Maladies rares

J’ai par­ti­ci­pé il y a une semaine au week-end orga­ni­sé par l’as­so­cia­tion VML. Plein de belles ren­contres, des échanges très enri­chis­sants, pour mieux com­prendre les enjeux et défis des mala­dies rares que sont les mala­dies lyso­so­males. J’en suis reve­nu avec un docu­men­taire sonore qui donne en un gros quart d’heure l’es­prit qui réuni ces familles.


Le château du domaine de Chalès vu depuis l'autre côté du lac.

Au cours de cette jour­née, j’ai décou­vert l’exis­tence des plans natio­naux mala­dies rares, dont le troi­sième a été annon­cé cette année. Le pre­mier plan avait notam­ment été l’oc­ca­sion de mettre en place les centres de réfé­rences, qui ont pour mis­sion d’ac­com­pa­gner les familles et les por­teurs de mala­dies rares, en regrou­pant en un centre toute l’ex­per­tise cor­res­pon­dant à chaque maladie.

Pen­dant ces jour­nées, j’ai aus­si décou­vert grâce à Mar­tine Gabolde la manière dont est pra­ti­quée l’ap­proche pal­lia­tive dans les ser­vices de pédia­trie pal­lia­tive comme PALIPED. S’il y a 30 ans, les soins pal­lia­tifs étaient pen­sés comme une approche faute de mieux, quand les thé­ra­pies clas­siques ne fonc­tion­naient plus, aujourd’­hui la dis­ci­pline a évo­lué. L’ob­jec­tif du spé­cia­liste en soins pal­lia­tifs est d’être atten­tif au bien-être du patient à tout moment de son accom­pa­gne­ment par les équipes médi­cales spé­cia­li­sées dans la mala­die dont il souffre. Le prin­cipe consiste à pro­po­ser un regard exté­rieur, afin d’ai­der l’é­quipe médi­cale, le patient et les familles à faire les meilleurs choix pos­sibles, en pre­nant en compte le confort de vie du quo­ti­dien. Il per­met notam­ment d’é­vi­ter de foca­li­ser l’at­ten­tion sur les thé­ra­pies de soin dont la mise en pra­tique peut par­fois rendre le quo­ti­dien invivable…

Le sys­tème médi­cal fran­çais est très bien struc­tu­ré, les pra­ti­ciens sont com­pé­tents, et très sou­vent au cou­rant des avan­cées de la recherche médi­cale, mais je suis tou­jours sur­pris de voir com­bien il est dif­fi­cile d’a­voir accès à ces infor­ma­tions, ces struc­tures et ser­vices qui semblent essentiels…

Qui est-ce ? tactile

Quand on est non voyant, le nombre de jeux dis­po­nibles est net­te­ment réduit, et sou­vent on ne peut pas jouer à armes égales… Heu­reu­se­ment, comme les pra­tiques de jeux de socié­té explosent depuis quelques années, les édi­teurs et les asso­cia­tions deviennent de plus en plus sen­sibles à ces ques­tions. On peut pen­ser par exemple à l’ex­cel­lente asso­cia­tion Acces­si­Jeux, qui fait un tra­vail remar­quable sur inter­net. Mais par­fois, ce qu’ils pro­posent ne cor­res­pond pas aux besoins spécifiques.

Un jour, par hasard, j’ai décou­vert les adap­ta­tions et créa­tions de jeux pro­po­sées par le Centre péda­go­gique pour élèves han­di­ca­pés de la vue, basé en Suisse. Et en par­ti­cu­lier, leur qui es-ce ? tac­tile.

un exemple de qui est-ce tactile

Après quelques hési­ta­tions, et pas mal de réflexions, je me suis lan­cé dans la réa­li­sa­tion d’une ver­sion locale. C’est un gros chan­tier, car pour cha­cun des per­son­nages, on doit réa­li­ser trois copies : une pour chaque joueur, plus une pour la pioche. J’ai donc pas mal dis­cu­té autour de moi, et nombre d’i­dées inté­res­santes sont venues enri­chir le pro­jet. En vrac, voi­ci quelques idées :

  • uti­li­ser des boules de poly­sty­rène pour for­mer les têtes, des petits bâtons de bois plats pour le pied (simi­laires à des bâtons de glace). On uti­lise de la colle cya­no­lite (type super glue) pour fixer les dif­fé­rents éléments.
  • uti­li­ser de la laine, de la feu­trine pour les che­veux et la barbe. Pen­dant plu­sieurs jours, j’ai hési­té pour la fabri­ca­tion des che­veux, et fina­le­ment, une piste semble inté­res­sante : fabri­quer des per­ruques à l’aide d’un col­lant à tra­vers duquel on fau­file des brins de laine. Il semble en effet beau­coup plus simple de col­ler une telle per­ruque sur la boule plu­tôt que chaque brin…
  • uti­li­ser des bou­tons plats, cou­pés en deux pour for­mer les deux demies lunes des oreilles.
  • uti­li­ser de la pein­ture volu­mique pour for­mer la bouche.
  • col­ler une perle ou des aiguilles à bâtir avec une boule de plas­tique pour le nez.
  • écrire en braille et en noir sur le bâton le nom du per­son­nage, pour pou­voir poser la ques­tion finale (« est-ce que ton per­son­nage est… »).
  • fabri­quer quelques acces­soires, comme des lunettes et des chapeaux.
  • uti­li­ser des yeux mobiles en plas­tique, for­més d’une petite bulle en plas­tique trans­pa­rent, et d’une perle mobile noire à l’in­té­rieur… Ça fait du bruit en secouant, et il en existe de plu­sieurs tailles.
  • usi­ner deux sup­ports de jeux dans les­quels il sera facile de repo­si­tion­ner les per­son­nages… Je pense à des empla­ce­ment adap­tés aux formes des bâtons de bois, qui seraient res­ser­rés au fond, mais en forme d’en­ton­noir pour que le posi­tion­ne­ment ne soit pas trop dur, avec peut-être un rail de posi­tion­ne­ment. À réfléchir.

Après avoir com­men­cé à ras­sem­bler le maté­riel, j’ai fait quelques essais : petits et grands yeux (ça marche), fixer le bâton dans une boule, y écrire en braille et en noir le nom du per­son­nage (ça marche)…

Et puis il faut res­pec­ter l’é­qui­libre des attri­buts, de sorte que le jeu ne soit pas trop facile, trop dés­équi­li­bré. Dans le jeu clas­sique, il y a 21 per­son­nages, et chaque cri­tère est équi­li­bré non pas en 50/50, mais plu­tôt en 5/16, pour évi­ter une recherche dicho­to­mique trop rapide. Nous avons donc com­men­cé à construire les cri­tères, pour les attri­buer aux per­son­nages. L’ou­til est encore per­fec­tible, mais il contient déjà une syn­thèse per­met­tant de visua­li­ser si un per­son­nage est trop banal, ou au contraire réunit trop de carac­tères rares.

une feuille de tableur qui permet d'équilibrer le jeu

Le début d’une grande aventure !

Carte ancienne de Clermont-Ferrand

Il y a quelques jours, j’ai assis­té à une balade orga­ni­sée par la biblio­thèque du patri­moine de Cler­mont-Fer­rand, autour de la rue Bal­lain­vil­liers et le quar­tier du Tour­net. La pré­sen­ta­tion disait :

Avec ses nom­breuses petites mai­sons très res­ser­rées, ses ruelles et ses impasses, le quar­tier du Tour­net ne répon­dait pas aux règles de l’ur­ba­nisme pla­ni­fié ! Des années 1930 aux années 1970, il fut presque entiè­re­ment rasé pour lais­ser la place à des immeubles de loge­ment et des édi­fices publics. Dans la seconde moi­tié du XVIIIe siècle, les inten­dants d’Au­vergne avaient déjà ordon­né des tra­vaux impor­tants. Ils firent abattre les murailles qui enser­raient le Tour­net à l’est, au sud et à l’ouest. Sur l’emplacement des fos­sés, ils enga­gèrent l’a­mé­na­ge­ment de larges bou­le­vards (actuels voies Bal­lain­vil­liers, Mal­freyt et Clé­men­ceau). Après 1790, des opé­ra­tions d’a­li­gne­ment furent aus­si menées dans le quar­tier, tan­dis qu’au nord, après la des­truc­tion de l’é­glise Saint-Genés, une place fut créée. Aujourd’­hui, de nom­breux bâti­ments inté­res­sants embel­lissent le quar­tier, par exemple la halle au blé, la poste cen­trale, l’im­meuble Bar­goin, mais aus­si l’o­bé­lisque du monu­ment Desaix.

La mati­née a com­men­cé par la visite de quelques pièces conser­vées aux archives, des plans his­to­riques du quar­tier, des pro­jets archi­tec­tu­raux de façades et de l’o­bé­lisque. Puis la déam­bu­la­tion nous a ame­né le long du quar­tier, où nous avons appris un peu plus sur ce quar­tier, son his­toire, son évo­lu­tion. C’é­tait tout sim­ple­ment passionnant.

Datation d’une carte

De retour chez moi, je me suis rap­pe­lé de la carte du centre de Cler­mont-Fer­rand que j’a­vais ache­té pour une poi­gnée d’eu­ros des années aupa­ra­vant. Je me suis empres­sé d’y jeter un coup d’œil…

Carte de Clermont-Ferrand

Je m’é­tais déjà inter­ro­gé sur la date exacte de la publi­ca­tion de cette carte, dont le feuillet a été extrait d’un atlas édi­té par la mai­son Fayard de Paris. Aucune infor­ma­tion n’aide à dater direc­te­ment le des­sin. Mais grâce à la visite orga­ni­sé par la biblio­thèque du patri­moine, j’ai quelques indices : la carte date d’a­près le redres­se­ment du bou­le­vard Lafayette, après que la place Lecoq ait été dépla­cée vers le nord. Cepen­dant, le musée Bar­goin n’ap­pa­raît pas sur la carte, le fond de Jaude et le quar­tier du Tour­net autour de la poste Saint-Eloi sont encore un dédale de vieilles bâtisses, mais le mur d’en­ceinte a dis­pa­ru. J’ai donc col­lec­té puis daté quelques infor­ma­tions, et voi­là ce que l’on peut dire :

  • La carte date d’après 1858, car on y voit le che­min de fer de Paris à Nîmes. Or, la ligne Paris – Cler­mont-Fer­rand a été ouverte en 1858.
  • il n’y a pas encore le musée Bar­goin, dont l’i­nau­gu­ra­tion a eu lieu en 1903. Nous sommes donc avant 1903.
  • l’é­cole des sages-femmes est limite hors carte, mais ne semble pas encore construite. Elle date de 1892. Nous serions donc avant 1892.
  • la com­po­si­tion du 13e corps d’ar­tille­rie, visible sur la carte date de 1870. Nous sommes donc après 1870.
  • Le petit lycée, aujourd’­hui bâti­ment B du lycée Jeanne d’Arc a été édi­fié de 1877 à 1880. On le voit par­fai­te­ment sur la carte. Cepen­dant, l’ex­ten­sion vers l’ouest du lycée (aujourd’­hui le bâti­ment A) a été réa­li­sée en 1899. Nous sommes donc entre 1880 et 1899.

L’é­tat de mes connais­sances m’empêche de dater plus pré­ci­sé­ment cette carte, il fau­drait que je me rende à la biblio­thèque du patri­moine, mais déjà on obtient une four­chette de 20 ans, ce qui est très raisonnable.

Cartothèque numérique

En menant cette enquête, je suis tom­bé une nou­velle fois sur le site très inté­res­sant de la car­to­thèque en ligne de la biblio­thèque du patri­moine, où l’on retrouve de nom­breuses cartes à la consul­ta­tion. Mais aucune ne cor­res­pond aux années de la mienne. Peut-être est-ce pour des ques­tions de droit d’au­teur ? La sec­tion contri­buer invite à envoyer ses cartes numé­ri­sées. Je vais suivre cette voie, et vous tien­drai au cou­rant de la suite de cette aventure…

Longueur d’ondes 2017

Il y a une semaine, c’é­tait Lon­gueur d’ondes à Brest. Là grande ren­contre annuelle de la famille radio. J’y ai rejoins
l’é­quipe de Radio Cam­pus France avec une ving­taine de béné­voles de toutes les radios cam­pus de France. Nous avons cou­vert le fes­ti­val en réa­li­sant une heure d’é­mis­sion ven­dre­di et same­di, dans une belle ambiance. C’é­tait aus­si l’oc­ca­sion d’é­cou­ter pas mal de créa­tion sonore, et d’as­sis­ter à plu­sieurs tables rondes et dis­cus­sions autour du monde de la radio… Par­mi les moments qui m’ont mar­qués, une pré­sen­ta­tion de la manière dont on réa­lise La fabrique de l’his­toire, ou encore une inter­ven­tion de Clé­ment Lebrun qui racon­tait com­ment il fait vivre Le cri du patch­work, deux émis­sions que j’aime par­ti­cu­liè­re­ment écouter.

