Lors des élections présidentielles de 2002, nous devions choisir de voter pour l’extrême droite ou la droite dite « classique ». Nous nous étions tous motivés pour voter pour la démocratie, qui avec un gant, qui avec une pince à linge. Puis nous nous étions juré que plus jamais ça n’arriverait.
5 années ont passé. Et nous voilà de nouveau devant un nouveau choix. Si l’on se fiait à la culture des partis de chacun des candidats, on pourrait dire qu’on a affaire cette fois-ci à un vote classique gauche-droite. Mais entre temps, la personnalité de Nicolas Sarkozy, soutenu par ses amis a nettement infléchit le débat politique. On note par exemple que plus de la moitié du programme de 2002 de Jean-Marie Le Pen a été repris par Nicolas Sarkozy dans son programme de 2007. De la même manière, Ségolène Royal a nettement orienté son programme du côté sécuritaire et répressif.
Aussi, j’ai la sensation d’être aujourd’hui devant un choix assez similaire à celui de 2002 : faire barrage à un candidat de la droite dure, en votant pour une candidate de centre droit, ou choisir de voter blanc pour montrer à quel point ce système de scrutin n’est pas pour moi démocratique (voir un précédent billet sur la démocratie). Car après tout, on ne peut attendre de positif d’aucun de ces deux candidats…
J’ai assez vite éliminé aussi la solution de voter pour Nicolas Sarkozy. Ce choix n’est cependant pas complètement irréfléchi. En effet, si je trouve honteux et anti-démocratique le discours des gens qui poussent le vote utile au premier tour (« votez pour le candidat de l’un des deux partis majoritaires, ne vous dispersez pas »), je ne trouve pas complètement stupide le discours qu’on entend parfois pour le second tour : « votez pour le pire, que les gens comprennent pendant 5 ans ce que ça veut dire, et ne refassent plus l’erreur. »
Pour résumer, pour moi la question se place entre voter blanc et voter contre l’extrême droite.