Mesurer la performance d’une bonnette de micro

Il y a quelques mois, je me suis équi­pé d’un couple de micros ORTF. Cou­plé à un enre­gis­treur muni d’entrées XLR, ces micros per­mettent de faire des cap­ta­tions en sté­réo de très bonne qua­li­té. Le modèle que j’ai choi­si, un Super­lux S502 a l’a­van­tage prin­ci­pal d’être net­te­ment moins oné­reux que la plu­part de ses équi­va­lents du mar­ché. Il est four­ni avec des petites bon­nettes en mousse dites anti-pop, qui sont utiles quand on fait une prise de son en inté­rieur. Mais en exté­rieur, ou quand on déplace le micro, le dépla­ce­ment de l’air sature immé­dia­te­ment le micro.

ortf et bonnettes

Réalisation d’une bonnette anti-vent

Je me suis donc lan­cé dans la confec­tion d’une bon­nette anti-vent. Un petit tour chez un reven­deur de tis­su en gros, et j’ai mis la main sur une belle imi­ta­tion four­rure, au poil long, et au tis­su de sup­port plu­tôt fin. Ensuite, il suf­fit d’une paire de ciseaux, d’une aiguille et de fil, et on fabrique faci­le­ment une chaus­sette pour son micro ! Alors bien sûr, on peut aller plus loin et confec­tion­ner une struc­ture rigide autour des micros, mais je suis par­ti sur le prin­cipe plus simple d’a­jou­ter la bon­nette anti-vent par des­sus la bon­nette anti-pop. Reste tout de même une ques­tion : de com­bien le son est-il atté­nué avec cet assem­blage de filtres ? Ne perd-t-on pas trop de fré­quences ? Qu’en est-il du spectre ?

Je me suis donc lan­cé dans un petit ate­lier pour com­men­cer à visua­li­ser ça.

Mesures d’atténuation

Pour mesu­rer l’at­té­nua­tion cau­sée par l’u­ti­li­sa­tion suc­ces­sive des dif­fé­rentes bon­nettes, l’i­dée est de géné­rer du son qui s’ex­prime dans toutes les fré­quences, puis de l’en­re­gis­trer avec les micros, dans cha­cune des confi­gu­ra­tions de bon­nettes, puis d’u­ti­li­ser un spec­tro­mètre pour visua­li­ser la puis­sance du son dans cha­cune des fré­quences qui le com­posent. Voi­là en quelques étapes simples com­ment réa­li­ser une telle mesure.

Produire du bruit blanc

bruit blanc

Comme le raconte si bien wiki­pé­dia, le bruit blanc est « une réa­li­sa­tion d’un pro­ces­sus aléa­toire dans lequel la den­si­té spec­trale de puis­sance est la même pour toutes les fré­quences de la bande pas­sante. » Pour faire simple, toutes les fré­quences (du grave à l’ai­gu) sont pré­sentes avec la même puis­sance. Cer­tains uti­lisent ce bruit pour faci­li­ter leur som­meil (cli­quez sur ce lien, vous pour­rez entendre du bruit blanc jus­te­ment), d’autres s’en servent pour créer une tex­ture à une réa­li­sa­tion sonore. J’ai donc repris mon logi­ciel de son favo­ri et ai uti­li­sé un plu­gin de géné­ra­tion de bruit blanc. On fait ici confiance à son auteur pour avoir pro­duit un son qui res­pecte bien la contrainte souhaitée.

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Évi­dem­ment, il faut que le sys­tème de dif­fu­sion du son de l’or­di­na­teur ne coupe pas trop de fré­quences, sinon on aurait déjà un spectre amoin­dri par endroits, et on rate­rai une bonne par­tie de l’ex­pé­rience. L’i­déal est donc d’u­ti­li­ser des enceintes de moni­to­ring. Ce sont ces enceintes que l’on uti­lise en stu­dio, quand on fait de la créa­tion sonore par exemple. Sui­vant la docu­men­ta­tion de la paire d’en­ceintes, on choi­si­ra de les posi­tion­ner proche d’un mur ou non, et on res­pec­te­ra en géné­ral un angle de 45°, les enceintes visant les oreilles de l’au­di­teur, en un tri­angle qua­si­ment équi­la­té­ral. Il existe beau­coup d’ex­pli­ca­tions très com­plètes sur la manière de posi­tion­ner de telles enceintes.

Capter le bruit blanc

captation bruit blanc

Une fois les enceintes posi­tion­nées, on ins­talle le micro de manière fixe à l’emplacement nor­ma­le­ment dévo­lu à l’au­di­teur. On génère du bruit blanc avec l’or­di­na­teur, via les enceintes de moni­to­ring, et on réa­lise une cap­ta­tion de 10 à 15 secondes avec cha­cunes des confi­gu­ra­tions sou­hai­tées. Dans mon cas, j’ai uti­li­sé deux volumes sonores, et j’ai suc­ces­si­ve­ment uti­li­sé les micros nus, les micros avec juste les bon­nettes anti-pop, puis les micros avec bon­nettes anti-pop et anti-vent. Pour iden­ti­fier les fichiers, pen­ser dans la pre­mière seconde de l’en­re­gis­tre­ment à par­ler pour expli­ci­ter la prise (« son faible, micros nus »).

Pour faire ces enre­gis­tre­ments, j’ai uti­li­sé un enre­gis­treur tas­cam, sur lequel j’ai réglé l’en­re­gis­tre­ment sur du wav 24 bit, afin d’a­voir le moins de des­truc­tion pos­sible lors de l’en­re­gis­tre­ment. J’ai aus­si véri­fié que la puis­sance sonore ne satu­rait pas l’installation.

Préparer les fichiers son

Une fois récu­pé­rés les fichiers sur l’or­di­na­teur, il s’a­git d’ex­traire de cha­cun des fichiers une plage de son la plus pure pos­sible, c’est-à-dire sans bruit para­site ni annonce par­lée. Pour cela, j’ai uti­li­sé le logi­ciel wav­brea­ker qui a le bon goût de cou­per les fichiers sans ne rien modi­fier d’autres (pas de ré-enco­dage, de ré-échan­tillon­nage, etc.). Il existe d’autres outils, comme par exemple shn­tool, mais j’ai décou­vert pen­dant cet exer­cice que ce der­nier ne sup­por­tait pas les fichiers wav autre­ment qu’en 16 bits (le for­mat stan­dard CD). Pour cou­ron­ner le tout, l’in­ter­face gra­phique de wav­brea­ker est dérou­tante de simplicité.

wavbreaker

Pour cet exer­cice, j’ai donc choi­si d’ex­traire sur tous les enre­gis­tre­ments le pas­sage situé entre la hui­tième et la trei­zième seconde. Ce sont main­te­nant ces mor­ceaux propres que nous allons étudier.

Visualiser le spectre du son enregistré

La der­nière étape consiste à visua­li­ser le spectre de ces échan­tillons. Pour cela, j’ai uti­li­sé le logi­ciel spek, qui fait les choses de manière effi­cace et simple : on lui donne un fichier en entrée, et il pro­duit en sor­tie une image repré­sen­tant un spec­tro­gramme du fichier, où l’on lit sur l’axe hori­zon­tal la ligne du temps, sur l’axe ver­ti­cal la fré­quence obser­vée, et par un jeu de cou­leur la puis­sance d’une fré­quence à un ins­tant don­né. Le spec­tro­gramme est accom­pa­gné sur le côté droit d’une échelle des cou­leurs indi­quant l’at­té­nua­tion en déci­bels, pour une lec­ture chif­frée du graphique.

