Comment j’apprends sur la musique

Depuis deux ans main­te­nant, j’ai com­men­cé à apprendre beau­coup sur la musique. À part la flûte au col­lège, et des bidouilles avec FastTraker2 sans len­de­main au lycée, je n’a­vais jamais eu l’oc­ca­sion de com­prendre com­ment tout cela marchait.

Il y a plein de manières d’ap­prendre. J’ai bien sûr sui­vi la voie clas­sique en lisant sur la théo­rie de la musique. Mais il y avait fina­le­ment dans ma pra­tique des portes plus évidentes.

D’une part, depuis la phy­sique du son, on peut com­prendre plein de choses sur les har­mo­niques, la matière même de la musique, sur la manière de fabri­quer des ins­tru­ments… De ces explo­ra­tions, j’ai pro­duit un docu­ment à des­ti­na­tion des enseignant·e·s en mathé­ma­tiques qui parle de son et mathé­ma­tiques, et un pos­ter qui raconte ce qu’est le son. Tout cela per­met aus­si de com­prendre plein de choses à la mode, comme le son binau­ral.

Une autre porte d’en­trée natu­relle depuis ma pra­tique vers la musique est le che­min qui part de l’ex­pres­sion radio­pho­nique. Là aus­si, au fil de mes explo­ra­tions, j’ai com­pris plein de choses, que j’ai ten­té de retrans­mettre régu­liè­re­ment ici : réa­li­sa­tion d’un conduc­teur dyna­mique, uti­li­sa­tion d’un enre­gis­treur, ou encore quelques élé­ments d’une pièce radio­pho­nique, qui com­mence à s’in­ter­ro­ger sur la manière de construire une émis­sion de radio avec des outils que pour­rait sol­li­ci­ter un musicien.

Une der­nière porte évi­dente, c’est la musique elec­tro­nique. J’en écoute depuis tou­jours, j’aime énor­mé­ment lire à ce sujet, et je me suis amu­sé il y a quelques étés à pro­po­ser sous forme de carte men­tale inter­ac­tive quelques élé­ments de l’his­toire de cette pra­tique musi­cale. Dans ma pra­tique d’ar­ti­san du son pour la radio, j’ai pro­gres­si­ve­ment affi­né ma com­pré­hen­sion des outils infor­ma­tiques, pour mon­ter, mixer, mais aus­si pro­duire du son syn­thé­tique. Je racon­tais ces décou­vertes il y a quelques temps sur ce blog, en évo­quant les logi­ciels pour le mon­tage son sous GNU/Linux.

Bien sûr, j’ai beau­coup lu sur ces ques­tions, et dis­cu­té avec des gens qui font, à Radio Cam­pus Cler­mont, à Uto­pie Sonore, et dans plein d’autres endroits aus­si. Mais il ne faut pas oublier la puis­sance des vidéos en ligne, qui per­mettent de décou­vrir plein de conte­nus, sou­vent très péda­go­giques, par­fois drôles, tou­jours enri­chis­sants. Je vou­lais pro­po­ser ici une liste non exhau­sive des chaînes you­tube qui ont mar­qué mon appren­tis­sage, et le jalonnent encore.

Monter, mixer, et travailler du son en numérique

Unfa, c’est grâce à lui que j’ai iden­ti­fié une grande par­tie des logi­ciels que j’u­ti­lise au quo­ti­dien pour faire du son. Dans ses vidéos, il axe prin­ci­pa­le­ment son pro­pos sur la pro­duc­tion de musique, mais les approches qu’il pré­sente sont uti­li­sables pour tout type de pro­duc­tion sonore.

Voi­ci par exemple une vidéo qui pro­pose un aper­çu des logi­ciels qu’ils utilise :

Quels logi­ciels libres uti­li­ser pour pro­duire de la musique ?

Au fil des mois, j’ai trou­vé sur sa chaîne plein d’exemples très bien illus­trés d’é­ga­li­sa­tion, de com­pres­seurs, d’am­plis, de trai­te­ments side chain. Une mine d’in­for­ma­tion, que l’on peut faci­le­ment trans­po­ser à d’autres logi­ciels, car Unfa explique soi­gneu­se­ment les choses, et pas uni­que­ment sur l’as­pect inter­face logiciel.

