Il y a quelques temps, en me promenant sur l’internet, je suis tombé sur la description d’un livre qui a attiré mon attention. Je l’ai vite trouvé d’occasion, et j’ai pris quelques semaines pour le lire. Il est tout simplement génial ! La maison des feuilles, roman apathique par sa forme, est le premier roman de Mark Z. Danielewski.
La typographie et la mise en page sont un des personnages principaux de ce roman ; la forme vient renforcer, alimenter, voire éclairer nombre de rebondissements de l’histoire principale. Par sa forme d’écriture aussi, ce roman est atypique. On ne suit pas une seule histoire, mais un empilement de narrations, qui s’empilent, pour commenter et retracer un événement initial surréaliste : tout commence quand Will Navidson décide avec sa famille de s’installer dans une maison pour tenter de sauver sa vie. Reporter inconditionnel, Will décide de filmer cette installation, mais très vite un élément déclencheur vient perturber cette installation sereine. Une pièce apparaît soudain dans la maison, qui devient plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Ce qu’on lit, ce n’est pas l’histoire de Will Navidson et de sa famille, mais l’analyse filmique de la série de documents qu’en ont tiré les protagonistes de l’histoire. Analyse filmique rédigée par un certain Zampanò, et qui fait référence à de nombreuses autres publications sur le sujet, qui parsèment en référence le livre.
Et pour ajouter au mille-feuille de ce roman, on comprends en lisant la maison des feuilles que l’analyse filmique de Zampanò a été retrouvée à l’état de brouillon par Johnny Errand, un type à la vie chaotique, qui entreprend de finir de mettre en forme cette étude. Chemin faisant, il parsème de notes l’écrit initial, retraçant son enquête puis sa vie de junkie.
Le lecteur, loin d’être perdu, se laisse guider à travers ce dédale, découvrant petit à petit l’aventure incroyablement surréaliste de Will Navidson, et les errances de Johnny Errand. La lecture est grandement facilitée par un jeu sur les polices de caractères et un énorme travail de mise en page, les 700 pages du roman se parcourant avec une très grande facilité.
Intriguant, passionnant, drôle, élégant, perturbant, voilà un roman que je vous conseille !