Vivre une création sonore collective

À l’oc­ca­sion d’Uto­pie Sonore 2018, Gui­sane pro­po­sait d’a­ni­mer un ate­lier de créa­tion col­lec­tive, autour du thème du grand effondrement.

Lors de la pre­mière séance de tra­vail, nous étions bien qua­rante à être réunis, moti­vés par la pro­po­si­tion ini­tiale du projet :

« Le Grand Effon­dre­ment désigne des pré­dic­tions de déclin immi­nent du monde indus­triel contem­po­rain. Ces concep­tions décrivent un risque sys­té­mique de catas­trophes pla­né­taires pro­vo­qué direc­te­ment par son mode de fonc­tion­ne­ment. Ces théo­ries de l’ef­fon­dre­ment ne relèvent pas de la preuve scien­ti­fique directe, mais s’ap­puient sur des indices mesu­rables et des études docu­men­tées » (Wiki­pe­dia). Dans cette logique, et dans la ver­sion la plus immi­nente de cette catas­trophe annon­cée, il y a une cer­taine exci­ta­tion à voir enfin l’é­crou­le­ment du capi­ta­lisme mais aus­si la peur d’une pré­ci­pi­ta­tion fas­ciste et la fin totale qu’elle signi­fie­rait. Bref, ça chauffe. Cette théo­rie est un point de départ, cha­cun peut s’en libé­rer, la retour­ner, la malaxer et se l’ap­pro­prier comme il l’en­tend. Le thème et la construc­tion de sa matière sonore seront pré­texte à des enre­gis­tre­ments expérimentaux.

Après quatre séances de tra­vail col­lec­tif, com­plé­tés par des épi­sodes de tra­vail plus indi­vi­duels, nous avons réus­si à construire une pièce sonore de 20 minutes, qui jus­qu’à la res­ti­tu­tion publique le same­di soir n’a­vait été écou­tée en entier par per­sonne… Le résul­tat est très beau, même s’il aborde une ques­tion dif­fi­cile. Je vous laisse le décou­vrir ici :

Mais com­ment s’or­ga­ni­ser, quand le sujet est pas­sion­nant, les participant·e·s nombreu·x·ses et bouillonnant·e·s d’i­dées, et le temps impar­ti très court…

Voi­ci une pre­mière ver­sion d’un texte qui évo­lue­ra sans doute, et qui raconte com­ment s’est struc­tu­ré l’a­te­lier pour réa­li­ser cette pièce sonore.

Dérou­lé de l’a­te­lier de créa­tion sonore sur le grand effondrement

Son et mathématiques

Depuis le début de l’an­née der­nière, je par­ti­cipe à un groupe de tra­vail de l’I­REM de Cler­mont-Fer­rand consa­cré à l’in­for­ma­tique sans ordi­na­teur. J’a­vais déjà par­lé ici d’un pre­mier pro­jet consa­cré à l’a­dap­ta­tion de maté­riel péda­go­gique pour défi­cients visuels.

En paral­lèle, j’a­vais com­men­cé à tra­vailler sur un logi­ciel de syn­thèse addi­tive, pour pro­duire du son. Depuis, on a un peu avan­cé sur l’ac­ti­vi­té que nous conce­vons autour du son, et il fal­lait rédi­ger la fiche scien­ti­fique, celle qui parle de musique et de mathé­ma­tiques. J’ai eu du mal à me rete­nir, et j’en ai faite une qui parle de son et de mathématiques.

Le docu­ment est d’a­bord écrit à des­ti­na­tion des enseignant·e·s de mathé­ma­tiques de col­lège, mais je pense qu’il peut inté­res­ser toute per­sonne qui cherche à com­prendre un petit peu des sciences qui se cachent der­rière les sons, la musique. Il s’a­git plu­tôt d’une intro­duc­tion, pour éveiller la curio­si­té et don­ner envie d’al­ler lire d’autres choses.

En vrac, ça parle de :

  • ce qu’est le son d’un point de vue physique
  • ce qu’est le son numé­rique par rap­port au son analogique
  • ce qu’est une note, une octave, une gamme
  • pour­quoi un pia­no ne sonne pas pareil qu’une cla­ri­nette quand ils jouent la même note
  • ce qu’est une note fon­da­men­tale, une harmonique
  • com­ment fabri­quer du son musi­cal de synthèse

Voi­là, ça fait 16 pages, avec des figures, des cap­tures d’é­cran, et quelques for­mules. Je le mets là pour les curieux, et suis très inté­res­sé à tout retour.

Son et mathé­ma­tiques (3,8Mo)

Café zapatiste

Pour la deuxième année, j’ai com­man­dé du café zapa­tiste avec Fran­çois. C’est le Comi­té de soli­da­ri­té avec les peuples du Chia­pas en lutte qui orga­nise à Paris l’a­chat soli­daire du café auprès de deux coopé­ra­tives zapa­tistes, Yachil Xojo­bal Chul­chan et Ssit Lequil Lum, le trans­port en Europe, la tor­ré­fac­tion puis les frais d’en­vois pour ceux qui ne sont pas à Paris. Le bon de sous­crip­tion est dis­po­nible en ligne, il était à retour­ner avant fin février cette année.

Puisque j’u­ti­lise un mou­lin à café, j’ai com­man­dé le café en grains. Je l’ai goû­té ce matin. En enten­dant le son du mou­lin, j’ai eu peur qu’il ne soit trop grillé, mais au final  la tor­ré­fac­tion est bien. Je le trouve assez doux, un peu frui­té, pas du tout amer, avec une belle lon­gueur en bouche…

Atelier de bidouille sonore

Avec le cri de la girafe, on était cette année cinq à rejoindre l’Uto­pie Sonore. Par­mi les pro­po­si­tions que nous avons faites aux par­ti­ci­pants, il y a eu l’a­te­lier de musique concrète. Un titre bien ron­flant pour un ate­lier que nous avons pro­po­sé à deux avec Théo, et que Karim a par­ti­ci­pé à animer.

Le prin­cipe de l’a­te­lier était de décou­vrir com­ment défor­mer sim­ple­ment des sons à l’aide d’un logi­ciel de mon­tage comme Rea­per ou Ardour, afin d’ob­te­nir des tex­tures sonores, des nappes, ou des pièces électroacoustiques.

Nous avons donc com­men­cé par rap­pe­ler le prin­cipe d’ob­jet sonore de Pierre Schaef­fer, puis nous avons un peu par­lé du voca­bu­laire que l’on avait pu construire l’an­née pré­cé­dente dans l’a­te­lier ch’ai faire, ch’ai dire. Nous avons ensuite don­né aux par­ti­ci­pants un petit ensemble de sons récol­tés l’an­née d’a­vant dans la cour des aul­nays : bruits de frot­te­ment, d’eau, de per­cus­sions, etc.

Puis nous avons com­men­cé à explo­rer avec les par­ti­ci­pants l’é­ti­re­ment du son, pour aller cher­cher dans les hautes fré­quences les sons cachés. Nous avons dis­cu­té d’at­taque, de super­po­si­tion des sons, de l’i­dée de mettre les sons à l’en­vers. Certain·e·s participant·e·s se sont essayés aux effets, avec un peu d’é­qua­li­sa­tion, de réverbe. Nous avons dis­cu­té de l’i­dée d’a­voir des détails à toutes les échelles, de l’i­dée d’être atten­tif aux super­po­si­tions de sons sui­vant les fréquences…

Chaque participant·e, en solo ou en binôme a réa­li­sé à la fin de la séance une petite pièce sonore. Ce qui m’a vrai­ment inté­res­sé, c’est de consta­ter qu’a­vec le même maté­riau, et le même pro­ces­sus créa­tif, chaque pro­po­si­tion a sa propre éner­gie, son propre rythme, on per­çoit une par­tie de la per­son­na­li­té de celui ou celle qui a produit…

Le résul­tat de ces bri­douillages est écou­table ci-des­sous, ou sur le site du cri de la girafe. Ça s’in­ti­tule Musique concrè­te­ment col­lec­tive, un col­lage en légère super­po­si­tion et spa­tia­li­sé par Théo.

