À l’occasion d’Utopie Sonore 2017, on a proposé avec Théo deux ateliers, dont le premier s’intitulait ch’ai faire, ch’ai dire.
Cela faisait quelques temps que je peaufinais cette idée, après les lectures sur le son, et en particulier après avoir beaucoup appris sur les travaux de Pierre Schaeffer, en lisant Michel Chion et Murray Schafer. Le principe de l’atelier était de construire collectivement un ensemble d’outils pour décrire les sons.
Déroulé de l’atelier
Nous avons organisé l’atelier en deux séances d’une heure trente, séparées d’une pleine journée. Pendant la première séance, nous avons commencé par un tour de table, où chacun a témoigné de son rapport à la description du son (pratique du solfège ou de la musique, créateurs de contenu radiophoniques, intérêt pour la voix…). Puis avec Théo nous avons amené les participants à découvrir la notion d’objet sonore, en soulignant l’importance de faire abstraction de la manière dont le son avait été produit.
On a ensuite commencé à faire une liste d’adjectifs, que l’on a vite regroupé en groupe cohérents (hauteur, intensité, …), puis on a commencé à écouter des sons qui avaient été collectés dans la journée précédente avec Théo. Le groupe a tranquillement convergé vers un ensemble d’outils, à vrai dire assez semblables à ce qu’a proposé Pierre Schaeffer : décomposer le son en attaque, corps et chute, décrire chaque partie avec la hauteur, l’intensité, la texture, la masse, le timbre harmonique, et introduire la notion de dynamique…
Arrivés à la fin de cette première séance, chacun à donné à son voisin la description d’un son, à l’aide de ce vocabulaire que nous avions construit en commun. La consigne était de revenir à la séance suivante avec l’enregistrement d’un objet sonore correspondant.
La deuxième séance a été l’occasion d’affiner notre pratique de la description, puisque nous avons écouté collectivement les sons récoltés, en tentant de les décrire, avant de confronter cette description aux consignes obtenues.
Quelques ressentis
Je crois que l’atelier a été un vrai succès, tous les participants ayant pris un grand plaisir à échanger et à construire ensemble un vocabulaire de description abstrait.
Plusieurs participants ont exprimé leur satisfaction à avoir pratiqué une écoute comme ils ne l’avaient jamais fait. Au début de l’atelier, l’espoir avait été exprimé de pouvoir converger vers du vocabulaire permettant de trier sa banque de sons personnels. Nous avons constaté à la fin de l’atelier que ça n’était pas nécessairement l’outil idéal pour cela, mais qu’il permettait plutôt de faciliter la composition de musique électroacoustique.
Nous avons la chance d’avoir à l’occasion d’Utopie Sonore des participants passionnés de son, curieux, et avec l’envie de faire ensemble. Pas sûr que cet atelier marche aussi bien à chaque fois… Affaire à suivre.