Pictoparle, troisième sprint

Troi­sième sprint de l’ap­pli­ca­tion Pic­to­parle, un outil de com­mu­ni­ca­tion alter­na­tive et aug­men­tée des­ti­né aux per­sonnes en situa­tion de défi­cience visuelle ren­con­trant des dif­fi­cul­tés dans la com­mu­ni­ca­tion orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est pas­sé lors du sprint pré­cé­dent, car je par­le­rai ici uni­que­ment des avan­cées de la der­nière semaine.

Tout d’a­bord, Pic­to­parle se dote d’un site inter­net, acces­sible à l’a­dresse pictoparle.jmfavreau.info. On y retrouve une expli­ca­tion détaillée des objec­tifs de l’ou­til, de son mode de fonc­tion­ne­ment, et on peut suivre dans le détail le déve­lop­pe­ment, grâce à des liens vers les billets de ce blog.

Du côté de l’ap­pli­ca­tion, les avan­cées visibles de cette semaine concernent prin­ci­pa­le­ment l’in­ter­face, et la pos­si­bi­li­té de modi­fier dans les pré­fé­rences cer­tains réglages, pour adap­ter l’ou­til à son uti­li­sa­teur ou uti­li­sa­trice. On com­mence par une vidéo de démonstration :

Démons­tra­tion du troi­sième prototype

L’a­jout qui a pris le plus de temps, mais qui faci­li­te­ra gran­de­ment le déve­lop­pe­ment par la suite, est l’u­ti­li­sa­tion d’une inter­face telle que pré­co­ni­sée, avec une barre supé­rieure, un bou­ton de navi­ga­tion en haut à gauche, et un menu glis­sant sur le côté. 

Menu laté­ral ouvert.

Une fois cela réa­li­sé, j’ai ajou­té une page de pré­fé­rences per­met­tant à l’u­ti­li­sa­teur d’a­jus­ter le com­por­te­ment de l’ap­pli­ca­tion : ver­bo­si­té des noti­fi­ca­tions sonores, réglages du double tap, réglage de la détec­tion de planche, ajus­te­ment de l’af­fi­chage pour éco­no­mi­ser de l’éner­gie, et pour ajus­ter la taille réelle des pictogrammes.

Le pan­neau laté­ral per­met aus­si l’af­fi­chage de la planche de pic­to­grammes. Dans ce cas, un bou­ton caché dans l’une des marges cen­trales per­met de fer­mer cet aper­çu. J’ai ajou­té cette fonc­tion­na­li­té en pen­sant aux tablettes qui pour­raient ne pas avoir de camé­ra, ou ne pas avoir auto­ri­sé l’u­ti­li­sa­tion de la camé­ra par l’application.

À ce pro­pos, j’ai aus­si ajou­té un mes­sage de demande d’au­to­ri­sa­tion d’ac­cès à la camé­ra inté­grée, pour faci­li­ter l’ins­tal­la­tion de l’application.

Demande d’au­to­ri­sa­tion d’ac­cès à la camé­ra, néces­saire à la détec­tion de planche.

J’ai éga­le­ment ajou­té une entrée dans le menu per­met­tant de quit­ter l’ap­pli­ca­tion, ce qui jus­qu’à pré­sent néces­si­tait d’u­ti­li­ser une astuce avec le bou­ton phy­sique on/off de la tablette.

Améliorations futures

Une liste des déve­lop­pe­ments envi­sa­gés sur l’ap­pli­ca­tion est dis­po­nible sur le dépôt github du pro­jet, en langue anglaise. En par­ti­cu­lier, en plus des amé­lio­ra­tions déjà évo­quées pré­cé­dem­ment, je pré­vois la mise à dis­po­si­tion d’une appli­ca­tion en ligne qui per­met­tra de fabri­quer ses propres planches, et de les ajou­ter sim­ple­ment dans l’ap­pli­ca­tion tablette.

Allo, docteur Ludo !

Voi­là un album des­si­né accom­pa­gné d’un CD que nous avons décou­vert grâce à la média­thèque de Cler­mont-Fer­rand. Tel­le­ment drôle, tel­le­ment beau !

