Artichauts sonores

Le week-end der­nier, j’é­tais à Bruxelles avec Théo et quelques ami·e·s rencontré·e·s à Uto­pie Sonore, pour expé­ri­men­ter autour de la réap­pro­pria­tion de l’es­paces public, et de la créa­tion sonore. Nous avons conver­gé vers une forme d’arti­chaut sonore, à la fois poé­tique et poli­tique. Pour pré­pa­rer tout ça, nous étions accueillis à l’ADES’if, et nous logions au 123, deux lieux à décou­vrir, heu­reu­se­ment bien loin de l’am­biance des mar­chés de noël à la con.

Décou­vrez le pro­jet sur le site du cri de la girafe, ou par­cou­rez le mode d’emploi (juste en des­sous) pour vous faire une idée des tré­pi­da­tions que nous avons vécues :

Je suis une giraphone

En sep­tembre der­nier, j’ai quit­té Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand. J’a­vais com­men­cé là-bas en 2009, en par­ti­ci­pant à la Pan­thère Rouge, sur l’in­vi­ta­tion de Lise. J’ai appris plein de choses, dans cette asso­cia­tion, en occu­pant plein de mis­sions : web­mas­ter, tech­ni­cien, ani­ma­teur, inter­vie­wer, admi­nis­tra­teur, pré­sident, tré­so­rier… Une école du monde de la radio, et du monde asso­cia­tif. Dif­fi­cile d’ar­rê­ter si bru­ta­le­ment après 8 ans d’aventures.

C’est pour­quoi dès la mi-2017, j’ai com­men­cé à dis­cu­ter avec quelques amis de plu­sieurs pro­jets, pour conti­nuer à vivre notre pas­sion du faire ensemble. Et voi­là, un pre­mier pro­jet est prêt à être par­ta­gé : le cri de la girafe !

Le cri de la girafe, c’est un col­lec­tif de gens qui aiment le son et la radio. Le site inter­net pro­pose d’une part nos créa­tions sonores, dis­po­nibles aus­si en pod­cast, et d’autre part un espace où nous par­ta­geons nos lec­tures, écoutes, coup de cœur.

Si le pro­jet a mis du temps à démar­rer, c’est parce que nous avions envie qu’il soit vrai­ment à notre image : nom, site inter­net, mais aus­si auto­por­traits sonores, le pre­mier défi que nous nous sommes lancés.

Une his­toire com­mence, et nous, gira­phones, sommes très heu­reuses de le par­ta­ger avec tou·te·s !

Maladie de Batten

La mala­die de Bat­ten est une mala­die rare. Comme toutes les mala­dies rares, on a du mal à la com­prendre. En fait, même les cher­cheurs ont du mal à bien la cerner.

Il y a peu en visite en Angle­terre pour repré­sen­ter VML à la BDFA Fami­ly Confe­rence, j’ai eu envie de regrou­per toutes mes notes sur la mala­die, et d’en faire un site que j’es­père péda­go­gique. Il main­te­nant dis­po­nible en ligne à l’a­dresse http://cln.jmfavreau.info/.

Police de caractère bibi-binaire

Connais­sez-vous le bibi-binaire ? C’est un sys­tème de numé­ra­tion en base 16, inven­té par Boby Lapointe (oui oui, le chan­teur !), qui a pour but de faci­li­ter l’é­cri­ture, la pro­non­cia­tion, et les opé­ra­tions élé­men­taires sur les nombres. J’en avais déjà par­lé il y a deux ans à l’oc­ca­sion de la code week, où Fran­çois Fabre avait pré­sen­té son super spec­tacle si le BIBI de BOBI m’é­tait comp­té.

Avec Fran­çois, on a long­temps dis­cu­té du manque d’ou­tils pour écrire les chiffres bibi. Il y en a 16, avec des formes carac­té­ris­tiques, mais très dif­fé­rentes des formes de nos chiffres usuels. Après de longues dis­cus­sions, on est arri­vés à la conclu­sion qu’il fal­lait une police de carac­tères (ou fonte) dédiée, où les carac­tères de 0 à 9, puis de A à F seraient rem­pla­cés par les carac­tères du bibi-binaire.

On a donc tra­vaillé ensemble avec Fran­çois, d’a­bord en des­si­nant les formes à la main, puis en uti­li­sant inks­cape, un logi­ciel libre de des­sin vectoriel.

Une fois ce tra­vail fait, nous avons uti­li­sé font­forge pour des­si­ner la police. L’une des manières simple de faire, c’est de char­ger dans le logi­ciel une police que l’on aime bien (dans mon cas, Deja­Vu). On com­mence donc par sup­pri­mer tous les glyphes exis­tants (sauf ceux néces­saires à l’é­cri­ture de cal­culs), on modi­fie les pro­prié­tés de la police (nom, auteur, licence), puis on importe chaque glyphe des­si­nés au for­mat svg dans le logiciel.

Il est ensuite très impor­tant d’a­jus­ter les espaces qui entourent cha­cun des glyphes, pour qu’un nombre com­plet soit com­po­sé avec équi­libre et élégance.

Et voi­là ! Si cette police de carac­tère vous inté­resse, vous pou­vez bien sûr la télé­char­ger et l’u­ti­li­ser libre­ment, sous les clauses de la licence OFL : BibiBinaire.ttf. Bonne utilisation !

Logiciels pour le montage son

Quand on fait de la radio, du repor­tage ou de la créa­tion sonore, on uti­lise géné­ra­le­ment un enre­gis­treur pour cap­ter les sons envi­ron­nants, et on pro­duit des fichiers son, au for­mat mp3 ou wav. Il est rare que l’on ne doive pas les trai­ter avant de les dif­fu­ser : les décou­per, les assem­bler, cor­ri­ger le volume, l’éga­li­sa­tion, faire un peu de com­pres­sion

Depuis deux ans, j’ai beau­coup appris sur ces ques­tions, grâce aux copains de Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand : Pierre, Enri­co, Bru­no et Théo par­tagent cha­leu­reu­se­ment leurs connais­sances. Mer­ci à eux ! J’ai beau­coup appris, et je pré­pare pro­chai­ne­ment une série de vidéos pour expli­quer quelques-unes des tech­niques que j’ai pu apprendre au fil de mes créa­tions sonores.

Mais avant de pro­duire ces vidéos, j’a­vais envie de faire le tour de quelques logi­ciels que j’u­ti­lise, pour la pro­duc­tion de ces créa­tions sonores. Ce sont tous des logi­ciels libres, qui sont éga­le­ment acces­sibles gra­tui­te­ment. Ils fonc­tionnent tous sous GNU/Linux, et cer­tains fonc­tionnent aus­si sur Win­dows ou MacOSX.

Logiciel de montage

Le logi­ciel le plus impor­tant, quand on assemble du son pour faire du repor­tage par exemple, c’est le logi­ciel de mon­tage. Beau­coup de débu­tants com­mencent par auda­ci­ty.

