Je suis une giraphone

En sep­tembre der­nier, j’ai quit­té Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand. J’a­vais com­men­cé là-bas en 2009, en par­ti­ci­pant à la Pan­thère Rouge, sur l’in­vi­ta­tion de Lise. J’ai appris plein de choses, dans cette asso­cia­tion, en occu­pant plein de mis­sions : web­mas­ter, tech­ni­cien, ani­ma­teur, inter­vie­wer, admi­nis­tra­teur, pré­sident, tré­so­rier… Une école du monde de la radio, et du monde asso­cia­tif. Dif­fi­cile d’ar­rê­ter si bru­ta­le­ment après 8 ans d’aventures.

C’est pour­quoi dès la mi-2017, j’ai com­men­cé à dis­cu­ter avec quelques amis de plu­sieurs pro­jets, pour conti­nuer à vivre notre pas­sion du faire ensemble. Et voi­là, un pre­mier pro­jet est prêt à être par­ta­gé : le cri de la girafe !

Le cri de la girafe, c’est un col­lec­tif de gens qui aiment le son et la radio. Le site inter­net pro­pose d’une part nos créa­tions sonores, dis­po­nibles aus­si en pod­cast, et d’autre part un espace où nous par­ta­geons nos lec­tures, écoutes, coup de cœur.

Si le pro­jet a mis du temps à démar­rer, c’est parce que nous avions envie qu’il soit vrai­ment à notre image : nom, site inter­net, mais aus­si auto­por­traits sonores, le pre­mier défi que nous nous sommes lancés.

Une his­toire com­mence, et nous, gira­phones, sommes très heu­reuses de le par­ta­ger avec tou·te·s !

Maladie de Batten

La mala­die de Bat­ten est une mala­die rare. Comme toutes les mala­dies rares, on a du mal à la com­prendre. En fait, même les cher­cheurs ont du mal à bien la cerner.

Il y a peu en visite en Angle­terre pour repré­sen­ter VML à la BDFA Fami­ly Confe­rence, j’ai eu envie de regrou­per toutes mes notes sur la mala­die, et d’en faire un site que j’es­père péda­go­gique. Il main­te­nant dis­po­nible en ligne à l’a­dresse http://cln.jmfavreau.info/.

Police de caractère bibi-binaire

Connais­sez-vous le bibi-binaire ? C’est un sys­tème de numé­ra­tion en base 16, inven­té par Boby Lapointe (oui oui, le chan­teur !), qui a pour but de faci­li­ter l’é­cri­ture, la pro­non­cia­tion, et les opé­ra­tions élé­men­taires sur les nombres. J’en avais déjà par­lé il y a deux ans à l’oc­ca­sion de la code week, où Fran­çois Fabre avait pré­sen­té son super spec­tacle si le BIBI de BOBI m’é­tait comp­té.

Avec Fran­çois, on a long­temps dis­cu­té du manque d’ou­tils pour écrire les chiffres bibi. Il y en a 16, avec des formes carac­té­ris­tiques, mais très dif­fé­rentes des formes de nos chiffres usuels. Après de longues dis­cus­sions, on est arri­vés à la conclu­sion qu’il fal­lait une police de carac­tères (ou fonte) dédiée, où les carac­tères de 0 à 9, puis de A à F seraient rem­pla­cés par les carac­tères du bibi-binaire.

On a donc tra­vaillé ensemble avec Fran­çois, d’a­bord en des­si­nant les formes à la main, puis en uti­li­sant inks­cape, un logi­ciel libre de des­sin vectoriel.

Une fois ce tra­vail fait, nous avons uti­li­sé font­forge pour des­si­ner la police. L’une des manières simple de faire, c’est de char­ger dans le logi­ciel une police que l’on aime bien (dans mon cas, Deja­Vu). On com­mence donc par sup­pri­mer tous les glyphes exis­tants (sauf ceux néces­saires à l’é­cri­ture de cal­culs), on modi­fie les pro­prié­tés de la police (nom, auteur, licence), puis on importe chaque glyphe des­si­nés au for­mat svg dans le logiciel.

Il est ensuite très impor­tant d’a­jus­ter les espaces qui entourent cha­cun des glyphes, pour qu’un nombre com­plet soit com­po­sé avec équi­libre et élégance.

Et voi­là ! Si cette police de carac­tère vous inté­resse, vous pou­vez bien sûr la télé­char­ger et l’u­ti­li­ser libre­ment, sous les clauses de la licence OFL : BibiBinaire.ttf. Bonne utilisation !

Logiciels pour le montage son

Quand on fait de la radio, du repor­tage ou de la créa­tion sonore, on uti­lise géné­ra­le­ment un enre­gis­treur pour cap­ter les sons envi­ron­nants, et on pro­duit des fichiers son, au for­mat mp3 ou wav. Il est rare que l’on ne doive pas les trai­ter avant de les dif­fu­ser : les décou­per, les assem­bler, cor­ri­ger le volume, l’éga­li­sa­tion, faire un peu de com­pres­sion

Depuis deux ans, j’ai beau­coup appris sur ces ques­tions, grâce aux copains de Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand : Pierre, Enri­co, Bru­no et Théo par­tagent cha­leu­reu­se­ment leurs connais­sances. Mer­ci à eux ! J’ai beau­coup appris, et je pré­pare pro­chai­ne­ment une série de vidéos pour expli­quer quelques-unes des tech­niques que j’ai pu apprendre au fil de mes créa­tions sonores.

Mais avant de pro­duire ces vidéos, j’a­vais envie de faire le tour de quelques logi­ciels que j’u­ti­lise, pour la pro­duc­tion de ces créa­tions sonores. Ce sont tous des logi­ciels libres, qui sont éga­le­ment acces­sibles gra­tui­te­ment. Ils fonc­tionnent tous sous GNU/Linux, et cer­tains fonc­tionnent aus­si sur Win­dows ou MacOSX.

Logiciel de montage

Le logi­ciel le plus impor­tant, quand on assemble du son pour faire du repor­tage par exemple, c’est le logi­ciel de mon­tage. Beau­coup de débu­tants com­mencent par auda­ci­ty.

Audacity

C’est un cou­teau suisse très connu, car il est très simple, et fait bien son tra­vail. Mais il a un gros défaut, si l’on fait du mon­tage : toutes les modi­fi­ca­tions appli­quées au son sont des­truc­tives. C’est-à-dire qu’elles sont défi­ni­tives, et que l’on ne peut pas reve­nir en arrière : décou­page, com­pres­sion, éga­li­sa­tion modi­fient défi­ni­ti­ve­ment le son… C’est l’une des rai­sons pour les­quelles j’ai très vite arrê­té d’u­ti­li­ser cet outil. Sauf peut-être pour sa fonc­tion de réduc­tion de son, que je trouve très très bien faite :

Il faut bien sûr apprendre à uti­li­ser cet outil avec par­ci­mo­nie, car uti­li­sé avec trop de force, il dété­riore net­te­ment le signal que l’on veut garder…

Ardour

Très vite, on cherche donc à uti­li­ser des outils plus com­plets. De plus en plus, dans les radios asso­cia­tives, on invite les adhé­rents à télé­char­ger rea­per. Pour l’a­voir vu uti­li­ser, je le trouve très bien fait. Mal­heu­reu­se­ment, il n’est pas dis­po­nible sous GNU/Linux (sauf à uti­li­ser wine), et n’est pas un logi­ciel libre, bien qu’on puisse le télé­char­ger gratuitement.

En regar­dant ce qui exis­tait autour de moi, et notam­ment grâce au super site Linux MAO (Musique Assis­tée par Ordi­na­teur), j’ai décou­vert ardour.

On a la chance d’a­voir sous GNU/Linux un éco­sys­tème très com­plet de logi­ciels, le tout coor­don­né par jack, un ser­veur de son en temps réel. Ardour s’in­tègre par­fai­te­ment dans cet envi­ron­ne­ment, et béné­fi­cie de tous les avan­tages d’un fonc­tion­ne­ment très modu­laire. Lui-même est d’ailleurs conçu pour faci­li­ter l’é­di­tion mul­ti­pistes, soit en trai­tant du son enre­gis­tré, soit en inté­grant des pistes midi. À l’u­sage, je le trouve très pra­tique : nor­ma­li­sa­tion auto­ma­tique des pistes, édi­tion de l’en­ve­loppe par simple clic, ges­tion des bus, des groupes de piste, auto­ma­tion des effets, etc. Tout y est, ou presque. Et l’é­quipe de déve­lop­pe­ment est très réac­tive. J’ai eu l’oc­ca­sion de faire des rap­ports de bug qui ont très vite été pris en compte.