L’his­toire est pal­pi­tante, on y trouve son compte que l’on soit enfant ou adulte, avec quelques réfé­rences cachées à l’ac­tua­li­té d’a­lors, notam­ment l’af­faire du Mediator. 

La voix de Fran­çois Morel, qui dit l’his­toire, est évi­dem­ment géniale, le texte en est subli­mé. Les musiques aus­si sont très réus­sies, on les chante sou­vent à la maison.

En cette période de COVID-19, vous devriez écou­ter la chan­son Malade de peur : « j’ai tel­le­ment peur d’être malade que je deviens malade de peur ».

Malade de peur, une chan­son de l’al­bum Allo, doc­teur Ludo qui colle bien avec l’es­prit ambiant d’a­vril 2020

L’al­bum est écrit, com­po­sé et chan­té par Olive et moi, et illus­tré par Arnaud Bou­tin.

Si vous avez envie d’en savoir plus sur cet album, et ses auteurs, vous pou­vez écou­ter ce por­trait croisé :

Pictoparle, deuxième sprint

Deuxième sprint de déve­lop­pe­ment de l’ap­pli­ca­tion Pic­to­parle, un outil de com­mu­ni­ca­tion alter­na­tive et aug­men­tée des­ti­né aux per­sonnes en situa­tion de défi­cience visuelle ren­con­trant des dif­fi­cul­tés dans la com­mu­ni­ca­tion orale. On peut bien sûr aller voir ce qui s’est pas­sé lors du pre­mier sprint, car je ne par­le­rai ici que des avan­cées de ce week-end.

Ces avan­cées concernent prin­ci­pa­le­ment la ges­tion de plu­sieurs planches, et l’a­mé­lio­ra­tion des inter­ac­tions. On com­mence par une vidéo de démonstration :

Cette vidéo com­mence par un détail, mais qui n’en est pas un quand on a peu l’ha­bi­tude de mani­pu­ler une tablette : le double tap qui per­met de lan­cer les sons ignore main­te­nant les autres doigts posés sur la sur­face. Ce n’est pas un com­por­te­ment stan­dard des dis­po­si­tifs d’in­te­rac­tion tac­tile, mais j’ai choi­si d’a­jou­ter cette fonc­tion­na­li­té pour ne pas mettre de bar­rière à l’ex­plo­ra­tion des reliefs des pic­to­grammes (pour rap­pel, la planche sera gar­nie de pic­to­grammes en relief). J’ai éga­le­ment pré­pa­ré le ter­rain pour la confi­gu­ra­tion fine des para­mètres de double tap, afin de l’a­dap­ter au mieux à chaque utilisateur.

La deuxième avan­cée de ce sprint est évi­dente : la pos­si­bi­li­té de chan­ger de planche. La tablette détecte grâce à la camé­ra en façade lorsque l’on pose ou retire une planche de sa sur­face. L’ap­pli­ca­tion pro­pose alors un menu pour choi­sir la planche qui sera posée ensuite. Ces dif­fé­rentes inter­ac­tions sont ver­ba­li­sées par la tablette grâce à la syn­thèse vocale.

Améliorations à venir

L’une des pro­chaines amé­lio­ra­tions de l’ap­pli­ca­tion sera la détec­tion auto­ma­tique des planches, en s’ap­puyant sur la pré­sence au ver­so de celles-ci d’i­den­ti­fiants QR-code. L’a­jout d’un menu de réglage des para­mètres de l’ap­pli­ca­tion est aus­si pour bientôt.

Il fau­dra ensuite tes­ter la sta­bi­li­té de l’en­semble, et ajus­ter les para­mètres pour opti­mi­ser la consom­ma­tion d’éner­gie de l’appareil.

Diffusion

Évi­dem­ment, le code source de l’ap­pli­ca­tion est dis­po­nible sous licence GPLv3 sur github, je publie­rai régu­liè­re­ment les avan­cées du pro­jet. Je serai plus que ravi d’a­voir vos retours, sug­ges­tions, etc.

