Il y a peu, j’évoquais ici mon intérêt croissant pour la typographie. J’y parlais majuscules accentuées, espaces insécables ou encore guillemets français. Si ces caractères sont agréables à la lecture, ils peuvent sembler fastidieux à saisir si l’on ne connaît que la méthode « insertion d’un caractère spécial ».
Pour faciliter cette saisie, il existe différentes possibilités. L’une d’elle consiste à changer radicalement de configuration de clavier, en adoptant un clavier bepo. L’avantage de cette disposition est de faciliter la frappe, en s’affranchissant de vieux héritages qui visaient à ralentir la frappe. Cependant, cela nécessite de changer radicalement ses habitudes. Nicolas quant à lui pense que cet effort est assez rapidement oublié, et que ça vaut vraiment le coup. Pour ma part, je n’ai pas encore trouvé suffisamment de temps pour m’y mettre.
Une autre méthode de saisie est nettement plus abordable pour qui n’a pas envie de changer de mode de saisie. En utilisant un clavier AZERTY classique, il est possible d’atteindre la plupart des caractères dont on a besoin pour rendre la composition satisfaisante. Ce que je vais présenter ici ne fonctionne que sur les systèmes d’exploitation utilisant un serveur X pour l’affichage graphique (GNU/Linux ou xBSD sont de ceux-là).
L’important est d’abord de vérifier que le système dispose d’une touche Compose. Au besoin, on la configurera en utilisant les outils proposés par le système. Pour ma part, j’ai configuré le serveur pour que ce soit la touche « windows » de droite qui corresponde à la touche Compose. Voici donc la liste de quelques raccourcis très pratiques :
- Les lettres majuscules accentuées sont facilement accessibles en bloquant le clavier en majuscule, puis en pressant la touche où la minuscule accentuée apparaît. Ainsi bloquer la touche « é » avec les majuscules bloquées fera appaître un « É ».
- Plus simple à saisir encore, les guillemets français sont atteignables à l’aide de la combinaison « AltGr + z » et « AltGr + x ».
- Le caractère « œ » est saisi en pressant « Compose + o », puis « e ». On peut faire le même type de combinaison pour atteindre le « æ ».
- L’espace insécable — utilisée avant les ponctuations doubles par exemple — est atteignable en pressant « Compose + espace ».
- Le caractère « … », que j’apprends à utiliser depuis quelques jours est atteignable en pressant « Compose + . ». Comme vous l’aurez deviné ici, ça nécessite 3 doigts, l’un pour la touche Compose, l’autre pour la touche Shift, et le dernier pour la touche point. Mais ça se fait ! :)
- Un peu plus exotique, l’accès aux accents non français est atteignable facilement, en utilisant la touche Compose conjointement à l’un des signes suivants : « “, “, ~, « , ^ » puis en pressant sur la lettre à accentuer : ú, ù et ũ en sont le résultat sur la lettre u. La virgule permet elle de saisir les cédilles : « ņ » est ainsi le résultat de « Compose + , » suivi de la lettre n.
- On peut aussi saisir les ponctuations espagnoles « ¡ » et « ¿ » en utilisant la combinaison « Compose + ! + ! » et « Compose + , + ? »
Voilà, après ce petit tour d’horizon des possibilités souvent ignorées de ce clavier, je vous indique l’emplacement sur mon système contenant ces informations. Il s’agit des fichiers contenus dans le répertoire /usr/share/X11/locale/, et qui se nomment Compose. Suivant les distributions de X.org, ça peut être placé à des endroits différents.
Édit : Pour saisir le point médian cher aux féministes, on utilise la combinaison « Compose + . + – ». On peut ainsi écrire qu’on aime tout·e·s la typographie, quand on ne trouve pas de formule épicène correspondante.