Plugins d’effet

Un logi­ciel de mon­tage n’est rien sans des plu­gins effi­caces et bien pen­sés. Ardour est livré avec quelques plu­gins très simples, qui font les choses habi­tuelles (éga­li­sa­tion, réverb, etc.). Leur défaut prin­ci­pal est d’a­voir une inter­face rudi­men­taire (Théo dit une inter­face infor­ma­tique), alors que la plu­part des plu­gins com­mer­ciaux pro­posent une inter­face qui res­semble à du maté­riel élec­tro­nique : bou­tons à tour­ner, affi­chages digi­taux, etc. Heu­reu­se­ment, il existe de nom­breux plu­gins très bien faits, qui répondent à la plu­part des besoins, et qui n’ont rien à envier aux solu­tions com­mer­ciales. Du moins ils comblent plei­ne­ment mes humbles besoin. Si vous cher­chez quelque chose de ce type-là, regar­dez du côté des plu­gins dits lv2, et évi­tez les plu­gins LADSPA, qui viennent sans inter­face graphique.

Plugins Calf

Le pre­mier ensemble de plu­gins que je vous invi­te­rais à ins­tal­ler, ce sont les plu­gins pro­po­sés par le stu­dio calf. Ils sont très très bien faits, très simple à prendre en main, et très bien docu­men­tés. Un simple par­cours de la page prin­ci­pale du stu­dio vous en convain­cra. Pour ma part, j’ai beau­coup appris en regar­dant les vidéos pro­po­sées par l’é­quipe de Calf. Par exemple, la vidéo ci-des­sous montre com­ment dis­tordre des sons très simples pour en faire quelque chose de riche et com­plexe, à base de satu­ra­tion, de réver­bé­ra­tion, etc.

En allant loin dans l’u­ti­li­sa­tion de ces plu­gins, on peut par exemple mettre en place un voco­der au ren­du très joli :

Guitarix

Ces pre­miers outils four­nissent déjà beau­coup de pos­si­bi­li­tés, mais il arrive que l’on ait par­fois besoin de « salir » le son, en l’am­pli­fiant à la manière des amplis ana­lo­giques. Pour cela, les outils pro­po­sés par le pro­jet gui­ta­rix offrent d’é­normes possibilités.

ArtyFX

Le pro­jet Ope­nAV déve­loppe une série d’ou­tils pour le trai­te­ment sans latence du son : ArtyFX… Plu­tôt orien­té live, ces outils peuvent éga­le­ment être uti­li­sés comme outils dans ardour. Le manuel de ces plugins,
dis­po­nible en fran­çais, donne une très bonne idée de l’er­go­no­mie très bien pen­sée des outils…

Contrôle de la balance stéréo

Simu­ler une balance sté­réo, cela implique de jouer à la fois sur le volume des deux pistes, mais aus­si sur la dif­fé­rence de délai entre les deux canaux. Pour simu­ler ça, il m’ar­rive sou­vent d’u­ti­li­ser le plu­gin ste­reo balance control de Robin Gareus. Vrai­ment impressionnant !

EQ10Q

Les outils d’é­ga­li­sa­tion de Calf sont très très bien. Il arrive aus­si qu’on ait envie d’al­ler voir d’autres inter­faces. EQ10Q est une alter­na­tive vrai­ment très belle et très facile à uti­li­ser, qui fait aus­si très bien son travail.

Plugins synthétiseurs

Il existe sous GNU/Linux de nom­breux syn­thé­ti­seurs de son. Pour la plu­part, ils sont uti­li­sables dans ardour, grâce au méca­nisme des plu­gins. On créé une piste midi, on place des notes, puis on ajoute un plu­gin de syn­thèse de son, qui va inter­pré­ter les notes midi, et pro­duire du son. Par­mi ces outils, j’ai décou­vert récem­ment grâce aux superbes vidéos de Tobiasz Karoń le syn­thé­ti­seur Helm, de Matt Tytel :

Le pro­jet Ope­nAV, cité plus haut, pro­pose lui aus­si un syn­thé­ti­seur, nom­mé sor­cer. Je ne l’ai pas encore uti­li­sé, mais il semble très intéressant.

Enfin, dif­fi­cile de ne pas citer ZynAdd­SubFX, dont Tobiasz Karoń parle super bien, et qui semble hyper puissant…

Outils complémentaires

Jouer du son

Quand on a besoin de jouer du son en live, par exemple pen­dant une émis­sion de radio, ou lors d’une soi­rée, on a là aus­si pas mal d’ou­tils à notre dis­po­si­tion. J’u­ti­lise depuis plu­sieurs mois le logi­ciel Mixxx, qui reprend les prin­cipes qui ont fait le suc­cès du fameux Trak­tor : contrôle de la vitesse de pas­sage des titres, détec­tion des bpm, syn­chro­ni­sa­tion des pistes, sup­port des contrô­leurs midi…

Analyse du son

J’a­vais déjà par­lé ici de spek. C’est un outil super simple, mais rude­ment effi­cace, qui per­met d’a­na­ly­ser un son en fré­quence, à tra­vers le temps. Indis­pen­sable à avoir dans sa caisse à outils…

Très simple à uti­li­ser, il suf­fit de char­ger un son dans le logi­ciel, et voilà.

Conversion de format

Il arrive sou­vent que l’on ait à conver­tir du son : depuis du wav vers du mp3 pour une dif­fu­sion sur inter­net par exemple, ou encore depuis du flac vers du mp3, ou même depuis du mp3 vers du wav (car ardour ne sup­porte pas le mp3, c’est un choix des déve­lop­peurs). Pour cela, j’u­ti­lise l’ou­til très simple sound conver­ter, de GNOME. Je n’ai pour l’ins­tant pas trou­vé mieux. Il traite à la volée autant de fichiers que sou­hai­té, en fai­sant une copie à côté des fichiers sélec­tion­nés. De nom­breux réglages sont pos­sibles pour la qua­li­té du for­mat d’ex­port. Le seul défaut du logi­ciel est qu’il faut aller dans les pré­fé­rences pour ajus­ter ces para­mètres : pas de réglages pré-éta­blis pour les conver­sions usuelles…

Découpage de mp3

Le mp3 est un for­mat de com­pres­sion des­truc­tif du son : à chaque fois que l’on modi­fie un fichier mp3 et qu’on le sauve, il perd en qua­li­té. Quand il s’a­git d’ex­traire des par­ties d’un mp3, il existe heu­reu­se­ment des solu­tions pour ne pas détruire plus le son. J’u­ti­lise pour cela le logi­ciel mp3splt, qui a une inter­face gra­phique très simple et fonc­tion­nelle, écrite en gtk.

Filtrage audio

Il y a peu, je suis tom­bé sur ce pro­jet, que je n’ai pas encore eu l’oc­ca­sion d’u­ti­li­ser. Mais ça semble abso­lu­ment génial. Il s’a­git de faire de la sépa­ra­tion de source de manière inter­ac­tive, en des­si­nant sur l’a­na­lyse spec­trale d’un son. Le logi­ciel s’ap­pelle ISSE, et c’est le résul­tat de la thèse d’Ed­ward Diehl. Un outil à tes­ter d’ur­gence ! Regar­dez la vidéo ci-des­sous pour com­prendre ce qu’est la sépa­ra­tion de sources, et ce que pro­pose cet outil…

Conclusion

Voi­là un petit tour per­son­nel des outils exis­tants sous GNU/Linux pour faire du son. Évi­dem­ment, j’ai pré­sen­té les outils que je connais, et je suis per­sua­dé qu’il en existe de nom­breux autres. Il faut aus­si noter que le déve­lop­pe­ment des logi­ciels libres pour la MAO est par­ti­cu­liè­re­ment dyna­mique ces der­niers temps, et que ça risque de conti­nuer à avan­cer tou­jours et encore… Res­tez vigi­lants, et lisez les actua­li­tés sur Linux­MAO pour vous tenir au courant !