J’es­père aus­si le rendre suf­fi­sam­ment adap­table pour qu’il puisse ser­vir à d’autres que la per­sonne pour qui je le conçois.

Prises de notes structurées

Depuis le début de mes acti­vi­tés de recherche, j’u­ti­lise un wiki pour prendre des notes au quo­ti­dien de mes acti­vi­tés. C’est un espace que j’hé­berge sur un ser­veur acces­sible par­tout et tout le temps, qui uti­lise doku­wi­ki.

De l’intérêt d’un wiki

Ce genre d’ou­til per­met d’é­di­ter en ligne non pas un unique docu­ment, mais un ensemble de docu­ments reliés par des liens hyper­textes. La lec­ture et l’é­cri­ture peuvent alors se faire de manière non linéaire. Et puis le moteur de recherche interne est très pratique.

Ce que j’aime beau­coup avec cet outil, c’est le fait que la mise en forme du docu­ment soit pro­duite grâce à une syn­taxe par­ti­cu­lière : on peut tout faire au cla­vier, sans avoir à prendre la sou­ris pour mettre quelque chose en gras, ni apprendre une foul­ti­tude de rac­cour­cis cla­vier. C’est flexible, géné­rique, avec une syn­taxe simple.

Et markdown fut

Quand j’ai com­men­cé à uti­li­ser les wiki (d’a­bord avec Wiki­ni), chaque solu­tion avait son lan­gage. Puis est arri­vé mark­down, mono­pole de fait, qui a uni­fié la syn­taxe uti­li­sée. Il ne reste que les outils d’a­vant cette syn­taxe qui uti­lisent autre chose. J’u­ti­lise par exemple beau­coup mkdocs pour rédi­ger le conte­nu de sites sta­tiques, comme par exemple jmfavreau.info.

Et comme les édi­teurs com­men­çaient à bien le sup­por­ter, comme j’a­vais pris l’ha­bi­tude de prendre des notes avec, c’est deve­nu le for­mat texte que j’u­ti­lise le plus. Pas for­cé­ment super pra­tique pour le par­ta­ger avec des gens habi­tués à des WYSIWYG, mais il existe des outils d’export. 

Le for­mat mark­down donne le moyen de faire des liens hyper­textes bien sûr, et donc d’a­voir non pas un docu­ment, mais un ensemble de docu­ments hyper­con­nec­tés. Seule­ment voi­là, dans sa forme de sai­sie, il ne per­met pas de suivre les liens. Il faut qu’il soit inter­pré­té (comme le fait le géné­ra­teur mkdocs) pour que les liens deviennent cli­quables dans un navigateur.

Alors com­ment faire pour navi­guer en local, dans tous les fichiers mark­down de son ordinateur ?

MDwiki et websf

En cher­chant une solu­tion, j’ai trou­vé quelque chose de simple à déployer, et en même temps de très léger et fonc­tion­nel. Il s’a­git de cou­pler un ser­veur http léger à un inter­pré­teur de mark­down côté client.

MDwi­ki est consti­tué d’une unique page html, boos­tée au javas­cript, qui s’exé­cute donc en local sur le navi­ga­teur, pour pro­po­ser un ren­du de fichiers au for­mat mark­down entre­po­sés sur le serveur.

webfs est quant à lui un ser­veur http très léger, qui ne fait que ser­vir via ce pro­to­cole des fichiers sta­tiques. Pas d’exé­cu­tion côté ser­veur, quelque chose de très simple.

La solu­tion que j’ai adop­tée consiste donc à faire tour­ner sur mon ordi­na­teur webfs, tout en créant un lien sym­bo­lique depuis le réper­toire /var/www/html/wiki/ vers un réper­toire qui appar­tient à mon uti­li­sa­teur, typi­que­ment ~/wiki/. En pla­çant dans ce réper­toire le html de MDwi­ki (sous le nom w.html par exemple), et en pla­çant tous mes fichiers mark­down dans ce dos­sier, j’ai donc un visua­li­sa­teur de fichier mark­down sur ma machine.