Utopie Sonore 2018

L’é­té, c’est le moment où on recharge ses bat­te­ries pour l’an­née, où on vit ces petites paren­thèses de ren­contres, de décou­vertes, de créa­tion… Cette année, il y a eu des visites de châ­teaux, et puis des moments en famille, avec des ami·e·s, d’autres encore à pro­fi­ter de temps seul. J’ai aus­si avan­cé en recherche, et fait plein d’autres choses.

Et puis il y a eu Uto­pie Sonore. Comme l’an­née der­nière, et celle d’a­vant aus­si. Une petite semaine à cent fon­dus de son, à la Cour des Aul­nays, où retrou­ver plein de gens qui sont deve­nus des amis au fil des retrou­vailles en fes­ti­val, ren­contres et autres rési­dences. Uto­pie Sonore en août, c’est le point d’orgue, le moment d’ex­pé­ri­men­ter de nou­velles choses, de faire de nou­velles ren­contres, et de vivre plei­ne­ment une uto­pie : cou­pés du monde, sans télé­phone, avec la même envie de faire ensemble, et d’ap­prendre de nou­velles pratiques.

Cette année, avec les gira­phones, on est venu·e·s à cinq, avec plein de pro­po­si­tions, cer­taines au pro­gramme, d’autres plus confidentielles.

La pro­po­si­tion prin­ci­pale du col­lec­tif, ça a été Exquise valise, une créa­tion col­lec­tive sur le prin­cipe du cadavre exquis, pilo­tée par Auré­lie, et dont le ren­du final est vrai­ment réussi.

Pour la deuxième année, on a relan­cé l’i­dée de la biblio­thèque éphé­mère, où cha­cun amène ses livres. C’est la pre­mière chose que j’ai construite en arri­vant : les éta­gères et l’es­pace lec­ture pour accueillir livres et lec­teurs… La pho­to ci-des­sous a été prise avant l’ar­ri­vée des fes­ti­va­liers, et je pense qu’on a bien eu deux fois plus de livres, avec plein de réfé­rences super intéressantes…

J’ai aus­si ame­né à Gene­viève le Rasp­ber­ry Pi avec logi­ciel cor­ri­gé pour que la maquette inter­ac­tive soit plei­ne­ment fonctionnelle.

Avec Théo, on a aus­si pro­po­sé un ate­lier autour de la musique concrète, on a aus­si ins­tal­lé un ate­lier en auto­ges­tion pour la fabri­ca­tion de micro-contacts.

Et puis on a par­ti­ci­pé à plu­sieurs créa­tions col­lec­tives, échan­gé avec les copains et copines, et tel­le­ment bien man­gé !!! Cette édi­tion était vrai­ment très réus­sie, et il FAUT que ça continue.

Je com­mence à pos­ter quelques billets sur ce site, pour com­plé­ter ce que nous avons com­men­cé à pos­ter sur le site du cri de la girafe, et sur ce qu’A­naïs recense sur le site d’U­to­pie Sonore :

Mer­ci à Clé­mence, Emma­nuelle et Élo­die pour les pho­tos qui illus­trent ce billet.

GPIO et parallélisme

Il y a quelques mois, j’a­vais bri­co­lé un Rasp­ber­ry Pi pour réa­li­ser une maquette inter­ac­tive. Mais faute de temps, je n’a­vais pas réus­si à gérer conve­na­ble­ment le paral­lé­lisme : contrô­ler en même temps 10 lec­teurs mp3 en python, tout en assu­rant du « temps réel » pour la détec­tion de la pres­sion sur les bou­tons, ça mar­chait mal. Il faut dire que le choix du python avait été gui­dé par l’en­vie d’un pro­to­ty­page rapide, mais sans plus de motivation.

Alors ces der­nières nuits, j’ai pris le par­ti de tout reprendre à zéro, en uti­li­sant cette fois-ci le C++. J’aime Qt, alors j’ai fait du Qt. Et pour le contrôle des entrées sor­ties de la petite machine, les GPIO, j’ai choi­si la biblio­thèque wiring­PI. Tout de suite, tout marche beau­coup mieux !

À noter qu’il faut pen­ser à ins­tal­ler lib­qt5­mul­ti­me­dia5-plu­ginsqtmul­ti­me­dia5-dev, ou encore  gstrea­mer-pul­seau­dio pour pou­voir uti­li­ser QMe­dia­Player. Étran­ge­ment d’ailleurs, sans le sup­port de gstrea­mer dans pul­seau­dio, la lec­ture des mp3 est très très grésillante…

Bon par contre, le pro­jet est encore sur github.

Visites de châteaux

J’ai pro­fi­té de la période esti­vale pour entre­prendre une visite éclec­tique de châ­teaux à tra­vers la France, en m’in­té­res­sant aux sites qui pro­po­saient du conte­nu acces­sible ou par­tiel­le­ment acces­sible à un enfant défi­cient visuel. Voi­ci quelques retours de cette expérience.

Le chantier du château de Guédelon

Impos­sible de ne pas être tout exci­té quand on entend par­ler pour la pre­mière fois de ce pro­jet gigan­tesque, qui a pro­ba­ble­ment dû com­men­cer par un « et si on construi­sait un châ­teau ? » Quand on visite le sit de Gué­de­lon, on est com­plè­te­ment conquis par le pro­jet : construire un châ­teau à la manière des chan­tiers du XIIIe siècle. Seules les chaus­sures de sécu­ri­té semblent dépa­reiller dans le décor.

En dis­cu­tant avec les per­sonnes qui tra­vaillent sur le chan­tier, on apprend par exemple que les deux der­nières années ont été un peu dures, car une par­tie de la tour en cours de construc­tion s’ef­fon­drait pen­dant l’hi­ver… Ce qui a ame­né les construc­teurs à ima­gi­ner des toits tem­po­raires, pour pré­ser­ver les struc­tures pen­dant l’hiver.

De manière géné­rale, les équipes sont très atten­tives, ont pro­po­sé à plu­sieurs reprises de tou­cher ou d’é­cou­ter plus atten­ti­ve­ment les dif­fé­rents postes de la construction.

 

Le château royal de Blois

Ce châ­teau royal se situe au cœur de Blois, pai­sible ville des bords de Loire, sur un site assez escar­pé. La visite pro­po­sée aux per­sonnes défi­cientes visuelles est très inté­res­sante, et j’en pro­fite ici pour remer­cier énor­mé­ment le guide, qui a pris le temps de trans­mettre quelques aspects du châ­teau, en uti­li­sant des astuces de des­crip­tion plu­tôt bien­ve­nues : écoute de l’é­cho, uti­li­sa­tion de la direc­tion de la parole pour indi­quer l’emplacement des bâti­ments, échan­tillons à tou­cher, ou encore maquette pour com­prendre la struc­ture glo­bale du château.