J’a­vais déjà écrit sur le site du cri de la girafe au sujet d’É­tienne Trem­blay, de la machine à mixer. J’aime beau­coup son éner­gie, les exemples variés qu’il pro­pose, là aus­si pour mixer/masteriser de la musique. On y trouve des choses très poin­tues, mais aus­si des choses plus simples, comme cette vidéo sur le low cut :

Quand et com­ment uti­li­ser un low cut, par Étienne Trem­bay, de la machine à mixer.

Sur d’autres sujets, plus orien­tés vers la créa­tion vocale, on peut aus­si écou­ter ce que fait Roo­mie, comme par exemple cette vidéo sur l’autotune :

Cor­ri­ger une chan­son avec auto­tune, ça peut aller jus­qu’à où ?

Il existe plein de manières de tra­vailler le son pour le stu­dio. J’aime beau­coup le tra­vail d’An­drew Huang, et la manière dont il se pro­mène entre numé­rique et élec­tro­nique (voir plus bas). Dans les vidéos qu’il pro­pose, on trouve notam­ment ce petit défi lan­cé à des pro­duc­teurs-you­tu­beurs, qui partent de la même banque de sons pour pro­duire cha­cun un mor­ceau différent : 

4 pro­duc­teurs, une banque de son. Ani­mé par Andrew Huang.

Capter du son

Quand on devient un geek du micro et de l’en­re­gis­tre­ment, on en arrive vite à repé­rer la chaîne Booth Jun­kie. On y apprend plein de choses sur les micros, sur la manière de trai­ter une cabine d’en­re­gis­tre­ment, sur la manière de poser sa voix, d’u­ti­li­ser un filtre anti-pop, … Les vidéos sont assez tech­niques, mais l’au­teur est enthou­siaste, dyna­mique, et je ne me lasse jamais de son travail.

Quel filtre anti-pop choisir ?

Roo­mie (dont j’ai par­lé plus haut) est un you­tu­beur qui raconte beau­coup de choses de sa vie de chan­teur. Par­mi ses vidéos orien­tées plus per­for­mances, il pro­pose par­fois du conte­nu autour de la cap­ta­tion du son, de la voix pour le micro :

Astuces pour le chant

Dans un style très dif­fé­rent, beau­coup plus ingé­nieur du son, on peut regar­der la chaîne Sound speed, avec des vidéos comme cut­ting thru the mix, qui raconte les fré­quences pro­duites par la voix, cap­tées par les micros, enceintes de moni­to­ring, leur réponse, évoque la pres­by­cou­sie, puis com­ment fil­trer les fré­quences pour gar­der la cla­ri­té d’une voix par­mi un mix :

Travailler le son en électronique

Dans les chaînes pré­sen­tées jus­qu’à pré­sent, on aborde plus la ques­tion du mixage par une sta­tion de tra­vail numé­rique (un ordi­na­teur, quoi). Mais il existe plein de maté­riel élec­tro­nique pour faire de la musique : syn­thé­ti­seurs (modu­laires ou non), oscil­la­teurs, équa­li­seurs, filtres, etc.

Pour décou­vrir les pra­tiques actuelles, j’aime bien regar­der ce que fait Andrew Huang, car il s’in­té­resse à la fois aux pra­tiques his­to­riques, mais n’hé­site pas à com­bi­ner dans sa pra­tique des machines plus récentes, et même l’ordinateur :

Un syn­thé­ti­seur ana­lo­gique, le Life­forms Modu­lar sv‑1

Alex Ball quant à lui est un fon­du des syn­thé­ti­seurs et ins­tru­ments ana­lo­giques anciens, qui pro­pose des démons­tra­tions live de ses ins­tal­la­tions. Pour en prendre plein les yeux, et plein les oreilles :

Synths et drum machines trai­tées par un mixer Maxon vintage.

Les bidouilleurs de machines

True Cuckoo est un bidouilleur de son qui pro­pose des vidéos sur plein de maté­riel, outils, délires autour du son et de la musique. J’aime son enthou­siasme et sa curio­si­té délicate :

PO-35 speak, un sam­pler et modi­fieur de voix.

Si vous aimez la grosse bidouille, la sou­dure, les ardui­no et l’im­pres­sion 3D, vous connais­sez for­cé­ment Evan Kale. Ou alors allez voir ses vidéos, au rythme décoif­fant, plein d’es­sais-erreurs, de tests, d’ex­plo­ra­tions, et de ter­ribles réussites.

