Coup de chance, quand je suis allé visiter leur boutique en ligne, il restait encore un exemplaire. Quelques jours plus tard, il arrivait dans ma boîte aux lettres.
La couverture, à la fois épurée et géographique, sérigraphiée, la reliure japonaise, le format quasiment carré. Tout donne envie de le parcourir.
Pour ce premier numéro, le thème était « large », et chaque carte proposée vient donner une illustration du thème.
Chaque page développe son style, parfois figuratif et technique, parfois onirique, dans un ensemble très réussi. Pour qui aime les cartes, c’est un petit recueil de belles planches, à parcourir sans retenue.
Comme chaque année, en août c’est Utopie Sonore. Et cette année, truc de fou, on s’est lancés le défi de faire 48 heures de radio non stop. C’était drôle, passionnant, épuisant, émouvant… Avec Théo du cri de la girafe, on s’est défoncés, en s’impliquant sur tous les aspects avec nos camarades : installation des lieux, mise en place du plateau, du streaming en direct, organisation des émissions, animations, etc.
Évidemment, il fallait finir de mettre ça en réécoute. Grâce aux radios FM qui ont rediffusé l’émission (merci à Radio Campus Clermont et à Canal Sud), on a rassemblé la quasi-totalité des 48 heures. Après un travail acharné d’Anaïs, on a pu retrouver en ligne les principaux moments de ce flux.
Et puis on a préparé l’outil qui permet la réécoute : un lecteur en ligne des 48 heures, sous forme d’un site internet dynamique… Anaïs a proposé le design, et je me suis collé à la mise en œuvre : html, css, javascript. Et voilà : Ruse48, la réécoute.
En plus des petits bonus cachés ici ou là dans le flux, on peut retrouver ma voix dans différentes émissions.
La présentation de Ruse
Un petit moment d’improvisation aux grandes lignes convenues avec Anaïs, pour raconter ce qu’est Ruse48, et Utopie Sonore.
Conversation inutile : mettre ses chaussures avant ou après le manteau ?
Une performance collective issue des expérimentations de l’atelier improvisation mené par Solène.
Le coloriste
À Utopie Sonore cette année, j’ai rencontré Julien, un type très chouette au métier qui me passionne : coloriste modèle. 48 heures de radio, ça laissait largement le temps d’une interview !
Portrait de Pol’n
En arrivant à Pol’n, j’ai eu très envie de faire un portrait du lieu… Pol’n, c’est un espace dont les murs appartiennent à la ville, et où des associations et collectifs font vivre leurs projets. Un léger goût de co-working, de tiers-lieu et d’agile et de disruptif… Vous en voulez encore une louche ?
Le manifeste du CLHEE
On trouve sur le site du Collectif Lutte et Handicaps pour l’Égalité et l’Émancipation le manifeste qui porte ses valeurs. Il était tôt le matin, ma lecture n’est pas fluide, mais heureusement Fred Spoutnik offre à nos oreilles une belle improvisation à la guitare…
Émission sur le validisme
Nous étions plusieurs à nous intéresser à cette question du validisme, et nos discussions ont mené à la réalisation d’une émission où l’on explore quelques-uns des aspects du validisme, et de la remise en question de la norme en général.
Sur la voix
Quand on réunit une bande de passionné·e·s du son autour d’un plateau avec des micros, difficile de se retenir de parler de la voix…
Émission sur la fiction
La fiction est souvent considérée comme un exercice périlleux à la radio, même par les gens qui la pratiquent régulièrement. Dans cette émission, on aborde la manière de faire de la fiction, et le plaisir d’en écouter.
Impro de 4 heures du matin
Quand on fait de la radio sans interruption pendant 48 heures, en dormant à peine un heure ou deux, on en arrive vite à faire un peu n’importe quoi… Vers 4 heures du mat”, on appelle ça de l’impro !
Le caca
Un sujet qui pourrait paraître glissant, mais que Solène et les participant·e·s de ce plateau radio ont réussi à évoquer sans gêne ni maladresse. C’était la première émission où j’étais complètement à la réalisation, et j’ai aussi un peu pris le micro, pour parler de gant de toilette.
La langue
J’ai eu la chance d’échanger avec Larissa ClementBelhacel sur de son travail de la série Linguistics qu’elle est en train de réaliser.
Désordre salutaire
Anaïs au micro, Fred et jm au micro, et puis Iris à la texture sonore, puis au montage avec Anaïs, pour échanger sur l’aléatoire, le hasard, le chaos, et tout ce qui va avec.
