Végéweb

Il y a un peu plus de cinq ans, nous démar­rions avec Cyd­wen le forum Végé­web, avec pour ambi­tion de pro­po­ser un lieu de dis­cus­sion vir­tuelle autour du végé­ta­risme, et ouvert à tous. C’é­tait à la fois un pro­jet public, mais aus­si la concré­ti­sa­tion d’un choix de vie per­son­nel.

Depuis les pre­miers jours du forum, de l’encre numé­rique a cou­lé sous les ponts. Le forum a gran­dit, est deve­nu un lieu d’é­change convi­vial, très riche en infor­ma­tions. Il s’est petit à petit mis à vivre tout seul, sans que l’on ai réel­le­ment besoin d’en gui­der les pas. À Cyd­wen comme à moi, cela nous a per­mis de ren­con­trer plein de gens, de voya­ger, d’ac­cueillir des visi­teurs d’autres contrées, de tis­ser des ami­tiés, etc. Je pense que de nom­breuses autres per­sonnes ont pro­fi­té du forum pour cela aussi.

Et puis le temps pas­sant, Cyd­wen a moins eu le temps de s’y consa­crer. À mon tour, je me suis fait ava­lé par le quo­ti­dien, très gour­mand en temps, et j’ai man­qué d’éner­gie pour entre­te­nir et ani­mer le forum. Il conti­nuait certes à vivre de lui-même, mais on sen­tait un cer­tain endor­mis­se­ment. Et il y a peu, une nou­velle équipe a déci­dé de s’y col­ler : nou­veau moteur de site, nou­veau desi­gn, nou­velles éner­gies d’a­ni­ma­tion et de modé­ra­tion, mais en essayant de pré­ser­ver l’i­dée ori­gi­nale de par­tage et de tolérance.

Ce forum est deve­nu en cinq années un lieu vir­tuel incon­tour­nable pour qui sou­haite échan­ger sur la ques­tion, et j’en suis vrai­ment ravi. J’es­père que ce nou­veau souffle contri­bue­ra au dyna­misme de la com­mu­nau­té qui gra­vite autour. Longue vie, végéweb !

Éducation et société sexiste

Voi­là l’un de mes sujets de pré­oc­cu­pa­tion régu­liers : lut­ter contre le sexisme ambiant que l’on impose dès le plus jeune âge aux humains sur cette pla­nète. Ça ne loupe jamais : rose vs bleu (ou kaki), pou­pée vs voi­tures, tâches ména­gères contre acti­vi­tés au grand air, etc. La ques­tion de l’exis­tence de l’in­né et du poids de la socié­té est une ques­tion qui a été maintes fois débat­tues, et je per­siste à chaque fois dans l’i­dée que l’in­fluence socié­tale dépasse l’in­né, que l’on pro­duit des sté­réo­types par l’é­du­ca­tion, depuis les rayons de jeux (il existe des jeux pour filles, d’autres pour gar­çons, et Joué­Club par exemple l’as­sume com­plè­te­ment), jus­qu’aux rayons des biblio­thèques, lieux pour­tant d’ha­bi­tude peu enclins à favo­ri­ser le sec­ta­risme. Un article d’au­jourd’­hui de Rue89 aborde encore la ques­tion.

Seule­ment, à chaque fois que je suis confron­té à cette ques­tion, moi qui ait la joie d’être père d’une petite fille, vient la ques­tion de la diver­si­fi­ca­tion des lec­tures, des jeux et des acti­vi­tés. Et inva­ria­ble­ment, ce constat bien triste : incon­tour­na­ble­ment, les jeux affi­chés pour les gar­çons ont pour thèmes domi­nants la guerre, l’au­to­mo­bile ou encore le moyen-âge. Et ce sont pré­ci­sé­ment des valeurs que je n’ai pas envie de trans­mettre à ma fille : la vio­lence, la bêtise kaki comme seule solu­tion aux sou­cis dans la vie, le culte de l’in­di­vi­dua­lisme et de la pol­lu­tion que per­son­ni­fient les voi­tures, ou les fon­de­ments de la vie patriar­cale et anti­dé­mo­cra­tique ne me font pas rêver.

Il reste heu­reu­se­ment les jeux de construc­tion, la pano­plie des jeux étu­ca­tifs à orien­ta­tion scien­ti­fique, géné­ra­le­ment orien­tés vers les gar­çons, que l’on peut plus faci­le­ment pro­po­ser comme acti­vi­té ludique sans que cela n’en­traîne un nou­vel ancrage de valeurs peu satis­fai­santes. De l’autre côté de l’é­ten­due des acti­vi­tés ludiques pro­po­sées aux enfants, j’é­vi­te­rais de m’é­tendre sur le culte de la mater­ni­té véhi­cu­lée par de nom­breux jeux rosou­nets à des­ti­na­tion des petites filles, ou encore sur l’é­cra­sant silence de la diver­si­té des orien­ta­tions sexuelles. Certes, les enfants se déve­loppent par mimé­tisme, donc les jeux s’ins­pirent de l’en­vi­ron­ne­ment proche, mais par­fois, ce raz-de-marée devient douteux.

Et vous, qui fré­quen­tez des enfants, com­ment envi­sa­gez-vous cette ques­tion du sexisme quotidien ?

Atelier 62

Cet été, par­mi les diverses acti­vi­tés entre­prises, j’ai enfin pris le temps de remettre les pieds à la média­thèque.

