Un pas de plus vers la liberté

Quand j’ai décou­vert en 1999/2000 qu’un navi­ga­teur libre com­men­çait enfin à être uti­li­sable, j’é­tais vrai­ment impa­tient. Cela fai­sait déjà quelques temps que je sou­hai­tais uti­li­ser au maxi­mum des logi­ciels libres. J’a­vais natu­rel­le­ment équi­pé mon pre­mier ordi­na­teur du sys­tème d’ex­ploi­ta­tion GNU/Linux, et à la fac, nous reboo­tions nos machines sous GNU/Linux à chaque arri­vée dans les salles de TP. Mais voi­là, il n’exis­tait pas de navi­ga­teur libre digne de ce nom. L’ar­ri­vée de Mozilla fut donc un vrai bol d’air. Et ses pro­messes tech­niques annon­çaient un futur inté­res­sant pour la démo­cra­ti­sa­tion du Logi­ciel Libre.

C’est ain­si que petit à petit, ce logi­ciel a gran­dit en fia­bi­li­té, puis en popu­la­ri­té. J’ai uti­li­sé rapi­de­ment la suite mail+navigateur que pro­po­sait Mozilla. Puis j’ai sui­vi la dance, et quand Fire­fox est arri­vé, offrant une nou­velle jeu­nesse au mas­to­donte, je l’ai uti­li­sé, à côté de thun­der­bird pour les mails.

Mais si la libé­ra­tion du code source par Nets­cape avait été une bonne chose, je n’ai jamais vrai­ment appré­cié ce logi­ciel au delà de la tech­nique, et ce pour plu­sieurs raisons :

  • Son déve­lop­pe­ment était assez fer­mé. Bien sûr, comme tous les logi­ciels libres, il dis­po­sait d’un bug­tra­cker (le plus connu ayant été créé pour lui), son code était libre, et l’é­quipe accep­tait par­fois les idées d’a­mé­lio­ra­tion. Mais bien peu de per­sonnes hors des déve­lop­peurs Nets­cape ont réel­le­ment par­ti­ci­pé au pro­jet. Etrange non ?
  • Petit à petit, une équipe de promotion/marketing s’est créée autour de Mozilla, struc­tu­rée autour des fon­da­tions (mozilla foun­da­tion, mozilla foun­da­tion europe, etc). Rien à redire là-des­sus, cha­cun fait ce qu’il veut, et toute dif­fu­sion du Libre est béné­fique. Mais on a alors assis­té à des choses qui ont com­men­cé à me déplaire gran­de­ment : des coûts impor­tants de publi­ci­té, alors que la même chose inves­tie en déve­lop­pe­ment aurait per­mis d’é­normes amé­lio­ra­tions, des cam­pagnes de pro­mo­tion axées sur les aspects tech­niques du logi­ciel, et ne lais­sant aucune part à la com­mu­ni­ca­tion autour du Libre. Bref, on perd tout inté­rêt, car c’est juste faire décou­vrir aux gens un logi­ciel par­mis d’autres, et non une phi­lo­so­phie, une com­mu­nau­té, des idées, etc.
  • Dou­ce­ment, on a pu consta­ter que les déve­lop­peurs pri­vi­lé­giaient les amé­lio­ra­tions spé­ci­fiques à la ver­sion fonc­tion­nant sous Micro­soft Win­dows. En a ain­si résul­té sous cet OS une meilleure vélo­ci­té, une meilleur inté­gra­tion, etc.
  • Les logos de Mozilla n’ont pas été pla­cés sous licence libre, et pen­dant long­temps la fon­da­tion a inter­dit toute redis­tri­bu­tion de ces images avec des ver­sions modi­fiées de ses logi­ciels. Si l’on peut com­prendre l’i­dée de défendre une iden­ti­té, on frise ici plu­tôt la défense d’une marque de pro­prié­té. je trouve ça assez malsain.
  • Le pro­jet, d’a­bord struc­tu­ré sous forme de fon­da­tions s’est depuis quelques temps dotée d’une cor­po­ra­tion, à but lucra­tif elle. C’est la cor­po­ra­tion offi­cielle de Mozilla, et toute per­sonne fai­sant la pro­mo­tion de ces logi­ciels fait éga­le­ment de la pro­mo­tion pour cette cor­po­ra­tion à but lucratif.