À la recherche du troubadour au château de Castelnau-Bretenoux

Situé dans le Lot, le châ­teau de Cas­ten­lau-Bre­te­noux est géré par le centre des monu­ments natio­naux, et pro­pose l’é­té une visite thé­ma­tique sur le thème du trou­ba­dour. À la fois un pré­texte à explo­rer les dif­fé­rentes par­ties du châ­teau, et l’his­toire des gens qui l’ont occu­pée, et une pro­me­nade à tra­vers la culture des trou­ba­dours, la visite est ani­mée par une com­teuse très atten­tive à rendre acces­sible la visite à tous les publics : des­crip­tions détaillées des tapis­se­ries, petits objets à tou­cher, etc.

Nous avons bien fait de réser­ver avant d’y aller, car il y a peu de places pour ces visites très deman­dées, et cela a pro­ba­ble­ment gran­de­ment faci­li­té la visite.

La restauration du château de Penne

On accède au site en tra­ver­sant un superbe vil­lage, construit sur un piton rocheux, que l’on ima­gine for­mi­dable posi­tion défensive.

Le châ­teau de Penne pour­rait sur le papier faire un peu pen­ser au châ­teau de Gué­de­lon, mais le pro­jet est très dif­fé­rent. Pen­dant long­temps, la ruine du châ­teau a ser­vi de ter­rain de jeu aux enfants du vil­lage, après avoir ser­vi de car­rière pour la construc­tion des mai­sons aux alentours.

Le nou­veau pro­prié­taire a déci­dé de res­tau­rer le châ­teau, en tra­vaillant étape par étape, sous le regard atten­tif d’un archi­tecte des bâti­ments de France. Chaque nou­velle res­tau­ra­tion doit aupa­ra­vant être jus­ti­fiée par des preuves archéo­lo­giques ou picturales…

Quand nous avons visi­té le châ­teau, une asso­cia­tion spé­cia­li­sée dans la construc­tion à l’an­cienne tra­vaillait à la res­tau­ra­tion d’une fenêtre et d’un pan de mur…

Arts martiaux médiévaux au château de Ventadour

Nous avons fini notre périple par la visite du châ­teau de Ven­ta­dour, ruine cris­tal­li­sée sur un piton rocheux, au cœur de l’Ar­dèche, pour une démons­tra­tion d’arts mar­tiaux médié­vaux pro­po­sée par le Cercle des LAMHE. En les écou­tant, nous en avons appris un peu plus sur les pra­tiques mili­taires de l’é­poque médié­vale en Europe, à la fois de celles des sei­gneurs, mais éga­le­ment du peuple… On a décou­vert des gens pas­sion­nés, docu­men­tés, et très dési­reux de par­ta­ger leur passion.

Le site quant à lui est vrai­ment impres­sion­nant, on sur­plombe deux val­lées depuis ce pic rocheux… Une très belle der­nière étape pour notre périple châtelé.

fatsort

Une fois n’est pas cou­tume, je par­tage ici une petite astuce très pra­tique, que j’ai tou­jours du mal à retrouver… 

Si vous avez un auto­ra­dio ou une enceinte blue­tooth qui lit les fichiers sons depuis une clé usb, vous avez peut-être déjà été sur­pris de l’ordre choi­si par le lec­teur pour jouer les fichiers dans un dos­sier. En effet, cer­tains lec­teurs n’u­ti­lisent ni les méta-don­nées, ni les noms des fichiers, mais un ordre qui semble arbi­traire… Et qui cor­res­pond en réa­li­té à l’ordre dans lequel les fichiers ont été écrits sur la clé. Ce défaut vient en bonne par­tie du for­mat fat32.

Sous GNU/Linux, il existe heu­reu­se­ment un outil en ligne de com­mande très pra­tique pour trier les fichiers d’une clé. Pour cela, com­men­cez par insé­rer la clé sans la mon­ter, puis iden­ti­fiez son nom à l’aide de la com­mande dmesg. Dans mon cas, il s’a­git de sdd.

Il suf­fit ensuite d’u­ti­li­ser dans un ter­mi­nal la com­mande sudo fatsort /dev/sdd (en repla­çant sdd par le nom de votre par­ti­tion fat32). Pour ins­tal­ler ce logi­ciel sur une debian, un apt install fatsort devrait suffire.

Une fois cette opé­ra­tion réa­li­sée, tous les fichiers pré­sents sur la clé sont triés par ordre alpha­bé­tique, ce qui est géné­ra­le­ment l’ordre que vous sou­hai­tez. Sur mon auto­ra­dio, tout marche main­te­nant au poil !

Se raser sans plastique

Il y a plus de 10 (!) ans, j’é­cri­vais sur ce blog mon plai­sir d’u­ti­li­ser au quo­ti­dien un rasoir de sûre­té. Ce rasoir a été mon com­pa­gnon de poil pen­dant de nom­breuses années, et je l’u­ti­lise encore par­fois aujourd’hui.

Shavette

Mais depuis le début de l’an­née, j’ai com­men­cé à uti­li­ser une sha­vette. Il s’a­git d’un rasoir qui se mani­pule comme un coupe-chou, mais dont la lame est rechar­geable. On uti­lise d’ailleurs la même lame que dans les rasoirs de sûre­té, en la cas­sant en deux le long de l’en­taille cen­trale. J’ai ache­té le mien sur le site art du bar­bier, avec quelques paquets de lames, et quelques pro­duits d’en­tre­tien de la barbe. Je suis plu­tôt content de ce que j’y ai trouvé.

Je vois plu­sieurs avan­tages à l’u­ti­li­sa­tion d’une sha­vette, même si au début c’est impres­sion­nant. Tout d’a­bord, cela per­met d’a­voir une meilleure vision sur ce qu’on est en train de faire. En effet, la tête d’un rasoir de sûre­té est un peu grosse, et sou­vent devant la par­tie de la peau que l’on tra­vaille. Ensuite, avec une sha­vette, on peut posi­tion­ner la lame avec pré­ci­sion, et donc réa­li­ser des contours plus nets. Et puis on peut évi­ter plu­sieurs pas­sages, si on arrive à posi­tion­ner la lame avec le bon angle.

Gomme à barbe

Plus récem­ment, une amie m’a don­né un rasoir à l’al­lure incon­nue. Com­mer­cia­li­sé dans les années 50 sous le nom de rasoir à gom­mer la barbe, il s’a­git d’un petit rasoir méca­nique, com­po­sé d’un cylindre métal­lique per­cé de trous, que l’on fait rou­ler sur la peau. Enfer­mée à l’in­té­rieur, une lame effleure le rou­leau, et vient cou­per les poils qui se glissent dans les mailles du cylindre.

Le chan­ge­ment de lame est très facile, il se fait par rota­tion de la pièce métal­lique cen­trale du rou­leau. La lame, qui fait toute la lon­gueur du rou­leau, a un pro­fil plié en deux.

Alors bien sûr, c’est bien moins effi­cace qu’une sha­vette, mais tel­le­ment petit, et pra­tique pour se raser sans se prendre la tête dans les détails… Adopté !

L’é­tape ultime du non déchet sera donc le coupe-chou, mais je manque encore un peu d’ex­pé­rience pour fran­chir le pas…

SAJE

Depuis jan­vier, avec Lise, on fait de la radio avec les mineurs iso­lés étran­gers du 5 étoiles. Ça s’ap­pelle Fara­ta­nin Fra­ter­ni­té. Dans la conti­nui­té, on a réa­li­sé plu­sieurs repor­tages à tra­vers la France sur les réseaux qui se struc­turent pour accueillir.

