­ti­qués dans cha­cun de ces domaines, et que sinon, cela impose un rééchan­tillon­nage qui peut être source de bruits parasites.

Si vous vou­lez en lire plus au sujet de la numé­ri­sa­tion du son, je vous invite à lire l’ar­ticle son et mathé­ma­tiques que j’ai écrit il y a peu.

Micros externes et FetHead

Je prends tou­jours soin d’u­ti­li­ser un micro qui cor­res­ponde à mes besoins :

  • Les micros internes du zoom quand je veux faire une prise d’am­biance, ou que je veux enre­gis­trer rapi­de­ment une voix, tout en sachant que l’en­vi­ron­ne­ment sera aus­si capté.
  • Un micro omni­di­rec­tion­nel dyna­mique (comme un Senn­hei­ser MD-21 ou un LEM DO 21 B, ces incon­tour­nables micros de repor­tage), quand je veux prendre une belle voix, et gar­der un peu de l’am­biance autour, par exemple en manifestation.
  • Un micro car­dioïde dyna­mique (le fameux Shure SM58, ou un peu moins cher le AKG D5), de ces micros que l’on uti­lise sur scène pour la voix, quand il s’a­git de prendre juste une voix, ou une source ponc­tuelle, et évi­ter de cap­ter tous les sons de l’environnement.
  • Un micro car­dioïde sta­tique large mem­brane (j’u­ti­lise pour ma part le nou­vel­le­ment arri­vé Aston Ori­gin), quand il s’a­git de faire une prise de son très pré­cise, dans un envi­ron­ne­ment maî­tri­sé comme une cabine d’en­re­gis­tre­ment (j’u­ti­lise mon dres­sing pour cela).
  • Une paire ORTF sta­tique (pour ne pas cas­ser sa tire­lire, on peut choi­sir par exemple un super­lux S502) pour une prise sté­réo avec une belle pré­ci­sion, comme un pay­sage sonore par exemple.

Si j’u­ti­lise un micro externe, je ne manque pas d’u­ti­li­ser des pré-ampli FetHead, qui (on ne le répète jamais assez) per­mettent d’ob­te­nir un son d’une qua­li­té qua­si irré­pro­chable, même avec un petit enre­gis­treur comme le DR-40. Si vous n’êtes pas convain­cus, lisez l’ar­ticle que j’a­vais écrit à ce sujet…

Bonnettes, filtres anti-pop et positionnement du micro

Il faut aus­si bien sûr équi­per ses micros des filtres néces­saires pour évi­ter les bruits para­sites : le souffle du vent, les plo­sives d’un locuteur.

Pour le vent, on peut très faci­le­ment confec­tion­ner des bon­nettes anti-vent avec du tis­su à poil, du moment que le sup­port soit fin.

Pour les plo­sives, il faut s’a­dap­ter à la situa­tion. Les plo­sives, ce sont ces consonnes « p », « t », et les autres « f » qui pro­duisent en sor­tie de bouche des petites pous­sées d’air très rapides. Si la bouche est exac­te­ment en face du micro, l’air va venir écra­ser la mem­brane du micro, et pro­duire un son très satu­ré. La pre­mière pré­cau­tion consiste donc à tour­ner le micro, de sorte qu’il pointe bien la bouche du locu­teur, mais de façon à ce que l’air ne l’at­teigne pas. On met donc le micro légè­re­ment de côté. Atten­tion cepen­dant à ne pas viser depuis le haut ou depuis le bas, car le son de la voix change alors, deve­nant par exemple plus nasillard.

Bien sûr, cela ne suf­fit pas tou­jours, et il on en vient vite à uti­li­ser une bon­nette anti-pop faite en mousse pour l’ex­té­rieur, ou un filtre anti-pop pour le stu­dio. Pour ma part, j’ai choi­si un filtre anti-pop en métal, car il se lave faci­le­ment, est plus solide que la ver­sion en tis­su, et fait très bien le job.

