J’utilise intensément les logiciels de traitement de son disponibles sur GNU/Linux. Dans l’ensemble, ils correspondent à la plupart de mes besoins. Cependant, la conversion des fichiers est souvent une question un peu ennuyeuse.
Soit on le fait en ligne de commande avec le super outil ffmpeg, soit on le fait avec un outil graphique comme le soundconverter de Gnome, soit on utilise audacity… Mais c’est à chaque fois plein de modifications.
Au quotidien, j’utilise l’environnement KDE pour travailler. L’explorateur de fichier, c’est Dolphin. Lequel a l’énorme avantage d’être modifiable simplement. Je me suis donc récemment retroussé les manches, pour écrire un petit menu de conversion audio, de celles que je fais le plus souvent :
convertir n’importe quel fichier multimédia vers du flac (format non destructif) pour permettre l’import dans ardour, qui ne sait pas prendre en charge le mp3, car il s’appuie sur libsndfile, une bibliothèque qui n’a pas encore le support de ce format, malgré l’entrée récente de ce format dans le domaine public.
convertir n’importe quel fichier multimédia vers du mp3 44.1kHz en qualité 320k, pour une diffusion web et radiophonique.
Le tout est disponible en faisant un clic droit sur n’importe quel fichier multimédia. Ce petit bout de script est donc disponible sur github, et sous licence GPL v3. Toute suggestion d’amélioration est la bienvenue, dans la limite du temps disponible.
Les personnes sensibilisées aux conséquences de l’ultra-libéralisme et du capitalisme ont généralement conscience de la terrible pression qu’exercent les multinationales sur la planète en général, et sur les humain·e·s en particulier : délocalisations pour exploiter au mieux les travailleurs et travailleuses les moins bien protégé·e·s, utilisation massive de transports plutôt que de produire local, déshumanisation à la fois pour les personnels et pour les usagers.
Mais on oublie souvent un point important : ce sont des entreprises qui se débrouillent quasiment toutes pour ne pas payer d’impôts. Or, quand on bénéficie des infrastructures, des conditions permises par les services d’un état, il est normal que l’on participe financièrement à son fonctionnement.
Les paradis fiscaux, c’est l’un des principaux outils de ces grands bidules pour ne pas participer à l’effort collectif. Ça paraît compliqué et obscur, technique… Et ça l’est en grande partie, car leurs astuces sont de plus en plus compliquées pour continuer de frauder.
À l’école, j’ai toujours été un réfractaire à l’orthographe et à la grammaire, le français était ma hantise. Puis en commençant à écrire à l’université, pour des associations, pour le web, j’ai discipliné ma pratique. Est arrivé un moment où je me suis passionné pour la typographie, et par extension pour l’orthotypographie, les réflexions sur l’écriture inclusive, avec le point médian… J’étais quasiment devenu psychorigide, au point d’être gêné à la lecture de textes mal typographiés, ou mal orthographiés. J’ai aimé découvrir le travail de Jean Véronis en traitement automatique du langage, qui nous éclairait sur les usages politiques de la langue. Un peu plus tard, j’ai commencé à suivre la chaîne Linguisticae, dont le travail de vulgarisation en linguistique me semblait vraiment intéressant, et puis l’exploration des variations de langue par les animateurs du blog le français de nos régions.
À l’occasion des discussions sur l’écriture inclusive, j’ai aussi découvert comment le mot autrice avait été supprimé de l’usage par des masculinisateurs de la langue, de quoi douter de la séparation entre politique et usages de la langue.
Et puis récemment, j’ai commencé à me sentir mal à l’aise face à cette injonction à respecter ces règles rabâchées à l’école, dont la maîtrise était aussi très souvent le signe d’appartenance à une classe sociale.
J’avais très envie de lire sur toutes ces questions. C’est donc avec plaisir que j’ai découvert sur le blog langue sauce piquante le récent livre de Maria Candea et Laélia Véron, Le français est à nous ! Petit manuel d’émancipation linguistique. Ces deux docteures en linguistique et littérature française proposent en onze chapitres très faciles à lire d’explorer ce lien entre politique et langue, qui guide aujourd’hui la majeure partie des injonctions publiques à préserver des pratiques pas si justifiées que ça.
Leur propos est alimenté par de nombreux exemples, par des références à l’actualité, enrichi de focus très précis, et propose de nombreuses références pour poursuivre la lecture… Elles citent aussi des programmes comme Linguisticae, je n’étais pas dépaysé.
Au fil des chapitres, les autrices définissent ce qu’est une langue, combien c’est une pratique mouvante, diverse, multiple. Elles replacent le rôle de l’Académie Française, comme outil politique, racontent comment le français a été parfois un outil du colonialisme, souvent un moyen de consolider la séparation des classes, en offrant aux dominants un outil pour verrouiller l’accès à leurs sphères aux non initiés.
J’ai lu avec grand intérêt l’histoire de l’utilisation de la langue française dans les relations avec les colonies, puis avec les pays issus de ces colonies, après leurs « indépendances ».
La question de la grammaire scolaire est aussi abordée, comme un outil pour imposer une manière de pratiquer la langue, qui n’est ni logique par rapport à l’usage, ni en adéquation avec les travaux actuels des linguistes. Avec elles, on en vient à se questionner sur le réel intérêt à ne pas pratiquer une réforme en profondeur de l’orthographe, qui permettrait de réduire énormément le nombre d’heures consacrées à l’apprentissage du français écrit, pour dégager du temps sur des questions plus fondamentales de l’indépendance intellectuelle : techniques de rédaction, enseignement de l’éloquence à l’écrit et à l’oral, etc.
Enfin, toute une partie évoque les pratiques liées au numérique, avec notamment une série de réflexions qui replacent l’usage de l’écrit comme servant à retranscrire l’oral. La massification de l’écrit, avec des pratiques hybrides, permet d’effriter la frontière entre les deux pratiques, fluidifiant un peu plus cet écrit pendant longtemps figé dans une pratique élitiste.
