En traversant régulièrement la ville avec ma fille qui utilise un fauteuil roulant, j’ai commencé à affiner ma compréhension de l’accessibilité de l’espace urbain. La modélisation de ces infrastructures est d’ailleurs devenu l’un de mes sujets d’étude.
Afin d’illustrer ce que je perçois de ces espaces, j’ai proposé sur twitter un fil consacré à l’étude de l’une des places du plateau central à Clermont-Ferrand, que je traverse très régulièrement. Elle se situe dans ans ce quartier commerçant, touristique et résidentiel qu’est l’hyper-centre de Clermont-Ferrand, aussi appelé plateau central.
Place importante, elle connecte la place Sugny vers Jaude, la place de la Victoire, la rue Massillon vers les petites rues du vieux centre, la rue terrasse et la rue Saint-Genès, très commerçantes.
On identifie deux passages piétons matérialisés, un pour franchir la place Sugny, l’autre pour traverser la rue Massillon. Le passage piéton permettant de traverser la rue Saint-Genès se situe quelques dizaines de mètres en amont. Un des territoires privilégier des incivilités automobiles…
En terme d’accessibilité, la place Sugny est très en pente. L’un des trottoirs commence par un escalier ou par un trottoir étroit entre un mur et des voitures. L’autre trottoir impose de franchir l’un des spots de parking sauvage #GCUM les plus prisés du centre-ville.
Le passage piéton permettant de traverser la place Sugny est d’ailleurs souvent impossible à utiliser, les #GCUM ayant pris l’habitude de le considérer comme une zone de stationnement. Mais même sans stationnement, le dévers important rend très difficile son accès.
Dans ce virage, les #GCUM masquent souvent les piétons, qui lorsqu’ils s’engagent malgré tout sur la chaussée prennent souvent le risque de se faire écraser, car ici aussi, ça roule vite et maladroitement, pour négocier la grande pente en montée, et pour négocier la sortie de cette place encombrée.
On voit donc que la place Sugny et la rue terrasse sont peu accessibles, de même que le trottoir couvert par les arcades de la rue Saint-Genès. Ces voies de circulation piétonnes sont quasiment déconnectées des autres rues au niveau de la place royale. Et je n’ai même pas parlé de l’encombrement de la rue terrasse, infranchissable en fauteuil quand la nuit tombe et que les terrasses sont de sortie.
Prenons un peu de recul, maintenant qu’on a vu la non accessibilité à l’ouest pour regarder ce qui se passe au nord et à l’est.
Le deuxième passage piéton de la place, qui traverse la rue Massillon est fonctionnel, même si les stationnements intempestifs sur les emplacements marqués en jaune (stationnement interdit) rendent la co-visibilité assez difficile.
Continuons avec la dernière traversée, celle de l’entrée de la place de la Victoire. Le trottoir de gauche est tout simplement infranchissable. Une alternative consisterait à emprunter la chaussée jusqu’au début de la place Sugny, mais on a déjà dit que c’était un espace de choix des #GCUM.
Accès impossible.
On peut aussi imaginer poursuivre le long du trottoir pour trouver plus loin un moyen de franchissement. Effectivement, un peu plus loin, on trouve un franchissement à niveau. Mais on tombe alors dans le royaume des terrasses, qui encombrent les espaces de circulation publiques, rendant impossible le franchissement.
À noter qu’une fois engagés sur la place de la victoire depuis le trottoir de droite, on est très vite contraints de rejoindre la chaussée pavée, laquelle est bordée d’un côté par les terrasses, de l’autre par une marche de plus de 10 cm pour rejoindre le milieu de la place. Si une voiture arrive, t’es foutu.
En conclusion, voici donc une place quasiment infranchissable, peu importe d’où l’on vienne.
Description : un plan récapitulatif de tous les trajets impossibles aux abords de cette place.
Alors bien sûr, j’ai simplifié. Je n’ai pas parlé des revêtements des trottoirs souvent très mauvais, des dalles manquantes, des nombreux dévers inutiles, des automobiles qui foncent dans les aires piétonnes où il n’y a pas de trottoir refuge. Les abords de cette place sont particulièrement impratiquables.
À bientôt pour une nouvelle chronique de la non accessibilité ordinaire !