Spectre obtenu avec une source sonore puissante, et un micro nuSpectre obtenu avec une source sonore puissante, et un micro équipé d'une bonnette anti-popSpectre obtenu avec une source sonore puissante, et un micro équipé d'une bonnette anti-pop et d'une bonnette anti-vent

Spectres obte­nus une source sonore élevée

Dans l’ordre : micros nu, micros avec bon­nette anti-pop seule­ment, micros avec bon­nette anti-pop et bon­nette anti-vent

Spectre obtenu avec une source sonore faible, et un micro nuSpectre obtenu avec une source sonore faible, et un micro équipé d'une bonnette anti-popSpectre obtenu avec une source sonore faible, et un micro équipé d'une bonnette anti-pop et d'une bonnette anti-vent

Spectres obte­nus une source sonore faible

Dans l’ordre : micros nu, micros avec bon­nette anti-pop seule­ment, micros avec bon­nette anti-pop et bon­nette anti-vent

La pre­mière remarque que l’on peut faire, c’est que cha­cune des bon­nettes atté­nue un peu plus le son. Mais ça, on s’en dou­tait. Si l’on regarde plus atten­ti­ve­ment, on constate que ce sont d’a­bord les hautes fré­quences qui sont atté­nuées. Du moins, c’est là que le contraste est nota­ble­ment visible dans l’en­re­gis­tre­ment avec la source sonore éle­vée. À l’in­verse, en étu­diant la série de spectres issues de l’en­re­gis­tre­ment de faible volume sonore, on constate que l’en­semble du spectre est mar­qué par l’a­jout de la bon­nette anti-souffle. Cette baisse est bien plus impor­tante qu’a­vec la simple bon­nette anti-pop. C’est com­pré­hen­sible : les bruits très peu forts seront étouf­fés par l’u­ti­li­sa­tion du double dis­po­si­tif. Peut-être d’ailleurs l’at­té­nua­tion appa­rente des hautes fré­quences dans les cas de la source éle­vée est dûe à une atté­nua­tion uni­forme qui serait plus visible là où le spectre montre une plus faible puissance…

Dif­fi­cile d’al­ler plus loin que ces pre­mières ana­lyses sans uti­li­ser plus de connais­sances en trai­te­ment du signal. Si quel­qu’un passe par ici et a quelques idées, je suis pre­neur ! J’ai bien sûr conser­vé les sons bruts…

Critiques et prochaines étapes

Plu­sieurs cri­tiques sont tout de même à émettre dans ce pro­to­cole expé­ri­men­tal plus que ban­cal. Tout d’a­bord, il n’y a pas eu d’é­ta­lon­nage de la source d’é­mis­sion du bruit blanc. Dif­fi­cile de savoir à quel point les enceintes res­ti­tuent bien le son dans tout le spectre. Afin de com­plé­ter cette étude, il serait inté­res­sant d’u­ti­li­ser d’autres micros pour com­pa­rer le spectre d’é­mis­sion de ces enceintes, voire uti­li­ser un appa­reil de mesure plus précis… 

On pour­rait aus­si s’in­té­res­ser à com­pa­rer le spec­tro­gramme pro­duit par les micros sans bon­nettes aux courbes four­nies par les spé­ci­fi­ca­tions du fabri­cant. Sommes-nous proches de ce qui est annoncé ?

Enfin, dans ce pro­to­cole expé­ri­men­tal, je n’ai fait varier que la puis­sance du son émis par les enceintes. On pour­rait aus­si modu­ler leur dis­tance aux micro­phones pour étu­dier la varia­tion du spectre sui­vant ce paramètre.

Tous les logi­ciels cités dans cet article sont des logi­ciels libres, notam­ment dis­po­nibles comme paquets dans la dis­tri­bu­tion debian.

Un nouveau tiers-lieu à Clermont-Ferrand

Radio Cam­pus démé­nage ! On quitte le 16 rue Degeorges, accom­pa­gnés des trois autres asso­cia­tions his­to­riques, et on s’ins­talle au 22 bis impasse Bon­na­baud. Et plus qu’un démé­na­ge­ment, c’est un nou­veau début ! On démarre un pôle asso­cia­tif (le pôle 22 bis) qui sera ouvert sur la ville, où on pour­ra venir déjeu­ner le midi, écou­ter des concerts le soir, orga­ni­ser des réunions… Et pour que tout cela se réa­lise, il ne manque pas grand chose à notre bud­get… Allez faire un tour sur l’ap­pel à finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif, on a jus­qu’au 8 juillet pour récol­ter l’argent qui nous ser­vi­ra à faire les tra­vaux de la salle principale.

les nouveaux locaux

Pour aider le pôle 22 bis à bien com­men­cer, par­ta­gez le lien et par­ti­ci­pez à notre finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif : http://fr.ulule.com/pole-22bis/ !

ESS, tiers-lieu, pot­latch, ces mots vous parlent ? Ce sont les mots à la mode pour par­ler de ces beaux pro­jets de par­tage et de col­la­bo­ra­tif qu’on a tous déjà un peu vécu… Une mai­son de quar­tier, une asso­cia­tion, des gens qui par­tagent, sans que la dimen­sion com­mer­ciale soit invoquée…

Il existe ou il a exis­té plu­sieurs pro­jets de lieux par­ti­ci­pant de cette dyna­mique à Cler­mont-Fer­rand. On peut pen­ser à l’a­te­lier jaune, la mai­son de quar­tier auto­gé­rée qui aura duré deux années, on pense aux squats comme l’hô­tel des vil-e‑s, à des lieux emblé­ma­tiques comme le Ray­mond bar, ou encore à LieU’­to­pie, avec son lieu de vie par­ta­gée pour les étu­diants. Plus proche de l’é­co­no­mie clas­sique, on trouve aus­si Épi­centre, le local 19, le BO col­lec­tif pour le co-wor­king. Mais à nos yeux, aucun lieu ne res­sem­blait au nou­veau pôle 22 bis.

Dans ce lieu, il y aura des asso­cia­tions rési­dentes, et de la place pour accueillir plein d’autres pro­jets : un espace détente, avec des cana­pés, pour réflé­chir et rêver, un espace tra­vail pour avan­cer à plu­sieurs et construire ensemble, et enfin un espace poly­va­lent de 55 m² pour orga­ni­ser des ren­contres, des évé­ne­ments. C’est pour réa­li­ser tout ça qu’on a besoin de votre aide finan­cière… Toute contri­bu­tion sera la bien­ve­nue sur notre ulule.

Pour par­ti­ci­per à la génèse de ce pro­jet, par­ta­gez le lien et par­ti­ci­pez à notre finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif : http://fr.ulule.com/pole-22bis/ !

Nuit Debout Clermont : Atelier accès à l’information, liberté et autonomie

Cela fait main­te­nant plu­sieurs semaines que je par­ti­cipe de près ou de loin à Nuit Debout Cler­mont-Fer­rand : par­ti­ci­pa­tion aux AG, dis­cus­sions, etc. À la radio, on a bien sûr cou­vert l’é­vé­ne­ment avec une émis­sion spé­ciale, puis une heb­do­ma­daire.

Mais depuis le début, quelque chose me cha­gri­nait : le fait que les mili­tants de Nuit Debout à Cler­mont-Fer­rand soient peu atten­tifs aux outils de com­mu­ni­ca­tion qu’ils uti­li­saient. Les infor­ma­tions passent pas­si­ve­ment par face­book, notam­ment, alors qu’il existe beau­coup d’ou­tils alter­na­tifs uti­li­sés au niveau natio­nal, ou à Paris. J’ai donc pro­po­sé à la com­mis­sion ani­ma­tion un ate­lier sur l’au­to­no­mie et les liber­tés indi­vi­duelles sur inter­net. On a mis du temps à trou­ver une date, mais ça s’est fina­le­ment pas­sé ce week-end.

Le compte-ren­du de cet ate­lier par­ti­ci­pa­tif est dis­po­nible en ligne, sur le wiki de nuit debout. N’hé­si­tez pas à le consul­ter, et à me faire des retours sur la struc­ture. Ils s’a­gis­sait ici de faire de l’é­du­ca­tion popu­laire autour de ces outils, des enjeux liés au fait d’u­ti­li­ser des ser­vices liber­ti­cides, et des solu­tions envi­sa­geables. L’un des points d’en­trée pour com­prendre ces pro­blé­ma­tiques, c’est bien sûr le prin­cipe « si c’est gra­tuit, c’est que vous êtes le pro­duit ». L’i­dée que si on est uti­li­sa­teur d’un ser­vice qui nous est offert gra­cieu­se­ment par une firme à but lucra­tif, c’est for­cé­ment qu’elle vend quelque chose à quel­qu’un d’autre. Et puis­qu’elle ne nous offre pas le ser­vice pour la beau­té du geste, c’est donc qu’elle mon­naie auprès d’autres le fait qu’elle nous offre ce service.

internet

Pen­dant une heure, on a donc pris le temps de répondre à dif­fé­rentes ques­tions ! que faut-il pour faire fonc­tion­ner inter­net, depuis les infra­struc­tures jus­qu’aux humains, en pas­sant par les logi­ciels ; com­ment se financent les acteurs du net, en décor­ti­quant les modèles éco­no­miques clas­siques du domaine ; quelles consé­quences, quels enjeux pour le citoyen, qui voit ses liber­tés indi­vi­duelles dis­pa­raître aus­si vite qu’il poste sur twit­ter ; et enfin quelles solu­tions pour pal­lier ça, avec beau­coup de solu­tions, comme celles pro­po­sées par fra­ma­soft, ou FDN.