La conclusion du livre commence par ce paragraphe, qui je trouve résume assez bien le livre :
J’utilise depuis quelques années des souris et claviers sans fil. C’est un peu con en terme de consommation électrique, j’en ai conscience, car ça nécessite de recharger une fois de temps en temps une batterie AA. Mais c’est plus pratique lorsqu’on bouge souvent son matériel informatique de place.
Sur mon portable, je branche habituellement une souris. Et quand j’installe l’ordinateur sur un écran supplémentaire, notamment pour faire du montage, j’utilise en plus un clavier, afin de m’éloigner un peu des écrans, mais aussi pour éviter d’avoir le pavé tactile sous les mains.
Depuis quelques temps, le dongle (ce petit connecteur USB sans fil) de mon clavier s’est mis à tomber régulièrement en panne. Impossible de l’utiliser. J’avais donc commencé à faire le deuil de ce clavier, puis j’ai découvert le logiciel ltunify, ou Logitech Unifying for Linux. Comme son nom l’indique, l’outil ne fonctionne qu’avec le matériel Logitech. Mais il fait formidablement bien son travail.
J’ai ainsi découvert que l’on pouvait associer et dissocier les appareils connectés à un dongle très facilement, et même associer plusieurs périphériques sur un seul dongle. En une petite ligne de commande, j’ai ainsi pu ajouter le clavier au dongle de la souris. Et voilà !
Le Musée des Beaux-Arts de Lyon propose depuis avril et jusqu’en septembre 2019 une exposition temporaire dédiée à l’exploration des œuvres par les autres sens que la vue.
Si la communication faite autour de cette exposition n’est pas uniquement destinée aux non voyant·e·s, un certain nombre de propositions de médiations sont à destination de ce public. Profitant des vacances scolaires et universitaires, je suis allé y faire un tour, curieux de découvrir l’approche pédagogique et muséologique développée par l’exposition.
Tout d’abord, il faut avouer que le bâtiment qui accueille le musée, une ancienne abbaye, est un splendide écrin pour les œuvres qu’il abrite. Le parcours à travers les couloirs jusqu’au lieu de l’exposition n’est pas simple, même si le gardien, un chic type, propose l’utilisation d’un ascenseur pour faciliter l’accès au patio depuis la place des Terreaux.
L’exposition en elle-même prend place dans une enfilade de trois pièces, précédées d’une entrée où des personnels du musée proposent aux visiteurs de s’équiper d’un masque cache-yeux, afin de découvrir l’exposition à l’aveugle.
La première salle est proposée comme une mise en doigts, avec un ensemble de matériaux à explorer, afin de se préparer au toucher des œuvres elles-même. L’ensemble, bien que réduit, est assez ludique, et petits et grands semblent se prendre au jeu. Dans cet espace, trois premières reproductions de sculptures, dont deux cachées par des rideaux, permettent de s’exercer au toucher. Comme la quasi-totalité des œuvres proposées, il s’agit de figures humaines qui sont proposées au visiteur. Dès le début, on constate combien le drapé sculpté est un défi à la compréhension.
La deuxième salle est composée de trois tableaux, permettant de s’approprier les grandes étapes de la conception d’une œuvre volumique : modelage, moulage, fonte… Un dispositif audio et vidéo vient compléter l’exploration de cette pièce.
Enfin, le dernier espace propose de découvrir une dizaine d’œuvres de différentes époques, et de différentes techniques, dont la reproduction utilise souvent la technique de la résine augmentée de poudre de marbre, parfois le bois. Au mur, reproduction de textes évoquant la perception fantôme de la couleur chez une personne en situation de déficience visuelle. Deux films complètent cette installation.
Afin d’accéder plus aisément aux œuvres, des structures conçues comme des plateformes permettent de se mettre à la hauteur des différents éléments. Mais là, pas de parapet, rien qui permette une complète autonomie pour un public déficient visuel.
Nous n’avons pas choisi d’utiliser l’audioguide proposé à l’entrée du musée (pour 1€), ni d’attendre la visite commentée à 16h ce jour-là. C’est en autonomie que nous avons exploré l’exposition, dont les cartels sont doublés de braille. Dans l’ensemble, j’ai trouvé l’exposition raisonnablement intéressante. Elle permet d’avoir accès à quelques exemples de sculptures à travers les âges. Cependant, très peu d’éléments de médiation sont proposés, pour faciliter l’appropriation tactile des œuvres.
Ayant pu découvrir au fil des années plusieurs autres musées dans lesquels un fort travail de médiation avait été proposé autour du tactile — la tapisserie de l’apocalypse au château d’Angers ou le Victoria and Albert Museum par exemple — je trouve intéressante l’exposition temporaire du musée des beaux-arts, car il ne s’agit pas d’une proposition uniquement destinée aux personnes en situation de déficience visuelle : elle cherche à toucher (sic) tous les publics. Cependant, il faut reconnaître que l’exposition semble un peu réduite. On aimerait voir quelque chose de plus développé, qui tisse avec le reste de l’exposition permanente du musée une connivence de parcours, afin de permettre une exploration plus complète des œuvres, en contexte, le long de la proposition classique du musée.
Il y a quelques années, je participais à l’émission la Campusienne. Cette année, après quelques mois de silence, l’émission a repris l’antenne. On y parle de plein de choses, c’est un peu un magazine radiophonique. Les animatrices l’annoncent : c’est l’émission qui féministe les oreilles ! Ce que j’aimais particulièrement, quand je participais à cette émission, c’est que je m’autorisais à dire à haute voix mon « je » féminin.
Pour moi, le fait de devoir assumer constamment son sexe social, son genre, cette virilité imposée par le fait d’être un garçon, est pesant. Car si parfois je me sens en accord avec ce sexe que la biologie m’a imposé, souvent ça n’est pas le cas, et alors le fait que l’on m’y renvoie est vécu comme une agression. Car parfois, je sais que je suis une fille, au sens où la société l’entend.