Informatique sans ordinateur pour malvoyants

Il existe dans la plu­part des villes uni­ver­si­taires un IREM (Ins­ti­tut de Recherche sur l’En­sei­gne­ment des Mathé­ma­tiques). À Cler­mont-Fer­rand, je viens de rejoindre le groupe infor­ma­tique sans ordi­na­teur. Le prin­cipe du groupe est de conce­voir des acti­vi­tés qui per­mettent à un ensei­gnant de faire décou­vrir à ses élèves les fon­de­ments de la science infor­ma­tique, mais sans pas­ser par l’u­ti­li­sa­tion d’un ordi­na­teur. Au menu des acti­vi­tés déjà réa­li­sées : le binaire, les codes cor­rec­teurs d’er­reurs, les auto­mates, ou encore les algo­rithmes de tri.

Quand j’ai dis­cu­té pour la pre­mière fois avec l’é­quipe qui anime ce groupe de tra­vail à l’I­REM, je me suis deman­dé s’ils avaient envi­sa­gé d’a­dap­ter leurs acti­vi­tés pour des enfants défi­cients visuels. Et de fil en aiguille, c’est natu­rel­le­ment que j’ai eu envie de me lan­cer dans l’aventure…

Comme cette pro­blé­ma­tique d’a­dap­ta­tion des sup­ports se rap­proche un peu du savoir-faire des fablabs, et puisque les petits débrouillards Auvergne s’in­té­ressent pas mal à la décou­verte de l’in­for­ma­tique sans ordi­na­teur, nous avons déci­dé d’or­ga­ni­ser une pre­mière soi­rée de réflexion autour du pro­blème, dans leurs locaux.

Ça se dérou­le­ra donc lun­di 13 novembre 2017, et c’est ouvert à toutes et à tous… Soyez les bienvenus !

Créer une webradio

Il existe plein de manières de démar­rer une webra­dio. Cer­taines solu­tions clé en main pol­luent votre flux avec des publi­ci­tés non dési­rées. D’autres solu­tions imposent d’a­voir un ordi­na­teur per­son­nel qui fonc­tionne sans inter­rup­tion à la mai­son. La solu­tion que j’ai com­men­cé à mettre en place n’a pas ces deux incon­vé­nients. Mais com­men­çons par expli­quer ce qu’est une webra­dio, et com­ment ça fonctionne.

Qu’est-ce qu’une webradio ?

Une webra­dio, c’est une radio que l’on écoute grâce au web. Elle est dis­po­nible aux audi­teurs sous forme d’un flux de son, géné­ra­le­ment au for­mat mp3, qui peut être soit lu dans un logi­ciel ou une appli­ca­tion dédiée, soit depuis un site inter­net, soit grâce à un poste de radio inter­net (ou radio wifi, quelque chose qui se démo­cra­tise de plus en plus).

Quand on créé une webra­dio, on doit donc être capable d’en­voyer le flux de son vers le poste de cha­cun des audi­teurs. Cela veut dire que le ser­veur de dif­fu­sion doit avoir une bande pas­sante assez consé­quente, pour pou­voir accueillir tous les audi­teurs, comme l’illustre le sché­ma ci-des­sous. Clai­re­ment, une connexion ADSL ne suf­fit pas, il faut louer les ser­vices d’une entre­prise qui dis­pose de ser­veurs à grande bande passante.

Étapes principales de la diffusion d'une webradio

Le ser­veur de dif­fu­sion reçoit quant à lui le son depuis un mul­ti­plexeur, un outil qui per­met de choi­sir (ou de mélan­ger) les sources : soit on pro­pose un direct depuis un stu­dio, soit on dif­fuse de la musique qui a été pro­gram­mée. Cha­cune de ces trois connexions n’é­tant pas trop gour­mande, on peut alors ins­tal­ler au besoin ces ser­veurs der­rière une connexion nor­male, même ADSL.

La plu­part du temps, sauf pour des rai­sons pra­tiques, on va choi­sir d’ins­tal­ler la par­tie pro­gram­ma­tion, mul­ti­plexage et dif­fu­sion sur le même ordi­na­teur, le même ser­veur phy­sique, ins­tal­lé dans un data­cen­ter. La par­tie prise d’an­tenne en direct se réa­lise géné­ra­le­ment depuis un stu­dio en ville.

Et c’est là qu’in­ter­vient air­time, qui est un logi­ciel pilo­tant liquid­soap, cet outil poly­va­lent qui fabrique un flux de son à par­tir de mul­tiples sources. L’in­ter­face d’air­time per­met de choi­sir les mor­ceaux qui pas­se­ront, et liquid­soap les assemble pour les envoyer ensuite à un logi­ciel de dif­fu­sion, comme ice­cast par exemple.

Une solution à base d’airtime

Il y a deux ans, j’a­vais aidé Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand à déployer une solu­tion d’au­to­ma­tion avec air­time. Depuis ce temps, l’en­tre­prise à l’o­ri­gine de ce logi­ciel a arrê­té de publier les nou­velles ver­sions sous licence libre… À cette occa­sion, j’a­vais co-signé une lettre à la com­mu­nau­té pour moti­ver l’ar­ri­vée d’un fork, libre­time. Aujourd’­hui, libre­time est encore en ver­sion alpha, aus­si je vous invite for­te­ment à pré­fé­rer pen­dant quelques temps les ver­sions pro­duites du temps d’airtime.

Configuration du système

Pour pou­voir faire fonc­tion­ner sans sur­prise air­time 2.5.x, il est conseillé d’ins­tal­ler une Ubun­tu 14.04 (trus­ty) 64 bits. Pour ma part, j’ai choi­si de prendre un ser­veur chez Sca­le­way, à 3 euros par mois c’est très rai­son­nable. C’est je pense le prix mini­mum à payer pour avoir une solu­tion com­plè­te­ment indé­pen­dante de toute publi­ci­té, et pour maî­tri­ser toutes les briques logi­cielles du streaming.

Atten­tion cepen­dant, cette ver­sion d’u­bun­tu a une ver­sion de silan défec­tueuse : elle se trompe dans le cal­cul de la durée des mor­ceaux. Il faut donc la rem­pla­cer par une ver­sion pro­po­sée par l’en­tre­prise qui déve­loppe airtime :


wget http://apt.sourcefabric.org/pool/main/s/silan/silan_0.3.2~trusty~sfo-1_amd64.deb
dpkg -i silan_0.3.2~trusty~sfo-1_amd64.deb

Une fois la machine ins­tal­lée et ain­si cor­ri­gée, on com­mence donc par clo­ner la ver­sion 2.5.x depuis le github de libretime :

git clone -b archive/airtime/2.5.x https://github.com/LibreTime/libretime.git

Puis on se rend dans le réper­toire libre­time ain­si créé, et on lance l’installation :


cd libretime
sudo ./install

L’ou­til d’ins­tal­la­tion se charge d’ins­tal­ler les paquets man­quants, pour rendre fonc­tion­nelle la machine. 

Configuration d’airtime

Pour régler cor­rec­te­ment air­time, il est néces­saire d’al­ler dans l’on­glet Sys­tème, puis de régler le flux de sortie.

Fenêtre de réglage des flux dans airtime

Air­time est ins­tal­lé avec ice­cast, logi­ciel qui se charge de faire la dif­fu­sion du flux vers les audi­teurs. Il suf­fit donc de régler air­time pour qu’il envoie le flux qu’il pro­duit à l’ins­tance d’i­ce­cast ins­tal­lée sur le même ser­veur. Sur la cap­ture d’é­cran ci-des­sus, c’est le pan­neau droit qui per­met de faire cela. On peut d’ailleurs régler plus d’un flux, par exemple pour avoir dif­fé­rentes qua­li­tés d’en­co­dage, ou dif­fé­rents for­mats (mp3, ogg).

Programmation d’airtime

Ensuite, on télé­verse des mor­ceaux dans air­time, puis on créé des blocs intel­li­gents, des listes de dif­fu­sion, et enfin des émis­sions dans le calen­drier. Et puis on glisse des listes de dif­fu­sion dans les émis­sions, et c’est prêt à jouer ! Pour plus de détails, je vous pro­pose de consul­ter la docu­men­ta­tion que j’a­vais écrite pour Radio Cam­pus France à ce sujet.

Petits réglages

Si on a oublié d’ins­tal­ler la ver­sion cor­ri­gée de silan, les titres joués par air­time seront cou­pés à la moi­tié de leur durée à chaque dif­fu­sion. On peut alors ins­tal­ler la bonne ver­sion de silan, puis uti­li­ser air­time-re-silan, un petit script que j’ai écrit pour cor­ri­ger les durées des titres déjà impor­tés dans airtime…

À suivre…

Vous l’au­rez sans doute com­pris en lisant ce billet, avec une paire de potes on se lance dans la créa­tion d’une webra­dio, pour ne pas tom­ber dans la dépres­sion post Radio Cam­pus. Affaire à suivre, donc !

