Voilà l’un de mes sujets de préoccupation réguliers : lutter contre le sexisme ambiant que l’on impose dès le plus jeune âge aux humains sur cette planète. Ça ne loupe jamais : rose vs bleu (ou kaki), poupée vs voitures, tâches ménagères contre activités au grand air, etc. La question de l’existence de l’inné et du poids de la société est une question qui a été maintes fois débattues, et je persiste à chaque fois dans l’idée que l’influence sociétale dépasse l’inné, que l’on produit des stéréotypes par l’éducation, depuis les rayons de jeux (il existe des jeux pour filles, d’autres pour garçons, et JouéClub par exemple l’assume complètement), jusqu’aux rayons des bibliothèques, lieux pourtant d’habitude peu enclins à favoriser le sectarisme. Un article d’aujourd’hui de Rue89 aborde encore la question.
Seulement, à chaque fois que je suis confronté à cette question, moi qui ait la joie d’être père d’une petite fille, vient la question de la diversification des lectures, des jeux et des activités. Et invariablement, ce constat bien triste : incontournablement, les jeux affichés pour les garçons ont pour thèmes dominants la guerre, l’automobile ou encore le moyen-âge. Et ce sont précisément des valeurs que je n’ai pas envie de transmettre à ma fille : la violence, la bêtise kaki comme seule solution aux soucis dans la vie, le culte de l’individualisme et de la pollution que personnifient les voitures, ou les fondements de la vie patriarcale et antidémocratique ne me font pas rêver.
Il reste heureusement les jeux de construction, la panoplie des jeux étucatifs à orientation scientifique, généralement orientés vers les garçons, que l’on peut plus facilement proposer comme activité ludique sans que cela n’entraîne un nouvel ancrage de valeurs peu satisfaisantes. De l’autre côté de l’étendue des activités ludiques proposées aux enfants, j’éviterais de m’étendre sur le culte de la maternité véhiculée par de nombreux jeux rosounets à destination des petites filles, ou encore sur l’écrasant silence de la diversité des orientations sexuelles. Certes, les enfants se développent par mimétisme, donc les jeux s’inspirent de l’environnement proche, mais parfois, ce raz-de-marée devient douteux.
Et vous, qui fréquentez des enfants, comment envisagez-vous cette question du sexisme quotidien ?