Il y a toujours ces moments où le groupe se divise en deux, d’un côté pour mener des activités « de garçons », de l’autre des activités « de filles ». Et si tu ne choisis pas la bonne équipe, on a tôt fait de te le faire remarquer. Soit pour te dire que tu n’es pas à ta place, soit pour te dire que « vraiment c’est bien que tu t’intéresses à ça, c’est rare pour un garçon ».
J’ai la chance d’avoir quelques cercles d’ami·e·s où l’on peut s’exprimer, vivre, passer une soirée sans qu’une seule fois on nous renvoie à cette étiquette imposée. Parfois je me dis qu’une solution serait de vivre dans un monde où son sexe serait aussi peu catégorisant que la couleur de ses yeux.
Mais il est certain que cette position est utopique : les femmes qui réfléchissent, discutent, se battent au quotidien pour que leur existence ne soit pas ignorée, celles qui portent les actions militantes féministes, celles-ci défendent l’idée d’ateliers et de rencontres en non mixité. Pour que la parole se libère, pour une fois une seule ne pas vivre la pression sociale de la présence masculine.
Les codes de la séduction contemporaine sont aussi particulièrement teintés de ces rôles genrés, combien de fois j’entends des militant·e·s antisexistes ou féministes raconter leurs crushs, très souvent guidés par des réflexes et des mécanismes où l’homme doit assurer son rôle d’homme, la femme son rôle de femme. Il faudrait donc que chacun·e soit autorisé à naviguer entre ces différents rôles, sans s’y retrouver enfermé·e.
La semaine dernière, j’ai lu Boys, boys, boys, un roman autobiographique de Joy Sorman. L’autrice écrit « Je ne veux ni l’égalité, ni la guerre des sexes, je veux un seul sexe…» Pour elle, c’est un sexe virile que tout le monde doit adopter. Alors elle y raconte son envie de changer de sexe, de devenir un garçon. Pas biologiquement, hein, mais socialement. On suit donc cette jeune femme qui en a marre d’être cantonnée à des soirées entre copines, où les discussions sont celles de l’intérieur, où jamais l’on ne parle de politique, ou de trucs super techniques. Alors elle décide de fréquenter une bande de garçons, et de vivre comme un garçon. À fumer, boire, faire n’importe quoi jusqu’à pas d’heure. Elle y parle alors du regard de la société sur qui elle est, de ses rencontres amoureuses, de ses soirées, des discussions à bâtons rompus. Puis de la question du couple, de comment peut exister une relation amoureuse durable dans un schéma où l’on refuse le sexe social. De la manière de ne pas être un couple en public, pour préserver la sociabilisation de chacun·e. Puis des déboires de la vie, de l’errance amoureuse.
D’un côté je me retrouve dans l’envie de quitter mon sexe social, mais en parallèle, je ne me retrouve pas dans ce qu’elle projette sur le rôle social des garçons et dans celui des filles. Car ce que l’on retient de ce bouquin, c’est que la vie des garçons, c’est cool, c’est le mouvement, c’est l’action, c’est virile et puissant, quant la vie des filles est chiante, tournée vers l’intérieur, gagne-petit, futile. C’est bien sûr un roman, et comme dit l’autrice : « Boys est un récit un peu autofictionnel et qui n’est pas dénué de mauvaise foi » (Libération, 8 mars 2010). Mais on n’entend pas combien la violence virile peut faire des victimes. Le positionnement de l’autrice sur le féminisme ainsi est un peu compliqué, en retrait d’un mouvement militant qui défend celles qui sont les victimes de ce mécanisme de virilité dominante.
Ce que je regrette aussi, c’est qu’on n’entende pas non plus la violence que peut entraîner ce mécanisme de virilité dominante sur certains garçons. Ce ne sont pas des femmes, ils n’ont pas le mouvement féministe pour les soutenir. Ce ne sont pas forcément des homosexuels, ils n’ont pas forcément envie d’aller se réfugier dans le mouvement gay. Ils ont cette possibilité de se glisser dans le groupe des garçons dominants, d’ailleurs parfois ils se retrouvent dans cette position où ils produisent chez d’autres de la souffrance. Alors ils ne peuvent pas rejoindre de mouvement militant, sauf en étant sympathisant. Ils ne peuvent pas non plus dire « je voudrais d’une société sans sexisme », parce qu’ils bénéficient au quotidien des facilités liées à leur statut de garçon, et qu’on leur dit qu’en défendant cette idée ils nient la violence faite au femmes.
Boys, boys, boys a été publié en 2005. J’ai envie de croire que les choses ont évolué depuis cette période. Que les mouvements féministes ont commencé à se restructurer dans des actions et réflexions plus fines, plus efficaces, réussissant à influencer la sphère publique de manière positive.
Il y a quelques jours, je partageais ici mes lectures sur l’écoute, les revues du son. Parmi les choses que j’aime lire sur ces pages, ce sont notamment les suggestions d’écoutes, les critiques d’auditeurs sur les podcasts du moment. J’avais donc envie de partager ici quelques-unes de mes écoutes du moment.
Laitue Nocturne
C’est l’émission de création sonore de Radio Larzac. Laitue Nocturne, une fois toutes les deux semaines, la nuit en FM, puis en podcast sur le site de la radio.
Chaque émission durent environ 30 minutes, on y retrouve pèle-mêle des captations, de la musique concrète, de la musique populaire, de la lecture de textes, des assemblages et collages sonores. L’émission est pleine de rythmes, de petits bruits, de découvertes. Les voix, celle d’Émilie, et celle des lecteurs et lectrices qu’elle sollicitent nous amènent dans un univers à la fois poétique, gratte-poil, drôle… Toujours percutant !
La causerie musicale
La causerie musicale, c’est le podcast d’Arnaud, un DJ Clermontois, une fois toutes les deux semaines ou une fois par mois. On y entend sa voix, qui raconte une passion, un métier, une curiosité pour la musique, pour les gens qui la font, ceux et celles qui l’écoutent.