À Cler­mont-Fer­rand, on a aus­si ren­con­tré d’autres intervenant·e·s qui pro­posent des acti­vi­tés à ces jeunes. On par­tage ensemble la même envie de les accom­pa­gner au mieux. Au fil de nos échanges, on a consta­té que s’il y avait des pro­po­si­tions d’hé­ber­ge­ment soli­daire, elles n’é­taient pas connec­tées à nos cercles de mili­tan­tisme et asso­cia­tif. Nous avons donc ini­tié ces der­nières semaines un réseau d’hé­ber­ge­ment. Ça s’ap­pelle SAJE, pour Sou­tien et Accueil des Jeunes Étran­gers. La pre­mière réunion d’in­for­ma­tion s’est dérou­lée le 30 mai, et ça s’est plu­tôt bien pas­sé, nous avons ren­con­tré un peu plus de 25 per­sonnes inté­res­sées, quelques contacts venant enri­chir les pre­miers enga­ge­ments d’hébergement…

Pour suivre l’ac­tua­li­té de SAJE, ren­dez-vous donc sur la page face­book du col­lec­tif.

Maquette interactive

Uto­pie Sonore, c’est une rési­dence col­lec­tive, où plus de 100 curieux du son se réunissent pen­dant quelques jours de la fin d’août à la cour des Aul­nays pour vivre ensemble, créer ensemble, s’ap­prendre, échan­ger. C’est mon bol d’air esti­val. Et quand on a pro­po­sé d’i­ma­gi­ner une res­ti­tu­tion de la ren­contre 2017 au fes­ti­val Bruits, j’ai eu très envie de m’y plon­ger à fond.

J’aime l’i­dée de pla­cer le son dans l’es­pace. À grande échelle, mais aus­si en minia­ture. C’est ce qui a moti­vé la créa­tion de cette maquette inter­ac­tive : fabri­quer un objet à l’i­mage de la cour des Aul­nays, et per­mettre aux audi­teurs de s’ap­pro­prier l’es­pace, de décou­vrir où nous avons pro­duit les sons, com­ment nous avons vécu cette paren­thèse utopique.

Je vou­lais la maquette d’une taille A0, en relief, acces­sible aux défi­cients visuels, facile à mani­pu­ler, et per­met­tant de déclen­cher des sons à l’aide de bou­tons, afin d’é­cou­ter à la fois les sons pro­duits sur place, mais éga­le­ment d’en­tendre quelques cap­ta­tions sau­vages de l’é­vé­ne­ment. 2 semaines avant Bruits, je me suis donc lan­cé dans un sprint de réalisation.

Informatique

Ini­tia­le­ment, j’en­vi­sa­geais de per­mettre à l’au­di­teur la super­po­si­tion de sons. Il fal­lait pou­voir jouer plu­sieurs fichiers en même temps. J’ai donc opté pour un nano-ordi­na­teur rasp­ber­ry pi, facile à pro­gram­mer, facile à câbler, consom­mant peu.

J’ai rapi­de­ment pro­to­ty­pé un logi­ciel en python, pour mettre en place l’en­semble des idées : des bou­tons pour déclen­cher et stop­per les sons, un bou­ton stop géné­ral… Pen­dant les essais, j’ai tout de même consta­té que l’é­mu­la­tion de l’exé­cu­tion en paral­lèle de python était un peu légère pour lan­cer plu­sieurs sons en paral­lèle. J’en­vi­sage de pro­chai­ne­ment retra­vailler le code source afin de per­mettre une plus grande inter­ac­tion. Dans la ver­sion qui a été pré­sen­tée, le déclen­che­ment d’un son stop­pait les autres.

Le code source du pro­jet est dis­po­nible sur github, il évo­lue­ra donc ces temps pro­chains, mais on y retrouve les grandes idées de ce que je vou­lais faire.

Électronique

Je ne vou­lais pas sou­der de câbles sur le rasp­ber­ry pi. J’ai donc cher­ché un peu, et pen­ché pour de la récup” de nappes d’or­di­na­teurs. Je pen­sais ini­tia­le­ment uti­li­ser une nappe IDE 40 pins. Mais il ne faut pas ! En effet, 7 broches sont connec­tées à l’in­té­rieur de ces nappes, ce qui peut pro­vo­quer un court-cir­cuit dans le rasp­ber­ry, connec­tant des pins qui ne devraient pas l’être. J’ai fina­le­ment opté pour une nappe 34 broches, pré­vue pour les lec­teurs disquettes.

Après avoir sou­dé à chaque fil de la nappe un court fil plus épais, j’ai uti­li­sé des domi­nos pour faci­li­ter l’as­sem­blage du reste du câblage. J’ai sou­dé sur chaque bou­ton deux fils, que j’ai ensuite relié d’une part à un pin GPIO, et d’autre part au pin de la masse.

Lorsque le bou­ton n’est pas pres­sé, l’or­di­na­teur lit une ten­sion de 3.3V. Lorsque le bou­ton est pres­sé, une résis­tance interne au rasp­ber­ry annule la ten­sion de 3.3V, et le bou­ton est donc à la masse. Pour avoir ce com­por­te­ment en interne, il ne faut pas oublier de décla­rer un réglage pull-up dans le code python. L’autre alter­na­tive est d’uti­li­ser une résis­tance connec­tée au 3.3V en plus des deux autres câblages. J’ai opté pour le plus simple.

Modélisation

L’é­tape d’a­près à consis­té à modé­li­ser en 3D la cour des Aul­nays. Je suis par­ti de plans d’ar­chi­tectes, de vues aériennes et de mes sou­ve­nirs pour construire une scène 3D sim­pli­fiée de la cour, grâce à blen­der. Une fois la struc­ture vali­dée, j’ai repris la modé­li­sa­tion en n’as­sem­blant que des petits plans d’une épais­seur de 3mm, afin de pré­pa­rer la découpe puis l’as­sem­blage. J’ai pré­vu des assem­blages par lan­guettes au niveau des fon­da­tions, et de quelques endroits stra­té­giques, comme la tour et les tourelles.

Découpage

J’ai ensuite réa­li­sé à la main la mise à plat de cha­cune de ces planches, afin de m’as­su­rer de la cohé­rence de l’en­semble. Après un export sous forme de maillages, j’ai uti­li­sé slic3r pour expor­ter le maillage en coupes au for­mat SVG. J’ai alors assem­blé le tout, je l’ai enri­chi de quelques élé­ments sup­plé­men­taires, puis j’ai expor­té le tout au for­mat DXF.

La décou­peuse laser de SIG­Make m’a une nou­velle fois ser­vi. J’ai dû tout de même opti­mi­ser soi­gneu­se­ment le pla­ce­ment de mes découpes, car il me res­tait assez peu de medium 3mm…

Assemblage

Enfin est arri­vé le moment de l’as­sem­blage : véri­fier que tout s’as­semble cor­rec­te­ment (j’ai juste eu à pon­cer une ouver­ture, mais tout le reste fonc­tion­nait), câblage, puis col­lage de l’ensemble.

Afin d’as­su­rer une plus longue espé­rance de vie à la maquette, je l’ai ver­nie. Bon, une couche suf­fit. J’ai éga­le­ment retou­ché un peu cer­tains champs avec un feutre Faber-Cas­tell sepia B, pour retrou­ver la cou­leur du bois brû­lé, lorsque j’a­vais un peu pon­cé les arêtes.

Les der­nières étapes ont consis­té à éclai­ré l’in­té­rieur grâce à une guir­lande (mer­ci Lise !) fau­fi­lée par les trappes sous les bâti­ments, et à pla­cer des éti­quettes braille et en noir indi­quant le nom des dif­fé­rents lieux uti­li­sés pen­dant Uto­pie Sonore.