Audacity

C’est un cou­teau suisse très connu, car il est très simple, et fait bien son tra­vail. Mais il a un gros défaut, si l’on fait du mon­tage : toutes les modi­fi­ca­tions appli­quées au son sont des­truc­tives. C’est-à-dire qu’elles sont défi­ni­tives, et que l’on ne peut pas reve­nir en arrière : décou­page, com­pres­sion, éga­li­sa­tion modi­fient défi­ni­ti­ve­ment le son… C’est l’une des rai­sons pour les­quelles j’ai très vite arrê­té d’u­ti­li­ser cet outil. Sauf peut-être pour sa fonc­tion de réduc­tion de son, que je trouve très très bien faite :

Il faut bien sûr apprendre à uti­li­ser cet outil avec par­ci­mo­nie, car uti­li­sé avec trop de force, il dété­riore net­te­ment le signal que l’on veut garder…

Ardour

Très vite, on cherche donc à uti­li­ser des outils plus com­plets. De plus en plus, dans les radios asso­cia­tives, on invite les adhé­rents à télé­char­ger rea­per. Pour l’a­voir vu uti­li­ser, je le trouve très bien fait. Mal­heu­reu­se­ment, il n’est pas dis­po­nible sous GNU/Linux (sauf à uti­li­ser wine), et n’est pas un logi­ciel libre, bien qu’on puisse le télé­char­ger gratuitement.

En regar­dant ce qui exis­tait autour de moi, et notam­ment grâce au super site Linux MAO (Musique Assis­tée par Ordi­na­teur), j’ai décou­vert ardour.

On a la chance d’a­voir sous GNU/Linux un éco­sys­tème très com­plet de logi­ciels, le tout coor­don­né par jack, un ser­veur de son en temps réel. Ardour s’in­tègre par­fai­te­ment dans cet envi­ron­ne­ment, et béné­fi­cie de tous les avan­tages d’un fonc­tion­ne­ment très modu­laire. Lui-même est d’ailleurs conçu pour faci­li­ter l’é­di­tion mul­ti­pistes, soit en trai­tant du son enre­gis­tré, soit en inté­grant des pistes midi. À l’u­sage, je le trouve très pra­tique : nor­ma­li­sa­tion auto­ma­tique des pistes, édi­tion de l’en­ve­loppe par simple clic, ges­tion des bus, des groupes de piste, auto­ma­tion des effets, etc. Tout y est, ou presque. Et l’é­quipe de déve­lop­pe­ment est très réac­tive. J’ai eu l’oc­ca­sion de faire des rap­ports de bug qui ont très vite été pris en compte.

Plugins d’effet

Un logi­ciel de mon­tage n’est rien sans des plu­gins effi­caces et bien pen­sés. Ardour est livré avec quelques plu­gins très simples, qui font les choses habi­tuelles (éga­li­sa­tion, réverb, etc.). Leur défaut prin­ci­pal est d’a­voir une inter­face rudi­men­taire (Théo dit une inter­face infor­ma­tique), alors que la plu­part des plu­gins com­mer­ciaux pro­posent une inter­face qui res­semble à du maté­riel élec­tro­nique : bou­tons à tour­ner, affi­chages digi­taux, etc. Heu­reu­se­ment, il existe de nom­breux plu­gins très bien faits, qui répondent à la plu­part des besoins, et qui n’ont rien à envier aux solu­tions com­mer­ciales. Du moins ils comblent plei­ne­ment mes humbles besoin. Si vous cher­chez quelque chose de ce type-là, regar­dez du côté des plu­gins dits lv2, et évi­tez les plu­gins LADSPA, qui viennent sans inter­face graphique.

Plugins Calf

Le pre­mier ensemble de plu­gins que je vous invi­te­rais à ins­tal­ler, ce sont les plu­gins pro­po­sés par le stu­dio calf. Ils sont très très bien faits, très simple à prendre en main, et très bien docu­men­tés. Un simple par­cours de la page prin­ci­pale du stu­dio vous en convain­cra. Pour ma part, j’ai beau­coup appris en regar­dant les vidéos pro­po­sées par l’é­quipe de Calf. Par exemple, la vidéo ci-des­sous montre com­ment dis­tordre des sons très simples pour en faire quelque chose de riche et com­plexe, à base de satu­ra­tion, de réver­bé­ra­tion, etc.

En allant loin dans l’u­ti­li­sa­tion de ces plu­gins, on peut par exemple mettre en place un voco­der au ren­du très joli :

Guitarix

Ces pre­miers outils four­nissent déjà beau­coup de pos­si­bi­li­tés, mais il arrive que l’on ait par­fois besoin de « salir » le son, en l’am­pli­fiant à la manière des amplis ana­lo­giques. Pour cela, les outils pro­po­sés par le pro­jet gui­ta­rix offrent d’é­normes possibilités.

ArtyFX

Le pro­jet Ope­nAV déve­loppe une série d’ou­tils pour le trai­te­ment sans latence du son : ArtyFX… Plu­tôt orien­té live, ces outils peuvent éga­le­ment être uti­li­sés comme outils dans ardour. Le manuel de ces plugins,
dis­po­nible en fran­çais, donne une très bonne idée de l’er­go­no­mie très bien pen­sée des outils…

Contrôle de la balance stéréo

Simu­ler une balance sté­réo, cela implique de jouer à la fois sur le volume des deux pistes, mais aus­si sur la dif­fé­rence de délai entre les deux canaux. Pour simu­ler ça, il m’ar­rive sou­vent d’u­ti­li­ser le plu­gin ste­reo balance control de Robin Gareus. Vrai­ment impressionnant !

EQ10Q

Les outils d’é­ga­li­sa­tion de Calf sont très très bien. Il arrive aus­si qu’on ait envie d’al­ler voir d’autres inter­faces. EQ10Q est une alter­na­tive vrai­ment très belle et très facile à uti­li­ser, qui fait aus­si très bien son travail.

Plugins synthétiseurs

Il existe sous GNU/Linux de nom­breux syn­thé­ti­seurs de son. Pour la plu­part, ils sont uti­li­sables dans ardour, grâce au méca­nisme des plu­gins. On créé une piste midi, on place des notes, puis on ajoute un plu­gin de syn­thèse de son, qui va inter­pré­ter les notes midi, et pro­duire du son. Par­mi ces outils, j’ai décou­vert récem­ment grâce aux superbes vidéos de Tobiasz Karoń le syn­thé­ti­seur Helm, de Matt Tytel :

Le pro­jet Ope­nAV, cité plus haut, pro­pose lui aus­si un syn­thé­ti­seur, nom­mé sor­cer. Je ne l’ai pas encore uti­li­sé, mais il semble très intéressant.

Enfin, dif­fi­cile de ne pas citer ZynAdd­SubFX, dont Tobiasz Karoń parle super bien, et qui semble hyper puissant…

Outils complémentaires

Jouer du son

Quand on a besoin de jouer du son en live, par exemple pen­dant une émis­sion de radio, ou lors d’une soi­rée, on a là aus­si pas mal d’ou­tils à notre dis­po­si­tion. J’u­ti­lise depuis plu­sieurs mois le logi­ciel Mixxx, qui reprend les prin­cipes qui ont fait le suc­cès du fameux Trak­tor : contrôle de la vitesse de pas­sage des titres, détec­tion des bpm, syn­chro­ni­sa­tion des pistes, sup­port des contrô­leurs midi…

Analyse du son

J’a­vais déjà par­lé ici de spek. C’est un outil super simple, mais rude­ment effi­cace, qui per­met d’a­na­ly­ser un son en fré­quence, à tra­vers le temps. Indis­pen­sable à avoir dans sa caisse à outils…

Très simple à uti­li­ser, il suf­fit de char­ger un son dans le logi­ciel, et voilà.

