Avec le cri de la girafe, on était cette année cinq à rejoindre l’Utopie Sonore. Parmi les propositions que nous avons faites aux participants, il y a eu l’atelier de musique concrète. Un titre bien ronflant pour un atelier que nous avons proposé à deux avec Théo, et que Karim a participé à animer.
Le principe de l’atelier était de découvrir comment déformer simplement des sons à l’aide d’un logiciel de montage comme Reaper ou Ardour, afin d’obtenir des textures sonores, des nappes, ou des pièces électroacoustiques.
Nous avons donc commencé par rappeler le principe d’objet sonore de Pierre Schaeffer, puis nous avons un peu parlé du vocabulaire que l’on avait pu construire l’année précédente dans l’atelier ch’ai faire, ch’ai dire. Nous avons ensuite donné aux participants un petit ensemble de sons récoltés l’année d’avant dans la cour des aulnays : bruits de frottement, d’eau, de percussions, etc.
Puis nous avons commencé à explorer avec les participants l’étirement du son, pour aller chercher dans les hautes fréquences les sons cachés. Nous avons discuté d’attaque, de superposition des sons, de l’idée de mettre les sons à l’envers. Certain·e·s participant·e·s se sont essayés aux effets, avec un peu d’équalisation, de réverbe. Nous avons discuté de l’idée d’avoir des détails à toutes les échelles, de l’idée d’être attentif aux superpositions de sons suivant les fréquences…
Chaque participant·e, en solo ou en binôme a réalisé à la fin de la séance une petite pièce sonore. Ce qui m’a vraiment intéressé, c’est de constater qu’avec le même matériau, et le même processus créatif, chaque proposition a sa propre énergie, son propre rythme, on perçoit une partie de la personnalité de celui ou celle qui a produit…
Le résultat de ces bridouillages est écoutable ci-dessous, ou sur le site du cri de la girafe. Ça s’intitule Musique concrètement collective, un collage en légère superposition et spatialisé par Théo.