J’u­ti­lise donc l’é­di­teur de mon choix pour modi­fier les fichiers, et le navi­ga­teur connec­té à l’a­dresse http://localhost:8000/wiki/w.html pour visua­li­ser le ren­du, et navi­guer en sui­vant les liens hypertextes.

L’in­té­rêt de cette solu­tion, c’est que mes fichiers ne sont pas pri­son­niers d’un outil : je peux les édi­ter avec l’ou­til de mon choix, les copier faci­le­ment, uti­li­ser les fonc­tions de recherches habi­tuelles (en ligne de com­mande ou de mon envi­ron­ne­ment de bureau)…

Pictoparle, premier sprint

Pic­to­parle, c’est une appli­ca­tion Android, et un dis­po­si­tif tan­gible à la sur­face de la tablette pour per­mettre la com­mu­ni­ca­tion alter­na­tive et aug­men­tée. J’a­vais déjà par­lé de l’i­dée en réflé­chis­sant au dis­po­si­tif, dans un billet pré­cé­dent.

Je viens de finir un pre­mier sprint de déve­lop­pe­ment de l’ap­pli­ca­tion, avec un pre­mier pro­to­type fonc­tion­nel, dont je vous pro­pose une démons­tra­tion en vidéo ci-dessous :

Le dis­po­si­tif per­met d’ex­plo­rer par le tou­cher les pic­to­grammes, et de lan­cer un son asso­cié quand on fait un double tap. On place des­sus une planche pic­to­gramme en papier ther­mo­gon­flé, puis un cadre pour maté­ria­li­ser les cases.

L’ap­pli­ca­tion se lance en plein écran, tou­jours en mode pay­sage, en recou­vrant les deux barres haute et basse d’An­droid pour évi­ter toute inter­ac­tion mal­heu­reuse. En sup­pri­mant tout écran de ver­rouillage, et en acti­vant le démar­rage de la tablette par double touche, on obtient donc une tablette 100% dédiée à cette appli­ca­tion : impos­sible de la fer­mer par erreur, et faci­li­té de réac­ti­va­tion de la tablette si elle s’est mise en veille (double tap sur l’é­cran, ou pres­sion sur le bou­ton de démar­rage nor­mal). Je me suis éga­le­ment assu­ré que les bou­tons de volume ajustent l’in­ten­si­té du son de l’application.

En cette période de confi­ne­ment, je n’ai pas pu impri­mer de planche ther­mo­gon­flée, j’ai juste ajou­té ici pour la démons­tra­tion deux pic­to­grammes fabri­qués pré­cé­dem­ment, pour mon­trer que le double tap passe bien à tra­vers le papier thermogonflé.

Au cours des pro­chains sprints, j’ai pré­vu d’a­mé­lio­rer ce pro­to­type de plu­sieurs manières :

  • Quand on laisse un autre doigt sur la tablette, les double tap ne sont pas recon­nus. Je vais cor­ri­ger ça par une approche mul­ti-touch.
  • Ajou­ter la ges­tion des mul­tiples planches, avec détec­tion auto­ma­tique du chan­ge­ment de planche par qr-code.
  • Ajou­ter la pos­si­bi­li­té d’a­voir ses propres enre­gis­tre­ments plu­tôt que la
    voix de syn­thèse de google.

Une fois le confi­ne­ment fini, je fabri­que­rai une petite boîte en bois à la
décou­peuse laser, à la manière de ce que j’a­vais fait pour le qui est-ce tac­tile, pour conte­nir la tablette, tout en lais­sant acces­sible les par­ties indis­pen­sables (recharges, contrôle de volume, etc). Le cadre de sur­face sera éga­le­ment décou­pé de la même manière, avec un sys­tème d’as­sem­blage qui j’es­père assu­re­ra une bonne fixi­té et qui sera faci­le­ment interchangeable.

Évi­dem­ment, le code source de l’ap­pli­ca­tion est dis­po­nible sous licence GPLv3 sur github, et je publie­rai ici régu­liè­re­ment les avan­cées du pro­jet. Je serai plus que ravi d’a­voir vos retours, sug­ges­tions, etc.