Conversion de format

Il arrive sou­vent que l’on ait à conver­tir du son : depuis du wav vers du mp3 pour une dif­fu­sion sur inter­net par exemple, ou encore depuis du flac vers du mp3, ou même depuis du mp3 vers du wav (car ardour ne sup­porte pas le mp3, c’est un choix des déve­lop­peurs). Pour cela, j’u­ti­lise l’ou­til très simple sound conver­ter, de GNOME. Je n’ai pour l’ins­tant pas trou­vé mieux. Il traite à la volée autant de fichiers que sou­hai­té, en fai­sant une copie à côté des fichiers sélec­tion­nés. De nom­breux réglages sont pos­sibles pour la qua­li­té du for­mat d’ex­port. Le seul défaut du logi­ciel est qu’il faut aller dans les pré­fé­rences pour ajus­ter ces para­mètres : pas de réglages pré-éta­blis pour les conver­sions usuelles…

Découpage de mp3

Le mp3 est un for­mat de com­pres­sion des­truc­tif du son : à chaque fois que l’on modi­fie un fichier mp3 et qu’on le sauve, il perd en qua­li­té. Quand il s’a­git d’ex­traire des par­ties d’un mp3, il existe heu­reu­se­ment des solu­tions pour ne pas détruire plus le son. J’u­ti­lise pour cela le logi­ciel mp3splt, qui a une inter­face gra­phique très simple et fonc­tion­nelle, écrite en gtk.

Filtrage audio

Il y a peu, je suis tom­bé sur ce pro­jet, que je n’ai pas encore eu l’oc­ca­sion d’u­ti­li­ser. Mais ça semble abso­lu­ment génial. Il s’a­git de faire de la sépa­ra­tion de source de manière inter­ac­tive, en des­si­nant sur l’a­na­lyse spec­trale d’un son. Le logi­ciel s’ap­pelle ISSE, et c’est le résul­tat de la thèse d’Ed­ward Diehl. Un outil à tes­ter d’ur­gence ! Regar­dez la vidéo ci-des­sous pour com­prendre ce qu’est la sépa­ra­tion de sources, et ce que pro­pose cet outil…

Conclusion

Voi­là un petit tour per­son­nel des outils exis­tants sous GNU/Linux pour faire du son. Évi­dem­ment, j’ai pré­sen­té les outils que je connais, et je suis per­sua­dé qu’il en existe de nom­breux autres. Il faut aus­si noter que le déve­lop­pe­ment des logi­ciels libres pour la MAO est par­ti­cu­liè­re­ment dyna­mique ces der­niers temps, et que ça risque de conti­nuer à avan­cer tou­jours et encore… Res­tez vigi­lants, et lisez les actua­li­tés sur Linux­MAO pour vous tenir au courant !

Informatique sans ordinateur pour malvoyants

Il existe dans la plu­part des villes uni­ver­si­taires un IREM (Ins­ti­tut de Recherche sur l’En­sei­gne­ment des Mathé­ma­tiques). À Cler­mont-Fer­rand, je viens de rejoindre le groupe infor­ma­tique sans ordi­na­teur. Le prin­cipe du groupe est de conce­voir des acti­vi­tés qui per­mettent à un ensei­gnant de faire décou­vrir à ses élèves les fon­de­ments de la science infor­ma­tique, mais sans pas­ser par l’u­ti­li­sa­tion d’un ordi­na­teur. Au menu des acti­vi­tés déjà réa­li­sées : le binaire, les codes cor­rec­teurs d’er­reurs, les auto­mates, ou encore les algo­rithmes de tri.

Quand j’ai dis­cu­té pour la pre­mière fois avec l’é­quipe qui anime ce groupe de tra­vail à l’I­REM, je me suis deman­dé s’ils avaient envi­sa­gé d’a­dap­ter leurs acti­vi­tés pour des enfants défi­cients visuels. Et de fil en aiguille, c’est natu­rel­le­ment que j’ai eu envie de me lan­cer dans l’aventure…

Comme cette pro­blé­ma­tique d’a­dap­ta­tion des sup­ports se rap­proche un peu du savoir-faire des fablabs, et puisque les petits débrouillards Auvergne s’in­té­ressent pas mal à la décou­verte de l’in­for­ma­tique sans ordi­na­teur, nous avons déci­dé d’or­ga­ni­ser une pre­mière soi­rée de réflexion autour du pro­blème, dans leurs locaux.

Ça se dérou­le­ra donc lun­di 13 novembre 2017, et c’est ouvert à toutes et à tous… Soyez les bienvenus !

Créer une webradio

Il existe plein de manières de démar­rer une webra­dio. Cer­taines solu­tions clé en main pol­luent votre flux avec des publi­ci­tés non dési­rées. D’autres solu­tions imposent d’a­voir un ordi­na­teur per­son­nel qui fonc­tionne sans inter­rup­tion à la mai­son. La solu­tion que j’ai com­men­cé à mettre en place n’a pas ces deux incon­vé­nients. Mais com­men­çons par expli­quer ce qu’est une webra­dio, et com­ment ça fonctionne.

Qu’est-ce qu’une webradio ?

Une webra­dio, c’est une radio que l’on écoute grâce au web. Elle est dis­po­nible aux audi­teurs sous forme d’un flux de son, géné­ra­le­ment au for­mat mp3, qui peut être soit lu dans un logi­ciel ou une appli­ca­tion dédiée, soit depuis un site inter­net, soit grâce à un poste de radio inter­net (ou radio wifi, quelque chose qui se démo­cra­tise de plus en plus).

Quand on créé une webra­dio, on doit donc être capable d’en­voyer le flux de son vers le poste de cha­cun des audi­teurs. Cela veut dire que le ser­veur de dif­fu­sion doit avoir une bande pas­sante assez consé­quente, pour pou­voir accueillir tous les audi­teurs, comme l’illustre le sché­ma ci-des­sous. Clai­re­ment, une connexion ADSL ne suf­fit pas, il faut louer les ser­vices d’une entre­prise qui dis­pose de ser­veurs à grande bande passante.

Étapes principales de la diffusion d'une webradio

Le ser­veur de dif­fu­sion reçoit quant à lui le son depuis un mul­ti­plexeur, un outil qui per­met de choi­sir (ou de mélan­ger) les sources : soit on pro­pose un direct depuis un stu­dio, soit on dif­fuse de la musique qui a été pro­gram­mée. Cha­cune de ces trois connexions n’é­tant pas trop gour­mande, on peut alors ins­tal­ler au besoin ces ser­veurs der­rière une connexion nor­male, même ADSL.

La plu­part du temps, sauf pour des rai­sons pra­tiques, on va choi­sir d’ins­tal­ler la par­tie pro­gram­ma­tion, mul­ti­plexage et dif­fu­sion sur le même ordi­na­teur, le même ser­veur phy­sique, ins­tal­lé dans un data­cen­ter. La par­tie prise d’an­tenne en direct se réa­lise géné­ra­le­ment depuis un stu­dio en ville.

Et c’est là qu’in­ter­vient air­time, qui est un logi­ciel pilo­tant liquid­soap, cet outil poly­va­lent qui fabrique un flux de son à par­tir de mul­tiples sources. L’in­ter­face d’air­time per­met de choi­sir les mor­ceaux qui pas­se­ront, et liquid­soap les assemble pour les envoyer ensuite à un logi­ciel de dif­fu­sion, comme ice­cast par exemple.

Une solution à base d’airtime

Il y a deux ans, j’a­vais aidé Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand à déployer une solu­tion d’au­to­ma­tion avec air­time. Depuis ce temps, l’en­tre­prise à l’o­ri­gine de ce logi­ciel a arrê­té de publier les nou­velles ver­sions sous licence libre… À cette occa­sion, j’a­vais co-signé une lettre à la com­mu­nau­té pour moti­ver l’ar­ri­vée d’un fork, libre­time. Aujourd’­hui, libre­time est encore en ver­sion alpha, aus­si je vous invite for­te­ment à pré­fé­rer pen­dant quelques temps les ver­sions pro­duites du temps d’airtime.

