Depuis quelques mois maintenant, j’ai aménagé dans l’une des rues du centre-ville de Clermont que j’aime le plus. Et juste à côté de chez moi, au 12 de la rue terrasse, il y a un bouquiniste vraiment sympa, chez qui on s’arrête avec plaisir. Allez y faire un tour un de ces 4.
C’est chez lui que j’ai trouvé plein de trucs intéressants, notamment pour commencer à travailler sur mon nouveau projet radiophonique. J’en écrirai plus dans quelques temps ici je pense…
Et comme je me suis remis à lire régulièrement, je passe souvent chez lui pour me réapprovisionner. Parmi les découvertes récentes que j’y ai faites, il faut que je vous parle de ce livre de María A. Escandón, Esperanza et ses saints. Il paraît qu’on en a fait un film, et qu’il n’a pas passionné les foules.
Pour ma part, je me suis clairement laissé embarqué par cette comédie absurde. On suit l’histoire d’une jeune femme Mexicaine qui vient de perdre sa fille. Cette jeune femme est très croyante, dévouée à une multitude de saints qu’elle prie pour toutes les occasions. Jusque-là, sa vie était rangée. Mais soudain, alors qu’elle essaye de s’installer dans son deuil, elle a une apparition. Un de ses saints la convainc que sa fille n’est pas morte. C’est alors le début d’une formidable quête dans laquelle elle se lance, en direction du nord toujours, pour chercher sa fille dans les endroits les plus malfamés du continent. On découvre alors par dessus son épaule un univers glauque, violent, sexuel et oppressant, qu’elle traverse avec une légèreté incroyable, se raccrochant à ses saints, à l’espoir de retrouver sa fille… Cette naïveté, cette conviction profonde la guide dans une traversée des bats fonds qui ne la laissera finalement pas complètement indemne. Je trouve ça décalé, absurde, complètement inattendu…
L’autre livre d’un auteur sud américain que j’ai lu cette année, c’est Passager de la fin du jour de Rubens Figueiredo. Là aussi, on suit le périple d’un homme, mais cette fois-ci la temporalité n’est pas la même : tout se passe en une soirée, alors qu’il se rend chez sa petite amie en bus. Le trajet est chaotique, et son ressenti du trajet est entremêlé de souvenirs qu’il tisse autour du quartier et de la vie des gens autour de lui. On y croise aussi Darwin, à travers un livre qui hante notre héros, libraire de son état. Là encore, tout semble un peu surréaliste, le personnage principal nous faisant découvrir par son regard intrigué le monde qui l’entoure. J’aime particulièrement les transitions qui rythment le roman, entre aventure au présent, souvenirs et pensées du personnage principal dirigées vers le futur. On découvre un Brésil déconcertant, où tout semble évoluer péniblement, et irrémédiablement vers un quotidien plus sombre.
Et vous, vous lisez des romans sud américains ?