Alors que Barbux démarre un blog sur la décroissance, « Journal d’une décroissance amorcée », je continue à m’intéresser à la question.
En effet, plusieurs de mes choix de vie et politiques concordent avec la décroissance : le végétarisme, l’écologie, le logiciel libre ou encore le refus du capitalisme et du « travailler plus pour gagner plus. »
J’ai ainsi adopté de nombreux gestes simples qui vont dans ce sens : je suis abonné au biaujardin, je ne possède pas de voiture et privilégie la marche à pied et les transports en commun les moins polluants, je profite que les logiciels libres ne nécessitent pas d’ordinateurs surpuissants (contrairement aux systèmes propriétaire modernes) pour utiliser mon ordinateur plus longtemps, j’évite d’acheter des aliments produits loin ou avec beaucoup d’emballages, etc. Bien sûr, c’est perfectible. Chaque jour, je découvre des habitudes encore améliorables, et certaines sont difficiles à perdre. Ce ne sont que des petits pas, et pas un choix de vie radicalement différent : j’habite encore en ville, fais une partie de mes courses dans une grande surface, travaille dans un bureau…
Cependant, la décroissance sans réflexion n’est probablement pas non plus le bon chemin. Ainsi, tous les bénéfices sociaux que nous avons acquis ne doivent pas être abandonnés [1]. De la même manière, des questions persistent. Par exemple il y a peu j’ai acheté une planche à découper. J’avais le choix entre une planche en bois assez classique, et une planche en bois de bambou. Il y a plus de chance que la planche en bois ai été fabriquée proche de chez moi. L’impact écologique de son transport est donc moindre. Par contre, le bambou est un matériaux très résistant (dont on annonce qu’il sera probablement le remplaçant du plastique pour de nombreux usages), mais un peu exotique. À ma place, qu’auriez-vous choisi ? La planche économe à fabriquer, ou celle qui durera le plus longtemps ?
Je m’intéresse également à la décroissance, et j’essaie dans une infime mesure d’y adhérer. Ce concept colle assez avec mon idéal zen (non-attachement, chasse à l’inutile etc.)
Cela dit, beaucoup de choses me semblent un peu extrémistes à ce niveau. Je commence donc par le début, être un consommateur raisonnable, essayer de privilégier les aliments de qualité dans les possibilités de mon budget, acheter et penser durable, ne posséder que le nécessaire, se débarrasser de l’inutile (en recyclant, revendant ou donnant, pas la benne de jeter quelque chose qui pourrait servir à quelqu’un).
Il y a également des choses dont je sais que j’aurais du mal à me défaire : j’aime trop les voitures pour me résoudre aux transports en communs (peu pratiques là où j’habite en raison d’un réseau très lâche et de fréquences plutôt basses). Mais plutôt que de fantasmer sur une voiture sportive, je me dis que je pourrais investir dans une hybride au même prix…
Bref, je n’en suis qu’au début.
Du coup, de mon point de vue, l’achat de la planche en bois ou en bambou n’est pas crucial. C’est toujours mieux qu’une planchette en PVC :)
Pour rebondir sur le propos de giz404 « beaucoup de choses me semblent un peu extrémistes à ce niveau. », je dirai que selon moi, la décroissance n’est ni un dogme ni une recette miracle. C’est une idée, un guide de réflexion. Comme tu le dis jm, la réflexion est nécessaire. Et c’est souvent le travers de notre société, c’est que si on ne réfléchit pas, et qu’on suit le mouvement et choisit la facilité, on fait souvent n’importe quoi. Tout ça fait que c’est très difficile !
Ton problème de planche est un bon exemple. De simple choix deviennent des casse-têtes. Je dirai qu’on cultive aussi du bambou en France (et d’où vient le bois d’abord ?), et que le procédé pour fabriquer la planche peut énormément influer sur l’empreinte écologique, au delà de la matière première. Ça ne me paraît pas aberrant d’importer un peu de matière première, si c’est pour fabriquer un produit qui n’en demande pas beaucoup et durera toute une vie.
Et puis, il s’agit toujours de faire au moins pire, car on n’a pas toujours le choix …
D’abord merci de parler de moi.
Je suis (biensûr) de votre avis quand vous dites qu’il est nécessaire d’avoir une reflection. Je vais moi aussi rebondir sur la planche à découper. Des gestes simples, devenus mécaniques (l’achat d’un objet) impliquent tout un tas de choses, la provenance et le type des matières premières, les conditions de fabrication (sociales, environnemental…), les types de transport utilisés, la politique de(s) entreprise(s) concernées, les impacts de la recherche et développement du produit… Qu’il devient impossible de tout maitriser. Comme le dit bobuse allons au mieux faute de pouvoir faire bien.
Je ne sais pas la planche que j’aurais choisie, je n’ai pas eu à faire ce choix, j’ai la chance d’avoir une planche à découper faite maison en bois de récup. J’ai le même genre de problème avec le pain en ce moment. Je me suis mis à faire mon pain et je pense que ma consommation d’énergie pour cuire mon pain est plus élevée au ratio du poid quand dans une boulangerie, j’achète ma farine dans des conditionnements plus petits… bref mon pain me semble moins écolo que celui d’une boulangerie.
jm> je voudrais aussi rebondir sur ta phrase : « je profite que les logiciels libres ne nécessitent pas d’ordinateurs surpuissants (contrairement aux systèmes propriétaire modernes) pour utiliser mon ordinateur plus longtemps ». Il faut faire attention à ce type de reflection, « J’ai un produit moins polluant, alors je l’utilise plus », « j’ai une voiture moins polluante, alors je me permets d’aller à la boulangerie du quartier avec »… On en arrive à consommer plus avec des produits censés consommer moins.
Le sens de mon « plus longtemps » n’était pas celui-ci : je voulais dire que je n’ai pas besoin d’en acheter un neuf tous les 4 matins.
Mais tu as raison sur l’utilisation massive de moyens peu polluants, qui au final sont coûteux pour la planète si ce n’est pas utile.
Je me doutais qu’il ne s’agissait pas de ce sens là dans ta phrase, ça m’a juste permis une transition pour évoquer ce point ;)
salut
la décroissance est un vaste sujet. Le fait de l’appliquer individuellement, s’appelle plutôt la simplicité volontaire. c’est un début, mais pour que la décroissance s’applique a tous, il est plus important de voir plus grand, a l’échelle d’un immeuble (en créant des compostes d’immeuble par exemple), d’un quartier (en utilisant les commerces de proximité plutôt que les grandes surfaces), d’une ville. Et c’est ce que l’on a voulu faire à Lyon en participant aux élections municipales. Ce genre d’action a pour but de devenir influent sur les politiques de la ville, et pourquoi pas être élu.
pour plus d’infos, je vous propose d’aller voir sur notre site web http://www.idealyon.org.
Ne lachez rien.
Le composte d’immeubles, c’est exactement la suggestion que j’ai faite à l’équipe municipale sortante comme proposition de campagne électorale…
À Clermont-Ferrand, le ramassage des bio déchets est déjà en test dans deux villes, et sera bientôt mis en place pour toutes les communes, afin de composter en grand.