Amortissements

Si on uti­lise les micros internes, il faut s’as­su­rer de ne pas mani­pu­ler l’en­re­gis­treur, faute de quoi le contact des mains sur le plas­tique pro­dui­ra des sons para­sites (moins qu’a­vec le Zoom H4n, mais pas mal quand même). Une solu­tion simple consiste à poser l’en­re­gis­treur, et à ne plus y tou­cher. J’u­ti­lise pour cela dif­fé­rentes solutions.

Tout d’a­bord, il y a le petit sup­port en caou­tchouc four­ni par le fabri­cant, qui se loge dans la petite trappe des piles, et se fixe dans le pas de vis, afin de poser l’en­re­gis­treur hori­zon­ta­le­ment. J’ai mis du temps à décou­vrir où le ran­ger, heu­reu­se­ment que Théo était là pour me le dire.

Il y a ensuite la solu­tion d’un tré­pied d’ap­pa­reil pho­to, les­quels sont com­pa­tibles avec le pas de vis situé der­rière l’en­re­gis­treur. Pour ma part, j’u­ti­lise un tré­pied qui peut aus­si se fixer comme un serre-joint. Très pratique.

Et puis par­fois, on aime­rait faire tenir l’en­re­gis­treur ver­ti­ca­le­ment. Mal­heu­reu­se­ment, dans sa ver­sion sor­tie d’u­sine, impos­sible de réus­sir cette prouesse, car les prises XLR sont équi­pées d’une petite lan­guette de métal qui casse la sta­bi­li­té. Mais on peut faci­le­ment résoudre le pro­blème à l’aide de deux butées auto­col­lantes. J’ai trou­vé les miennes dans un maga­sin de bri­co­lage, elles doivent faire 3mm de haut, et sta­bi­lisent com­plè­te­ment l’appareil.

Kit main libre

Quand on uti­lise un micro exté­rieur, on a vite les main encom­brées : enre­gis­treur d’un côté, micro de l’autre. Mais puisque l’en­re­gis­treur ne sert pas de micro, on peut très bien le lâcher ! J’ai récem­ment trou­vé une solu­tion plu­tôt confor­table : une petite boucle en métal, que l’on peut fixer sur le pas de vis au dos de l’en­re­gis­treur, et un mous­que­ton, afin de sus­pendre l’en­re­gis­treur, et ain­si se libé­rer une main. Une affaire qui roule !

Diffuser une émission de radio via Facebook Live

À l’oc­ca­sion de la pro­jec­tion en avant-pre­mière de Libre, le film qui raconte l’a­ven­ture de Cédric Her­rou dans la val­lée de la Roya, Alpha de l’é­mis­sion Fara­ta­nin Fra­ter­ni­té a réa­li­sé une inter­view du mili­tant. Elle sera dif­fu­sée le 6 octobre sur l’an­tenne de Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand.

Cédric a gen­tille­ment pro­po­sé de dif­fu­ser l’é­mis­sion en direct sur sa page Face­book. J’ai donc cher­ché com­ment connec­ter le stream ice­cast de Radio Cam­pus sur Face­book. Voi­ci com­ment faire :

  • Pré­pa­rer une image fixe, dans l’i­déal d’une petite réso­lu­tion (512x512 par exemple), afin d’é­co­no­mi­ser de la bande pas­sante, dans la suite nom­mée image.jpg. On peut uti­li­ser la ligne de com­mande convert grosse-image.jpg ‑resize 512x512 ‑qua­li­ty 75% image.jpg pour réa­li­ser une conver­sion en ligne de com­mande depuis une grosse image.
  • Iden­ti­fier l’a­dresse du flux audio de votre radio, dans notre cas http://campus.abeille.com:8000/campus
  • Se rendre sur Face­book et créer un live, rendre éven­tuel­le­ment per­sis­tante la clé, afin de faci­le­ment repro­duire la mani­pu­la­tion. Reco­pier l’a­dresse et la clé de dif­fu­sion (cle­dif­fu­sion ci-des­sous) pro­po­sée par la plateforme
  • Sous GNU/Linux, uti­li­ser ensuite la com­mande suivante :
​ffmpeg -r 30 -loop 1 -i image.jpg -i http://campus.abeille.com:8000/campus -c:a libfdk_aac -c:v h264 -b:v 768k -preset ultrafast -tune stillimage -pix_fmt yuvj444p -g 60 -profile:v high444 -level 4.2 -f flv "rtmp://live-api-s.facebook.com:80/rtmp/clediffusion"