Lectures sur la musique

Je conti­nue ma revue de lec­ture autour du son et de la créa­tion sonore avec quelques pas en direc­tion de la musique. Depuis que j’ai com­men­cé à com­pi­ler et struc­tu­rer quelques élé­ments d’his­toire des musiques élec­tro­niques, j’ai envie de com­plé­ter un peu mieux ma com­pré­hen­sion de tout ça.

Bruits, Jacques Attali

Bruits, Jacques Attali

Au fil de mes lec­tures sur le son, je suis très sou­vent tom­bé sur la réfé­rence à cet essai de Jacques Atta­li, sous-titré Essai sur l’é­co­no­mie poli­tique de la musique, dont la pre­mière édi­tion date de 1977. Jus­qu’à pré­sent, j’a­vais choi­si de ne pas lire ce texte, parce que l’i­dée que je me fai­sais de l’au­teur, et les autres livres de lui que j’a­vais eu sous la main m’a­vaient plu­tôt fait fuir. Et puis à force de le lire comme une réfé­rence, je me suis fina­le­ment lais­sé ten­té par cette lecture.

Le livre que j’ai entre les main est une nou­velle édi­tion datant de 2001. J’a­vais peur que l’au­teur n’af­firme des faits sans réfé­rences. Je me trom­pais, l’ou­vrage est bien docu­men­té. Il raconte l’his­toire de la musique du point de vue éco­no­mique et poli­tique : le va et vient constant entre musique contrô­lée par les puis­sants et musique du peuple, les débuts de la pro­prié­té intel­lec­tuelle, de la com­mer­cia­li­sa­tion, l’his­toire du sup­port d’en­re­gis­tre­ment, et sur la fin la dématérialisation.

C’est fina­le­ment un ouvrage que je trouve inté­res­sant, si l’on choi­si de foca­li­ser notre lec­ture sur l’ob­jet pre­mier annon­cé par le sous-titre, en dépas­sant les avis per­son­nels de l’auteur.

Histoire de la musique, Jacqueline Jamin

Histoire de la musique, Alphonse Leduc

Quand on se pro­mène aux puces, on tombe par­fois sur des livres impro­bables comme celui-ci. Com­ment pen­sait-on l’his­toire de la musique en Europe en 1966 ? For­te­ment ancrée en Europe, évi­dem­ment, mar­quée par des affir­ma­tions puis­santes : tel cou­rant est mar­qué par Tel et Tel com­po­si­teur. Très bien illus­tré en noir et blanc, avec pho­tos de repré­sen­ta­tions de théâtre clas­sique, repro­duc­tion de por­traits de com­po­si­teurs, ce bou­quin nous amène jus­qu’aux portes de la musique contem­po­raine et du jazz, en pre­nant le temps de racon­ter la musique des civi­li­sa­tions anciennes, le moyen-âge, la renais­sance (éva­cuée en 2 pages), l’é­poque clas­sique, le roman­tisme, et la seconde moi­tié du 19e siècle 20e siècle. Le tout mar­qué par cette assu­rance caté­go­rique et pro­fes­so­rale qui laisse peu de place à une his­toire alter­na­tive. C’est beau, c’est drôle, et ça fait un bon recueil de clas­siques… Ah oui, on parle en quelques pages de la musique des civi­li­sa­tions orien­tales, aussi.

Musiques actuelles, musique savante, quelles interactions ?

Musiques actuelles, musiques savantes

Avec mon explo­ra­tion de la nais­sance de la musique élec­tro­nique, je me suis aper­çu que les musiques actuelles et la musique contem­po­raine uti­li­sant les sup­ports élec­tro­niques avaient très peu en com­mun. Bien sûr, cer­tains musi­ciens de tech­no actuels puisent une par­tie de leurs influences chez des gens comme Pierre Bou­lez par exemple, mais ce n’est pas l’his­toire du mou­ve­ment musi­cal où ils appar­tiennent. Les deux his­toires semblent s’être construites en paral­lèle. J’a­vais donc très envie de lire cette série d’en­tre­tiens, réa­li­sés réunis et pré­sen­tés par Éric Denut, et inti­tu­lés Musiques actuelles, musique savante, quelles inter­ac­tions ?. Le recueil date de 2001, mais en le par­cou­rant on trouve des pro­pos qui ali­mentent nombre de cli­chés : là un com­po­si­teur hau­tain et mépri­sant envers la culture des pro­duc­teurs de musique tech­no, là un com­po­si­teur atti­ré par l’exo­tisme et qui au contraire cherche à se dévergonder…

L’a­vant-pro­pos, de Danielle Cohen-Levi­nas invite à la réflexion : pour­quoi les fes­ti­vals et ren­contres qui pro­posent au public de la musique contem­po­raine cherchent avant tout à faire vibrer la fibre de la curio­si­té chez un public qui peine à venir ? Pour­quoi pro­po­ser des pro­grammes éclec­tiques au point qu’au­cune cohé­rence ne puisse être lue par le spec­ta­teur ? Bien sûr, on com­pren­dra la stra­té­gie des pro­gram­ma­teurs, mais com­bien de publics passent à côté de ce qui pour­rait les faire vibrer, pré­ci­sé­ment parce que l’ar­gu­ment de curio­si­té les fait fuir ?

Voyage de mon oreille

Voyage de mon oreille

C’est un texte assez ardu, je trouve, mais dont l’ob­jet a beau­coup moti­vé ma lec­ture : essayer de com­prendre les réflexions, les démarches, les construc­tions qui guident le tra­vail d’un com­po­si­teur de musique contem­po­raine. On y lit des ques­tion­ne­ments autour de la fron­tière entre arti­san et artiste, un tra­vail sur le temps, une recherche per­ma­nente de nou­velles manières de pen­ser la musique. Très enrichissant.

France Musique

Depuis plus d’un an main­te­nant, je suis deve­nu audi­teur d’é­mis­sions sur France Musique. Pas pour mettre du clas­sique en musique de fond, hein, vrai­ment des émis­sions que j’é­coute en pod­cast, avec grand inté­rêt. Il y a de ça 5 ans en arrière, je n’au­rais pas ima­gi­né ça…

Comme beau­coup de gens de ma géné­ra­tion, j’ai gran­di avec la radio. Chez mes parents, mes grands-parents, France Inter était dif­fu­sé qua­si­ment toute la jour­née sur le poste de radio de la cui­sine. À tel point qu’en­core aujourd’­hui, je me sou­viens de la musique du jeu des mille francs avec un cer­tain pin­ce­ment au cœur, parce que c’é­tait le moment où il fal­lait ran­ger les jeux, pour se pré­pa­rer à la fin de la jour­née… Je pense que j’ai eu mon pre­mier poste de radio vers 10 ou 12 ans. J’ai joué à cher­cher toutes les sta­tions, j’é­cou­tais au hasard de la bande FM des trucs. Plus tard, avec l’a­do­les­cence, j’ai décou­vert les radios com­mer­ciales majeures de ma géné­ra­tion, Fun Radio, NRJ et Sky Rock. On enre­gis­trait des K7 de best-of, avec les titres du moment, pour les réécou­ter ensuite.

K7 compilations musiques radio années 90

Plus tard, j’ai décou­vert Nova, Radio FG, ou encore Canal B quand j’é­tais à Rennes. Et puis en arri­vant à Cler­mont-Fer­rand, je me suis mis à faire de la radio.