Le premier épisode raconte comment on explore la ville et le territoire quand on est un DJ, comment le son guide dans la ville, et comment la pratique de la ville influe le son.
Le grain des choses
La revue sonore le grain des choses, dont on avait entendu parler à Longueur d’ondes 2018. L’équipe y racontait son envie de prendre le temps pour bien faire, de proposer non pas une plateforme de podcasts, mais d’éditer régulièrement une revue d’écriture sonore.
Le premier numéro, publié en 2019, propose des documentaires, des cartes postales, de formats variés : de 59 secondes à 55 minutes. Des chansons aussi.
Je n’ai pas encore tout écouté, mais j’ai particulièrement aimé ici, à travers les montagnes on voit l’horizon, qui raconte la Drôme, ses habitant·e·s, la solidarité, la solitude… Des voix qui marquent, des histoires qui parlent.
Alors que le recours en appel contre l’expulsion du 5 étoiles n’a pas porté ses fruits, on sait maintenant que le préfet demandera l’expulsion du squat début mai. Une décision à la fois difficile à vivre pour les mineurs isolés étrangers (MIE), car ils vont se retrouver sans solution pour l’hébergement d’urgence, mais surtout une décision qui rappelle combien l’état n’assume pas ce qui devrait être de sa responsabilité : l’accueil de ces jeunes, dans la dignité et le respect du droit international.
À Clermont-Ferrand, l’aide sociale à l’enfance est complètement dépassée, le département ne se donnant pas les moyens humains d’assurer un service public décent : des jeunes qui font la queue dès 5 heures du matin pour espérer être parmi les 20 personnes à être reçues dans la journée, à qui on ne donne même pas de tickets de transport pour rejoindre les établissements où ils ont été scolarisés, aucun moyen pour les fournitures, des jeunes qui doivent jouer de la débrouille pour manger à leur faim… Mais on a trouvé la solution qui va régler tous les problèmes : déléguer l’évaluation de la minorité des mineurs isolés étrangers à une association, comme c’est déjà pratiqué par exemple à Toulouse avec le DDAEOMI…
Et pendant que chaque département peine à mettre en place des solutions d’accueil correctes, l’état décide de durcir la traque, en mettant en place un fichier national de suivi de ces jeunes, le conseil constitutionnel valide l’utilisation des tests osseux pour statuer sur la minorité, et on prépare une nouvelle loi pour durcir encore le non accueil de ces jeunes…
En lisant la proposition de loi proposé le 20 février 2019, on y apprend en vrac que :
l’état pourrait reprendre en charge l’évaluation de la minorité des MIE.
le juge sera ainsi contraint de refuser l’admission à l’aide sociale à l’enfance à un demandeur qui refuse la réalisation des examens radiologiques osseux pour la raison évidente qu’en réalité, il n’est pas un mineur non accompagné.
dans le cadre de l’évaluation de la situation des MIE, les documents présentés comme des actes d’état civil faits en pays d’étranger ne feront plus foi et ne permettront plus d’établir de façon certaine l’état civil de celui qui le produit.
Depuis presque un an que SAJE accompagne les mineurs isolés étrangers, force est de constater que le quotidien de ces jeunes devient intenable : délais de prise en charge avant évaluation qui peuvent durer plusieurs semaines à certains moments de l’année, hébergement dans des « hôtels » marchands de sommeil dont certains ont des accords spécifiques avec le département pour bénéficier de tarifs outranciers, rejet quasi systématique des demande de reconnaissance de la minorité après plusieurs mois d’attente, avocats et juges pour enfants qui ne sont pas en nombre suffisants pour que les dossiers de reconnaissance de minorité avancent à bonne vitesse, incapacité à proposer aux jeunes une scolarité correspondant à leurs savoir-faire et leurs envies…
La machine à broyer était déjà bien opérationnelle, mais la suite semble encore moins humaine…
En ce début d’année 2019, on apprenait avec tristesse que la revue de l’écoute – Syntone était mise en hibernation par le collectif qui la portait. Pendant au moins douze mois, comme on peut le lire sur le site de la revue. Aaaah ! Dur !
On peut bien sûr relire les anciens numéros, parcourir les articles, et suivre les événements organisés par Syntone. Mais il y a aussi d’autres revues qui s’intéressent au son. Bien sûr, pas sous le même angle, pas avec les mêmes autrices et auteurs, mais avec une démarche à découvrir. En voici quelques-uns.
Les revues d’analyse
L’un des éléments que j’aime lire dans Syntone, ce sont les articles d’analyse, qui permettent de prendre du recul sur les pratiques d’écoute et de création. C’est la diversité des angles (historique, sociologique, d’analyse musicale par exemple) que je trouve motivante.
Audimat
La revue Audimat est d’après son site internet une revue de critique musicale. Elle est publiée deux fois par an sous forme d’un petit carnet papier, et regroupe à chaque fois cinq ou six articles de fond, entre sociologie, musique, histoire, écoute, ou encore technique du son.
Très marquée par la culture musique électronique, elle navigue dans des sujets variés, et s’intéresse notamment à l’histoire des pratiques musicales du XXe siècle. Je n’ai eu l’occasion de ne lire qu’un numéro pour l’instant, mais j’ai particulièrement apprécié y trouver des articles soignés, bien documentés, et qui ouvrent à la curiosité.
Le magazine Pilule est d’après son site internet le magazine du sonore. C’est un magazine en ligne, trimestriel, porté par un collectif dijonnais regroupant « des journalistes, des musiciens, des graphistes qui sont tous des passionnés de sons, adorent en parler et surtout en débattre. »
Chaque numéro aborde un thème (le vintage, la radio), et à chaque fois, de nombreux articles viennent proposer un angle de lecture sur le thème. Explorant à la fois la culture populaire, les pratiques du son, et l’histoire de la création musicale, la revue est dense, bien documentée, souvent augmentée de contenus son ou vidéo, et permet d’aller à la rencontre de nombreux·ses producteurs et productrices de son. La maquette du site est très soignée, les photos illustrant chaque article sont puissantes.