Ma par­ti­ci­pa­tion à l’é­mis­sion de Radio Cam­pus France s’est concré­ti­sée par l’in­ter­view de plu­sieurs acteurs des radios en lutte, que l’on peut réécou­ter en ligne :

Une autre ren­contre qui m’a par­ti­cu­liè­re­ment mar­qué, c’est le témoi­gnage de Mylène Par­doen, cher­cheuse au CNRS à Lyon, qui tra­vaille à l’ar­chéo­lo­gie du pay­sage sonore, en recom­po­sant les sons du Paris du XVIIe siècle. La pré­sen­ta­tion de son pro­jet Bre­tez, que je ne connais­sais que super­fi­ciel­le­ment a été pas­sion­nante. Après cette pré­sen­ta­tion, Mylène a gen­tille­ment accep­té de répondre à mes ques­tions.

Afin de rendre compte de l’im­por­tance de ces moments de ren­contre autour de la créa­tion sonore, nous avons donc dédié l’é­mis­sion 100% créa sonore de ce dimanche au fes­ti­val, avec plu­sieurs inter­views, ain­si que quelques pièces qui étaient pro­po­sées à l’é­coute sur la webra­dio de Cam­pus France. Le pod­cast de l’é­mis­sion est bien sûr acces­sible sur le site de Radio Cam­pus Clermont-Ferrand :

Réaliser un conducteur dynamique

Quand on par­ti­cipe à une émis­sion de radio en tant que tech­ni­cien, réa­li­sa­teur, ani­ma­teur ou encore chro­ni­queur, on a besoin de savoir ce qui va se pas­ser, et quand. En fait, une émis­sion est pré­pa­rée minute par minute, et tous les par­ti­ci­pants par­tagent un docu­ment que l’on appelle conducteur.

Réa­li­ser un tel docu­ment, ça néces­site juste de la rigueur, et un tout petit peu de savoir-faire avec un tableur. Pour faci­li­ter la prise en main de cet outil par les débu­tants, je viens de réa­li­ser un rapide tuto­riel vidéo, mon tout premier !

Audiodescription

L’au­dio­des­crip­tion, ça consiste à décrire par des paroles des infor­ma­tions qui ne seraient pas acces­sibles autre­ment. On peut audio­dé­crire une illus­tra­tion, un décors de théâtre, les actions d’un film, une situa­tion dans la rue, les étals d’un maga­sin… Quand on côtoie un non-voyant, c’est un exer­cice qua­si quo­ti­dien, que l’on fait en direct, au fil de l’eau. Mais il arrive aus­si que l’on tra­vaille un peu plus en amont pour audio­dé­crire une œuvre, et ain­si la rendre acces­sible au mal­voyants et non voyants.

ADVOXPROJECT

Avec deux amies, nous avons com­men­cé nos acti­vi­tés com­munes autour de l’ac­cès à la culture en février 2016. Ces pro­jets se sont vite cris­tal­li­sés autour du col­lec­tif ADVOXPROJECT : AD pour audio­des­crip­tion, vox pour la voix, et pro­ject parce que nous sommes en pleine construc­tion. L’ob­jec­tif du col­lec­tif est de faci­li­ter l’ac­cès aux pro­po­si­tions cultu­relles exis­tantes aux per­sonnes atteintes de céci­té. Pour cela, nous tra­vaillons sur plu­sieurs fronts :

  • Sen­si­bi­li­ser les struc­tures cultu­relles exis­tantes (théâtres, fes­ti­vals, opé­ra, etc.) à la ques­tion de la défi­cience visuelle, en les aidant à faci­li­ter l’ac­cès à ces pro­po­si­tions à un public défi­cient visuel. Cette action est par­tie du constat que fré­quem­ment les offres étaient acces­sibles, mais que les accom­pa­gne­ments ou l’in­for­ma­tion aux défi­cients visuels était com­plè­te­ment igno­rée par ces acteurs culturels.
  • Sen­si­bi­li­ser les futurs pro­fes­sion­nels du domaine à ces pro­blé­ma­tiques. L’an­née der­nière, j’a­vais ani­mé une confé­rence-débat sur la ques­tion. Cette année, avec un groupe d’é­tu­diants, je pré­pare une série de tables rondes qui réuni­ra je l’es­père des pro­fes­sion­nels de domaines cultu­rels, des étu­diants de ces domaines, et des publics intéressés.
  • Pro­po­ser un agen­da cultu­rel réunis­sant les offres des acteurs cultu­rels du bas­sin clermontois.
  • Enfin, pro­duire des outils de média­tion, avec notam­ment de l’audiodescription.

L’an­née der­nière, nous nous étions entraî­nés sur un court-métrage, en tra­vaillant à son audio­des­crip­tion. Cette année, on est pas­sés à l’ac­tion, avec deux réa­li­sa­tions qui seront pro­chai­ne­ment accessibles !

Audiodescription d’un carnet de voyage

La pre­mière réa­li­sa­tion que nous avons com­men­cé à tra­vailler sérieu­se­ment concerne un car­net de voyage qui a été pré­sen­té lors du Ren­dez-vous du car­net de voyage en novembre 2016. Pour l’ins­tant, le pre­mier quart est dans la boîte, et on tra­vaille au mixage et à l’en­re­gis­tre­ment de la suite. Le car­net de voyage s’in­ti­tule La vue par l’ouïe, comme Braille à Paris, et retrace la virée à Paris d’un groupe du comi­té cler­mon­tois de l’as­so­cia­tion Valen­tin Haüy. Outre une trans­crip­tion audio du texte, le plus gros tra­vail concerne l’au­dio­des­crip­tion des illus­tra­tions (pho­tos, des­sins) qui par­sèment le carnet.

Audiodescription d’un court-métrage

À Cler­mont-Fer­rand, l’é­vé­ne­ment incon­tour­nable, c’est le fes­ti­val inter­na­tio­nal du court-métrage. Depuis trois ans main­te­nant, je pro­fite de l’é­vé­ne­ment pour inter­vie­wer Bru­no Darles et ses lycéens, qui sont à l’o­ri­gine des séances en audio­des­crip­tion. Cette année, avec les copines d’AD­VOX­PRO­JECT, on a donc déci­dé de réa­li­ser nous aus­si l’au­dio­des­crip­tion d’un film. La date de sou­mis­sion était fixée à la fin décembre, et le film audio­dé­crit est donc main­te­nant dans les mains des orga­ni­sa­teurs du fes­ti­val, alors je n’en dirai pas beau­coup plus, mais ce qu’on peut dire, c’est que c’est une film vrai­ment drôle, qui a été très appré­cié l’an­née dernière.

Audio­dé­crire un film, c’est un véri­table défi : on se place au ser­vice du réa­li­sa­teur, pour per­mettre de com­prendre au défi­cients visuels le film sans déna­tu­rer ou trop révé­ler du film. Il faut trou­ver le juste équi­libre, iden­ti­fier les détails essen­tiels, puis trou­ver com­ment les décrire en quelques mots. Il faut aus­si sla­lo­mer entre les élé­ments de la bande son ori­gi­nale : ne rien dire pen­dant les dia­logues, pré­ser­ver les sons essen­tiels à la com­pré­hen­sion, etc. Un véri­table défi !

Quelques mots sur la technique

Quand on fait de la créa­tion sonore pour la radio, on uti­lise un échan­tillon­nage numé­rique à 44,1 MHz. Cela veut dire que chaque seconde est décou­pée en 44 100 inter­valles de temps. On peut com­pa­rer ça à des pixels sonores : l’or­di­na­teur aura une unique des­crip­tion du son pour cha­cun de ces 44 100 inter­valles. Or, étran­ge­ment, ce n’est pas la norme qui a été choi­sie pour le ciné­ma, où l’é­chan­tillon­nage se fait à 48 000 inter­valles par seconde. La pre­mière chose à pen­ser quand on enre­gistre du son, c’est donc de se deman­der si on va tra­vailler pour du son seul, ou pour du son avec de l’i­mage. Et il faut régler son enre­gis­treur en consé­quence, ain­si que toute sa chaîne de trai­te­ment du son. Pour ma part, j’u­ti­lise le ser­veur de son jack, et il faut donc prendre soin de le régler convenablement.

L’autre point impor­tant, lorsque l’on pro­duit un tel conte­nu où la voix est nue, ou super­po­sée à la bande son d’un film pro­fes­sion­nel, c’est de s’as­su­rer de la qua­li­té de ce que l’on pro­duit. Pour ces audio­des­crip­tions, j’ai donc tra­vaillé avec un micro cou­plé à un pré-ampli FetHead, pour avoir le moins de bruit pos­sible. Et puis j’ai tra­vaillé l’é­ga­li­sa­tion de la voix avec un coup-bas, afin d’at­té­nuer les défauts de la prise de son.

ardour avec une vidéo intégrée

Ensuite, le calage des pas­sages audio­dé­crits se fait avec une grande pré­ci­sion grâce à l’in­ter­face d’ar­dour qui per­met d’im­por­ter une vidéo, et d’a­voir ain­si une syn­chro­ni­sa­tion entre image, bande son ori­gi­nale, et bande d’au­dio­des­crip­tion. Le vignet­tage aug­men­té d’un time­code per­met de visua­li­ser avec une très grande pré­ci­sion le dérou­le­ment du temps.

Si ardour est très déve­lop­pé, il ne per­met pas pour autant d’ex­por­ter une ver­sion fina­li­sée de la vidéo avec la bande son com­plète. La solu­tion pour laquelle j’ai opté consiste à expor­ter la ses­sion son d’ar­dour en wav caden­cé à 48KHz, puis à uti­li­ser ffm­peg (le cou­teau suisse du son sous GNU/Linux) afin de fina­li­ser l’export.

Le film que l’on nous avait confié était enco­dé en mp4, avec une bande son en AAC. J’ai donc uti­li­sé la ligne de com­mande sui­vante pour reco­pier de la vidéo ori­gi­nale le son et les sous-titres, et pour inté­grer la bande son que j’a­vais géné­rée (dans cet exemple, on a trois variables pré­dé­fi­nies, qui sont les fichiers de la vidéo, de la piste son, et du fichier destination) :

ffmpeg -i "$VIDEO" -i "$AUDIO" -map 0:v -map 1:a -c:v copy -c:s copy -c:a libfdk_aac -b:a 256k -shortest "$OUT"

L’a­van­tage de cette approche, c’est que la vidéo ori­gi­nale n’est pas du tout abî­mée, on a juste rem­pla­cé la bande son ori­gi­nale par la bande son mélan­gée, sans avoir jamais quit­té l’é­chan­tillon­nage à 48KHz. On peut noter ici que le fichier géné­ré est spé­ci­fique à l’u­ti­li­sa­tion qui va en être faite par les équipes du fes­ti­val inter­na­tio­nal du court-métrage : ils ne s’in­té­ressent qu’à la ver­sion audio­dé­crite. Une autre solu­tion consis­te­rait à ajou­ter une piste son sup­plé­men­taire dans le mp4, afin de lais­ser le spec­ta­teur choi­sir la ver­sion de son choix (à la manière des choix VO vs VF).

Ce qui est cer­tain, c’est qu’il me tarde de décou­vrir notre audio­des­crip­tion sur un écran géant d’une salle de ciné­ma. Ren­dez-vous début février !

Édit : la clô­ture du fes­ti­val du court-métrage, c’é­tait hier soir. Très bel accueil de la séance en audio­des­crip­tion, avec un public nom­breux et enthou­siaste. Nous avons éga­le­ment dif­fu­sé dans l’é­mis­sion 100% créa sonore a bande son audio­dé­crite de Pre­mière séance, un peu com­pres­sée pour la radio. À réécou­ter dès main­te­nant en pod­cast !

Sensation

Il y a peu, je par­ta­geais avec vous ma joie de démar­rer une nou­velle sai­son radio­pho­nique pleine de pro­jets pas­sion­nants. À ce sujet, ne man­quez pas chaque semaine la sélec­tion du 100% créa sonore : on conti­nue de débus­quer de belles pépites sonores pour cha­cun de vos dimanche soirs.