J’ai d’a­bord décou­vert avec tris­tesse que le réseau des média­thèques de la com­mu­nau­té de com­munes avait rom­pu son par­te­na­riat avec les biblio­thèques uni­ver­si­taires : impos­sible main­te­nant de pro­fi­ter d’une unique ins­crip­tion. Cela peut sem­bler futile, mais pour qui n’é­tait pas employé ou étu­diant à l’u­ni­ver­si­té, cet accès com­mun offrait la pos­si­bi­li­té de consul­ter et d’emprunter des ouvrages plus spé­cia­li­sés. Je ne sais pas ce qu’il en est depuis la sépa­ra­tion – qui date de moins d’un an – mais de prime abord, cela semble être une mau­vaise nou­velle. D’ailleurs, nous sommes reve­nus en arrière de plu­sieurs lustres, puisque doré­na­vant, on confie à l’a­bon­né un impri­mé rem­pli et tam­pon­né pour infor­mer l’autre struc­ture de son ins­crip­tion. Bien­ve­nue au XXIe siècle !

En fure­tant dans les allées de la média­thèque de Jaude, je suis tom­bé sur Ate­lier 62, de Mar­tine Son­net. Ça se lit comme un roman, ou comme une enquête poli­cière. Ça m’a en par­tie fait pen­ser à l’enquête que j’a­vais menée sur l’his­toire de mon arrière-grand-père. Mais sur­tout, ces tranches de vie m’ont ren­voyé à la vie d’ou­vrier métal­lur­gique qu’a dû tra­ver­ser son fils (mon grand-père). Et je me dis que même si j’ai visi­té l’u­sine où il a tra­vaillé, qui appar­tient main­te­nant à Arce­lor, je n’ai que peu dis­cu­ter avec lui de sa vie d’alors.

Pour reve­nir au livre lui-même, il est poi­gnant, on y lit la lutte des ouvriers au quo­ti­dien, dans un Paris dérou­tant pour les pro­vin­ciaux nou­vel­le­ment arri­vés. On y lit en fili­gramme la vie poli­tique de ces années, on y com­prends la place qu’a­vaient ces hommes et ces familles dans la vie quo­ti­dienne. Vrai­ment pas­sion­nant. On y découvre aus­si la vie d’une famille, les rela­tions entre parents et enfants, et sur­tout l’é­vo­lu­tion du regard de l’é­cri­vaine sur la vie de ses parents.

Urbouge

Dans un pré­cé­dent billet, j’é­vo­quais l’i­dée que l’on peut ne pas céder au « besoin de par­tir en vacances » que l’on nous dif­fuse un peu par­tout. J’é­vo­quais dans ce billet le fait que l’on puisse explo­rer les acti­vi­tés de loi­sir pro­po­sées près de chez soi. Mais peut-être cer­tains pré­ten­drons qu’ils connaissent leur région comme leur poche, et que fina­le­ment, ils ont besoin d’un nou­vel air.

Pour ma part, je suis loin d’a­voir fait le tour de la ville que j’ha­bite, et de sa région. Les tou­ristes de pas­sage arpentent les rues et les che­mins en cap­tu­rant mille et un cli­chés des monu­ments et sites répu­tés, mais quid des petites curio­si­tés, nichées ici ou là ?

En cette période esti­vale, j’ai choi­si de me pro­me­ner avec un appa­reil pho­to, pour mon­trer les côtés mécon­nus de la ville, pour par­ta­ger les curio­si­tés archi­tec­tu­rales, les décors de vie que j’aime bien. C’est aus­si l’oc­ca­sion pour les cler­mon­tois de pas­sage ou de rési­dence de tes­ter leurs connais­sances : sau­rez-vous retrou­ver où ont été prises ces pho­tos ?

Bonne visite sur mon nou­veau blog-pho­to urbouge !


urbouge : n.m. mot-valise consti­tué des noms « urbain » et « bouge ».

  • urbain : adj. Qui appar­tient à la ville.

    • La vie urbaine dépé­rit et, comme la civi­li­sa­tion isla­mique médié­vale était elle-même essen­tiel­le­ment urbaine et que la richesse maté­rielle dépen­dait du com­merce, la pros­pé­ri­té décli­na. — (P.J. Vati­kio­tis, L’Is­lam et l’É­tat, 1987, tra­duc­tion de Odette Gui­tard, 1992).
  • bouge : n.m. Loge­ment obs­cur et malpropre.

    • Il ne me faut tant de céré­mo­nies ; Je suis content de mon bouge, et les dieux Dans mon tau­dis m’ont fait un sort tran­quille. — (Vol­taire, La Bastille).

Un été à Clermont

Peut-être êtes-vous comme ces 42 % des fran­çais qui ne par­ti­ront pas en vacances cet été. Peut-être est-ce par choix, parce que brû­ler du car­bu­rant pour aller consta­ter qu’ailleurs ça n’est fon­da­men­ta­le­ment pas dif­fé­rent d’i­ci vous semble futile. Moins pro­ba­ble­ment, vous habi­tez à Cler­mont-Fer­rand. Si mal­gré tout c’est votre cas, voi­ci quelques idées pour s’ou­vrir l’es­prit sans par­cou­rir des kilomètres.

Outre les visites à la biblio­thèques, et des musées (pro­fi­tez-en pour aller voir l’ex­po­si­tion Archeo 3D à laquelle par­ti­cipe Marc), on trouve dans le coin quelques acti­vi­tés esti­vales qui semblent pro­met­teuses. Petit tour d’ho­ri­zon sans ordre ni exhaustivité.

  • Tout d’a­bord, allez faire un tour à sable show. Si vous êtes accom­pa­gné par un ou plu­sieurs enfants, ils s’en réga­le­ront. Visez par exemple le mar­di, pour pro­fi­ter de l’a­ni­ma­tion « his­toires à dor­mir debout » de Mor­gane. La diver­si­té des acti­vi­tés pro­po­sées est vrai­ment impressionnante.
  • Pour­quoi aus­si ne pas aller faire un tour à l’ex­po­si­tion consa­crée à Jean Amblard, un peintre au regard mili­tant sur sa région.
  • Vous pou­vez aus­si aller jeter un coup d’œil à l’ex­po­si­tion « Fadas du Via­duc », qui nous amène à décou­vrir un édi­fice his­to­rique monu­men­tal de la région.
  • Ne ratez sur­tout pas les contre-plon­gées, cette année inti­tu­lée «  une fresque ani­ma­lière pour un été cultu­rel à Cler­mont-Fer­rand » : ciné­ma, théâtre, danse, etc. Pro­fi­tez au hasard de ces soi­rées des ani­ma­tions orga­ni­sées par la mai­son des jeux.

