J’enregistrais hier le dernier épisode de la deuxième saison du podcast Quand même pas, Papa !, que vous pouvez retrouver sur toutes les plateformes de podcast habituelles, mais aussi sur le site du cri de la girafe, ou à l’antenne de Radio Campus Clermont.
Dans cet article, je reviens sur la manière dont je réalise ce podcast, et je partage avec vous quelques podcasts qui m’ont marqué cette année.
Comment j’enregistre quand même pas, Papa !
Ce podcast, c’est un moyen pour moi de réfléchir à ce que nous traversons avec ma fille, cette maladie qui s’installe toujours un peu plus et bouleverse nos vies.
D’un point de vue pratique, je prépare les épisodes en prenant régulièrement des notes sur les sujets que j’ai envie de traiter. Je prend des notes sous forme de phrases très simples, avec les grandes idées, que je structure en listes à puce par exemple, voire garde en forme télégraphique. L’idée est d’avoir la trame et les idées principales sous les yeux au moment d’enregistrer, puis ensuite de laisser la spontanéité de la parole non écrite.
Une fois toutes les une ou deux semaines, je m’installe donc dans mon salon pour une session d’enregistrement, de montage et mixage. L’équipement est identique à celui que j’utilise pour enseigner à distance : une carte son, un micro, un pré pré-ampli, et un casque.
Je réalise le montage en même temps que l’enregistrement, avec le logiciel ardour, un équivalent libre de reaper. Ma session est prête, avec l’habillage (les petites ambiances sonores) du podcast, et une piste avec les réglages habituels que j’utilise sur ma voix (compression, égalisation). Je lance l’enregistrement, puis suit le fil de l’épisode. Je fais régulièrement des pauses dans l’enregistrement, pour reprendre une tournure de phrase qui ne me convient pas, pour ajuster une idée, tout en faisant toujours attention à garder la même intention dans la voix, la même proximité au micro. Je n’ai pas envie que ça s’entende trop à l’écoute.
Je ne corrige rien de la diction, des petits bruits parasites, et j’ai choisi un micro classique, dans une pièce non traitée, afin d’avoir un son le plus naturel possible, et pour ne pas avoir à travailler trop sur cet aspect en réalisant le podcast.
Chaque épisode fait environ 10 minutes, et j’enregistre en 10 à 20 prises, en prenant à chaque fois soin d’ajouter une petite virgule sonore au moment de changer de thème. Avec le temps, j’ai gagné en efficacité, et si l’épisode est prêt dans ma tête et dans mes notes (je le prépare souvent la veille pour y penser avant d’enregistrer), il me suffit d’une heure pour boucler un épisode et le mettre en ligne.
Découvertes récentes
Raconter comment on fabrique de la baladodiffusion c’est cool, mais en écouter c’est très chouette aussi.
Si vous n’avez pas eu l’occasion d’écouter la radio des tas, je vous invite à réécouter les 9 épisodes de cette année sur le site internet de l’émission, ou à écouter plus spécifiquement la série de chroniques à la source, réalisées par Jordi et Cécile pour cette émission.
Et puis j’ai aussi récemment découvert d’autres podcasts que trouve très bien faits, et que je vous propose de découvrir ci-dessous.
Ça fait boom
Si vous avez envie d’écouter une émission où la forme est aussi soignée que le fond, si vous avez envie d’accompagner Noémi dans ses questionnements, ses rencontres, ses coups de gueule et ses belles idées, je vous invite très fort à aller écouter ça fait boom, l’émission qu’elle anime sur Radio Galère à Marseille, et qu’elle propose en réécoute sur le site du cri de la girafe.
C’est beau, c’est sensible, des fois c’est dur, parfois c’est drôle, toujours c’est beau.
Apothicast
Apothicast est un podcast consacré à l’histoire de la santé et des sciences sociales, et est réalisé par Bastien Delattre, un pharmacien passionné d’histoire de la santé. J’avais adoré le premier épisode consacré à l’histoire de la cocaïne, et de son usage notamment médical.
Chaque épisode explore un sujet, avec un invité expert de la question. Les échanges sont riches, précis, on retrouve dans les problématiques évoquées à la fois les facettes scientifiques et de santé publique, mais aussi la dimension sociétale des sujets abordés.
Le site internet du podcast est aussi riche de nombreuses références et liens qui invitent à poursuivre l’exploration des sujets abordés.
Deux connards dans un bibliobus
Deux connards dans un bibliobus, c’est un podcast à la forme détendue, deux gars qui causent dans un micro sans se prendre la tête, et qui abordent des questions passionnantes liées à leur activité professionnelle, dans le monde de la bibliothèque.
Même si initialement, on entend que le podcast est conçu par et pour des bibliothécaires, j’y trouve plein d’intérêts, plein de sujets qui alimentent mes réflexions et font écho à des problématiques qui sont plus générales.
Je m’y retrouve d’abord parce que je suis un rat de bibliothèque. L’un des premiers articles sur ce blog parlait de retard dans les bibliothèques. C’était en 2005, ça ne nous rajeunit pas…
Mais aussi parce qu’ils abordent des questions importantes sur ce que devrait être un service public ouvert à toutes et à tous. On accompagne les deux protagonistes dans une discussion sur la question de la neutralité, sur l’idée que les médiathèques soient des lieux à vocation inclusive, ou encore sur les biais culturels et sociaux des personnels, en proposant à chaque fois des références universitaires, des travaux de bibliothécaires, des outils de réflexion et mise en pratique.
Et enfin, avec leur position turbo-gauchiste (comme dirait l’ami Thierry) au cœurs d’institutions parfois très conservatrices et contraintes par les injonctions libérales et les restrictions budgétaires, ils racontent quelque chose qui ressemble à ce que je vis au sein de l’université.
Fronde(s) !
Fronde(s) !, c’est un podcast réalisé par Geoffrey Dorne, dont on retrouve les différentes productions sur le site hckr.fr.
Dans ce podcast, sous-titré « le podcast qui explore le design des luttes contemporaines », l’auteur propose à dans chaque court épisode un tour d’horizon des pratiques et techniques utilisées à travers le monde pour organiser ou agir dans les luttes : apprendre à protéger ses communications, comment créer une radio pirate, se protéger des caméras et de leurs algoritmes, ou encore stratégies d’anticipation pour les manifestants courageux.
La réalisation sonore extrêmement soignée de ce podcast n’enlève rien à la clarté du propos et à la qualité de l’analyse des différentes pratiques, qui reprennent en les approfondissant parfois les idées développées dans l’ouvrage « Hacker, protester : guide pratique des outils de lutte citoyenne » , du même auteur.
Le travail de vulgarisation et de synthèse est très soigné, ce qui rend accessible les différentes propositions, et donne même très envie de s’y essayer. Et peut-être de partager avec l’auteur d’autres questionnements, et d’autres bonnes idées.