Configuration du système

Pour pou­voir faire fonc­tion­ner sans sur­prise air­time 2.5.x, il est conseillé d’ins­tal­ler une Ubun­tu 14.04 (trus­ty) 64 bits. Pour ma part, j’ai choi­si de prendre un ser­veur chez Sca­le­way, à 3 euros par mois c’est très rai­son­nable. C’est je pense le prix mini­mum à payer pour avoir une solu­tion com­plè­te­ment indé­pen­dante de toute publi­ci­té, et pour maî­tri­ser toutes les briques logi­cielles du streaming.

Atten­tion cepen­dant, cette ver­sion d’u­bun­tu a une ver­sion de silan défec­tueuse : elle se trompe dans le cal­cul de la durée des mor­ceaux. Il faut donc la rem­pla­cer par une ver­sion pro­po­sée par l’en­tre­prise qui déve­loppe airtime :


wget http://apt.sourcefabric.org/pool/main/s/silan/silan_0.3.2~trusty~sfo-1_amd64.deb
dpkg -i silan_0.3.2~trusty~sfo-1_amd64.deb

Une fois la machine ins­tal­lée et ain­si cor­ri­gée, on com­mence donc par clo­ner la ver­sion 2.5.x depuis le github de libretime :

git clone -b archive/airtime/2.5.x https://github.com/LibreTime/libretime.git

Puis on se rend dans le réper­toire libre­time ain­si créé, et on lance l’installation :


cd libretime
sudo ./install

L’ou­til d’ins­tal­la­tion se charge d’ins­tal­ler les paquets man­quants, pour rendre fonc­tion­nelle la machine. 

Configuration d’airtime

Pour régler cor­rec­te­ment air­time, il est néces­saire d’al­ler dans l’on­glet Sys­tème, puis de régler le flux de sortie.

Fenêtre de réglage des flux dans airtime

Air­time est ins­tal­lé avec ice­cast, logi­ciel qui se charge de faire la dif­fu­sion du flux vers les audi­teurs. Il suf­fit donc de régler air­time pour qu’il envoie le flux qu’il pro­duit à l’ins­tance d’i­ce­cast ins­tal­lée sur le même ser­veur. Sur la cap­ture d’é­cran ci-des­sus, c’est le pan­neau droit qui per­met de faire cela. On peut d’ailleurs régler plus d’un flux, par exemple pour avoir dif­fé­rentes qua­li­tés d’en­co­dage, ou dif­fé­rents for­mats (mp3, ogg).

Programmation d’airtime

Ensuite, on télé­verse des mor­ceaux dans air­time, puis on créé des blocs intel­li­gents, des listes de dif­fu­sion, et enfin des émis­sions dans le calen­drier. Et puis on glisse des listes de dif­fu­sion dans les émis­sions, et c’est prêt à jouer ! Pour plus de détails, je vous pro­pose de consul­ter la docu­men­ta­tion que j’a­vais écrite pour Radio Cam­pus France à ce sujet.

Petits réglages

Si on a oublié d’ins­tal­ler la ver­sion cor­ri­gée de silan, les titres joués par air­time seront cou­pés à la moi­tié de leur durée à chaque dif­fu­sion. On peut alors ins­tal­ler la bonne ver­sion de silan, puis uti­li­ser air­time-re-silan, un petit script que j’ai écrit pour cor­ri­ger les durées des titres déjà impor­tés dans airtime…

À suivre…

Vous l’au­rez sans doute com­pris en lisant ce billet, avec une paire de potes on se lance dans la créa­tion d’une webra­dio, pour ne pas tom­ber dans la dépres­sion post Radio Cam­pus. Affaire à suivre, donc !

Lectures sur la musique

Je conti­nue ma revue de lec­ture autour du son et de la créa­tion sonore avec quelques pas en direc­tion de la musique. Depuis que j’ai com­men­cé à com­pi­ler et struc­tu­rer quelques élé­ments d’his­toire des musiques élec­tro­niques, j’ai envie de com­plé­ter un peu mieux ma com­pré­hen­sion de tout ça.

Bruits, Jacques Attali

Bruits, Jacques Attali

Au fil de mes lec­tures sur le son, je suis très sou­vent tom­bé sur la réfé­rence à cet essai de Jacques Atta­li, sous-titré Essai sur l’é­co­no­mie poli­tique de la musique, dont la pre­mière édi­tion date de 1977. Jus­qu’à pré­sent, j’a­vais choi­si de ne pas lire ce texte, parce que l’i­dée que je me fai­sais de l’au­teur, et les autres livres de lui que j’a­vais eu sous la main m’a­vaient plu­tôt fait fuir. Et puis à force de le lire comme une réfé­rence, je me suis fina­le­ment lais­sé ten­té par cette lecture.

Le livre que j’ai entre les main est une nou­velle édi­tion datant de 2001. J’a­vais peur que l’au­teur n’af­firme des faits sans réfé­rences. Je me trom­pais, l’ou­vrage est bien docu­men­té. Il raconte l’his­toire de la musique du point de vue éco­no­mique et poli­tique : le va et vient constant entre musique contrô­lée par les puis­sants et musique du peuple, les débuts de la pro­prié­té intel­lec­tuelle, de la com­mer­cia­li­sa­tion, l’his­toire du sup­port d’en­re­gis­tre­ment, et sur la fin la dématérialisation.

C’est fina­le­ment un ouvrage que je trouve inté­res­sant, si l’on choi­si de foca­li­ser notre lec­ture sur l’ob­jet pre­mier annon­cé par le sous-titre, en dépas­sant les avis per­son­nels de l’auteur.

Histoire de la musique, Jacqueline Jamin

Histoire de la musique, Alphonse Leduc

Quand on se pro­mène aux puces, on tombe par­fois sur des livres impro­bables comme celui-ci. Com­ment pen­sait-on l’his­toire de la musique en Europe en 1966 ? For­te­ment ancrée en Europe, évi­dem­ment, mar­quée par des affir­ma­tions puis­santes : tel cou­rant est mar­qué par Tel et Tel com­po­si­teur. Très bien illus­tré en noir et blanc, avec pho­tos de repré­sen­ta­tions de théâtre clas­sique, repro­duc­tion de por­traits de com­po­si­teurs, ce bou­quin nous amène jus­qu’aux portes de la musique contem­po­raine et du jazz, en pre­nant le temps de racon­ter la musique des civi­li­sa­tions anciennes, le moyen-âge, la renais­sance (éva­cuée en 2 pages), l’é­poque clas­sique, le roman­tisme, et la seconde moi­tié du 19e siècle 20e siècle. Le tout mar­qué par cette assu­rance caté­go­rique et pro­fes­so­rale qui laisse peu de place à une his­toire alter­na­tive. C’est beau, c’est drôle, et ça fait un bon recueil de clas­siques… Ah oui, on parle en quelques pages de la musique des civi­li­sa­tions orien­tales, aussi.

Musiques actuelles, musique savante, quelles interactions ?