Nombre d’autres asso­cia­tion cler­mon­toises orga­nisent des acti­vi­tés tout au long de l’é­té. Décou­vrez par exemple l’a­te­lier jaune, rue de la treille, qui a récem­ment ouvert un lieu intri­guant. Et n’ou­bliez pas que même sans voi­ture, on peut vite plon­ger dans la ver­ture environnante !

Les jurys d’examens

Voi­là quelques mois que je n’ai rien écrit ici. Je voyais le temps filer, et impos­sible de m’ar­rê­ter sérieu­se­ment et suf­fi­sam­ment long­temps pour rédi­ger un billet sur ce blog. Main­te­nant que je com­mence à voir arri­ver les moments de répit (enfin les gens vont par­tir en vacances, on sera libre de tra­vailler sur les choses inté­res­santes sans être constam­ment inter­rom­pu par des futi­li­tés chro­no­phages), j’en pro­fite pour prendre mon clavier. 

Cette année, j’ai assis­té à plu­sieurs jurys, que ce soit à l’IUT où j’en­seigne, ou encore pour le bac­ca­lau­réat. En effet, comme wiki­pé­dia le dit si bien, le bac­ca­lau­réat en France est consi­dé­ré comme le pre­mier grade uni­ver­si­taire. C’est la rai­son pour laquelle l’É­tat réqui­si­tionne les ensei­gnants-cher­cheurs de l’U­ni­ver­si­té pour pré­si­der aux jurys de bac­ca­lau­réat. Et comme il s’a­git d’une tâche pas­sion­nante et fort inté­res­sante, on convie géné­ra­le­ment les recru­tés de l’an­née à aller faire un tour dans les lycées de la région.


Source : wiki­pé­dia

Le jury est l’as­sem­blée, regrou­pant géné­ra­le­ment les ensei­gnants ayant éva­lué les can­di­dats, ain­si que quelques per­sonnes exté­rieures (infir­mières, per­son­nels admi­nis­tra­tifs, pré­sident), dont la tâche consiste à attri­buer (ou non) les diplômes aux vues des notes obte­nues. Et puisque ce jury est le repré­sen­tant de l’É­tat, il est évident qu’il doit faire res­pec­ter le plus que faire se peut l’é­ga­li­té entre can­di­dats. On pour­rait donc s’at­tendre à ce qu’il res­pecte les notes que les cor­rec­teurs ont attri­bués aux copies. Or, il n’en est rien, et c’est ce que j’ai décou­vert avec stu­peur et incom­pré­hen­sion cette année.

J’a­vais bien sûr enten­du par­ler comme tous les étu­diants de ces « points de jury », qui servent à ajus­ter les notes. Je pen­sais que leur usage en était rai­son­né et excep­tion­nel. Or, de ce que j’ai pu consta­ter, il n’en est rien. Les jurys pra­tiquent le sport qui consiste à trou­ver toutes les rai­sons du monde pour remon­ter les notes des étu­diants. Ici parce que vrai­ment « il a fait des efforts », là parce que « quand même, il n’est pas aidé par son quo­ti­dien ». De prime abord, on pour­rait pen­ser que ces réajus­te­ments sont une bonne chose, tant pour l’é­tu­diant que pour la socié­té : on aide le plus de monde pos­sible à avoir son diplôme, même ceux pour qui c’est un peu juste, même ceux qui « se plan­te­raient au rat­tra­page, de toute façon ». On pour­rait voir ici la main de la jus­tice sociale, qui aide l’é­tu­diant tra­vaillant pour finan­cer ses études, qui tient compte du handicap.

Mais ça serait oublier qu’il existe déjà pour ces gens des ajus­te­ments, pré­vus par les lois et les règle­ments, qui en amont per­mettent à ces élèves et étu­diants de ne pas par­tir dému­nis face à leurs cama­rades à la vie plus confor­table. Ça serait oublier que l’i­dée même d’un diplôme, c’est d’é­va­luer des com­pé­tences ou des connais­sances. Or, si l’on com­mence à don­ner les diplômes parce que l’é­tu­diant est bien gen­til, on tend à déva­lo­ri­ser le diplôme, qui n’a plus alors le sens qu’il devrait avoir : cela signi­fie juste que la per­sonne a sui­vi la for­ma­tion, et non qu’elle a les capa­ci­tés que l’on éva­lue à la fin de l’année.

Alors bien sûr, je ne suis pas le pre­mier à crier que la licence ne vaut plus ce qu’elle valait avant, que mon petit mon­sieur, le bac ne vaut rien aujourd’­hui, que les pro­grammes ne font que se réduire à peau de cha­grin. Mais il est évident qu’un autre pro­blème réside en cette pra­tique de com­plai­sance des jurys : les étu­diants, qui savent per­ti­nem­ment que les pro­mo­tions pré­cé­dentes sont tou­jours pas­sées à plus de 80 % ne peuvent que trou­ver dif­fi­ci­le­ment l’éner­gie de se plier aux exer­cices de l’ap­pren­tis­sage, car même s’ils échouaient aux exa­mens, le jury serait tou­jours là comme filet pour récu­pé­rer les étour­dis… Et moins les étu­diants mettent de convic­tion à leurs études, plus les ensei­gnants se doivent de réduire le niveau de leur ensei­gne­ment, et l’on rentre ain­si dans la course à la médio­cri­té, où constam­ment l’on sup­prime des notions qui étaient néces­saires aux années suivantes.