Un cla­vier midi en mode cyberpunk.

Il y a aus­si Simon The Mag­pie, qui soude, casse, assemble, dis­tord à peu près tout ce qui lui passe dans la main, en essayant d’être le moins poli­ti­que­ment correct. 

Et si on conti­nue d’ex­plo­rer les limites de l’im­pos­sible, on tombe vite sur Look mum no com­pu­ter, un grand malade qui assemble un maxi­mum de machines qui ne sont pas des ordi­na­teurs (ou du moins pas plus récents que des 486) pour faire du son… Qui sonne bien. Game boys, fur­bies, cir­cuits mai­son, tout devient élé­ments de son énorme syn­thé­ti­seur modulaire…

Uti­li­ser trois game­boys comme géné­ra­trices oscil­la­toires, pour la syn­thèse de son.

Comprendre et écrire la musique

Avant de s’in­té­res­ser à la manière d’é­crire de la musique, il est inté­res­sant d’a­voir les clés pour écou­ter et com­prendre la musique exis­tante. Par­mi les chaînes you­tube inté­res­santes sur la ques­tion, je trouve le tra­vail de pvno­va super acces­sible aux non experts. J’aime bien par exemple sa série expé­rience, qui raconte com­ment créer un mor­ceau de musique actuelle, en s’im­po­sant suc­ces­si­ve­ment 28 styles dif­fé­rents. Ça per­met de décor­ti­quer soi­gneu­se­ment ces styles musi­caux, sous une forme vrai­ment ludique.

Com­po­ser des ins­trus rap, par pvnova

Andrew Huang, dont j’ai par­lé plus tôt, anime une com­mu­nau­té très enthou­siaste. Quand il s’in­té­resse à la com­po­si­tion, ça peut don­ner ça :

Quand les abon­nés à la chaîne de Andrew Huang finissent puis arrangent tous le même débur de mélodie.

Dans un style plus poin­tu, et où l’on découvre la pra­tique quo­ti­dienne d’une com­po­si­trice-inter­prète, j’aime bien regar­der le tra­vail de Nahre Sol. Plein d’i­dées, et de pro­po­si­tions d’ac­ti­vi­tés, comme par exemple ces exer­cices simples au clavier :

Exer­cices d’é­chauf­fe­ment au clavier.

Il y a aus­si Ben Levin, gui­ta­riste qui en met plein les yeux et les oreilles, qui sait emme­ner son audi­teur dans une ana­lyse fine de la pra­tique. Sur sa chaîne, on trouve des choses très variées, comme par exemple ce qu’est réel­le­ment écrire une chanson :

Écrire une chan­son, la réa­li­té selon Ben Levin.

Adam Nee­ly est aus­si quel­qu’un que j’aime beau­coup écou­ter. Il faut ici une bonne maî­trise du sol­fège pour com­prendre plei­ne­ment ce qu’il explore. Ce n’est pas mon cas, mais j’y trouve tout de même mon compte. Je le trouve très bon vul­ga­ri­sa­teur, il donne une bonne intui­tion des pro­blé­ma­tiques de la com­po­si­tion et des arran­ge­ments. Ici par exemple, il pré­sente un tra­vail de réhar­mo­ni­sa­tion d’un mor­ceau, pour que les accords tra­duisent l’in­ten­tion émo­tion­nelle du texte :

Adam Nee­ly raconte com­ment il tra­vaille à la réhar­mo­ni­sa­tion d’un morceau.

Enfin, j’aime écou­ter David Bruce, un com­po­si­teur qui raconte sa pra­tique, mais pro­pose aus­si de par­cou­rir un grand nombre de registres et de thèmes de la com­po­si­tion. Il parle d’orches­tra­tion, de théo­rie de la musique, de rythme, d’ins­tru­ments… On trouve sur sa chaîne plein de choses amu­santes pour les geeks de la musique, comme cette vidéo dédiée à la ques­tion de la com­po­si­tion avec une seule note :

Com­ment com­po­ser avec une seule note.

Il existe encore bien sûr une foule d’autres canaux pour décou­vrir cette ques­tion, sans doute des pod­casts j’i­ma­gine. Si vous en connais­sez que je n’ai pas cité, n’hé­si­tez pas à les indi­quer en com­men­taire, ça m’in­té­resse énormément !

