La semaine dernière, j’ai profité d’une escapade à Paris où je participais à une formation organisée par Animafac pour me promener quelques jours en touriste à Paris, avec une amie. Nous avons pris du temps pour rencontrer plusieurs de nos amis franciliens, et pour aller visiter quelques expositions et lieux forts de la capitale. Quand on vit dans une petite ville comme Clermont-Ferrand, ça fait du bien de pouvoir se procurer sa dose de culture de temps en temps…
L’amie que j’accompagnais se déplace en fauteuil roulant électrique. Je ne rentrerai pas dans les détails de l’accessibilité des transports parisiens, mais ce que l’on peut retenir, c’est que la SNCF est bien mieux préparée que la RATP. Il faut privilégier le RER, vérifier à chaque station en entrant que l’ascenseur de la station de sortie est fonctionnelle, ne pas avoir peur de revenir en arrière, avoir des choses à faire le long de la ligne 14, ou ne pas avoir peur des bus et de leurs chauffeurs qui ne maîtrisent pas les rampes d’accès… Un défi de chaque minute, que l’on doit en plus planifier la veille avant 20h si l’on veut être pris en charge… Heureusement, passé cette barrière, il reste plein de choses accessibles.
L’esprit du Bauhaus
Cela faisait quelques semaines que j’avais lu sur le site pointypo- l’annonce d’une exposition très alléchante au musée des arts décoratifs : l’esprit du Bauhaus. Cette école artistique, dissoute par le régime fasciste en 1933, a influencé beaucoup de courants artistiques au XXe siècle, aussi bien en architecture que chez les plasticiens américains. Cependant, les valeurs plus politiques du Bauhaus n’ont pas pu profiter de la même diffusion. Cette exposition retrace à la fois le parcours artistique et le projet politique de cette école, qui prônait le faire ensemble, et l’importance des pratiques artisanales dans la construction des démarches artistiques. L’exposition est visible jusqu’au 26 février 2017, et permet de découvrir la joyeuse vie qui animait les participants à ce projet.
Les globes à la BNF
J’avais beaucoup lu sur les globes du Roi-Soleil, car ils marquent l’histoire de la vulgarisation cartographique, à une époque où la géographie était un art et une science en pleine explosion. Mais jamais je n’avais pris le temps d’aller les voir à la BNF. C’est vraiment quelque chose à faire. La salle d’exposition est très simple, sans détails superflus, et dispose de plusieurs outils de médiation pour les publics déficients visuels. Saluons ici ce bel effort qui permet de profiter pleinement de ces globes.
L’exposition en cours dans l’allée ouest est consacrée aux estampes contemporaines. Quelques pièces et auteurs sont vraiment intéressants. J’ai par exemple beaucoup aimé les œuvres de Rémy Jacquier, gravures sur linoléum.
Accessibilité à la cinémathèque
Toujours en quête de questionnements autour de la manière de rendre accessible les bâtiments aux déficients visuels, j’ai été agréablement surpris de découvrir les panneaux et guides de déplacement proposés à la cinémathèque : des plans tactiles du bâtiment, ainsi que des guides au sol qui mènent à des bornes parlantes permettant d’obtenir des informations pratiques sur le lieu. Ces installations sont notamment référencées sur le site accessible.net, que je découvre à l’instant.
Les archives nationales, et celles de la maison de la radio
La grosse découverte de cette virée à Paris a été pour moi l’accès aux archives nationales, dans ce nouveau bâtiment installé à Pierrefitte-sur-Seine. Je vous invite à y aller le lundi, pour profiter à 14h de la visite guidée du bâtiment, qui permet de comprendre les défis et le fonctionnement des archives nationales.
En tant qu’usager, il est donc possible de réserver sur le site internet les documents de votre choix. Une fois arrivé sur place, et passé les barrières de sécurité de rigueur, on vous donne accès à un bureau, dans une grande salle de lecture, et les documents choisis vous sont confiés (un carton par un carton).
Chaque carton contient un ensemble de dossiers, qui à leur tour peuvent contenir plusieurs centaines de documents. Pour ma part, j’avais choisi d’explorer les archives personnelles d’Agnès Tanguy, car je m’intéressais à la diffusion des travaux du GRM. Les documents étaient très riches d’information, sur la manière de préparer les émissions, sur la manière dont les enregistrements étaient réalisés, ou encore sur les moyens mis à la disposition de la création radiophonique dans les années 60. Finalement, visiter les archives, c’est comme se promener dans un musée qui traiterait exactement du thème de son choix. Incroyablement passionnant.
Le lendemain, nous nous sommes aussi rendus aux archives de la maison de la radio, pour continuer nos explorations. C’est là que nous avons compris le début de la chaîne d’archivage qui amène les documents produits par les services publics jusqu’à Pierrefitte-sur-Seine. En particulier, nous avons découvert que les documents sont souvent sauvés de la benne, car les gens qui produisent des objets radiophoniques oublient souvent que ce n’est pas uniquement l’objet sonore final qui constitue une archive : toute la production écrite en amont est aussi quelque chose de très riche…
Bref, vous l’aurez compris, ces quatre jours ont été intenses, et participent à alimenter mes questionnements actuels, autour de la création sonore et de l’accessiblité. Sur ce dernier sujet, restez connecté au blog, je raconterai bientôt quelques-uns de mes projets en cours, en cette fin d’année 2016…
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