Ces dif­fé­rents points ont long­temps été pour moi des épines dans le pied que j’ac­cèp­tais de sup­por­ter, car la solu­tion tech­nique que repré­sen­tait ces logi­ciels me conve­nait, et l’é­ti­quette Logi­ciel Libre asso­ciée suf­fi­sait à cal­mer mes craintes.

Et cette semaine j’ai fran­chit le pas : en deux soirs, j’ai migré mon navi­ga­teur web et mon client mail pour une solu­tion vrai­ment libre : le couple konqueror/kmail. Deux amis m’ont gran­de­ment faci­li­té la tâche. Romu pour ses démons­tra­tions enthou­siastes et kol­ter pour ses excel­lents conseils de migra­tion et de confi­gu­ra­tion ; je tiens à les remer­cier cha­leu­reu­se­ment. J’ai ain­si pu migrer 3Go de mails, et retrou­ver toutes mes habi­tudes (déve­lop­pe­ment web, onglets, chiffrement/signature des mails, anti-pub, etc).

Main­te­nant que j’ai fran­chi le pas, je me sens un peu plus libre !

AutonomiZation

autonomization

Il y a quelques temps à LinuxAr­verne, puis au forum social de mai à Billom, j’ai ren­con­tré un zaponais.

C’est un acteur moti­vé et un pro­mo­teur de l’au­to­no­mi­za­tion. Quand on entend ce mot, on pense tout de suite autar­cie, fer­me­ture au reste du monde, etc. Mais l’i­dée de l’au­to­no­mi­za­tion est loin de ce prin­cipe de fer­me­ture : au contraire, l’ob­jec­tif est d’ap­prendre à vivre en s’ap­puyant sur des tis­sus d’en­traide locaux, et se pose en alter­na­tive forte au capi­ta­lisme ambient. L’en­traide est le maître mot, l’ap­pren­tis­sage de com­pé­tences et l’é­change de savoir la clé de la réussite.

Ain­si, ce zapo­nais est un acteur incon­tour­nable du Pla­card Méca­nique, une struc­ture-col­lec­tif auto­gé­ré qui explore les modes de pro­duc­tion d’éner­gie alter­na­tifs au pétrole et autres pro­duits des mul­ti­na­tio­nales. Constam­ment à la limite de la léga­li­té dans un pays qui freine au maxi­mum ce genre d’i­ni­tia­tives, ils tentent à leur manière de pro­po­ser un modèle alter­na­tif. Ils ont d’ailleurs choi­si de faire face direc­te­ment, et ont lan­cé une action de sou­tien à leur cause, que je vous invite à visiter.

Après ces quelques lignes, vous vous deman­dez sans doute ce qu’est un zapo­nais. Il s’a­git d’un habi­tant du Zapons, une Zone Auto­nome Per­ma­nente (en oppo­si­tion aux ZAT, tem­po­raires) qui offre un cadre de vie auto­gé­ré pour toute per­sonne moti­vée par l’é­change de savoir et l’autonomization.

Ce pro­jet émerge depuis peu, mais je crois qu’il va fal­loir y gar­der un oeil : beau­coup des actions pas­sées de ce col­lec­tif sont inté­res­santes, comme cette tour­née de pro­mo­tion des alter­na­tives viables qui a eu lieu en 2006, et qui a été à l’o­ri­gine de nom­breuses col­la­bo­ra­tions et échanges de connaissances.

Ville et mobilités durables

Ville et mobi­li­tés durables est le titre d’un sup­plé­ment du numé­ro 398 de La Recherche, un maga­zine de vul­ga­ri­sa­tion scien­ti­fique que j’ai eu le temps de par­cou­rir ce week-end (mer­ci Elise). Il est sous-titré Habi­ter et se dépla­cer à l’heure du chan­ge­ment cli­ma­tique, et ses articles sont tous plus inté­res­sants les un que les autres.

Conti­nuer la lec­ture de Ville et mobi­li­tés durables

Le 92e RI

J’ha­bite à Cler­mont-Fer­rand, près d’un gros bâti­ment un peu étrange, pas loin de la cité admi­nis­tra­tive. Pen­dant quelques temps à mon arri­vée je m’é­tais deman­dé ce que c’é­tait, jus­qu’à ce que j’ap­prenne qu’il s’a­gis­sait du 92e Régi­ment d’In­fan­te­rie, sur­nom­mé le gau­lois.