France Culture

Dif­fi­cile de faire de la radio si on n’é­coute pas ce que font les autres. Les détrac­teurs de l’é­mis­sion science alors ! que j’a­vais ani­mée avec Cécile et Claire nous repro­chaient de « faire du France Culture ». Jus­qu’a­lors, j’a­vais la convic­tion que je ne me retrou­ve­rais pas dans les pro­grammes de France Culture. À chaque fois que je tom­bais sur une émis­sion pro­po­sée en pod­cast sur les réseaux sociaux, le sujet me cap­ti­vait, je trou­vais ça super. Mais je n’o­sais pas prendre le temps d’al­ler explo­rer la grille. Alors petit à petit, j’ai pris mes habi­tudes, plu­tôt en pod­cast d’ailleurs : la fabrique de l’his­toire, du grain à moudre, les car­nets de la créa­tion, créa­tion on air

France Musique

Et puis il y a un peu plus d’un an, je suis tom­bé par hasard sur le cri du patch­work. Clé­ment Lebrun pro­pose dans son émis­sion heb­do­ma­daire de par­cou­rir la pro­duc­tion musi­cale sous un angle à chaque fois renou­ve­lé, qui inter­roge la place du son dans la créa­tion sonore. On y retrouve de la musique contem­po­raine, de la musique clas­sique, mais aus­si des musiques actuelles, du field recor­ding, etc. À l’oc­ca­sion du fes­ti­val lon­gueur d’ondes en 2017, j’a­vais pu assis­ter à un échange avec Clé­ment Lebrun, qui avait encore ren­for­cé mon plai­sir à écou­ter cette émis­sion. Voi­ci par exemple un épi­sode, le pre­mier d’une série de 5 émis­sions consa­cré au brut :

À la ren­trée 2017, une nou­velle émis­sion vient de rejoindre la grille de France Culture, il s’a­git de l’ex­pé­ri­men­tale. Pro­duite par le GRM, dont j’a­vais par­lé dans un pré­cé­dent billet, cette émis­sion est décli­née chaque semaine du mois en une forme dif­fé­rente : entre­tiens, archives, ou encore redif­fu­sion de concerts, le tout avec l’en­vie d’é­cou­ter les artistes explo­rer le son. Musiques élec­troa­cous­tiques, concrètes, élec­tro­niques, d’avant-garde ou même impro­vi­sées sont au pro­gramme. C’est l’é­mis­sion consa­crée au field recor­ding qui a atti­ré mon atten­tion sur l’é­mis­sion, puis j’ai écou­té ensuite celle consa­crée à Pierre Hen­ri. Une belle porte d’en­trée dans l’u­ni­vers de ce créa­teur de sons :

Manipuler des images médicales

Il y a quelques mois, j’a­vais par­ti­ci­pé à l’API hour 23 orga­ni­sé par Cler­mont’ech. Il s’a­git de soi­rées où des inter­ve­nants pré­sentent rapi­de­ment une notion tech­nique ou scien­ti­fique, un lieu d’é­change très convi­vial. Par chance, ces inter­ven­tions sont fil­mées, et c’est comme ça qu’a­près quelques temps, on retrouve une vidéo sur les inter­nets, avec ma tête dessus…

Mon inter­ven­tion s’in­ti­tu­lait Mani­pu­ler des images médi­cales : de l’IRM à l’é­cran, et la courte des­crip­tion disait Qu’est-ce qu’une image médi­cale, com­ment peut-on la sto­cker et la mani­pu­ler ? Petit tour d’horizon des solu­tions tech­niques, depuis le for­mat DICOM jusqu’au logi­ciel gra­phique slicer3D, en pas­sant par les biblio­thèques ITK et dcmtk.

On peut retrou­ver les sup­ports que j’ai uti­li­sé sur les internets.

Cette année, j’in­ter­vien­drai sur mon nou­veau sujet de recherche, qui allie car­to­gra­phie et assis­tance aux per­sonnes en situa­tion de han­di­cap visuel. Affaire à suivre !

NM#1 — Conrad vs Zoé

À l’oc­ca­sion d’Uto­pie Sonore 2017, nous avons par­ti­ci­pé avec Théo et Noé­mie à l’une des invi­ta­tions à créa­tion pro­po­sées par les orga­ni­sa­teurs de cette ren­contre. L’an­née pré­cé­dente, nous avions déjà œuvré avec Théo en pro­po­sant une réa­li­sa­tion sur le thème la pré­si­den­tielle n’au­ra pas lieu.

Cette année, deux thèmes pro­po­sés ont atti­ré notre atten­tion : Noir polar, et trans­pé­cisme. Avec l’a­ni­ma­tion des pre­miers jours à Uto­pie Sonore, où les humains appre­naient à coha­bi­ter entre eux, et avec les ani­maux des lieux, nous avons très vite choi­si notre sujet : la « prise de bec » entre Conrad, le coq des lieux, et Zoé, arri­vée avec son père pour la fin de semaine. Une anec­dote qui a d’ailleurs ins­pi­ré plu­sieurs par­ti­ci­pants, comme on le consta­te­ra en écou­tant les autres réa­li­sa­tions sur la page de res­ti­tu­tion d’US 17.

La dif­fi­cul­té, comme l’an­née der­nière, a été de réus­sir à trou­ver du temps pour tra­vailler sur le pro­jet : réflexion et écri­ture, puis prises de son, entre­tiens, et enfin mon­tage, et mix. Nous avions choi­si de ne pas dire à Zoé ou à son père le sujet de notre réa­li­sa­tion, et avons donc réa­li­sé des inter­views en orien­tant nos échanges, et en lais­sant le hasard faire émer­ger les pro­pos et expres­sions qui nous inté­res­saient. Puis, en lais­sant traî­ner les micros un peu par­tout, nous avons assem­blé du maté­riau sonore…

Nous avons aus­si pui­sé dans nos archives per­son­nelles pour émailler notre créa­tion de tex­tures et de sons qui évoquent l’am­biance des films noirs… Et puis on s’est fait plai­sir, et on a pui­sé dans nos archives d’U­to­pie Sonore 2016… pour retrou­ver une inter­pré­ta­tion très réa­liste d’une poule par Julien. Caché au milieu des réels chants de coqs, il est peu pro­bable que vous l’i­den­ti­fiez à pre­mière écoute…

On peut retrou­ver sur le pro­gramme ini­tial les contraintes impo­sées sur le fond et la forme. Au delà du manque de temps, qui nous a fait réa­li­ser ce pro­jet un peu à la va-vite, on regrette avec Théo de ne pas avoir eu le temps de pré­pa­rer une inter­pré­ta­tion live… L’an­née pro­chaine, on pren­dra le temps !

Mer­ci à Gene­viève pour la pho­to de Conrad en tête de cet article !

Performances & installations à US17

Cette année à Uto­pie Sonore, il y a eu pas mal d’ins­tal­la­tions et de per­for­mances pré­sen­tées. Cer­taines réa­li­sées à l’a­vance, d’autre construites pen­dant les quatre jours à la cour des Aul­nays. Évi­dem­ment, il était impos­sible d’as­sis­ter à toutes les pro­po­si­tions, car les jour­nées étaient bien rem­plies : par­ti­ci­pa­tion aux tâches col­lec­tives, ani­ma­tion et par­ti­ci­pa­tion à des ate­liers, tra­vail de mon­tage pour par­ti­ci­per aux appels à contribution…

jeux de lumière transmerdunor

Par­mi les ins­tal­la­tions que j’ai vu, je crois que c’est Trans­mer­du­nor qui m’a le plus mar­qué. On nous l’a­vait pré­sen­té comme une expé­rience comme prendre du LSD. Les deux pro­ta­go­nistes s’é­taient enfer­més dans une pièce du manoir, et pen­dant la pre­mière jour­née et la pre­mière nuit, on n’a rien pu voir, rien pu entendre. On les a vu tra­ver­ser la cour des Aul­nays en long, en large et en tra­vers, rame­nant dans leur nid des tuyaux, des objets, des bidules. Et puis enfin on a pu ren­trer. 8 tuyaux qui dif­fusent du son, agen­cés pour immer­ger com­plè­te­ment l’au­di­teur dans un uni­vers intri­guant, variant, par­fois silencieux,
par­fois hyper­flip­pant, sou­vent drôle. Et des jeux de lumière, sublimes méca­niques déli­cates, pour accom­pa­gner le puzzle sonore. Un truc com­plè­te­ment dingue.

Téléphones sauvages

Juste en sor­tant du Trans­mer­du­nor, on tom­bait sur un pro­jet du col­lec­tif Étrange Miroir, inti­tu­lé Télé­phones sau­vages. Un dis­po­si­tif d’é­coute très réus­si, avec des télé­phones à cadran rota­tif pour choi­sir la piste à écou­ter, et un pro­jet audio vrai­ment très chouette : des dis­cus­sions télé­pho­niques en tout genre, empreinte absurde de nos échanges avec les stan­dards téléphoniques.