Par­mi les nou­veaux pro­jets de cette année, je suis super content de démar­rer une nou­velle émis­sion avec Lise et Cécile. L’é­mis­sion s’ap­pelle Sen­sa­tion. On se pro­pose d’ex­plo­rer une fois par mois un sens. Pour la pre­mière émis­sion, nous nous sommes inté­res­sés au tou­cher. Pour cette émis­sion, nous réa­li­sons des docu­men­taires, repor­tages et créa­tions sonores, puis nous échan­geons en direct avec un invi­té autour de dif­fé­rentes ques­tions liées au sens explo­ré, en mul­ti­pliant les pro­blé­ma­tiques : scien­ti­fiques, socié­tales, poé­tiques, phi­lo­so­phiques, artistiques…

Pour la pre­mière émis­sion, nous nous sommes ren­dus avec Cécile à l’ar­moire à cuillères, pour échan­ger avec Mal­lo­rie sur la place du tou­cher dans la pâtis­se­rie. J’ai aus­si pris le temps d’al­ler enre­gis­trer les sons de sa cui­sine, pour réa­li­ser le por­trait sonore qui suite :

Pen­dant cette émis­sion, on entend éga­le­ment un repor­tage au Centre de Réédu­ca­tion pour les Défi­cients Visuels, où l’on apprend un peu plus du tou­cher chez les non voyants. On découvre aus­si com­ment une dan­seuse tra­vaille sa rela­tion aux autres par le tou­cher, et on en apprend plus sur le métier de micro­ki­né… Pre­nez le temps d’é­cou­ter l’é­mis­sion, elle est dis­po­nible en pod­cast sur le site de Radio Cam­pus, et sur notre site internet :

Cette émis­sion sera l’oc­ca­sion pour moi d’ex­plo­rer tout au long de l’an­née de nou­velles formes d’ex­pres­sion radio­pho­niques sous contrainte. Un exer­cice de style que je suis super content de par­ta­ger avec mes deux amies…

Cartographie et urbanisme

Il y a deux semaines, j’é­tais à Londres pour quelques jours. C’est vrai­ment une ville où je me sens bien, avec sa mul­ti­tude de facettes incroyables. C’est la ville cita­dine par excel­lence, mul­tiple, cos­mo­po­lite, cultu­relle, vivante. Bon, c’est quand même la ville au loyers les plus chers d’Eu­rope, avec des prix qua­si­ment deux fois plus éle­vés qu’à Paris…

Pen­dant cette visite, ma sœur m’a fait la sur­prise d’une soi­rée au Ron­nie Scott’s jazz club, ce lieu mythique des nuits lon­do­niennes… Et quel lieu ! Dou­ceur, élé­gance, clas­siques et impro­vi­sa­tion, une superbe soirée !

J’en ai aus­si pro­fi­té pour aller décou­vrir la superbe expo­si­tion Maps and the 20th cen­tu­ry : dra­wing the line. Une belle occa­sion pour par­ta­ger ici quelques-unes de mes lec­tures récentes sur la car­to­gra­phie, topo­gra­phie et sur l’ur­ba­nisme… en conti­nuant à ouvrir les rayons de ma biblio­thèque.

livres-sur-les-cartes

Paris-Londres

extrait de la couverture de paris-londres

Un mois avant cette virée lon­do­nienne, j’a­vais décou­vert à la librai­rie de la BNF un livre par­fai­te­ment adap­té à un voyage en euros­tar : Paris-Londres, ouvrage diri­gé par Dana Arnold et Jean-Louis Cohen, publié en 2016. Recueil d’ar­ticles pré­sen­tés à l’oc­ca­sion de deux sémi­naires regrou­pant des cher­cheurs aux domaines d’é­tudes assez variés, on se pro­mène dans Paris-Londres entre urba­nisme, archi­tec­ture, his­toire de l’art, influence poli­tique et socio­lo­gie. Les articles sont tous plus inté­res­sants les uns que les autres. Ils illus­trent l’op­po­si­tion mar­quante des deux villes, qui se sont construites en paral­lèle, pui­sant cha­cune leur futur dans une vision fan­tas­mée de l’autre. On découvre aus­si com­bien la culture poli­tique des deux pays a influen­cé la struc­ture glo­bale des cités, avec par exemple à Londres les parcs pri­vés, à Paris les pro­me­nades arbo­rées. On apprend à décons­truire des idées reçues sur les grandes restruc­tu­ra­tions du baron Hauss­mann, on en apprend plus sur le rôle majeur des fleuves dans les déve­lop­pe­ments propres aux deux villes.

Cette étude com­pa­rée, majo­ri­tai­re­ment ancrée avant le ving­tième siècle, aide à com­prendre les deux villes d’au­jourd’­hui, où l’on retrouve à chaque coin de rue un héri­tage de ces périodes…

Catalogue de l’exposition Maps and the 20th century : drawing the line

extrait de la couverture du catalogue d'exposition de maps-20th

L’ex­po­si­tion Maps and the 20th cen­tu­ry : dra­wing the line, jus­qu’au 1er mars 2017, raconte com­ment la carte a joué un rôle clé au XXe siècle, que ce soit comme outil de guerre, mais aus­si comme moyen d’en­tre­te­nir la paix, en dif­fu­sant auprès des peuples des valeurs et idées paci­fistes. La pro­pa­gande, notam­ment au moment de la guerre froide, n’est pas en reste. Et puisque l’ex­po­si­tion se tient à Londres, on découvre aus­si com­bien le monde était bri­tan­nique au XXe siècle, avec la lec­ture géo­gra­phique don­née par le Commonwealth.

L’ex­po­si­tion est très belle, avec un nombre impres­sion­nant de cartes, toutes plus per­ti­nentes les unes que les autres. J’ai par­ti­cu­liè­re­ment aimé le début de l’ex­po­si­tion, qui est struc­tu­rée en une suc­ces­sion de dip­tyques, chaque duo de cartes sélec­tion­né par les orga­ni­sa­teurs de l’ex­po­si­tion éclai­rant une réflexion pro­po­sée par le car­tel commun.

Le cata­logue de l’ex­po­si­tion est aus­si très inté­res­sant, per­met­tant comme sou­vent au visi­teur de pro­lon­ger la réflexion.

Catalogue de l’exposition Cartes et figures de la terre

extrait de la couverture de cartes et figures de la terre

En flâ­nant chez les bou­qui­nistes du centre de Cler­mont-Fer­rand, j’ai trou­vé rue ter­rasse, grâce aux conseils de Florent, un exem­plaire du cata­logue de l’ex­po­si­tion Cartes et figures de la terre qui a eu lieu en 1980 au centre Pom­pi­dou. Aux vues de ce cata­logue, l’ex­po­si­tion devait être pas­sion­nante ! Les articles, qui se suivent sans se res­sem­bler dans ce cata­logue, explorent toutes les ques­tions des rôles et des formes que peuvent prendre les cartes, dans la repré­sen­ta­tion du monde. On y trouve des thé­ma­tiques scien­ti­fiques, his­to­rio­gra­phiques, artis­tiques, jour­na­lis­tiques… On y retrouve aus­si de belles repro­duc­tions de cartes mar­quantes, qui illus­trent les points de vue pro­po­sés. Très acces­sible et en même temps poin­tu, j’ai ado­ré l’ouvrage.

Paris

extrait de la couverture de Paris

La plu­part d’entre nous ont déjà arpen­té Paris, ses bâti­ments et bou­le­vards mythiques. Mais à quoi res­sem­blait la ville avant ! Et com­ment s’est construit cet enche­vê­tre­ment de bâti­ments tous plus impres­sion­nants les uns que les autres ! J’ai trou­vé au puces il y a quelques mois un petit bou­quin plu­tôt chouette, édi­té par la docu­men­ta­tion fran­çaise en 1963, qui pro­pose en 20 pages de retra­cer l’his­toire archi­tec­tu­rale de la ville, puis décrit en 50 pages la place que joue dans les années 60 cette ville à l’é­chelle du pays, com­ment elle est struc­tu­rée, com­ment elle fonc­tionne en terme de cir­cu­la­tion, d’ha­bi­tat, d’ac­ti­vi­tés indus­trielles… Enfin, le livre fini par une pro­jec­tion inti­tu­lée vers le Paris de l’an 2000, où l’on res­sent tous les espoirs de futurs propres à cette époque, mais où l’on décèle déjà dans la plume des auteurs les craintes réa­listes en terme de cir­cu­la­tion, de sur­po­pu­la­tion et de pol­lu­tion. Illus­tré de pho­tos contem­po­raines en noir et blanc, c’est une très belle pro­me­nade dans un Paris qui n’existe plus vraiment.

Éléments de topographie

extrait de la couverture d'éléments de topographie

La car­to­gra­phie a petit à petit pris de plus en plus de place dans mes centres d’in­té­rêts, notam­ment parce que mes acti­vi­tés de recherche tournent autour de la topo­lo­gie et la géo­mé­trie. Or, la topo­gra­phie est un sujet très proche, qui allie sciences et tech­niques pour répondre à un pro­blème concret : com­ment mesu­rer la géo­gra­phie. J’a­vais par­ti­cu­liè­re­ment aimé regar­der le docu­men­taire La nais­sance d’une carte qui raconte le tra­vail de l’I­GN dans les années 50.

C’est par hasard que je suis tom­bé sur ces Élé­ments de topo­gra­phie, édi­té chez Gabriel. Il s’a­git d’un manuel per­met­tant à de futurs fonc­tion­naires de pré­pa­rer des concours d’é­tat qui incluent des épreuves d’ar­pen­tage, de levé de plans, du nivel­le­ment et du tra­cé des vois de com­mu­ni­ca­tions. Dif­fi­cile de dater cet ouvrage, mais au fil du texte, on arrive à le situer aux alen­tours de 1920. C’est un manuel pra­tique, qui décrit les outils uti­li­sés pour construire des rele­vés. On apprend aus­si beau­coup de la manière de des­si­ner les cartes de manière moderne, scien­ti­fique et acces­sible, ain­si que l’art de mesu­rer le réel en vue de récol­ter toutes les infor­ma­tions néces­saires à ces cartes. À la fois tech­niques et scien­ti­fiques, ces outils sont pré­sen­tés en uti­li­sa­tion dans des cas pra­tiques. On trouve aus­si une par­tie his­to­rique, décri­vant la manière dont le métier a évo­lué pour arri­ver à ce niveau de pré­ci­sion. Super­be­ment illus­tré de gra­vures, cartes et pho­tos, l’ou­vrage se ter­mine par une des­crip­tion des tech­niques les plus modernes de pho­to­to­po­gra­phie, les­quelles sont évo­quées dans le docu­men­taire de l’I­GN. Une manière de com­prendre toute l’his­toire de ces métiers au long du ving­tième siècle. J’ai dévo­ré ce bou­quin en 3 jours, tel­le­ment il est captivant !

Les lieux disparus de Lyon

extrait de la couverture des lieux disparus de Lyon

Par­mi les villes où j’aime traî­ner mes guêtres, il y a Lyon aus­si bien sûr. L’an­née der­nière, en me pro­me­nant sur les berges, j’a­vais trou­vé un exem­plaire des lieux dis­pa­rus de Lyon, dans une ver­sion légè­re­ment dif­fé­rente de celle dis­po­nible à la consul­ta­tion sur Gal­li­ca, avec une belle carte ancienne sur la cou­ver­ture. C’est cette gra­vure qui m’a­vait don­né envie de l’a­che­ter. Le texte lui-même est inté­res­sant aus­si, même si son style fait beau­coup pen­ser à ces ouvrages d’au­teurs régio­naux, pas­sion­nés par leurs ter­ri­toires, mais au style sou­vent lourd et mal­adroit. Mais pour qui aime se pro­me­ner le nez en l’air dans une ville en ima­gi­nant son pas­sé, c’est un livre qui vaut le détour.

La carte, mon nouveau sujet de recherche

Vous l’au­rez com­pris, la ques­tion de la repré­sen­ta­tion du monde motive énor­mé­ment mes lec­tures ces der­niers temps, tout comme la ques­tion de l’ac­ces­si­bi­li­té. C’est donc natu­rel­le­ment que je me suis rap­pro­ché de l’é­quipe COGIT, et plus pré­ci­sé­ment de Guillaume Touya, avec une pro­po­si­tion de sujet de recherche com­mune, autour de l’u­ti­li­sa­tion d’OpenS­treet­Map (le wiki­pé­dia de la car­to­gra­phie) pour offrir de nou­velles pos­si­bi­li­tés en terme de sup­ports pour l’ac­ces­si­bi­li­té. Cette année, on construit un pro­to­type, et l’an­née pro­chaine, on com­mence à explo­rer les nœuds scien­ti­fiques asso­ciés… Res­tez connectés !

Rentrée radiophonique

Ça y est, Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand a fait sa ren­trée ! Plein de belles choses en pers­pec­tive, que j’ai envie de par­ta­ger avec vous.