En résu­mé, le rôle du jury, qui est de faire appli­quer les règles connues de tous et ser­vant à l’é­va­lua­tion, ce rôle est donc clai­re­ment détour­né, par­fois parce que les ensei­gnants ne savent pas être justes, sou­vent parce que l’on demande plus de chiffre, plus de ren­ta­bi­li­té à des orga­nismes qui sont deve­nus des entre­prises lucra­tives, et res­tent acces­soi­re­ment des lieux de trans­mis­sion de savoirs.

Et vous, ça vous plaît, l’enseignement ?

Sound of noise

Il y a quelques jours, je suis allé voir Sound of Noise, un film fran­co-sué­dois, un petit ovni. Pas mal de réfé­rences amu­santes, dans un film musi­cal assez dérou­tant. Le Canard Enchaî­né n’en fait pas une cri­tique très élo­gieuse cette semaine. Mais je crois qu’il faut accep­ter de se lais­ser por­ter par la poé­sie de l’i­dée ini­tiale, et par le côté un peu déca­lé de pas mal de situa­tions pour l’ap­pré­cier. Pour vous don­ner un petit avant-goût de ce film, n’hé­si­tez pas à vision­ner Music for one apart­ment and six drum­mers, réa­li­sé par la même équipe. Je trouve ça assez frais.

Quand j’é­tais arri­vé à Cler­mont-Fer­rand, j’a­vais regret­té de ne pas trou­ver d’é­qui­valent du Kator­za de Nantes, ou du TNB à Rennes. Mais les Ambiances a une pro­gram­ma­tion qui remonte le niveau des ciné­mas cler­mon­tois, heu­reu­se­ment qu’il est là.

Banque équitable

Depuis quelques semaines, j’ai envie d’é­crire ici au sujet de la banque que j’ai choi­si depuis mon retour en France. Mais la course quo­ti­dienne m’a tou­jours fait repous­ser l’é­cri­ture de ce billet. Ces jours der­niers, avec l’ap­pel de Can­to­na à « vider les banques », puis un peu plus tard l’appel du col­lec­tif « sau­vons les riches », j’ai encore trou­vé un peu plus de moti­va­tion pour écrire. Mais voi­là, j’ai conti­nué à remettre à plus tard cette écri­ture. Et puis je suis tom­bé sur un article pas­sion­nant qui traite de l’in­ter­pré­ta­tion socio­lo­gique et psy­co­lo­gique de la pro­cras­ti­na­tion. Alors je me suis fait pié­ger, car j’a­vais aus­si envie de par­ta­ger cet article. Il me fal­lait donc écrire ce billet.

Crédit Coopératif

Ain­si, j’ai choi­si depuis mon retour en France d’u­ti­li­ser les ser­vices du Cré­dit Coopé­ra­tif, qui tra­vaille en col­la­bo­ra­tion avec la Nef. Il s’a­git d’une banque soli­daire, au fonc­tion­ne­ment coopé­ra­tif, qui tra­vaille à sou­te­nir les struc­tures de l’é­co­no­mie sociale et soli­daire. Quelques-uns de mes amis avaient déjà opté pour cette banque, et ma sœur en Angle­terre aus­si avait choi­si un éta­blis­se­ment du même type. C’est donc avec joie que j’ai vu arri­ver ma sta­bi­li­sa­tion géo­gra­phique, et que j’ai opté pour leurs ser­vices. Et je dois dire que j’en suis vrai­ment ravi. On ne paye que les ser­vices que l’on uti­lise, le site inter­net est très com­plet et per­met de pro­cé­der à toutes les opé­ra­tions cou­rantes, et le nombre d’a­gences rela­ti­ve­ment faible n’est pas une contrainte à mes yeux. Le seul point dérou­tant a été pour moi au début leur choix de ne pas auto­ri­ser de décou­vert (du moins, par défaut). Mais en y réflé­chis­sant bien, je me suis rap­pe­lé qu’un décou­vert est un prêt, et que le méca­nisme de prêt par les banques est l’un des pro­blèmes prin­ci­paux du modèle éco­no­mique que nous vivons¹. Alors j’ap­prends à faire avec, je vois ça comme une réédu­ca­tion, c’est plu­tôt positif.

Si vous trou­vez comme moi que les banques clas­siques ne sont pas des per­sonnes morales très fré­quen­tables, et bien jetez un coup d’œil au fonc­tion­ne­ment du cré­dit coopé­ra­tif, et fran­chis­sez le pas, vous n’en serez pas déçus.

1 : vision­nez par exemple l’ex­cellent docu­ment l’argent dette, ou encore sa suite l’argent dette 2 : pro­messes chi­mé­riques, qui expliquent de manière très péda­go­gique et ludique le méca­nisme ban­caire inter­na­tio­nal, et com­ment les banques pous­se­rons tou­jours les per­sonnes morales et phy­siques à s’en­det­ter encore et encore plus…

Les contes de la Compagnie du chat noir

Durant le mois qui vient de s’é­cou­ler, j’ai eu l’oc­ca­sion d’é­cou­ter deux fois Cathe­rine Uber­ti de la Com­pa­gnie du chat noir. Cela fai­sait de nom­breuses années que je pas­sais devant le salon de thé au pied de la cathé­drale. Jamais je n’a­vais pous­sé la porte pour décou­vrir l’u­ni­vers de la com­pa­gnie. Mal­heu­reu­se­ment, ils ont été nom­breux, comme moi, à pas­ser à côté. Alors le salon de thé a fermé.