C’é­tait un beau moment d’é­change, et j’es­père que ça sera l’oc­ca­sion pour cer­tains des nuit-debou­tistes de faire avan­cer leurs pratiques…

Musique électronique

QBasic

J’ai très tôt été sen­si­bi­li­sé à la musique élec­tro­nique. Je pense au début grâce à Max, un ani­ma­teur sur Fun Radio qui dans les années 90 pro­po­sait la nuit un uni­vers éclec­tique, se pro­me­nant entre l’A­da­gio d’Al­bi­no­ni et la psy trance. C’é­tait l’é­poque de mes pre­miers CD, avec bien sûr l’in­con­tour­nable Home­work de Daft Punk. À la mai­son, on avait aus­si une K7 de Jean-Michel Jarre, sans doute Oxy­gene. Alors j’ai gran­dit avec dans les oreilles du son élec­tro­nique plu­tôt com­mer­cial certes, mais qui affûte l’o­reille. C’é­tait aus­si le moment où je décou­vrais l’in­for­ma­tique, avec quelques années de retard, bai­gnant dans les tech­no­lo­gies du début des années 90 et d’a­vant. Bidouiller, pro­gram­mer, créer avec un cla­vier. C’é­tait plus le gra­phisme des jeux que je créais qui acca­pa­raient mon inté­rêt, mais la puis­sance de ces outils fai­sait vrai­ment rêver.

Quand je suis arri­vé à Cler­mont-Fer­rand, j’ai décou­vert Space Plum­ber, le one-man band au doux son 8 bits, réhaus­sé d’un Thé­ré­mine.

space plumber

Waw ! Un ins­tru­ment élec­tro­nique datant des années 20, c’est pos­sible ! Décou­vrir ce son pro­duit élec­tro­ni­que­ment, qui fai­sait pen­ser à la scie musi­cale, avec ce glis­san­do par­fait, conti­nu, souple à l’in­fi­ni… Quelle décou­verte ! Et puis Fran­çois Arbon, le musi­cien de Space Plum­ber, fac­teur d’ins­tru­ments élec­tro­niques plus fous les uns que les autres, j’ai vu com­bien on pou­vait bidouiller pour pro­duire du son, tout comme j’a­vais bidouillé mes pre­miers pro­grammes dans les années 90.

theremine

Ces der­niers temps, quand Fran­çois a démar­ré avec Jim­my Vira­ni la for­ma­tion Four­rure, on a vu à Cler­mont-Fer­rand la pre­mière for­ma­tion de deux joueurs de thé­ré­mine, et l’ex­plo­ra­tion de sons assez pop, mais grat­tant tout de même vers l’ex­pé­ri­men­tal, avec l’élec­tri­fi­ca­tion de plu­sieurs ins­tru­ments acous­tiques tra­di­tion­nels. Quelque chose de vrai­ment inté­res­sant, à la fron­tière entre musique élec­tro­nique et acoustique.

De tout cet uni­vers de bidouilles, je connais­sais assez peu de choses. Pour moi, les syn­thés des groupes de pop-rock n’a­vaient rien à voir avec toute cette ébul­li­tion sonore. Et puis j’ai lu Les fous du son, que Laurent de Wilde vient de publier aux édi­tions Grasset.

Les fous du son sur un synthé d'enfant

Ça se lit comme un roman, avec des héros, des élé­ments per­tur­ba­teurs, des rebon­dis­se­ments, des tra­gé­dies et des bon­heurs. On est tenus en haleine du début à la fin, depuis les pre­mières décou­vertes d’E­di­son jus­qu’aux pré­mices de la musique infor­ma­tique. Pas­sion­nant, tré­pident, acces­sible au néo­phyte, et extrê­me­ment bien docu­men­té, pour ali­men­ter la curio­si­té des pas­sion­nés. Un très beau bou­quin, qui raconte com­ment des explo­ra­teurs, à la fois inven­teurs et musi­ciens, ont su explo­rer la fron­tière des pos­sibles, repous­sant les limites impo­sées par la tech­nique du moment pour en tirer de nou­veaux sons. On pense bien sûr au GRM, à des explo­ra­teurs comme Ber­nard Par­me­gia­ni (dont j’ai glou­ton­ne­ment uti­li­sé l’u­ni­vers sonore dans la pre­mière varia­tion d’Inter­face). On pense à toutes les pro­po­si­tions du fes­ti­val Musiques déme­su­rées, autour de la musique élec­tro-acous­tique… Toutes ces explo­ra­tions qui se placent dans la conti­nui­té directe des fous de son évo­qués dans le livre de Laurent de Wilde…

Mais ces sons com­plè­te­ment révo­lu­tion­naires ne res­tent pas can­ton­nés aux expres­sions musi­cales expé­ri­men­tales, et plus on avance dans les années 70 et 80, plus Laurent de Wilde cite les for­ma­tions de rock, pop, musique psy­ché­dé­liques qui incor­porent ces ins­tru­ments du futur dans leurs albums. On pense bien sûr à des pré­cur­seurs, comme Kraft­werk, mais aus­si les Pink Floyd, ou même Ste­vie Wonder !

Le livre se fini sur une belle ouver­ture, en rap­pe­lant que si la suite de l’a­ven­ture a été menée dans le monde de l’in­for­ma­tique avec la MAO, la ques­tion de l’in­ter­face entre l’ins­tru­ment et le musi­cien, véri­table quête menée autour de l’af­fran­chis­se­ment du cla­vier, est plus que jamais d’ac­tua­li­té : aucune alter­na­tive uni­ver­sel­le­ment adop­tée n’a été pro­po­sée pour inter­agir avec le son pro­duit par les machines du XXIe siècle…

La maison des feuilles

Il y a quelques temps, en me pro­me­nant sur l’in­ter­net, je suis tom­bé sur la des­crip­tion d’un livre qui a atti­ré mon atten­tion. Je l’ai vite trou­vé d’oc­ca­sion, et j’ai pris quelques semaines pour le lire. Il est tout sim­ple­ment génial ! La mai­son des feuilles, roman apa­thique par sa forme, est le pre­mier roman de Mark Z. Danielewski.

la maison des feuilles

La typo­gra­phie et la mise en page sont un des per­son­nages prin­ci­paux de ce roman ; la forme vient ren­for­cer, ali­men­ter, voire éclai­rer nombre de rebon­dis­se­ments de l’his­toire prin­ci­pale. Par sa forme d’é­cri­ture aus­si, ce roman est aty­pique. On ne suit pas une seule his­toire, mais un empi­le­ment de nar­ra­tions, qui s’empilent, pour com­men­ter et retra­cer un évé­ne­ment ini­tial sur­réa­liste : tout com­mence quand Will Navid­son décide avec sa famille de s’ins­tal­ler dans une mai­son pour ten­ter de sau­ver sa vie. Repor­ter incon­di­tion­nel, Will décide de fil­mer cette ins­tal­la­tion, mais très vite un élé­ment déclen­cheur vient per­tur­ber cette ins­tal­la­tion sereine. Une pièce appa­raît sou­dain dans la mai­son, qui devient plus grande à l’in­té­rieur qu’à l’ex­té­rieur.

Ce qu’on lit, ce n’est pas l’his­toire de Will Navid­son et de sa famille, mais l’a­na­lyse fil­mique de la série de docu­ments qu’en ont tiré les pro­ta­go­nistes de l’his­toire. Ana­lyse fil­mique rédi­gée par un cer­tain Zam­panò, et qui fait réfé­rence à de nom­breuses autres publi­ca­tions sur le sujet, qui par­sèment en réfé­rence le livre.

Et pour ajou­ter au mille-feuille de ce roman, on com­prends en lisant la mai­son des feuilles que l’a­na­lyse fil­mique de Zam­panò a été retrou­vée à l’é­tat de brouillon par John­ny Errand, un type à la vie chao­tique, qui entre­prend de finir de mettre en forme cette étude. Che­min fai­sant, il par­sème de notes l’é­crit ini­tial, retra­çant son enquête puis sa vie de junkie.

Le lec­teur, loin d’être per­du, se laisse gui­der à tra­vers ce dédale, décou­vrant petit à petit l’a­ven­ture incroya­ble­ment sur­réa­liste de Will Navid­son, et les errances de John­ny Errand. La lec­ture est gran­de­ment faci­li­tée par un jeu sur les polices de carac­tères et un énorme tra­vail de mise en page, les 700 pages du roman se par­cou­rant avec une très grande facilité.