Radio Graphy
Radio Graphy est publié par le Groupe de Recherches et d’Études sur la Radio (GRER), une association scientifique pour la promotion de l’étude du média radio.
On peut y suivre une actualité orientée autour des approches innovantes de la radio, plutôt institutionnelles ou portées par les grands acteurs du domaine. On y retrouve des problématiques liées aux pratiques du journalisme, à la création radiophonique, au rôle et à la place de la radio dans la cité, aux nouvelles pratiques d’écoute et de diffusion.
Les revues d’écoute
La production quotidienne de son, qu’elle soit réalisée dans les radios publiques, associatives, par des collectifs, sur des plateformes de podcast ou même sur youtube est tout simplement gigantesque. Difficile de s’y retrouver, de découvrir de nouvelles choses sans y consacrer tout son temps. On avait autrefois le génial perce-oreilles, ou l’on retrouvait une sélection pointue de contenus très variés, comme une oreille tendue sur le monde. La revue de l’écoute proposait aussi dans ses pages des chroniques d’écoute.
Il existe heureusement beaucoup d’espaces numériques proposant de partager une sélection de contenus à écouter. On en trouve un peu pour toutes les oreilles, à chacun d’y faire son chemin. Voici quelques références où aller butiner du contenu.
Revues de podcasts
2018 a été l’année où on s’est fait l’écho d’une renaissance du podcast en langue française. En plus des plateformes de diffusion de ces contenus à série, on a vu apparaître plusieurs sites proposant une sélection plus ou moins régulière de podcasts à écouter :
Radio tips, un webmagazine sur les podcasts. Il est principalement animé par une personne.
Radiovore, un espace de recommandations de podcasts, de créations sonores, et plus généralement, de contenus audio parlé. Il est principalement animé par une personne.
les moissonores, porté par un collectif de 5 personnes, qui proposent chaque mois une sélection de podcasts.
popcast, un groupe facebook de gens passionnés de l’écoute radiophonique, qui échangent leurs productions, ou leurs découvertes.
L’écoutoir
L’écoutoir est un peu à part dans cet univers de la sélection à écouter. Il se présente comme un cabinet de curiosités, sonores musicales et radiophoniques. Les formes retenues et proposées à l’écoute sont plus pointues, plus proches de la création radiophonique ou musicale.
On aime y retrouver un contenu plein de poésie, de délicatesse.
Ce que j’aimais retrouver dans Syntone, c’était aussi quelques articles plus techniques au sujet de l’enregistrement, du montage, des aspects techniques de la réalisation sonore.
Les dossiers d’audiofanzine
Sur cette question, j’aime bien lire les dossiers de l’audiofanzine. Ils sont plutôt très techniques, à destination des gens avertis et intéressés à la question.
Rédigés par des bénévoles passionnés de la question, ces dossiers sont de niveau très inégaux, mais ils permettent tout de même de garder un bout du cerveau branché sur la prise de son, la composition, ou ces questions associées.
L’actualité sur LinuxMAO
Si l’on utilise GNU/Linux pour produire du son, il est toujours intéressant de garder un œil sur l’actualité linux de la Musique Assistée par Ordinateur (MAO), en lisant chaque mois l’éditorial du site LinuxMAO.
On y découvre la sortie de nouveaux logiciels, les nouveautés en terme de solutions techniques, et on garde un œil sur les pratiques des bidouilleurs·ses de sons.
Il y a un paquet de temps, avec Théo on avait bidouillé une pièce live, avec un micro, un contrôleur, un synthé. Ça s’appelait la présidentielle n’aura pas lieu. Cette forme-là, j’avais très envie de continuer à l’explorer. Quelque chose d’hybride entre la composition d’une pièce électroacoustique et d’une émission de radio classique en studio.
Et voilà, depuis un mois on s’est lancés, avec deux copains de radio, dans l’aventure de Léthargiques Substances Disparates. À chaque émission, un nouveau thème, ligne directrice de nos compositions, collages sonores, et actes…
On travaille à partir d’un conducteur graphique, où chacun des Larry de l’émission a sa piste de prise de micro, et sa piste de sons à lancer et à bidouiller. Une trame, que l’on compose à l’avance, et que l’on interprétera pendant le direct.
Bien sûr, grâce aux podcasts de Radio Campus, on peut réécouter les deux premières émissions. L01, où on a découvert le format :
S01, où on a commencé à faire progresser la forme dans la direction de ce qui nous motive :
L’émission a lieu tous les premiers lundis du mois de 22h à 23h, sur les ondes de Radio Campus Clermont-Ferrand. Après ligneux en janvier et strychnine en février, préparez vos oreilles à une explosion de sons pour le thème surprise du mois de mars, on va encore affiner notre pratique.
Americanah, ça raconte la trajectoire de vie d’une Nigériane, immigrée aux États-Unis d’Amérique, et qui finalement décide de revenir au Nigeria. L’écriture est agréable, la narration captivante. On découvre au fil du livre plein de questionnements intéressants, sur la différence entre être afro-américain ou être récemment immigré, sur la place de la femme, sur l’afroféminisme.
Dans ce livre, l’autrice partage également avec ses lecteurs et lectrices son itinéraire de femme issue d’une classe aisée dans son pays d’origine, qui se retrouve confrontée à la précarité de la condition de migrant : difficulté à trouver un emploi, à assumer ses obligations financières, violence de la société, presque violence de classe. C’est quelque chose que l’on connaît en théorie, quand on y réfléchit un peu, mais que j’ai trouvé bien retranscrit dans Americanah.
Au fil des années, le blog que vous lisez a évolué avec mes centres d’intérêt. Aujourd’hui, si on y lit beaucoup de choses informatiques, on y retrouve aussi pas mal de contenu autour de la radio, et autour de la déficience visuelle.
