Cet été, parmi les diverses activités entreprises, j’ai enfin pris le temps de remettre les pieds à la médiathèque.
J’ai d’abord découvert avec tristesse que le réseau des médiathèques de la communauté de communes avait rompu son partenariat avec les bibliothèques universitaires : impossible maintenant de profiter d’une unique inscription. Cela peut sembler futile, mais pour qui n’était pas employé ou étudiant à l’université, cet accès commun offrait la possibilité de consulter et d’emprunter des ouvrages plus spécialisés. Je ne sais pas ce qu’il en est depuis la séparation – qui date de moins d’un an – mais de prime abord, cela semble être une mauvaise nouvelle. D’ailleurs, nous sommes revenus en arrière de plusieurs lustres, puisque dorénavant, on confie à l’abonné un imprimé rempli et tamponné pour informer l’autre structure de son inscription. Bienvenue au XXIe siècle !
En furetant dans les allées de la médiathèque de Jaude, je suis tombé sur Atelier 62, de Martine Sonnet. Ça se lit comme un roman, ou comme une enquête policière. Ça m’a en partie fait penser à l’enquête que j’avais menée sur l’histoire de mon arrière-grand-père. Mais surtout, ces tranches de vie m’ont renvoyé à la vie d’ouvrier métallurgique qu’a dû traverser son fils (mon grand-père). Et je me dis que même si j’ai visité l’usine où il a travaillé, qui appartient maintenant à Arcelor, je n’ai que peu discuter avec lui de sa vie d’alors.
Pour revenir au livre lui-même, il est poignant, on y lit la lutte des ouvriers au quotidien, dans un Paris déroutant pour les provinciaux nouvellement arrivés. On y lit en filigramme la vie politique de ces années, on y comprends la place qu’avaient ces hommes et ces familles dans la vie quotidienne. Vraiment passionnant. On y découvre aussi la vie d’une famille, les relations entre parents et enfants, et surtout l’évolution du regard de l’écrivaine sur la vie de ses parents.