J’utilise depuis quelques années des souris et claviers sans fil. C’est un peu con en terme de consommation électrique, j’en ai conscience, car ça nécessite de recharger une fois de temps en temps une batterie AA. Mais c’est plus pratique lorsqu’on bouge souvent son matériel informatique de place.
Sur mon portable, je branche habituellement une souris. Et quand j’installe l’ordinateur sur un écran supplémentaire, notamment pour faire du montage, j’utilise en plus un clavier, afin de m’éloigner un peu des écrans, mais aussi pour éviter d’avoir le pavé tactile sous les mains.
Depuis quelques temps, le dongle (ce petit connecteur USB sans fil) de mon clavier s’est mis à tomber régulièrement en panne. Impossible de l’utiliser. J’avais donc commencé à faire le deuil de ce clavier, puis j’ai découvert le logiciel ltunify, ou Logitech Unifying for Linux. Comme son nom l’indique, l’outil ne fonctionne qu’avec le matériel Logitech. Mais il fait formidablement bien son travail.
J’ai ainsi découvert que l’on pouvait associer et dissocier les appareils connectés à un dongle très facilement, et même associer plusieurs périphériques sur un seul dongle. En une petite ligne de commande, j’ai ainsi pu ajouter le clavier au dongle de la souris. Et voilà !
Le Musée des Beaux-Arts de Lyon propose depuis avril et jusqu’en septembre 2019 une exposition temporaire dédiée à l’exploration des œuvres par les autres sens que la vue.
Si la communication faite autour de cette exposition n’est pas uniquement destinée aux non voyant·e·s, un certain nombre de propositions de médiations sont à destination de ce public. Profitant des vacances scolaires et universitaires, je suis allé y faire un tour, curieux de découvrir l’approche pédagogique et muséologique développée par l’exposition.
Tout d’abord, il faut avouer que le bâtiment qui accueille le musée, une ancienne abbaye, est un splendide écrin pour les œuvres qu’il abrite. Le parcours à travers les couloirs jusqu’au lieu de l’exposition n’est pas simple, même si le gardien, un chic type, propose l’utilisation d’un ascenseur pour faciliter l’accès au patio depuis la place des Terreaux.
L’exposition en elle-même prend place dans une enfilade de trois pièces, précédées d’une entrée où des personnels du musée proposent aux visiteurs de s’équiper d’un masque cache-yeux, afin de découvrir l’exposition à l’aveugle.
La première salle est proposée comme une mise en doigts, avec un ensemble de matériaux à explorer, afin de se préparer au toucher des œuvres elles-même. L’ensemble, bien que réduit, est assez ludique, et petits et grands semblent se prendre au jeu. Dans cet espace, trois premières reproductions de sculptures, dont deux cachées par des rideaux, permettent de s’exercer au toucher. Comme la quasi-totalité des œuvres proposées, il s’agit de figures humaines qui sont proposées au visiteur. Dès le début, on constate combien le drapé sculpté est un défi à la compréhension.
La deuxième salle est composée de trois tableaux, permettant de s’approprier les grandes étapes de la conception d’une œuvre volumique : modelage, moulage, fonte… Un dispositif audio et vidéo vient compléter l’exploration de cette pièce.
Enfin, le dernier espace propose de découvrir une dizaine d’œuvres de différentes époques, et de différentes techniques, dont la reproduction utilise souvent la technique de la résine augmentée de poudre de marbre, parfois le bois. Au mur, reproduction de textes évoquant la perception fantôme de la couleur chez une personne en situation de déficience visuelle. Deux films complètent cette installation.
Afin d’accéder plus aisément aux œuvres, des structures conçues comme des plateformes permettent de se mettre à la hauteur des différents éléments. Mais là, pas de parapet, rien qui permette une complète autonomie pour un public déficient visuel.
Nous n’avons pas choisi d’utiliser l’audioguide proposé à l’entrée du musée (pour 1€), ni d’attendre la visite commentée à 16h ce jour-là. C’est en autonomie que nous avons exploré l’exposition, dont les cartels sont doublés de braille. Dans l’ensemble, j’ai trouvé l’exposition raisonnablement intéressante. Elle permet d’avoir accès à quelques exemples de sculptures à travers les âges. Cependant, très peu d’éléments de médiation sont proposés, pour faciliter l’appropriation tactile des œuvres.
Ayant pu découvrir au fil des années plusieurs autres musées dans lesquels un fort travail de médiation avait été proposé autour du tactile — la tapisserie de l’apocalypse au château d’Angers ou le Victoria and Albert Museum par exemple — je trouve intéressante l’exposition temporaire du musée des beaux-arts, car il ne s’agit pas d’une proposition uniquement destinée aux personnes en situation de déficience visuelle : elle cherche à toucher (sic) tous les publics. Cependant, il faut reconnaître que l’exposition semble un peu réduite. On aimerait voir quelque chose de plus développé, qui tisse avec le reste de l’exposition permanente du musée une connivence de parcours, afin de permettre une exploration plus complète des œuvres, en contexte, le long de la proposition classique du musée.