Mais heu­reu­se­ment, Cathe­rine conti­nue son acti­vi­té de conteuse. Je l’ai écou­tée lors de deux spec­tacles. Un pre­mier à des­ti­na­tion des enfants (« Même pas peur »), et un deuxième tout public, « Auver­gn’at­ti­tude ». Les deux fois, je n’ai pas mis plus de quelques secondes pour bas­cu­ler dans son uni­vers fan­tas­tique. Et à chaque fois, ceux qui m’ac­com­pa­gnaient ont aus­si beau­coup aimé.

Et c’est en dis­cu­tant avec la conteuse que j’ai décou­vert la librai­rie sonore, qu’elle vient d’ou­vrir avec son mari, à deux pas de l’an­cien salon de thé. Plein de belles choses à décou­vrir, ça va deve­nir je crois un de mes repères.

frise de chats

Nouveau labo, nouveau site

Comme je l’an­non­çais pré­cé­dem­ment, j’ai été recru­té comme maître de confé­rences à l’U­ni­ver­si­té d’Au­vergne. Et par­mi la foul­ti­tude de tâches plus ou moins amu­santes que j’ai eu à accom­plir depuis mon arri­vée, j’ai pas­sé un petit mor­ceau de temps sur la mise en place d’ou­tils de com­mu­ni­ca­tion pour la jeune uni­té de recherche que je viens de rejoindre : charte gra­phique, intra­net, listes de dif­fu­sion, site inter­net, etc. Ce n’est pas fini, mais ça a bien avancé. 

Et puisque le site inter­net est main­te­nant en cours de sta­bi­li­sa­tion, et offi­ciel­le­ment exis­tant, il me fal­lait l’an­non­cer ici. Voi­ci donc le nou­veau site de l’I­SIT, qui évo­lue­ra fort pro­ba­ble­ment au fil des pro­chains mois, mais qui est satis­fai­sant, en pre­mière approche. Il est basé sur dru­pal, que j’ai eu l’oc­ca­sion de pous­ser comme jamais je ne l’a­vais fait aupa­ra­vant. Bigre­ment flexible, cet outil !

Actualité clermontoise

En ces temps chao­tiques, où il fait bon ne pas être Rom, ne pas être chô­meur, ne pas être jour­na­liste, ne pas être ouvrier, ne pas être élève d’une école qui se délite, ni même patient d’un sys­tème de san­té tou­jours plus démen­te­lé, bref, en ces temps sombres pour la Liber­té, l’É­ga­li­té et la Fra­ter­ni­té, on n’a pas envie de res­ter les deux pieds dans le même sabot. Bon, cha­cun agit à son niveau. Pour ma part, c’est plu­tôt au niveau local…

Après les « mou­ve­ments sociaux » des der­nières semaines, les AGs, les manifs, les réunions de mobi­li­sa­tion, un petit groupe de cler­mon­tois s’est retrou­vé le 5 novembre pour par­ti­ci­per à un flash-mob natio­nal. On n’é­tait pas très nom­breux, mais l’ex­pé­rience a intri­gué un peu de monde, et les médias étaient là.

Plus récem­ment, et comme toutes les deux semaines main­te­nant, j’ai par­ti­ci­pé à l’é­mis­sion Pan­thère Rouge, sur Radio Cam­pus Cler­mont. Que dire, sinon que l’é­mis­sion a été sau­vée du nau­frage par Lise, qui a été à la fois chro­ni­queuse et ingé­nieur son. Pour les sujets abor­dés, on a par­lé actua­li­té, acca­pa­re­ment des terres, et femme super-héros.

Enfin, je ne manque pas de relayer ici les per­tur­ba­tions qui ont tou­ché Indy­me­dia Auvergne, le site d’in­for­ma­tion alter­na­tive en open-publi­shing. Pour que de tels outils ne tombent pas dans l’ou­bli, et qu’on ai tou­jours la pos­si­bi­li­té d’ou­vrir un œil sur ce qui se passe pas loin, n’ou­bliez pas d’y poster !

Azulejos, jazz au poco

La semaine der­nière, je suis allé voir pour la deuxième fois Azu­le­jos au Poco Loco, une salle de jazz vrai­ment chouette à Cler­mont-Fer­rand, où l’on peut suivre la pro­gram­ma­tion de Jazz au Poco.

Azu­le­jos est un groupe de fla­men­co-jazz de la région, qui tourne dans des coins assez variés — comme l’a­mé­rique du sud — et qui par­tage la scène avec des artistes très dif­fé­rents. L’an­née der­nière, c’é­tait un gui­ta­riste fla­men­co assez impres­sion­nant qui était invi­té avec eux. Cette année, j’ai décou­vert à leurs côtés Nguyên Lê. La pre­mière par­tie du concert ne m’a pas embal­lé, j’a­vais du mal à accro­cher au mélange des styles : le son d’A­zu­le­jos est plu­tôt acous­tique, et Nguyên Lê explore de nom­breuses pos­si­bi­li­tés offertes par sa gui­tare élec­trique. Mais la deuxième par­tie du concert a vrai­ment été chouette, je suis récon­ci­lié avec cette ren­contre musicale !

La pro­chaine date à ne pas rater au Poco Loco est le concert en hom­mage à Char­lie Par­ker.

Mandelbrot

Benoît Man­del­brot est décé­dé de 10 octobre 2010. Il est le décou­vreur de tout un pan des mathé­ma­tiques, dont l’ex­plo­ra­tion a été ren­due pos­sible grâce à l’ar­ri­vée des ordi­na­teurs. Il s’a­git des frac­tales, bien sûr.

