Alors que doucement on prend pour le peuple des décisions qu’il aurait contesté en temps normal, nous nous taisons, en acceptant le choix des urnes que nous avons fait collectivement (du moins c’est le principe d’une démocratie).
Mais voilà, notre cher gouvernement, non content de décréter que dormir dehors sera passible de prison, vient de nous forcer la main en adoptant la révision de la Constitution préalable à la ratification du traité européen de Lisbonne. Puisque le peuple ne veut pas d’une Europe économique écrasant le citoyen, alors imposons-la lui !
Je vous conseille de passer par le blog d’Olivier Bonnet, Plume de presse, où vous trouverez un billet très intéressant sur la question ainsi que de nombreux autres. Et bien sûr, pensez à signer la pétition :
Effectivement mais le monarque avait prévenu pendant sa campagne qu’il allait nous faire le traité façon « je passe en force ».
De toute façon, la « démocratie », ils s’appuient dessus que quand ça les arrange.
La réforme des régimes spéciaux, par exemple, il fallait la faire car « le guide supreme » a été élu pour cela.
Par contre pour le traité européen, le peuple a dit non, pas grave, le parlement dira oui, on s’en fout de la « démocratie »…
La peine de mort a été abolie exactement de la même façon à une époque où un référendum l’aurait maintenue. Je ne pense pas que l’opinion à ce sujet soit la même aujourd’hui.
Il est tout à fait concevable que ce que les français refusent actuellement quelque chose dont ils se réjouiraient plus tard. Évidemment, on peut déplorer le procédé.
Des fois je me dis que la dénonciation de ce genre de manoeuvres est hypocrite. Les mêmes qui dénoncent aujourd’hui ne pipent mot lorsqu’une mesure ayant grâce à leurs yeux passe de façon similaire. Quand la mesure leur déplaît, ils crient au scandale démocratique.
Tout ceci manque, à mon humble avis, d’honnêteté intellectuelle.
À la différence qu’ici, le fait d’accepter le projet de traité constitutionnel entraînera par la suite de nombreux autres choix sans qu’il ne soit question de vote : déréglementation, libéralisation ou suppression de services publiques seront alors guidés par « Ah mais on fait l’Europe, c’est normal. »
Certes, l’Europe est en marche, mais pas l’Europe des citoyens. C’est l’Europe du libre échange, de la loi du plus fort qui est en train de se dessiner, et nous n’avons pas notre mot à dire sur la question…
Bref, cette manœuvre, qui certes paraît technique et anodine, permettra par la suite aux libéraux d’œuvrer sans que l’on ne puisse plus rien faire du tout. C’est une décision qui en contient une infinité d’autres.
Sur le fond je suis d’accord. Mais dans ce cas, il faudrait attaquer le fond et non pas la forme que prend ce passage en force.
Concernant le fait que ce traité va renforcer le pouvoir de l’Europe sur les décisions nationales, c’est en théorie c’est tout à fait vrai. En pratique, je me borne à constater que les travers de l’Europe, on est déjà dedans jusqu’au cou. L’Europe sert de prétexte (réel ou inventé, je ne le sais pas) à passer toutes les mesures les plus crades qu’on nous sert en ce moment. Je pense que la signature de ce traité est cosmétique. Qu’on le veuille ou non, on fera ce que Bruxelles nous dit de faire, comme nous le faisons déjà.
Force est de constater que les électeurs trouvent leur compte dans ce genre de politique puisqu’ils rééliront probablement une majorité de députés qui appuient cette politique. J’imagine que déléguer son pouvoir de décision est un système qui entraîne fatalement ce genre de dérives sympathiques.
Mais bon hein, la démocratie participative c’est pas possible, c’est ingérable. Fliquer toutes les activités des internautes français pendant x mois c’est possible hein, c’est même en passe de devenir une obligation légale, mais hou la la, que chacun puisse exprimer son opinion sans devoir déléguer, c’est complètement impossible à mettre en place, techniquement irréaliste.
Et tu voudrais que je considère ces choses là avec une certaine confiance. Je ne te cache pas qu’il y a beaucoup de boulot.