Musiques actuelles, musiques savantes

Avec mon explo­ra­tion de la nais­sance de la musique élec­tro­nique, je me suis aper­çu que les musiques actuelles et la musique contem­po­raine uti­li­sant les sup­ports élec­tro­niques avaient très peu en com­mun. Bien sûr, cer­tains musi­ciens de tech­no actuels puisent une par­tie de leurs influences chez des gens comme Pierre Bou­lez par exemple, mais ce n’est pas l’his­toire du mou­ve­ment musi­cal où ils appar­tiennent. Les deux his­toires semblent s’être construites en paral­lèle. J’a­vais donc très envie de lire cette série d’en­tre­tiens, réa­li­sés réunis et pré­sen­tés par Éric Denut, et inti­tu­lés Musiques actuelles, musique savante, quelles inter­ac­tions ?. Le recueil date de 2001, mais en le par­cou­rant on trouve des pro­pos qui ali­mentent nombre de cli­chés : là un com­po­si­teur hau­tain et mépri­sant envers la culture des pro­duc­teurs de musique tech­no, là un com­po­si­teur atti­ré par l’exo­tisme et qui au contraire cherche à se dévergonder…

L’a­vant-pro­pos, de Danielle Cohen-Levi­nas invite à la réflexion : pour­quoi les fes­ti­vals et ren­contres qui pro­posent au public de la musique contem­po­raine cherchent avant tout à faire vibrer la fibre de la curio­si­té chez un public qui peine à venir ? Pour­quoi pro­po­ser des pro­grammes éclec­tiques au point qu’au­cune cohé­rence ne puisse être lue par le spec­ta­teur ? Bien sûr, on com­pren­dra la stra­té­gie des pro­gram­ma­teurs, mais com­bien de publics passent à côté de ce qui pour­rait les faire vibrer, pré­ci­sé­ment parce que l’ar­gu­ment de curio­si­té les fait fuir ?

Voyage de mon oreille

Voyage de mon oreille

C’est un texte assez ardu, je trouve, mais dont l’ob­jet a beau­coup moti­vé ma lec­ture : essayer de com­prendre les réflexions, les démarches, les construc­tions qui guident le tra­vail d’un com­po­si­teur de musique contem­po­raine. On y lit des ques­tion­ne­ments autour de la fron­tière entre arti­san et artiste, un tra­vail sur le temps, une recherche per­ma­nente de nou­velles manières de pen­ser la musique. Très enrichissant.

France Musique

Depuis plus d’un an main­te­nant, je suis deve­nu audi­teur d’é­mis­sions sur France Musique. Pas pour mettre du clas­sique en musique de fond, hein, vrai­ment des émis­sions que j’é­coute en pod­cast, avec grand inté­rêt. Il y a de ça 5 ans en arrière, je n’au­rais pas ima­gi­né ça…

Comme beau­coup de gens de ma géné­ra­tion, j’ai gran­di avec la radio. Chez mes parents, mes grands-parents, France Inter était dif­fu­sé qua­si­ment toute la jour­née sur le poste de radio de la cui­sine. À tel point qu’en­core aujourd’­hui, je me sou­viens de la musique du jeu des mille francs avec un cer­tain pin­ce­ment au cœur, parce que c’é­tait le moment où il fal­lait ran­ger les jeux, pour se pré­pa­rer à la fin de la jour­née… Je pense que j’ai eu mon pre­mier poste de radio vers 10 ou 12 ans. J’ai joué à cher­cher toutes les sta­tions, j’é­cou­tais au hasard de la bande FM des trucs. Plus tard, avec l’a­do­les­cence, j’ai décou­vert les radios com­mer­ciales majeures de ma géné­ra­tion, Fun Radio, NRJ et Sky Rock. On enre­gis­trait des K7 de best-of, avec les titres du moment, pour les réécou­ter ensuite.

K7 compilations musiques radio années 90

Plus tard, j’ai décou­vert Nova, Radio FG, ou encore Canal B quand j’é­tais à Rennes. Et puis en arri­vant à Cler­mont-Fer­rand, je me suis mis à faire de la radio.

France Culture

Dif­fi­cile de faire de la radio si on n’é­coute pas ce que font les autres. Les détrac­teurs de l’é­mis­sion science alors ! que j’a­vais ani­mée avec Cécile et Claire nous repro­chaient de « faire du France Culture ». Jus­qu’a­lors, j’a­vais la convic­tion que je ne me retrou­ve­rais pas dans les pro­grammes de France Culture. À chaque fois que je tom­bais sur une émis­sion pro­po­sée en pod­cast sur les réseaux sociaux, le sujet me cap­ti­vait, je trou­vais ça super. Mais je n’o­sais pas prendre le temps d’al­ler explo­rer la grille. Alors petit à petit, j’ai pris mes habi­tudes, plu­tôt en pod­cast d’ailleurs : la fabrique de l’his­toire, du grain à moudre, les car­nets de la créa­tion, créa­tion on air

France Musique

Et puis il y a un peu plus d’un an, je suis tom­bé par hasard sur le cri du patch­work. Clé­ment Lebrun pro­pose dans son émis­sion heb­do­ma­daire de par­cou­rir la pro­duc­tion musi­cale sous un angle à chaque fois renou­ve­lé, qui inter­roge la place du son dans la créa­tion sonore. On y retrouve de la musique contem­po­raine, de la musique clas­sique, mais aus­si des musiques actuelles, du field recor­ding, etc. À l’oc­ca­sion du fes­ti­val lon­gueur d’ondes en 2017, j’a­vais pu assis­ter à un échange avec Clé­ment Lebrun, qui avait encore ren­for­cé mon plai­sir à écou­ter cette émis­sion. Voi­ci par exemple un épi­sode, le pre­mier d’une série de 5 émis­sions consa­cré au brut :

À la ren­trée 2017, une nou­velle émis­sion vient de rejoindre la grille de France Culture, il s’a­git de l’ex­pé­ri­men­tale. Pro­duite par le GRM, dont j’a­vais par­lé dans un pré­cé­dent billet, cette émis­sion est décli­née chaque semaine du mois en une forme dif­fé­rente : entre­tiens, archives, ou encore redif­fu­sion de concerts, le tout avec l’en­vie d’é­cou­ter les artistes explo­rer le son. Musiques élec­troa­cous­tiques, concrètes, élec­tro­niques, d’avant-garde ou même impro­vi­sées sont au pro­gramme. C’est l’é­mis­sion consa­crée au field recor­ding qui a atti­ré mon atten­tion sur l’é­mis­sion, puis j’ai écou­té ensuite celle consa­crée à Pierre Hen­ri. Une belle porte d’en­trée dans l’u­ni­vers de ce créa­teur de sons :

Manipuler des images médicales

Il y a quelques mois, j’a­vais par­ti­ci­pé à l’API hour 23 orga­ni­sé par Cler­mont’ech. Il s’a­git de soi­rées où des inter­ve­nants pré­sentent rapi­de­ment une notion tech­nique ou scien­ti­fique, un lieu d’é­change très convi­vial. Par chance, ces inter­ven­tions sont fil­mées, et c’est comme ça qu’a­près quelques temps, on retrouve une vidéo sur les inter­nets, avec ma tête dessus…

Mon inter­ven­tion s’in­ti­tu­lait Mani­pu­ler des images médi­cales : de l’IRM à l’é­cran, et la courte des­crip­tion disait Qu’est-ce qu’une image médi­cale, com­ment peut-on la sto­cker et la mani­pu­ler ? Petit tour d’horizon des solu­tions tech­niques, depuis le for­mat DICOM jusqu’au logi­ciel gra­phique slicer3D, en pas­sant par les biblio­thèques ITK et dcmtk.

On peut retrou­ver les sup­ports que j’ai uti­li­sé sur les internets.

Cette année, j’in­ter­vien­drai sur mon nou­veau sujet de recherche, qui allie car­to­gra­phie et assis­tance aux per­sonnes en situa­tion de han­di­cap visuel. Affaire à suivre !

