Ma première publication ayant été acceptée dans une conférence internationale, je prépare donc ces temps-ci un voyage à Rio de Janeiro. Je pars vendredi pour une semaine, emmenant sous mon bras un poster qui présente pour une bonne partie mes travaux de l’année dernière sur la cartographie de la surface du cerveau.
Or, par un hasard tel que seule la vie nous offre, ma carte de payement arrivait à expiration fin septembre 2007. Rien de grave, me direz-vous. Dans l’absolu, c’est vrai. Mais voilà, je suis client de l’une de ces banques à la gestion régionalisée, et à la suite de multiples déménagements, je me retrouve à 500km de mon agence. Bien sûr, comme la plupart du temps j’utilise leur site internet, je n’avais jamais fait l’effort de faire transférer mon compte.
Devant la situation un peu compliquée qui s’annonçait, j’avais donc pris soin d’appeler mon avance deux semaines avant la fin septembre, pour prévenir de ma situation. Manque de chance, dans cette fabuleuse banque, certainement pour « rationaliser les services », les appels téléphoniques sont gérés par un central régional. Ce central me conseille donc de rappeler plutôt de rappeler un peu plus tard pour demander l’envoi de ma carte en Auvergne, car « on pourrait perdre votre demande, vous savez. » Super. Soit, j’attends donc une semaine, et rappelle. Je demande donc à ce que ma carte soit livrée dans une agence près de chez moi. On m’indique qu’ils ont eu quelques soucis, et que donc cet envoi risque de se faire après le début d’octobre. Là je commence à flipper : je pars tout de même au Brésil le 12, et si avant un chéquier me suffira, ça risque de devenir impossible de l’autre côté de l’Atlantique.
Début octobre, je reçois un coup de téléphone « votre carte est partie, pas de souci, vous pourrez aller la retirer dans votre agence d’ici peu de jours. » Ouf !
Nous sommes maintenant le 8 octobre, je me présente donc dans ladite agence. Ils n’ont aucune trace de ma carte. Oups. Je commence à paniquer, j’appelle le central régional de mon agence en Loire-Atlantique, ils m’annoncent que la carte ne semble pas être partie de la première agence. Le stress monte… Je leur demande donc de relancer le transfert, en essayant de se dépêcher.
Le lendemain, mardi 9, je tente d’appeler l’agence locale pour savoir s’ils ont reçu ma carte. Le central téléphonique n’est pas capable de me donner l’information, et toutes les lignes sont occupées : il ne peut pas me les passer. J’appelle mon agence nantaise, pour vérifier que la carte est bien partie. Après m’être battu avec le central téléphonique nantais, j’arrive enfin à contacter mon agence. « La personne qui s’est occupée du transfert de la carte est en congé maladie, on n’a aucune information. » Quel professionnalisme ! Quelle classe ! Je me présente donc de nouveau à l’agence auvergnate (à 20 minutes en tram de mon boulot). Toujours pas de carte. J’explique ma situation au guichet, mais ils n’y peuvent rien. Là c’est le pompon. Des coups de téléphone dans tous les sens. Les deux agences se joignent, n’arrivent pas à se dépatouiller de la situation. Je commence à évoquer la question d’un autre moyen de payement. Ça semble dur pour eux.
Finalement, l’agence de Nantes m’appelle : ils ont réussi à contacter l’employée en congé, elle a bien envoyé la carte le vendredi. On se dit donc que le lendemain, la carte devrait être à Clermont-Ferrand. On se met d’accord pour reprendre contact le lendemain matin. Le soir, je m’endors donc partiellement rassuré.
Mercredi matin, pas de nouvelles de ma banque. Je décide donc de me rendre à l’agence locale, pour récupérer la carte. Bien sûr, j’ai aussi des enseignements à donner, je ne peux pas partir comme ça. Finalement, à 16h, j’arrive à l’agence. Ils cherchent de nouveau ma carte, n’arrivent pas à la trouver. Ils se mettent à 3, retournent tous leurs tiroirs, toujours rien. Entre temps, ils appellent Nantes, qui leur confirme avoir bien reçu l’accusé de réception : c’est bien Clermont-Ferrand qui a perdu ma carte
Je commence à sérieusement envisager de trouver un autre moyen de payement international. « Je vais être franche, nous n’avons rien à vous proposer. » Pas de travelers en stock, rien d’autre… Ils m’assurent qu’ils m’appeleront dans la soirée, après avoir vérifié tous leurs tiroirs. Je commence à désespérer.
En rentrant chez moi (il est 17h), j’en profite pour appeler ma banque à Nantes, et leur demander s’ils voient un autre moyen de payement. À part emmener des euros en liquide, rien. J’en profite pour leur indiquer ce que je pense de leur professionnalisme, et de la durée estimée de mon compte à mon retour de Rio…
Et enfin, à 18h, l’agence d’Auvergne m’appelle : quelqu’un avait mis ma carte de côté à Jaude pour qu’on pense à me la donner. Arrrg ! Ils l’avaient depuis le début, je me suis donc battu, ai couru dans tous les sens, payé des communications surtaxées, manqué plusieurs heures de boulot, tout ça pour ça !
À mon retour de Rio, change de banque, c’est décidé. Et qu’on arrête de me dire que les services publics sont inefficaces. La gestion des banques privées, avec ses réductions de personnel, et ses services surtaxés dépasse tout ce que j’ai pu voir jusqu’à présent.