Intri­guant, pas­sion­nant, drôle, élé­gant, per­tur­bant, voi­là un roman que je vous conseille !

Nouvelle vie scientifique

Il y a main­te­nant quelques années, j’é­tais recru­té comme maître de confé­rences à l’U­ni­ver­si­té d’Au­vergne. J’a­vais rejoins un labo­ra­toire dont la pro­blé­ma­tique se foca­li­sait sur la réa­li­té aug­men­tée au ser­vice de la chi­rur­gie. Bien que loin de mes pro­blé­ma­tiques scien­ti­fiques ini­tiales, j’a­vais espé­ré réus­sir à construire un pro­jet per­son­nel au sein de cette équipe. Mal­heu­reu­se­ment, le temps a mon­tré que je n’ar­ri­ve­rais pas à m’y épa­nouir sereinement.

En par­ti­cu­lier, le pro­jet scien­ti­fique de l’I­SIT est gui­dé par une pro­blé­ma­tique appli­quée iden­ti­fiée (l’a­mé­lio­ra­tion des outils pour la chi­rur­gie), et on cherche ici à explo­rer des pistes scien­ti­fiques qui répondent à ces ques­tions. De mon côté, j’ai une plus grande affi­ni­té avec une démarche explo­ra­toire un peu dif­fé­rente : par­tir de ques­tions plus fon­da­men­tales et abs­traites, pro­po­ser des approches scien­ti­fiques ori­gi­nales, puis inter­ro­ger l’en­vi­ron­ne­ment (indus­triel, cultu­rel, scien­ti­fique) pour pro­po­ser ces approches métho­do­lo­giques comme réponse à des ques­tions ouvertes.

À l’oc­ca­sion de la fusion des uni­ver­si­tés cler­mon­toises à l’ho­ri­zon 2017, j’ai donc entre­pris avec deux col­lègues un rap­pro­che­ment avec le LIMOS, une UMR CNRS du site cler­mon­tois. Nous avons donc rejoint un thème de recherche ini­tia­le­ment foca­li­sé sur l’i­mage et l’ap­pren­tis­sage, et avons par­ti­ci­pé à sa nou­velle redé­fi­ni­tion. Ain­si démarre le thème G4 (pour Géo­mé­trie, imaGes, appren­tis­saGe et alGo­rithmes) de l’axe MAAD (Modèles et Algo­rithmes de l’Aide à la Déci­sion). Nous sommes pour l’ins­tant 7 ensei­gnants-cher­cheurs à démar­rer cette acti­vi­té, qui je le crois sera un véri­table espace d’é­pa­nouis­se­ment per­son­nel et collectif. 

Aller hop, vous pou­vez regar­der la vidéo pro­mo­tion­nelle du thème G4 réa­li­sée par la Mai­son Inno­vergne :

Sur la déficience visuelle

Conférence-débat sur la déficience visuelle

Le 4 février der­nier, j’ai ani­mé une après-midi de confé­rence-débat autour de la défi­cience visuelle, qui avait pour objec­tif de sen­si­bi­li­ser aux pro­blé­ma­tiques liées à ce han­di­cap, depuis la vie quo­ti­dienne jus­qu’à l’in­ser­tion pro­fes­sion­nelle, en pas­sant par l’ac­cès au savoir. Cette vidéo était fil­mée, et le ser­vice de l’u­ni­ver­si­té bien de mettre en lien la vidéo que je vous invite à vision­ner, pour com­prendre un peu plus les défis qui jalonnent la vie d’un non voyant ou d’un mal voyant.

La vidéo com­mence par l’in­ter­ven­tion d’Em­ma­nuelle Fes­chet, qui par­lait pour le Ser­vice Uni­ver­si­té Han­di­cap.

Cette confé­rence a été l’oc­ca­sion de dis­cus­sions très enri­chis­santes, et plu­sieurs acteurs de la place cler­mon­toise ont éga­le­ment appris à se connaître. Une belle ini­tia­tive por­tée par des étu­diants du dépar­te­ment GEA de l’IUT de Cler­mont, j’é­tais vrai­ment content d’y participer.

Audiodescription au court métrage

Quelques jours plus tard, j’ai inter­viewé pour Radio Cam­pus les réa­li­sa­teurs des dif­fé­rentes audio­des­crip­tions pro­je­tées pen­dant le fes­ti­val inter­na­tio­nal du court métrage. C’est la troi­sième année que j’in­ter­view Bru­no Darles et ses lycéens, mais cette année, j’ai aus­si pu dis­cu­ter avec les non voyants qui ont tra­vaillé sur le sujet. Je vous invite à les écou­ter, c’est très ins­truc­tif sur ce moyen d’ac­cès au ciné­ma pour les défi­cients visuels.

D’ailleurs, res­tez vigi­lants, parce que l’an­née pro­chaine, on passe à l’ac­tion, et l’au­dio­des­crip­tion aura encore plus sa place au festival !

Interface

Ça y est, le pro­jet qui me tient réveillé toutes les nuits depuis plu­sieurs semaines vient de sor­tir… Enfin du moins, le pre­mier volet de la série inti­tu­lée Inter­face. Il s’a­git d’une créa­tion sonore que j’ai ini­tiée à la fin de l’an­née der­nière, grâce aux cha­leu­reux conseils de Cathe­rine. Petit à petit, j’ai ras­sem­blé mes idées, puis construit un pro­jet de che­mi­ne­ment radio­pho­nique autour de la ques­tion de la place de la tech­nique dans les sciences.

Pour réa­li­ser cette émis­sion, je suis allé tendre mon micro dans dif­fé­rents labo­ra­toires de Cler­mont-Fer­rand, pour écou­ter les gens, mais aus­si cap­ter l’u­ni­vers sonore de leur quo­ti­dien. J’ai aus­si choi­si quelques textes, et c’est Fran­çois Fabre qui les as lus. Et puis Noé­mie a don­né sa voix pour les sous-titres. Ensuite, j’ai ajou­té un peu d’am­biances musi­cales de Kraft­werk et de Par­me­gian­ni, puis sau­pou­dré d’ex­traits de films et d’ar­chives diverses. Un peu de ma voix, et c’é­tait fait…

Les pro­chains épi­sodes sont pré­vus dans 2 mois et 4 mois… Affaire à suivre !

Edit : grâce au réseau Radio Cam­pus France, et à son par­te­na­riat avec France Culture, cette pre­mière varia­tion d’In­ter­face est dif­fu­sée sur France Culture Plus !

Techniques cartographiques et analyse spatiale

J’ai tou­jours été pas­sion­né par les cartes et les plans. C’est la pre­mière chose que je cherche à avoir entre les mains quand je découvre une nou­velle ville. Se pro­me­ner avec les yeux, consta­ter des ali­gne­ments, des struc­tures, dis­tin­guer les quar­tiers par leur appa­rence, iden­ti­fier des ves­tiges de construc­tions pas­sées. C’est passionnant.

J’ai eu l’oc­ca­sion il y a quelques semaines de visi­ter l’expo­si­tion consa­crée aux cartes pen­dant la pre­mière guerre mon­diale, où l’on peut décou­vrir beau­coup de choses sur la manière dont l’é­ta­blis­se­ment des cartes est deve­nu un enjeu capi­tal et un défi scien­ti­fique au début du XXe siècle. 

L’IGN des années 50

En conti­nuant à explo­rer ces ques­tions, j’ai regar­dé il y a une semaine avec un grand inté­rêt du docu­men­taire La nais­sance d’une carte de l’I­GN datant des années 50, qui explique par le détail les inno­va­tions scien­ti­fiques, tech­niques et humaines mises en place pour construire les cartes telles que nous les connais­sons aujourd’hui.

La per­sé­vé­rance et la rigueur déployées pour éta­blir ces cartes sont vrai­ment impres­sion­nantes. On y découvre aus­si la maî­trise des tech­niques récentes de la méca­nique, de l’op­tique ou encore de l’élec­tro­nique, avec des ate­liers équi­pés d’ap­pa­reils de res­ti­tu­tion sté­réo pho­to­gram­mé­triques, ou encore un ordi­na­teur (lisant des cartes per­fo­rées) ser­vant à uni­for­mi­ser et cor­ri­ger les erreurs de triangulation…

Histoire urbaine

Cette semaine, j’ai aus­si dévo­ré le livre Ana­lyse spa­tiale, car­to­gra­phie et his­toire urbaine de Jean-Luc Arnaud, publié en 2008 aux édi­tions parenthèses. 

