Léthargiques Substances Disparates

Il y a un paquet de temps, avec Théo on avait bidouillé une pièce live, avec un micro, un contrô­leur, un syn­thé. Ça s’ap­pe­lait la pré­si­den­tielle n’au­ra pas lieu. Cette forme-là, j’a­vais très envie de conti­nuer à l’ex­plo­rer. Quelque chose d’hy­bride entre la com­po­si­tion d’une pièce élec­troa­cous­tique et d’une émis­sion de radio clas­sique en studio.

Et voi­là, depuis un mois on s’est lan­cés, avec deux copains de radio, dans l’a­ven­ture de Léthar­giques Sub­stances Dis­pa­rates. À chaque émis­sion, un nou­veau thème, ligne direc­trice de nos com­po­si­tions, col­lages sonores, et actes…

On tra­vaille à par­tir d’un conduc­teur gra­phique, où cha­cun des Lar­ry de l’é­mis­sion a sa piste de prise de micro, et sa piste de sons à lan­cer et à bidouiller. Une trame, que l’on com­pose à l’a­vance, et que l’on inter­pré­te­ra pen­dant le direct.

Sur une table, un rou­leau de papier de plus d’un mètre est éta­lé. Autour, des crayons, des ciseaux, du maté­riel de son, un cookie esseu­lé dans une assiette, des post-it, … Sur le papier, une frise sépa­rée en actes, et plu­sieurs pistes qui portent des indi­ca­tions notée dans des cadres rec­tangles, par­fois colorés.

Bien sûr, grâce aux pod­casts de Radio Cam­pus, on peut réécou­ter les deux pre­mières émis­sions. L01, où on a décou­vert le format :

S01, où on a com­men­cé à faire pro­gres­ser la forme dans la direc­tion de ce qui nous motive :

L’é­mis­sion a lieu tous les pre­miers lun­dis du mois de 22h à 23h, sur les ondes de Radio Cam­pus Cler­mont-Fer­rand. Après ligneux en jan­vier et strych­nine en février, pré­pa­rez vos oreilles à une explo­sion de sons pour le thème sur­prise du mois de mars, on va encore affi­ner notre pratique. 

Americanah, de Chimamanda Ngozi Adichie

Dif­fi­cile de pas­ser à côté d’Ame­ri­ca­nah. J’ai l’im­pres­sion que tout le monde l’a lu. J’ai décou­vert ce livre après avoir lu Pous­sière rouge, de Jackie Kay, et Là où les chiens aboient par la queue, d’Es­telle-Sarah Bulle.

Ame­ri­ca­nah, ça raconte la tra­jec­toire de vie d’une Nigé­riane, immi­grée aux États-Unis d’A­mé­rique, et qui fina­le­ment décide de reve­nir au Nige­ria. L’é­cri­ture est agréable, la nar­ra­tion cap­ti­vante. On découvre au fil du livre plein de ques­tion­ne­ments inté­res­sants, sur la dif­fé­rence entre être afro-amé­ri­cain ou être récem­ment immi­gré, sur la place de la femme, sur l’afroféminisme.

Dans ce livre, l’au­trice par­tage éga­le­ment avec ses lec­teurs et lec­trices son iti­né­raire de femme issue d’une classe aisée dans son pays d’o­ri­gine, qui se retrouve confron­tée à la pré­ca­ri­té de la condi­tion de migrant : dif­fi­cul­té à trou­ver un emploi, à assu­mer ses obli­ga­tions finan­cières, vio­lence de la socié­té, presque vio­lence de classe. C’est quelque chose que l’on connaît en théo­rie, quand on y réflé­chit un peu, mais que j’ai trou­vé bien retrans­crit dans Americanah.