À Bruits#2

La maquette est arri­vée sans heurt à Pol’N, où se dérou­lait le fes­ti­val Bruits.

Les audi­teurs se sont très vite appro­priés la maquette, mal­gré quelques défauts qu’il me fau­dra régler avant la pro­chaine pré­sen­ta­tion : un gré­sille­ment constant, peut-être lié au pré-ampli qui satu­rait ou aux casques uti­li­sés ; une durée de pres­sion des bou­tons mal réglée. Et puis j’ai­me­rais régler ce pro­blème d’exé­cu­tion en paral­lèle, pour pou­voir lan­cer plu­sieurs sons simultanés.

La suite au pro­chain épisode !

Cartographier l’accessibilité

Ce ven­dre­di, nous orga­ni­sions avec Gau­thier une car­to­par­tie dans le cadre de la nuit de la géo­gra­phie. Qu’est-ce qu’une car­to­par­tie ? Il s’a­git d’une action de contri­bu­tion col­lec­tive à OpenS­treet­Map, le Wiki­pé­dia des cartes.

Nous avions ciblé notre évé­ne­ment sur la pro­blé­ma­tique de l’ac­ces­si­bi­li­té : quels sont les équi­pe­ments ou infor­ma­tions que l’on peut ren­sei­gner dans la base de don­nées géo­gra­phique, et qui per­met­traient de faci­li­ter l’ap­pro­pria­tion de l’es­pace par des per­sonnes en situa­tion de han­di­cap ? En par­cou­rant le wiki du pro­jet, nous avions décou­vert les infor­ma­tions que l’on peut ren­sei­gner : acces­si­bi­li­té des éta­blis­se­ments rece­vant du public, qua­li­té de l’é­qui­pe­ment de pas­sages pié­tons, rampes d’ac­cès, confi­gu­ra­tion d’escaliers…

Nous avions foca­li­sé notre action aux alen­tours de l’IADT, situé au sud du jar­din Lecoq. Nous avons donc col­lec­té les infor­ma­tions concer­nant les entrées de bâti­ments, les pas­sages pié­tons, les rampes et les esca­liers, en documentant :

  • Entrées de bâti­ments : leur posi­tion sur la façade du bâti­ment pour per­mettre un gui­dage jus­qu’à la porte.
  • Pas­sage pié­ton : la pré­sence et la qua­li­té de bateaux per­met­tant à un fau­teuil rou­lant de l’emprunter, la pré­sence de bandes podo­tac­tiles, et leur qua­li­té, mais éga­le­ment la pré­sence d’un dis­po­si­tif sonore des­ti­né à rendre acces­sible l’é­tat du feu aux défi­cients visuels.
  • Rampes  la pré­sence et l’o­rien­ta­tion de rampes d’ac­cès aux bâti­ments publics.
  • Esca­liers  la pré­sence d’es­ca­liers, le fait qu’ils soient équi­pés de rampe, de bande podo­tac­tile, leur nombre de marches.

En nous docu­men­tant sur la manière de décrire les esca­liers, nous avons décou­vert que la seule manière actuel­le­ment stan­dard de décrire les esca­liers était d’en des­si­ner le tra­cé du par­cours, et non l’emprise au sol de la volée de marches (voir la figure ci-des­sous, sché­mas du haut). Si pour un esca­lier étroit et long, cela ne pose pas de pro­blème, com­ment décrire les choses quand les esca­liers sont plus com­plexes, comme par exemple devant la facul­té de droit à Cler­mont-Fer­rand ? On peut par exemple décrire plu­sieurs iti­né­raires alter­na­tifs, cou­vrant à plu­sieurs endroits les esca­liers. Mais une autre piste, qui com­mence à être pro­po­sée, consis­te­rait à décrire l’emprise au sol par une région, et à la connec­ter ensuite à des che­mins de cir­cu­la­tion situés au des­sus et en des­sous (voir la figure ci-des­sous, sché­mas du bas).

Voi­là un exemple qui illustre la com­plexi­té de la des­crip­tion des don­nées géo­gra­phiques, mais qui sont pour­tant essen­tielles pour être capables de décrire cor­rec­te­ment un envi­ron­ne­ment com­plexe, notam­ment dans le pro­jet ACTIV­map que nous avons ini­tié cette année. Affaire à suivre !

Agence Européenne du Médicament

Je suis depuis quelques mois impli­qué dans l’as­so­cia­tion Vaincre les Mala­dies Lyso­so­males (VML), où j’es­saye de don­ner du temps comme réfé­rent sur la patho­lo­gie céroïdes-lipo­fus­ci­noses neu­ro­nales (CLN). J’a­vais d’ailleurs annon­cé sur ce blog la créa­tion d’un site inter­net des­ti­né à infor­mer sur cette mala­die : cln.jmfavreau.info.

C’est dans ce cadre que j’ai été récem­ment contac­té pour par­ti­ci­per en tant que repré­sen­tant des parents CLN de l’as­so­cia­tion VML à une réunion orga­ni­sée par l’Agence Euro­péenne du Médi­ca­ment, dont le rôle est de garan­tir l’évaluation scien­ti­fique, le contrôle et le sui­vi de la sécu­ri­té des médi­ca­ments à usage humain et vété­ri­naire dans l’UE. Si je connais­sais l’exis­tence de cette agence, je n’a­vais qu’une idée très vague de son fonc­tion­ne­ment. J’ai donc accep­té avec grand inté­rêt cette pro­po­si­tion, qui m’a ame­né la semaine der­nière à par­ti­ci­per à une réunion à Londres.

Bien sûr, je ne pour­rai pas détailler plus avant les détails de la pro­po­si­tion pour laquelle j’ai été appe­lé à par­ti­ci­per, mais le pro­ces­sus est le même pour toute pro­po­si­tion : lors­qu’une entre­prise sou­haite pro­cé­der à des essais thé­ra­peu­tiques, ou à la mise sur le mar­ché d’un médi­ca­ment, elle doit pré­sen­ter un dos­sier à l’a­gence, qui réunit des experts afin d’é­va­luer la per­ti­nence de la proposition.

Pour ma part, j’ai été sol­li­ci­té comme repré­sen­tant de familles, dans un pro­ces­sus qui avait déjà com­men­cé plu­sieurs mois aupa­ra­vant. L’en­tre­prise avait déjà été confron­tée à des ques­tions expli­cites de com­mis­sions suc­ces­sives, et avait pré­pa­ré un dos­sier répon­dant à ces pre­mières inter­ro­ga­tions. Avant la réunion de 1h30 à laquelle j’ai par­ti­ci­pé, chaque membre de la com­mis­sion avait pu consul­ter un docu­ment très com­plet décri­vant la démarche scien­ti­fique de l’en­tre­prise, et le sup­port pro­je­té avait été envoyé. Nous avions donc le temps de prendre connais­sance des détails, et de pré­pa­rer toutes les ques­tions sou­hai­tées à des­ti­na­tion des repré­sen­tants de l’entreprise.

Le jour J, je me suis pré­sen­té à l’a­gence, située pen­dant encore quelques temps à Londres, dans à Cana­ry Whalf, un quar­tier plu­tôt cra­va­té… La réunion a eu lieu dans une salle où deux ran­gées de tables se fai­saient face. Sur cha­cun des murs oppo­sés, un vidéo­pro­jec­teur pro­po­sait le sup­port que l’en­tre­prise a uti­li­sé pour répondre aux ques­tions. La salle était équi­pée d’un sys­tème audio, et plu­sieurs par­ti­ci­pants ont rejoint la réunion par confé­rence audio.