C’est en décou­vrant cet ouvrage que j’ai com­pris un peu mieux ce qui me fas­ci­nais dans ces construc­tions gra­phiques. J’ai ain­si ren­con­tré le domaine scien­ti­fique qui explore ce sujet que je pra­ti­quais vague­ment par curio­si­té cita­dine : l’ana­lyse spa­tiale, et plus encore, son uti­li­sa­tion pour l’ex­plo­ra­tion du pas­sé des cités, et de l’his­toire des hommes et femmes qui les ont habitées… 

analyse-spatiale

Petits reportages sonores

un enregistreur

Dans un pré­cé­dent billet, j’é­cri­vais que j’a­vais com­men­cé à prendre en main le logi­ciel ardour pour faire du mon­tage à par­tir de sons pris en repor­tage… Tout com­mence donc par une cap­ta­tion. À la radio, on uti­lise plu­tôt des Zoom h4n, petits bijoux numé­riques qui embarquent deux micros d’am­biance, per­mettent de bran­cher des­sus des micros avec une connec­tique XLR, per­mettent de faire du mon­tage, etc. Le défaut de cet enre­gis­treur, c’est qu’il est un peu cher. Alors quand j’ai cher­ché à m’é­qui­per, je suis allé voir du côté de chez Tas­cam, où le DR-40 est un peu plus acces­sible. Après quelques semaines d’u­ti­li­sa­tion, je trouve qu’il réuni quelques avan­tages inté­res­sants par rap­port au Zoom, comme par exemple l’en­re­gis­tre­ment d’une seconde piste à ‑6 déci­bels, qui per­met d’é­vi­ter tout genre de satu­ra­tions, ou encore la mobi­li­té des micros qui per­met une cap­ta­tion en vraie stéréo…

J’ai donc com­men­cé en début d’an­née par un repor­tage à l’IUT, en allant inter­vie­wer Marc Che­val­don­né et Cédric Bou­hours à la veille de la code week. J’en avais par­lé sur ce blog il y a peu, si vous vou­lez réécou­ter ce que ça donne, des enfants qui codent des robots en lego, c’est par là : la code week 2015 à Cler­mont-Fer­rand.

Plus récem­ment, je suis allé tendre mon micro au ras­sem­ble­ment pour l’ur­gence cli­ma­tique, et j’ai ensuite ten­du mon micro à quelques-uns des orga­ni­sa­teurs du ras­sem­ble­ment qui a sui­vi juste ensuite, et qui mobi­li­sait contre l’é­tat d’ur­gence policier.

C’é­tait notam­ment la Cel­lule Anti­fas­ciste Révo­lu­tion­naire d’Au­vergne (C.A.R.A.) qui orga­ni­sait ce ras­sem­ble­ment contre l’é­tat poli­cier, et à l’oc­ca­sion de la midi­nale du 18 décembre, j’ai dif­fu­sé un por­trait de cette orga­ni­sa­tion, puis ani­mé une dis­cus­sion autour des groupes mili­tants à Clermont-Ferrand :

En fin de cette dis­cus­sion, j’ai pro­po­sé à la lec­ture un bou­quin que j’ai décou­vert en sep­tembre, inti­tu­lé Le Cor­bu­sier, un fas­cisme fran­çais. L’ou­vrage est très inté­res­sant pour qui s’in­ter­roge sur la manière dont le fas­cisme s’est struc­tu­ré en France. Le Cor­bu­sier sert de porte d’en­trée pour décou­vrir un réseau vaste et qui a notam­ment inter­agit avec le cou­rant ita­lien… Une his­toire sou­vent igno­rée, qui aide à com­prendre un peu mieux les racines des mou­ve­ments fas­cistes actuels.

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Des outils numériques pour la radio

faire vivre une radio asso­cia­tive, c’est pas­sion­nant : il faut des gens, des envies, des idées, de la tech­nique, et que tout ça fonc­tionne ensemble. Bon, par­fois, c’est un peu un défi.

Un logiciel d’automation

L’un des élé­ments prin­ci­paux de l’an­tenne d’une radio, c’est sa pro­gram­ma­tion (musi­cale ou d’é­mis­sions). Ce qui passe à quelle heure, et com­ment on le choi­si, voi­là qui construit l’i­mage de la radio. Pour réa­li­ser cela, il existe plein de solu­tions, mais la plu­part des radios uti­lisent un outil en com­mun : un logi­ciel d’au­to­ma­tion. Cet outil fonc­tionne comme un énorme juke­boxe aléa­toire, que l’on pro­gramme grâce à des contraintes ou des règles, pour que l’an­tenne cor­res­ponde à ce que l’on a déci­dé : pas­sage de tops horaires, mes­sages d’in­for­ma­tion, rap­pel du nom de la radio, styles musi­caux, émis­sions pro­gram­mées, tout doit être pris en charge.

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Pen­dant plus de 10 ans, à Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand, on a uti­li­sé un logi­ciel d’au­to­ma­tion né des besoins de Radio Cam­pus Gre­noble, et ven­du ensuite à toutes les radios du réseau cam­pus France, j’ai nom­mé le véné­rable Pau­lo. Ces der­nières années, on a dû se battre pour conti­nuer à faire fonc­tion­ner ce logi­ciel non main­te­nu, à coup de vir­tua­li­sa­tion, de res­tau­ra­tion de disques, de recons­truc­tion de base de don­nées… C’é­tait épuisant.

Et puis le der­nier crash a été trop violent, et on a déci­dé de se pen­cher sur une autre solu­tion. Depuis presque un mois main­te­nant, nous uti­li­sons donc Air­time, un logi­ciel d’au­to­ma­tion libre et gra­tuit, qui fonc­tionne très bien sous un GNU/Linux récent. Alors bien sûr, il ne cor­res­pond pas à tous nos besoins, et on a déjà com­men­cé à le modi­fier, en publiant nos modi­fi­ca­tions sur le github de la radio. Puisque c’est du logi­ciel libre, autant contribuer !

airtime

De prime abord, ce logi­ciel est tout aus­si gris que le pré­cé­dent, mais je dois vous avouer que ça fait un bien fou de ren­trer dans le XXIe siècle, avec un outil moderne, et adap­table à nos besoins…

Des podcasts musicaux

100p

Juste avant de devoir chan­ger de logi­ciel d’au­to­ma­tion, on avait com­men­cé à mettre en place un outil plu­tôt chouette. Main­te­nant que tout est sta­bi­li­sé, on peut en par­ler… Il s’a­git d’un site qui regroupe tous les pod­casts musi­caux pro­po­sés par les pro­gram­ma­teurs de la sta­tion. Une fois par semaine, cha­cun pro­pose une heure de musique, à écou­ter et réécouter.
Les 100% musique, c’est une manière simple d’é­cou­ter une heure de musique, avec la réfé­rence aux inter­prètes et aux titres programmés…

Côté site web, j’ai choi­si une solu­tion basée sur boots­trap, pour que le site s’af­fiche aus­si bien sur les ordi­na­teurs que sur les tablettes et smartphones.

Notre première balade sonore

Cette année, c’est aus­si la concré­ti­sa­tion d’un pro­jet que j’a­vais vrai­ment eu à cœur de por­ter à Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand : l’i­dée de construire du conte­nu radio­pho­nique, non pas pré­vu pour la FM, mais conçu pour être écou­té in situ, avec l’i­dée d’in­vi­ter les audi­teurs à déam­bu­ler le long d’un tra­jet qu’ils décou­vri­raient autre­ment. La pre­mière balade sonore pro­duite à Cler­mont-Fer­rand a rejoins le site inter­net de nos sono­gra­phies, que nous espé­rons voir s’é­tof­fer au fil du temps. Là encore, j’ai construit le site inter­net en uti­li­sant boots­trap, et en adap­tant le tra­vail gra­phique réa­li­sé Thi­bault Man­geard. Dos­sier à suivre, car on va pour­suivre l’a­mé­lio­ra­tion de l’ou­til pour une meilleure interactio !

sonographies

Montage audio en logiciel libre

Et pour finir, je ne résiste pas à l’en­vie de vous par­ler du nou­vel outil que je suis en train d’ap­prendre à uti­li­ser : le fabu­leux ardour. Sur­puis­sant, ce cou­teau suisse du son offre pour qui veut réa­li­ser du mon­tage audio un envi­ron­ne­ment très com­plet, intui­tif, et bigre­ment plus pra­tique que le vétuste auda­ci­ty avec lequel je tra­vaillais jus­qu’à pré­sent. J’es­saye­rai de regrou­per pro­chai­ne­ment sur ce blog les dif­fé­rents repor­tages que j’ai réa­li­sés cette année, et qui me servent d’en­traî­ne­ment au futur pro­jet un peu ambi­tieux que je débute pour l’an­née 2016… Affaire à suivre !