Electrosound

Dans le cadre de la fête de la science, la média­thèque Hugo Pratt de Cour­non d’Au­vergne accueille l’ex­plo­si­tion Elec­tro­sound. C’est jus­qu’au 2 novembre 2019, foncez‑y !

Très bien pen­sée, inter­ac­tive, l’ex­plo­si­tion est com­po­sée de plus d’une dizaine de modules, cha­cun d’eux per­met­tant de com­prendre un aspect du son, avec une dimen­sion très orien­tée musique. Les infor­ma­tions com­plé­men­taires sont mises en avant par un gra­phisme dyna­mique, qui perd par­fois un peu l’œil, mais offre un ensemble visuel très attirant.

On y trouve par exemple une sta­tion de mixage, com­po­sée d’un logi­ciel mul­ti­plistes (rea­per) accom­pa­gnée d’un contrô­leur (Korg nano­KON­TROL Stu­dio). Cha­cune des huit pistes cor­res­pond à un élé­ment du groupe de musique, ou est une piste d’ef­fets. On se retrouve alors en contexte pour contrô­ler le niveau de cha­cune des pistes, à la manière d’un tech­ni­cien son lors d’un concert. 

Décou­vrir le mix de concert avec un contrô­leur 8 tranches.

On trouve aus­si des modules orien­tés vers la décou­verte du son en géné­ral, avec une borne d’é­coute agré­men­tée d’un écran, pour mettre en évi­dence des phé­no­mènes amu­sants. Il pro­pose notam­ment à l’é­coute l’ex­pé­rience bien connue de son binau­ral avec le salon de coif­fure virtuel.

Un module pro­po­sant quelques phé­no­mènes et illu­sions sonores : l’effet Dop­pler, le para­doxe de She­pard, l’effet McGurk, …

Un peu plus loin, on trouve un module quizz, qui per­met d’é­cou­ter trois ver­sions d’un même mor­ceau, plus ou moins gros­siè­re­ment enco­dé en mp3. Et il faut le dire, vrai­ment dur de déce­ler la dif­fé­rence à l’é­coute rapide entre mp3 128, mp3 192 et wav non compressé !

« The­re’s A Word » de Neil Young, pro­po­sé pour le quizz à la com­pres­sion mp3.

Les sons du monde

Il y a quelques années, la décou­verte du tra­vail de Mur­ray Scha­fer sur l’é­co­lo­gie sonore avait inten­si­fié mon inté­rêt pour l’é­coute atten­tive du monde. Cette ques­tion du pay­sage sonore, pro­duit par tous les élé­ments de la bio­sphère, de l’hu­ma­ni­té, de ses machines, ça invite à se ques­tion­ner sur notre écoute, et sur les moyens que nous avons d’y être attentifs.

Cette semaine à Cler­mont-Fer­rand, deux ren­dez-vous per­met­taient de s’y confronter.

L’esprit des lieux

L’es­prit des lieux est un film docu­men­taire de Sté­phane Man­che­ma­tin et Serge Steyer, qui nous per­met de tendre une oreille dans l’u­ni­vers de Marc Nam­blard, un audio-natu­ra­liste qui capte avec ses micros les sons du monde.

J’a­vais raté le film aux fes­ti­vals traces de vies et lon­gueur d’ondes l’an­née der­nière, mais on m’en avait dit le plus grand bien. Et cette semaine, c’é­tait la Jetée qui le pro­gram­mait pour son heure du doc.

Pen­dant 1h31, on découvre pro­gres­si­ve­ment le quo­ti­dien de Marc Nam­blard, sa pra­tique d’en­re­gis­tre­ment de la forêt, l’im­por­tance de l’é­coute dans son quo­ti­dien et celui de sa famille. À la fois très peu par­lant quand on est sur le ter­rain, et au contraire plein de voix qui racontent le son pen­dant les séances d’é­coutes, on est gui­dés dans la décou­verte des fré­quences d’ex­pres­sion des ani­maux, dans les rythmes de la forêt et de ses habi­tants à poils et à plumes.

Pour celles et ceux qui aiment le son et sont atten­tifs au monde, cette pro­me­nade sonore est un véri­table bonheur.