Écoutes du moment

Il y a un an, je citais quelques écoutes du moment. Un peu plus tôt, je disais ma décou­verte heu­reuse des émis­sions de France Musique, dont feu le cri du patch­work. Évi­dem­ment, cer­taines émis­sions dis­pa­raissent, on en découvre d’autres… Voi­ci quelques nou­velles émis­sions et pod­casts de tous hori­zons que j’é­coute régu­liè­re­ment cette année.

Le podcast histoire de Radio Maarif

radiomaarif.com

Le pod­cast his­toire de Radio Maa­rif est une série d’en­tre­tiens avec des his­to­riens et his­to­riennes, et aborde de nom­breux sujets, majo­ri­tai­re­ment liés à l’his­toire du Maroc. Les échanges sont très sou­vent en fran­çais, par­fois ils glissent vers l’amazighe. 

J’aime par­ti­cu­liè­re­ment le for­mat entre­tien, car il laisse le temps d’ex­plo­rer un sujet. Les idées déve­lop­pées y sont assez variés, mais sou­vent déve­lop­pées depuis le Maroc, loin des choses que l’on peut entendre dans les médias français.

Juke-box

Juke-box est pour moi l’é­mis­sion coup de cœur de l’an­née. Elle pro­pose de par­cou­rir à chaque épi­sode un évé­ne­ment du pas­sé par des archives et musiques, com­plé­tées par une nar­ra­tion drôle, et pleine de détails pas­sion­nants. On se pro­mène dans la Syrie des années 70, aux confins des pré­mices du mythe de la Poly­né­sie, à Mar­seille entre 1960 e t 1980 pour y décou­vrir sa scène rock… 

C’est l’une des pre­mières émis­sions musi­cales que j’aime écou­ter, car il ne s’a­git pas ici de par­ler entre deux mor­ceaux, mais plu­tôt d’é­cou­ter des extraits pour illus­trer un propos.

Mécaniques du complotisme

La sil­houette de trois per­sonnes qui dis­cutent, dans la cases éclai­rée d’une façade d’im­meuble vitré.

Méca­niques du com­plo­tisme est une série pro­duite par France Culture, qui pro­pose d’ex­plo­rer sous forme de séries de 3 ou 4 épi­sodes un sujet lié au com­plo­tisme : 11 sep­tembre, néga­tion­nisme, révo­lu­tion fran­çaise. Rela­ti­ve­ment bien docu­men­té, il per­met d’ex­plo­rer un mou­ve­ment qui a explo­sé avec les outils de com­mu­ni­ca­tion d’in­ter­net, mais qui semble avoir exis­té bien avant.

L’Acentrale

L’A­cen­trale est une webra­dio décen­tra­li­sée, qui est née au moment des mou­ve­ments sociaux qui gron­daient alors, notam­ment contre la pro­jet de loi sur les retraites. On y retrouve notam­ment les copains et copines du Brui­ta­gène. En avril 2020, l’é­mis­sion se pour­suit tous les same­dis, mal­gré le confi­ne­ment, pour racon­ter ce qui se passe un peu par­tout en France : les colères, les luttes, l’or­ga­ni­sa­tion solidaire…

La trogne

le visuel de la trogne, sil­houettes ani­males devant un feu de branchages.

La trogne est une toute jeune chro­nique pro­duite depuis la Perche, en période de confi­ne­ment. Le pre­mier épi­sode, très réus­si, rap­pelle un peu par sa forme et le ton Radio Réus­site ou Lai­tue noc­turne.

Por­traits de gens du coin, de leurs acti­vi­tés et quo­ti­diens, réflexions et dis­cus­sions, le tout s’en­chaîne très agréablement.


Et vous, vous écou­tez quoi ?

Écouter la ville

Dans le cadre de mes pro­jets de recherche autour de la per­cep­tion spa­tiale, j’ai enre­gis­tré il y a un mois le son de la ville à dif­fé­rents endroits, comme des pho­to­gra­phies sonores de l’environnement.