On peut éven­tuel­le­ment rem­pla­cer libfdk_aac par aac si le codec n’est pas disponible.

Cette com­mande est ins­pi­rée d’une dis­cus­sion sur sta­cko­ver­flow. Elle encode la vidéo avec l’en­voi d’une seule image par seconde, et une com­pres­sion audio cor­res­pon­dant à ce qui est dif­fu­sé sur la plateforme.

Dans mes expé­ri­men­ta­tions, j’ai dû bais­ser de manière impor­tante la réso­lu­tion de l’i­mage afin d’é­vi­ter des sacades qui appa­rais­saient toutes les deux à trois secondes.

NCL 2018

J’é­tais la semaine der­nière à Londres, et plus pré­ci­sé­ment à la Royal Hol­lo­way pour la confé­rence NCL 2018. L’oc­ca­sion de décou­vrir l’ac­tua­li­té de la recherche autour de la mala­die de Bat­ten : thé­ra­pie génique, approches nova­trices par exo­somes, infor­ma­tions sur la thé­ra­pie enzy­ma­tique pour CLN2… Je n’é­tais pas le seul repré­sen­tant d’as­so­cia­tions natio­nales de familles, et nous avons pu ain­si échan­ger avec des Nor­vé­giens, des Anglais, des Amé­ri­cains, des Turques, des Danois… Rare, mais pas seul, comme on dit à VML.

De retour en France, je publie sur le site inter­net dédié à la mala­die un compte-ren­du très com­plet, ain­si qu’une syn­thèse de mes notes sur une ques­tion qui m’in­té­resse beau­coup en ce moment, la com­mu­ni­ca­tion alter­na­tive et aug­men­tée.

Vivre une création sonore collective

À l’oc­ca­sion d’Uto­pie Sonore 2018, Gui­sane pro­po­sait d’a­ni­mer un ate­lier de créa­tion col­lec­tive, autour du thème du grand effondrement.

Lors de la pre­mière séance de tra­vail, nous étions bien qua­rante à être réunis, moti­vés par la pro­po­si­tion ini­tiale du projet :

« Le Grand Effon­dre­ment désigne des pré­dic­tions de déclin immi­nent du monde indus­triel contem­po­rain. Ces concep­tions décrivent un risque sys­té­mique de catas­trophes pla­né­taires pro­vo­qué direc­te­ment par son mode de fonc­tion­ne­ment. Ces théo­ries de l’ef­fon­dre­ment ne relèvent pas de la preuve scien­ti­fique directe, mais s’ap­puient sur des indices mesu­rables et des études docu­men­tées » (Wiki­pe­dia). Dans cette logique, et dans la ver­sion la plus immi­nente de cette catas­trophe annon­cée, il y a une cer­taine exci­ta­tion à voir enfin l’é­crou­le­ment du capi­ta­lisme mais aus­si la peur d’une pré­ci­pi­ta­tion fas­ciste et la fin totale qu’elle signi­fie­rait. Bref, ça chauffe. Cette théo­rie est un point de départ, cha­cun peut s’en libé­rer, la retour­ner, la malaxer et se l’ap­pro­prier comme il l’en­tend. Le thème et la construc­tion de sa matière sonore seront pré­texte à des enre­gis­tre­ments expérimentaux.

