Utopie Sonore 2019, c’est fini. Deux jours et demi de préparation, puis 48 heures d’antenne, à fond, à tenir au maximum, à lutter contre le sommeil pour préparer et réaliser en direct des bidouillages sonores, des discussions, des expérimentations, pour diffuser des choses, apprendre de nouvelles pratiques, etc.
Nous étions entre 30 et 40 personnes réunies à Pol’n pour faire vivre ce projet un peu fou de sprint radiophonique. Très riche humainement et techniquement, avec plein d’idées qui fusent, qui s’échangent.
Pour ma part, j’ai pu participer à monter un plateau radio, à mettre en place le streaming vers Radiocratie, j’ai pris du temps pour transmettre aux participant·e·s mon expérience de la radio associative. Puis j’ai participé à des ateliers, appris à mieux me connaître grâce à la pratique de l’improvisation, partager mon expérience sur l’enregistrement, le montage/mixage, l’écriture radiophonique, …
Et puis à plusieurs, on a imaginé des concepts d’émission, fabriqué des génériques et jingles pour l’habillage, réfléchi à la grille d’antenne…
Et enfin, on a fait de la radio. J’étais parti dans l’idée d’expérimenter le maximum de formes radiophoniques. J’ai donc pu pratiquer : la présentation improvisée d’Utopie Sonore à l’antenne, l’animation d’un plateau sur le validisme, la lecture du manifeste du CLHEE, l’improvisation de discussions futiles et humoristiques, l’interview d’un coloriste, l’interview de réalisateurs de science-fiction radiophonique, l’interview d’une réalisatrice de documentaire radiophonique autour des langues, j’ai participé à une émission sur la voix où nous avons expérimenté et décrit en direct la manière de modifier la voix, j’ai parlé d’audiodescription, de hasard et d’aléatoire, j’ai pris part à un plateau sur le caca, animé un autre plateau sur la transmission de la pratique radiophonique, proposé à l’antenne un podcast que j’aime beaucoup, le premier épisode de la série Underground sur Radio Maarif, intitulé Soufiane, accusé de satanisme. J’ai aussi participé à de l’improvisation de bruitage, et j’en passe et des meilleurs…
Au delà de ces exemples très personnels, on a pu entendre à l’antenne du documentaire, de la création sonore, des performances en direct, de la musique électro-acoustique, un cours de rythme, un cours de danse, une émission sur le féminisme, une autre sur le cul, une création collective sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, des lectures, des improvisations, de la musique, une émission nocturne pour aider les insomniaques à dormir, des débats intéressants, et du gros n’importe quoi.
Bref, 48 heures d’antenne, c’était long, surtout quand on ne dort presque pas. Le projet était complètement fou, on a dit « vazy on essaye ». Certain·e·s ces sont brûlés les ailes à vouloir tenir le rythme, d’autres ont accepté plus facilement que l’on passe une playlist de musique actuelle… Certain·e·s avaient l’envie d’expérimenter une radio différente, mais c’était dur de trouver les moyens d’oser la faire.
On s’est aussi beaucoup amusés, on a bien discuté, bien mangé, bien ri, et fait la fête… De belles rencontres, de beaux échanges. Tout ça en 48 heures.
De tout cela restent des podcasts, que l’on doit à Radio Campus Clermont et à Canal Sud, et que l’on rassemble pour proposer à l’écoute très prochainement.