Atelier création sonore du SUC

Si je me suis lan­cé depuis quelques mois dans une lec­ture com­pul­sive autour de la créa­tion sonore, ça n’é­tait pas un hasard. Cette année, je co-anime avec les per­ma­nents de la radio un ate­lier du SUC dédié à la créa­tion sonore. Les deux pre­mières ses­sions ont été plu­tôt chouettes, et nous avons déjà une idée du quar­tier où la balade sonore ira tendre l’o­reille. J’en pro­fite pour par­ta­ger ici quelques notes sous forme télé­gra­phiques qui regroupent des idées sur la créa­tion sonore. C’est bien sûr un docu­ment qui sera étof­fé au fil du temps.

Le CRDV à Radio Campus

Depuis que je suis membre du CA de Radio Cam­pus, je pense presque chaque mois à un ate­lier radio à des­ti­na­tion de défi­cients visuels. Après tout, la radio est le média qui leur est le plus adap­té. Et bien c’est enfin chose faite ! Depuis une semaine, cinq jeunes de 15 à 17 ans du CRDV découvrent le monde de la radio. Pen­dant quelques mois, nous allons tra­vailler ensemble à la construc­tion d’his­toires sonores, à la manière de José le sca­ra­bée. On attend avec impa­tience de les entendre !

100% créa sonore

100creasonore

La créa­tion sonore, c’est ce qui motive énor­mé­ment mes écoutes radio­pho­niques ces der­nières années. Évi­dem­ment, quand on écoute des choses, on a envie de les par­ta­ger. Et puis je ne suis pas le seul dans ce cas-là, Théo et Noé­mie ont les mêmes curio­si­tés. On a donc démar­ré cette année un cré­neau d’une heure par semaine, afin de vous pro­po­ser notre pro­gram­ma­tion d’ob­jets sonores 100% créa sonore, de la musique contem­po­raine à la . Gar­dez l’o­reille ouverte, en direct ou en pod­cast !

La Campusienne, saison 2

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La Cam­pu­sienne, le maga­zine qui parle d’ac­tua­li­té locale, poli­tique, fémi­niste ou alter­na­tive reprend du ser­vice. Sans Noé­mie cette année, l’é­mis­sion com­mence dou­ce­ment, sous forme d’une men­suelle. Pour la pre­mière émis­sion, nous avions comme invi­tés quelques béné­voles du PARCC Oasis, le nou­veau pro­jet de tiers-lieu qui démarre tout juste à Clermont-Ferrand.

La Collective parle de l’ITSRA

Après avoir cou­vert l’a­ven­ture Nuit Debout dans la col­lec­tive, en emprun­tant l’é­mis­sion à Théo et Adam, j’ai par­ti­ci­pé il y a deux semaines à une nou­velle émis­sion de la Col­lec­tive qui cou­vrait les actua­li­tés à l’ITS­RA, cette ins­ti­tut de for­ma­tion pour tra­vailleurs sociaux (on enten­dra par exemple édu­ca­teurs spé­cia­li­sés). Là-bas, tout se passe mal en ce moment, et il fal­lait que Radio Cam­pus en parle.

Invitation à Veganez-vous

veganez-vous

Et puis par­fois, au lieu d’a­ni­mer une émis­sion, on est invi­té par une toute jeune équipe radio­pho­nique. C’est ain­si que j’ai été inter­viewé par Isa­belle et Auré­lien de Véga­nez-vous. Nous avons par­lé de végé­ta­lisme et végé­ta­risme, en évo­quant l’a­ven­ture Végé­web qui date d’il y a déjà 10 ans, ou encore le mili­tan­tisme autour de la cause ani­male avec la griffe, par exemple.

Et ce n’est pas fini…

Et puis avec Lise et Cécile, on pré­pare avec un grand soin une nou­velle émis­sion, dont j’au­rais l’oc­ca­sion de vous par­ler un peu plus tard ici…

Expos et visites à Paris : quid de l’accessibilité

La semaine der­nière, j’ai pro­fi­té d’une esca­pade à Paris où je par­ti­ci­pais à une for­ma­tion orga­ni­sée par Ani­ma­fac pour me pro­me­ner quelques jours en tou­riste à Paris, avec une amie. Nous avons pris du temps pour ren­con­trer plu­sieurs de nos amis fran­ci­liens, et pour aller visi­ter quelques expo­si­tions et lieux forts de la capi­tale. Quand on vit dans une petite ville comme Cler­mont-Fer­rand, ça fait du bien de pou­voir se pro­cu­rer sa dose de culture de temps en temps…

L’a­mie que j’ac­com­pa­gnais se déplace en fau­teuil rou­lant élec­trique. Je ne ren­tre­rai pas dans les détails de l’ac­ces­si­bi­li­té des trans­ports pari­siens, mais ce que l’on peut rete­nir, c’est que la SNCF est bien mieux pré­pa­rée que la RATP. Il faut pri­vi­lé­gier le RER, véri­fier à chaque sta­tion en entrant que l’as­cen­seur de la sta­tion de sor­tie est fonc­tion­nelle, ne pas avoir peur de reve­nir en arrière, avoir des choses à faire le long de la ligne 14, ou ne pas avoir peur des bus et de leurs chauf­feurs qui ne maî­trisent pas les rampes d’ac­cès… Un défi de chaque minute, que l’on doit en plus pla­ni­fier la veille avant 20h si l’on veut être pris en charge… Heu­reu­se­ment, pas­sé cette bar­rière, il reste plein de choses accessibles.

L’esprit du Bauhaus

quelques documents de l'exposition

Cela fai­sait quelques semaines que j’a­vais lu sur le site poin­ty­po- l’an­nonce d’une expo­si­tion très allé­chante au musée des arts déco­ra­tifs : l’es­prit du Bau­haus. Cette école artis­tique, dis­soute par le régime fas­ciste en 1933, a influen­cé beau­coup de cou­rants artis­tiques au XXe siècle, aus­si bien en archi­tec­ture que chez les plas­ti­ciens amé­ri­cains. Cepen­dant, les valeurs plus poli­tiques du Bau­haus n’ont pas pu pro­fi­ter de la même dif­fu­sion. Cette expo­si­tion retrace à la fois le par­cours artis­tique et le pro­jet poli­tique de cette école, qui prô­nait le faire ensemble, et l’im­por­tance des pra­tiques arti­sa­nales dans la construc­tion des démarches artis­tiques. L’ex­po­si­tion est visible jus­qu’au 26 février 2017, et per­met de décou­vrir la joyeuse vie qui ani­mait les par­ti­ci­pants à ce projet.

Les globes à la BNF

globesune carte tactile qui décrit la salle des globes

J’a­vais beau­coup lu sur les globes du Roi-Soleil, car ils marquent l’his­toire de la vul­ga­ri­sa­tion car­to­gra­phique, à une époque où la géo­gra­phie était un art et une science en pleine explo­sion. Mais jamais je n’a­vais pris le temps d’al­ler les voir à la BNF. C’est vrai­ment quelque chose à faire. La salle d’ex­po­si­tion est très simple, sans détails super­flus, et dis­pose de plu­sieurs outils de média­tion pour les publics défi­cients visuels. Saluons ici ce bel effort qui per­met de pro­fi­ter plei­ne­ment de ces globes.

L’ex­po­si­tion en cours dans l’al­lée ouest est consa­crée aux estampes contem­po­raines. Quelques pièces et auteurs sont vrai­ment inté­res­sants. J’ai par exemple beau­coup aimé les œuvres de Rémy Jac­quier, gra­vures sur linoléum.

Accessibilité à la cinémathèque

Une carte tactileUn guide au sol qui mène à une borne parlante

Tou­jours en quête de ques­tion­ne­ments autour de la manière de rendre acces­sible les bâti­ments aux défi­cients visuels, j’ai été agréa­ble­ment sur­pris de décou­vrir les pan­neaux et guides de dépla­ce­ment pro­po­sés à la ciné­ma­thèque : des plans tac­tiles du bâti­ment, ain­si que des guides au sol qui mènent à des bornes par­lantes per­met­tant d’ob­te­nir des infor­ma­tions pra­tiques sur le lieu. Ces ins­tal­la­tions sont notam­ment réfé­ren­cées sur le site accessible.net, que je découvre à l’instant.

Les archives nationales, et celles de la maison de la radio

La grosse décou­verte de cette virée à Paris a été pour moi l’ac­cès aux archives natio­nales, dans ce nou­veau bâti­ment ins­tal­lé à Pier­re­fitte-sur-Seine. Je vous invite à y aller le lun­di, pour pro­fi­ter à 14h de la visite gui­dée du bâti­ment, qui per­met de com­prendre les défis et le fonc­tion­ne­ment des archives nationales.

un document de mon cartonune lectrice aux archives nationalesles dossiers de mon carton

En tant qu’u­sa­ger, il est donc pos­sible de réser­ver sur le site inter­net les docu­ments de votre choix. Une fois arri­vé sur place, et pas­sé les bar­rières de sécu­ri­té de rigueur, on vous donne accès à un bureau, dans une grande salle de lec­ture, et les docu­ments choi­sis vous sont confiés (un car­ton par un carton).

Chaque car­ton contient un ensemble de dos­siers, qui à leur tour peuvent conte­nir plu­sieurs cen­taines de docu­ments. Pour ma part, j’a­vais choi­si d’ex­plo­rer les archives per­son­nelles d’A­gnès Tan­guy, car je m’in­té­res­sais à la dif­fu­sion des tra­vaux du GRM. Les docu­ments étaient très riches d’in­for­ma­tion, sur la manière de pré­pa­rer les émis­sions, sur la manière dont les enre­gis­tre­ments étaient réa­li­sés, ou encore sur les moyens mis à la dis­po­si­tion de la créa­tion radio­pho­nique dans les années 60. Fina­le­ment, visi­ter les archives, c’est comme se pro­me­ner dans un musée qui trai­te­rait exac­te­ment du thème de son choix. Incroya­ble­ment passionnant.

Le len­de­main, nous nous sommes aus­si ren­dus aux archives de la mai­son de la radio, pour conti­nuer nos explo­ra­tions. C’est là que nous avons com­pris le début de la chaîne d’ar­chi­vage qui amène les docu­ments pro­duits par les ser­vices publics jus­qu’à Pier­re­fitte-sur-Seine. En par­ti­cu­lier, nous avons décou­vert que les docu­ments sont sou­vent sau­vés de la benne, car les gens qui pro­duisent des objets radio­pho­niques oublient sou­vent que ce n’est pas uni­que­ment l’ob­jet sonore final qui consti­tue une archive : toute la pro­duc­tion écrite en amont est aus­si quelque chose de très riche…

Bref, vous l’au­rez com­pris, ces quatre jours ont été intenses, et par­ti­cipent à ali­men­ter mes ques­tion­ne­ments actuels, autour de la créa­tion sonore et de l’ac­ces­si­bli­té. Sur ce der­nier sujet, res­tez connec­té au blog, je racon­te­rai bien­tôt quelques-uns de mes pro­jets en cours, en cette fin d’an­née 2016…

Revue de lectures : son, bruit, radio

C’est une habi­tude qui com­mence à s’ins­tal­ler sur ce blog : la revue de lec­tures autour du thème de la créa­tion sonore. Après m’être pro­me­né du côté de la musique concrète, autour des tech­niques de pro­duc­tion de sons, en pas­sant par la voix, nous voi­ci avec une nou­velle série mar­quée par la ques­tion du bruit, et par l’a­mour de la radio. Si vous avez raté les épi­sodes pré­cé­dents, il n’est pas trop tard : le pre­mier épi­sode et le deuxième sont bien sûr encore en ligne !

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Il y a peu, j’é­tais à Nantes avec quelques copains de Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand pour par­ti­ci­per à la neu­vième édi­tion du fes­ti­val [SONOR]. Beau­coup de dis­cus­sions et de décou­vertes inté­res­santes, comme le super Gilles Mala­tray qui ouvre les portes de l’é­coute urbaine, ou encore le tra­vail sur la voix et machines d’Anne-Julie Rol­let et Anne-Laure Pigache avec leur pro­jet Par­lo­pho­nie. Il y avait beau­coup à voir et à entendre, cer­taines tables rondes étaient vrai­ment intéressantes.

Pen­dant toute la durée du fes­ti­val, le Trem­po­li­no accueillait un espace librai­rie, où j’ai eu du mal à me rete­nir de buti­ner. J’ai tout de même été rai­son­nable, et ne suis repar­ti qu’a­vec trois livres sous le bras. Et depuis, j’ai eu entre les mains deux autres livres plu­tôt chouettes et com­plé­men­taires, que j’a­vais envie de par­ta­ger ici.