Cha­cun de ces enre­gis­tre­ments fait 15 minutes, le temps de se plon­ger dans une ville d’a­vant le confi­ne­ment, quand les espaces vivaient de mille déplacements.

Juste après avoir fait ces enre­gis­tre­ments, j’a­vais fait jouer mes ami·e·s à un quizz : « où a été enre­gis­tré ce son ». Quelques temps plus tard, en voi­ci une ver­sion inter­ac­tive, en ligne : sonsdelaville.jmtrivial.info. À vous de jouer !

Le quizz en ligne, pour essayer d’as­so­cier un son à un lieu.

Cartographie poétique de confinement

On peut vivre le confi­ne­ment #COVID-19 de plein de manières dif­fé­rentes. De mon côté, entre autres choses, j’en pro­fite pour me faire des sprints de déve­lop­pe­ment logi­ciel, ce qui me rap­pelle la post-ado­les­cence, écrans catho­diques en moins.

Entre deux moments consa­crés aux outils pour ACTIV­map, je viens de finir une contri­bu­tion au site inter­net unkm.fr pro­po­sé par Ayme­rick. Ini­tia­le­ment, le site inter­net per­met­tait de visua­li­ser le cercle d’un kilo­mètre auto­ri­sé à la sor­tie, dans le cadre du confi­ne­ment impo­sé par le gouvernement.

Un cercle d’un kilo­mètre de rayon des­si­né sur une carte, à par­tir d’un point choi­si par l’utilisateur.

Quand on voit ce cercle, impos­sible de ne pas ima­gi­ner le suivre « pour de vrai », dans les rues de sa ville, autour de son domi­cile. Mais voi­là, dans bien des cas, si l’on veut à la fois suivre le cercle, et res­ter à l’in­té­rieur du disque, dif­fi­cile de repé­rer le che­min à emprunter.

C’est donc ce que j’ai ajou­té à l’ou­til ini­tial, en uti­li­sant over­pass pour récu­pé­rer les don­nées car­to­gra­phiques d’OpenS­treet­Map, puis en uti­li­sant quelques algo­rithmes mai­son pour obte­nir le tra­cé des rues de la pro­me­nade cir­cu­laire. Enfin, il n’é­tait pas accep­table de ne pas des­si­ner le plus court che­min qui mène à cet iti­né­raire. En uti­li­sant lea­flet pour l’af­fi­chage, et flat­bush pour l’op­ti­mi­sa­tion, on se retrouve avec un outil fonc­tion­nel… Du moins, qui montre les don­nées OpenS­treet­Map telles qu’elles sont. Il vous man­que­ra peut-être des che­mins de cam­pagne, cer­taines bre­telles d’au­to­routes ne seront pas inter­dites aux pié­tons, et des iti­né­raires bizarres peuvent appa­raître quand une ave­nue est com­po­sée de deux voies de cir­cu­la­tion. Il manque cer­tai­ne­ment plein de choses à prendre en compte, mais la ver­sion en ligne pro­pose déjà un aper­çu intéressant !

La figure ci-des­sous donne une intui­tion rapide de l’algorithme :

  1. cher­cher le seg­ment de rue à la même lati­tude que le centre choi­si par l’u­ti­li­sa­teur, et la plus à l’ouest.
  2. par­cou­rir les rues en ne tour­nant qu’à gauche, jus­qu’à reve­nir au pre­mier segment.
  3. sup­pri­mer les sec­tions où le che­min emprunte la rue dans les deux sens.
Un sché­ma illus­trant le par­cours du contour d’un graphe planaire.

Il y a plein de sub­ti­li­tés d’im­plé­men­ta­tion liées aux don­nées, mais le prin­cipe géné­ral est là. Et pour cal­cu­ler le che­min depuis chez soi jus­qu’à la balade, on uti­lise l’in­con­tour­nable algo­rithme de Dijks­tra !

Si vous êtes curieux·se et vou­lez en savoir plus, vous pou­vez aller jeter un coup d’œil au code source du site, et bien sûr aller jour sur unkm.fr. Peut-être que le virus de la contri­bu­tion à OpenS­treet­Map va vous rattraper !