Cuisine végétale

Depuis quelques temps main­te­nant, j’ai chez moi une consom­ma­tion végé­ta­lienne, c’est-à-dire que je ne mange plus de pro­duits lai­tiers ni à base d’œufs.

C’est un choix lié à des convic­tions, je vous conseille d’ailleurs à ce sujet la lec­ture de l’ex­cellent livre de Thier­ry Souc­car inti­tu­lé « Lait, men­songes et pro­pa­gande » qui décrit la manière dont les pro­duits lai­tiers se sont fait récem­ment une place mas­sive dans l’a­li­men­ta­tion humaine. En s’ap­puyant sur diverses publi­ca­tions récentes, il met en garde contre cette consom­ma­tion, notam­ment d’un point de vue san­té. En quelques mots, voi­là ce que l’on peut entre autres y lire :

  • Le lait est un ali­ment qui sert aux mam­mi­fères dans les pre­miers mois de leur vie à gran­dir de manière incroyable, à finir de pré­pa­rer leur orga­nisme à la vie adulte. Une fois sevrés, les mam­mi­fères ne consomment plus natu­rel­le­ment de lait (on en donne bien aux chats, mais qui s’est ren­sei­gné sait que ce n’est pas un ali­ment qui leur convient). L’homme est donc le seul ani­mal à conti­nuer à s’a­li­men­ter d’un ali­ment de crois­sance alors qu’il a atteint sa matu­ri­té de sevrage.
  • De plus, il consomme le lait pré­vu pour un autre ani­mal, qui a une masse cor­po­relle beau­coup plus impor­tante que lui. Quand on voit la crois­sance qu’a un veau dans les pre­miers mois de sa vie, on ima­gine la puis­sance éner­gé­tique de cet ali­ment, com­plè­te­ment dis­pro­por­tion­née à nos besoins.
  • Dans ce livre, l’au­teur met en avant une autre par­ti­cu­la­ri­té de la consom­ma­tion de lait de vache par l’hu­main : cette consom­ma­tion est très récente, du moins dans ces pro­por­tions. Aus­si, depuis le début du siècle, on n’a ces­sé d’aug­men­ter la pro­duc­tion de lait d’une manière ful­gu­rante, impo­sant aux vaches de pro­duire tou­jours plus. La seule solu­tion pour qu’une vache pro­duise autant est qu’elle ai régu­liè­re­ment une por­tée. Aus­si, dès qu’elle met à bas, on attend quelques mois, et on la réin­sé­mine à nou­veau. Or on sait que la pro­duc­tion d’hor­mones femelles est énorme quand l’embryon se forme. Et on sait aus­si que les hor­mones passent très faci­le­ment dans le lait. Il a été prou­vé que la pro­por­tion d’hor­mones femelles était très net­te­ment supé­rieur dans le lait d’au­jourd’­hui que dans le lait d’il y a 100 ans. Et ce n’est pas sans dan­ger pour l’é­qui­libre hor­mo­nal des humains.
  • La pre­mière rai­son avan­cée pour la consom­ma­tion du lait est l’ap­port en cal­cium. D’a­près les dis­cours offi­ciels, sans ça l’os­téo­po­rose nous guet­te­rais au tour­nant. Or, les pays asia­tiques, qui ne consomment presque pas de lait, sont ceux où l’on ren­contre le moins d’os­téo­po­rose. On observe d’ailleurs une cor­ré­la­tion très mar­quée entre cas d’os­téo­po­rose et consom­ma­tion de lait. L’ex­pli­ca­tion avan­cée dans ce livre est la sui­vante : les os ont une capa­ci­té finie de regé­né­ra­tion. Or, à chaque fois que l’on apporte du cal­cium, on force la regé­né­ra­tion des os, dimi­nuant d’au­tant cette capa­ci­té dans le futur. En ayant eu des os forts pen­dant toute sa jeu­nesse par sur­con­som­ma­tion de cal­cium, il en décou­le­rait une fin de vie plu­tôt poreuse…
  • Enfin, une ana­lyse com­pa­ra­tive de la taille moyenne des indi­vi­dus d’un pays en fonc­tion de la consom­ma­tion de lait est réa­li­sée. On remarque aus­si la ver­ti­gi­neuse crois­sance récente des humains, qui dépasse de loin la crois­sance du siècle pré­cé­dent, et qui coïn­cide avec la consom­ma­tion de lait de vache, pro­duit ayant à l’o­ri­gine rôle d’aide à la croissance…

Beau­coup de gens pensent que la cui­sine végé­ta­lienne est com­pli­quée. Comme je suis per­sua­dé que non, et que je par­tage cette opi­nion avec quelques amis, nous venons de créer cha­cun un blog de cui­sine végé­tale, et les avons fédé­ré dans un planet :

Ça com­mence tout juste, alors il n’y a pas encore énor­mé­ment de conte­nu, mais je pense que c’est un bon début pour décou­vrir cette cui­sine saine et simple.