NM#1 — Conrad vs Zoé

À l’oc­ca­sion d’Uto­pie Sonore 2017, nous avons par­ti­ci­pé avec Théo et Noé­mie à l’une des invi­ta­tions à créa­tion pro­po­sées par les orga­ni­sa­teurs de cette ren­contre. L’an­née pré­cé­dente, nous avions déjà œuvré avec Théo en pro­po­sant une réa­li­sa­tion sur le thème la pré­si­den­tielle n’au­ra pas lieu.

Cette année, deux thèmes pro­po­sés ont atti­ré notre atten­tion : Noir polar, et trans­pé­cisme. Avec l’a­ni­ma­tion des pre­miers jours à Uto­pie Sonore, où les humains appre­naient à coha­bi­ter entre eux, et avec les ani­maux des lieux, nous avons très vite choi­si notre sujet : la « prise de bec » entre Conrad, le coq des lieux, et Zoé, arri­vée avec son père pour la fin de semaine. Une anec­dote qui a d’ailleurs ins­pi­ré plu­sieurs par­ti­ci­pants, comme on le consta­te­ra en écou­tant les autres réa­li­sa­tions sur la page de res­ti­tu­tion d’US 17.

La dif­fi­cul­té, comme l’an­née der­nière, a été de réus­sir à trou­ver du temps pour tra­vailler sur le pro­jet : réflexion et écri­ture, puis prises de son, entre­tiens, et enfin mon­tage, et mix. Nous avions choi­si de ne pas dire à Zoé ou à son père le sujet de notre réa­li­sa­tion, et avons donc réa­li­sé des inter­views en orien­tant nos échanges, et en lais­sant le hasard faire émer­ger les pro­pos et expres­sions qui nous inté­res­saient. Puis, en lais­sant traî­ner les micros un peu par­tout, nous avons assem­blé du maté­riau sonore…

Nous avons aus­si pui­sé dans nos archives per­son­nelles pour émailler notre créa­tion de tex­tures et de sons qui évoquent l’am­biance des films noirs… Et puis on s’est fait plai­sir, et on a pui­sé dans nos archives d’U­to­pie Sonore 2016… pour retrou­ver une inter­pré­ta­tion très réa­liste d’une poule par Julien. Caché au milieu des réels chants de coqs, il est peu pro­bable que vous l’i­den­ti­fiez à pre­mière écoute…

On peut retrou­ver sur le pro­gramme ini­tial les contraintes impo­sées sur le fond et la forme. Au delà du manque de temps, qui nous a fait réa­li­ser ce pro­jet un peu à la va-vite, on regrette avec Théo de ne pas avoir eu le temps de pré­pa­rer une inter­pré­ta­tion live… L’an­née pro­chaine, on pren­dra le temps !

Mer­ci à Gene­viève pour la pho­to de Conrad en tête de cet article !

Performances & installations à US17

Cette année à Uto­pie Sonore, il y a eu pas mal d’ins­tal­la­tions et de per­for­mances pré­sen­tées. Cer­taines réa­li­sées à l’a­vance, d’autre construites pen­dant les quatre jours à la cour des Aul­nays. Évi­dem­ment, il était impos­sible d’as­sis­ter à toutes les pro­po­si­tions, car les jour­nées étaient bien rem­plies : par­ti­ci­pa­tion aux tâches col­lec­tives, ani­ma­tion et par­ti­ci­pa­tion à des ate­liers, tra­vail de mon­tage pour par­ti­ci­per aux appels à contribution…

jeux de lumière transmerdunor

Par­mi les ins­tal­la­tions que j’ai vu, je crois que c’est Trans­mer­du­nor qui m’a le plus mar­qué. On nous l’a­vait pré­sen­té comme une expé­rience comme prendre du LSD. Les deux pro­ta­go­nistes s’é­taient enfer­més dans une pièce du manoir, et pen­dant la pre­mière jour­née et la pre­mière nuit, on n’a rien pu voir, rien pu entendre. On les a vu tra­ver­ser la cour des Aul­nays en long, en large et en tra­vers, rame­nant dans leur nid des tuyaux, des objets, des bidules. Et puis enfin on a pu ren­trer. 8 tuyaux qui dif­fusent du son, agen­cés pour immer­ger com­plè­te­ment l’au­di­teur dans un uni­vers intri­guant, variant, par­fois silencieux,
par­fois hyper­flip­pant, sou­vent drôle. Et des jeux de lumière, sublimes méca­niques déli­cates, pour accom­pa­gner le puzzle sonore. Un truc com­plè­te­ment dingue.

Téléphones sauvages

Juste en sor­tant du Trans­mer­du­nor, on tom­bait sur un pro­jet du col­lec­tif Étrange Miroir, inti­tu­lé Télé­phones sau­vages. Un dis­po­si­tif d’é­coute très réus­si, avec des télé­phones à cadran rota­tif pour choi­sir la piste à écou­ter, et un pro­jet audio vrai­ment très chouette : des dis­cus­sions télé­pho­niques en tout genre, empreinte absurde de nos échanges avec les stan­dards téléphoniques.

Il y a eu aus­si le pro­jet Éponges d’une nuit d’été, un pro­jet col­lec­tif pro­po­sé par Les­lie Dou­merc & Arthur Lacomme. Les par­ti­ci­pants d’U­to­pie Sonore étaient invi­tés à enre­gis­trer leurs pre­miers mots du matin, autour du rêve. Un groupe a ensuite tra­vaillé à mettre en forme une res­ti­tu­tion mêlant enre­gis­tre­ments de voix, et sons pro­duits en direct. Le résul­tat était drôle et captivant.

L’an­née der­nière déjà, la radio cou­sue main était là. Cette année, c’é­tait une radio cou­sue main à dis­tance, depuis Istam­bul, et la Lit­tle Syria, pour une repré­sen­ta­tion en direct à tra­vers les inter­nets très émouvante.

Un peu plus loin dans la cour, dans un ancien bâti­ment un peu déla­bré, en pierre, et joli­ment rebap­ti­sé les ruines de la révo­lu­tion, un rideau, et un nom intri­guant : le Sono­mate. Cha­cun était invi­té à y aller seul, et à décou­vrir le dis­po­si­tif. Ins­tal­lé sur une table, un boî­tier en bois et en verre, duquel sor­taient un inter­rup­teur et un micro. La curio­si­té invi­tait à pres­ser le bou­ton. Une lumière et un méca­nisme s’ac­ti­vaient. À l’in­té­rieur du boî­tier, un tic-tac sonore, pro­duit par un minu­teur, et un enre­gis­treur k7. Vous aviez quelques dizaines de secondes pour y lais­ser votre mes­sage. Le résul­tat est sur­pre­nant, poé­tique, drôle, mul­tiple, à l’i­mage des quatre jours.


Et puis, un des moments que j’ai le plus aimé, c’est l’é­coute col­lec­tive de créa­tions sonores, pen­dant toute la nuit, dans la cha­pelle. Des mate­las, des cana­pés, des fau­teuils, et des gens dans des duvets, à regar­der la char­pente voû­tée de ce superbe volume.

Il y a eu plein d’autres choses encore, que l’on peut retrou­ver sur la page des res­ti­tu­tions de l’é­di­tion 2017 d’U­to­pie Sonore !

