Sensation

Il y a peu, je par­ta­geais avec vous ma joie de démar­rer une nou­velle sai­son radio­pho­nique pleine de pro­jets pas­sion­nants. À ce sujet, ne man­quez pas chaque semaine la sélec­tion du 100% créa sonore : on conti­nue de débus­quer de belles pépites sonores pour cha­cun de vos dimanche soirs.

Par­mi les nou­veaux pro­jets de cette année, je suis super content de démar­rer une nou­velle émis­sion avec Lise et Cécile. L’é­mis­sion s’ap­pelle Sen­sa­tion. On se pro­pose d’ex­plo­rer une fois par mois un sens. Pour la pre­mière émis­sion, nous nous sommes inté­res­sés au tou­cher. Pour cette émis­sion, nous réa­li­sons des docu­men­taires, repor­tages et créa­tions sonores, puis nous échan­geons en direct avec un invi­té autour de dif­fé­rentes ques­tions liées au sens explo­ré, en mul­ti­pliant les pro­blé­ma­tiques : scien­ti­fiques, socié­tales, poé­tiques, phi­lo­so­phiques, artistiques…

Pour la pre­mière émis­sion, nous nous sommes ren­dus avec Cécile à l’ar­moire à cuillères, pour échan­ger avec Mal­lo­rie sur la place du tou­cher dans la pâtis­se­rie. J’ai aus­si pris le temps d’al­ler enre­gis­trer les sons de sa cui­sine, pour réa­li­ser le por­trait sonore qui suite :

Pen­dant cette émis­sion, on entend éga­le­ment un repor­tage au Centre de Réédu­ca­tion pour les Défi­cients Visuels, où l’on apprend un peu plus du tou­cher chez les non voyants. On découvre aus­si com­ment une dan­seuse tra­vaille sa rela­tion aux autres par le tou­cher, et on en apprend plus sur le métier de micro­ki­né… Pre­nez le temps d’é­cou­ter l’é­mis­sion, elle est dis­po­nible en pod­cast sur le site de Radio Cam­pus, et sur notre site internet :

Cette émis­sion sera l’oc­ca­sion pour moi d’ex­plo­rer tout au long de l’an­née de nou­velles formes d’ex­pres­sion radio­pho­niques sous contrainte. Un exer­cice de style que je suis super content de par­ta­ger avec mes deux amies…

Cartographie et urbanisme

Il y a deux semaines, j’é­tais à Londres pour quelques jours. C’est vrai­ment une ville où je me sens bien, avec sa mul­ti­tude de facettes incroyables. C’est la ville cita­dine par excel­lence, mul­tiple, cos­mo­po­lite, cultu­relle, vivante. Bon, c’est quand même la ville au loyers les plus chers d’Eu­rope, avec des prix qua­si­ment deux fois plus éle­vés qu’à Paris…

Pen­dant cette visite, ma sœur m’a fait la sur­prise d’une soi­rée au Ron­nie Scott’s jazz club, ce lieu mythique des nuits lon­do­niennes… Et quel lieu ! Dou­ceur, élé­gance, clas­siques et impro­vi­sa­tion, une superbe soirée !

J’en ai aus­si pro­fi­té pour aller décou­vrir la superbe expo­si­tion Maps and the 20th cen­tu­ry : dra­wing the line. Une belle occa­sion pour par­ta­ger ici quelques-unes de mes lec­tures récentes sur la car­to­gra­phie, topo­gra­phie et sur l’ur­ba­nisme… en conti­nuant à ouvrir les rayons de ma biblio­thèque.

livres-sur-les-cartes

Paris-Londres

extrait de la couverture de paris-londres

Un mois avant cette virée lon­do­nienne, j’a­vais décou­vert à la librai­rie de la BNF un livre par­fai­te­ment adap­té à un voyage en euros­tar : Paris-Londres, ouvrage diri­gé par Dana Arnold et Jean-Louis Cohen, publié en 2016. Recueil d’ar­ticles pré­sen­tés à l’oc­ca­sion de deux sémi­naires regrou­pant des cher­cheurs aux domaines d’é­tudes assez variés, on se pro­mène dans Paris-Londres entre urba­nisme, archi­tec­ture, his­toire de l’art, influence poli­tique et socio­lo­gie. Les articles sont tous plus inté­res­sants les uns que les autres. Ils illus­trent l’op­po­si­tion mar­quante des deux villes, qui se sont construites en paral­lèle, pui­sant cha­cune leur futur dans une vision fan­tas­mée de l’autre. On découvre aus­si com­bien la culture poli­tique des deux pays a influen­cé la struc­ture glo­bale des cités, avec par exemple à Londres les parcs pri­vés, à Paris les pro­me­nades arbo­rées. On apprend à décons­truire des idées reçues sur les grandes restruc­tu­ra­tions du baron Hauss­mann, on en apprend plus sur le rôle majeur des fleuves dans les déve­lop­pe­ments propres aux deux villes.