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Locus sonus, 10 ans d’expérimentation en art sonore, de Jérôme Joy et Peter Sinclair

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Par­mi les livres réunis jus­qu’à pré­sent dans les pages de ce blog, il man­quait tout un pan de l’ex­pres­sion en musique contem­po­raine, celle qui ques­tionne la manière de dif­fu­ser les œuvres pro­po­sées. Locus sonus répond en bonne par­tie à ces attentes. Il s’a­git d’un lieu consa­cré à la fois à la recherche et à la créa­tion sonore, qui ques­tionne les nou­veaux moyens de dif­fu­sion du son, notam­ment à tra­vers les outils du numé­rique. Ce livre recueille une série d’ar­ticles rédi­gés au fil des ans par les dif­fé­rents par­ti­ci­pants à ce pro­jet, ini­tié par Jérôme Joy et Peter Sin­clair. On y découvre nombre de ques­tion­ne­ments qui font sens pour qui envi­sage de réa­li­ser des objets sonores à dif­fu­ser au delà de la FM.

Histoire de la la radio

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Avant de lire ce livre, j’é­tais un peu per­du sur la chro­no­lo­gie de la radio­dif­fu­sion en France : com­ment était-on pas­sé des débuts très ama­teurs et épar­pillés à une radio d’é­tat qui avait le mono­pole des ondes ? Com­ment s’é­tait dif­fu­sé l’u­sage de la radio dans les foyers, et com­ment pro­dui­sait-on la radio dans les décen­nies pas­sées ? Mais aus­si, com­ment s’é­taient suc­cé­dées les évo­lu­tions tech­niques ? Mes idées là-des­sus étaient bien vagues, et cet ouvrage col­lec­tif réa­li­sé à l’oc­ca­sion d’une expo­si­tion du Musée des arts et métiers en 2012 per­met de balayer tout cet his­to­rique, pour com­prendre l’his­toire des gens et des tech­niques qui ont fait ce média.

Le goût de la radio et autres sons

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Les textes pré­sen­tés dans ce petit livre de 130 pages ont été choi­sis par Tho­mas Baum­gart­ner. Il invite le lec­teur à se pro­me­ner par­mi les auteurs qui ont mar­qué l’i­ma­gi­naire col­lec­tif sur la ques­tion du son, depuis les paroles gelées de Rabe­lais jus­qu’à la visite de la mai­son de la radio par Jacques Rou­baud, qui fait vibrer la sono­ri­té des mots, en pas­sant par le témoi­gnage de Kriss, ani­ma­trice-pro­duc­trice sur France Inter qui évoque l’in­fi­ni de la pro­pa­ga­tion sonore. Une belle manière de pour­suivre les lec­tures plu­tôt tech­niques jus­qu’à présent.

L’art des bruits, manifeste futuriste, de Luigi Russolo (1913)

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Par­mi les textes cités dans le recueil de Tho­mas Baum­gart­ner, il y a un court extrait de ce texte de 1913, l’art des bruits, mani­feste futu­riste. Quelle puis­sance, quelle clair­voyance quant à l’é­vo­lu­tion de la musique et de la créa­tion sonore&nbps;! Ce texte, vision­naire, place les bases de ce qui a fait la musique et la créa­tion sonore dans le siècle qui a sui­vi. Un incontournable.

Une histoire de la modernité sonore, Jonathan Sterne

modernite-sonore

En dis­cu­tant avec Cécile (nous pré­pa­rons à trois avec Lise une nou­velle émis­sion pour la ren­trée, j’en par­le­rai bien­tôt ici) de mes lec­tures récentes, elle m’a très vite invi­té à lire Jona­than Sterne. L’ou­vrage est dense, poin­tu, il invite à prendre le temps pour bien mesu­rer l’his­toire dense de la moder­ni­té sonore, qu’il fait naître avec les outils médi­caux tels que le sté­to­scope. Il ques­tionne les pro­blé­ma­tiques la repro­duc­tion confron­tée à l’o­ri­gine, inter­roge les dimen­sions sociales de ces moyens de dif­fu­sion. Par­se­mé d’exemples issus de l’his­toire éta­su­nienne de l’en­re­gis­tre­ment et de la radio­dif­fu­sion, l’ou­vrage est éga­le­ment très riche­ment illus­tré, et n’ayant que lu l’in­tro­duc­tion, j’ai déjà du mal à me rete­nir de le par­cou­rir par bonds suc­ces­sifs et curieux, tant les cha­pitres semblent plus pas­sion­nants les uns que les autres, mal­gré la forme exi­geante de la langue.

Édit : la suite des lec­tures sur le son, quelques mois plus tard, à lire sur Revue de lec­tures : bruit, musique, socio­lo­gie.

Création sonore : continuons à lire

Il y a une poi­gnée de semaines, je par­lais ici de quelques livres pas­sion­nants, autour de la créa­tion sonore. Depuis ce billet, j’ai fini de lire Le son, trai­té d’acoulogie de Michel Chion. C’est un livre pas­sion­nant, qui reprend les idées théo­riques et expé­ri­men­tales de Pierre Schaef­fer, en les éten­dant. On y lit par exemple une caté­go­ri­sa­tion des sons qui dépasse le strict assez pauvre envi­sa­gé par la musique, qui se res­treint à la hau­teur, la lon­gueur, la puis­sance… Schaef­fer et Chion arrivent avec 7 échelles de carac­té­ri­sa­tion, qui per­mettent de décrire pré­ci­sé­ment un son. Il faut avouer que sans une grille de ce type, on est assez dému­nis pour décrire un son, car le voca­bu­laire nous manque.

Et puis j’ai conti­nué à lire, au gré de mes trou­vailles. Voi­ci donc trois nou­veaux livres à explo­rer, tous les trois très intéressants.

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Le guide ultime du sound designer, Ric Viers

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Quand on réa­lise des docu­ments sonores, tôt ou tard on a envie de com­prendre com­ment marche un micro, ce qu’est un enre­gis­treur, com­ment choi­sir son équi­pe­ment… Ce n’est pas le sujet pre­mier du guide ultime du sound desi­gner , mais toute la pre­mière par­tie est consa­crée à ça. Si vous avez lu mon article récent sur l’a­mé­lio­ra­tion de la chaîne d’en­re­gis­tre­ment, et que ça a atti­sé votre curio­si­té, c’est le moment de lire les pre­miers cha­pitres de ce guide.

Dans la deuxième par­tie, le livre aborde ce qu’il annonce dans le titre : la manière de conce­voir du son, en pro­po­sant de réflé­chir à la manière d’en­re­gis­trer du son qui ser­vi­ra ensuite d’élé­ment pour des créa­tions sonores, que ça soit en envi­ron­ne­ment « réel », ou sur un pla­teau de brui­tage. Très orien­té vers la pra­tique, il donne des pistes de bonnes pra­tiques, évoque les déboires que l’on peut faci­le­ment évi­ter, et pro­pose à la fin une liste impres­sion­nante d’i­dées pour réa­li­ser des brui­tages réa­listes. Sont aus­si abor­dés la manière de se fabri­quer un pla­teau de brui­tage, une sta­tion de mon­tage, de se consti­tuer un équi­pe­ment de reportage.

Un bou­quin à conseiller pour qui veut apprendre de la prise de son.

Le documentaire radiophonique, Christophe Deleu

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Publié en 2013 aux édi­tions INA, ce livre est un essai scien­ti­fique, une ten­ta­tive de défi­ni­tion de ce qu’est le docu­men­taire sonore. L’au­teur, Chris­tophe Deleu, est un ensei­gnant-cher­cheur en sciences de l’in­for­ma­tion et de la com­mu­ni­ca­tion à l’u­ni­ver­si­té de Stras­bourg. Avec lui, on cherche à com­prendre ce qui dis­tingue le docu­men­taire radio­pho­nique des autres formes d’ex­pres­sions sonores. On prend ensuite le temps de décom­po­ser cha­cun des sous-genres du docu­men­taires, qu’il pro­pose de dis­tin­guer en : docu­men­taire d’in­te­rac­tion, docu­men­taire poé­tique, docu­men­taire d’ob­ser­va­tion, et docu­men­taire fic­tion. Évi­dem­ment, ces sous-genres ne sont pas imper­méables, et les exemples qu’il cite à lon­gueur d’ou­vrage aident à en sai­sir les contours poreux.

L’au­teur prend aus­si le temps de décom­po­ser l’his­toire de la radio, évo­quant le radio­re­por­tage, évo­quant le rôle crois­sant joué par les jour­na­listes dans le média. Il sou­ligne ici la dif­fé­rence notable entre le docu­men­taire et le tra­vail de jour­na­lisme, lequel cherche à retrans­crire pour l’au­di­teur le réel, se met­tant en scène comme média­teur. À l’in­verse, le docu­men­taire est un objet qua­si­ment artis­tique, le créa­teur se pla­çant sou­vent à l’ex­té­rieur du cadre offert par le micro, sauf s’il est lui-même l’ob­jet du documentaire.

Pour Chris­tophe Deleu, si le docu­men­taire est un genre mineur de par le volume qu’il occupe sur les fré­quences FM, il s’a­git d’une expres­sion radio­pho­nique à la richesse tou­jours renou­ve­lée. Agré­men­tant son dis­cours de réfé­rences à des émis­sions régu­lières ou à des docu­men­taires en par­ti­cu­lier, il invite le lec­teur à pour­suivre l’ex­plo­ra­tion par l’é­coute. On appré­cie­ra aus­si la très large bibliographie.

Le docu­men­taire radio­pho­nique tel qu’il est pré­sen­té par Chris­tophe Deleu cor­res­pond gros­siè­re­ment au chaî­non man­quant entre un tra­vail de repor­tage et une pièce de musique concrète telle qu’elle est abor­dée par Michel Chion. L’in­ter­valle entre les deux modes d’ex­pres­sion est gigan­tesque, et l’on com­prend lar­ge­ment pour­quoi il existe une telle diver­si­té d’ex­pres­sions docu­men­taires, telles que les décrit Chris­tophe Deleu.

Les carnets de Synthone

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Si vous vous inté­res­sez au monde radio­pho­nique, vous êtes cer­tai­ne­ment tom­bés plus ou moins par hasard sur le site Syn­tone, sous-titré actua­li­té & cri­tique de l’art radio­pho­nique. On y lit régu­liè­re­ment de belles contri­bu­tions, qui offrent un ins­tan­ta­né de l’ex­plo­ra­tion radio­pho­nique. Bien que rela­ti­ve­ment poin­tu, je le trouve assez acces­sible. Dif­fi­cile alors de ne pas avoir envie de les sou­te­nir en sous­cri­vant à l’a­bon­ne­ment des car­nets de Syn­thone, tri­mes­triel papier à la maquette soignée.

J’ai reçu la semaine der­nière mon pre­mier exem­plaire (le numé­ro 7), qui traite d’une aven­ture radio­pho­nique aux Bau­mettes, sur la recons­ti­tu­tion (qui fait écho au tra­vail du sound desi­gner évo­qué plus haut), ou encore l’in­ter­view d’un audio­na­tu­ra­liste. Les illus­tra­tions et le papier choi­si, la qua­li­té d’im­pres­sion, tout invite à col­lec­tion­ner ces petits carnets.

Édit : la suite des lec­tures sur la créa­tion sonore, quelques semaines plus tard, à lire sur Revue de lec­tures : son, bruit, radio.

Toi aussi, enregistre en qualité pro

Il y a un mois, on dis­cu­tait sur ce blog de la manière d’a­mé­lio­rer la qua­li­té du son quand on enre­gistre quelque chose avec un enre­gis­treur numé­rique. Une des pistes évo­quées était d’u­ti­li­ser un pré-pré­am­pli. Avant de dire un peu plus sur le Fethead de Tri­to­nAu­dio, qui est ABSOLUMENT GÉNIAL (!!!), j’ai envie de reve­nir sur la chaîne de trai­te­ment du son. Parce que sinon, on ne com­prend pas.

Le sché­ma ci-des­sous raconte en image ce qu’est la chaîne du son. Tout com­mence par une source, qui pro­duit une vibra­tion de l’air. Cette vibra­tion est cap­tée par un micro, dont le rôle est de trans­for­mer cette vibra­tion en signal élec­trique (ou signal ana­lo­gique). Sou­vent, ce signal est faible, alors on uti­lise un pré-ampli­fi­ca­teur pour l’aug­men­ter. Enfin, on uti­lise un conver­tis­seur numé­rique pour trans­for­mer ce signal en signal numé­rique (com­po­sé de 0 et de 1), com­pré­hen­sibles et sto­ckables par un ordinateur.

Cha­cune des étapes (micro, pré-ampli­fi­ca­teur, conver­tis­seur numé­rique) peut être réa­li­sée par du maté­riel de plus ou moins bonne qua­li­té, avec des tech­no­lo­gies très variées. Les enre­gis­treurs numé­riques comme le Zoom h4n ou le Tas­cam DR-40 contiennent l’en­semble de ces trois com­po­sants, dans une ver­sion assez simple, plu­tôt grand public.