Quartz Locked ‎– Wave 91,6

Cette année à Uto­pie Sonore, il y avait des petits nou­veaux, et puis pas mal de par­ti­ci­pants à l’é­di­tion pré­cé­dente, qui avaient envie de revivre un beau moment. J’a­voue, j’é­tais impa­tient de les retrou­ver tous : les gens du Brui­ta­gène, les Bruxel­lois, les copains des radios locales d’un peu par­tout (Radio Vas­si­vière, Radio Saint Fer­réol), les p’tits jeunes du Créa­doc, ceux de Radio Fri­ture, et toute la foul­ti­tude de fon­dus de sons que nous étions.

Par­mi tous ces gens, j’es­pé­rais bien retrou­ver l’é­nig­ma­tique Radio Mulot, l’âme de la fameuse radio pirate de la région de Nantes, que j’aime tant écou­ter en direct sur inter­net

Le pre­mier jour, point de mulot à la cour des Aul­nays ! Mais le len­de­main, heu­reu­se­ment, France Museau était là, avec dans sa besace un disque récem­ment pres­sé, comme une empreinte phy­sique d’un pro­jet qui jus­qu’i­ci n’a­vait été qu’ondes. Édi­té chez Warm, l’al­bum s’in­ti­tule Wave 91,6. On y retrouve les mêmes col­lages étranges et poé­tiques que ceux de la radio, com­po­si­tions où se super­posent musiques aériennes, ambiances intri­guantes et prises de son volées du réel. Le disque a cepen­dant quelque chose de plus dan­sant, plus musi­cal, au sens com­mun du terme.

Allez tendre une oreille à ce pro­jet sur le band­camp, pour vous faire une idée. Et puis com­man­dez le disque, il est beau !

Ch’ai faire, ch’ai dire

À l’oc­ca­sion d’Uto­pie Sonore 2017, on a pro­po­sé avec Théo deux ate­liers, dont le pre­mier s’in­ti­tu­lait ch’ai faire, ch’ai dire.

Cela fai­sait quelques temps que je peau­fi­nais cette idée, après les lec­tures sur le son, et en par­ti­cu­lier après avoir beau­coup appris sur les tra­vaux de Pierre Schaef­fer, en lisant Michel Chion et Mur­ray Scha­fer. Le prin­cipe de l’a­te­lier était de construire col­lec­ti­ve­ment un ensemble d’ou­tils pour décrire les sons.

Déroulé de l’atelier

Nous avons orga­ni­sé l’a­te­lier en deux séances d’une heure trente, sépa­rées d’une pleine jour­née. Pen­dant la pre­mière séance, nous avons com­men­cé par un tour de table, où cha­cun a témoi­gné de son rap­port à la des­crip­tion du son (pra­tique du sol­fège ou de la musique, créa­teurs de conte­nu radio­pho­niques, inté­rêt pour la voix…). Puis avec Théo nous avons ame­né les par­ti­ci­pants à décou­vrir la notion d’objet sonore, en sou­li­gnant l’im­por­tance de faire abs­trac­tion de la manière dont le son avait été produit.

On a ensuite com­men­cé à faire une liste d’ad­jec­tifs, que l’on a vite regrou­pé en groupe cohé­rents (hau­teur, inten­si­té, …), puis on a com­men­cé à écou­ter des sons qui avaient été col­lec­tés dans la jour­née pré­cé­dente avec Théo. Le groupe a tran­quille­ment conver­gé vers un ensemble d’ou­tils, à vrai dire assez sem­blables à ce qu’a pro­po­sé Pierre Schaef­fer : décom­po­ser le son en attaque, corps et chute, décrire chaque par­tie avec la hau­teur, l’in­ten­si­té, la tex­ture, la masse, le timbre har­mo­nique, et intro­duire la notion de dynamique…

Arri­vés à la fin de cette pre­mière séance, cha­cun à don­né à son voi­sin la des­crip­tion d’un son, à l’aide de ce voca­bu­laire que nous avions construit en com­mun. La consigne était de reve­nir à la séance sui­vante avec l’en­re­gis­tre­ment d’un objet sonore correspondant.

La deuxième séance a été l’oc­ca­sion d’af­fi­ner notre pra­tique de la des­crip­tion, puisque nous avons écou­té col­lec­ti­ve­ment les sons récol­tés, en ten­tant de les décrire, avant de confron­ter cette des­crip­tion aux consignes obtenues.

Quelques ressentis

Je crois que l’a­te­lier a été un vrai suc­cès, tous les par­ti­ci­pants ayant pris un grand plai­sir à échan­ger et à construire ensemble un voca­bu­laire de des­crip­tion abstrait.

Plu­sieurs par­ti­ci­pants ont expri­mé leur satis­fac­tion à avoir pra­ti­qué une écoute comme ils ne l’a­vaient jamais fait. Au début de l’a­te­lier, l’es­poir avait été expri­mé de pou­voir conver­ger vers du voca­bu­laire per­met­tant de trier sa banque de sons per­son­nels. Nous avons consta­té à la fin de l’a­te­lier que ça n’é­tait pas néces­sai­re­ment l’ou­til idéal pour cela, mais qu’il per­met­tait plu­tôt de faci­li­ter la com­po­si­tion de musique électroacoustique.

Nous avons la chance d’a­voir à l’oc­ca­sion d’U­to­pie Sonore des par­ti­ci­pants pas­sion­nés de son, curieux, et avec l’en­vie de faire ensemble. Pas sûr que cet ate­lier marche aus­si bien à chaque fois… Affaire à suivre.

Atelier ch'ai dire, ch'ai faire

Utopie Sonore 2017

L’an­née der­nière, on vivait pour la pre­mière fois l’uto­pie sonore : une paren­thèse dans l’é­té, pour vivre à cent le son. De superbes ren­contres, pro­lon­gées tout au long de l’an­née à SONOR#9, à Lon­gueur d’ondes, au Forum ouvert de l’éducation aux médias, ou au hasard des routes d’Au­vergne et d’ailleurs…

Avec Théo et Noé­mie, on en par­lait depuis des mois : l’é­di­tion 2017 d’Uto­pie Sonore, on en serait, on ferait la route ensemble, et cette année serait aus­si géniale que l’an­née pré­cé­dente. Vous savez quoi ? Bah ça s’est pas­sé exac­te­ment comme ça !

Ça a bien sûr com­men­cé par des retrou­vailles entre Théo et la cuve qui l’an­née der­nière avait été le sup­port de notre ate­lier, et dont les enre­gis­tre­ments ont ali­men­té toutes les créa­tions de Théo pen­dant une année. Je ne pou­vais pas man­quer de faire une inter­view croi­sée entre les deux compères :

Cette année, l’é­quipe orga­ni­sa­trice de l’é­vé­ne­ment a mis les petits plats dans les grands, en pour­sui­vant tout le meilleur de l’an­née der­nière, et en l’en­ri­chis­sant de nou­velles idées, de nou­velles ins­tal­la­tions et dis­po­si­tifs. Cette année, il y avait par exemple de la bonne bière locale, il y avait une somp­tueuse ambiance lumi­neuse, des tentes en dôme sont venues com­plé­ter les espaces exis­tants, l’é­vé­ne­ment a duré un jour de plus. On a pu en pro­fi­ter à fond, et notam­ment de la biblio­thèque éphé­mère par­ta­gée, où cha­cun était invi­té à ame­ner ses livres sur le son, la poli­tique et la poésie…

le très bel éclairage de la courLa bibliothèque éphémère

Cette année encore, les jour­nées ont été ponc­tuées d’a­te­liers, très riches en échanges, de per­for­mances et ins­tal­la­tions abso­lu­ment géniales, des dis­cus­sions pas­sion­nantes, des repas végé­ta­riens suc­cu­lents… Les orga­ni­sa­teurs ont com­men­cé à com­pi­ler sur le site de l’é­vé­ne­ment les res­ti­tu­tions, audio et pho­tos. Allez y jeter une oreille et un œil, vous pour­rez res­sen­tir un peu de la belle éner­gie qui s’y est développée.