Avant que l’en­tre­prise ne rentre dans la salle, nous avons eu l’oc­ca­sion d’é­chan­ger rapi­de­ment avec la dizaine de par­ti­ci­pants, venus de plu­sieurs pays euro­péens, et sélec­tion­nés pour leur connais­sance de la mala­die, et des aspects scien­ti­fiques asso­ciés à ces thé­ra­pies. Puis les repré­sen­tants de l’en­tre­prise sont ren­trés, et ont com­men­cé leur pré­sen­ta­tion, que nous inter­rom­pions à chaque ques­tion pro­blé­ma­tique. Le pro­ces­sus de déci­sion va se pour­suivre, avec d’autres com­mis­sions, qui vien­dront com­plé­ter les avis don­nés par le groupe auquel j’ai participé.

J’ai trou­vé cette expé­rience pas­sion­nante, car elle donne une réelle place aux citoyens dans le pro­ces­sus d’in­tro­duc­tion de médi­ca­ments sur le ter­ri­toire euro­péen. Si j’y retourne, j’es­saye de prendre des pho­tos, voire de faire un repor­tage radio !

L’accueil des mineurs isolés étrangers

En démar­rant l’émis­sion Fara­ta­nin Fra­ter­ni­té avec les jeunes min­teurs iso­lés étran­gers de Cler­mont-Fer­rand, j’ai pris du temps pour me ren­sei­gner sur les condi­tions d’ac­cueil de ces jeunes, que l’é­tat choi­si de ne pas recon­naître. J’ai notam­ment décou­vert que depuis 1982, l’é­tat délé­guait aux dépar­te­ment la ges­tion des mineurs, et que la prise en charge de ces jeunes était très variable d’une ville à l’autre. 

J’ai donc com­men­cé une série de docu­men­taires avec Lise, pour essayer de faire com­prendre un peu plus ce que vivent ces jeunes. Il y a quelques jours, une mili­tante de Mar­seille disait au micro d’un copain de Radio Gre­nouille : quand on se bat aux côtés des deman­deurs d’a­sile, on se bat pour que la loi change. Quand on se bat aux côtés des mineurs iso­lés étran­gers, on se bat pour que l’é­tat res­pecte la loi.

Nous avons donc déjà pro­duit deux docu­men­taires pour le cri de la girafe. Le pre­mier a aus­si été dif­fu­sé sur toutes les radios du réseau Radio Cam­pus France, dans le cadre du pro­gramme Uni­vox. Il raconte le quo­ti­dien de ces jeunes à Toulouse :

Le deuxième per­met de décou­vrir com­ment ça se passe à Brest :

On pré­pare main­te­nant le pro­chain docu­men­taire de la série, en co-pro­duc­tion avec Radio Gre­nouille, pour faire entendre ce qui se passe à Marseille.

Pour com­prendre un peu mieux les choses, les condi­tions de vie de ces jeunes, et des gens qui les aident à ne pas vivre à la rue, vous pou­vez aus­si aller faire un tour sur le site du cri de la girafe, et décou­vrir tous les autres sons associés…

Faratanin Fraternité

En ce début d’an­née 2018, j’ai entre­pris avec plu­sieurs ami·e·s un pro­jet radio­pho­nique aux mul­tiples facettes. Tout a com­men­cé je crois avec Lise, quand on a déci­dé d’al­ler ren­con­trer les jeunes mineurs iso­lés étran­gers héber­gés au 5 étoiles.

De là est né un pro­jet d’é­mis­sion, un ate­lier pour faire décou­vrir à ces mineurs iso­lés étran­gers ce qu’est la radio, de leur faire décou­vrir que tendre un micro offre une légi­ti­mi­té qui per­met d’al­ler voir par­tout. Ils ont très envie de racon­ter leur vie, pour que les audi­teurs com­prennent ce qu’ils vivent. On a très envie de les entendre dans leur décou­verte de la France. Ça se passe sur Radio Cam­pus Cler­mont, et l’é­mis­sion s’in­ti­tule Fara­ta­nin Fra­ter­ni­té. On peut même écou­ter la pre­mière émis­sion, dif­fu­sée same­di dernier :

De ces ren­contres est née l’en­vie d’al­ler décou­vrir com­ment se passe cet héber­ge­ment dans les autres villes de France. Avec Lise et Robin, nous nous sommes ren­dus à Tou­louse ren­con­trer le col­lec­tif auto­no­MIE, et à l’oc­ca­sion du fes­ti­val Lon­gueur d’ondes, je suis allé à Brest, et j’y ai ren­con­tré le mou­ve­ment zéro per­sonne à la rue, qui a ouvert un loge­ment pour ces jeunes. En pré­pa­ra­tion main­te­nant, une petite série de por­traits de ces lieux d’hé­ber­ge­ment, où l’on décou­vri­ra com­ment ces col­lec­tifs assurent les mis­sions d’un ser­vice public qui s’est com­plè­te­ment désengagé.

En paral­lèle de ce tra­vail docu­men­taire, nous avons com­men­cé avec Cathe­rine à tra­vailler sur une série de témoi­gnages-por­traits, où les jeunes se racontent, et racontent leur iti­né­raire. À décou­vrir sur le site du cri de la girafe.

Si vous avez envie d’en entendre plus sur les mineurs iso­lés à Tou­louse ou Brest, venez ce same­di à l’é­coute col­lec­tive, ren­dez-vous à Radio Campus !

Expérimentations et recherches pour l’adaptation à la déficience visuelle

Cela fait main­te­nant quelques temps que mes acti­vi­tés de recherche et d’ex­pé­ri­men­ta­tion se tournent autour de la ques­tion de la défi­cience visuelle. Cet été, j’a­vais com­men­cé à ani­mer un blog au sujet de l’ac­ces­si­bi­li­té au quo­ti­dien pour une enfant mal­voyant. Mes acti­vi­tés de recherche pre­naient dou­ce­ment le même che­min, mais sans de réelle com­mu­ni­ca­tion sur le sujet.

Et bien c’est en train de changer !

ACTIVmap

Tout d’a­bord, puis que je com­mence depuis novembre à accom­pa­gner un doc­to­rant en infor­ma­tique sur la géné­ra­tion de carte en relief pour non voyants, sur un sujet tout neuf, il nous fal­lait un outil de com­mu­ni­ca­tion effi­cace. C’est main­te­nant fait ! Allez faire un tour sur le site du pro­jet ACTIV­map, vous consta­te­rez que depuis début 2017, beau­coup de choses se sont pas­sées ! Des tra­vaux d’é­tu­diants, des col­la­bo­ra­tions nais­santes, des idées qui germent…

Et pour racon­ter tout ça, rien de mieux qu’une petite expli­ca­tion fil­mée, avec de belles images ! Il y a un an, j’é­tais allé à l’A­PI Hour de Cler­mont’ech par­ler des outils pour mani­pu­ler des images médi­cales. Cette fois-ci, j’ai racon­té com­ment on pour­rait fabri­quer des cartes pour défi­cients visuels via OpenS­treet­Map :

Informatique sans ordinateur

J’ai aus­si com­men­cé à tra­vailler avec Pas­cal Lafour­cade et le groupe de recherche de l’I­REM consa­crée à l’in­for­ma­tique sans ordi­na­teur. J’en avais déjà par­lé ici dans l’ar­ticle consa­cré à la syn­thèse de son addi­tive. En regar­dant le maté­riel péda­go­gique qu’ils avaient créé, j’ai eu très envie de réflé­chir avec eux à l’a­dap­ta­tion pour défi­cients visuels. Coup de chance, ça a pas mal amu­sé Samuel aux petits débrouillards. On a donc com­men­cé à tra­vaillé à la ren­trée, et on est vrai­ment contents d’a­voir les pre­miers résul­tats à mon­trer. Le maté­riel que nous avons ima­gi­né, en col­la­bo­ra­tion avec Lau­rence d’ADVOX sera bien­tôt expé­ri­men­té auprès d’un public empê­ché. En atten­dant, vous pou­vez lire com­ment on a fait sur la page du pro­jet.