Jus­qu’i­ci je n’a­vais pas eu à en subir un quel­conque désa­gré­ment, excep­té les trains bon­dés de mili­taires à grande gueule lors des grands weeks-ends. Oh bien sûr, on assiste à leurs entrai­ne­ments moto­ri­sés dans les envi­rons de Cler­mont-Fer­rand, à leurs foo­tings mati­naux avec 30 kg sur le dos, à leurs virées noc­turnes en trou­peau dans les rues de la ville. Mais rien de bien méchant, pour peu qu’on accepte de cotoyer des machines à tuer en liber­té sous pré­texte qu’ils sont là pour nous défendre.

C’est donc plein d’une indif­fé­rence géné­rale un peu amu­sée que j’ai appris que ce week-end se derou­le­raient les Portes Ouvertes 92e Régi­ment d’In­fan­te­rie. J’au­rais mieux fait de ran­ger mon sou­rire naïf, car non contents d’a­voir inon­dé les murs de la cités par des affiches 4x3 et nos boites aux lettres de publi­ci­tés kaki beige et mar­ron à leur effi­gie, ils ont tapé fort : nous avons eu le droit tout le week-end à une ambiance sonore que j’a­vais espé­ré ne jamais entendre…

Ils ont pas­sé leurs portes ouvertes à tirer des raf­fales de mitraillettes, à faire explo­ser des trucs et se tirer des­sus. Bref, notre douce cité pré­ten­du­ment civi­li­sée a eu la joie d’as­sis­ter, l’o­reille broyée, à une démons­tra­tion de c’est nous qu’on est les plus forts et qu’on tire en l’air.

J’en­vie ma voi­sine qui ne met pas son sono­tone : elle a échap­pé à cette connerie.

J’ai réus­si à l’aide de mon player ogg à cap­tu­rer quelques unes de leurs per­for­mances. L’en­re­gis­tre­ment au for­mat ogg est ici

Les marchés de Clermont-Ferrand

Il y a quelques temps dans un pré­cé­dent billet je repro­chais à la ville de Cler­mont-Fer­rand son absence de mar­chés. Je connais­sais les Halles, plu­tôt cher et pas vrai­ment mar­ché, j’a­vais enten­du par­ler de mar­chés à Céba­zat ou Cour­non d’Au­vergne, mais c’est tout. Et ce mois-ci, dans la revue publiée par la muni­ci­pa­li­té, j’ai décou­vert un tableau qui fait la liste de tous les mar­chés de la ville :

Outre les pro­jets d’ex­ten­sion, il pré­cise le nombre actuel d’ex­po­sants, les lieux de ces mar­chés, et les jours et horaires… Le pre­mier lis­té est Les Halles, le second la bro­cante men­suelle… J’es­père que les autres seront plus inté­res­sants. Pas trop loin de chez moi, il y a Mazet, il se déroule de plus le same­di, par­fait pour moi qui tra­vaille tous les autres jours de la semaine. C’est le seul d’une taille res­pec­table qui n’est pas à l’autre bout de la ville.

Une bonne nouvelle !

Compagnie Jolie môme

Comme le sou­li­gnait bobuse dans un billet récent LinuxAr­verne par­ti­cipe ce week-end au forum social de mai qui se déroule à Billom. Outre la confé­rence de Benoit Sibaud inti­tu­lée « Mon­dia­li­sa­tion et Com­mu­ni­ca­tion », nous avons assis­té à une repré­sen­ta­tion de la Com­pa­gnie Jolie Môme, une troupe de spec­tacle dyna­mique et joyeuse, et aux textes percutants.

Leurs cos­tumes hauts en cou­leur et leurs allures déver­gon­dées viennent réhaus­ser leurs dis­cours mili­tants, entre com­mu­nisme et anar­chisme. Vrai­ment sym­pa­tique. Leur site est assez com­plet, je vous invite à y faire un petit tour : le site de la Com­pa­gnie Jolie Môme

Plugin personnal pour dotclear – version free.fr

Une amie sou­hai­tais mettre un blog en ligne en accès res­treint… Après avoir cher­ché un peu un plu­gin qui convien­drait, j’ai trou­vé le plu­gin Per­son­nel, dis­po­nible sous licence GPL, qui pro­pose une inte­face simple pour confi­gu­rer un couple .htaccess/.htpasswd. Cepen­dant, son site est héber­gé chez free, où la ver­sion d’a­pache a été net­te­ment modi­fiée. J’ai donc adap­té ce plu­gin pour free.