Il y a eu aus­si le pro­jet Éponges d’une nuit d’été, un pro­jet col­lec­tif pro­po­sé par Les­lie Dou­merc & Arthur Lacomme. Les par­ti­ci­pants d’U­to­pie Sonore étaient invi­tés à enre­gis­trer leurs pre­miers mots du matin, autour du rêve. Un groupe a ensuite tra­vaillé à mettre en forme une res­ti­tu­tion mêlant enre­gis­tre­ments de voix, et sons pro­duits en direct. Le résul­tat était drôle et captivant.

L’an­née der­nière déjà, la radio cou­sue main était là. Cette année, c’é­tait une radio cou­sue main à dis­tance, depuis Istam­bul, et la Lit­tle Syria, pour une repré­sen­ta­tion en direct à tra­vers les inter­nets très émouvante.

Un peu plus loin dans la cour, dans un ancien bâti­ment un peu déla­bré, en pierre, et joli­ment rebap­ti­sé les ruines de la révo­lu­tion, un rideau, et un nom intri­guant : le Sono­mate. Cha­cun était invi­té à y aller seul, et à décou­vrir le dis­po­si­tif. Ins­tal­lé sur une table, un boî­tier en bois et en verre, duquel sor­taient un inter­rup­teur et un micro. La curio­si­té invi­tait à pres­ser le bou­ton. Une lumière et un méca­nisme s’ac­ti­vaient. À l’in­té­rieur du boî­tier, un tic-tac sonore, pro­duit par un minu­teur, et un enre­gis­treur k7. Vous aviez quelques dizaines de secondes pour y lais­ser votre mes­sage. Le résul­tat est sur­pre­nant, poé­tique, drôle, mul­tiple, à l’i­mage des quatre jours.


Et puis, un des moments que j’ai le plus aimé, c’est l’é­coute col­lec­tive de créa­tions sonores, pen­dant toute la nuit, dans la cha­pelle. Des mate­las, des cana­pés, des fau­teuils, et des gens dans des duvets, à regar­der la char­pente voû­tée de ce superbe volume.

Il y a eu plein d’autres choses encore, que l’on peut retrou­ver sur la page des res­ti­tu­tions de l’é­di­tion 2017 d’U­to­pie Sonore !

Quartz Locked ‎– Wave 91,6

Cette année à Uto­pie Sonore, il y avait des petits nou­veaux, et puis pas mal de par­ti­ci­pants à l’é­di­tion pré­cé­dente, qui avaient envie de revivre un beau moment. J’a­voue, j’é­tais impa­tient de les retrou­ver tous : les gens du Brui­ta­gène, les Bruxel­lois, les copains des radios locales d’un peu par­tout (Radio Vas­si­vière, Radio Saint Fer­réol), les p’tits jeunes du Créa­doc, ceux de Radio Fri­ture, et toute la foul­ti­tude de fon­dus de sons que nous étions.

Par­mi tous ces gens, j’es­pé­rais bien retrou­ver l’é­nig­ma­tique Radio Mulot, l’âme de la fameuse radio pirate de la région de Nantes, que j’aime tant écou­ter en direct sur inter­net

Le pre­mier jour, point de mulot à la cour des Aul­nays ! Mais le len­de­main, heu­reu­se­ment, France Museau était là, avec dans sa besace un disque récem­ment pres­sé, comme une empreinte phy­sique d’un pro­jet qui jus­qu’i­ci n’a­vait été qu’ondes. Édi­té chez Warm, l’al­bum s’in­ti­tule Wave 91,6. On y retrouve les mêmes col­lages étranges et poé­tiques que ceux de la radio, com­po­si­tions où se super­posent musiques aériennes, ambiances intri­guantes et prises de son volées du réel. Le disque a cepen­dant quelque chose de plus dan­sant, plus musi­cal, au sens com­mun du terme.

Allez tendre une oreille à ce pro­jet sur le band­camp, pour vous faire une idée. Et puis com­man­dez le disque, il est beau !

Ch’ai faire, ch’ai dire

À l’oc­ca­sion d’Uto­pie Sonore 2017, on a pro­po­sé avec Théo deux ate­liers, dont le pre­mier s’in­ti­tu­lait ch’ai faire, ch’ai dire.

Cela fai­sait quelques temps que je peau­fi­nais cette idée, après les lec­tures sur le son, et en par­ti­cu­lier après avoir beau­coup appris sur les tra­vaux de Pierre Schaef­fer, en lisant Michel Chion et Mur­ray Scha­fer. Le prin­cipe de l’a­te­lier était de construire col­lec­ti­ve­ment un ensemble d’ou­tils pour décrire les sons.

Déroulé de l’atelier

Nous avons orga­ni­sé l’a­te­lier en deux séances d’une heure trente, sépa­rées d’une pleine jour­née. Pen­dant la pre­mière séance, nous avons com­men­cé par un tour de table, où cha­cun a témoi­gné de son rap­port à la des­crip­tion du son (pra­tique du sol­fège ou de la musique, créa­teurs de conte­nu radio­pho­niques, inté­rêt pour la voix…). Puis avec Théo nous avons ame­né les par­ti­ci­pants à décou­vrir la notion d’objet sonore, en sou­li­gnant l’im­por­tance de faire abs­trac­tion de la manière dont le son avait été produit.

On a ensuite com­men­cé à faire une liste d’ad­jec­tifs, que l’on a vite regrou­pé en groupe cohé­rents (hau­teur, inten­si­té, …), puis on a com­men­cé à écou­ter des sons qui avaient été col­lec­tés dans la jour­née pré­cé­dente avec Théo. Le groupe a tran­quille­ment conver­gé vers un ensemble d’ou­tils, à vrai dire assez sem­blables à ce qu’a pro­po­sé Pierre Schaef­fer : décom­po­ser le son en attaque, corps et chute, décrire chaque par­tie avec la hau­teur, l’in­ten­si­té, la tex­ture, la masse, le timbre har­mo­nique, et intro­duire la notion de dynamique…

Arri­vés à la fin de cette pre­mière séance, cha­cun à don­né à son voi­sin la des­crip­tion d’un son, à l’aide de ce voca­bu­laire que nous avions construit en com­mun. La consigne était de reve­nir à la séance sui­vante avec l’en­re­gis­tre­ment d’un objet sonore correspondant.

La deuxième séance a été l’oc­ca­sion d’af­fi­ner notre pra­tique de la des­crip­tion, puisque nous avons écou­té col­lec­ti­ve­ment les sons récol­tés, en ten­tant de les décrire, avant de confron­ter cette des­crip­tion aux consignes obtenues.

Quelques ressentis

Je crois que l’a­te­lier a été un vrai suc­cès, tous les par­ti­ci­pants ayant pris un grand plai­sir à échan­ger et à construire ensemble un voca­bu­laire de des­crip­tion abstrait.

Plu­sieurs par­ti­ci­pants ont expri­mé leur satis­fac­tion à avoir pra­ti­qué une écoute comme ils ne l’a­vaient jamais fait. Au début de l’a­te­lier, l’es­poir avait été expri­mé de pou­voir conver­ger vers du voca­bu­laire per­met­tant de trier sa banque de sons per­son­nels. Nous avons consta­té à la fin de l’a­te­lier que ça n’é­tait pas néces­sai­re­ment l’ou­til idéal pour cela, mais qu’il per­met­tait plu­tôt de faci­li­ter la com­po­si­tion de musique électroacoustique.

Nous avons la chance d’a­voir à l’oc­ca­sion d’U­to­pie Sonore des par­ti­ci­pants pas­sion­nés de son, curieux, et avec l’en­vie de faire ensemble. Pas sûr que cet ate­lier marche aus­si bien à chaque fois… Affaire à suivre.

Atelier ch'ai dire, ch'ai faire

Utopie Sonore 2017

L’an­née der­nière, on vivait pour la pre­mière fois l’uto­pie sonore : une paren­thèse dans l’é­té, pour vivre à cent le son. De superbes ren­contres, pro­lon­gées tout au long de l’an­née à SONOR#9, à Lon­gueur d’ondes, au Forum ouvert de l’éducation aux médias, ou au hasard des routes d’Au­vergne et d’ailleurs…

Avec Théo et Noé­mie, on en par­lait depuis des mois : l’é­di­tion 2017 d’Uto­pie Sonore, on en serait, on ferait la route ensemble, et cette année serait aus­si géniale que l’an­née pré­cé­dente. Vous savez quoi ? Bah ça s’est pas­sé exac­te­ment comme ça !

