Je suis depuis quelques mois impliqué dans l’association Vaincre les Maladies Lysosomales (VML), où j’essaye de donner du temps comme référent sur la pathologie céroïdes-lipofuscinoses neuronales (CLN). J’avais d’ailleurs annoncé sur ce blog la création d’un site internet destiné à informer sur cette maladie : cln.jmfavreau.info.
C’est dans ce cadre que j’ai été récemment contacté pour participer en tant que représentant des parents CLN de l’association VML à une réunion organisée par l’Agence Européenne du Médicament, dont le rôle est de garantir l’évaluation scientifique, le contrôle et le suivi de la sécurité des médicaments à usage humain et vétérinaire dans l’UE. Si je connaissais l’existence de cette agence, je n’avais qu’une idée très vague de son fonctionnement. J’ai donc accepté avec grand intérêt cette proposition, qui m’a amené la semaine dernière à participer à une réunion à Londres.
Bien sûr, je ne pourrai pas détailler plus avant les détails de la proposition pour laquelle j’ai été appelé à participer, mais le processus est le même pour toute proposition : lorsqu’une entreprise souhaite procéder à des essais thérapeutiques, ou à la mise sur le marché d’un médicament, elle doit présenter un dossier à l’agence, qui réunit des experts afin d’évaluer la pertinence de la proposition.
Pour ma part, j’ai été sollicité comme représentant de familles, dans un processus qui avait déjà commencé plusieurs mois auparavant. L’entreprise avait déjà été confrontée à des questions explicites de commissions successives, et avait préparé un dossier répondant à ces premières interrogations. Avant la réunion de 1h30 à laquelle j’ai participé, chaque membre de la commission avait pu consulter un document très complet décrivant la démarche scientifique de l’entreprise, et le support projeté avait été envoyé. Nous avions donc le temps de prendre connaissance des détails, et de préparer toutes les questions souhaitées à destination des représentants de l’entreprise.
Le jour J, je me suis présenté à l’agence, située pendant encore quelques temps à Londres, dans à Canary Whalf, un quartier plutôt cravaté… La réunion a eu lieu dans une salle où deux rangées de tables se faisaient face. Sur chacun des murs opposés, un vidéoprojecteur proposait le support que l’entreprise a utilisé pour répondre aux questions. La salle était équipée d’un système audio, et plusieurs participants ont rejoint la réunion par conférence audio.
Avant que l’entreprise ne rentre dans la salle, nous avons eu l’occasion d’échanger rapidement avec la dizaine de participants, venus de plusieurs pays européens, et sélectionnés pour leur connaissance de la maladie, et des aspects scientifiques associés à ces thérapies. Puis les représentants de l’entreprise sont rentrés, et ont commencé leur présentation, que nous interrompions à chaque question problématique. Le processus de décision va se poursuivre, avec d’autres commissions, qui viendront compléter les avis donnés par le groupe auquel j’ai participé.
J’ai trouvé cette expérience passionnante, car elle donne une réelle place aux citoyens dans le processus d’introduction de médicaments sur le territoire européen. Si j’y retourne, j’essaye de prendre des photos, voire de faire un reportage radio !