Licence

  • GPL

Télé­char­ge­ment

Mise en garde :

  • Ce plu­gin créé un fichier .htac­cess et un fichier .htpasswd à la racine du blog. Si vous ins­tal­lez ce plu­gin sur un héber­ge­ment autre que free, celui-ci risque de ne pas fonc­tion­ner, et de blo­quer l’ac­cès http à votre blog. A uti­li­ser avec précaution.

Clermont-Ferrand vu du Puy de Chanturgue

Spé­cia­le­ment pour came­leon, parce qu’il aime les jolis pano­ra­mas, un nou­veau pano­ra­ma d’une ville que j’aime bien :

Ver­sion géante

Edit : en sui­vant les conseils de bobuse, j’ai uti­li­sé hugin. La prise en main est très rapide, je regrette juste que j’a­jus­te­ment couleur/luminosité ne soit pas par­faite avec le moteur par défaut. Mon ordi­na­teur en a bien chié, voi­ci le résultat :

Ver­sion géante

Exploration urbaine : Hôpital Sabourin

Nous avons fini par y aller. Le week-end der­nier, avec deux amis, nous avons fran­chit les grilles de l’hô­pi­tal Sabou­rin, désaf­fec­té depuis près de 10 ans. Les lieux sont superbes, mais com­plè­te­ment détruits. Pour que le bâti­ment devienne l’é­cole d’ar­chi­tec­ture de Cler­mont-Fer­rand en 2010, il ne va pas fal­loir qu’ils trainent trop, y’a du boulot…

Voi­ci les pho­tos de notre esca­pade : Explo­ra­tion urbaine à l’hô­pi­tal Sabourin

Hôpital Sabourin

Ce matin en ouvrant Info, un gra­tuit local plein de pub, je suis tom­bé sur un article consa­cré à l’hô­pi­tal Sabou­rin, qui pré­cise la date de sa réabi­li­ta­tion comme locaux de l’é­cole d’ar­chi­tec­ture : 2010.

D’autre part, comme le fai­sait remar­quer Le Duc dans ce com­men­taire, on trouve sur ckzone une dis­cus­sion autour de l’hô­pi­tal, avec plein d’in­for­ma­tions inté­res­santes, des pho­tos sym­pa, etc.

Exploration urbaine (2)

Dans un pré­cé­dent billet je vous fai­sais part de la décou­verte d’un bâti­ment à l’a­ban­don vrai­ment inté­res­sant, par son his­toire, et comme sym­bole de l’ar­chi­tec­ture moderne d’entre deux guerres.

Ce bâti­ment m’at­tire vrai­ment beau­coup, je n’ai donc pas pu m’empêcher d’al­ler y faire quelques repé­rages avant la pro­chaine virée que nous y ferons sans doute avec barbux.

Tout com­mence par une clô­ture barbellée :

Voi­ci donc les pho­tos de ce repé­rages sur mon site : lien vers les photos

Sit-in CPE

Le 29 mars 2006, les étu­diants ren­nais ont blo­qué les accès à la ville. À la pointe des actions anti-CPE, il sem­blait pos­sible que les autres villes suivent, mais cer­tai­ne­ment pas immé­dia­te­ment. Pour­tant, dès le len­de­main, des lycéens cler­mon­tois ont orga­ni­sé un sit-in sur le bou­le­vard inter­ieur de Cler­mont-Fer­rand, per­tur­bant un grand nombre d’ar­tères d’ac­cès à la ville.

Quelques pho­tos :

La gale­rie sur le site jmtrivial.

Exploration urbaine

Cyber­tooth en avait déjà par­lé cet été, et j’a­vais gar­dé en tête cette idée : l’ex­plo­ra­tion urbaine me ten­tait bien. mal­heu­reu­se­ment, je n’a­vais pas trou­vé de sujet vrai­ment intéressant.

Et il y a quelques jours, en me pro­me­nant dans les envi­rons de Cler­mont-Fer­rand, j’ai trou­vé l’ob­jet de toutes mes envies : un bâti­ment à l’a­ban­don, qui sem­blait avoir une his­toire, avec son petit look bilal, et un ex squat anar… Bref, le lieu sem­blait vrai­ment valoir la chan­delle, mais je n’a­vais pas d’ap­pa­reil photo.