Music-hall et audiodescription
L’audiodescription, c’est quelque chose qui me passionne. Quand Laure me propose d’échanger avec elle sur cette pratique au micro de Ruse48, sûr que je ne dis pas non.
Afin de préparer au mieux cet atelier, aux frontières entre géographie et informatique, j’ai repensé à mes lectures passées, et exploré de nouveaux titres. J’ai aussi beaucoup repensé à Gilles Malatray et à son approche de l’écoute de la ville. J’avais eu la chance de participer à une de ses promenades à l’occasion du festival [SONOR] en 2016, et je continue de le lire avec plaisir. Une manière d’investir concrètement la ville, par l’écoute et le son.
Le paysage sonore
Une des approches les plus marquantes sur la question du paysage sonore, c’est bien sûr le travail de Murray Schafer, retranscrites dans un livre récemment republié, dont j’avais parlé il y a deux ans. Ses travaux, qui s’apparentent à une démarche à la fois scientifique et artistique, s’intéressent à la question des paysages sonores, de leur dimension éphémère, évolutive, et propose quelques outils pour les étudier. J’aime particulièrement y retrouver la lecture simplifiée des notions construites par Pierre Schaeffer sur la description des sons.
Le numéro trois aborde l’espace sonore. Chacun des articles aborde une partie de l’histoire de l’appropriation de l’espace par les artistes, évidemment en sollicitant Murray Schafer, mais en parcourant aussi tout les mouvements liés aux installations, et à l’occupation de l’espace public. Très riche et complémentaire des travaux présentés dans les autres livres de cette sélection.
L’espace sonore en milieu urbain
Solène Marry est docteur en urbanisme. L’espace sonore en milieu urbain est une édition de ses travaux de thèse, aux Presses Universitaires de Rennes, que je trouve très accessibles, et qui défrichent un certain nombre de problématiques liées au vocabulaire de l’espace public, et à l’importance de la dimension sonore de ces places. Construit autour d’une série d’enquêtes, ce travail questionne notamment la place que l’on donne au sonore dans notre ressenti de l’ambiance des espaces publics. Dans ces enquêtes, on retrouve aussi beaucoup d’interrogations autour des matériaux (minéraux, végétaux) qui alimentent le ressenti de ces places. On y trouve aussi plusieurs exemples de cartes mentales sonores, ce à quoi pourraient ressembler les productions de notre atelier de novembre.
Les Cinq sens de la ville
À l’occasion de Longueur d’ondes 2017, j’avais rencontré Mylène Pardoën, qui avait présenté à mon micro son projet de reconstitution sonore du Paris du 18e siècle, pour l’émission sensation. J’ai toujours éprouvé pour son travail une grande fascination, pour sa dimension scientifique et artistique. Les cinq sens de la ville est une promenade parmi les questionnements et problématiques des historiens de la ville et des sens. Mylène Pardoën y parle ici de la musique militaire et de sa place dans la ville. Évidemment, le sonore a pleinement sa place dans ce livre, mais les autres sens sont aussi présents, qui évoquent ainsi la question de l’ambiance et de l’identité de la ville.
Politique, contrôle social, et intimité, XIXe siècle, Paris, Istambul, époque médiévale, musique dans les villes allemandes, on peut lire beaucoup dans notre perception sensorielle de la ville.
Paysages sensoriels, essai d’anthropologie
Sous-titré « essai d’anthropologie de la construction et de la perception de l’environnement sonore », cet ouvrage aux nombreux auteurs imprimé sur beau papier, et avec une très chouette couverture m’a été suggéré par Meddy Escuriet, avec qui je vais co-animer l’atelier de SAGEO. On y retrouve évidemment un chapitre au sujet du CRESSON, cette équipe de recherche de l’école d’architecture de Grenoble, dont le travail est passionnant. On parle aussi de musique (et de Schafer), mais aussi de paysage sonore alpin, de cartographie sonore, ou d’espace sculpté par le son. Je n’ai pas encore fini de le lire, mais chaque article apporte un point de vue complémentaire et passionnant sur la question, définitivement moderne !
Sous-titré « approches pluridisciplinaires », cet ouvrage édité par les Presses Universitaires de Rennes. Chaque article s’ancre définitivement dans une approche multidisciplinaire, en interrogeant le concepte de paysages sensoriels depuis les sciences humaines et sociales. Là aussi un article de Mylène Pardoën, qui y raconte son projet Bretez. On se promène aussi à Byzance, en Rome ancienne, on écoute les grèves minières du XIXe siècle…
Paysages monosensoriels et plurisensoriels, sensibilité, subjectivité, mais aussi synesthésie. De nombreuses points d’entrée pour sentir la ville…