Quelques jours aupa­ra­vant, Arte pro­gram­mait un docu­men­taire inti­tu­lé « Frac­tales, à la recherche de la dimen­sion cachée ». J’a­vais lou­pé sa dif­fu­sion sur la chaîne. Mais heu­reu­se­ment, on le retrouve en vision­nage sur inter­net : Frac­tales, à la recherche de la dimen­sion cachée, sur le site d’Arte. Ce docu­men­taire est assez diver­tis­sant, il raconte com­ment une nou­velle branche des sciences peut appa­raître, explo­rée d’a­bord par un seul homme, puis com­ment elle peut atti­rer l’in­té­rêt de nom­breux autres scien­ti­fiques de plein de domaines dif­fé­rents. Les images sont superbes, ne le ratez pas !

Zoltan of swing, l’Adresse, place du Mazet

Ce week-end, au hasard d’une pro­me­nade très sym­pa­thique, nos pas ont été arrê­tés par les notes qui s’é­chap­paient d’un res­tau­rant sur la place du Mazet. Il s’a­gis­sait de quatre jeunes gens, qui jouaient du jazz manouche. Après avoir dis­cu­té avec le quar­tet quelques ins­tants, nous avons choi­si de reve­nir y déjeuner. 

C’est ain­si que nous avons appré­cié un cous­cous végé­ta­rien à la table de l’A­dresse (ledit res­tau­rant), en écou­tant la musique de Zol­tan of swing. Ils se sont pro­me­nés autour du jazz manouche, en emprun­tant des voies amu­santes, ont par exemple joué le poin­çon­neur des lilas, ou encore esquis­sé les notes d’un géné­rique de film. Leur son était vrai­ment chouette, et je suis impa­tient de les retrou­ver dans les bars de Clermont

PS : en cher­chant des ren­sei­gne­ments sur le res­tau­rant, je suis tom­bé sur le wiki de la ville de Cler­mont-Fer­rand consa­cré à la réno­va­tion de la place du Mazet. Bigre, on déploie des outils tech­no­lo­giques poin­tus pour satis­faire aux besoins de la démo­cra­tie participative !

Nouvelle position de l’Association américaine de diététique sur le végétarisme en français

Il y a quelques années, j’é­cri­vais ici au sujet de l’i­gno­rance fré­quente des méde­cins quant au végé­ta­risme. Ce billet finis­sait par un lien vers la tra­duc­tion fran­çaise de la posi­tion de l’as­so­cia­tion amé­ri­caine de dié­té­tique sur le végé­ta­risme. Ce docu­ment date de 2003.

Et ce matin, je viens de prendre connais­sance de la nou­velle ver­sion de ce docu­ment, qui a été ren­due publique en 2009, et vient d’être tra­duite en fran­çais. En sui­vant les conseils de Jérôme Ber­nard-Pel­let, je repro­duis donc ici ce docu­ment, afin qu’un plus grand nombre en ait accès : Position_VG_ADA2009_VF1.00.pdf.

En quelques mots, ce docu­ment est une argu­men­ta­tion scien­ti­fique, réfé­ren­cée par de nom­breux articles, et objec­tive sur l’a­li­men­ta­tion végé­ta­rienne et végé­ta­lienne. Elle est riche en ren­sei­gne­ments pour qui a fait ce choix, ou envi­sage de le faire. Jérôme Ber­nard-Pel­let ter­mine son mes­sage par un conseil que je trouve per­ti­nent : « Je vous encou­rage éga­le­ment vive­ment à impri­mer ce docu­ment et à l’of­frir à votre méde­cin trai­tant ain­si que tout pro­fes­sion­nel de san­té que vous pour­riez rencontrer. »

Australie, suite et fin

Vous avez sans doute remar­qué que j’a­vais peu pos­té ces der­niers temps. Bon, c’est la faute de Ste­phen. Bin oui, il avait oublié de payer la fac­ture inter­net, alors for­cé­ment, la connexion est tom­bée. J’ai donc pas­sé presque 3 semaines sans inter­net à la col­lo­ca­tion. Bon, alors c’est sûr, j’ai pu faire un peu plus de tou­risme. Mais je n’ai rien pu pos­ter ici. Et puis ensuite, je suis reve­nu en France, j’ai démé­na­gé, puis la ren­trée est arri­vée à grand pas (en ensei­gne­ment comme en recherche).

Je vais quand même vous racon­ter un peu, avec des images et du texte, com­ment Bris­bane est une ville accueillante, et com­ment les alen­tours sont superbes.

Tout d’a­bord, si vous êtes végéta*ien, vous ne man­que­rez pas de pous­ser la porte du forest cafe, his­toire de vous détendre avant de plon­ger dans la ville. Le quar­tier aux alen­tours, West End, est vrai­ment un chouette coin, très agréable pour flâ­ner en soi­rée, et qui semble accueillir un mar­ché très sym­pa (que je n’ai pas eu le temps d’al­ler découvrir).

Puis, en vous pro­me­nant dans les rues, vous appro­che­rez de South Bank, un coin un peu tou­ris­tique, mais assez agréable de la ville. Pour peu que vous soyez accro au foo­ting, vous y trou­ve­rez votre compte. En emprun­tant l’un des ponts pié­tons de la ville, vous rejoin­drez le jar­din bota­nique dont j’a­vais par­lé dans un pré­cé­dent billet. La Bris­bane River est très agréable à tra­ver­ser, mais encore plus à par­cou­rir sur un City­Cat. On peut alors appré­cier la ville d’un autre point de vue, décou­vrir pour­quoi pas la power house, voire même pous­ser plus loin vers For­ti­tude Val­ley, et enchaî­ner une soi­rée de folie. Ou alors, vous pré­fé­re­rez reve­nir sur vos pas, et pas­se­rez une soi­rée à appré­cier un peu de bon son au Bris­bane Jazz Club.