Je suis repas­sé devant hier, et j’ai pris toutes les infor­ma­tions pour tra­vailler sur l’his­toire du lieu. Je sen­tais bien que je lieu avait une his­toire archi­tec­tu­rale forte. Une recherche sur inter­net me l’a confir­mé : l’hô­pi­tal-sana­to­rium Sabou­rin consti­tue le seul exemple régio­nal d’ar­chi­tec­ture moderne de l’entre-deux-guerre. En 1999, on se posait la ques­tion de sa pré­ser­va­tion, et il était clas­sé monu­ment historique.

Aujourd’­hui le lieu est à l’a­ban­don com­plet, et les pho­tos que j’i­rais faire là-bas bien­tôt (avec bar­bux ?) pro­mettent d’être vrai­ment intéressantes.

SOS Papa

Je suis l’heu­reux papa depuis quelques temps d’une petite fille char­mante. Je ne vis pas avec elle, mais j’ai la chance de la voir très souvent.

Comme beau­coup de pères dans ma situa­tion, j’ai par­fois recher­ché des conseils et des sou­tiens autour de moi, dans les moments de doute, quand la dis­tance n’est pas simple à gérer, quand le futur inquiète. J’ai la chance d’a­voir des amis atten­tifs, et une famille qui m’a beau­coup aidé. J’ai aus­si sur­fé sur le net pour trou­ver d’autres pères comme moi. On trouve plein de choses dif­fé­rentes sur la toile, des bonnes et des moins bonnes.

Ce billet est consa­cré à l’as­so­cia­tion SOS Papa, qui fait par­tie des moins bonnes choses.

Conti­nuer la lec­ture de SOS Papa

Enseigne (2)

Dans la série Enseignes à Cler­mont-Fer­rand, à deux rues de chez moi une nou­velle esté­ti­cienne vient d’ou­vrir ses portes :

On note d’a­bord qu’il ne s’a­git pas d’une simple esthé­ti­cienne, mais une socio-esthé­ti­cienne (!)

Sans doute adapte-t-elle le look de ses client(e)s à leur milieu socio-cultu­rel (du genre t’es pas assez riche pour être classe, retourne à tes cas­se­roles?)… La perle de cette enseigne revient à la petite phrase sous Aloa Beauté :

On note­ra que l’homme ne doit pas être aus­si res­pec­table que la Femme…

Collectif pour le bien-être des 4x4

En fure­tant sur le web, je suis tom­bé sur un article de Libé­ra­tion qui m’a fait décou­vrir avec une grande joie ce Col­lec­tif pour le bien-être des 4x4. Leur com­bat est noble et je l’es­père sera mené à bien :

Le Col­lec­tif pour le bien-être du 4 x 4 s’en­gage à réin­tro­duire le 4 x 4 dans son milieu natu­rel, et lutte pour que celui-ci retrouve une qua­li­té de vie décente. Parce qu’on ne met pas un hus­ky en appar­te­ment, on ne met pas un 4 x 4 en ville.

J’ai vou­lu en savoir plus sur ce col­lec­tif, mais n’ai rien trou­vé de vrai­ment per­ti­nent, si ce n’est que je ne suis pas le seul à les cher­cher : lui a décou­vert ce col­lec­tif sur France Info.

Une expérience inoubliable

J’ai vécu cette semaine au bou­lot quelque chose de vrai­ment extra­or­di­naire. Vous allez me dire, il est ingé­nieur de recherche en infor­ma­tique, il doit pas vivre grand chose de pal­pi­tant, et un simple chan­ge­ment du disque dur de sa machine il doit déjà trou­ver ça impressionnant.

Et bien détrom­pez-vous, je pense avoir vrai­ment assis­té à une jour­née mémo­rable. Tout a com­men­cé à 8 heures. J’a­vais ren­dez-vous devant le bureau du pro­fes­seur en neu­ro­chi­rur­gie qui encadre mes tra­vaux de recherche. Nous avons tra­ver­sé le ser­vice de neu­ro­chi­rur­gie, puis après avoir tra­ver­sé une porte sécu­ri­sée par un digi­code, nous avons pas­sé des sur-chaussures…

Vous me voyez venir là ?

Bon je conti­nue. Nous avons de nou­veau tra­ver­sé une porte à digi­code, qui nous a mené dans un ves­tiaire. Chan­ge­ment de vête­ments pour des pyja­mas dés­in­fec­tés, pas­sage d’un masque, d’une pro­tec­tion des che­veux, et de 2 nou­velles paires de sur-chaussures…

C’est bon, là, vous avez trouvé ?