Cette étude com­pa­rée, majo­ri­tai­re­ment ancrée avant le ving­tième siècle, aide à com­prendre les deux villes d’au­jourd’­hui, où l’on retrouve à chaque coin de rue un héri­tage de ces périodes…

Catalogue de l’exposition Maps and the 20th century : drawing the line

extrait de la couverture du catalogue d'exposition de maps-20th

L’ex­po­si­tion Maps and the 20th cen­tu­ry : dra­wing the line, jus­qu’au 1er mars 2017, raconte com­ment la carte a joué un rôle clé au XXe siècle, que ce soit comme outil de guerre, mais aus­si comme moyen d’en­tre­te­nir la paix, en dif­fu­sant auprès des peuples des valeurs et idées paci­fistes. La pro­pa­gande, notam­ment au moment de la guerre froide, n’est pas en reste. Et puisque l’ex­po­si­tion se tient à Londres, on découvre aus­si com­bien le monde était bri­tan­nique au XXe siècle, avec la lec­ture géo­gra­phique don­née par le Commonwealth.

L’ex­po­si­tion est très belle, avec un nombre impres­sion­nant de cartes, toutes plus per­ti­nentes les unes que les autres. J’ai par­ti­cu­liè­re­ment aimé le début de l’ex­po­si­tion, qui est struc­tu­rée en une suc­ces­sion de dip­tyques, chaque duo de cartes sélec­tion­né par les orga­ni­sa­teurs de l’ex­po­si­tion éclai­rant une réflexion pro­po­sée par le car­tel commun.

Le cata­logue de l’ex­po­si­tion est aus­si très inté­res­sant, per­met­tant comme sou­vent au visi­teur de pro­lon­ger la réflexion.

Catalogue de l’exposition Cartes et figures de la terre

extrait de la couverture de cartes et figures de la terre

En flâ­nant chez les bou­qui­nistes du centre de Cler­mont-Fer­rand, j’ai trou­vé rue ter­rasse, grâce aux conseils de Florent, un exem­plaire du cata­logue de l’ex­po­si­tion Cartes et figures de la terre qui a eu lieu en 1980 au centre Pom­pi­dou. Aux vues de ce cata­logue, l’ex­po­si­tion devait être pas­sion­nante ! Les articles, qui se suivent sans se res­sem­bler dans ce cata­logue, explorent toutes les ques­tions des rôles et des formes que peuvent prendre les cartes, dans la repré­sen­ta­tion du monde. On y trouve des thé­ma­tiques scien­ti­fiques, his­to­rio­gra­phiques, artis­tiques, jour­na­lis­tiques… On y retrouve aus­si de belles repro­duc­tions de cartes mar­quantes, qui illus­trent les points de vue pro­po­sés. Très acces­sible et en même temps poin­tu, j’ai ado­ré l’ouvrage.

Paris

extrait de la couverture de Paris

La plu­part d’entre nous ont déjà arpen­té Paris, ses bâti­ments et bou­le­vards mythiques. Mais à quoi res­sem­blait la ville avant ! Et com­ment s’est construit cet enche­vê­tre­ment de bâti­ments tous plus impres­sion­nants les uns que les autres ! J’ai trou­vé au puces il y a quelques mois un petit bou­quin plu­tôt chouette, édi­té par la docu­men­ta­tion fran­çaise en 1963, qui pro­pose en 20 pages de retra­cer l’his­toire archi­tec­tu­rale de la ville, puis décrit en 50 pages la place que joue dans les années 60 cette ville à l’é­chelle du pays, com­ment elle est struc­tu­rée, com­ment elle fonc­tionne en terme de cir­cu­la­tion, d’ha­bi­tat, d’ac­ti­vi­tés indus­trielles… Enfin, le livre fini par une pro­jec­tion inti­tu­lée vers le Paris de l’an 2000, où l’on res­sent tous les espoirs de futurs propres à cette époque, mais où l’on décèle déjà dans la plume des auteurs les craintes réa­listes en terme de cir­cu­la­tion, de sur­po­pu­la­tion et de pol­lu­tion. Illus­tré de pho­tos contem­po­raines en noir et blanc, c’est une très belle pro­me­nade dans un Paris qui n’existe plus vraiment.