Logique alors que je vous parle d’un type vraiment chouette que j’ai rencontré grâce aux internets. Manuel Faouen vit en France, c’est un professionnel de l’informatique. Il a monté une webradio associative, où il diffuse notamment un paquet de choses intéressantes, dont quelques podcasts sur le bricolage, destinés aux non voyants. Car oui, si Manuel est un sur-actif, il réalise tout ses projets en dépassant les contraintes liées à sa déficience visuelle.
Au fil du temps, on a ainsi pu échanger ensemble autour du bricolage informatique/électronique. Et puis récemment, je lui ai donné un petit coup de main pour illustrer le quatrième article d’une série qu’il rédige au sujet de la création d’une webradio.
On retrouve donc les articles pour mettre en place une webradio :
Lancé dans une série de lectures qui explorent les trajets d’humain·e·s entre continents, et profitant des acquisitions récentes de ma médiathèque de quartier, j’ai lu en décembre là où les chiens aboient par la queue, d’Estelle-Sarah Bulle.
J’avais lu juste avant Poussière rouge, de Jackie Kay, et j’y ai trouvé autant de similarités que de différences. Une narratrice, noire de peau, qui raconte son rapport à l’Europe, sa terre d’accueil, et qui regarde aussi vers la terre de ses origines proches. Une forme à la frontière entre autobiographie et roman, quelque chose qui interroge aussi beaucoup les gens qui font du son.
Dans là où les chiens aboient par la queue, l’autrice part à la rencontre de l’histoire de ses deux tantes et de son père, retraçant par ces conversations une trajectoire depuis la Guadeloupe jusqu’à Paris. Des années 60 dans cette ancienne colonie, du racisme, de la débrouille, des paysages, de la saveur des quotidiens. Des émeutes de mai 1967 à Pointe-à-Pitre et dans toutes l’île en général. De la condition des femmes dans cette culture créole, de l’attirance pour les produits du capitalisme métropolitain.
On se laisse entraîner, à découvrir ces vies, toutes les trois si différentes et si mêlées à la fois. Antoine est le personnage qui attire le plus l’attention du lecteur. La tante de la narratrice, dont le prénom évoque le riche équilibre du personnage, féminin certes, mais qui empreinte aussi parfois au champ du masculin…
L’arrivée en métropole est progressivement évoqué au fil du roman, l’autrice raconte pour chacun de ses personnages les espoirs, les déconvenues, la réalité.
Roman de la rentrée littéraire 2018, là où les chiens aboient par la queue a reçu un très bel accueil dans la presse, a été primé plusieurs fois. On s’en fout un peu quand on le lit, mais c’est bien de le savoir aussi.
L’audiodescription « consiste à rendre accessible à un public déficient visuel le contenu d’une œuvre graphique (vidéo, image, etc.) en la complétant par une bande son qui viendra décrire le contenu graphique. » C’est ce qu’on produit pour le court-métrage ou l’image fixe depuis quelques années maintenant avec le collectif ADVOX.
La loi handicap de 2005 a été un véritable déclencheur, et les différents diffuseurs se sont progressivement retrouvés dans l’obligation de rendre accessible leurs contenus. Ainsi, de plus en plus de cinémas équipent leurs salles pour que l’on puisse suivre les films en audiodescription.
Alors bien sûr, il ne s’agit pas de diffuser pour tout le public présent dans la salle le complément de description, mais plutôt de compléter la bande son du film à l’aide d’écouteurs individuels, dans lequel on joue l’audiodescription, synchronisée sur la bande son collective.
Avec cette explosion de la demande, mais pas unicité de la solution technique. Dans la plupart des salles, jusqu’à présent, j’avais rencontré un système constitué d’un émetteur UHF et de petits boîtiers dans lequel on branche un casque audio. On peut citer par exemple les systèmes Fidélio ou Captiview.
Et puis cette semaine, en allant voir un film cette semaine, j’ai découvert un cinéma qui s’équipe de la technologie Audio Everywhere. On installe une application gratuite sur son téléphone intelligent, on active le wifi, et c’est notre téléphone qui joue alors le rôle du boîtier en diffusant le son de l’audiodescription dans notre casque. En tant qu’utilisateur, il nous suffit juste de choisir la chaîne « audiodescription » proposée par l’application.
D’après les gérants de ce multiplexe, c’est la solution la plus évolutive et la plus intéressante, et ils équipent petit à petit toutes leurs salles. Équiper une salle avec ce système revient à 5000 euros, ce qui est près de 4 fois moins cher que d’équiper une salle avec un émetteur et une flotte de 20 boîtiers précédemment cités. Ça fait moins de matériel à mettre à jour.
Mais de mon côté, si je comprends l’intérêt pour les salles, j’y vois quelques inconvénients. Tout d’abord, l’application n’est pas très intuitive, pas traduite en français. Ça ne me dérange pas, mais ça peut freiner des utilisateurs. Ensuite, dans le cinéma où nous étions, le wifi servant à l’audiodescription nécessitait un mot de passe, que j’ai dû aller chercher auprès du personnel, et que tous ne connaissaient pas. Ensuite, le système n’était pas opérationnel, et ils ont dû aller le redémarrer. Coup de chance que je m’y sois pris en avance. Si le système tombe en panne silencieusement, c’est un peu ennuyeux. Dernier point, mais pas des moindres, si comme dans ce cinéma le réseau wifi est déjà saturé avec les différents ordinateurs et caisses connectées, il faudra que le cinéma fasse attention à bien dimensionner son réseau au fil du temps.
De manière générale, en n’assurant pas un système complètement fonctionnel au visiteur, mais en rendant la solution dépendante à la fois du système fourni, et du téléphone du spectateur, le cinéma se désengage en partie de la fiabilité de l’ensemble. Si ça ne marche pas, c’est peut-être parce que votre téléphone a une application incompatible, parce que votre connexion wifi marche mal, ou parce que vous n’avez plus de batterie. Alors, c’est de votre faute, à vous, spectateur.