Ensuite, nous sommes entrés dans le bloc, il devait être 8h15. Nous n’en sommes res­sor­tis qu’à 17 heures. J’ai assis­té à une opé­ra­tion de neu­ro­chi­rur­gie (on dit neu­ro­chir” quand on est in). C’est quelque chose de très impres­sion­nant. Je tra­vaille avec ce neu­ro­chi­rur­gien au déve­lop­pe­ment d’une appli­ca­tion de visua­li­sa­tion de la sur­face cor­ti­cale en 2 dimen­sions, cal­cu­lée à par­tir d’IRMs. Pour l’ins­tant, il n’u­ti­lise que les IRMs fonc­tion­nels et ana­to­miques bruts pour pré­pa­rer son inter­ven­tion. la pre­mière par­tie de la mati­née a donc consis­té à rece­voir les IRMs acquis un peu plus tôt de l’autre côté de Cler­mont. Ça a com­men­cé avec un plan­tage de l’or­di­na­teur de trai­te­ment et de visua­li­sa­tion des IRMs (un UNIX HP, impos­sible de se relo­guer par manque de place sur le disque dur, appel au ser­vice après-vente du sys­tème clé en main pour un dépan­nage alors que la patiente arri­vait). Pre­mier indice d’une inter­ven­tion qui allait cumu­ler les com­pli­ca­tions. Les infor­ma­tions fonc­tion­nelles ont été acquises dif­fi­ci­le­ment par le centre IRM, qui a dû les appor­ter sur pos­ter au lieu d’en­voyer les ver­sions élec­tro­niques. La loca­li­sa­tion de l’in­ter­ven­tion a encore été compliquée.

En fin de mati­née, la patiente endor­mie, le neu­ro­chi­rur­gien a pu enta­mer la phase chi­rur­gi­cale (atten­tion âmes sen­sibles): découpe de la peau sur un côté de la tête, en tra­çant un U de 6 sur 6 cen­ti­mètres envi­ron, décol­lage de la peau. On voit alors la fine pel­li­cule qui recouvre la peau. Celle-ci est décou­pée éga­le­ment, puis inter­vient l’une des phases les plus impres­sion­nantes : per­çage aux 4 coins avec une fraise de l’os du crâne, puis uti­li­sa­tion d’une scie élec­trique pour finir d’ô­ter le car­ré d’os (la fenêtre). La dure mère est alors appa­rue. Elle a rapi­de­ment été main­te­nue par quelques fils à l’os, afin d’é­vi­ter qu’elle ne s’enfonce.
L’é­tape sui­vante était plus com­pli­quée : pause d’une grille d’élec­trodes sur la dure-mère, puis simu­la­tion des zones pour déter­mi­ner l’en­droit où poser les élec­trodes. Les appa­reils de mesure font alors foi­son, tous plus ou moins complexes.

Une fois cette loca­li­sa­tion effec­tuée, la pause des élec­trode se fait par cou­ture sur la dure-mère. Puis l’os est remis en place, on comble les trous dûs au décou­page par les débris d’os récol­tés pré­cieu­se­ment lors de la découpe. La peau est alors recou­sue suc­cin­te­ment, et tout le champs opé­ra­toire est refait depuis le début : une seconde opé­ra­tion est enta­mée, pour pla­cer la pile dans une poche sous la peau, au niveau de l’o­mo­plate. Le câble reliant les élec­trodes à la pile passe alors sous la peau.
La der­nière étape de l’o­pé­ra­tion est de recoudre pro­pre­ment cha­cune des par­ties de la peau ouverte : le pas­sage pour la pile, et la peau du crâne.

J’ai été for­te­ment impres­sion­né par tous les aspects ana­to­miques (se trou­ver à 2 mêtres d’un cer­veau qua­si­ment à nu est vrai­ment flip­pant), mais aus­si par l’ef­fi­ca­ci­té de l’é­quipe médi­cale, par le sang-froid et la pré­ci­sion du neu­ro­chi­ru­gien, et par le res­pect strict de la zone propre où seul le chi­rur­gien et l’in­fir­mière propre peuvent évo­luer. J’ai vrai­ment crains de ne pas être à la hau­teur, et de devoir sor­tir en cours d’o­pé­ra­tion. Mais fina­le­ment l’in­té­rêt scien­ti­fique l’a empor­té, et je ne le regrette vrai­ment pas. Je crois que je m’en rap­pe­le­rais longtemps.