4 thoughts on “Cuisine végétale”

  1. Juste pour avoir un esprit cri­tique sur ce que tu dis :
    . Sur le fait que les asia­tiques n’ont pas de cas d’os­téo­po­rose. C’est peut etre tout sim­ple­ment un fac­teur géné­tique. Avec le meme genre de rai­son­ne­ment (je cari­ca­ture), on pour­rait expli­quer que les asia­tiques ont les yeux bri­dés parce qu’ils consomment peu de lait…(je sais, c’est ridicule)
    .Le der­nier point sur la taille des indi­vi­dus qui est cor­ré­lée à la consom­ma­tion de lait. Là aus­si c’est un peu rapide. D’une part, il n’y a pas que la consom­ma­tion de lait qui a pro­duit l’aug­men­ta­tion de la taille moyenne (meilleure ali­men­ta­tion, pra­tique du sport, etc…). D’autre part, tou­jours avec le meme rai­son­ne­ment, je pense qu’on peut dire que la consom­ma­tion de lait suit la meme courbe que l’aug­men­ta­tion de l’es­pé­rance de vie sans pour autant que la consom­ma­tion de lait soit direc­te­ment responsable.

    Bref, tout ça pour dire que l’homme est omni­vore (il mange de tout) et qu’une ali­men­ta­tion équ­li­brée, c’est man­ger de tout en quan­ti­té rai­son­nable. J’ai quand meme l’im­pres­sion qu’il est plus sain de « sur­con­som­mer » du lait que de sur­con­som­mer des matières grasses… C’est un mau­vais pro­cès fait au lait.…

  2. Sur la ques­tion des asia­tiques, il a été mon­tré que ce n’é­tait pas l’o­ri­gine géné­tique des per­sonnes qui était la rai­son de faible hos­téo­po­rose, mais plus leurs habi­tudes ali­men­taires, notam­ment en s’in­té­res­sant aux per­sonnes immi­grées aux États-Unis.
    Enfin sur le second point, il est sûr que le rac­cour­ci est rapide, mais il me semble que les japo­nais n’ont pas une ali­men­ta­tion pire que la nôtre, pra­tiquent du sport, etc. Et pour­tant, la taille moyenne d’un homme japo­nais est de 1m65, à mettre en cor­res­pon­dance avec le 1m84 nor­vé­gien. Ajou­tée à ça la crois­sance ful­gu­rante ces 50 der­nières années (j’ai prê­té le bou­quin donc ne l’ai pas sous les yeux, mais je crois que c’est 6cm en moyenne en 50 ans, contre 3 cm les 50 ans auparavant)…
    Ce bou­quin met clai­re­ment en avant le fait que la sur­con­som­ma­tion de lait est une âne­rie (façon de par­ler). C’est aus­si le mes­sage que je sou­hai­tais dif­fu­ser ici.

  3. Ouaip
    Je ne pré­ten­drais pas pou­voir réfu­ter les menaces évo­qué par Thier­ry Souc­car, et je te fais confiance pour faire confiance en ses arguments.

    Ceci dit : « L’homme est donc le seul ani­mal à conti­nuer à s’alimenter d’un ali­ment de crois­sance alors qu’il a atteint sa matu­ri­té de sevrage ».
    Oui, mais l’homme n’est pas un ani­mal comme les autres. L’homme recherche le plai­sir, et sait être très intel­li­gent pour cela. Par exemple, je pense pas que la consom­ma­tion de bière conviennent par­ti­cu­liè­re­ment à un quel­conque régime animalier.

    Donc de la même manière que je ne m’ar­rê­te­rai pas de boire un demi de temps à autres, je ne suis pas prêt de me pas­ser de fro­mage. C’est en effet le pro­duit lai­tier que je consomme le plus.

    Je ne pense pas que cui­si­ner sans pro­duit lai­tier est com­pli­qué, mais par contre je trouve simple de faire des crêpes avec du lait. Et toi, tu les fais avec quoi tes crêpes ?

  4. « l’homme n’est pas un ani­mal comme les autres. »
    Aucun ani­mal n’est comme les autres lol ! Plus sérieu­se­ment, bio­lo­gi­que­ment par­lant, y a pas beau­coup de dif­fé­rences entre un humain, un cochon, un singe…

    « L’homme recherche le plai­sir, et sait être très intel­li­gent pour cela. »
    L’homme est l’a­ni­mal a avoir le plus de sou­cis de san­té dûs à sa mau­vaise ali­men­ta­tion, a se nour­rir le plus de façon tota­le­ment absurde (ali­men­ta­tion trop riche en pro­téines, trop pauvre en fibres…) et à consom­mer à outrance des médi­ca­ments pour ten­ter de palier à ces sou­cis, alors je n’ap­pe­le­rais pas per­son­nel­le­ment cela être intel­li­gent. Tout est une ques­tion de point de vue.

    Pour les crêpes, le lait n’est pas l’a­li­ment le plus com­pli­qué à « rem­pla­cer ». Il n’ap­porte rien ou pas grand chose à la recette. Tu peux uti­li­ser à la place n’im­porte quel « lait végétal »

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