Les cou­chés de soleil sur la ville sont vrai­ment chouette, on découvre la ville d’un autre point de vue. Ensuite, sui­vant vos envies, vous pour­rez pous­ser jus­qu’à Cle­ve­land, pour­quoi pas en train. Là, vous pren­drez un fer­ry jus­qu’à la North Strad­broke Island, où vous décou­vri­rez la nature presque res­tée sau­vage. En vous ren­dant à Point Loo­kout, vous aurez cer­tai­ne­ment l’oc­ca­sion de voir des dau­phins, ou même des baleines pas­sant au loin, au moment de la migra­tion. Il faut avoir de bons yeux. Les sur­feurs, bien sûr, seront là pour faire le show sur les plages de l’île.

Plus proche du centre de Bris­bane, du côté d’A­sh­grove, vous pour­rez vous pro­me­ner le long de l’I­tha­ca creek, en décou­vrant d’un autre œil les ban­lieues de la ville.

Si les musées vous plaisent, alors ne man­quez pas les expo­si­tions du musée de la ville (l’ex­po­si­tion de pho­tos du début du XXe siècle est super chouette, celle sur l’his­toire de la com­mu­nau­té homo­sexuelle à Bris­bane est riche de plein d’in­for­ma­tions), ou encore les pro­jec­tions du Musée d’Art Moderne de la ville (ils ont des ses­sions dignes de l’ab­surde séance, géniales).

En un mot, cette ville aux mul­tiples facettes est pas­sion­nante, déborde d’ac­ti­vi­tés, les gens y sont pour la plu­part très sym­pas, on y croise une mul­ti­tude de per­sonnes de mul­tiples hori­zons. À découvrir !

Brisbane, premiers jours

Je suis arri­vé jeu­di der­nier à Bris­bane, après un voyage en avion assez long (j’en ai main­te­nant pour long­temps à tra­vailler mon empreinte éco­lo­gique afin de gom­mer en par­tie ce tra­jet aéro­por­té). Après avoir fait quelques pas dans la ville, posé mon sac dans ma col­lo­ca­tion d’un mois, pris une douche et déjeu­né tran­quille­ment dans le centre-ville, j’ai retrou­vé dès l’a­près-midi le che­min du labo, his­toire de ne pas perdre trop de temps. C’est par­ti pour un mois à tra­vailler sur les détails topo­lo­giques d’un pro­jet d’i­ma­ge­rie médi­cale qui s’in­té­resse à la mala­die d’Alzheimer.

Le len­de­main, le soleil était encore de la par­tie, et sur le che­min pour le labo­ra­toire, j’ai croi­sé de chouettes coins, en tra­ver­sant plu­sieurs zones rési­den­tielles. La zig-zag street porte assez bien son nom. Ici, les rues sont pour l’es­sen­tiel très droites, mais la topo­gra­phie est telle qu’elles ne font que mon­ter et des­cendre. De vraies mon­tagnes russes. On pour­rait croire en étu­diant une carte de la ville que l’as­pect sillon­neux de la rivière vient du fait qu’elle tra­verse une plaine. Il n’en est rien, il s’a­git juste d’une tra­jec­toire qui tente d’é­vi­ter les reliefs.

Les deux jours de mon pre­mier week-end, j’ai choi­si de les pas­sés à me pro­me­ner dans la ville. J’ai essayé de prendre un peu de pho­tos. Manque de chance, j’ai décou­vert en ren­trant le same­di soir que j’a­vais oublié mon char­geur de bat­te­rie en Europe. Il va donc fal­loir attendre un peu avant d’a­voir de nou­velles pho­tos… Mais voi­ci tout de même les pho­tos de samedi :

Vous y ver­rez quelques bâti­ments, pas mal de végé­taux, en par­ti­cu­lier dans le jar­din bota­nique, car c’est assez dérou­tant pour un euro­péen. Les quelques ani­maux croi­sés sont aus­si étranges. 

Pour ce qui est de la struc­ture de la ville, l’hy­per­centre est un mélange de buil­dings énormes, de bâti­ments admi­nis­tra­tifs au style clas­sique, d’é­glises assez jolies (bien que récentes), et de bâti­ments plus bas, et un peu plus anciens. Enfin, dès que l’on s’é­loigne du centre, on tra­verse des zones rési­den­tielles à perte de vue, les mai­sons sont sou­vent en bois, par­fois sur pilo­tis. Pas de chauf­fage ici, car même en hiver, la tem­pé­ra­ture des­cend rare­ment en des­sous de 8°C.

Au revoir, Genova !

Comme je l’an­non­çais ici dans un pré­cé­dent billet, je serai dès la ren­trée pro­chaine ensei­gnant-cher­cheur à Cler­mont-Fer­rand. La semaine der­nière, j’ai donc quit­té défi­ni­ti­ve­ment l’I­ta­lie, où j’ai habi­té pen­dant une petite année à Gênes. Cette année a été pas­sion­nante sur tous les points de vue, tant pro­fes­sion­nel­le­ment que pour la vie au quo­ti­dien. C’est défi­ni­ti­ve­ment la taille de ville où j’aime vivre au quotidien.

Après quelques jours de repos en France, agré­men­té de quelques tâches admi­nis­tra­tives pas­sion­nantes (hum), je m’en­vole pour un mois en Aus­tra­lie, et plus pré­ci­sé­ment à Bris­bane, pour rejoindre le CSIRO ICT Centre. Nous avons en effet un pro­jet en com­mun, finan­cé par l’U­nion Euro­péenne (pro­jet FAST), et visant à pro­po­ser des méthodes et outils amé­lio­rant la détec­tion de la mala­die d’Alz­hei­mer. Je m’in­té­resse en par­ti­cu­lier aux ques­tions de cor­rec­tion topo­lo­gique des modèles 3D recons­ti­tués à par­tir d’i­mages IRM. Un mois que j’es­père pas­sion­nant ! Si vous avez des sug­ges­tions de visites tou­ris­tiques à effec­tuer durant les week-ends, n’hé­si­tez pas. Je vous en remer­cie d’avance.