Quand on com­mence à s’in­té­res­ser à la qua­li­té de tout ça, il arrive sou­vent que l’on veuille amé­lio­rer sa chaîne de trai­te­ment du son. La pre­mière étape que j’ai fran­chie a consis­té à chan­ger de micro. En fait, si on veut amé­lio­rer le pas­sage son/signal élec­trique, la seule solu­tion, c’est de chan­ger de micro. De la même manière, amé­lio­rer la conver­sion analogique/numérique, cela impose de chan­ger le conver­tis­seur. Mais ça, ce n’est pas pos­sible dans un enre­gis­treur numé­rique. Par contre, on peut très bien rem­pla­cer ou com­plé­ter le pré-ampli­fi­ca­teur interne par un autre pré-ampli­fi­ca­teur. Et bien c’est cette his­toire-là que je vais racon­ter aujourd’hui.

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Le pré-ampli TritonAudio FetHead

Le Fethead de Tri­to­nAu­dio est un pré-ampli­fi­ca­teur, que l’on place avant le pré-ampli­fi­ca­teur de l’en­re­gis­treur, afin de réhaus­ser la puis­sance du signal venant du micro. Vous allez me dire : mais pour­quoi le faire avant, alors que c’est le rôle du pré-ampli­fi­ca­teur de l’en­re­gis­treur ? Et bien il faut l’a­vouer, ces pré-ampli inté­grés sont d’une qua­li­té assez médiocre. Ils sont bien sûr flexibles (on peut régler le gain, c’est-à-dire de com­bien on aug­mente le signal), mais ils ajoutent du bruit. Le bruit, c’est ce souffle conti­nu que l’on entend sur un enre­gis­tre­ment de mau­vaise qua­li­té. Quand on enre­gistre, on cherche à n’en­tendre que ce qui était devant le micro, et on ne veut pas que la chaîne de trai­te­ment ajoute quelque chose.

Le FetHead est un tout petit appa­reil, qui se loge dis­crè­te­ment entre l’en­re­gis­treur et le câble du micro, et qui pro­pose une qua­li­té d’am­pli­fi­ca­tion sans égal, pour une somme très rai­son­nable (envi­ron 70 euros sur le site du fabri­cant). Ce pré-ampli n’est pas réglable, mais il aug­mente de 28dB la puis­sance du signal, et sans ajou­ter une larme de bruit ! Il fal­lait que je teste ça, et que je vous en parle.

Il existe plu­sieurs modèles de ce pré-ampli. Dans tous les cas, ils uti­lisent l’a­li­men­ta­tion fan­tôme pour fonc­tion­ner. Il existe une ver­sion qui laisse pas­ser l’a­li­men­ta­tion fan­tôme (pour ampli­fier un micro sta­tique), et une ver­sion qui réa­lise un coupe-bas (afin de fil­trer les basses fré­quences). J’ai choi­si le troi­sième modèle, qui semble être le plus stan­dard, et cor­res­pond mieux à mes besoins. Il ne laisse pas pas­ser l’a­li­men­ta­tion fan­tôme, et n’a pas de coupe-bas.

Les tests

J’ai sui­vi la même démarche de test avec deux micros dif­fé­rents, en enre­gis­trant une courte phrase avec et sans le Fethead. J’ai bien sûr dû ajus­ter le gain du pré-ampli de l’en­re­gis­treur que j’ai uti­li­sé, pour arri­ver à un signal presque équi­valent à l’oreille.

Micro Sennheiser MD 21

Le pre­mier micro avec lequel j’ai tes­té le pré-ampli, c’est le Senn­hei­ser MD 21. Un micro mythique, qui a fait l’his­toire de la radio, avec lequel on peut par­tir en repor­tage sans crainte de rame­ner du son inex­ploi­table. Un bijou, mais qui manque de puis­sance, son desi­gn datant des années 50. L’un de ses défauts, c’est de man­quer de sen­si­bi­li­té. Ça veut dire que le signal qu’il pro­duit est très faible, et qu’il faut beau­coup l’amplifier.

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Spectres tem­po­rels des enre­gis­tre­ments à com­pa­rer (Senn­hei­ser MD 21)

Dans l’ordre : sans le Fethead, puis avec Fethead

Il faut cli­quer sur les spectres don­nées ci-des­sus pour bien com­prendre la dif­fé­rence. Ce que l’on voit, c’est qu’a­vec le Fethead, il n’y a pas cet espèce de fond « mou­che­té » qui recouvre toutes les par­ties noires du spectre. Et c’est jus­te­ment ce mou­che­té qui est le bruit, ce qu’on entend comme un souffle constant… La qua­li­té à l’é­coute est tout sim­ple­ment géniale avec le fethead : on arrive à une qua­li­té impos­sible à atteindre nor­ma­le­ment avec un maté­riel d’en­trée de gamme comme ces petits enregistreurs !

J’ai aus­si pris le temps de regar­der le résul­tat de l’a­na­lyse de spectre pro­po­sée par ardour, qui fait une syn­thèse du signal sur toute la durée des extraits. 

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Spectres glo­baux des enre­gis­tre­ments à com­pa­rer (Senn­hei­ser MD 21)

Dans l’ordre : sans le Fethead, puis avec Fethead

On constate clai­re­ment une meilleure réso­lu­tion dans le signal. Par contre, j’ai du mal à ana­ly­ser de manière com­pré­hen­sible la zone noire en bas du spectre issu de l’en­re­gis­tre­ment avec Fethead. Si un lec­teur com­prend ça, je suis intéressé.

Micro AKG D5

J’ai ensuite fait le même test avec un micro récent, dyna­mique aus­si. C’est un micro net­te­ment plus sen­sible, et je me deman­dais si on aurait le même type d’a­mé­lio­ra­tion, puisque l’on pousse moins le pré-ampli de l’en­re­gis­treur… Le résul­tat est là aus­si très parlant !

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Spectres tem­po­rels des enre­gis­tre­ments à com­pa­rer (AKF D5)

Dans l’ordre : sans le Fethead, puis avec Fethead

Là encore, le spectre est très par­lant, et l’é­coute des fichiers le confirme : l’u­ti­li­sa­tion de ce pré-ampli aug­mente gran­de­ment la qua­li­té de l’enregistrement.

J’ai aus­si repro­duit ci-des­sous l’a­na­lyse spec­trale glo­bale d’ardour…

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Spectres glo­baux des enre­gis­tre­ments à com­pa­rer (AKF D5)

Dans l’ordre : sans le Fethead, puis avec Fethead

Je suis moins à l’aise avec la lec­ture de ces dia­grammes, si quel­qu’un a un mot à dire, je serais content !

La conclusion

La conclu­sion, c’est que ce petit appa­reil une tue­rie ! Il me semble indis­pen­sable avec un micro dyna­mique, d’au­tant qu’il est peu sen­sible comme le MD 21, et que l’on a un pré-ampli de médiocre qualité.

À noter tout de même que l’on ne peut pas régler le gain sur le Fethead. Il faut donc faire atten­tion à ne pas avoir un son trop puis­sant en entrée, ou un micro très sen­sible, car alors on aura beau mettre le gain du pré-ampli inté­gré à zéro, on ris­que­ra d’a­voir de la saturation.

Enfin, une ques­tion me taraude : ne pour­rait-on pas uti­li­ser direc­te­ment sur le Fethead un conver­tis­seur analogique/numérique indé­pen­dant, et ain­si aban­don­ner défi­ni­ti­ve­ment l’en­re­gis­treur ? Évi­dem­ment, un enre­gis­treur ne pro­pose pas que cela, mais c’est une idée intéressante…

Création sonore : quelques lectures

Depuis cet été, j’ai com­men­cé à col­lec­ter quelques lec­tures pour ali­men­ter mes réflexions sur la créa­tion sonore telle qu’elle est envi­sa­gée à la radio. Je vous pro­pose un tour d’ho­ri­zon de mes décou­vertes récentes, cer­taines trou­vées au hasard des pro­me­nades chez les bou­qui­nistes, d’autres pro­po­sées lors de dis­cus­sions avec des pas­sion­nés du son, et d’autres encore déni­chées grâce à l’internet.

quelques livres sur le son

Mais d’a­bord, il faut bien dire que créa­tion sonore, c’est un terme bien vaste. Sui­vant qui le dit, et d’où il parle, ça peut vou­loir dire : docu­men­taire, inter­view, repor­tage, musique concrète, contem­po­raine, brui­tage, théâtre enre­gis­tré, voire même musique actuelle ! C’est par­fois le pro­pos qui défi­nit l’ob­jet radio­pho­nique comme créa­tion sonore, par­fois l’in­ten­tion dans le choix des tech­niques, par­fois le pro­cé­dé de construc­tion, d’as­sem­blage, ou même le pro­cé­dé de diffusion.

Alors évi­dem­ment, les livres qui ont rete­nu mon atten­tion ces der­niers mois ne couvrent pas tout le spectre, c’est le début d’un rayon de ma biblio­thèque per­son­nelle que j’es­père étof­fer au fil du temps, et qui répond mon début de col­lec­tion des moyens de cap­ta­tion, à l’a­morce de banque de son qui s’ins­talle tran­quille­ment sur mon disque dur, à la pano­plie de logi­ciels de trai­te­ment de son que j’ap­prends à uti­li­ser petit à petit… Je sais qu’il manque des choses pour cou­vrir rai­son­na­ble­ment le spectre : par exemple, je n’ai pas encore trou­vé d’ou­vrage sur le son vu par un acous­ti­cien, sur les dif­fé­rentes formes d’in­ter­view radio­pho­niques, sur la com­po­si­tion de musique de film, sur l’his­toire de la radio du point de vue de ceux qui l’ont faite…

Pour une écriture du son, Daniel Deshays (2006)

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C’est l’un des livres dans lequel j’ai pris conscience du plus de choses sur la fabri­ca­tion d’ob­jets sonores. Daniel Deshays a construit la bande-son de nom­breuses pièces de théâtre et de films, il est res­pon­sable de l’en­sei­gne­ment du son à l’École natio­nale supé­rieure des arts et tech­niques du théâtre. Dans ce bou­quin, on prend conscience de la spé­ci­fi­ci­té du son par rap­port à l’i­mage, on com­prend l’é­coute comme accès ins­tan­ta­née sans vue glo­bale, on conçoit le son comme incar­nant le geste plu­tôt que l’ob­jet, on com­prend pour­quoi il faut recons­truire l’am­biance sonore que l’on veut rendre plu­tôt que de l’en­re­gis­trer d’un bloc…

On peut aus­si regar­der une de ses confé­rences récentes qui s’a­dresse là un peu plus aux gens du ciné­ma, et donc plus aux fai­seurs d’i­mages. Mais on y com­prend quand même pas mal de choses.

Le son, traité d’acoulogie, Michel Chion (2000)

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Celui-là, je viens de le récu­pé­rer, je l’ai com­man­dé grâce à chez mon libraire, le site qui per­met de trou­ver un livre chez les libraires près de chez soi, ou de les commander.

Michel Chion est un com­po­si­teur de musique concrète. De ce que j’ai vu pour l’ins­tant, son livre est très acces­sible, qui aborde notam­ment la ques­tion de l’é­coute, de ce qu’est le bruit au regard de la musique, il ques­tionne la place des ins­tru­ments élec­tro­niques face à ceux dit acous­tiques. Il décrit et étend les réflexions de Pierre Schaef­fer.

Dictionnaire de la radio, Robert Prot (1997)

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C’est un dic­tion­naire au sens pre­mier du terme, qui com­mence avec Aber­gel (Jacques), et fini avec Zur­fluh (Éliane). C’est un dic­tion­naire qui s’in­té­resse plu­tôt à la radio du point de vue de l’au­di­teur : peu de choses au sujet des élé­ments qui com­posent une émis­sion (pas d’en­trée pour conduc­teur par exemple), mais beau­coup d’in­for­ma­tions sur les acteurs de la radio, depuis les débuts jus­qu’à 1997. La radio fran­co­phone, prin­ci­pa­le­ment en France, avec les repor­ters, créa­teurs radio­pho­niques, res­pon­sables d’é­mis­sions. Les émis­sions impor­tantes ont aus­si leur entrée. En pre­mière par­tie, un texte d’une tren­taine de pages retrace l’his­toire de la radio, depuis les bal­bu­tie­ments tech­niques jus­qu’à la RNT.