Radiocratie, une webradio pour les contrôler toutes

Il y a peu, je par­ta­geais ici la créa­tion d’un col­lec­tif de créa­tion sonore, le cri de la girafe. Un nou­veau pro­jet pour pour­suivre l’a­ven­ture du son après avoir bibe­ron­né 8 années à Radio Cam­pus. Seule­ment, il res­tait une dimen­sion à pour­suivre : le direct, et la pro­gram­ma­tion. Avec Théo et Fifie, on a donc com­men­cé à tra­vaillé voi­là plus de six mois à la créa­tion d’une webra­dio. J’a­vais d’ailleurs écrit il y a quelques mois com­ment on pou­vait faci­le­ment démar­rer une telle webra­dio. Et après quelques mois de rodage, c’est le moment de la par­ta­ger avec tous ! Vous allez voir, je suis sûr que vous y trou­ve­rez du son que vous aimez.

Voi­ci la note d’in­ten­tion pré­sen­tée sur le site internet :

La pro­gram­ma­tion musi­cale de Radio­cra­tie se veut à l’i­mage de ce que nous écou­tons : entre les dou­ceurs des titres qui ne peuvent pas être oubliés, les pièces posées là pour sur­prendre, et les sons qui dérangent…

Sauf émis­sion spé­ciale, la jour­née sur Radio­cra­tie com­mence à 8h, par une pro­gram­ma­tion musi­cale que même Claire et Syl­vain Blan­chard appré­cient. À 18h, Claire et Syl­vain se pré­parent pour une petite soi­rée fes­tive. Au pro­gramme : de la musique pour les mettre en transe ! Mais pas­sé 2h du mat”, chut, Claire et Syl­vain dorment. Ne leur par­lez pas de ce qui passe sur Radiocratie !

Les sons ne sont pas choi­sis en fonc­tion de leur style musi­cal, mais plu­tôt par éner­gie : tran­quille, nor­mal, éner­vé… Sauf si on s’est lour­de­ment trom­pées, les oreilles de Claire et Syl­vain Blan­chard naviguent au fil de nos humeurs, pro­gres­si­ve­ment entre toutes les ambiances du spectre.

Ren­dez-vous sur radiocratie.com pour en écou­ter plus !

écoute, bruit, musique

Vous l’au­rez com­pris à mes bidouillages récents sur la syn­thèse addi­tive, à la réa­li­sa­tion d’un arti­chaut sonore avec un bout du cri de la girafe, je conti­nue d’ex­plo­rer des trucs autour de l’é­coute, du bruit et de la musique. ALors évi­dem­ment, pour ali­men­ter ces expé­ri­men­ta­tions, j’ai pour­sui­vi mes lec­tures sur la musique. Voi­ci donc quelques titres qui sont venus rejoindre les pré­cé­dents sur mon che­vet ces der­nières semaines.

Tout est bruit pour qui a peur, de Pierre Albert Castanet

Sous-titré pour une his­toire sociale du son sale, cet essai très dense emprunte son titre à Sophocle. Je suis loin de l’a­voir fini, car il navigue entre socio­lo­gie, musi­co­lo­gie, et his­toire récente. On y parle de bruit social, de bou­le­ver­se­ment des idées, de musique ins­ti­tu­tion­nelle, de musique popu­laire, de toutes les facettes du son-bruit. Le texte bouillonne d’exemples, un mil­lier de portes ouvertes à qui veut explorer.

Filigrane n°7, intitulé Musique et bruit

La revue Fili­grane (Musique, Esthé­tique, Sciences, Socié­té) pro­pose régu­liè­re­ment, sous forme de recueil, une série d’ar­ticles sur un sujet com­mun. Ce numé­ro, datant du pre­mier tri­mestre 2008 aborde la ques­tion de la musique et du bruit. Regrou­pés en deux par­ties, les pre­miers articles abordent à la fois l’as­pect scien­ti­fique et his­to­rique du bruit. J’ai par­ti­cu­liè­re­ment aimé lire l’ar­ticle inti­tu­lé « Anthro­po­lo­gie his­to­rique de la notion de bruit », qui fait écho à des idées explo­rées par Scha­fer dans son pay­sage sonore. La deuxième par­tie traite de la place du bruit dans le musique contem­po­raine. Une belle revue pour s’ou­vrir l’es­prit sur la notion de bruit.

Voyage de mon oreille, de Claude Ballif

Voi­là aus­si un livre qu’il faut prendre le temps de lire cal­me­ment. L’au­teur nous accom­pagne dans son uni­vers. Avec ce livre, on a l’im­pres­sion de sou­le­ver le rideau, de voir e qu’il y a der­rière la par­ti­tion d’un com­po­si­teur de musique contem­po­raine. On ne parle pas ici de tech­nique, mais de moti­va­tions, de construc­tion de la beau­té. Étourdissant.

La machine à écouter, essai de psycho-acoustique, E. Leipp

Publié en 1977, cet essai s’in­té­resse à ce qu’est le son d’un point de vue phy­sique, et pro­pose un modèle per­met­tant de décrire com­ment l’hu­main per­çoit, traite et ana­lyse les sons, la musique. L’in­tui­tion péda­go­gique géniale de l’au­teur, c’est d’as­si­mi­ler un humain à un ordi­na­teur, avec des cap­teurs, une uni­té cen­trale, etc. Alors certes, les modèles infor­ma­tiques datent de la fin des années 70, mais je trouve l’en­semble très très accessible.

Le boucher du prince Wen-houei, de Bastien Gallet

Le volume est sous-titré enquêtes sur les musiques élec­tro­niques. Rem­pli de réfé­rences à des artistes et albums qui jalonnent l’his­toire de ces musiques, les pages retracent les dif­fé­rentes influences et connexions entre ces sono­ri­tés, à la place des tech­niques dans la créa­tion. Le livre est construit comme un col­lage de textes publiés pré­cé­dem­ment par l’au­teur, et per­mettent d’ap­pré­hen­der la pro­blé­ma­tique sous nombre de facettes dif­fé­rentes, depuis la tech­nique jus­qu’à des pro­blé­ma­tiques plus phi­lo­so­phiques, liées aux pra­tiques de ces musiciens…

La synthèse de son additive

Après de nom­breux mois à lire sur la musique élec­tro­nique, sur la manière de faire du son, et à uti­li­ser des logi­ciels pour en faire, j’a­vais de plus en plus envie de me lan­cer dans la fabri­ca­tion d’un syn­thé­ti­seur logi­ciel. Pas un truc révo­lu­tion­naire, hein ! Mais quelque chose à visée péda­go­gique, pour apprendre com­ment faire du son, et le par­ta­ger avec d’autres.

Et le hasard fai­sant bien les choses, j’ai ren­con­tré dans le groupe de recherche Infor­ma­tique Sans Ordi­na­teur de l’I­REM (là où je tra­vaille déjà à des acti­vi­tés péda­go­giques) un copain de jeu, Pas­cal Lafour­cade, qui voit en la pro­gram­ma­tion musi­cale une manière ludique de for­mer les jeunes publics à l’informatique.

