J’ai beaucoup parlé sur ce blog des techniques d’enregistrement et des outils pour le montage et mixage du son. Cependant, on n’a pas toujours accès à du matériel dédié, ni la possibilité d’installer des logiciels sur une station de travail.
Dans cet article, je vous propose d’évoquer quelques outils faciles à utiliser pour faire les choses avec les moyens du bord.
Enregistrer sans matériel dédié
Quand on n’a pas d’enregistreur, de carte son externe ou de micro spécifique, on se croit parfois démuni. Or, vous avez fort probablement à votre disposition un ou deux appareils munis d’un micro (notamment en ces temps de visio) : un téléphone intelligent, un ordinateur.
Sur un smartphone, il suffit d’utiliser une application de type dictaphone, ou enregistreur audio (audio recorder). Il en existe de nombreuses libres et gratuites, chacune avec ses avantages et inconvénients. N’oubliez pas de bien repérer la position du micro, pour avoir une prise la plus propre possible. On trouve même des applications pour modifier sa voix.
Sur un ordinateur portable, le micro intégré est aussi un outil fonctionnel, même si en général, le micro est moins bon que celui d’un téléphone intelligent. À noter que la directivité des micros peut beaucoup varier d’un modèle à l’autre. Il semble que les micros des Macs soient très directifs : si vous n’êtes pas tout à fait en face, on vous entend à peine. À l’inverse, beaucoup de modèles de PC seraient plus omnidirectionnels. À confirmer.
Sur un ordinateur, on peut installer un logiciel dédié à l’enregistrement, comme par exemple Audacity, un logiciel assez simple, mais efficace. Mais en mode nomade, on peut être encore plus économe en préparation : le site internet Online Voice Recorder propose un outil d’enregistrement basique mais efficace, pour enregistrer un son :
Une fois l’enregistrement terminé, on peut écouter la prise, ajuster le début et la fin du son, puis le sauver sur son ordinateur.
Les conditions de la prise de son
Quel que soit l’outil que vous utilisez pour enregistrer, il faut bien sûr prêter une grande attention à l’espace dans lequel on est. Par exemple, l’environnement doit être calme si on veut enregistrer une voix seule. Suivant l’effet choisi, on fera aussi attention à l’acoustique de la pièce. Le son peut y être brillant ou mat, on peut entendre un certain écho, ou au contraire entendre un son feutré. L’équilibre entre ces deux premiers extrêmes doit être trouvé suivant ce que l’on souhaite.
Au fil du temps, j’ai par exemple utilisé un dressing ou un placard ouvert rempli de vêtements pour étouffer le maximum de réverbérations possibles, et avoir un son de voix la plus « neutre » possible (une voix off par exemple), un salon pour que l’auditeur entende que je suis dans un espace convivial, le son semblant plus naturel, une salle de bain ou un couloir aux murs carrelés et assez nus, pour un effet de réverbération, un jardin public pour entendre un petit bruit de fond, …
Poser sa voix est aussi important, trouver une ambiance, … Si cette question vous intéresse, vous trouverez certainement dans l’article réaliser de la fiction audio quelques idées pour alimenter vos réflexions.
Un autre aspect important est la distance et la position par rapport au micro. Évidemment, les micros embarqués dans les téléphones et les ordinateurs ne sont pas prévus pour un enregistrement soigneux, même s’ils permettent déjà de faire pas mal de choses. Il arrive aussi qu’un traitement soit réalisé sur votre enregistrment sans que vous ne puissiez le contrôler (suppression de certains sons, filtrage, etc.). La meilleure solution est donc de faire des tests, en faisant attention aux bruits de touché de l’appareil, aux plosives (que l’on n’a pas envie de traiter a posteriori), à la distance et à l’orientation du micro par rapport à notre bouche…
Faire du montage depuis n’importe où
Une fois que les enregistrements sont faits, on récupère des fichiers son, au format wav ou mp3. Sur la qualité des enregistrements, on peut lire l’introduction de cet article sur le bon usage d’un enregistreur, tout en gardant à l’esprit que la solution que vous aurez choisie (application, logiciel) ne vous permettra peut-être pas une telle finesse de réglages.
Pour assembler ces fichiers en un son finalisé, on utilise généralement un logiciel de montage, de mixage, et de mastering. On peut bien sûr choisir d’installer des logiciels complexes et dédiés, comme ceux évoqués dans cet article sur le montage son. Audacity, cité précédemment, est une solution très simple pour commencer, même si elle ne permet pas toute la palette des traitements existants.
Mais si on ne veut ou ne peut pas installer de logiciel, il existe tout de même des solutions. Sur ordinateur, je vous conseillerai l’utilisation d’AudioMass, une application en ligne utilisable directement et sans création de compte.
Et si vous utilisez un smartphone, le site d’Audacity propose également un tour d’horizon des applications qui permettent de faire du montage son sur ce type d’appareil.
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