On en res­sort aus­si avec le sen­ti­ment d’a­voir été gui­dés par les réa­li­sa­teurs dans un monde pai­sible, par­fois presque arti­fi­ciel tel­le­ment tout semble bien se pas­ser. C’est à la fois très beau, et un peu dérou­tant. Hors du temps, hors du monde.

La voix humaine parmi les sons du monde

Ce jeu­di, dans le cadre de la fête de la science, astu’s­ciences pro­po­sait une confé­rence dis­cus­sion, ani­mée par Julien Mar­tin, chan­teur-voca­liste, et inti­tu­lée la voix humaine par­mi les sons du monde.

L’a­morce de la dis­cus­sion a été la défi­ni­tion par le dic­tion­naire ou l’en­cy­clo­pé­die de la voix humaine, l’i­den­ti­fi­ca­tion de limi­ta­tions liées à cette défi­ni­tion (quid de la voix chu­cho­tée, des clics)… Puis on a dis­cu­té d’har­mo­niques, de dic­tion, de boucle audio-pho­na­toire. Comme des échos à notre pro­po­si­tion du same­di pas­sé, mais aus­si à quelques lec­tures pas­sées, notam­ment autour de l’appa­reil pho­na­toire.

Une fois fixés sur le péri­mètre plus ou moins pré­cis de la défi­ni­tion de voix humaine, Julien nous a amené·e·s à explo­rer les sons du monde, avec le même esprit d’é­coute de la nature que celle racon­tée par le film l’es­prit des lieux, et par le pay­sage sonore. On a par­lé bandes de fré­quences, niches pho­niques, évo­lu­tion, musi­ca­li­té des chants. On a écou­té une chauve-sou­ris grâce à des trans­po­si­tions, décou­vert les sub­ti­li­tés du chant d’une fau­vette à tête noire grâce au relen­tis­se­ment de la bande. Puis on a fini par écou­ter une cap­ta­tion d’un chant de tra­vail au milieu d’une forêt, les oiseaux et les humains se syn­chro­ni­sant en mélo­die et en rythmes.

C’é­tait riche, pas­sion­nant, et ça donne encore envie d’en voir plus. Ça tombe bien, je conti­nue cet après-midi les ate­liers coder la musique, cette fois-ci à la média­thèque Hugo Pratt de Cour­non d’Auvergne.

Le son, qu’est-ce que c’est ?

Same­di der­nier, nous pro­po­sions avec le cri de la girafe une ani­ma­tion sur le mar­ché de Riom autour de la des­crip­tion du son, dans le cadre de la fête de la science. En quelque sorte une exten­sion de l’a­te­lier ch’ai faire, ch’ai dire.

Pour accom­pa­gner les participant·e·s sur la des­crip­tion du son, j’ai construit une affiche, en m’ins­pi­rant des idées déve­lop­pées pour l’ac­ti­vi­té de l’I­REM son et mathé­ma­tiques.

Aper­çu de l’af­fiche le son, qu’est-ce que c’est ? qui raconte la pro­pa­ga­tion du son, et son ana­lyse, puis le voca­bu­laire de des­crip­tion associé.

Nous avons tiré le pos­ter au for­mat A0, ce qui per­met de voir tous les détails. Pro­pa­ga­tion du son, fré­quence, inten­si­té, spec­tro­gramme, enve­loppe, grain, … Les prin­ci­paux ingré­dients pour dire des choses sur le son. À télé­char­ger depuis le lien Le son, qu’est-ce que c’est ? au for­mat pdf.

Bien sûr, je tiens à la dis­po­si­tion de qui le sou­haite la ver­sion source, au for­mat svg. Je le met­trai pro­chai­ne­ment en ligne, accom­pa­gné de la licence adaptée.

Radio, sons, composition

Voi­là quelques années main­te­nant que je m’in­té­resse à la ques­tion du son, et à tous les livres qui traitent du sujet. En par­ti­cu­lier, j’aime explo­rer la diver­si­té des points de vue, des dis­ci­plines qui en parlent. 

Je conti­nue donc à par­ta­ger quelques-uns des livres que j’ai croi­sé ces der­niers mois.