Ça a bien sûr com­men­cé par des retrou­vailles entre Théo et la cuve qui l’an­née der­nière avait été le sup­port de notre ate­lier, et dont les enre­gis­tre­ments ont ali­men­té toutes les créa­tions de Théo pen­dant une année. Je ne pou­vais pas man­quer de faire une inter­view croi­sée entre les deux compères :

Cette année, l’é­quipe orga­ni­sa­trice de l’é­vé­ne­ment a mis les petits plats dans les grands, en pour­sui­vant tout le meilleur de l’an­née der­nière, et en l’en­ri­chis­sant de nou­velles idées, de nou­velles ins­tal­la­tions et dis­po­si­tifs. Cette année, il y avait par exemple de la bonne bière locale, il y avait une somp­tueuse ambiance lumi­neuse, des tentes en dôme sont venues com­plé­ter les espaces exis­tants, l’é­vé­ne­ment a duré un jour de plus. On a pu en pro­fi­ter à fond, et notam­ment de la biblio­thèque éphé­mère par­ta­gée, où cha­cun était invi­té à ame­ner ses livres sur le son, la poli­tique et la poésie…

le très bel éclairage de la courLa bibliothèque éphémère

Cette année encore, les jour­nées ont été ponc­tuées d’a­te­liers, très riches en échanges, de per­for­mances et ins­tal­la­tions abso­lu­ment géniales, des dis­cus­sions pas­sion­nantes, des repas végé­ta­riens suc­cu­lents… Les orga­ni­sa­teurs ont com­men­cé à com­pi­ler sur le site de l’é­vé­ne­ment les res­ti­tu­tions, audio et pho­tos. Allez y jeter une oreille et un œil, vous pour­rez res­sen­tir un peu de la belle éner­gie qui s’y est développée.

Comme l’an­née der­nière, cet inter­lude à par­ta­ger quatre jours avec plein de gens, dans une belle éner­gie posi­tive, d’en­traide, d’ap­pren­tis­sage mutuel et de créa­tions col­lec­tives, cet inter­lude a regon­flé mes bat­te­ries à bloc. Prêt pour une nou­velle année !

Dans les jours qui viennent, je conti­nue­rai à racon­ter ici quelques moments forts qui m’ont marqué :

La tour des Aulnays

Mer­ci aux Uto­pien-ne‑s pour les superbes pho­tos par­ta­gées, que j’ai repris pour illus­trer cet article…

Revue de lecture : son, espaces et histoire du XXe siècle

De pas­sage dans une col­loc à Mar­seille, je suis tom­bé sur une biblio­thèque avec plu­sieurs bou­quins inté­res­sants autour du son. Et puisque c’est encore les vacances, j’en ai pro­fi­té pour pas­ser une jour­née à bou­qui­ner… Je pro­longe donc ici la série revue de lec­ture autour du son…

Le sonore, l’imaginaire et la ville

Hen­ry Torgue est à la fois com­po­si­teur et cher­cheur en urba­nisme. Dans cet ouvrage, et croise ses deux expé­riences de vie pour ques­tion­ner la manière dont l’es­pace (urbain, scé­nique) est appro­prié et appro­priable d’un point de vue sonore. Il cite bien sûr Mur­ray Scha­fer, mais explore aus­si des pro­blé­ma­tiques plus proches de la com­po­si­tion, ou encore de l’architecture.

À l’écoute du XXe siècle

Alex Ross pro­pose dans ce livre de plus de 700 pages une his­toire de la musique du XXe siècle. Plu­tôt foca­li­sé sur la musique savante, il aborde bien sûr les dif­fé­rents che­mins qui ont mené à la musique contem­po­raine, qu’elle soit sérielle ou concrète. Il aborde l’im­por­tance de la place de l’en­re­gis­tre­ment et de la radio dans la dif­fu­sion des œuvres, et dans la pra­tique musi­cale. L’un des inté­rêts notables cette pro­me­nade réside en les ana­lyses très acces­sibles d’un cer­tain nombre de pièces et mor­ceaux fon­da­teurs de la musique du XXe siècle.

La spatialisation des musiques électroacoustiques

La musique élec­toa­cous­tique a très tôt été explo­rer la pro­blé­ma­tique de la spa­cia­li­sa­tion, ou com­ment ajou­ter une nou­velle dimen­sion aux pos­si­bi­li­tés de l’é­coute. Dans ce recueil d’ar­ticles très com­plet, on lit dif­fé­rents point de vue de cher­cheurs et musi­ciens en son, sur la ques­tion de la spa­tia­li­sa­tion, à la foi d’un point de vue théo­rique, mais éga­le­ment d’un point de vue pra­tique, avec un cer­tain nombre de plans d’acous­mo­niums, ain­si qu’une pré­sen­ta­tion péda­go­gique de leur fonc­tion­ne­ment. En lisant ces textes, on com­prend un peu mieux le défi auquel se confrontent les spa­tia­li­sa­teurs, qui sont les tech­ni­ciens de dif­fu­sion de ces œuvres, par­fois com­po­sées en sté­réo, par­fois en polyphonie.

Pour aller plus loin, et tou­jours sur la musique élec­tro­nique, il serait sans doute inté­res­sant d’al­ler lire ou écou­ter Guillaume Kos­mi­cki. La série sound­brea­king sur arte était d’ailleurs passionnante.

Carte mentale sur la musique électronique

Il y a quelques temps, j’é­cri­vais ici com­bien j’ai­mais la musique élec­tro­nique, et com­bien j’a­vais aimé lire Les fous du sons, de Laurent de Wilde. Comme le sujet m’in­té­resse, j’ai eu l’oc­ca­sion de lire plu­sieurs livres, d’é­cou­ter des confé­rences et des pod­casts sur la ques­tion, ou encore d’as­sis­ter à des conférences.

Plu­tôt que de lais­ser toutes ces idées se dis­soudre petit à petit, je me suis dit qu’il fal­lait que je prenne des notes pour struc­tu­rer tout ça. Et quoi de mieux pour ça que d’u­ti­li­ser une carte men­tale dyna­mique, pour navi­guer au cœur de ces concepts, réfé­rences, vidéos et liens de tout type.

En cher­chant un peu, j’ai trou­vé la biblio­thèque javas­cript D3.js, qui com­porte énor­mé­ment de pos­si­bi­li­tés d’a­jus­te­ment. Avec un peu de json pour sto­cker les infor­ma­tions, et boots­trap pour la mise en page… Le pro­jet, en ligne sur github, pour­rait être faci­le­ment clo­né pour décrire la carte men­tale d’un autre sujet. Il y a sans doute quelques spé­ci­fi­ci­tés dans le fichier html et dans le javas­cript, mais c’est je pense très simple à dériver.

Pour voir le résul­tat, ren­dez-vous sur Élé­ments d’his­toire de la musique élec­tro­nique. Bonne visite !

Blog accessibilité

Le rythme de publi­ca­tion sur ce site est moins impor­tant que pré­cé­dem­ment. Plu­sieurs rai­sons à cela.

N’hé­si­tez pas à aller y faire un tour, pour y pico­rer des idées, et en pro­po­ser d’autres ! C’est en par­ti­cu­lier là-bas que je conti­nue­rai à racon­ter la folle his­toire du qui est-ce tac­tile.

Interface #2

Voi­là plus d’un an que je par­ta­geais ici la pre­mière varia­tion d’un pro­jet radio­pho­nique inti­tu­lé Inter­face. L’i­dée ori­gi­nale était sans doute un peu ambi­tieuse, et depuis mars 2016, je me suis enga­gé dans de nom­breux autres pro­jets… J’ai donc mis beau­coup de temps à fina­li­ser la deuxième varia­tion d’In­ter­face. Mais ça y est, il est en ligne !

capture du site interface

Dans ce nou­vel épi­sode, on explore tou­jours l’in­ter­face entre sciences et tech­niques, mais cette fois-ci dans les pra­tiques scien­ti­fiques éloi­gnées des sciences de l’in­gé­nieur : infor­ma­tique théo­rique, mathé­ma­tiques et sciences humaines sont à l’honneur.

Bonne écoute !

Entretiens et interviews radiophoniques

En cette fin d’an­née, je range, je classe un peu les dif­fé­rentes réa­li­sa­tions de cette année. Pour l’émis­sion sen­sa­tion, j’ai eu l’oc­ca­sion de réa­li­ser plu­sieurs inter­views et entre­tiens, que je viens de regrou­per sur la page Sen­sa­tion de mon site de pro­jets radio­pho­niques. Pour presque cha­cun des sens, je suis allé dis­cu­ter avec des cher­cheurs, artistes, arti­sans, en les ques­tion­nant sur leurs pratiques…

J’en ai pro­fi­té pour réa­li­ser la ver­sion longue d’un entre­tien avec Jacques Pour­cher, un ami peintre qui habite à Cler­mont-Fer­rand, qui tra­vaille autour de la musique contem­po­raine, et s’in­té­resse à la transparence.