Cartographie

Depuis un an main­te­nant, de nom­breuses mani­fes­ta­tions sont orga­ni­sées à l’oc­ca­sion du cen­te­naire de la guerre 14–18. Des évé­ne­ments en tout genre pour racon­ter cet évé­ne­ment qui a mar­qué le début du XXe siècle.

Il y a plein de manière de par­ler de cette période de guerre. On peut par exemple évo­quer les batailles qui ont eu lieu en France, comme le fait cette chaîne de vul­ga­ri­sa­tion de l’his­toire que j’ai décou­vert il y a peu sur le site de la vidéo­thèque d’A­lexan­drie (au pas­sage, allez jeter un coup d’œil sur ce site, qui pro­pose régu­liè­re­ment de nou­velles chaînes cultu­relles et scien­ti­fiques toute plus pas­sion­nantes les unes que les autres). On peut aus­si par­ler des expé­riences au gaz mou­tarde, ce qui fait un peu pen­ser aux expé­riences plus récentes de l’ar­mée bri­tan­nique sur l’les expé­ri­men­ta­tions au LSD sur ses sol­dats

Mais pas­sons, je n’ai pas une grande pas­sion pour le monde mili­taire, et ce n’est pas le sujet de ce post. Venons donc au cœur de cet article : la car­to­gra­phie.

Clermont

Les cartes, c’est pas­sion­nant, ça per­met de struc­tu­rer sa com­pré­hen­sion du monde, ça per­met de mesu­rer, de visua­li­ser, d’é­tu­dier. Il y a pas mal de blogs qui en parlent très bien, et que j’aime lire. Par exemple, il y a Le blog du car­to­graphe sur le site du Pacha, qui parle notam­ment des cartes his­to­riques. Il y a aus­si le car­net (néo)cartographique, qui montre de manière un peu plus tech­nique com­ment on réa­lise des cartes aujourd’­hui. Si on s’in­té­resse au libre, on peut aus­si suivre l’ac­tua­li­té de la car­to­gra­phie libre et d’OpenS­treet­Map sur le blog week­ly OSM (en langue anglaise).

Bon, vous allez me dire : mais pour­quoi a‑t-il par­lé du cen­te­naire de la guerre 14–18 si c’est un billet consa­cré à la cartographie ?

C’est parce que la semaine der­nière, je suis allé visi­té la superbe expo­si­tion pro­po­sée par la biblio­thèque uni­ver­si­taire de Cler­mont-Fer­rand, inti­tu­lée 14–18, Des cartes pour faire la guerre. L’ex­po­si­tion est très bien faite, pas­sion­nante, et nous avons eu la chance avec quelques amis de pro­fi­ter de la visite pro­po­sée par Jean-Benoit Leduc, une per­sonne pas­sion­née et passionnante.

L’une des moti­va­tions de cette expo­si­tion, c’est de mettre en valeur l’un des patri­moines assez peu connus de l’u­ni­ver­si­té : sa car­to­thèque. Riche de 21 000 cartes, ce fonds est l’une des rares car­to­thèques uni­ver­si­taires de France. Elle n’est qua­si­ment jamais pré­sen­tée au public, et cette expo­si­tion d’en­ver­gure per­met d’en cares­ser la richesse. On y voit notam­ment pré­sen­tées des cartes his­to­riques comme celle des Cas­si­ni (sur ce sujet, n’hé­si­tez pas à écou­ter l’é­mis­sion la marche des sciences qui traite du sujet), mais aus­si les pre­mières cartes d’é­tat-major fran­çaises, ain­si que les équi­va­lentes belges, anglaises ou allemande.

cartes

Au fil de l’ex­po­si­tion, en plus de pou­voir admi­rer de nom­breuses cartes, on découvre aus­si com­ment les car­to­graphes tra­vaillaient au début du XXe siècle, à l’aide d’ou­tils de mesure au sol, mais aus­si des pre­mières pho­tos aériennes. L’ob­jec­tif était de tenir à jour constam­ment les cartes en fonc­tion de l’a­van­cée des com­bats, et des construc­tions enne­mies. Du maté­riel d’é­poque est pré­sen­té, ce qui rend l’ex­po­si­tion encore plus cap­ti­vante. On apprend aus­si qu’à Cler­mont-Fer­rand avait été ins­tal­lée l’un des rares ate­liers pro­vin­ciaux de concep­tion et de fabri­ca­tion de ces cartes. On découvre enfin com­bien la logis­tique d’a­che­mi­ne­ment des rele­vés sur le ter­rain, puis l’a­che­mi­ne­ment des cartes en retour vers les gra­dés sur le front a été une étape clé du tra­vail de renseignement.

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L’ex­po­si­tion dure jus­qu’au 31 mars 2016, et je vous invite chau­de­ment à aller la visi­ter, car elle est pas­sion­nante, très bien réa­li­sée, et l’on découvre une foul­ti­tude de choses qui font l’his­toire de ce que sont nos cartes aujourd’­hui.

Lectures sud américaines

Depuis quelques mois main­te­nant, j’ai amé­na­gé dans l’une des rues du centre-ville de Cler­mont que j’aime le plus. Et juste à côté de chez moi, au 12 de la rue ter­rasse, il y a un bou­qui­niste vrai­ment sym­pa, chez qui on s’ar­rête avec plai­sir. Allez y faire un tour un de ces 4.

C’est chez lui que j’ai trou­vé plein de trucs inté­res­sants, notam­ment pour com­men­cer à tra­vailler sur mon nou­veau pro­jet radio­pho­nique. J’en écri­rai plus dans quelques temps ici je pense…

Couverture du livre Esperanza et ses saints

Et comme je me suis remis à lire régu­liè­re­ment, je passe sou­vent chez lui pour me réap­pro­vi­sion­ner. Par­mi les décou­vertes récentes que j’y ai faites, il faut que je vous parle de ce livre de María A. Escandón, Espe­ran­za et ses saints. Il paraît qu’on en a fait un film, et qu’il n’a pas pas­sion­né les foules.

Pour ma part, je me suis clai­re­ment lais­sé embar­qué par cette comé­die absurde. On suit l’his­toire d’une jeune femme Mexi­caine qui vient de perdre sa fille. Cette jeune femme est très croyante, dévouée à une mul­ti­tude de saints qu’elle prie pour toutes les occa­sions. Jusque-là, sa vie était ran­gée. Mais sou­dain, alors qu’elle essaye de s’ins­tal­ler dans son deuil, elle a une appa­ri­tion. Un de ses saints la convainc que sa fille n’est pas morte. C’est alors le début d’une for­mi­dable quête dans laquelle elle se lance, en direc­tion du nord tou­jours, pour cher­cher sa fille dans les endroits les plus mal­fa­més du conti­nent. On découvre alors par des­sus son épaule un uni­vers glauque, violent, sexuel et oppres­sant, qu’elle tra­verse avec une légè­re­té incroyable, se rac­cro­chant à ses saints, à l’es­poir de retrou­ver sa fille… Cette naï­ve­té, cette convic­tion pro­fonde la guide dans une tra­ver­sée des bats fonds qui ne la lais­se­ra fina­le­ment pas com­plè­te­ment indemne. Je trouve ça déca­lé, absurde, com­plè­te­ment inattendu…

Couverture du livre "Passager de la fin du jour"

L’autre livre d’un auteur sud amé­ri­cain que j’ai lu cette année, c’est Pas­sa­ger de la fin du jour de Rubens Figuei­re­do. Là aus­si, on suit le périple d’un homme, mais cette fois-ci la tem­po­ra­li­té n’est pas la même : tout se passe en une soi­rée, alors qu’il se rend chez sa petite amie en bus. Le tra­jet est chao­tique, et son res­sen­ti du tra­jet est entre­mê­lé de sou­ve­nirs qu’il tisse autour du quar­tier et de la vie des gens autour de lui. On y croise aus­si Dar­win, à tra­vers un livre qui hante notre héros, libraire de son état. Là encore, tout semble un peu sur­réa­liste, le per­son­nage prin­ci­pal nous fai­sant décou­vrir par son regard intri­gué le monde qui l’en­toure. J’aime par­ti­cu­liè­re­ment les tran­si­tions qui rythment le roman, entre aven­ture au pré­sent, sou­ve­nirs et pen­sées du per­son­nage prin­ci­pal diri­gées vers le futur. On découvre un Bré­sil décon­cer­tant, où tout semble évo­luer péni­ble­ment, et irré­mé­dia­ble­ment vers un quo­ti­dien plus sombre.