Les compositeurs et l’art radiophonique

C’est quelques semaines avant de com­men­cer l’é­mis­sion Léthar­giques Sub­stances Dis­pa­rates que j’ai dévo­ré ce livre d’An­drea Cohen, qui reprend les grandes idées qu’elle a déve­lop­pé dans sa thèse de doc­to­rat en musi­co­lo­gie. J’a­vais déjà dit ici que j’ai­mais le tra­vail de Jean-Yves Bos­seur, son direc­teur de thèse. On retrouve dans le tra­vail d’An­drea Cohen la grande curio­si­té au monde de la musique, un tra­vail d’ex­haus­ti­vi­té, à la fois pré­cis, com­pré­hen­sible, et passionnant. 

On par­court avec l’au­trice le XXe siècle, pour s’in­ter­ro­ger sur les pra­tiques des com­po­si­teurs à la radio, sur les dif­fé­rentes formes que cela peut prendre, sur les contraintes et les pos­si­bi­li­tés liées au for­mat. C’est clai­re­ment avec ce texte en tête que nous avons construit l’é­mis­sion Léthar­giques Sub­stances Disparates…

Les com­po­si­teurs d’art contem­po­rain, Andrea Cohen

Intimité, de Nicolas Frise

Dans ce jour­nal de la rési­dence du com­po­si­teur Nico­las Frize et des sala­riés de l’u­sine PSA Peu­geot Citroën de Saint-Ouin, qui a mené au pro­jet Inti­mi­té, on découvre la ren­contre entre des ouvriers qui savent que leur usine va bien­tôt s’ar­rê­ter, et un com­po­si­teur pas­sion­né de son, et de ren­contres humaines. On y lit la décou­verte de l’é­coute, les mots pour dire le son, pour racon­ter un quo­ti­dien où le mot péni­bi­li­té existe…

Inti­mi­té, usine PSA, créa­tion musi­cale, Nico­las Frize

Tacet, sound in the arts

Tacet, c’est une revue de recherche bilingue — tous les articles sont impri­més en anglais et en fran­çais — qui aborde les arts sonores sous toutes ces facettes. Elle est pro­po­sée par la Haute école des arts du Rhin et Les Presses du réel.

Le troi­sième numé­ro, l’es­pace sonore, a une cou­ver­ture argen­tée. Il réveille en moi les doux sou­ve­nirs véhi­cu­lés par la col­lec­tion ailleurs et demain. Les articles sont riches, divers, et explorent la ques­tion de l’es­pace sous tous ces angles. On y trouve des points com­muns avec Locus Sonus, dont j’a­vais déjà par­lé ici. Le qua­trième numé­ro traite des sono­ri­tés de l’u­to­pie, et c’est grâce à un exem­plaire croi­sé à Uto­pie Sonore 2019 que j’ai décou­vert la revue. Une manière pas­sion­nante de ques­tion­ner le son, où plein de choses s’y croise. On y lit même un texte sur Pierre Schaef­fer, qui pour­tant semble loin de la ques­tion des utopies…

Tacet, sound in the arts, #4 : sono­ri­tés de l’utopie

L’hypothèse du Baobab, de Thomas Baumgartner

Sous-titré notes sur la radio, ce petit bou­quin d’une soixan­taine de pages fait par­fois pen­ser à un autre livre du même auteur, Le goût de la radio et autres sons, dont j’a­vais déjà par­lé ici. Il s’a­git là aus­si d’un recueil de textes sur la radio, mais qui semblent plus per­son­nelles. Aucune réfé­rence n’est d’ailleurs don­née, on se pro­mène avec l’au­teur dans ses réflexions autour de la radio et du son. C’est sou­vent drôle, et pour qui a pra­ti­qué la radio, sou­vent très évocateur…

L’hy­po­thèse du Bao­bab, de Tho­mas Baumgartner

Musiques du Kébèk, ouvrage collectif présenté par Raôul Duguay

C’est Fran­çois qui a rame­né ce livre du Qué­bec. Je ne connais­sais pas Raôul Duguay, mais de l’autre côté de l’At­lan­tique, c’est une référence.

Ce livre, édi­té en 1971, raconte une his­toire de la musique contem­po­raine, vue depuis le Qué­bec, où la musique d’im­pro­vi­sa­tion et le jazz libre semblent avoir une part impor­tante. Les articles sont par­fois très tech­niques, sou­vent pas­sion­nés. Une curio­si­té pour un lec­teur européen.

Musiques du Kébèk, ouvrage col­lec­tif pré­sen­té par Raôul Duguay