Mais en même temps, si le système se démocratise, et c’est l’envie de l’entreprise à l’origine du produit, on pourrait imaginer utiliser cette application à peu près partout, au restaurant pour avoir de l’information sur un menu, dans un stade de sport pour avoir les commentaires en direct, lors d’une célébration pour avoir une traduction en direct… Partout où un système de streaming de son à l’usage du visiteur est utile…
Avec Théo, en rentrant de Bruxelles, où nous étions aux 35 ans de Radio Panik avec les copains copines d’Utopie Sonore, on discutait du défi que l’on se lance souvent, et qui consiste à se lancer dans une création collective avec des personnes que l’on apprend à découvrir pendant ce processus créatif.
Chacun·e des participant·e·s vient avec des envies différentes, sur la forme, sur la manière de procéder, sur le type de propos que l’on veut porter. Parfois, ces envies sont proches de ses pratiques. Parfois, un·e participant·e a envie de sortir de sa zone de confort. C’est variable. Mais au moment de se lancer dans la création collective, ces envies sont rarement exprimées : on va parler de plein de choses, évoquer des idées de contenu, des intentions, des exemples de créations passées. Mais on n’abordera pas souvent la manière dont on va créer ensemble.
Alors, en attendant que les gilets jaunes laissent passer aux voitures leur barrage filtrant à la frontière franco-belge, on a commencé à imaginer un truc, le sonoscope. Ça se présente comme une série d’échelles, où on se positionne, décrivant ainsi notre pratique actuelle, ou celle que l’on appelle de nos vœux. Puis on peut ensuite partager cette représentation synthétique à ses copains et copines.
Bon, je ne sais pas encore comment l’outil va évoluer, si on pourra superposer deux sonoscopes pour constater leur similitude ou leur différence, si on va ajouter des échelles, si on va faire évoluer la forme, mais j’ai rapidement écrit un bout de code pour matérialiser cette idée griffonnée sur un carnet…
Le sonoscope, vous en pensez quoi ? On a besoin de votre avis !
J’aime beaucoup lire ce qu’écrit le collectif Cases Rebelles, dont le site internet porte le sous-titre PanAfroRévolutionnaires. On y lit de l’afroféminisme, de l’autodéfense, de la culture des luttes, des points de vue sur les politiques migratoires criminelles, et plein d’autres choses passionnantes. On peut les suivre sur Facebook, sur le super site internet, et le collectif Cases Rebelles a même un podcast !
Ce livre est vraiment chouette, il raconte le parcours de l’autrice, poète, nouvelliste et romancière, à la recherche de ses parents biologiques. Élevée en Écosse par un couple de communistes plein d’humour et de pétillant, Jackie interroge son histoire personnelle, elle qui n’a pas la même couleur de peau que ses parents. Au fil de son récit, on découvre ses interrogations sur l’héritage biologique et social, sa redécouverte du racisme, sa place en tant que femme dans cette histoire, le poids des croyances, des religions, des histoires de famille.
On se promène à Lagos, à Aberdeen, dans des coins reculés, à Glasgow aussi.
Les logiciels pour le montage, c’est bien, mais il faut commencer par enregistrer les choses avant d’en faire une pièce sonore. Cela fait presque trois ans que j’utilise un enregistreur Tascam DR-40. Au fil du temps, j’ai appris à m’en servir, j’ai ajusté certaines choses, et je profite du temps hivernal pour en faire une petite synthèse ici.
Format de fichier et pré-amplification
J’enregistre toujours en wav, avec une précision de 24 bits.
J’ai choisi d’éliminer le mp3, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce qu’avec les grosses cartes mémoire que l’on a aujourd’hui, on dispose de nombreuses heures d’enregistrement, avec un format à moins d’un gigaoctet à l’heure. Inutile donc de choisir un format de compression avec perte. L’autre problème du mp3 sur les Tascam, c’est que l’utilisation du circuit de compression produit un bruit numérique dans les fichiers, ce qui les rend inutilisables.
Ensuite, j’ai choisi d’utiliser du 24 bits et non du 16 bits afin d’avoir une bonne précision quand le son est faible. Ainsi, je sollicite le moins possible le pré-ampli de l’enregistreur, généralement entre ‑18 et ‑8 dB, sans avoir de problème au moment de la normalisation.
D’autre part, j’enregistre avec un échantillonnage de 44.1 kHz si je fais du son pour la radio, et en 48 kHz si je fais du son pour l’image, car ce sont les standards pratiqués dans chacun de ces domaines, et que sinon, cela impose un rééchantillonnage qui peut être source de bruits parasites.
Si vous voulez en lire plus au sujet de la numérisation du son, je vous invite à lire l’article son et mathématiques que j’ai écrit il y a peu.
Micros externes et FetHead
Je prends toujours soin d’utiliser un micro qui corresponde à mes besoins :
Les micros internes du zoom quand je veux faire une prise d’ambiance, ou que je veux enregistrer rapidement une voix, tout en sachant que l’environnement sera aussi capté.
Un micro omnidirectionnel dynamique (comme un Sennheiser MD-21 ou un LEM DO 21 B, ces incontournables micros de reportage), quand je veux prendre une belle voix, et garder un peu de l’ambiance autour, par exemple en manifestation.
Un micro cardioïde dynamique (le fameux Shure SM58, ou un peu moins cher le AKG D5), de ces micros que l’on utilise sur scène pour la voix, quand il s’agit de prendre juste une voix, ou une source ponctuelle, et éviter de capter tous les sons de l’environnement.
Un micro cardioïde statique large membrane (j’utilise pour ma part le nouvellement arrivé Aston Origin), quand il s’agit de faire une prise de son très précise, dans un environnement maîtrisé comme une cabine d’enregistrement (j’utilise mon dressing pour cela).