Et vous, vous lisez des romans sud américains ?

Brodsky & Utkin

Il y a quelques semaines, j’ai pas­sé un week-end ral­lon­gé en Angle­terre, pour aller avec ma sœur et mon beau-frère décou­vrir le vrai­ment très chouette pro­jet de Bank­sy, ce parc de désa­mu­se­ment éphé­mère qu’il avait appe­lé Dis­ma­land. Un moment vrai­ment chouette, qui fait echo à nombre d’ac­tua­li­tés récentes et dou­lou­reuses.

Après avoir pro­fi­té de la cam­pagne bri­tan­nique, j’ai pris le temps de m’ar­rê­ter de nou­veau à Londres avant de repar­tir, pour aller me pro­me­ner dans la col­lec­tion du for­mi­dable Tate Modern, le musée d’art moderne et contem­po­rain de la capi­tale. À chaque fois c’est un véri­table bon­heur de plon­ger dans les expo­si­tions proposées.

Je n’a­vais que deux heures devant moi avant le départ du train, alors je n’ai pas eu le temps de tout par­cou­rir. Mais en repar­tant, j’ai tra­ver­sé rapi­de­ment les salles consa­crées au tra­vail de Brod­sky et Utkin. Et à chaque pas, je me regret­tais ne pas avoir le temps de m’ar­rê­ter… Heu­reu­se­ment, leur tra­vail est regrou­pé dans un superbe ouvrage que je tiens à votre dis­po­si­tion si vous pas­sez par Clermont-Ferrand.

Brodsky Utkin

Le tra­vail de ces deux archi­tectes Russes est unique, à la fois dans sa forme, mais aus­si dans les idées qu’il véhi­cule, dans la manière d’ex­plo­rer la fron­tière entre deux uni­vers, celui de l’ar­chi­tec­ture et celui de l’illus­tra­tion ima­gi­naire. On nomme leur uni­vers the Paper Archec­ture. À l’o­ri­gine, ces deux archi­tectes de for­ma­tion res­sentent leurs envies de créa­ti­vi­té et d’ex­pé­ri­men­ta­tion bri­dée par l’u­ni­vers très uti­li­ta­riste du régime sovié­tique, qui ne conçoit l’art de des­si­ner les bâti­ments que comme une réponse prag­ma­tique aux ques­tions du quo­ti­dien (loge­ment, dépla­ce­ments, espaces de tra­vail, etc.). En réac­tion, Brod­sky et Utkin com­mencent à déve­lop­per un uni­vers ima­gi­naire qu’ils déve­loppent sous forme d’illus­tra­tions four­millantes et bavardes, baroques, grouillantes. Cet ima­gi­naire libé­ré sur le papier dépasse alors le simple cadre de la créa­tion archi­tec­tu­rale pour aller ques­tion­ner le rôle des bâti­ments dans la cité.

L’es­thé­tique de leurs illus­tra­tions, qui rap­pellent par­fois les sché­mas tech­niques du XIXe siècle ou encore les des­sins tech­niques de Léo­nard de Vin­ci, foi­sonne de mille idées, frôle la poé­sie géo­mé­trique, emprunte à la bande des­si­née… Une esthé­tique qui donne envie de se perdre pen­dant des heures dans ces dessins.

La code week

Cette semaine c’est la Code week un peu par­tout en Europe, et pour la pre­mière fois cette année à Cler­mont-Fer­rand. L’ob­jec­tif de cet évé­ne­ment annuel est de per­mettre au grand public de décou­vrir ce qu’est la pro­gram­ma­tion numérique.

Si le BIBI de BOBI m'était compté

À Cler­mont-Fer­rand, on aura donc cette semaine un spec­tacle sur le bibi­bi­naire de Bobi Lapointe, une après-midi de décou­verte pour les enfants autour de robots pro­gram­mables, la réa­li­sa­tion d’un film, ou encore la nuit du code… C’est notam­ment Marc Che­val­don­né qui orga­nise ça à l’IUT des Cézeaux. Je suis donc allé le ren­con­trer la semaine der­nière, alors qu’il ani­mait avec Cédric Bou­hours un ate­lier avec de jeunes col­lé­giens de la région.

Le repor­tage pas­se­ra ce mer­cre­di dans la mati­nale de Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand, mais vous pou­vez déjà l’é­cou­ter ici :

Le magasin, Grenoble

Ça fai­sait vrai­ment long­temps que je n’a­vais pas pris le temps d’é­crire ici. Et puis fina­le­ment, c’est dom­mage quand même… D’au­tant qu’il y a plein de trucs que j’ai­me­rais par­ta­ger ici. Nou­velle année, nou­velles bonnes réso­lu­tions. Je retente une nou­velle renais­sance de mon blog.

Et pour com­men­cer, j’a­vais envie de par­ler d’un lieu que j’ap­pré­cie beau­coup. Ce week-end, j’é­tais à Vienne et à Gre­noble pour les jour­nées de l’art contem­po­rain. Plu­sieurs lieux d’ex­po­si­tion se sont asso­ciés pour pro­po­ser un iti­né­raire à tra­vers la région. J’en ai pro­fi­té à plein, en me pro­me­nant à Vienne le same­di, et à Gre­noble le dimanche.

L'affiche de Sister Ship

À Vienne, j’ai pu décou­vrir la halle aux bou­chers, un lieu qui expo­sait Maxime Ros­si. J’ai bien aimé son explo­ra­tion de l’u­ni­vers de Cori­ta Kent, croi­sé aux influences du Congo et de Vasa­re­ly, intri­guant. La ville de Vienne, que je ne connais­sais pas, est vrai­ment pas­sion­nante pour qui s’in­té­resse à l’his­toire antique et à l’ar­chi­tec­ture. Je dois avouer que ça donne furieu­se­ment envie d’al­ler faire un tour là-bas pour Jazz à Vienne.

Digital StillCamera

Mais par des­sus tout, j’ai entre­pris ce petit week-end de retour­ner au Maga­sin de Gre­noble. C’est un lieu vrai­ment incroyable, et qui souffre beau­coup ces temps-ci… Si vous pas­sez par Gre­noble, allez donc faire un signe aux acteurs de ce pro­jet, au per­son­nel qui fait vivre le lieu et qui rêve­rait qu’il existe encore longtemps…

Le Maga­sin, c’est d’a­bord un bâti­ment, une usine du début du XXe siècle, qui a été trans­for­mée voi­là près de 30 ans en un bâti­ment pour accueillir l’art contem­po­rain. La par­ti­cu­la­ri­té du lieu, ce qui le rend unique aujourd’­hui, c’est son espace sépa­ré en deux : une grande rue cen­trale, pré­vue pour accueillir des œuvres monu­men­tales, et des salles plus clas­siques sur le côté. Le lieu accueille ain­si suc­ces­si­ve­ment nombre d’ar­tistes contem­po­rains qui jouent avec ces espaces. Mais il faut bien le recon­naître, ces grandes créa­tions sont au delà du bud­get que peut se per­mettre le lieu. Voi­là l’un des aspects de la mésen­tente entre les acteurs des lieux… Mais je vous laisse lire la presse ou écou­ter la radio pour vous faire votre opi­nion, pas très simple…

La librairie du Magasin

En quit­tant le Maga­sin, n’ou­bliez sur­tout pas de pas­ser par la librai­rie, qui est l’une des mieux four­nies sur la ques­tion de l’art contem­po­rain et du desi­gn. J’au­rai l’oc­ca­sion d’en repar­ler pro­chai­ne­ment avec un petit bijou sur lequel j’é­tais tom­bé il y a quelques mois en fure­tant entre leurs étagères…

Suite des chronique mathématiques à Radio Campus

Vous l’au­rez com­pris à la fré­quence où je parle de Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand, c’est une asso­cia­tion qui me tient à cœur. Peut-être un peu plus encore depuis qu’a­vec une équipe de gens moti­vés, j’ai déci­dé de prendre la pré­si­dence de l’as­so­cia­tion, pour por­ter le pro­jet col­lec­tif. Une radio asso­cia­tive, c’est plein de défis : tech­niques, humains, liés aux par­te­na­riats, aux finan­ce­ments, au déve­lop­pe­ment, et à tout ce qui fait l’an­tenne. Bref, même si ça me prend du temps, je m’y éclate.

