Depuis un an maintenant, de nombreuses manifestations sont organisées à l’occasion du centenaire de la guerre 14–18. Des événements en tout genre pour raconter cet événement qui a marqué le début du XXe siècle.
Il y a plein de manière de parler de cette période de guerre. On peut par exemple évoquer les batailles qui ont eu lieu en France, comme le fait cette chaîne de vulgarisation de l’histoire que j’ai découvert il y a peu sur le site de la vidéothèque d’Alexandrie (au passage, allez jeter un coup d’œil sur ce site, qui propose régulièrement de nouvelles chaînes culturelles et scientifiques toute plus passionnantes les unes que les autres). On peut aussi parler des expériences au gaz moutarde, ce qui fait un peu penser aux expériences plus récentes de l’armée britannique sur l’les expérimentations au LSD sur ses soldats…
Mais passons, je n’ai pas une grande passion pour le monde militaire, et ce n’est pas le sujet de ce post. Venons donc au cœur de cet article : la cartographie.
Les cartes, c’est passionnant, ça permet de structurer sa compréhension du monde, ça permet de mesurer, de visualiser, d’étudier. Il y a pas mal de blogs qui en parlent très bien, et que j’aime lire. Par exemple, il y a Le blog du cartographe sur le site du Pacha, qui parle notamment des cartes historiques. Il y a aussi le carnet (néo)cartographique, qui montre de manière un peu plus technique comment on réalise des cartes aujourd’hui. Si on s’intéresse au libre, on peut aussi suivre l’actualité de la cartographie libre et d’OpenStreetMap sur le blog weekly OSM (en langue anglaise).
Bon, vous allez me dire : mais pourquoi a‑t-il parlé du centenaire de la guerre 14–18 si c’est un billet consacré à la cartographie ?
C’est parce que la semaine dernière, je suis allé visité la superbe exposition proposée par la bibliothèque universitaire de Clermont-Ferrand, intitulée 14–18, Des cartes pour faire la guerre. L’exposition est très bien faite, passionnante, et nous avons eu la chance avec quelques amis de profiter de la visite proposée par Jean-Benoit Leduc, une personne passionnée et passionnante.
L’une des motivations de cette exposition, c’est de mettre en valeur l’un des patrimoines assez peu connus de l’université : sa cartothèque. Riche de 21 000 cartes, ce fonds est l’une des rares cartothèques universitaires de France. Elle n’est quasiment jamais présentée au public, et cette exposition d’envergure permet d’en caresser la richesse. On y voit notamment présentées des cartes historiques comme celle des Cassini (sur ce sujet, n’hésitez pas à écouter l’émission la marche des sciences qui traite du sujet), mais aussi les premières cartes d’état-major françaises, ainsi que les équivalentes belges, anglaises ou allemande.
Au fil de l’exposition, en plus de pouvoir admirer de nombreuses cartes, on découvre aussi comment les cartographes travaillaient au début du XXe siècle, à l’aide d’outils de mesure au sol, mais aussi des premières photos aériennes. L’objectif était de tenir à jour constamment les cartes en fonction de l’avancée des combats, et des constructions ennemies. Du matériel d’époque est présenté, ce qui rend l’exposition encore plus captivante. On apprend aussi qu’à Clermont-Ferrand avait été installée l’un des rares ateliers provinciaux de conception et de fabrication de ces cartes. On découvre enfin combien la logistique d’acheminement des relevés sur le terrain, puis l’acheminement des cartes en retour vers les gradés sur le front a été une étape clé du travail de renseignement.
L’exposition dure jusqu’au 31 mars 2016, et je vous invite chaudement à aller la visiter, car elle est passionnante, très bien réalisée, et l’on découvre une foultitude de choses qui font l’histoire de ce que sont nos cartes aujourd’hui.