Dans cet article, je vous pro­pose donc de décou­vrir ce qu’est la syn­thèse addi­tive, en illus­trant mes pro­pos par quelques exemples géné­rés par l’ou­til que je suis en train de déve­lop­per, basic­synth.

Le son, c’est quoi ?

Le son, c’est le résul­tat de la com­pres­sion puis décom­pres­sion rapide de l’air (ou de tout autre maté­riau), que nos oreilles captent, et que l’on peut pro­duire de plein de manières dif­fé­rentes : avec un ins­tru­ment de musique, un haut-par­leur, ou tout objet du quo­ti­dien. Pour réus­sir à en fabri­quer avec un ordi­na­teur, il faut prendre le temps de com­prendre com­ment cela marche physiquement.

On peut repré­sen­ter la compression/décompression suc­ces­sive de l’air par une courbe, où l’axe hori­zon­tal serait le temps, et l’axe ver­ti­cal la quan­ti­té de pres­sion, qui peut être néga­tive ou posi­tive. On appelle de telles repré­sen­ta­tions des oscil­lo­grammes :

Plus le son est fort à nos oreilles, plus l’am­pli­tude de la pres­sion est impor­tante. Dans l’exemple sui­vant, le son repré­sen­té en jaune est iden­tique au son rouge, excep­té son volume : il est beau­coup plus faible.

En plus du volume sonore, notre oreille apprend très tôt à dis­tin­guer les sons aigus des sons graves. Sur les oscil­lo­grammes, c’est la lon­gueur d’onde qui va varier. Quand la lon­gueur d’onde varie, il n’y a bien sûr pas le même nombre d’os­cil­la­tions par minute. C’est ce qu’on appelle la fré­quence. On a par exemple pris l’ha­bi­tude d’ap­pe­ler la la note cor­res­pon­dant à une vibra­tion de 440 oscil­la­tions par seconde. Sa lon­gueur d’onde, usuel­le­ment mesu­rée en mètres, est donc équi­va­lente à la dis­tance par­cou­rue par une vibra­tion dans l’air en 1/440 seconde. Chaque note usuelle a ensuite sa fré­quence. En les jouant suc­ces­si­ve­ment, on peut pro­duire une mélodie.

J’ai du bon tabac, syn­thé­ti­sé par une méthode d’é­chan­tillon­nage de sinus, très basique.

Pour fabri­quer ce son, j’ai uti­li­sé la tech­nique de l’é­chan­tillon­nage. Il s’a­git du prin­cipe uti­li­sé pour pro­duire du son numé­rique : on découpe chaque seconde en 44100 inter­valles (ce nombre a été fixé au moment de la com­mer­cia­li­sa­tion du CD), et on choi­si une valeur numé­rique (cor­res­pon­dant à la pres­sion, la mesure ver­ti­cale) pour chaque échantillon :

Dans ce pre­mier exemple, le son n’est pas très agréable : on dirait un buz, agres­sif, peu mélo­dieux. Il faut donc tra­vailler pour amé­lio­rer ce son. La pre­mière chose à faire consiste à intro­duire une enve­loppe. Le prin­cipe de l’en­ve­loppe d’une note est de faire varier le volume de la note pro­gres­si­ve­ment, pour imi­ter les sons tels qu’ils sont pro­duits par les objets qui nous entourent. On peut par exemple faire mon­ter pro­gres­si­ve­ment le volume de la note, puis le dimi­nuer pro­gres­si­ve­ment, pour avoir un son très doux :

J’ai du bon tabac, syn­thé­ti­sé avec une enve­loppe montante/descendante.

Dans cet exemple, chaque note est jouée avec sa fré­quence fon­da­men­tale, mais le volume varie, comme illus­tré ci-dessous :

Dans l’u­ni­vers de la syn­thèse musi­cale, on a pris l’ha­bi­tude de décom­po­ser l’en­ve­loppe des sons en quatre par­ties : l’at­taque, le déclin, le main­tien, et le relâ­che­ment. En fai­sant varier l’am­pli­tude et la durée de cha­cune de ces par­ties, on est capable de simu­ler gros­siè­re­ment des sons proches de ceux enten­dus dans notre quo­ti­dien, qui sont sou­vent issus d’une pre­mière par­tie (frot­te­ment ou frappe), et d’une seconde par­tie plus ou moins longue.

Voi­ci le même mor­ceau que pré­cé­dem­ment, mais joué avec une attaque et un déclin très pro­non­cée (pour simu­ler une frappe), un très court main­tien beau­coup plus faible, et un lent relâchement :

J’ai du bon tabac, syn­thé­ti­sé en simu­lant un son frap­pé, grâce à une enve­loppe adéquate.

Cepen­dant, dans la vraie vie, aucun ins­tru­ment n’est capable de pro­duire un son « pur ». Il y a tou­jours une foul­ti­tude de notes qui se mélangent, pour pro­duire un son riche. Chaque ins­tru­ment a été conçu pour pro­duire un mélange spé­ci­fique de sons, pour chaque note jouée. C’est ce que l’on appelle le timbre de l’ins­tru­ment. Or, quand on trouve un son har­mo­nieux, c’est sou­vent que les sons qui viennent com­plé­ter la note fon­da­men­tale sont des notes dont la fré­quence est un mul­tiple de la note fon­da­men­tale. Ain­si, la pre­mière har­mo­nique d’un la à 440 Hz est un son qui vibre à 2 × 440 = 880 Hz, la deuxième har­mo­nique est un son qui vibre à 3 × 440 = 1320 Hz, etc. En syn­thèse addi­tive, on peut donc ajou­ter à chaque fois que l’on joue une note quelques har­mo­niques, dont on construi­ra une enve­loppe beau­coup plus réduite, afin de gar­der la note fon­da­men­tale en avant, tout en l’enrichissant.

En rejouant la même par­ti­tion que pré­cé­dem­ment, et lui en ajou­tant quelques har­mo­niques, voi­là ce que l’on obtient :

J’ai du bon tabac, syn­thé­ti­sé en simu­lant de manière rudi­men­taire un son de pia­no, grâce à une enve­loppe adé­quate et des quelques harmoniques.

Et voi­là, c’est tout pour aujourd’­hui ! Si vous vou­lez vous aus­si essayer de fabri­quer du son avec mon petit syn­thé­ti­seur péda­go­gique, ren­dez-vous sur la page du pro­jet, où vous pour­rez télé­char­ger le syn­thé­ti­seur ain­si que le script qui a ser­vi à fabri­quer les exemples que nous avons écou­té. Le tout est écrit en python, et sous licence GPLv3.

Artichauts sonores

Le week-end der­nier, j’é­tais à Bruxelles avec Théo et quelques ami·e·s rencontré·e·s à Uto­pie Sonore, pour expé­ri­men­ter autour de la réap­pro­pria­tion de l’es­paces public, et de la créa­tion sonore. Nous avons conver­gé vers une forme d’arti­chaut sonore, à la fois poé­tique et poli­tique. Pour pré­pa­rer tout ça, nous étions accueillis à l’ADES’if, et nous logions au 123, deux lieux à décou­vrir, heu­reu­se­ment bien loin de l’am­biance des mar­chés de noël à la con.

Décou­vrez le pro­jet sur le site du cri de la girafe, ou par­cou­rez le mode d’emploi (juste en des­sous) pour vous faire une idée des tré­pi­da­tions que nous avons vécues :