Radio, sons, composition

Voi­là quelques années main­te­nant que je m’in­té­resse à la ques­tion du son, et à tous les livres qui traitent du sujet. En par­ti­cu­lier, j’aime explo­rer la diver­si­té des points de vue, des dis­ci­plines qui en parlent. 

Je conti­nue donc à par­ta­ger quelques-uns des livres que j’ai croi­sé ces der­niers mois.

Les compositeurs et l’art radiophonique

C’est quelques semaines avant de com­men­cer l’é­mis­sion Léthar­giques Sub­stances Dis­pa­rates que j’ai dévo­ré ce livre d’An­drea Cohen, qui reprend les grandes idées qu’elle a déve­lop­pé dans sa thèse de doc­to­rat en musi­co­lo­gie. J’a­vais déjà dit ici que j’ai­mais le tra­vail de Jean-Yves Bos­seur, son direc­teur de thèse. On retrouve dans le tra­vail d’An­drea Cohen la grande curio­si­té au monde de la musique, un tra­vail d’ex­haus­ti­vi­té, à la fois pré­cis, com­pré­hen­sible, et passionnant. 

On par­court avec l’au­trice le XXe siècle, pour s’in­ter­ro­ger sur les pra­tiques des com­po­si­teurs à la radio, sur les dif­fé­rentes formes que cela peut prendre, sur les contraintes et les pos­si­bi­li­tés liées au for­mat. C’est clai­re­ment avec ce texte en tête que nous avons construit l’é­mis­sion Léthar­giques Sub­stances Disparates…

Les com­po­si­teurs d’art contem­po­rain, Andrea Cohen

Intimité, de Nicolas Frise

Dans ce jour­nal de la rési­dence du com­po­si­teur Nico­las Frize et des sala­riés de l’u­sine PSA Peu­geot Citroën de Saint-Ouin, qui a mené au pro­jet Inti­mi­té, on découvre la ren­contre entre des ouvriers qui savent que leur usine va bien­tôt s’ar­rê­ter, et un com­po­si­teur pas­sion­né de son, et de ren­contres humaines. On y lit la décou­verte de l’é­coute, les mots pour dire le son, pour racon­ter un quo­ti­dien où le mot péni­bi­li­té existe…

Inti­mi­té, usine PSA, créa­tion musi­cale, Nico­las Frize

Tacet, sound in the arts

Tacet, c’est une revue de recherche bilingue — tous les articles sont impri­més en anglais et en fran­çais — qui aborde les arts sonores sous toutes ces facettes. Elle est pro­po­sée par la Haute école des arts du Rhin et Les Presses du réel.

Le troi­sième numé­ro, l’es­pace sonore, a une cou­ver­ture argen­tée. Il réveille en moi les doux sou­ve­nirs véhi­cu­lés par la col­lec­tion ailleurs et demain. Les articles sont riches, divers, et explorent la ques­tion de l’es­pace sous tous ces angles. On y trouve des points com­muns avec Locus Sonus, dont j’a­vais déjà par­lé ici. Le qua­trième numé­ro traite des sono­ri­tés de l’u­to­pie, et c’est grâce à un exem­plaire croi­sé à Uto­pie Sonore 2019 que j’ai décou­vert la revue. Une manière pas­sion­nante de ques­tion­ner le son, où plein de choses s’y croise. On y lit même un texte sur Pierre Schaef­fer, qui pour­tant semble loin de la ques­tion des utopies…

Tacet, sound in the arts, #4 : sono­ri­tés de l’utopie

L’hypothèse du Baobab, de Thomas Baumgartner

Sous-titré notes sur la radio, ce petit bou­quin d’une soixan­taine de pages fait par­fois pen­ser à un autre livre du même auteur, Le goût de la radio et autres sons, dont j’a­vais déjà par­lé ici. Il s’a­git là aus­si d’un recueil de textes sur la radio, mais qui semblent plus per­son­nelles. Aucune réfé­rence n’est d’ailleurs don­née, on se pro­mène avec l’au­teur dans ses réflexions autour de la radio et du son. C’est sou­vent drôle, et pour qui a pra­ti­qué la radio, sou­vent très évocateur…

L’hy­po­thèse du Bao­bab, de Tho­mas Baumgartner

Musiques du Kébèk, ouvrage collectif présenté par Raôul Duguay

C’est Fran­çois qui a rame­né ce livre du Qué­bec. Je ne connais­sais pas Raôul Duguay, mais de l’autre côté de l’At­lan­tique, c’est une référence.

Ce livre, édi­té en 1971, raconte une his­toire de la musique contem­po­raine, vue depuis le Qué­bec, où la musique d’im­pro­vi­sa­tion et le jazz libre semblent avoir une part impor­tante. Les articles sont par­fois très tech­niques, sou­vent pas­sion­nés. Une curio­si­té pour un lec­teur européen.

Musiques du Kébèk, ouvrage col­lec­tif pré­sen­té par Raôul Duguay