Comme l’an­née der­nière, cet inter­lude à par­ta­ger quatre jours avec plein de gens, dans une belle éner­gie posi­tive, d’en­traide, d’ap­pren­tis­sage mutuel et de créa­tions col­lec­tives, cet inter­lude a regon­flé mes bat­te­ries à bloc. Prêt pour une nou­velle année !

Dans les jours qui viennent, je conti­nue­rai à racon­ter ici quelques moments forts qui m’ont marqué :

La tour des Aulnays

Mer­ci aux Uto­pien-ne‑s pour les superbes pho­tos par­ta­gées, que j’ai repris pour illus­trer cet article…

Revue de lecture : son, espaces et histoire du XXe siècle

De pas­sage dans une col­loc à Mar­seille, je suis tom­bé sur une biblio­thèque avec plu­sieurs bou­quins inté­res­sants autour du son. Et puisque c’est encore les vacances, j’en ai pro­fi­té pour pas­ser une jour­née à bou­qui­ner… Je pro­longe donc ici la série revue de lec­ture autour du son…

Le sonore, l’imaginaire et la ville

Hen­ry Torgue est à la fois com­po­si­teur et cher­cheur en urba­nisme. Dans cet ouvrage, et croise ses deux expé­riences de vie pour ques­tion­ner la manière dont l’es­pace (urbain, scé­nique) est appro­prié et appro­priable d’un point de vue sonore. Il cite bien sûr Mur­ray Scha­fer, mais explore aus­si des pro­blé­ma­tiques plus proches de la com­po­si­tion, ou encore de l’architecture.

À l’écoute du XXe siècle

Alex Ross pro­pose dans ce livre de plus de 700 pages une his­toire de la musique du XXe siècle. Plu­tôt foca­li­sé sur la musique savante, il aborde bien sûr les dif­fé­rents che­mins qui ont mené à la musique contem­po­raine, qu’elle soit sérielle ou concrète. Il aborde l’im­por­tance de la place de l’en­re­gis­tre­ment et de la radio dans la dif­fu­sion des œuvres, et dans la pra­tique musi­cale. L’un des inté­rêts notables cette pro­me­nade réside en les ana­lyses très acces­sibles d’un cer­tain nombre de pièces et mor­ceaux fon­da­teurs de la musique du XXe siècle.

La spatialisation des musiques électroacoustiques

La musique élec­toa­cous­tique a très tôt été explo­rer la pro­blé­ma­tique de la spa­cia­li­sa­tion, ou com­ment ajou­ter une nou­velle dimen­sion aux pos­si­bi­li­tés de l’é­coute. Dans ce recueil d’ar­ticles très com­plet, on lit dif­fé­rents point de vue de cher­cheurs et musi­ciens en son, sur la ques­tion de la spa­tia­li­sa­tion, à la foi d’un point de vue théo­rique, mais éga­le­ment d’un point de vue pra­tique, avec un cer­tain nombre de plans d’acous­mo­niums, ain­si qu’une pré­sen­ta­tion péda­go­gique de leur fonc­tion­ne­ment. En lisant ces textes, on com­prend un peu mieux le défi auquel se confrontent les spa­tia­li­sa­teurs, qui sont les tech­ni­ciens de dif­fu­sion de ces œuvres, par­fois com­po­sées en sté­réo, par­fois en polyphonie.

Pour aller plus loin, et tou­jours sur la musique élec­tro­nique, il serait sans doute inté­res­sant d’al­ler lire ou écou­ter Guillaume Kos­mi­cki. La série sound­brea­king sur arte était d’ailleurs passionnante.

Carte mentale sur la musique électronique

Il y a quelques temps, j’é­cri­vais ici com­bien j’ai­mais la musique élec­tro­nique, et com­bien j’a­vais aimé lire Les fous du sons, de Laurent de Wilde. Comme le sujet m’in­té­resse, j’ai eu l’oc­ca­sion de lire plu­sieurs livres, d’é­cou­ter des confé­rences et des pod­casts sur la ques­tion, ou encore d’as­sis­ter à des conférences.

Plu­tôt que de lais­ser toutes ces idées se dis­soudre petit à petit, je me suis dit qu’il fal­lait que je prenne des notes pour struc­tu­rer tout ça. Et quoi de mieux pour ça que d’u­ti­li­ser une carte men­tale dyna­mique, pour navi­guer au cœur de ces concepts, réfé­rences, vidéos et liens de tout type.

En cher­chant un peu, j’ai trou­vé la biblio­thèque javas­cript D3.js, qui com­porte énor­mé­ment de pos­si­bi­li­tés d’a­jus­te­ment. Avec un peu de json pour sto­cker les infor­ma­tions, et boots­trap pour la mise en page… Le pro­jet, en ligne sur github, pour­rait être faci­le­ment clo­né pour décrire la carte men­tale d’un autre sujet. Il y a sans doute quelques spé­ci­fi­ci­tés dans le fichier html et dans le javas­cript, mais c’est je pense très simple à dériver.

Pour voir le résul­tat, ren­dez-vous sur Élé­ments d’his­toire de la musique élec­tro­nique. Bonne visite !

Blog accessibilité

Le rythme de publi­ca­tion sur ce site est moins impor­tant que pré­cé­dem­ment. Plu­sieurs rai­sons à cela.

N’hé­si­tez pas à aller y faire un tour, pour y pico­rer des idées, et en pro­po­ser d’autres ! C’est en par­ti­cu­lier là-bas que je conti­nue­rai à racon­ter la folle his­toire du qui est-ce tac­tile.

Interface #2

Voi­là plus d’un an que je par­ta­geais ici la pre­mière varia­tion d’un pro­jet radio­pho­nique inti­tu­lé Inter­face. L’i­dée ori­gi­nale était sans doute un peu ambi­tieuse, et depuis mars 2016, je me suis enga­gé dans de nom­breux autres pro­jets… J’ai donc mis beau­coup de temps à fina­li­ser la deuxième varia­tion d’In­ter­face. Mais ça y est, il est en ligne !

capture du site interface

Dans ce nou­vel épi­sode, on explore tou­jours l’in­ter­face entre sciences et tech­niques, mais cette fois-ci dans les pra­tiques scien­ti­fiques éloi­gnées des sciences de l’in­gé­nieur : infor­ma­tique théo­rique, mathé­ma­tiques et sciences humaines sont à l’honneur.

Bonne écoute !

Entretiens et interviews radiophoniques

En cette fin d’an­née, je range, je classe un peu les dif­fé­rentes réa­li­sa­tions de cette année. Pour l’émis­sion sen­sa­tion, j’ai eu l’oc­ca­sion de réa­li­ser plu­sieurs inter­views et entre­tiens, que je viens de regrou­per sur la page Sen­sa­tion de mon site de pro­jets radio­pho­niques. Pour presque cha­cun des sens, je suis allé dis­cu­ter avec des cher­cheurs, artistes, arti­sans, en les ques­tion­nant sur leurs pratiques…

J’en ai pro­fi­té pour réa­li­ser la ver­sion longue d’un entre­tien avec Jacques Pour­cher, un ami peintre qui habite à Cler­mont-Fer­rand, qui tra­vaille autour de la musique contem­po­raine, et s’in­té­resse à la transparence.

Séquences (2002), peinture à la gouache, Jacques Pourcher