Séquences (2002), peinture à la gouache, Jacques Pourcher

Revue de lecture : bruit, musique, sociologie

Tiens, ça fai­sait long­temps que je n’a­vais pas pour­sui­vi la série revue de lec­tures sur ce blog. J’a­vais com­men­cé en sep­tembre der­nier avec l’i­dée de nour­rir la réflexion autour de la créa­tion sonore.

Une des rai­sons, c’é­tait bien sûr de pré­pa­rer au mieux l’a­te­lier du SUC consa­cré à la réa­li­sa­tion d’une balade sonore. La semaine der­nière, c’é­tait d’ailleurs l’i­nau­gu­ra­tion de la balade réa­li­sée par les étu­diants dans le cadre des sono­gra­phies. Même si beau­coup de choses seraient à revoir dans l’a­ni­ma­tion de cet ate­lier, j’ai été très content d’ac­com­pa­gner ces jeunes dans la décou­verte d’une expres­sion artis­tique pleine de possibilités.

J’ai bien sûr conti­nué mes lec­tures en élar­gis­sant les thèmes au fil des ren­contres et des dis­cus­sions. Voi­ci donc quelques titres pour com­plé­ter les lec­tures pré­cé­dentes, sur des sujets assez vastes, mais qui je trouve ali­mentent bien la réflexion sur la ques­tion du son, et de la créa­tion sonore en particulier.

des livres sur une table

Le Groupe de Recherches Musicales – Cinquante ans d’histoire

Une partie de la couverture de l'histoire du GRM

Dif­fi­cile de pas­ser à côté du Groupe de Recherches Musi­cales (GRM) quand on s’in­té­resse à la créa­tion radio­pho­nique. Pierre Schaef­fer et tous les gens qui ont gra­vi­té dans cet uni­vers ont explo­ré pen­dant plu­sieurs dizaines d’an­nées l’u­ni­vers du son. Cet ouvrage, que l’on doit à Éve­lyne Gayou, retrace au plus près cette aven­ture, per­met­tant de com­prendre les défis aux­quels a été confron­té ce groupe, l’é­ten­due des inno­va­tions, le nombre de par­ti­ci­pants (Jean-Michel Jarre par exemple a béné­fi­cié des for­ma­tions pro­po­sées par le GRM). Avant d’a­voir lu ce livre d’his­toire, j’a­vais du mal à cer­ner l’é­ten­due du GRM.

Penser la musique aujourd’hui, Pierre Boulez

une partie de la couverture du livre de Pierre Boulez

Si d’un côté Pierre Schaef­fer expé­ri­men­tait la créa­tion musi­cale par l’ex­pé­ri­men­ta­tion, Pierre Bou­lez explo­rait en même temps l’é­cri­ture musi­cale avec la méthode d’un algé­briste, par géné­ra­tion de par­ti­tions à par­tir de motifs et de règles. J’ai ten­té de me frot­ter à l’un de ses écrits fon­da­teurs, Pen­ser la musique aujourd’­hui. J’a­voue man­quer de maî­trise dans le domaine musi­cal pour appré­hen­der cor­rec­te­ment les écrits, mais ma sen­si­bi­li­té mathé­ma­tique est gran­de­ment satis­faite par les méca­nismes et les idées développées.

Le paysage sonore, R. Murray Schafer

une partie de la couverture du livre de Murray Schafer

On confond sou­vent R. Mur­ray Scha­fer avec Pierre Schaef­fer. C’est une erreur que l’on ne peut plus faire quand on a fini de lire le pay­sage sonore. En effet, Scha­fer n’ex­plore pas du tout la créa­tion musi­cale à par­tir des moyens tech­no­lo­giques de son temps, il s’in­té­resse au prin­cipe d’é­co­lo­gie sonore. Rédi­gé dans les années 70, cet ouvrage déve­loppe le concept de la pol­lu­tion sonore, de l’im­por­tance des pay­sages sonores, il décor­tique la manière dont le son a tra­ver­sé la construc­tion cultu­relle de nos socié­tés. On découvre aus­si le tra­vail de Scha­fer, qui a tra­vaillé aux pre­miers pro­jets d’en­re­gis­tre­ment de sons à tra­vers le monde.

En s’in­té­res­sant à cette démarche, on entre dans la bande des gens qui écoutent la ville, à la manière de ce que Gilles Mala­tray avait pro­po­sé au fes­ti­val SONOR#9.

Politiques sonores

Une partie de la couverture de politiques sonores

À la suite des cultu­ral stu­dies, le maga­zine Poli explore habi­tuel­le­ment la poli­tique de l’i­mage. Pour un numé­ro, en 2015, l’é­quipe s’est jointe à la Phi­lar­mo­nique de Paris pour pro­po­ser une étude des poli­tiques sonores. On y parle du genre, de la ville, de ter­rains d’é­coute. Une autre manière de com­prendre le son, et la manière dont ils marquent nos sociétés.

Prêter l’oreille

Une partie de la couverture de «prêter l'oreille»

Peter Szen­dy pro­pose ici la retrans­crip­tion d’une confé­rence pro­po­sée à des enfants autour de l’é­coute. On y ren­contre plein d’i­dées inté­res­santes, comme par exemple l’exis­tence d’une voix de l’in­té­rieur que l’on entend quand on lit un texte. Un texte rafraîchissant.

Musique et technique

Une partie de la couverture d'un numéro de Musique et technique

Publiée par l’ITEMM, la revue Musique et tech­nique pro­pose une pro­me­nade entre tech­nique et musique. J’ai eu la chance de tom­ber sur ce numé­ro chez un bou­qui­niste. Chaque article de cette revue est un petit bijou pour le curieux du son : étude de la forme des pre­miers archets à tra­vers l’i­co­no­gra­phie, ana­lyse lin­guis­tique du dis­cours des musi­ciens et accor­deurs de pia­no (où l’on apprend qu’ai­gu ne veut pas dire la même chose pour tout le monde), ou encore étude de la qua­li­té sonore d’une gui­tare élec­trique. Une telle revue ne pou­vait venir que du Mans.

La phonétique

Une partie de la couverture du que sais-je sur la phonétique

Les que sais-je sont sou­vent des petits bijoux. Le moyen rapide et effi­cace d’ex­plo­rer un sujet, en pro­fi­tant de l’é­tat de l’art des connais­sances dans le domaine. J’ai beau­coup aimé lire celui consa­cré à la pho­né­tique, qui s’in­té­resse non seule­ment aux tech­niques de nota­tion, mais aus­si à l’a­na­to­mie, aux aspects cultu­rels asso­ciés. On apprend par exemple que l’o­reille de l’en­fant s’ac­cou­tume très tôt à sa langue mater­nelle, au point de très vite ne plus être capable de dif­fé­ren­cier des sons pour­tant dif­fé­rents, mais qui ont le même sens dans sa langue.

Le bruit

Une partie de la couverture du que sais-je sur le bruit

Bien qu’un peu ancien, ce que sais-je consa­cré au bruit explore les dif­fé­rents outils que la socié­té a mis en place pour mesu­rer, réduire, ou modi­fier le bruit ambiant. L’ou­vrage com­mence par une intro­duc­tion très acces­sible de ce que sont les sons, et per­met de com­prendre com­bien il est dur de mesu­rer de manière abso­lue ce qu’est le son, alors que notre échelle de mesure (l’o­reille) sait s’a­dap­ter à beau­coup de situations.

L’audition

Une partie de la couverture du que sais-je sur l'audition

Ce que sais-je date des années 90. Il fait l’é­tat des connais­sances sur la manière dont le sys­tème audi­tif fonc­tionne, en évo­quant éga­le­ment l’his­toire de nos connais­sances sur ce sens. On découvre que nos savoirs sont encore assez flous sur le rôle que joue le cer­veau dans la mesure de ces sons. Le fonc­tion­ne­ment de chaque par­tie du sys­tème audi­tif est détaillé, on fait le lien entre phé­no­mène phy­sique et sen­sa­tion. Essen­tiel pour com­men­cer à faire le lien entre phy­sique et perception.