Après quatre séances de tra­vail col­lec­tif, com­plé­tés par des épi­sodes de tra­vail plus indi­vi­duels, nous avons réus­si à construire une pièce sonore de 20 minutes, qui jus­qu’à la res­ti­tu­tion publique le same­di soir n’a­vait été écou­tée en entier par per­sonne… Le résul­tat est très beau, même s’il aborde une ques­tion dif­fi­cile. Je vous laisse le décou­vrir ici :

Mais com­ment s’or­ga­ni­ser, quand le sujet est pas­sion­nant, les participant·e·s nombreu·x·ses et bouillonnant·e·s d’i­dées, et le temps impar­ti très court…

Voi­ci une pre­mière ver­sion d’un texte qui évo­lue­ra sans doute, et qui raconte com­ment s’est struc­tu­ré l’a­te­lier pour réa­li­ser cette pièce sonore.

Dérou­lé de l’a­te­lier de créa­tion sonore sur le grand effondrement

Son et mathématiques

Depuis le début de l’an­née der­nière, je par­ti­cipe à un groupe de tra­vail de l’I­REM de Cler­mont-Fer­rand consa­cré à l’in­for­ma­tique sans ordi­na­teur. J’a­vais déjà par­lé ici d’un pre­mier pro­jet consa­cré à l’a­dap­ta­tion de maté­riel péda­go­gique pour défi­cients visuels.

En paral­lèle, j’a­vais com­men­cé à tra­vailler sur un logi­ciel de syn­thèse addi­tive, pour pro­duire du son. Depuis, on a un peu avan­cé sur l’ac­ti­vi­té que nous conce­vons autour du son, et il fal­lait rédi­ger la fiche scien­ti­fique, celle qui parle de musique et de mathé­ma­tiques. J’ai eu du mal à me rete­nir, et j’en ai faite une qui parle de son et de mathématiques.

Le docu­ment est d’a­bord écrit à des­ti­na­tion des enseignant·e·s de mathé­ma­tiques de col­lège, mais je pense qu’il peut inté­res­ser toute per­sonne qui cherche à com­prendre un petit peu des sciences qui se cachent der­rière les sons, la musique. Il s’a­git plu­tôt d’une intro­duc­tion, pour éveiller la curio­si­té et don­ner envie d’al­ler lire d’autres choses.

En vrac, ça parle de :

  • ce qu’est le son d’un point de vue physique
  • ce qu’est le son numé­rique par rap­port au son analogique
  • ce qu’est une note, une octave, une gamme
  • pour­quoi un pia­no ne sonne pas pareil qu’une cla­ri­nette quand ils jouent la même note
  • ce qu’est une note fon­da­men­tale, une harmonique
  • com­ment fabri­quer du son musi­cal de synthèse

Voi­là, ça fait 16 pages, avec des figures, des cap­tures d’é­cran, et quelques for­mules. Je le mets là pour les curieux, et suis très inté­res­sé à tout retour.

Son et mathé­ma­tiques (3,8Mo)

Café zapatiste

Pour la deuxième année, j’ai com­man­dé du café zapa­tiste avec Fran­çois. C’est le Comi­té de soli­da­ri­té avec les peuples du Chia­pas en lutte qui orga­nise à Paris l’a­chat soli­daire du café auprès de deux coopé­ra­tives zapa­tistes, Yachil Xojo­bal Chul­chan et Ssit Lequil Lum, le trans­port en Europe, la tor­ré­fac­tion puis les frais d’en­vois pour ceux qui ne sont pas à Paris. Le bon de sous­crip­tion est dis­po­nible en ligne, il était à retour­ner avant fin février cette année.

Puisque j’u­ti­lise un mou­lin à café, j’ai com­man­dé le café en grains. Je l’ai goû­té ce matin. En enten­dant le son du mou­lin, j’ai eu peur qu’il ne soit trop grillé, mais au final  la tor­ré­fac­tion est bien. Je le trouve assez doux, un peu frui­té, pas du tout amer, avec une belle lon­gueur en bouche…