Outlaw jam

Il y a peu, j’é­tais donc à Aix-en-Pro­vence pour la confé­rence SMI 2010. Et coup de chance, les dates coïn­ci­daient avec la fête de la musique. J’ai ain­si pu me pro­me­ner dans les rues de la ville, le soir du 21 juin, à la décou­verte de sons (plus ou moins) locaux. les inévi­tables murs de son que l’on croise main­te­nant lors de cette soi­rée étaient bien sûr pré­sents, comme dans la plu­part des villes. Cer­tains DJs pro­po­saient des mix pas dénués d’in­té­rêt, mais j’aime bien aus­si par­tir ce soir-là à la décou­verte de sons plus clas­siques. C’est ain­si qu’aux détours d’une rue, je suis tom­bé sur un groupe de pop-rock à la com­po­si­tion assez clas­sique : une chan­teuse, une fille au cla­vier, un bas­siste, un gui­ta­riste et un bat­teur. Je crois que je suis tom­bé sous le charme de la voix de la chan­teuse. Certes, c’é­tait de l’an­glais qu’elle chan­tait. En géné­ral, je pré­fère quand les groupes fran­co­phones choi­sissent le fran­çais. Mais le timbre chaud de sa voix était envoû­tant, et je suis res­té jus­qu’à la fin du concert. Les amis des membres du groupe étaient aus­si là pour mettre l’am­biance, et le public était assez consé­quent. Un chouette moment.

À la fin du concert, ils n’ont pas man­qué de pré­ci­ser leur nom, que je me suis empres­sé de noter. Manque de chance, une erreur de mani­pu­la­tion m’a fait perdre ce nom… Alors j’ai écu­mé l’In­ter­net, exploi­tant les dif­fé­rentes tech­no­lo­gies pro­po­sées sur le réseau, scru­tant les posts sur les forums, pour­sui­vant de lien en lien l’in­for­ma­tion. On ne peut pas dire que le site de la mai­rie soit très cau­sant. J’es­pé­rais y trou­ver une liste des groupes pré­sents ce soir là, mais rien. Et puis, coup de chance, je suis tom­bé sur le site Cultis­min, un blog regor­geant d’in­for­ma­tions sur la région, et qui pro­pose une liste des concerts de la soi­rée. Et ça a fait tilt. Mais bien sûr, ce groupe, ce sont les Out­law jam !

N’hé­si­tez pas à visi­ter leur site inter­net. Bon, si comme moi vous n’a­vez pas flash sur votre ordi­na­teur, les pos­si­bi­li­tés sont res­treintes. Mais l’an­nonce d’un site inter­net à venir est une bonne nou­velle. À suivre, donc !

Le fonds ancien de l’ENSAM d’Aix-en-Provence

Il y a peu j’é­tais à Aix-en-Pro­vence pour par­ti­ci­per à SMI 2010, une confé­rence où je pré­sen­tais une par­tie de mes tra­vaux de recherche réa­li­sés à la fin de ma thèse. Cette confé­rence avait lieu à l’école natio­nale supé­rieure d’Arts et Métiers, ins­tal­lée depuis 1843 dans des bâti­ments ayant aupa­ra­vant accueilli des reli­gieux. La confé­rence était pas­sion­nante, j’ai eu l’oc­ca­sion de par­ta­ger de nom­breuses dis­cus­sions très inté­res­santes avec les autres participants.

En marge de la confé­rence, j’ai éga­le­ment eu la chance de dis­cu­ter avec la res­pon­sable de la biblio­thèque de l’é­cole. Au fil de la conver­sa­tion, nous en sommes venus à par­ler de fonds ancien. Elle m’a alors décrit le fonds que pos­sède l’é­cole, et a gen­tille­ment accep­té de me le pré­sen­ter. C’est ain­si que j’ai pu entrer dans les deux pièces situées au second étage d’un bâti­ment de l’é­cole, où sont ins­tal­lés ces livres anciens.

C’é­tait assez impres­sion­nant de décou­vrir ces ouvrages, sélec­tion­nés au fil des ans et pré­sen­tés ici dans des biblio­thèques au charme cer­tain. En quelques mots, il s’a­git d’un fonds inté­res­sant, car il repré­sente une pho­to­gra­phie de l’en­sei­gne­ment que l’on pro­po­sait voi­là plus d’un siècle aux futurs ingé­nieurs. Il semble qu’il n’y ait pas réel­le­ment d’ou­vrages rares, l’in­té­rêt rési­dant plus dans la com­pi­la­tion de ces docu­ments. À noter tout de même quelques docu­ments spé­ci­fiques à l’é­cole, tel que les numé­ros de la revue publiée pen­dant de nom­breuses années, recueillant les avan­cées des ingé­nieurs issus de l’é­cole. La visite était vrai­ment pas­sion­nante, notam­ment grâce à la pas­sion et la pré­ci­sion de notre hôte.

Bien que sans finan­ce­ment réel, ce fonds est régu­liè­re­ment mis en valeur, afin de faire par­ta­ger au plus grand nombre ce patri­moine de l’his­toire uni­ver­si­taire natio­nale. Ain­si, en plus des ani­ma­tions orga­ni­sées au moment des jour­nées du patri­moine, un tra­vail de numé­ri­sa­tion et de cata­lo­gage est en cours, ce qui faci­li­te­ra la consul­ta­tion de ce fonds. On en trouve déjà quelques traces sur la page consa­crée au fonds sur le site de l’é­cole, ou encore sur e‑corpus. Gageons que ce tra­vail de numé­ri­sa­tion (et d’OCR pour cer­tains docu­ments) sera un franc succès.