Le guide de la voix, Yves Ormezzano (2000)

voix

Le doc­teur Yves Ormez­za­no est ORL-pho­niatre. C’est un doc­teur de la voix. En près de 500 pages, avec un ton très acces­sible, il vul­ga­rise pour le lec­teur non expert toutes les ques­tions liées à la voix : l’a­na­to­mie, les méca­nismes de pro­duc­tion de la voix, les mala­dies, les risques asso­ciés à la pra­tique. Il s’a­dresse aux chan­teurs, acteurs, gens de radio, ensei­gnants, à tout ceux qui tra­vaillent avec leur voix. Plein de choses inté­res­santes, qui aident à com­prendre des com­ment tra­vailler la voix : le méca­nisme lourd et le méca­nisme léger, la varia­tion de la voix au fil de la jour­née, de la vie, la manière de se pla­cer pour bien exploi­ter sa voix… Voi­là une réfé­rence inté­res­sante, car la voix est un élé­ment impor­tant de la créa­tion sonore.

Guide de la théorie de la musique, Claude Abromont et Eugène de Montalembert (2001)

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Ce guide per­met à un néo­phyte comme moi d’a­voir les points d’en­trée théo­riques sur ce qu’est la musique, depuis la construc­tion des notes jus­qu’à l’é­cri­ture musi­cale, en pas­sant par les concepts de rythmes, durées, tona­li­tés, accords, etc. J’aime par­ti­cu­liè­re­ment l’ap­proche scien­ti­fique de la construc­tion du livre, qui fait écho à l’as­pect très scien­ti­fique de la construc­tion de la musique.

Musiques contemporaines, perspectives analytiques, 1950–1985, Jean-Yves Bosseur et Pierre Michel (2007)

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Il y a quelques années, j’ai eu l’oc­ca­sion d’in­ter­vie­wer Jean-Yves Bos­seur lors de son pas­sage à Cler­mont-Fer­rand pour le fes­ti­val Musiques Déme­su­rées. Direc­teur de recherche CNRS et com­po­si­teur, il avait par­lé à mon micro de l’é­cri­ture de la musique… Le livre pro­po­sé ici par­court trente œuvres cen­trales dans l’his­toire de la musique contem­po­raine, et pour cha­cune d’elles pro­pose quelques élé­ments de la par­ti­tion, et détaille l’ob­jet de la pièce. Un peu loin de la créa­tion sonore, il consti­tue tout de même des élé­ments de réflexions sur les ques­tions de rythme, de struc­ture, d’é­cri­ture et de composition.

Les fous du son, Laurent de Wilde (2016)

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Il y a quelques mois, j’a­vais par­lé ici de ce livre, dans un billet consa­cré à la musique élec­tro­nique. Avant de lire ce livre, j’a­vais du mal à com­prendre ce qu’é­tait un syn­thé­ti­seur, pour­quoi c’é­tait un ins­tru­ment inté­res­sant, ce qu’il per­met­tait de pro­duire… Main­te­nant, j’en ai un peu moins peur, jus­qu’à l’in­té­grer dans une créa­tion sonore récente.

Et après…

Évi­dem­ment, lire c’est impor­tant, mais il faut écou­ter aus­si, et faire.

Suite aux conseils de plu­sieurs amies, je suis en train d’é­cou­ter Grande tra­ver­sée : Women’s power, les nou­veaux fémi­nismes, une série pro­po­sée cet été par Char­lotte Bie­nai­mé. Plus loin dans le spectre, j’é­coute aus­si beau­coup Radio Mulot, une radio nan­taise, mani­feste poé­tique. Beau­coup de belles pro­po­si­tions. On peut aus­si aller fure­ter sur le perce-oreilles, un site qui agrège plein de contenus…

En ce moment, je suis en train de réa­li­ser le deuxième volet d’Inter­face, une fic­tion radio­pho­nique avec ma fille, et je com­men­ce­rai bien­tôt l’ha­billage de Sen­sa­tion, la nou­velle émis­sion que je com­mence cette année avec Lise et Cécile. Que du bon !

Et puis je pré­pare avec une grande assi­dui­té l’a­te­lier que je vais co-ani­mer cette année avec les gens de Radio Cam­pus, pour le Ser­vice Uni­ver­si­té Culture : l’a­te­lier balade sonore, avec un bel objec­tif de créa­tion sonore… Res­tez connectés !

Édit : la suite des lec­tures sur la créa­tion sonore, quelques semaines plus tard, à lire sur créa­tion sonore : conti­nuons à lire.

Régler le pré-ampli de son enregistreur

Il y a eu un bon paquet de dis­cus­sions tech­niques à Uto­pie Sonore, notam­ment avec Serge aka Blast. L’une de nos dis­cus­sions a por­té sur la qua­li­té des pré-ampli dans les appa­reils tels que le zoom H4n ou le Tas­cam DR40. Pour peu qu’on le couple avec un micro dyna­mique un peu vieux tel que le seinn­hei­ser MD 21, on se retrouve très vite avec du souffle (aus­si appe­lé bruit). Un léger para­site qui empêche d’en­tendre le silence, et qui nuit sou­vent à l’es­thé­tique de la prise de son.

bruit

Par­mi les pistes évo­quées pen­dant nos dis­cus­sions pour réduire ce souffle, deux sem­blaient intéressantes.

La stratégie du pré pré-ampli

La pre­mière consiste à uti­li­ser un pré pré-ampli. Oui, ça fait bizarre comme ça, mais l’i­dée consiste à pla­cer avant l’en­re­gis­treur un petit ampli­fi­ca­teur tel que le FetHead Tri­to­nau­dio ou le Cloud­lif­ter CL‑1, qui ampli­fient de 22dB le signal en uti­li­sant l’a­li­men­ta­tion fan­tôme de l’en­re­gis­treur, et semblent être très plats. l’i­dée est d’é­vi­ter de trop sol­li­ci­ter le pré-ampli en le lais­sant dans sa zone « de confort ». On ren­contre sur inter­net quelques sites inter­net qui évoquent cette idée. Bon, mais c’est un petit inves­tis­se­ment, alors n’y a‑t-il pas autre chose de plus simple à faire ?

La stratégie du ‑12dB

La description

Tou­jours d’a­près Serge, l’af­fi­chage des niveaux sur les enre­gis­treurs numé­riques ne repré­sente pas réel­le­ment le niveau tel qu’on l’en­tend en ana­lo­gique (c’est-à-dire n’est pas un VU-mètre), mais serait plu­tôt un Qua­si PPM, qui sui­vant les normes aurait l’é­qui­valent du zéro ana­lo­gique plus proche du niveau de test, c’est-à-dire aux alen­tours de ‑12dB (voire plus bas d’a­près Serge). Au delà de cette valeur, les pré-ampli de ces petits appa­reils seraient sur-exploités.

Une piste pour réduire le souffle serait donc de ne pas pous­ser l’en­re­gis­treur jus­qu’à 0dB, mais plu­tôt de le faire pla­fon­ner à ‑12dB, tout en enre­gis­trant avec une qua­li­té numé­rique éle­vée (wav à 24 bits). Il suf­fi­rait ensuite d’u­ti­li­ser une nor­ma­li­sa­tion numé­rique afin de retrou­ver un niveau de voix cor­recte, sans pour autant perdre trop de détails. Pen­dant les dis­cus­sions, on a tout de même évo­qué le pro­blème du casque de moni­to­ring, qui devient qua­si­ment inuti­li­sable, car le son enre­gis­tré est très faible. Là encore, la sug­ges­tion serait d’u­ti­li­ser un casque avec une faible impé­dance, comme un casque de smartphone…

Les tests

Je me suis dit que c’é­tait quelque chose de facile à tes­ter. Il suf­fit en effet de faire deux enre­gis­tre­ments dis­tincts (l’un à 0dB, l’autre à ‑12dB), puis de com­pa­rer les deux. Dans l’i­déal, on devrait enre­gis­trer exac­te­ment la même chose pour faci­li­ter la com­pa­rai­son. Alors j’ai pris mon enre­gis­treur et mon micro, je les ai ins­tal­lés face à une enceinte de moni­to­ring, et j’ai joué deux fois de suite le même son…

J’ai alors récu­pé­ré les deux sons, puis je les ai nor­ma­li­sés, et j’ai ensuite écou­té et regar­dé le spectre des deux enre­gis­tre­ments pour ten­ter de les différencier.

normalisation préampli_captation -2dB.wavnormalisation préampli_captation -18dB.wav

Spectres des enre­gis­tre­ments à comparer

Dans l’ordre : avec le pré-ampli à ‑2dB, avec le pré-ampli à ‑18dB

Les spec­tro­grammes ne per­mettent pas de dif­fé­ren­cier les deux enre­gis­tre­ments… Je mets ici aus­si pour com­pa­rai­son les deux fichiers (conver­tis en mp3) pour une com­pa­rai­son à l’oreille :


À l’o­reille aus­si, il est dif­fi­cile de dis­tin­guer les deux enre­gis­tre­ments. En conclu­sion, la dif­fé­rence entre les deux enre­gis­tre­ments n’a pas été per­cep­tible dans mon cas de test. Peut-être est-ce dû au bruit ambiant (les enceintes ont un tout petit souffle). À rées­sayer dans d’autres condi­tions donc, peut-être avec une voix en direct…

La présidentielle n’aura pas lieu

Il y a quelques jours, nous étions à Uto­pie Sonore avec Noé­mie et Théo de Radio Cam­pus. Pen­dant cette ren­contre, les orga­ni­sa­teurs avaient pré­vu des dis­cus­sions et des échanges, mais aus­si pré­pa­ré quelques défis à la créa­tion. C’est ain­si qu’en arri­vant nous avons décou­vert l’in­vi­ta­tion à créa­tion inti­tu­lée la pré­si­den­tielle n’au­ra pas lieu, qu’ils décri­vaient ainsi :

Sous ce titre et en échos à la pro­po­si­tion lit­té­raire de Lun­di Matin, construire de petites cap­sules fic­tion­nelles, d’anticipation, dis­cur­sives ou juste vénères. En matières préa­lables, vous dis­po­sez des rushes des par­ti­ci­pants ayant enre­gis­tré pen­dant le mou­ve­ment du prin­temps. Les fichiers-matière sont courts (quinze minutes maxi­mum) et expli­ci­te­ment nom­més.
Les cap­sules pré­si­den­tielles ne devront idéa­le­ment pas dépas­ser les dix minutes. En fin de réa­li­sa­tion, elles seront notam­ment pro­po­sées à Radio Cayenne pour une dif­fu­sion Place du Bouf­fay, à Nantes (pen­dant l’Université d’été des luttes).

Proposition initiale

Le top départ a été lan­cé 24 heures avant la res­ti­tu­tion, mais nous étions tous tel­le­ment pris dans les ate­liers et ren­contres que c’est quelques heures avant l’heure fati­dique que nous nous sommes lan­cés dans la créa­tion. Noé­mie a tra­vaillé de son côté avec une amie pour réa­li­ser sa réponse à la contrainte.

Microkorg

Avec Théo, nous avons aus­si déci­dé de répondre à l’ap­pel. Dès le début, nous avions envie de pla­cer notre créa­tion en contre­point de la contrainte. Nous n’a­vons donc pas uti­li­sé la banque de sons pro­po­sée, mais avons plu­tôt pris du temps pour construire nos propres sons, en enre­gis­trant dif­fé­rentes tex­tures et matières. Nous avons bien sûr inté­gré le for­mi­dable lar­sen micro-contact dans notre créa­tion, mais c’est je crois la décou­verte d’un Micro­KORG qui a le plus ali­men­té notre créa­tion. Ajou­tez à ça un micro seinn­hei­ser MD 21 satu­ré à outrance, et notre com­po­si­tion était prête.

Dans notre pro­po­si­tion, l’é­tat d’ur­gence est gui­dé par des inté­rêts finan­ciers, et les citoyens sont invi­tés à mar­cher au pas, à se goin­frer de frivolité.

(télé­char­ger la ver­sion stu­dio)

Le soir même, cette pièce de 2mn21 a été dif­fu­sée en intro­duc­tion des autres pro­po­si­tions. L’o­ri­gi­na­li­té de sa forme réson­nait comme un géné­rique de début à cette série de diffusions.

Version live

nanoKontrol2

Et puis le len­de­main matin, pen­dant le petit déjeu­ner, on réflé­chis­sait avec Théo à ce que nous allions pro­po­ser à l’an­tenne de Radio Fri­ture. Il n’a pas fal­lut attendre long­temps pour que l’on se décide à rejouer la pièce en live, avec le Micro­KORG et le seinn­hei­ser MD 21 pour les sons en direct, et un contrô­leur midi pour rejouer les sons enregistrés.

Il faut dire que les copains de Fri­ture sont des gens bien gen­tils, parce qu’ils ont tout de suite accep­té notre pro­po­si­tion. On a donc pas­sé une ou deux heures à pré­pa­rer nos outils et à révi­ser notre set. On avait tout de même pré­vu une par­ti­tion pour ne pas par­tir dans tous les sens…

Au final, on a un peu fait évo­luer la pièce pour le live, et on l’a un peu ral­lon­gée, mais l’es­prit est res­té le même, et on s’est vrai­ment éclatés !