Mais heu­reu­se­ment, je ne quitte pas les ondes de la radio. Avec la pelle à tarte d’a­bord, on conti­nue à éclai­rer de notre vision pel­lis­tique les ondes FM une fois par mois. N’hé­si­tez pas d’ailleurs à voter pour l’at­tente télé­pho­nique de Tar­to­town par­mi les trois titres com­po­sés par Alys­son the road.

J’ai eu l’oc­ca­sion d’a­ni­mer encore une mati­nale, de par­ti­ci­per aux émis­sions spé­ciales au moment du fes­ti­val inter­na­tio­nal du court métrage, en inter­vie­want notam­ment le res­pon­sable de la séance audio­des­crip­tion. Je vous invite d’ailleurs à écou­ter cette inter­view, qui per­met de com­prendre un peu mieux com­ment les aveugles peuvent aller au ciné­ma, et com­ment on tra­vaille pour adap­ter un film à ce handicap.

Inter­view de Bru­no Darles sur l’au­dio­des­crip­tion by Jean-Marie Favreau on Mixcloud

Et puis j’ai aus­si conti­nué mes chro­niques mathé­ma­tiques, avec des sujets assez variés, qui j’es­père vous inté­res­se­ront. J’ai d’a­bord racon­té un peu d’his­toire des mathé­ma­tiques, avec le tra­gique des­tin d’É­va­riste Galois, un mathé­ma­ti­cien roman­tique mort dans un duel avant d’a­voir fini son œuvre :

Éva­riste Galois by Jean-Marie Favreau on Mixcloud

Deux semaines après, à l’oc­ca­sion des élec­tions muni­ci­pales, on a par­cou­ru dans la chro­nique les dif­fé­rents modèles de scru­tin, en s’in­té­res­sant à Condor­cet, un mathé­ma­ti­cien qui a éta­bli un cri­tère per­met­tant de mesu­rer la per­ti­nence de ces sys­tèmes. Si le sujet vous inté­resse, vous trou­ve­rez quelques réfé­rences sur la page de pré­pa­ra­tion de la chro­nique.

Condor­cet et les sys­tèmes de scru­tin by Jean-Marie Favreau on Mixcloud

Et plus récem­ment, dans une mati­nale où était invi­té un artiste de musique contem­po­raine, j’ai racon­té les liens étroits qui existent entre musique et mathé­ma­tiques, depuis Pytha­gore jus­qu’aux com­po­si­teurs du XXe et XXIe siècle. Si le sujet vous inté­resse, vous trou­ve­rez quelques réfé­rences sur la page de pré­pa­ra­tion de la chro­nique.

Musique et mathé­ma­tiques by Jean-Marie Favreau on Mixcloud

Financement participatif à Radio Campus Clermont-Ferrand

À Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand, l’é­quipe des béné­voles s’ac­tive pour réveiller un peu plus la radio. Et par­mi les pro­jets en cours, on a com­men­cé un gros chan­tier de réamé­na­ge­ment du stu­dio public situé au rez-de-chaus­sée de l’im­meuble qu’oc­cupe la radio. On pro­fite donc de l’oc­ca­sion pour faire un appel à finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif, afin de rendre plus confor­table pour tous le lieu. Allez faire un tour sur le pro­jet ulule du live in room, et rejoi­gnez les par­ti­ci­pants pour aider la radio à amé­lio­rer son accueil et son contenu !

Identification et authentification

Je passe mon temps à expli­quer à mes étu­diants que l’i­den­ti­fi­ca­tion et l’au­then­ti­fi­ca­tion ne sont pas la même chose. Pour résu­mer un peu sim­ple­ment, on peut dire que l’iden­ti­fi­ca­tion consiste à don­ner des infor­ma­tions qui per­mettent de véri­fier qui l’on est quand l’authen­ti­fi­ca­tion consiste à don­ner des infor­ma­tions qui per­mettent de véri­fier que l’on est auto­ri­sé à accé­der à quelque chose.

Or, je viens de me battre contre Le Monde Diplo­ma­tique pour qu’ils fassent la dis­tinc­tion, en vain. Pour­tant de prime abord tout parais­sait chouette sur leur bou­tique : ils pro­po­saient de s’a­bon­ner à leur titre élec­tro­nique, ou d’a­bon­ner un ami. Ils fai­saient donc la dis­tinc­tion entre les deux situa­tions, et pre­naient donc en compte l’identification !

Tout heu­reux de cette décou­verte, et ravi de pou­voir offrir à une per­sonne proche l’ac­cès à ce titre, j’ai rem­pli les for­ma­li­tés en indi­quant mes coor­don­nées, et les siennes. Dès le début, quelque chose m’a sem­blé étrange : si l’on me deman­dait bien les adresses phy­siques des deux per­sonnes (en l’oc­cu­rence la béné­fi­ciaire et moi-même), nulle part il n’é­tait ques­tion de son adresse élec­tro­nique à elle… Com­ment allait-elle pou­voir accé­der au service ?

J’ai espé­ré jus­qu’à la fin de l’en­re­gis­tre­ment qu’ils me pro­posent d’as­so­cier un autre compte sur leur site à ce cadeau, afin de pou­voir l’en­voyer à mon proche. Et une fois l’en­re­gis­tre­ment ter­mi­né, j’ai signa­lé ce pro­blème. La pre­mière fois, ils m’ont expli­qué com­ment créer mon compte, ce que j’a­vais déjà fait pour ache­ter l’ac­cès au titre. La deuxième fois, après près d’un mois, ils m’ont invi­té à… chan­ger mes infor­ma­tions personnelles !

Informations personnelles sur le site du Monde Diplomatique

Je dois avouer que je trouve ça par­ti­cu­liè­re­ment moche, puisque cela signi­fie que c’est le même compte qui ser­vi­ra pour moi via mes coor­don­nées ban­caires à régler l’a­bon­ne­ment, tout en don­nant à mon proche l’ac­cès au conte­nu. Impos­sible donc de dif­fé­ren­cier l’i­den­ti­té des deux connexions… Or, il me semble que l’ha­bi­tude en terme de cadeau est de n’en pas dévoi­ler le mon­tant… Avec Le Monde Diplo­ma­tique, je peux m’as­soir dessus… 

En espé­rant qu’ils ne gèrent pas toutes les ques­tions de sécu­ri­té de la même manière !

Rouler au GPL

station service Quand j’é­tais ado­les­cent, j’é­tais convain­cu de l’in­té­rêt des véhi­cules per­son­nels à court terme, mais déjà ma convic­tion était que la seule manière viable de se dépla­cer à long terme pour l’es­pèce humaine était de miser sur les trans­ports en com­muns, tout en mini­mi­sant les besoins de trans­ports. Pour l’a­do­les­cent que j’é­tais, pos­sé­der un véhi­cule per­son­nel consis­tait à accep­ter l’i­dée que l’in­di­vi­dua­lisme était plus impor­tant que le simple bon sens éco­lo­gique, éco­no­mique, et de vie en société.

J’ai tenu bon jus­qu’à mes 30 ans en évi­tant de m’é­qui­per d’un véhi­cule per­son­nel. J’en étais heu­reux, même si de plus en plus sou­vent, j’empruntais les véhi­cules des amis. Il m’ar­ri­vait aus­si d’en louer, car tout cita­din que j’é­tais , il arri­vait que les contraintes de la vie l’imposent.

Ado­les­cent, je m’é­tais juré que si j’op­tais pour un véhi­cule, il fau­drait qu’il soit GPL. C’é­tait à l’é­poque la moto­ri­sa­tion qui sem­blait la moins pol­luante, et donc la plus rai­son­nable. En gran­dis­sant, j’ai pro­gres­si­ve­ment revu mon juge­ment sur ce car­bu­rant, car c’en est un comme les autres, que l’on doit extraire, que l’on doit raf­fi­ner, véhi­cu­ler, qui souffre aus­si d’un manque de diffusion…

Et puis récem­ment, les besoins ont été plus forts que les convic­tions, et nous avons fini par nous équi­per d’une voi­ture. Et bien je dois dire que mal­gré la décep­tion de ne pas avoir réus­si à résis­ter assez long­temps au besoin de voi­ture, l’i­dée d’a­voir concré­ti­sé une déci­sion prise il y a plus de 10 ans me plaît bien. Nous rou­lons main­te­nant au GPL, ce qui se révèle assez éco­nome grâce aux faibles taxes, pour un confort de conduite com­pa­rable aux autres car­bu­rants, et avec l’é­norme avan­tage d’a­voir deux réser­voirs, donc net­te­ment plus d’au­to­no­mie qu’a­vec un car­bu­rant unique.

Et vous, com­ment roulez-vous ?