Éléments de topographie

extrait de la couverture d'éléments de topographie

La car­to­gra­phie a petit à petit pris de plus en plus de place dans mes centres d’in­té­rêts, notam­ment parce que mes acti­vi­tés de recherche tournent autour de la topo­lo­gie et la géo­mé­trie. Or, la topo­gra­phie est un sujet très proche, qui allie sciences et tech­niques pour répondre à un pro­blème concret : com­ment mesu­rer la géo­gra­phie. J’a­vais par­ti­cu­liè­re­ment aimé regar­der le docu­men­taire La nais­sance d’une carte qui raconte le tra­vail de l’I­GN dans les années 50.

C’est par hasard que je suis tom­bé sur ces Élé­ments de topo­gra­phie, édi­té chez Gabriel. Il s’a­git d’un manuel per­met­tant à de futurs fonc­tion­naires de pré­pa­rer des concours d’é­tat qui incluent des épreuves d’ar­pen­tage, de levé de plans, du nivel­le­ment et du tra­cé des vois de com­mu­ni­ca­tions. Dif­fi­cile de dater cet ouvrage, mais au fil du texte, on arrive à le situer aux alen­tours de 1920. C’est un manuel pra­tique, qui décrit les outils uti­li­sés pour construire des rele­vés. On apprend aus­si beau­coup de la manière de des­si­ner les cartes de manière moderne, scien­ti­fique et acces­sible, ain­si que l’art de mesu­rer le réel en vue de récol­ter toutes les infor­ma­tions néces­saires à ces cartes. À la fois tech­niques et scien­ti­fiques, ces outils sont pré­sen­tés en uti­li­sa­tion dans des cas pra­tiques. On trouve aus­si une par­tie his­to­rique, décri­vant la manière dont le métier a évo­lué pour arri­ver à ce niveau de pré­ci­sion. Super­be­ment illus­tré de gra­vures, cartes et pho­tos, l’ou­vrage se ter­mine par une des­crip­tion des tech­niques les plus modernes de pho­to­to­po­gra­phie, les­quelles sont évo­quées dans le docu­men­taire de l’I­GN. Une manière de com­prendre toute l’his­toire de ces métiers au long du ving­tième siècle. J’ai dévo­ré ce bou­quin en 3 jours, tel­le­ment il est captivant !

Les lieux disparus de Lyon

extrait de la couverture des lieux disparus de Lyon

Par­mi les villes où j’aime traî­ner mes guêtres, il y a Lyon aus­si bien sûr. L’an­née der­nière, en me pro­me­nant sur les berges, j’a­vais trou­vé un exem­plaire des lieux dis­pa­rus de Lyon, dans une ver­sion légè­re­ment dif­fé­rente de celle dis­po­nible à la consul­ta­tion sur Gal­li­ca, avec une belle carte ancienne sur la cou­ver­ture. C’est cette gra­vure qui m’a­vait don­né envie de l’a­che­ter. Le texte lui-même est inté­res­sant aus­si, même si son style fait beau­coup pen­ser à ces ouvrages d’au­teurs régio­naux, pas­sion­nés par leurs ter­ri­toires, mais au style sou­vent lourd et mal­adroit. Mais pour qui aime se pro­me­ner le nez en l’air dans une ville en ima­gi­nant son pas­sé, c’est un livre qui vaut le détour.

La carte, mon nouveau sujet de recherche

Vous l’au­rez com­pris, la ques­tion de la repré­sen­ta­tion du monde motive énor­mé­ment mes lec­tures ces der­niers temps, tout comme la ques­tion de l’ac­ces­si­bi­li­té. C’est donc natu­rel­le­ment que je me suis rap­pro­ché de l’é­quipe COGIT, et plus pré­ci­sé­ment de Guillaume Touya, avec une pro­po­si­tion de sujet de recherche com­mune, autour de l’u­ti­li­sa­tion d’OpenS­treet­Map (le wiki­pé­dia de la car­to­gra­phie) pour offrir de nou­velles pos­si­bi­li­tés en terme de sup­ports pour l’ac­ces­si­bi­li­té. Cette année, on construit un pro­to­type, et l’an­née pro­chaine, on com­mence à explo­rer les nœuds scien­ti­fiques asso­ciés… Res­tez connectés !