Une paire ORTF statique (pour ne pas casser sa tirelire, on peut choisir par exemple un superlux S502) pour une prise stéréo avec une belle précision, comme un paysage sonore par exemple.
Si j’utilise un micro externe, je ne manque pas d’utiliser des pré-ampli FetHead, qui (on ne le répète jamais assez) permettent d’obtenir un son d’une qualité quasi irréprochable, même avec un petit enregistreur comme le DR-40. Si vous n’êtes pas convaincus, lisez l’article que j’avais écrit à ce sujet…
Bonnettes, filtres anti-pop et positionnement du micro
Il faut aussi bien sûr équiper ses micros des filtres nécessaires pour éviter les bruits parasites : le souffle du vent, les plosives d’un locuteur.
Pour les plosives, il faut s’adapter à la situation. Les plosives, ce sont ces consonnes « p », « t », et les autres « f » qui produisent en sortie de bouche des petites poussées d’air très rapides. Si la bouche est exactement en face du micro, l’air va venir écraser la membrane du micro, et produire un son très saturé. La première précaution consiste donc à tourner le micro, de sorte qu’il pointe bien la bouche du locuteur, mais de façon à ce que l’air ne l’atteigne pas. On met donc le micro légèrement de côté. Attention cependant à ne pas viser depuis le haut ou depuis le bas, car le son de la voix change alors, devenant par exemple plus nasillard.
Bien sûr, cela ne suffit pas toujours, et il on en vient vite à utiliser une bonnette anti-pop faite en mousse pour l’extérieur, ou un filtre anti-pop pour le studio. Pour ma part, j’ai choisi un filtre anti-pop en métal, car il se lave facilement, est plus solide que la version en tissu, et fait très bien le job.
Amortissements
Si on utilise les micros internes, il faut s’assurer de ne pas manipuler l’enregistreur, faute de quoi le contact des mains sur le plastique produira des sons parasites (moins qu’avec le Zoom H4n, mais pas mal quand même). Une solution simple consiste à poser l’enregistreur, et à ne plus y toucher. J’utilise pour cela différentes solutions.
Tout d’abord, il y a le petit support en caoutchouc fourni par le fabricant, qui se loge dans la petite trappe des piles, et se fixe dans le pas de vis, afin de poser l’enregistreur horizontalement. J’ai mis du temps à découvrir où le ranger, heureusement que Théo était là pour me le dire.
Il y a ensuite la solution d’un trépied d’appareil photo, lesquels sont compatibles avec le pas de vis situé derrière l’enregistreur. Pour ma part, j’utilise un trépied qui peut aussi se fixer comme un serre-joint. Très pratique.
Et puis parfois, on aimerait faire tenir l’enregistreur verticalement. Malheureusement, dans sa version sortie d’usine, impossible de réussir cette prouesse, car les prises XLR sont équipées d’une petite languette de métal qui casse la stabilité. Mais on peut facilement résoudre le problème à l’aide de deux butées autocollantes. J’ai trouvé les miennes dans un magasin de bricolage, elles doivent faire 3mm de haut, et stabilisent complètement l’appareil.
Kit main libre
Quand on utilise un micro extérieur, on a vite les main encombrées : enregistreur d’un côté, micro de l’autre. Mais puisque l’enregistreur ne sert pas de micro, on peut très bien le lâcher ! J’ai récemment trouvé une solution plutôt confortable : une petite boucle en métal, que l’on peut fixer sur le pas de vis au dos de l’enregistreur, et un mousqueton, afin de suspendre l’enregistreur, et ainsi se libérer une main. Une affaire qui roule !
Ma sœur Émeline prépare depuis deux ans une thèse de doctorat à Londres, en bioinformatique. Elle avait déjà un compte twitter, elle a maintenant un site internet !
En la lisant, vous en apprendrez plus sur la recherche en biologie, sur l’ADN, sur les fourmis, ou encore sur les gènes sociaux… Si si !
À l’occasion de la projection en avant-première de Libre, le film qui raconte l’aventure de Cédric Herrou dans la vallée de la Roya, Alpha de l’émission Faratanin Fraternité a réalisé une interview du militant. Elle sera diffusée le 6 octobre sur l’antenne de Radio Campus Clermont-Ferrand.
Cédric a gentillement proposé de diffuser l’émission en direct sur sa page Facebook. J’ai donc cherché comment connecter le stream icecast de Radio Campus sur Facebook. Voici comment faire :
Préparer une image fixe, dans l’idéal d’une petite résolution (512x512 par exemple), afin d’économiser de la bande passante, dans la suite nommée image.jpg. On peut utiliser la ligne de commande convert grosse-image.jpg ‑resize 512x512 ‑quality 75% image.jpg pour réaliser une conversion en ligne de commande depuis une grosse image.
Se rendre sur Facebook et créer un live, rendre éventuellement persistante la clé, afin de facilement reproduire la manipulation. Recopier l’adresse et la clé de diffusion (clediffusion ci-dessous) proposée par la plateforme
Sous GNU/Linux, utiliser ensuite la commande suivante :
On peut éventuellement remplacer libfdk_aac par aac si le codec n’est pas disponible.
Cette commande est inspirée d’une discussion sur stackoverflow. Elle encode la vidéo avec l’envoi d’une seule image par seconde, et une compression audio correspondant à ce qui est diffusé sur la plateforme.
Dans mes expérimentations, j’ai dû baisser de manière importante la résolution de l’image afin d’éviter des sacades qui apparaissaient toutes les deux à trois secondes.
J’étais la semaine dernière à Londres, et plus précisément à la Royal Holloway pour la conférence NCL 2018. L’occasion de découvrir l’actualité de la recherche autour de la maladie de Batten : thérapie génique, approches novatrices par exosomes, informations sur la thérapie enzymatique pour CLN2… Je n’étais pas le seul représentant d’associations nationales de familles, et nous avons pu ainsi échanger avec des Norvégiens, des Anglais, des Américains, des Turques, des Danois… Rare, mais pas seul, comme on dit à VML.