(télé­char­ger le live)

presidentielle

Mes projets radiophoniques

Je pro­fite de ce billet pour glis­ser un lien vers le site où je regroupe toutes mes créa­tions radio­pho­niques. On y retrouve notam­ment notre ver­sion de la pré­si­den­tielle n’au­ra pas lieu, dans ses deux versions.

Fabriquer son micro contact

En arri­vant à Uto­pie Sonore, j’a­vais dans mes valises un peu de maté­riel, pour impro­vi­ser des ate­liers autour du fait main et de l’ex­pé­ri­men­ta­tion. Je ne savais pas si ça allait inté­res­ser des gens, alors je n’a­vais rien annon­cé en amont de l’é­vé­ne­ment. Pen­dant la réunion de pré­sen­ta­tion, j’ai tout de même évo­qué les deux idées que j’ap­por­tais : la réa­li­sa­tion de bon­nettes de micro, et l’ex­pé­ri­men­ta­tion autour de micro contacts, ou disques pié­zo-élec­triques.

Et bien il faut le dire, les deux ate­liers ont plu­tôt bien mar­ché : j’ai écou­lé tout mon stock de tis­su, et au moins 8 par­ti­ci­pants sont repar­tis avec des bonnettes.

fabrication de bonnettes
capteurpiezo

Les bon­nettes, j’en avais déjà fait, mais jouer avec un micro contact, c’é­tait la pre­mière fois. Pour faire simple, il s’a­git d’u­ti­li­ser un petit disque d’un maté­riau un peu spé­cial, qui trans­forme les vibra­tions en cou­rant élec­trique. En col­lant la pas­tille sur une sur­face, on récu­père donc ses vibra­tions, et on en fait du son. Un jouet idéal pour bidouilleurs de son, d’au­tant que ça coûte moins d’un euro !

Et pour com­plé­ter cette pre­mière idée, une par­ti­ci­pante d’U­to­pie Sonore a évo­qué dans sa pré­sen­ta­tion l’en­ceinte qu’elle avait ame­née : une enceinte sans mem­brane, mais qui trans­forme n’im­porte quel objet en un haut-par­leur.

Rock R2

Et comme j’é­tais avec Théo, le bidouilleur fou de Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand, on s’est très vite deman­dés : peut-on faire un lar­sen avec un micro contact et une enceinte de son par vibra­tion ? Il ne fal­lait pas plus pour ini­tier un ate­lier improvisé…

soudure

Nous avons donc démar­ré un ate­lier sou­dure, pour assem­bler une prise XLR, un câble blin­dé audio et un contact pié­zo­élec­trique. Après quelques bri­co­lages, et à l’aide d’un enre­gis­treur, nous avons ain­si assem­blé l’en­ceinte et le micro-contact, puis nous nous sommes pré­ci­pi­tés sur la cuve métal­lique aban­don­née der­rière la mai­son de Gene­viève… Et nous avons obte­nu très vite la réponse : oui, on peut faire un lar­sen avec ce mon­tage ! Et il est beau en plus ! L’en­re­gis­treur que nous avons uti­li­sé a quelques pro­blèmes de para­sites dans la prise, donc le son n’est pas pur, mais je vous laisse tout de même y jeter une oreille…

Ce qui est par­ti­cu­liè­re­ment amu­sant avec ce lar­sen, c’est que même si on approche émet­teur et récep­teur, il ne part pas dans des niveaux de volumes à tout cas­ser : il reste stable… On peut donc jouer très faci­le­ment avec !

On était tel­le­ment fiers de notre per­for­mance qu’on est allés le racon­ter au micro de Radio Fri­ture, une super radio iti­né­rante qui a posé ses micros à Uto­pie Sonore pen­dant tout le week-end. On leur a même refait un lar­sen en direct en uti­li­sant une petite boîte en métal comme caisse de résonance…

Radio Cousue Main

Le week-end der­nier, c’é­tait Uto­pie Sonore. J’ar­rive tout juste à m’en remettre en repre­nant une vie normale.

Le pre­mier ate­lier auquel j’ai par­ti­ci­pé, c’est celui pro­po­sé par les gens de l’é­mis­sion Radio Cou­sue Main. Le prin­cipe est simple : un unique micro mono, et plein de gens, vous avez vingt minutes. L’é­quipe qui réa­lise l’é­mis­sion orga­nise régu­liè­re­ment des per­for­mances où ils accueillent des néo­phytes comme nous l’é­tions au début du week-end. Ils nous ont donc fait pra­ti­quer quelques tech­niques, obser­ver et consta­ter que l’on pou­vait jouer avec la dis­tance pour créer des plans dif­fé­rents, tra­vailler des tex­tures sonores, uti­li­ser une direc­tion à la manière d’un chef d’or­chestre, ou encore jouer avec le silence. Bref, tout ce qu’on fait à la radio ou avec un logi­ciel de mon­tage, mais en direct, et sans aucun appa­reil élec­trique (excep­té le micro).

Pen­dant deux périodes de deux heures, nous avons donc expé­ri­men­té, en sépa­rant le groupe de trente en plu­sieurs petits groupes, les uns devant le micro, les autres devant l’en­ceinte de restitution…

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Et puis petit à petit une pro­po­si­tion s’est cris­tal­li­sée, et le soir de la repré­sen­ta­tion, nous étions prêts. Un enre­gis­teur traî­nait dans un coin, l’oc­ca­sion pour vous d’é­cou­ter la per­for­mance, qui com­por­tait aus­si un aspect de mise en scène, dif­fi­ci­le­ment per­cep­tible ici.


(télé­char­ger la per­for­mance)

Nor­ma­le­ment, vous m’a­vez recon­nu dans le solo de la goutte d’eau, mais je ne joue pas que ça, hein !

Utopie Sonore 2016

Le week-end der­nier, nous avons pris la route avec Noé­mie et Théo en direc­tion du Maine-et-Loire pour par­ti­ci­per à Uto­pie Sonore, un ras­sem­ble­ment pro­po­sé par le col­lec­tif Brui­ta­gène. Pen­dant ces trois jours, nous avons ren­con­tré près de cent fon­dus de créa­tion radiophonique.

Utopie Sonore

Ces trois jours ont été abso­lu­ment for­mi­dables. Tous les ingré­dients d’un évé­ne­ment réus­si étaient réunis.

Tout d’a­bord, un lieu for­mi­dable, la Cour des Aul­nays, où Gene­viève insuffle une séré­ni­té et une proxi­mi­té à la nature et aux ani­maux. On aime vivre au rythme de cet ancienne métai­rie, prendre le temps de flâ­ner autour du lac, aller enre­gis­trer le cri des poules et du cochon, tou­cher les vieilles pierres, mar­cher pied nu sur les sols bat­tus, prendre son temps dans les anciennes étables, au frais…

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Il y a eu bien sûr une équipe orga­ni­sa­trice au top, qui mal­gré l’afflux de par­ti­ci­pants (90 per­sonnes au lieu des 50 pré­vues ini­tia­le­ment) a su orga­ni­ser les choses et invi­ter les par­ti­ci­pants à mettre la main à l’ou­vrage : toi­lettes sèches, douches à l’eau du puits avec une superbe logis­tique d’a­li­men­ta­tion, des repas végé­ta­riens pour res­pec­ter l’in­fluence anti­spé­ciste du lieu, des ins­tal­la­tions de dif­fu­sion de son, et logis­tique pour assu­rer tout ça…

Au delà d’un lieu de vie col­lec­tive, les trois jours ont été l’oc­ca­sion d’é­chan­ger autour de nos pra­tiques de créa­tion sonore. Les par­ti­ci­pants avaient tous une rela­tion propre à la ques­tion, et toutes les dis­cus­sions ont été pas­sion­nantes : ques­tion­ne­ments tech­niques, approches de la réa­li­sa­tion, échanges autour des fes­ti­vals et lieux de dif­fu­sion, des écoutes de l’an­née, ébauches d’ou­tils et échanges d’i­dées pour amé­lio­rer la dif­fu­sion de ces œuvres… Tout cela s’est pas­sé pen­dant les moments pré­vus au pro­gramme, mais aus­si pen­dant des dis­cus­sions infor­melles, ou pen­dant des ren­contres spontanées.

un repas végétarien

Un autre aspect impor­tant de ces ren­contres a été l’é­change de savoir-faire lors d’a­te­liers et de dis­cus­sions annon­cées au pro­gramme. Il y en avait pour tous, et ce que j’ai énor­mé­ment appré­cié, c’est la liber­té offerte à cha­cun et cha­cune de par­ti­ci­per sui­vant ses envies : aucune pres­sion, aucune contrainte, et une masse incroyables de belles envies…

des micros pendant une émission de radio

une captation

Et puis une telle ren­contre ne serait rien sans la réa­li­sa­tion de créa­tions sonores. Plu­sieurs défis avaient été lan­cés, qui ont été tous rele­vés par les par­ti­ci­pants. Je pren­drai le temps dans quelques pro­chains billets sur ce blog d’en dire un peu plus sur ce qu’on a pu y faire. J’ai aus­si col­lec­té quelques liens récol­tés au fil des dis­cus­sions du week-end, que j’ai clas­sé dans mon outil de signets en ligne.

Edit : vous pou­vez déjà lire les billets sui­vants au sujet d’U­to­pie Sonore :

Mer­ci à Dom pour toutes les pho­tos qui ponc­tuent ce billet, et que l’on peut retrou­ver sur le site de Brui­ta­gène, dans la par­tie res­ti­tu­tion d’U­to­pie Sonore.

Faire son trousseau-suisse avec Meccano

Par les hasards d’in­ter­net, je me suis trou­vé à regar­der la vidéo de pré­sen­ta­tion de KeyS­mart. Le prin­cipe, c’est d’a­voir un trous­seau de clé bien ran­gé, chaque clé comme une lame d’un cou­teau suisse.

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Ça semble tel­le­ment simple à faire que j’ai réuni mes Mec­ca­no et me suis lan­cé dans la confec­tion de mon propre trous­seau. Voi­là en quelques images la réa­li­sa­tion, sui­vie de quelques indices de bonne réalisation.

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Le trous­seau-suisse en action.

Pour com­men­cer, il faut iden­ti­fier les clés trop grosses, et ôter toutes les par­ties inutiles. Dans le cas de ma clé de voi­ture, la par­tie plas­ti­fiée est là uni­que­ment pour la déco (edit : en fait pas tant que ça, elle contient la puce anti-démar­rage, donc on ne peut pas juste enle­ver la par­tie plas­ti­fiée sous peine d’a­voir une voi­ture qui ne démarre pas). Je l’ai reti­rée. On sort ensuite toutes les clés de son trous­seau, puis on sort les Meccano.

Démonter ses grosses clésDéfaire les clés de son trousseauRéunir ses meccano

Démon­ter les par­ties des clés inutiles, défaire ses trous­seaux de clés, réunir ses Meccano.

Quelques idées que j’ai explo­rées pen­dant cette réalisation :

  • Uti­li­ser le prin­cipe du contre-écrou pour vous assu­rer que les vis ne se défe­rons pas au fil du temps. On peut aus­si uti­li­ser des écrous auto­blo­quants, qui contiennent une bague de caou­tchouc. Il en existe dans les set Mec­ca­no récents.
  • Puis­qu’il y a deux vis dans le petit mon­tage que je vous pro­pose, autant ne pas mettre les contre-écrous du même côté afin d’é­qui­li­brer l’en­semble et de per­mettre le pas­sage des clés du côté A au niveau du contre écrou du côté B.
  • Il arrive que des clés aient un trou trop fin pour l’axe des vis Mec­ca­no. Pour cela, on opte tris­te­ment pour une solu­tion alter­na­tive, avec un bou­lon non stan­dard, dont la vis sera plus fine.
  • On peut uti­li­ser de petits élé­ments Mec­ca­no pour dépor­ter une par­tie des clés et ain­si réduire l’é­pais­seur glo­bale. Ces élé­ments dépor­tés peuvent être pla­cés à l’in­té­rieur ou à l’ex­té­rieur des deux mon­tants prin­ci­paux. On peut par exemple dépor­ter les clés qui ont des petits trous, afin de gar­der les deux axes prin­ci­paux de sec­tion standard.
  • Uti­li­ser de petits disques de feu­trine (type patins anti-bruit pour mobi­lier) afin de blo­quer les clés aux trous trop grands (exemple de la clé usb).

Et voi­là ! On vient d’é­co­no­mi­ser vingt dol­lars, et on s’est bien amusés…